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Même si la construction de cette thèse suit un plan relativement habituel, il m’a semblé nécessaire de donner au lecteur quelques pistes de lecture afin qu’il en comprenne facilement l’organisation.

Le texte de la thèse se construit autour de trois parties centrales : le Cadre

Théorique, l’Étude de Cas et la partie Discussions. Chaque partie contient plusieurs

chapitres numérotés (neuf chapitres au total). Le corps du texte est rédigé en police CMU-serif. Les termes mis en évidence sont en italique. Les citations d’auteurs dans la partie « cadre théorique » sont « en italique entre guillemets ». Un index des auteurs anciens et des auteurs récents18 permettra au lecteur de se retrouver facilement dans les diverses citations et références. La partie « Étude de Cas » présente des extraits de verbatim (eux-mêmes présentés dans leur intégralité en 9.3.3 page 531). Ces extraits/citations sont présentés dans des blocs spécifiques, utilisant une police en « chasse fixe » :

« ceci est une citation de médiateur » (code de la citation : initiales du médiateur + place numérotée dans le verbatim)

Chaque citation possède un code qui renvoie à sa numérotation dans le verbatim placé en annexe ( 9.3.3 page 531).

Les diverses figures qui jalonnent le texte ont été placées dans la mesure du possible à proximité de leur envoi de référence. Les plus volumineuses sont parfois renvoyées, pour des contraintes d’organisation du texte, en fin de paragraphe, voire même en fin de chapitre lorsqu’il était impossible de faire autrement. Le lecteur aura donc à se déplacer dans le texte pour trouver ces illustrations (pour faciliter ces déplacements, chacune de ces illustrations est numérotée et la page de son renvoi est précisée).

17. Logiciel Transana, dont j’explique les caractéristiques en partie « Méthodologie » ( 5 page 315)

18. Nous avons — tout à fait arbitrairement — défini une date limite séparant le monde des auteurs anciens de celui des auteurs récents, sans que cela n’aie une quelconque signification dans notre propos : cette date est symboliquement celle de l’année 1912 lors de laquelle Wegener propose sa théorie de la dérive des continents qui initie les premiers soubresauts d’un changement de paradigme dans la géologie. Avant cette date, nous considérons les auteurs comme anciens pour la seule raison qu’ils ont vécu avant 1912. Les auteurs ayant vécu au-delà de l’année 1912 sont considérés comme auteurs récents. Que ces auteurs me pardonnent ce choix absolument arbitraire.

que les entrées d’index sont des liens actifs.

Enfin, la part trop volumineuse du corpus qui n’a pas pu être incorporée à ce manuscrit, a été placé en version numérisée dans un dossier partagé à l’adresse suivante :

https://www.dropbox.com/sh/q9klvy6pkou6qwz/AADpqGDa9UrQdPMH3oZR1V9Da? dl=0

Ce dossier contient également quelques données brutes (enregistrements videos, extraits de traitement des mots clés par Transana) afin que le lecteur puisse se faire une idée plus précise des situations étudiées dans cette thèse.

« Le récit est le gardien du temps »

de terrain. Notre approche se veut centrée sur les aspects épistémologiques et didactiques du recours à la narration qui sont mis en œuvre dans le discours des médiateurs scientifiques face à leur public. Ces recherches se construisent sur une étude de cas qui porte son attention sur deux situations de médiation de terrain. La problématique s’est construite à partir d’un cadre théorique qui s’articule en trois parties.

Le premier chapitre est une analyse épistémologique de la géologie de terrain. Elle met en évidence les trois éléments importants de notre questionnement en cours de construction : la question du réel, la question du temps, et l’articulation entre loi et histoire qui se jouent dans les situations de médiation de la géologie de terrain. Une telle approche nous permettra de formuler un premier niveau de questionnement de notre problématique en montrant que les modes de raisonnement en géologie dépendent d’une confrontation entre fonctionnalisme et historicisme, ou pour le dire autrement, une confrontation entre loi et histoire.

Le deuxième chapitre est centré sur l’analyse de la dimension didactique des situations. Nous focalisons dès lors notre attention sur les modalités de mise en œuvre des savoirs géologiques dans les explications. L’enjeu pour le médiateur de terrain est en effet de se faire comprendre : son objectif est donc de partager des savoirs au travers d’un discours qu’il met en scène « in situ ». Nous montrons que ce discours se confronte à trois contraintes, qui constituent les trois axes de questionnements de notre problématique : construire l’actuel pour construire le réel de terrain, construire les temps géologiques, mettre en œuvre une démarche historique.

Dans un dernier chapitre de cadre théorique, nous présentons les enjeux mé-diatiques liées à nos situations d’étude. Il s’agit pour nous de comprendre les contraintes qui s’imposent au médiateur dans le cadre de la mise en œuvre d’un discours « sur le terrain ». Nous nous questionnons ainsi sur l’usage qui peut être fait du récit dans la mise en œuvre des savoirs géologiques dans de telles situations. Pour cela nous avons eu besoin de définir plus précisément le contexte de mise en place de cette forme particulière de communication scientifique. Nous question-nons également le récit afin d’en comprendre les fonctions dans l’apprentissage des savoirs scientifiques. Dans une partie spécifique nous détaillons les éléments structuraux du récit ainsi que les procédés de mise en intrigue. Nous terminons cette partie en évoquant l’articulation problématique de la fiction et de l’histoire dans les reconstitutions des évènements du passé.

Un tel cadre théorique nous a permis ensuite de formuler notre problématique. Notre objectif a dès lors été de mettre en évidence les modalités de la mise en récit dans les situations de médiation de la géologie sur le terrain. Nous souhaitons

témologiques et didactiques de la géologie de terrain : reconstituer une histoire géologique selon une démarche historique rationnelle.

Nous avons avancé l’hypothèse que le récit constitue un processus qui fait lien entre un univers de virtualités (les concepts de la géologie), relativement inaccessibles pour le simple amateur de géologie, et un univers matériel, représenté « a priori » par le terrain et communément assimilé au « réel ». Le récit serait donc le processus narratif qui met en place un non-actuel géologique, un virtuel de terrain, dans un contexte où la matérialité du terrain semble s’imposer comme forme prépondérante de réel. A cet empirisme naïf, le récit opposerait une rationalité construite sur une forme de causalité que nous avons définie comme causalité narrative évoluée et qui porte la démarche historique.

Pour valider ces hypothèses, nous avons mis en place un cadre méthodologique que nous présentons dans une deuxième partie. Après avoir présenté dans le détail le cadre scientifique général de la tectonique des plaques dans lequel se mettent en place les situations de médiation de la géologie de terrain, nous avons procédé à des analyses a priori de chacune des deux situations. Le chapitre 5 détaille les critères et indicateurs que nous avons utilisés afin de « détecter » dans le discours les diverses modalités de construction du discours et surtout les formes de mise en récit. Nous avons également précisé comment les résultats ont été produits. Le chapitre 6 présente nos résultats engagés dans un premier niveau d’analyse. Nous mettons ainsi en évidence que les mises en récit, même si elles sont présentes dans la structuration du discours, sont très discrètes dans les médiations étudiées. Nous montrons également que le fonctionnalisme, qui prédomine dans les modes de raisonnement scientifique mis en œuvre, se met en place au détriment d’une démarche historique exigeante, qui reconstitue avant tout une histoire géologique et non pas seulement des phénomènes qui en expliquent l’origine. Enfin, une conclusion importante que nous permettent de formuler nos résultats est la difficile prise en charge des temps géologiques par les médiateurs.

Ces trois axes d’analyse nous ont conduit à envisager une discussion sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du récit dans les médiations de terrain étudiées. C’est l’objet de la partie suivante, qui rassemble trois chapitres de discussion.

En premier lieu, nous discutons des fonctions de structuration de l’histoire géologique par le récit. Nous montrons notamment que les emboitements de récits sont largement utilisés pour organiser les événements entre eux. Nous mettons également en évidence le rôle du récit dans la construction d’un cadre évolutif dans lequel les événements s’accomplissent. Le chapitre suivant nous permet d’aborder un des aspects fondamentaux de la mise en récit dans les situations de médiation de

que cela ne permet que difficilement la mise en œuvre de la démarche historique nécessaire à la reconstitution rationnelle des événements géologiques du passé. Enfin, dans un dernier chapitre de discussion, nous explorons la construction des possibles explicatifs qui sont en jeu dans le cadre particulier des reconstitutions historiques. Nous montrons que la fiction joue un rôle central dans l’immersion du public dans un univers de virtualités géologiques. Nos mettons aussi en évidence en quoi ces univers de virtualités sont des univers « contrôlés ». Nous terminons cette discussion sur l’analyse du rôle joué par la mimesis fictionnelle dans la prise en charge du non-actuel de terrain.

« L’imagination trouve plus de réalité à ce qui se cache qu’à ce qui se montre »

Le cadre théorique que nous mettons en place ici s’articule autour de trois chapitres qui renvoient aux trois niveaux de questionnements qui constituent notre problématique.

Tout d’abord, il s’agit pour nous de comprendre les enjeux épistémologiques que recouvre le travail du géologue de terrain. Cela nous amène ainsi à expliciter d’une part le rôle important que joue l’articulation actuel /non-actuel dans la construction du réel de la géologie et d’autre part les implications fortes du temps dans l’organisation spatio-temporelle des objets géologiques de terrain.

Ensuite, nous focalisons notre attention sur l’usage des savoirs géologiques dans le contexte des apprentissages « sur le terrain ». Nous montrons le besoin de construire un registre empirique partagé au travers de la mobilisation de l’univers de virtualités que représente le non-actuel géologique. Nous mettons en évidence sa mise en œuvre dans le cadre de la problématisation et nous insistons sur la dimension temporelle que doit prendre une telle problématisation dans les situations de terrain. De cette approche ressortent les premiers éléments de notre hypothèse d’une démarche historique associant la rationalité des explications fonctionnalistes à l’apodicticité des explications historiques.

Mais c’est en appui sur notre troisième niveau de questionnement que notre hypothèse prend véritablement forme. En effet, nous souhaitons montrer que c’est

par le récit que la démarche historique se met en place au sein de la médiation.

Il est donc nécessaire ici de définir plus précisément les formes que prend cette médiation de la géologie quand elle est mise en œuvre « sur le terrain ». Cela nous conduira à préciser comment, dans le discours, est prise en charge la mise en récit. Cette mise en récit sera ensuite analysée d’un point de vue structural et nous présenterons les choix théoriques que nous avons fait pour définir précisément ce

qu’est un récit. Nous conclurons ce chapitre en nous interrogeant sur les rapports

particuliers que développe la fiction avec l’histoire.

C’est en appui sur ce cadre théorique que nous mettrons en place ensuite la méthodologie qui nous permettra de procéder à notre étude de cas.

RECONSTITUER UNE