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Évolution du salaire réel dans les différentes branches de l’industrie manufacturière.

IMPACT DES BOOMS DE RESSOURCES EXOGENES SUR LA STRUCTURE PRODUCTIVE EGYPTIENNE.

III- EVOLUTION DU POIDS DES DIFFERENTES ACTIVITES MANUFACTURIERES FACE AUX BOOMS.

III.2- Évolution du salaire réel dans les différentes branches de l’industrie manufacturière.

Nous avons calculé le salaire réel propre à chaque branche, en déflatant le salaire nominal par l’indice des prix de gros, base 100 en 1970, propre à chaque branche. Les données sur les salaires nominaux annuels dans les différentes branches manufacturières des secteurs public et privé proviennent des Statistiques annuelles sur la production industrielle du CAPMAS. Elles ne concernent que les entreprises de plus de 10 employés.

Dans la deuxième section de cette partie, nous avons présenté l’évolution du salaire réel hebdomadaire dans l’ensemble du secteur manufacturier, à partir de données publiées par le CAPMAS dans Emplois, salaires et heures travaillées. Nous ne reprenons pas cette source pour nos calculs au niveau des branches, car les Statistiques annuelles sur la production

industrielle offrent plusieurs séries de données, outre celles sur la valeur ajoutée, l’emploi et

les salaires, toutes cohérentes entre elles, que nous seront amené à utiliser dans les prochains chapitres. Par ailleurs, le déflateur du secteur manufacturier provenait, dans la deuxième partie de ce chapitre, du Ministère du Plan, ici il provient, comme dans la première partie, de

la Banque Nationale d’Égypte, et il est une moyenne pondérée des déflateurs des différentes branches.

Les salaires réels hebdomadaires calculés varient donc, les sources des données étant différentes. Cependant, même si les données brutes diffèrent, les tendances sont identiques dans les deux séries de données, et donc l’évolution du salaire réel dans l’ensemble du secteur manufacturier est la même, quelle que soit la source des données, comme le montre le graphique III.16.

Graphique III.16 : Évolution du salaire réel hebdomadaire dans le secteur manufacturier selon différentes sources de données.

Comparaison du salaire réel hebdomadaire dans le secteur manufacturier selon différentes sources

0 2 4 6 8 10 12 14 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 En £E de 1970

Emplois, salaires et heures travaillées

Statistiques annuelles sur la production industrielle

Source : Calculs de l’auteur.

Note : Dans les Statistiques annuelles sur la production industrielle, les salaires nominaux sont annuels. Nous les avons ramenés à une base hebdomadaire en supposant que 221 jours étaient travaillés dans l’année et que la semaine comptait 5 jours (c.f. note 35).

Quelle que soit la source des données, le salaire réel hebdomadaire moyen a augmenté pendant la période de booms, et a diminué ensuite, sauf que dans le cas des données provenant des Statistiques annuelles sur la production industrielle, la chute a été plus rapide.

L’évolution des salaires réels annuels moyens dans les différentes branches de l’industrie manufacturière publique et privée sont reportés dans le tableau III. 6.

Le secteur manufacturier dans son ensemble a vu son salaire réel moyen augmenter de 32 % pendant la période de booms et diminuer de 1 % ensuite. Pendant la période de booms, l’augmentation a été plus forte dans le secteur privé (38 %) que dans le secteur public (31 %). Ensuite, le salaire manufacturier réel moyen a continué à augmenter dans le secteur privé (13 %), et il a stagné dans le secteur public. Nous remarquons également qu’avant la période de booms, le salaire moyen dans le secteur public était supérieur de 53 % par rapport à celui du secteur privé. Cette différence s’est estompée pendant la période de booms, tombant à

46 %, et a encore diminué ensuite, de sorte qu’après la période de booms, le salaire réel dans le secteur manufacturier public n’était plus que de 29 % supérieur à celui du secteur privé.

Tableau III.6 : Évolution des salaires réels annuels moyens dans les différentes branches de l’industrie manufacturière égyptienne.

En £E constantes de 1970. Br-31 Br-32 Br-33 Br-34 Br-35 Br-36 Br-37 Br-38 Br-39 Ensemble Manufacturier Global 1970-1973 244 251 193 293 344 242 400 310 251 271 1974-1985 299 390 165 292 568 232 369 437 344 359 1986-1997 295 310 207 268 543 268 527 415 229 354 Manufacturier Public 1970-1973 273 266 231 255 344 296 411 337 287 290 1974-1985 330 407 169 247 571 273 373 460 385 381 1986-1997 339 331 221 242 551 307 533 438 366 380 Manufacturier Privé 1970-1973 159 158 147 339 352 144 221 191 176 189 1974-1985 217 268 162 332 547 165 264 298 308 260 1986-1997 223 252 202 289 650 218 508 361 202 294

Source : Calculs de l’auteur.

L’augmentation du salaire réel moyen pendant la période de booms a été très marquée dans les branches de la chimie, du textile, de l’engineering et de l’agroalimentaire, que ce soit dans le secteur public, ou dans le secteur privé. Dans le secteur public, ces branches ont enregistré une augmentation de leur salaire réel moyen de respectivement, 66 %, 53 %, 36 % et 21 %. Dans le secteur privé, les salaires moyens étaient au départ bien plus faibles que dans le secteur public, et donc l’augmentation a été encore plus forte, de 70 %, 56 % respectivement dans les branches de la chimie, du textile et de 37 % dans celles de l’engineering et de l’agroalimentaire. Dans le secteur privé, les salaires réels ont également augmenté pendant cette période dans les activités de la sidérurgie (20 %), de l’industrie minérale (15 %) et du bois (10 %).

Pendant la période de booms, les salaires réels moyens ont diminué dans quatre branches du secteur public : le bois (-27 %), la sidérurgie (-9 %), l’industrie minérale (-8 %) et le papier (-3%). Dans le secteur privé, seule la branche papier a vu son salaire réel moyen diminuer (-2 %).

La réduction de l’intensité travaillistique pendant la période de booms semble être indépendante de l’évolution des salaires réels, puisqu’elle s’est opérée dans toutes les

branches du secteur public et du secteur privé, comme le montre le tableau III.5. Cette réduction a simplement été plus marquée dans les branches qui étaient très intensives en travail avant la période de booms, comme l’agroalimentaire, le textile ou l’engineering.

Après la période de booms, les salaires réels moyens ont continué à augmenter dans quatre branches du secteur public : sidérurgie (43 %), bois (31 %), industrie minérale (13 %) et agroalimentaire (3 %), et dans six branches du secteur privé : sidérurgie (92 %), industrie minérale (32 %), bois (24 %), engineering (21 %), chimie (19 %) et agroalimentaire (3 %). Les salaires réels moyens ont diminué, pour le secteur public, dans les branches textile (−19%), engineering (–5 %), chimie (–3 %) et papier (–2 %), et pour le secteur privé, dans les branches papier (–13 %) et textile (–6 %). Ces baisses de salaires réels n’ont pas infléchi la tendance à la diminution du facteur travail dans toutes les activités du secteur public et de toutes celles du secteur privé, à l’exception de la branche sidérurgie qui a vu son intensité travaillistique augmenter de 50 % après la période de booms (tableau III.5).

Ainsi donc, dans le secteur public, les branches chimie, textile et engineering ont vu leur salaire réel moyen fortement augmenter pendant la période de booms, et diminuer ensuite. Les salaires réels moyens des branches bois, sidérurgie et industrie minérale ont connu l’évolution inverse : diminution pendant la période de booms et augmentation ensuite. L’agroalimentaire a vu ses salaires augmenter sur les deux périodes, et la branche papier diminuer sur les deux périodes. Dans le secteur privé, seule la branche textile a vu l’augmentation de son salaire réel moyen pendant la période de booms être atténuée par la suite ; et seule la branche papier a connu une baisse continuelle de son salaire réels. Toutes les autres branches ont enregistré une augmentation continue de leurs salaires réels moyens depuis la période de booms.

Les branches qui ont enregistré la plus forte augmentation de salaires réels et qui en même temps sont les plus intensives en travail devraient, toutes choses égales par ailleurs, être celles dont la rentabilité a le plus diminué. Partant, leurs parts dans la valeur ajoutée et l’emploi manufacturier devraient avoir reculé. Les branches concernées pendant la période de booms sont pour le secteur public et le secteur privé, le textile, l’agroalimentaire et l’engineering. Après la période de booms, les branches concernées sont essentiellement l’agroalimentaire et le bois pour le secteur public, et l’agroalimentaire, le bois, l’industrie minérale et l’engineering pour le secteur privé.

III.3- Évolution des parts des différentes branches dans la valeur ajoutée et

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