• Aucun résultat trouvé

Évolution des parts des différents secteurs dans l’économie égyptienne.

IMPACT DES BOOMS DE RESSOURCES EXOGENES SUR LA STRUCTURE PRODUCTIVE EGYPTIENNE.

II- EVOLUTION DU POIDS DES DIFFERENTS SECTEURS PRODUCTIFS DANS L’ECONOMIE EGYPTIENNE.

II.4- Évolution des parts des différents secteurs dans l’économie égyptienne.

L’augmentation de la taille de chaque secteur à des rythmes différents a eu pour effet de modifier leur part dans l’économie nationale. Ainsi, même pour des secteurs qui ont vu leur taille augmenter, il se peut que leur part dans l’économie nationale ait stagné ou régressé, si leur taille a relativement moins augmenté que celles des autres secteurs.

Pour finir et conclure sur l’effet des chocs externes sur la structure productive, nous présentons donc l’évolution du poids relatif des différents secteurs dans le PIB au coût des facteurs (graphique III.14) et dans l’emploi total (graphique III.15). Les données détaillées concernant ces parts se trouvent en annexe A, respectivement dans les tableaux AIII.10 et AIII.11.

Graphique III.14 : Évolution du poids relatif des différents secteurs productifs dans le PIB au coût des facteurs en Égypte, 1970-1997.

Parts sectorielles dans le PIB

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 En %

Agriculture Secteur manufacturier Pétrole et ses produits Eau, gaz, électrcité Construction Services

Source : Données du Ministère du Plan, préparées pour la Mission résidente de la Banque Mondiale au Caire.

Les parts du secteur agricole dans le PIB et l’emploi total ont ainsi considérablement chuté pendant la période de booms : elles sont tombées respectivement de 30 % et 46 % en moyenne entre 1970 et 1973 à 23 % et 40 % en moyenne pendant la période de booms. Ces parts ont continué de décliner après la période de booms, pour atteindre en moyenne 18 % du

PIB et 33 % de l’emploi total entre 1986 et 1997. Il paraît vraisemblable que même sans les booms, la part de l’agriculture dans l’économie aurait décliné, du fait de l’urbanisation rapide et de l’exode rural, phénomènes renforcés quand on sait qu’en Égypte les terres arables ne représentent que 4 % du territoire. Mais les booms ont certainement accéléré cette tendance.

Graphique III.15 : Évolution du poids relatif des différents secteurs productifs dans l’emploi total en Égypte, 1970-1997.

Parts sectorielles dans l'emploi total

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 En %

Agriculture Manuf. Pétrole E-G-E Construction Services

Source : Données du Ministère du Plan, préparées pour la Mission résidente de la Banque M ondiale au Caire.

Deux autres activités ont vu leur poids relatif dans l’économie décliner pendant la période de booms, celle de l’eau-gaz-électricité et l’industrie manufacturière. Contrairement à l’agriculture, ces activités semblent avoir été vraiment handicapées par les booms, puisqu’une fois ceux-ci terminés, leur poids relatif dans l’économie a recommencé à augmenter. Ainsi, les parts dans le PIB et dans l’emploi total de l’activité eau-gaz-électricité sont passées respectivement de 2 % et de 0,4 % en moyenne entre 1970 et 1973 à 1 % et 0,5 % entre 1974 et 1986, pour remonter à 1,5 % et 0,7 % en moyenne entre 1986 et 1997. Nous constatons par ailleurs que cette activité a un poids tout à fait marginal dans l’économie égyptienne. L’industrie manufacturière représentait avant la période de booms en moyenne 19 % du PIB et 12,4 % de l’emploi total. Pendant la période de booms, ces parts sont passées respectivement à 14,4 % et 12,6 %. Elles s’élevaient en moyenne à 17 % du PIB et à 13 % de l’emploi total après la période de booms. Nous constatons que pour ces deux activités, la baisse de la part dans le PIB ne s’est pas accompagnée d’une baisse de celle de l’emploi total. Ceci s’explique par la politique d’embauche systématique et à vie des jeunes diplômés, menée par le gouvernement égyptien pour les salariés des entreprises publiques, lesquelles furent dominantes dans tous les secteurs de l’économie jusqu’au début des années 90. En ce qui

concerne le poids du secteur manufacturier dans la valeur ajoutée, ce comportement est une illusion de syndrome hollandais, car, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, le mécanisme n’y est pas.

Le déclin relatif de ces activités a été compensé par l’augmentation relative de trois autres : l’industrie pétrolière, la construction et les services.

L’industrie pétrolière est une industrie boomière enclavée. De ce fait son poids dans le PIB a considérablement augmenté pendant la période de booms, et a fortement chuté ensuite. Son poids dans l’emploi total n’a pas beaucoup changé. Les parts respectives de cette activité dans le PIB et l’emploi total étaient ainsi en moyenne de 2 % et 0,18 % avant, de 10 % et de 0,20 % pendant, et de 7 % et de 0,26 % après la période de booms.

Le poids des deux autres activités a fortement augmenté pendant la période de booms mais a continué à augmenter par la suite, bien qu’à des degrés moindres. Les booms ont, dans le secteur des services, tout comme dans celui de l’agriculture, accéléré une tendance plus profonde liée à la recomposition de l’économie égyptienne. Le secteur des services est maintenant dominant dans l’économie égyptienne. Ses parts relatives dans le PIB et l’emploi total ont augmenté progressivement en passant respectivement de 43 % et de 37 % en moyenne entre 1970 et 1973 à 46 % et 42 % en moyenne entre 1974 et 1985 et à 51 % et 47 % en moyenne entre 1986 et 1997. Le secteur de la construction a, quant à lui, vu sa part dans le PIB passer en moyenne de 4 % à 5 % puis à 5,3 % respectivement avant, pendant et après la période de booms, et sa part moyenne dans l’emploi total passer de 4 % à 5 % puis à 6,3 % respectivement au cours des mêmes périodes.

Cette analyse fait ressortir très clairement qu’en termes relatifs, tous les secteurs se sont comportés selon les prédictions du syndrome hollandais, sauf celui de l’eau du gaz et de l’électricité : le poids relatif dans le PIB et l’emploi total des secteurs échangeables a diminué pendant la période des booms, et celui des secteurs non-échangeables a augmenté. Le boom de la construction nous indique qu’au moins un des booms a été anticipé comme temporaire et que des effets dynamiques liés au comportement d’épargne sont intervenus.

La grande limite à cette interprétation est la caractère non échangeable du secteur manufacturier. La désindustrialisation relative constatée pendant la période de booms n’est donc qu’une illusion de syndrome hollandais, le mécanisme sous-jacent ne fonctionnant pas. Nous allons maintenant pousser plus avant l’analyse de l’impact des booms sur le secteur manufacturier, en étudiant le comportement des différentes branches qui le composent. Là

encore, nous savons déjà que ce comportement, excepté pour l’industrie agroalimentaire, ne pourra pas être appréhendé en termes de syndrome hollandais.

III- EVOLUTION DU POIDS DES DIFFERENTES ACTIVITES

Documents relatifs