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Étude n°6 : validation de quatre échelles françaises de la perception de l’affiliation de la perception de l’affiliation

Proposition d'une opérationnalisation des principaux concepts motivationnels

C. La mesure du sentiment d’efficacité collective

4. Étude n°6 : validation de quatre échelles françaises de la perception de l’affiliation de la perception de l’affiliation

Il s’agit de vérifier la validité de quatre échelles québécoises françaises de la perception de l’affiliation dans un contexte éducatif (universitaire) en France.

a) Participa nts

Un groupe naturel constitué de 47 étudiants PLC1 en préparation au concours du Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) de lettres modernes, sur le site de formation de l’IUFM Nord-Pas de Calais (Université d’Artois) à Lille.

En marge du test passé par les PLC1, afin de permettre de tester la validité des échelles avec un plus grand effectif, 2 autres groupes naturels ont répondu au même questionnaire (15 professeurs-stagiaires spécialisés dans les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap (ASH) et 31 professeurs des écoles stagiaires (PE2)) sans participer au retest.

87 questionnaires étaient exploitables. 80 répondants ont répondu à toutes les questions.

26 ont participé aux deux passations (test-retest à une semaine d’intervalle).

b) Procédure

La passation s’est déroulée en février 2009. Le test-retest a été effectué à une semaine d’intervalle, à la fin des mêmes cours (tous les étudiants PLC1 présents dans deux salles de cours, en même temps, pour le même cours), veille de vacances, hors période de révision ou d’examen.

Les étudiants étaient informés qu’ils étaient libres de répondre au questionnaire, que leur anonymat était garanti, et de l’objectif de la recherche, à savoir élaborer des outils de mesure concernant les activités en groupe. Les questionnaires étaient distribués dans chaque salle de cours.

Les répondants avaient pour consigne de renseigner le questionnaire sur place. Une fois renseigné, chaque questionnaire était remis en main propre au responsable de l’étude.

c) Instruments de mesure

Comme indiqué précédemment, ne sachant a priori celles qui seraient réellement adaptées à notre sujet d’étude, nous en avons retenu deux : l’échelle du sentiment d'appartenance sociale (ESAS) construite et validée par Richez et Vallerand (1998) et l’échelle de la qualité des relations interpersonnelles (EQRI) construite et validée par Senécal, Vallerand et Vallières (1992).

L’ESAS « mesure le sentiment d'appartenance sociale (feelings of relatedness) que les gens ressentent en milieu de travail » (Richer & Vallerand, 1998). Cette échelle comporte deux dimensions correspondant à deux dimensions conceptuelles du sentiment d’appartenance sociale, à savoir le sentiment d'acceptation (Goodenow, 1992, 1993 ; Ryan, 1991 ; Ryan & Powelson, 1991 ; Ryan, Stiller & Lynch, 1994) et le sentiment d'intimité (Deci & Ryan, 1991 ; Deci, Vallerand, Pelletier & Ryan, 1991 ; Ryan, 1991 ; Ryan & Powelson, 1991). Chaque sous-échelle est composée de 5 énoncés pour chacune de ces 2 dimensions. Selon Richez et Vallerand (1998), il est possible d’utiliser cette échelle dans différents contextes de vie ou même dans la vie en général de la personne. Pour cela, il suffit de remplacer le mot travail par autre chose, i.e. collègues, étudiants, dans mes relations dans ma vie en général, je me sens… et l'échelle peut être utilisée de cette façon.

IV - Proposition d'une opérationnalisation des principaux concepts motivationnels 153 Comme selon ses auteurs, cette échelle est la seule à leur connaissance à mesurer les deux dimensions conceptuelles « intimité » et « acceptation », qu’elle est en français et qu’elle est valide pour des sujets adultes, cette échelle nous a semblé particulièrement adaptée à nos besoins.

L’EQRI « mesure la qualité des relations interpersonnelles que les gens peuvent vivre dans différentes sphères de leur vie (famille, relations amoureuses, les amis, les confrères (consœurs) de classe, ainsi qu'avec les gens en général) ». Selon ses auteurs, il est possible de n'utiliser cette échelle que pour une seule dimension, par exemple seulement les confrères (consœurs) de classe. Il y a quatre énoncés pour chacune des sphères des relations interpersonnelles. C'est-à-dire qu'on mesure à quel point, par exemple, les relations avec les autres sont « harmonieuses, valorisantes, satisfaisantes et amènent la personne à leur faire confiance ». Selon les auteurs, outre un lien d’évidence avec la théorie de l’autodétermination, cette échelle permet aussi de déterminer la santé psychique des personnes, dans la mesure où la qualité des relations interpersonnelles exerce une influence positive sur le bien-être mental des individus (Caplan, 1983 ; Whitaker & Garbarino, 1983, cités par Sénécal

& al., 1992, p. 318). Comme selon ses auteurs, cette échelle est la seule à leur connaissance à mesurer cette perception, qu’elle est en français et qu’elle est valide pour des sujets adultes, cette échelle nous a semblé particulièrement adaptée à nos besoins.

Nous avons donc choisi de décliner chaque échelle pour les étudiants et pour les enseignants.

Ainsi nous avons obtenu quatre échelles :

- ESASe : échelle du sentiment d'appartenance sociale entre étudiants, en 10 items (Richer &

Vallerand, 1998) ;

- ESASp : échelle du sentiment d'appartenance sociale avec les enseignants, en 10 items (Richer & Vallerand, 1998) ;

- EQRIe : échelle de la qualité des relations interpersonnelles entre étudiants, en 4 items (Senécal & al., 1992) ;

- EQRIp : échelle de la qualité des relations interpersonnelles avec les enseignants, en 4 items (Senécal & al., 1992).

À chaque fois, il était clairement rappelé le contexte du questionnaire, à savoir « dans le cadre de mes études ». Les participants ont répondu aux énoncés via un valuateur de type V8 (Dubus, 2000) en huit cases allant de « Pas du tout d’accord » à « Tout à fait d’accord ».

d) Résultats de l’étude n°6

Cohérence interne des quatre échelles et de leurs sous-échelles

La cohérence interne des quatre échelles et de leurs sous-échelles a été vérifiée à l’aide de l’alpha de Cronbach (Cronbach, 1951). Les valeurs pour chacune des échelles apparaissent au Tableau 16. Ces valeurs sont toutes supérieures à .84, nombreuses sont celles qui sont supérieures à .90 ce qui est très satisfaisant (il est recommandé que cette valeur soit supérieure à .80).

Stabilité temporelle des quatre échelles et de leurs sous-échelles

La stabilité temporelle a été vérifiée à l’aide du r de Bravais-Pearson. Les valeurs pour chacune des échelles apparaissent au Tableau 16. Ces valeurs sont toutes supérieures à .76***, ce qui est satisfaisant.

Validité concourante du construit

L’analyse des corrélations entre les quatre échelles et de leurs sous-échelles a été effectuée. Les résultats de ces analyses sont présentés Tableau 17, p. 155. En accord avec les postulats de la théorie des besoins psychologiques de base (Deci & Ryan, 2000), la perception de la qualité des relations interpersonnelles (QRIp) et le sentiment d’appartenance sociale avec les enseignants (SASp) entretiennent de fortes corrélations (r = .76***). Cela est moins marqué entre la perception de la qualité des relations interpersonnelles (QRIe) et le sentiment d’appartenance sociale avec les étudiants (SASe) (r = .64***).

Tableau 16

Test-retest de toutes les échelles de mesure de l’affiliation

Echelle t0 n t1 n rBP t0  t1 n

EQRIe .952 87 .958 28 .790 p < .0001 26 EQRIp .908 85 .922 23 .781 p < .0001 20 ESASe .969 81 .979 30 .902 p < .0001 25 - ACCe .928 85 .953 30 .887 p < .0001 25 - INTe .954 83 .971 28 .873 p < .0001 24 ESASp .913 80 .955 26 .822 p < .0001 23 - ACCp .849 83 .932 28 .829 p < .0001 24 - INTp .887 82 .937 27 .768 p < .0001 24

(n = "nombre d'étudiants ayant répondu à tous les items") t1 - t0 = 1 semaine

IV - Proposition d'une opérationnalisation des principaux concepts motivationnels 155 Tableau 17

Corrélations entre les échelles et sous-échelles de mesure de l’affiliation

QRIe QRIp SASe ACCe INTe SASp ACCp

QRIp .464 ***

SASe .641 *** .311 ***

ACCe .632 *** .310 *** .976 ***

INTe .575 *** .195 * .981 *** .915 ***

SASp .254 ** .759 *** .177 .211 * .118

ACCp .319 *** .803 *** .178 .220 ** .111 .923 ***

INTp .148 .628 *** .124 .145 .079 .929 *** .715 ***

Coefficients de corrélation r (Bravais-Pearson) : * = p < .05 ; ** = p < .01 ; *** = p < .001

Le sentiment d’appartenance sociale (SASe), le sentiment d’acceptation (ACCe) et le sentiment d’intimité (INTe) avec les étudiants entretiennent de très fortes corrélations (r = .98***

toutes les deux).

Le sentiment d’appartenance sociale (SASp), le sentiment d’acceptation (ACCp) et le sentiment d’intimité (INTp) avec les enseignants entretiennent des corrélations fortes (respectivement r = .92*** et r = .93***).

Pour ce qui concerne la perception avec les enseignants, la qualité des relations interpersonnelles (QRIp) est élevée et plus fortement liée avec le sentiment d’acceptation (ACCp) (r = .80***) qu’avec le sentiment d’intimité (r = .63***).

Cette distinction est moins marquée pour ce qui concerne la perception avec les étudiants, (respectivement r = .63*** et r = .58***).

Globalement, les liens entre les échelles et sous-échelles de mesure de l’affiliation sont plus forts pour ce qui concerne l’affiliation avec les enseignants qu’avec les étudiants.

Dans leur ensemble, ces résultats démontrent une validité du construit de chacune d’elle qui est conforme aux attentes dans le contexte de l’enseignement supérieur français. D’autre part, les quatre échelles et leurs sous-échelles possèdent une cohérence interne et une stabilité temporelle satisfaisantes.

Toutes ces échelles remplissent les critères de validation et d’adaptation nécessaires à notre sujet d’étude avec des étudiants français. De plus elles éclairent des perceptions complémentaires de l’affiliation. Elles seront donc toutes les quatre utilisées dans le cadre de cette recherche.

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Chapitre V

Proposition d'une possible relation entre les