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3. LA MÉTHODOLOGIE

3.3. Une étude de cas

L’étude de cas se définit comme étant « l’étude approfondie d’un seul cas qui n’est pas mis en comparaison avec d’autres cas similaires » (Huberman et Miles, 1991, p.143). Ce devis de recherche a été utilisé, car sa pertinence est reconnue pour des recherches de type exploratoire (Roy, 2004). De plus, l’étude de cas « permet une compréhension profonde des phénomènes, des processus les composant et des personnes y prenant part » (Gagnon, 2012,

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p.2). Bref, cette approche a permis une exploration détaillée des facteurs et des processus de participation sociale dans un contexte spécifique de mixité sociale. Dans la recherche, le cas étudié est « Habitations Vivre Chez Soi », un organisme à but non lucratif en habitation du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec. Dans les prochaines sections, celui-ci est présenté.

3.3.1. Historique

En 2003, la Fondation du Centre de Santé et des Services Sociaux de la Vieille-Capitale propose un projet d’habitations collectives à différents partenaires afin de répondre aux besoins de la communauté en ce qui a trait à l’accessibilité et la qualité du logement ainsi qu’au maintien de l’autonomie des ainés. La communauté religieuse des Augustines de la Miséricorde décide donc de s’impliquer en procédant à la cessation d’un terrain pouvant accueillir le projet. D’autres acteurs du milieu se joignent au groupe dont la Ville de Québec, la Société d’Habitation du Québec (SHQ), le groupe de ressources techniques Action-Habitation et le Centre de Santé et des Services sociaux de la Vieille-Capitale (CSSSVC). En 2006, suite à leurs efforts, les administrateurs provisoires créent la personne morale « Habitations Vivre Chez Soi » et procèdent à la première assemblée des membres. L’entrée des locataires s’effectue à partir 2008 et l’aboutissement du projet tel qu’imaginé par les concepteurs se réalise en 2009.

3.3.2. Mission

La mission de l’organisme se divise en trois objectifs sous-jacents :

 Offrir des logements de qualité accessible à la population de son territoire;

 Maintenir le plus longtemps possible les aînés dans un milieu de vie résidentiel et familial en favorisant une offre de soins et de services à domicile;

 Développer et susciter une vie communautaire harmonieuse en encourageant les relations intergénérationnelles et interculturelles en soutenant le partage et l’entraide entre tous les résidents et en supportant l’implication individuelle et collective dans la réalisation d’objectifs communs;

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3.3.3. Composition du conseil d’administration, personnels et partenaires

La responsabilité du conseil d’administration est de voir à la bonne gestion de l’immeuble, de prendre les bonnes décisions qui assurent son bon fonctionnement et d’être à l’écoute des résidents. Celui-ci est composé de neuf administrateurs, dont trois représentants des locataires, un membre de la Fondation du CSSS de la Vieille-Capitale, un membre des Sœurs des Augustines de la Miséricorde de Jésus, un membre du CSSS de la Vieille- Capitale ainsi que trois administrateurs issus de la communauté.

En ce qui concerne l’équipe de travail, il y a un coordonnateur, un agent de vie communautaire ainsi qu’un concierge. Le coordonnateur est responsable d’assurer une bonne gestion de l’immeuble et du budget, de soutenir et d’évaluer le personnel, de favoriser le maintien d’un climat harmonieux au sein des différents immeubles, de créer des partenariats avec les organismes du milieu ainsi que de préparer les séances du conseil d’administration et de rédiger les documents nécessaires. Du côté de l’agent de vie communautaire, celui-ci soutient les résidents dans l’organisation d’activités intergénérationnelles et interculturelles. Il met en place et anime les divers comités de résidents et facilite l’intégration des locataires dans la vie sociale et associative. Puis, le concierge a comme tâches d’entretenir et réparer les bâtiments, d’assurer le déneigement et la gestion des matières recyclables et résiduelles.

Quant aux partenaires, ils soutiennent l’organisme dans plusieurs facettes. La Fondation du CSSS de la Vieille-Capitale est l’initiatrice du projet. Elle offre du soutien financier pour l’achat d’équipements et le développement de projets communautaires. La Société d’Habitation du Québec et la Ville de Québec sont les principaux bailleurs de fonds pour la construction des immeubles. Ils ont veillé aux normes de construction et d’urbanisme. Spécifiquement pour la SHQ, elle octroie le financement des suppléments au loyer. Le groupe de ressources techniques Action-Habitation a apporté du soutien professionnel dans toutes les phases de réalisation du projet. De plus, il contribue à la gestion administrative. Le CSSS de la Vieille-Capitale a la responsabilité de sélectionner les locataires en perte d’autonomie, de déployer une équipe sur place pour le soutien à domicile et de subventionner des projets dédiés à la vie communautaire. Du côté l’Agence Régionale de

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Santé, elle est la principale source de financement pour le service de soutien à domicile ainsi que la vie communautaire. Les Sœurs des Augustines de la Miséricorde de Jésus, quant à elles, ont fourni le terrain sur lequel les immeubles ont été construits. Puis d’autres organismes du milieu tels quel l’Approche territoriale et intégrée de Saint-Sauveur, l’Arche Étoile, PECH, le Patro-Laval, Craque-Bitume s’associent ponctuellement avec « Habitations Vivre Chez Soi » afin de réaliser des activités.

3.3.4. Pertinence du cas étudié aux fins de la recherche

L’aspect particulier de cet organisme constitue un intérêt pour la recherche. D’abord, il y a 92 logements dont 54 sont des logements subventionnés par la Société d’Habitation du Québec. Ces logements s’adressent à des ménages à faible revenu sélectionnés en fonction de leur condition socioéconomique. Ce programme leur permet de payer un loyer correspondant à 25% de leur revenu. À partir de ces informations, cela confirme qu’il y a une mixité socioéconomique, car les classes moyennes et défavorisées y sont représentées.

Aussi, l’organisme « Habitations Vivre Chez Soi » est constitué de plusieurs habitations et se veut un projet intergénérationnel. En effet, l’immeuble « Argousier » regroupe 50 logements pour les aînés autonomes et en perte d’autonomie. L’immeuble « Bleuetier » comporte 21 logements consacrés aux familles. L’immeuble « Cerisier » est destiné aux personnes seules et à mobilité réduite et possède le même nombre d’appartements que celui présenté précédemment.

De plus, « Habitations Vivre Chez Soi » n’offre pas seulement des logements abordables, il a aussi pour mission de développer une vie communautaire harmonieuse en supportant l’implication individuelle et collective. À cet effet, un agent de vie communautaire accompagne les résidents dans leurs différents projets. Plusieurs comités se sont formés au fil du temps, dont celui d’activités, d’accueil, de réseau d’entraide. De plus, différentes activités sont organisées de façon hebdomadaire, mensuelle et ponctuelle. Il y a donc des opportunités pour les résidents de participer socialement à l’intérieur de l’organisme.

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Finalement, cet organisme est un cas pertinent pour la recherche, car il correspond aux critères établis par la question de recherche et le cadre conceptuel. Tout d’abord, il possède la mixité sociale à laquelle l’étude se concentre, soit celle socioéconomique et intergénérationnelle. De surcroît, il respecte la définition d’associativité structurée qui a été déterminée pour le concept de participation sociale, car les résidents peuvent s’impliquer dans des comités et activités.