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III. Les priorités

3. R-D énergétique

Il ressort du tableau 4 que l’aide publique à la R-D énergétique connaît une expansion rapide dans pratiquement tous les pays de l’OCDE. Ce secteur constitue indéniablement, avec celui de l’innovation industrielle, l’une des priorités les plus largement partagées. Par ailleurs, il est clair — et c’est la même constatation que dans le cas de la stimulation de l’innovation — qu’on ne peut guère développer une politique de R-D cohérente et planifiée dans ce domaine en l’absence d’une

Tableau 4

Financement public de la R-D consacrée à l’objectif « Production et utilisation rationnelle de Fénergie »' Millions de $ E-U, aux prix et taux de change de 19752

(Les pays sont classés par groupe et par ordre d’importance décroissante de leurs dépenses de R-D en 1980 ou année la plus proche)

1975 1978 1979 Prévisions1980 Etats-Unis 1 363 2 567 2 610 2 593 Allemagne 546 718 761 794 Japon 303 421 512 n.d. France 339 318 331 342 Royaume-Uni 188 204 190 204 Italie 122 155 221 249 Suède 41 78 90 87 Belgique 59 39 49 49 Canada 65 80 85 n.d. Pays-Bas 19 40 40 42 Australie 19* 293 n.d. n.d. Suisse4 17 18 n.d. n.d. Espagne 303 n.d. n.d. n.d. Norvège n.d. 10 14 14 D anem ark5 8 17 18 13 Finlande 4 6 7 n.d. Nouvelle-Zélande 0.6 5 7 n.d. Irlande 0.2 0.6 n.d. n.d. Portugal n.d. n.d. n.d. n.d.

1. Production et utilisation rationnelle de l’énergie: Ensemble des activités de R -D destinées à la fourni­

ture, la production, la conservation et la distribution de toutes les formes d’énergie, à l ’exception des recher­ ches sur la propulsion des véhicules et m issiles.

2. C ’est l ’indice de prix im plicite du PIB qui est généralement utilisé pour déflater, sauf dans certains pays où il s ’agit de taux d’inflation prévus, calculés par ces pays lors de la préparation de leur budget annuel.

3. Au lieu de 1975, lire 1976/77 pour l ’Australie et 1976 pour l ’Espagne ; au lieu de 1978, lire 1978/79 pour l ’Australie.

4. A l ’exclusion des dépenses cantonales. 5. Dépenses courantes seulem ent.

S o u rc e : Banque de données O C D E /U IS T (fin 1980), sau f: Australie (données fournies par autorités

nationales) et Japon (données nationales citées dans La recherche scientifique e t technique au Japon, La D ocum entation française, Paris, 27 avril 1979).

»

politique énergétique globale. Or, comme il ressort des débats intervenus récem­ ment dans de nombreux pays, l’inquiétude générale quant à l’importance dévolue au nucléaire dans les programmes énergétiques vient compliquer encore la tâche de ceux qui s’efforcent d’élaborer une stratégie d’ensemble en ce domaine.

Les politiques de R-D énergétique varient bien entendu considérablement selon que les pays consentent ou non un effort important en faveur du nucléaire. De manière générale cependant, elles sont caractérisées par les tendances suivantes : 0 maintien à un niveau plus ou moins constant (ou légèrement en déclin)

des programmes de R-D nucléaire dans les pays réalisant de tels program­ mes (voir tableau 7), avec toutefois une importance plus grande accordée maintenant aux exigences de sécurité ;

iî) croissance rapide de la R-D liée à l’exploitation plus efficace des réserves de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) dans les pays disposant de ces ressources (Allemagne, Royaume-Uni, par exemple : voir tableau 7) ;

iiî) croissance rapide de la R-D liée aux sources d’énergie non tradition­ nelles (énergie solaire, géothermique, etc.) et à la conservation de l’énergie, bien qu’en valeur absolue les dépenses consacrées à ce domaine restent faibles ;

iv) souci de coordonner des programmes qui, dans de nombreux pays, restent encore très dispersés.

La part de la R-D énergétique consacrée au nucléaire reste très élevée dans les pays qui possèdent un programme nucléaire, en particulier dans ceux qui n’ont pas de ressources de combustibles fossiles. C’est le cas du Japon, où la R-D nucléaire compte pour environ 87 % (1979) dans le financement total par l’Etat de la recherche énergétique — part qui ne cesse cependant de diminuer dans le volume total de la R-D publique. Aux Etats-Unis, au contraire, le Budget présidentiel de 1981 fait apparaître une réduction importante dans le programme de R-D consacrée à la fission nucléaire par rapport à 1980 (avec toutefois une augmentation des crédits prévus pour la recherche sur le traitement des déchets nucléaires). En revanche, le volume des fonds affectés à la R-D non nucléaire est plus important qu’en 1980.

La plupart des pays qui possèdent d’importantes réserves de combustibles fossiles consacrent des sommes de plus en plus élevées à la R-D centrée sur l’exploitation rentable et efficace de ces ressources. En Norvège, le programme de R-D lié à la découverte des gisements pétroliers « offshore » connaît actuel­ lement une expansion rapide, ce pays s’efforçant notamment de développer le principe des « actions en coopération » avec des entreprises étrangères. Du reste, l’ampleur du programme de R-D envisagé dans ce secteur est telle que l’équilibre d’ensemble de l’effort national de R-D risque d’en être affecté. Il n’est d’autre part pas certain que le pays dispose d’une main-d’œuvre suffisante pour entreprendre la totalité des activités de recherche prévues, ce qui l’obligera sans doute à faire appel à des chercheurs étrangers. Il faut souligner que les autorités norvégiennes conçoivent leurs besoins en ce domaine dans une perspective très large puisqu’elles considèrent comme prioritaires non seulement les aspects techniques du forage et de l’extraction pétrolière en haute mer, mais aussi les répercussions sociales qu’entraînera pour la Norvège (dans les collectivités locales, pour son mode de vie) le développement de l’économie pétrolière.

Les pays qui disposent de réserves de charbon accordent presque tous à ce combustible une place importante dans leurs plans énergétiques à moyen terme. L’augmentation considérable des crédits affectés à la R-D dans le domaine du charbon en Allemagne, au Danemark (qui dispose d’importantes réserves de

Tableau S

QbjëËfifi en matière d?ênêrgîê dêi dépenses publiques de R=D pour q y d q u ii p g p

{% du total)

Belgique France À llem agni ItËÎië Môys«me=Ünï

ôfejëëfïf

îï*19 |9 7 ê 1977 i m Ï973 m ê 1377 W7S i m i m 1977 1978 1979 1^75 Î97é Î977 Î97§ Î979 1975 l97ë 1977 197S

Matières premières énergétiques

et produits associés 14.0 12.8 n.d. 54.1 41.1 22.3 22.4 19.2 20.9 26.3 23.3 21.5 18.9 21.0 22.7 27.9 28.2 19.0 20.1 18.9 13.4 17.7 12.7 17.9

dont :

Combustibles fossiles solides et dérivés Combustibles nucléaires (0.8) (0.5) (13.2) (12.3) n.d. n.d. (4.4) (10.3) (47.5) (30.8) (0.0) (0.0) (0.2) (0.6) (2.5) (22.3) (22.4) (18.9) (20.3) (23.8) (17.7) (15.5) (11.9) (9.7) (10.5)(5.6) (6.0) (7.0) (11.3) (12.2) (0.0) n.d. n.d. (0.4) (2.7) (22.5) (23.7) (17.7) (17.0) (16.2) (4.0) (4.8) (9.1) (12.8) (7.3) (5.4) (9.4) (8.4) Conversion des matières premières

énergétiques 12.4 8.9 n.d. 11.5 42.2 70.0 67.1 70.3 66.7 68.6 72.35 73.8 73.3 65.2 63.4 52.9 62.6 65.7 64.7 69.8 85.4 81.2 85.8 80.3

dont :

Fission nucléaire n.d. n.d. n.d. (7.1) (39.6) (66.1) (61.3) (63.4) (58.2) (68.6) (67.9) (69.3) (69.0) (60.7) (58.7) (43.3) (52.6) (59.9) (55.4) (61.3) (79.4) (75.2) (77.0) (67.9) Production, stockage, transport

et distribution du gaz, dê l'élêetfïêité, de lâ Vapeur i l d i î'iâü ehëüdë 11:0 à%J «:d: 3:1 3,0 4,7 *ÉS2 é,2 a ? 4:3 4:7 4:6 7:1 0:0 0,7 0=7 Ö.S ÖJ 0,3 0,4 Q.l Etûnûmië d'ênërgiê D.Ö n.d. 10=3 é /î 1:1 1:3 1:3 3:9 Ô:9 Ü.Q Ö.Ö Ö.Ö D.D 0,0 0,0 0:3 1:1 3:Ü 1:1 0:3 0:3 9:9 0:9 Autre« iÿ GBfflpfll f is h if iH ii

ä çâfâçièrç MÎllérâD l î : é 3§ J n d : 20 S |.4 3,8 4,a 1.9 3.3 \ $ Q=0 0:0 3:1 1:1 é :l l ! : ï g j 12,5 ILS 1 4 0,1 O.ê 0.Ï 0 4

§0UFSS3 ï F ou r B ëîëigyé? Frânëêî  îiê m â ê n i é | it s ii^ : Lë financement publie de h_ H.eeherehe ei du Dévfîëppsmiçni, E u rasiit« Ôffigë dç§ pyfeiiûaiiôni §îHgigii®i Ç@m-

m u n â U lii ëu rn p ê ë rïn ës- Û fâ ilt n ë i ë f q u i üm iiônnég§ à if f lf g n î â i §§llë§ p u ß iii§ § dâtîâ E n e rg y UëzëâFëh; te e v p ia p m e a i &*\ä D em öFisiM tt& n ¡H ïh § Î Ë Â C ù U n lriëi, D G D E : P a ris j i§ÜQj:ÎÊÂiÊ irângâlâ i â p âfâlîrë), dans là fn ü ü rc ûû Që% dërnjêFëâ inSlUcnt J ê i dêëënâëâ fêlâttvëâ â lâ * d é m û n iffifiû ti æ mai» iM fluënt tes ?_ön!ribul!önl âUS programmes de la CBBi Pour le H ôÿaym f-Ü ni i tab leau 4 de « R iita r e h and E xperim ental Develöpfflenij 1971 w-, Economie Trends* N o. 321. H M |Q t ju iü ti 1910,

charbon et d’uranium au Groenland) et aux Pays-Bas porte essentiellement sur l’amélioration des procédés d’extraction et sur une utilisation plus efficace ; les Etats-Unis, pour leur part, mettent l’accent sur la production de combustibles synthétiques.

Tous les pays n’ont pas la chance de posséder des réserves de charbon, de pétrole ou de gaz, et l’on commence un peu partout à s’intéresser aux autres richesses naturelles telles que l’eau ou l’énergie géothermique (Islande) ou le bois (Finlande), ainsi qu’aux sources d’énergie dites « de substitution » : énergie solaire, marémotrice, éolienne. Les mesures de conservation de l’énergie suscitent également un intérêt croissant à partir de l’évaluation des économies susceptibles de résulter de son utilisation plus efficace. Ainsi, au Royaume-Uni, le ministère de l’Energie a estimé à environ 30 % de la consommation actuelle le potentiel d’économie d’énergie dans l’industrie.

La R-D énergétique représente un objectif particulièrement important au Japon, comme le montre le développement du programme nucléaire. Des recher­ ches sur les autres sources d’énergie sont également en cours et l’ensemble des activités reflète les options définies dans le cadre du « Programme de base pour la R-D énergétique » élaboré en 1977 à la demande du Premier ministre. Le Japon a lancé d’importants programmes concernant les énergies de « substitution » et la conservation de l’énergie, tels que le projet « Plein soleil » et le projet « Clair de lune » sous les auspices du MITI. Le projet « Plein soleil », entrepris en 1974, doit se poursuivre jusqu’en l’an 2000. Il comprend quatre sous-programmes : en

1979, les dépenses consacrées à des travaux sur l’énergie solaire, l’énergie géo­ thermique, la gazéification du charbon, la production et le stockage d’hydrogène et d’autres sources nouvelles se sont chiffrées à 12 milliards de yen. Le projet « Clair de lune » a démarré en 1978 ; il est axé sur la conservation de l’énergie, l’utilisation des déchets thermiques et les systèmes énergétiques hautement perfor­ mants (systèmes magnéto-hydro-dynamiques, par exemple). Ce projet représente environ 2 % des dépenses publiques de R-D énergétique. Une Autorité pour le développement des énergies nouvelles a été instituée ; elle aura pour fonction de planifier et d’assurer les besoins énergétiques du pays à moyen et à long terme.

Les Pays-Bas accordent une importance encore plus grande aux mesures de conservation de l’énergie puisque la recherche dans ce domaine absorbe jusqu’à

18 % des fonds publics affectés à la R-D énergétique.

Dans une perspective à long terme, les possibilités offertes par la fusion nucléaire restent incertaines, mais la recherche en ce domaine connaît actuellement une progression rapide aux Etats-Unis, au Japon et dans les pays membres des Communautés européennes.

La R-D énergétique pose de sérieux problèmes de coordination dans de nombreux pays. C’est là un domaine dans lequel, en général, des programmes pertinents ont été élaborés sous les auspices d’organismes les plus divers : minis­ tères de l’industrie (dont beaucoup ont donné par la suite naissance à des ministères distincts de l’Energie), agences nucléaires, entreprises du secteur des combustibles, conseils de recherche, etc. Mais, progressivement, est apparue la nécessité de mettre en place une coordination des programmes de R-D reflétant les priorités d’un plan énergétique d’ensemble.