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IV.8 Caractéristiques terminologiques

IV.8.1. Éléments de terminologie communs aux RCP ou IPR et aux notices d’emballage ou

Terminologie spécialisée

La terminologie utilisée dans les RCP, les IPR et les notices d’emballage relève de plusieurs domaines de spécialité. Une partie des termes employés sont issus de domaines scientifiques, tels que la chimie, les sciences médicales, la biologie et la physique. Il est nécessaire d’avoir des notions dans ces différents domaines de la connaissance et de pouvoir déterminer celui auquel appartient un terme afin de pouvoir rechercher sa signification et son ou ses équivalents en contexte.

• Chimie :

Noms des substances chimiques (en particulier, rubrique « composition » des RCP et IPR), termes spécifiques aux préparations chimiques (« solution », « agent conservateur »,

« excipient »).

Exemple : Cellulose microcristalline, amidon de maïs, phosphate tricalcique, fruit d’anis, écorce du tronc de condurango, cannelle dite de Ceylan, talc, silice colloïdale anhydre, huile de ricin hydrogénée, sepisperse AP 3522*, acétate de polyvinyle (Vinnapas B17), copolymère de l'acide méthacrylique (Eudragit NE 30 D), hypromellose, macrogol 6000. (Doc. 6, RCP, p. 3)

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Même si les notices d’emballage sont moins détaillées et contiennent des explications en des termes plus communs, elles ne sont pas dénuées de terminologie empruntée au domaine de la chimie.

Exemple : Ce médicament contient un agent colorant azoïque (E110, jaune orangé S) et peut provoquer des réactions allergiques. (Doc. 22, notice, p.1)

• Médecine

Termes relatifs aux maladies, ainsi qu’à leur traitement et à leur prévention ; termes relatifs à la physiologie humaine et à l’anatomie ; termes relatifs aux études cliniques et pré-cliniques (« foetotoxique », « tératogène »).

Exemples : 1) Mobilisation de cellules souches du sang périphérique chez des patients soumis à un traitement myélosuppressif suivi d'une transfusion de PBPC autologues, avec ou sans greffe de moelle osseuse, ou chez des patients soumis à un traitement aplasiant suivi d'une perfusion de PBPC. (Doc. 3, IPR, p. 3)

2) Dans une étude multicentrique de grande envergure, 20 479 patients présentant un STEMI et éligibles à un traitement fibrinolytique ont été randomisés pour recevoir soit de l’énoxaparine sodique sous la forme d’un bolus IV unique de 3 000 UI (30 mg) et une dose SC de 100 UI/kg (1 mg/kg) suivie d’une injection SC de 100 UI/kg (1 mg/kg) toutes les 12 heures, soit de l’héparine non fractionnée ajustée en fonction du TCA par voie IV pendant 48 heures. (Doc. 4, RCP, p. 20) Les notices d’emballage ne contiennent généralement pas les résultats des études cliniques.

Néanmoins, elles présentent elles aussi un langage médical qui se doit d’être précis.

Exemple : Si vous prenez un traitement avec des anticoagulants oraux, et en cas d'antécédent d'ulcère de l'estomac ou du duodénum et lorsque l'aspirine est utilisée à fortes doses, comme anti-inflammatoires (≥ 1 g par prise et/ou ≥ 3 g par jour) notamment dans le traitement des affections rhumatismales, ou dans le traitement de la fièvre ou des douleurs (≥ 500 mg par prise et/ou < 3 g par jour) […] (Doc.

18, notice, p. 2)

• Biochimie

Données pharmacocinétiques et pharmacodynamiques (« biodisponibilité », « demi-vie »,

« métaboliser ») et mécanismes d’action des médicaments.

Exemples : 1) Carbidopa : l’administration de carbidopa avant injection peut augmenter la biodisponibilité de DOPAVIEW pour le cerveau en inhibant la décarboxylase périphérique et en réduisant le métabolisme périphérique de DOPAVIEW avec formation de 3-O-méthyl-6-(18F)fluoro-L-DOPA. (Doc. 15, IPR, p. 9)

2) L'acide acétylsalicylique appartient au groupe des anti-inflammatoires non stéroïdiens ayant des propriétés antalgiques, antipyrétiques et anti-inflammatoires. Son mécanisme d'action repose sur l'inhibition irréversible des enzymes cyclo-oxygénase impliquées dans la synthèse des prostaglandines. (Doc.

2, RCP, p. 10)

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À nouveau, la densité de termes spécialisés liés à la biochimie est moindre dans les notices d’emballage, mais ceux-ci n’en sont cependant pas absents.

Exemple : ROFERON-A (interferon alfa-2a) est un immunomodulateur-immunorégulateur.

ROFERON-A (interferon alfa-2a) contient un agent antiviral appelé interféron alfa-2a qui est similaire à la substance naturelle produite par l’organisme pour se protéger des infections virales, des tumeurs et des substances étrangères qui peuvent l’envahir. Une fois que ROFERON-A a détecté et attaqué une substance étrangère, il l’altère en ralentissant, bloquant ou modifiant sa croissance ou sa fonction. (Doc. 26, notice, p. 1).

• Physique nucléaire

Généralement, seuls les IPR et RCP des substances radiopharmaceutiques contiennent des termes relevant de ce domaine.

Exemple : Le fluor (18F) se désintègre en oxygène (18O) stable avec une demi-vie de 110 minutes, en émettant un rayonnement de positons d’une énergie maximale de 634 keV, suivi d’un rayonnement photonique d’annihilation de 511 keV. (Doc. 15, IPR, p. 1)

Nous observons également l’emploi de nombreux termes techniques, notamment relatifs à la fabrication du médicament, à sa forme (« comprimé », « capsule », etc.) et à son emballage (matériaux), aussi bien dans les RCP et IPR que dans les notices d’emballage.

Exemples : 1) 0,5 ml de solution en seringue préremplie (verre de type I), munie d’un bouchon-piston (caoutchouc butyle), d’un capuchon (caoutchouc butyle), d’un piston (plastique) et d’une aiguille (acier inoxydable). (Doc. 10, RCP, p. 16) 2) Parmi celles-ci se trouvent le fractionnement selon une méthode modifiée de Cohn et le traitement par la chaleur de la préparation en solution aqueuse pendant 10 heures à 60 °C. (Doc. 13, IPR, p. 5)

3) Chaque emballage contient 1 seringue préremplie de 0,6 ml de solution injectable.

Les seringues préremplies comportent un système de sécurité automatique de l’aiguille et sont disponibles sous plaquette thermoformée. (Doc. 25, IPA, p. 5)

Unités de mesure et quantités

Les unités de mesure accompagnent des quantités et permettent d’exprimer ce qui est quantifié (une masse, une température, un volume, etc.). Elles constituent un élément essentiel des RCP, des IPR et des notices d’emballage. En effet, elles permettent non seulement de caractériser la composition exacte du médicament présenté, mais aussi d’en établir la posologie pour une utilisation appropriée et sûre. Les chiffres doivent donc être exacts et les unités respectées. Les unités peuvent être très variées. Il est donc important de savoir à quoi elles correspondent et d’en connaître les abréviations. Elles sont établies par convention et sont généralement

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représentées par un symbole reconnu universellement (Byrne, 2012, p. 56). Nous avons établi ci-après une liste des principales unités que nous avons recensées dans notre corpus de textes.

Unités de base du Système international (SI)

kg (g, mg, µg, pg) – kilogramme (dérivés : gramme, milligramme, microgramme, picogramme) Il s’agit de l’unité de masse SI. Cette unité et ses dérivés sont très communs dans les RCP, les IPR et les notices, puisqu’ils peuvent être utilisés pour exprimer la quantité d’une substance sous n’importe quelle forme posologique (Gouvernement du Canada, 2015, s.p.). Un milligramme équivaut à 10-3 g, un microgramme à 10-6 g et un picogramme à 10-9 g.

Exemple : Excipient à effet notoire : un comprimé contient 391 mg de sodium. (Doc. 2, RCP, p. 1)

Le kilogramme est également souvent employé pour indiquer la posologie d’un médicament en fonction du poids de corps d’un individu.

Exemple : La dose quotidienne d'acide acétylsalicylique recommandée est d'environ 60 mg/kg/jour, à répartir en 4 ou 6 prises, soit environ 15 mg/kg toutes les 6 heures ou 10 mg/kg toutes les 4 heures. (Doc. 2, RCP, p. 1)

mol (mmol) – mole (millimole)

La mole est l’unité de quantité de matière SI qui indique le nombre d’entités élémentaires (ions, atomes, molécules) contenu dans une solution ou un composé. Une mole correspond à 6,022 x 1023 entités élémentaires. Une millimole correspond à 10-3 moles.

Exemple : Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par seringue préremplie, c’est-à-dire qu’il est pratiquement «sans sodium». (Doc. 9, IPR, p. 4)

m – mètre

Le mètre est l’unité de longueur SI. Les posologies de certains médicaments spécifient la dose à prendre en fonction de la surface corporelle exprimée en m2, et non pas de la masse corporelle.

Exemple : La dose se situe généralement entre 2,5 millions UI/m2 et 5 millions UI/m2 de surface corporelle, administrée en sous-cutané 3 fois par semaine pendant 4 à 6 mois. (Doc. 10, RCP, p. 3)

Unités dérivées du Système international (SI)

Bq (MBq, GBq) – becquerel (dérivés : mégabecquerel, gigabecquerel)

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Le becquerel est une unité de mesure de l’activité radioactive d’un radionucléide (nombre de désintégrations par seconde). Un mégabecquerel correspond à 106 Bq et un gigabecquerel à 109 Bq.

Exemples : 1) DOPAVIEW 222 MBq/mL solution injectable (Doc. 15, IPR, p. 1)

2) […] 3 mL de sang hépariné en présence d’un éluat stérile d’activité comprise entre 1,11 à 1,48 GBq, provenant d’un générateur de technétium-99m (solution injectable de pertechnétate (99mTc) de sodium). (Doc. 16, RCP, p. 9 )

Gy (mGy) – gray (dérivé : milligray)

Le gray permet d’exprimer la dose physiquement absorbée de rayonnement ionisant. Cette unité peut apparaître dans les RCP ou les IPR des substances radiopharmaceutiques.

Exemple : Dose absorbée par unité d’activité injectée (mGy/MBq) (Doc. 15, IPR, p. 6)

Sv (mSv) – sievert (dérivé : millisievert)

Le sievert permet d’exprimer l’impact du rayonnement sur la matière vivante, appelé « dose efficace ». Comme le gray, cette unité peut apparaître dans les RCP ou les IPR des substances radiopharmaceutiques.

Exemple : La dose efficace résultant de l'administration d'une activité de 280 MBq de fluorodopa (18F) est d'environ 7 mSv (pour un individu de 70 kg). (Doc. 15, IPR, p. 7)

kat – katal

Cette unité permet d’exprimer l’activité catalytique d’une enzyme (la quantité d’enzyme capable de catalyser une mole de substrat par seconde). Des dérivés du katal peuvent être employés, comme le nanokatal (nkat), qui correspond à 10-9 katals.

°C – degré Celsius

Le degré Celsius est une unité de mesure dérivée du kelvin (K). Dans les RCP, les IPR et les notices d’emballage, les températures doivent être indiquées en degrés Celsius. La température exprimée en degrés Celsius équivaut à la température exprimée en kelvin moins 273,15. Afin de bien différencier les températures positives des températures négatives, il est possible de faire précéder les températures supérieures à 0 °C du signe « + ».

Exemple : Conserver au réfrigérateur (2-8 °C). […]

La stabilité physico-chimique de la solution pour perfusion diluée a été démontrée pendant 24 heures à une température comprise entre +2 °C et +8 °C. (Doc. 3, IPR, p. 19)

105 Autres unités

l (ml) – litre (millilitre)

Le litre est une unité de volume reconnue par le Bureau international des poids et mesures (BIPM). Cette unité est souvent utilisée pour exprimer les quantités des liquides, des crèmes, des lotions ou des pommades (Gouvernement du Canada, 2015, s.p.). Un millilitre équivaut à 10-3 l.

Exemple : Pour 0,5 ml** de solution injectable en seringue préremplie (3 millions UI/0,5 ml). (Doc. 10, RCP, p. 1)

UI (U) – unité internationale

Cette unité varie en fonction de la substance et sert à indiquer son activité biologique, ou effet biologique. La quantité de substance équivalente à 1 UI est différente pour chaque substance et est établie selon une convention internationale par comparaison avec une préparation de référence (Bionutrics, 2010-2018, s.p.). Des dérivés de l’unité internationale peuvent également être utilisés, notamment mUI, qui signifie « milli-unité internationale » et représente 10-3 UI (à ne pas confondre avec MUI, qui correspond à « million d’unités internationales »). Parfois, l’unité internationale peut être exprimée par le symbole « U ».

Exemples : 1) LOVENOX 10 000 UI (100 mg)/1 ml, solution injectable en seringue préremplie. (Doc. 4, RCP, p. 1)

2) Un titre minimal d'anticorps anti-HBs 10 mUI/ml est généralement considéré comme protecteur. (Doc. 13, IPR, p. 2)

eV – électronvolt

Il s’agit d’une unité de mesure d’énergie utilisée en chimie et en physique des particules. Un électronvolt représente l'énergie acquise par un électron soumis à un potentiel électrique de 1 volt. Des dérivés peuvent également être utilisés, notamment le keV (kiloélectronvolt), qui correspond à 103 eV.

Exemple : Le fluor (18F) se désintègre en oxygène (18O) stable avec une demi-vie de 110 minutes, en émettant un rayonnement de positons d’une énergie maximale de 634 keV, suivi d’un rayonnement photonique d’annihilation de 511 keV. (Doc. 15, IPR, p. 1)

Il est également fréquent de trouver une combinaison de certaines des unités mentionnées, séparées par une barre oblique [/], qui signifie « par ». Cette notation permet d’indiquer la quantité d’une substance active ou d’un excipient par telle quantité d’un médicament.

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Exemples : 1) La clairance totale déterminée a été de 0,6 ml/min/kg. [à lire « 0,6 millilitre par minute par kilo de poids de corps] (Doc. 3, IPR, p. 18)

2) La solution de ROFERON-A contient 10 mg / ml d’alcool benzylique. (Doc. 10, RCP, p. 6 )

Les minutes, les heures ou les jours ne sont généralement pas abrégés en « min », « h » ou « j », mais apparaissent sous leur forme développée.

Trois autres abréviations fréquentes, surtout dans les RCP et IPR (bien qu’elles puissent aussi apparaître dans les notices) permettent d’indiquer la quantité d’un ingrédient par quantité de substance :

p/v – poids par volume

Cette notation indique un pourcentage. Cette unité est donc précédée du symbole [%]. Il s’agit du pourcentage d’ingrédient actif en milligramme (poids) par millilitre (volume) de substance (Gouvernement du Canada, 2015, s.p.). Cette unité peut être utilisée pour des liquides destinés à un usage parentéral ainsi que pour les crèmes, les lotions ou les pommades.

Exemple : La concentration de protéines de la solution est de 12 à 15% (m/V), dont 95%

d'IgG, contenant au minimum 200 UI d'anticorps contre l'antigène de surface de l'hépatite B pour 1 ml de solution. (Doc. 13, IPR, p. 1)

p/p – poids par poids

Cette notation indique un pourcentage. Cette unité est donc également précédée du symbole [%]. Il s’agit du pourcentage d’ingrédient actif en milligramme (poids) par gramme de substance (poids) (Gouvernement du Canada, 2015, s.p.). Cette unité peut être utilisée pour les lotions, les crèmes et les pommades.

Exemple : Lactosum q.s. ad pulverem (le lactose contient des protéines lactiques [0,1–0,2%

p/p]). (Doc.1, IPR, p. 1)

v/v – volume par volume

Cette notation indique les proportions relatives de chaque composant liquide d’une solution (Marouf et Tremblin, 2013, p. 479). Cette unité est donc généralement précédée du symbole [%]. Néanmoins, comme on peut le constater dans l’exemple suivant, il arrive de trouver, à la place du symbole, le terme « pour cent » écrit en toutes lettres.

Exemple : […] [A]lcool éthylique à 95 pour cent (v/v) […] (Doc. 12, RCP, p. 12)

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Il convient de noter que, sur les notices d’emballage, bien que la quantité de substance active ou la posologie du médicament soient souvent indiquées au moyen de l’abréviation de l’unité de mesure concernée, les unités peuvent parfois apparaître sous forme développée, surtout lorsque la formulation est plus complexe et fait entrer en jeu plusieurs unités de mesure, ce qui améliore la lisibilité et la clarté.

Exemple : La dose habituelle est de 150 UI (1,5 mg) pour chaque kilogramme de votre poids une fois par jour ou de 100 UI (1 mg) pour chaque kilogramme de votre poids deux fois par jour. (Doc. 20, notice, p. 5)

Dans un RCP ou une IPR, la forme suivante aurait certainement été utilisée : « 100 UI (1 mg)/kg 2x/jour ».

Nombres et chiffres

Les nombres et les chiffres indiquant des doses, des quantités de produit, des heures, des fréquences ou des âges doivent être indiqués en chiffres romains et non pas en toutes lettres, même pour des chiffres inférieurs à dix. Cette particularité se justifie par une cohérence, une facilité de lecture et une clarté accrues. Les informations chiffrées représentent une part importante des RCP, des IPR et des notices d’emballage et sont essentielles pour assurer la sécurité des personnes amenées à utiliser les produits pharmaceutiques.

Exemples : 1) Chez l'enfant, elles doivent être régulièrement espacées, y compris la nuit, de préférence de 6 heures, et d'au moins 4 heures : se conformer à la posologie spécifiée ci-dessus. (Doc. 2, RCP, p. 2)

2) Tous les patients en rémission hématologique complète doivent poursuivre le traitement à la posologie de 9 millions UI/jour (posologie optimale) ou de 9 millions UI 3 fois par semaine (posologie minimale) afin d'obtenir une réponse cytogénétique le plus rapidement possible. (Doc. 10, RCP, p. 2)

IV.8.2. Éléments de terminologie spécifiques aux RCP et IPR

En raison de leur degré de spécialité élevé, les RCP et les IPR présentent plusieurs particularités terminologiques propres.

Symboles chimiques et abréviations

Des abréviations sont fréquemment utilisées, car elles permettent de rendre le propos plus concis. Nous avons établi ci-après une liste des principales abréviations utilisées dans notre corpus de textes :

108 pH – potentiel hydrogène

Le pH est un indice de l’équilibre acide-base dans une solution. Il s’exprime selon une échelle allant de 0 à 14, où 7 indique une solution neutre. Plus le pH est bas (< 7), plus la solution est acide ; plus le pH est élevé (> 7), plus la solution est basique (ou alcaline). Il faut faire attention de ne pas confondre cet indice avec le symbole du picohenry (pH).

Exemple : Solution limpide, incolore à jaunâtre, de pH 5,5-7,5. (Doc. 4, RCP, p. 1)

Les résultats des études pharmacocinétiques, qui permettent d’examiner comment se comporte le médicament une fois qu’il a été absorbé par l’organisme (Eupati, Étude pharmacocinétique, 2015, s.p.), sont souvent mentionnés. Certaines variables pharmacocinétiques sont très fréquentes et sont généralement exprimées à l’aide des abréviations suivantes :

Cl – clairance.

La clairance correspond au volume sanguin dont est totalement éliminée une substance par unité de temps (Pharmacomédicale.org, Pharmacocinétique : clairances, 2019, s.p.). Elle correspond à la capacité de l’organisme de se débarrasser d’une substance (ibid). Elle s’exprime en ml/min.

Cmax – concentration maximale

La Cmax est la concentration maximale d’une substance observée dans le sang, ou de la concentration maximale d’une substance qui est biodisponible, après administration d’une substance dans l’organisme (Foissac, 2014, p. 17). Elle s’exprime en poids/volume (ex : ng/ml).

Exemple : Dans le cadre d'une étude portant sur 12 patients présentant différents degrés de fonction rénale, une augmentation de la Cmax et de l'AUC ainsi qu'une diminution du volume de distribution et de la clairance ont été observées chez les sujets atteints d'insuffisance rénale terminale en comparaison à des volontaires sains et à des patients atteints d'insuffisance rénale modérée. (Doc. 3, IPR, p. 19)

AUC/ASC – aire sous la courbe

L’aire sous la courbe correspond à la dose ou quantité totale de substance qui est passée dans le sang, dite « biodisponible » (Eupati, Biodisponibilité et bioéquivalence, s.d., s.p.). L’aire sous la courbe s’exprime en masse x temps/volume (ex : ng x h/ml).

Exemple : Le millepertuis peut diminuer les taux sanguins de zolpidem (diminution de 33,7%

de la Cmax moyenne, et de 30% de l'AUC); la co-administration n'est donc pas recommandée. (Doc. 11, IPR, p. 5)

Tmax – temps maximal

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Le Tmax indique le moment où la concentration d’une substance dans le sang après administration est maximale (Eupati, Biodisponibilité et bioéquivalence, s.d., s.p.). Il s’exprime en heures.

Exemple : […] [A]vec la sertraline, la concentration maximale du zolpidem est significativement élevée et le Tmax diminué. (Doc. 11, IPR, p. 5)

D’autres abréviations sont fréquemment utilisées dans les parties des RCP ou des IPR qui mentionnent les études cliniques réalisées et les résultats obtenus :

n – nombre de sujets

Ce symbole se réfère au nombre d’individus qui ont été admis et inclus dans une étude clinique.

Il est indiqué entre parenthèses suivi du signe « = » et du nombre (ex : n = 75).

Exemple : […] 179 patients ne présentant pas de maladie thromboembolique veineuse initialement traités, durant leur hospitalisation, par de l’énoxaparine sodique à une dose de 4 000 UI (40 mg) SC, ont été randomisés pour recevoir, après la sortie de l’hôpital, un traitement comprenant soit de l’énoxaparine sodique à une dose de 4 000 UI (40 mg) (n = 90) SC une fois par jour, soit un placebo (n = 89) pendant 3 semaines. (Doc. 4, RCP, p. 17)

p – valeur de probabilité

La valeur de probabilité est une mesure statistique, comprise entre 0 et 1, qui indique si un résultat d’essai clinique est significatif (Eupati, 2015, s.p.). Il correspond donc à la probabilité qu’un résultat soit dû au hasard. Lorsque la valeur p est supérieure ou égale à 0,05 (p ≤ 0,05), le résultat est généralement considéré comme étant statistiquement significatif (ibid).

Exemple : […] (énoxaparine sodique : 21 [16 %] par rapport au placebo : 45 [34,4 %] ; p = 0,001), de même que pour la TVP proximale (énoxaparine sodique : 8 [6,1

%] par rapport au placebo : 28 [21,4 %] ; p = < 0,001). (Doc. 4, RCP, p. 18)

IC – intervalle de confiance.

L’intervalle de confiance indique la fiabilité d’un résultat obtenu au moyen d’une étude clinique (il dépend généralement de la taille et de la qualité de l’échantillon de la population sur lequel a été effectuée l’étude) (El Khebir, 2013-2019, s.p.). Il s’exprime en pour cent, au moyen du symbole [%].

Exemple : Dans la première étude (n = 157), menée avec une dose fixe de 6 mg de pegfilgrastim, la durée moyenne des neutropénies de grade 4 a été de 1,8 jour pour le groupe sous pegfilgrastim, par rapport à 1,6 jour pour le groupe sous filgrastim (différence: 0,23 jour; IC à 95%: -0,15 à 0,63). (Doc. 9, IPR, p. 8)

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Le mode d’administration des médicaments est lui aussi souvent exprimé de façon abrégée, même s’il peut également apparaître sous sa forme développée :

IV ou i.v. – intraveineux

Cet adjectif est souvent utilisé pour qualifier une perfusion ou une injection et signifie « qui est injecté dans une veine » (CNRTL, Intraveineux, -euse, adj.,2012, s.p.). Cette abréviation est souvent précédée des substantifs « voie » ou « perfusion ».

Exemple : […] (perfusion i.v. brève de 30 minutes). (Doc. 3, IPR, p. 18)

IM, i.m. – intramusculaire

Cette abréviation désigne généralement une injection effectuée directement dans le muscle (« injection i.m. » ou « voie i.m. »).

Exemple : […] [P]rête à l'emploi pour l'administration intramusculaire (i.m.). (Doc. 13, IPR, p. 1)

SC, s.c. – sous-cutané

Il peut être fait référence à l’injection ou à l’administration d’une substance par voie sous-cutanée (voie SC), qui consiste en l’injection d’un médicament dans le tissu sous-cutané (dans l’hypoderme) (HUG, 2013, p. 1).

Exemple : La dose recommandée d’énoxaparine sodique est de 4 000 UI (40 mg) une fois par jour par injection SC. (Doc. 4, RCP, p. 2).

Plusieurs abréviations propres aux RCP et IPR permettent d’exprimer des quantités :

q.s. (ou q.s.p.) – quantum satis pro

« Quantum satis pro » est une expression latine qui signifie « quantité suffisante pour ». Elle indique la quantité d’excipient (ou de diluant) contenue dans un mélange. Cette abréviation est suivie d’un nombre et d’une unité.

Exemple : Lactosum q.s. ad pulverem (le lactose contient des protéines lactiques [0,1–0,2%

p/p]). (Doc.1, IPR, p.2)

Enfin, il convient de souligner l’usage fréquent des abréviations, des sigles et des acronymes pour désigner des maladies, des traitements ou des tests diagnostiques. Dans un souci de clarté, ils sont généralement explicités à la première occurrence. Néanmoins, pour certaines abréviations largement répandues auprès du grand public (par exemple « IMC » pour « indice de masse corporelle »), il peut arriver que l’abréviation seule soit utilisée, sans explicitation.

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Les notices d’emballage ne devraient pas contenir d’abréviations, qui peuvent être un frein à la clarté et à la fluidité de lecture pour un lecteur profane. En effet, si les spécialistes de la santé connaissent bien les abréviations utilisées dans le domaine pharmaceutique et médical, il est illusoire d’en attendre autant du grand public. En effet, les abréviations nuisent à la rapidité de compréhension du texte pour un lecteur profane. La clarté doit donc l’emporter sur la concision.

Les notices d’emballage ne devraient pas contenir d’abréviations, qui peuvent être un frein à la clarté et à la fluidité de lecture pour un lecteur profane. En effet, si les spécialistes de la santé connaissent bien les abréviations utilisées dans le domaine pharmaceutique et médical, il est illusoire d’en attendre autant du grand public. En effet, les abréviations nuisent à la rapidité de compréhension du texte pour un lecteur profane. La clarté doit donc l’emporter sur la concision.