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Pour mémoire, une métropole a une compétence de plein droit en matière de construction, d'aménagement, d'entretien et de fonctionnement d'équipements culturels, socioculturels, socio-éducatifs et sportifs d'intérêt métropolitain.

Au sens du CGCT, une métropole a "pour objectif de développer les ressources universitaires, de recherche et d'innovation".

Le conseil de développement est l'instance qui réunit tous les représentantes et représentants des milieux économiques, sociaux, culturels, éducatifs, scientifiques ou associatifs de la métropole.

Rapport

Une métropole doit donc être, entre autres, le siège de centre universitaire ou de recherche, une terre d'innovation.

Des métropoles ont fait le choix de concourir au développement de certaines activités et filières historiquement implantées sur leur territoire. Il est donc très difficile de tirer des généralités en la matière sur les vingt-deux métropoles existantes.

Comme le soulignait Olivier Bouba-Olga, professeur des Universités en Aménagement de l’espace et Urbanisme à la Faculté de sciences économiques de l’Université de Poitiers, certains territoires, certaines métropoles, « marchent » et d’autres pas. Pour identifier les problématiques d’un territoire, il convient d’étudier ses aspects socio-économiques. Certaines métropoles, certains territoires peuvent partager les mêmes problématiques sans pour autant avoir les mêmes déterminants.

Il note cependant un facteur commun qui est le recrutement effectué par les entreprises, lié notamment à des considérations de formation professionnelle.

Identifier les raisons d’un manque de dynamisme économique est complexe.

Plusieurs hypothèses peuvent être cependant envisagées. Il peut ne pas ou ne plus, avoir de formation sur place, ou elle peut exister sans intéresser les jeunes faute parfois d’une représentation positive des métiers tels que ceux de l’industrie.

Le CESE, dans l'avis et rapport Aménagement du territoire, enseignement supérieur et recherche : entre proximité et excellence, présenté par Jean-Pierre Duport, rappelle que "notre système d'enseignement supérieur tente de concilier, d'une part, un système de recherche fondé sur l'excellence, qui cherche avant tout à atteindre une reconnaissance internationale au risque d'une concentration que certains pourraient estimer excessive, d'autre part un système de formation enclin à s'implanter de façon fine sur le territoire pour répondre à la demande sociale au risque parfois d'un émiettement inefficace84".

Le rapport note que "la France compte un très grand nombre de Sections de techniciens supérieurs (STS), et de Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), implantées dans les lycées, d'Instituts universitaires de technologie (IUT), ainsi que d'écoles d'ingénieurs d'universités et d'universités technologiques qui assurent une présence importante de structures d'enseignement supérieur dans les territoires. Une partie importante de ces structures d'enseignement supérieur est implantée dans les grandes agglomérations mais nombre d'entre elles sont installées dans des villes moyennes".

Selon Pierre Veltz, créer des universités de très grande taille n'est pas nécessaire pour la recherche : "la taille moyenne des grandes universités de recherche internationale qui comptent dans le monde tourne plutôt autour de 30 000 étudiantes ou étudiants, voire moins. Berkeley en compte 35 000, l'ordre de grandeur est le même à Stanford, et Caltech 10 000. Même dans la science avancée, le big is beautiful a des limites"85. À titre de comparaison, l'université Paris I Panthéon-Sorbonne compte 42 000 étudiantes et étudiants.

Comme l'indiquait Alain Bourdin, sociologue et urbaniste, professeur des Universités à l’école d’urbanisme de Paris-Université Paris Est Marne la Vallée, membre du Conseil stratégique de la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines (POPSU), le dynamisme d'une métropole s'observe dans sa capacité à attirer des talents sur son territoire.

ANNEXESAVISDECLARATIONS/SCRUTINRAPPORT Des exemples concrets peuvent être cités qui

témoignent de la diversité des politiques métropolitaines menées en matière d'éducation, formation, recherche.

Tours, ville universitaire aux côtés d'Orléans, capitale régionale

Quelques chiffres clés :

La métropole tourangelle compte 20 000 entreprises, 4 pôles de compétitivité, 5 centres d'études et de recherche, 1 300 enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, 30 000 étudiantes et étudiants.

Le Schéma métropolitain ESAFRI (Enseignement Supérieur, Apprentissage, Formation, Recherche- Innovation), lancé en 2018, a pour objectif d’améliorer la visibilité, l’excellence et la synergie entre les établissements de formation, les apprenants et les acteurs économiques du territoire, femmes et hommes.

Ce chantier d’envergure, lancé par "Tours Métropole Val de Loire", avec les collectivités du territoire et les partenaires de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle a pour but essentiel d’unir et de fédérer.

Lyon, "métropole-département" et son schéma de développement des enseignements artistiques.

Quelques chiffres clés :

La métropole lyonnaise compte 75 établissements d'enseignements artistiques, 23 000 élèves, 900 enseignantes et enseignants, 32 500 enfants et adolescents, filles et garçons, ayant profité d'une action d'enseignement artistique en milieu scolaire.

Depuis sa création en 2015, la métropole de Lyon exerce de manière obligatoire la compétence, dévolue normalement aux départements, en matière d'offre d'enseignements artistiques sur son territoire.

Le schéma métropolitain des enseignements artistiques, élaboré en étroite concertation avec les communes et les établissements concernés, est un ensemble cohérent de mesures qui concourent à la mise en œuvre d'une politique culturelle d'aménagement du territoire en faveur de l'enseignement artistique. C'est un outil évolutif visant à organiser l'accès du plus grand nombre à un enseignement diversifié, de qualité et de proximité.

"Grand Lyon" propose également des formations gratuites pour les associations dans les domaines

Rapport

notamment du droit, de la comptabilité, de la communication.

Figeac, ville "métropolisée" pour partie en raison de sa proximité de Toulouse.

Quelques chiffres clés :

La ville de Figeac est une ville rurale de 10 000 habitantes et habitants, située au cœur d'un bassin de vie qui en dénombre 45 000. La population étudiante inscrite dans la préparation d'un diplôme d'enseignement supérieur représente près de 7% de la population. Le dynamisme de Figeac est lié aux activités industrielles (mécanique et aéronautique) présentes historiquement sur son territoire depuis 1938 (entreprise RATIER). Ce secteur collabore étroitement aux formations dispensées sur le campus de Figeac dépendant du réseau universitaire de Toulouse.

Grâce à son activité aéronautique et à son antenne universitaire, Figeac fait donc partie du réseau métropolitain de Toulouse, capitale régionale de la région Occitanie.

Alain Bourdin évoque dans "De la technopole à la métropole, l'exemple de Grenoble", le dynamisme de l'économie technopolitaine dans la métropole d'Aix-Marseille et souligne l'enjeu que cette économie technopolitaine soit bien reliée au reste des activités économiques pour les irriguer. " Dans la nouvelle métropole Aix-Marseille-Provence, l'économie technopolitaine existe de manière très dynamique et forme plusieurs clusters : celui de l'énergie et de l'économie circulaire, de l'aéronautique, du numérique, de l'énergie, de la santé, etc. Les pôles de recherche sont considérables. La Belle de Mai, à Marseille, constitue une expérience phare pour l'économie créative. Mais la communauté portuaire participe peu à cette économie (…), la sous-traitance locale est déconnectée des écosystèmes les plus dynamiques qui entretiennent peu de relations entre eux, les quartiers nord de Marseille et quelques autres zones de pauvreté, déqualification et chômage se trouvent à des années-lumière de l'économie technopolitaine. Le risque est que la "turbine métropolitaine" que représentent les écosystèmes de l'innovation fonctionne complétement hors sol en n'exerçant qu'un impact indirect (recettes fiscales, consommation des cadres, etc.) sur la métropole. Cette question se pose à des degrés divers dans toutes les métropoles "86.

Au-delà de ces quatre exemples emblématiques, il peut également exister des alliances entre métropoles pour la création de grandes écoles comme par exemple la Kedge Business School (CCI de Bordeaux et CCI Marseille), exemple cité par Pierre Goguet, président de CCI France. Cela montre que le développement ne se fait pas seulement dans une logique de proximité, mais peut s’opérer par des collaborations entre structures implantées sur des territoires distincts, car travailler en commun peut permettre d’atteindre une taille critique et d'avoir une dimension nationale voire internationale.

ANNEXESAVISDECLARATIONS/SCRUTINRAPPORT Olivier Bouba-Olga indiquait, lors de son audition, que la capacité d’innovation et

la capacité à créer de l’emploi reflètent la performance d’une ville, d’un territoire mais les données existantes en matière d’innovation sont limitées.

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