Paraissant le Mercredi et le Samedi a la Cbaax-de-Fonds

Vingt-troisième Année. — N° 93 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

Samedi 21 Novembre 1908 Bureaux : R u e d e l a S e r r e ,. 5 8

ABONNEMENTS

Un an Six moil :

Suisse . . . . Fr.6»— Fr.3»—

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Les abonnements étrangers se paient d'avance

Paraissant le Mercredi et le Samedi a la Cbaax-de-Fonds

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ANNONCES

suisses 20 d., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne

Les annonces se paient d'avance

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l

Bureau des Annonces : HAASENSTEIN & VOGLER, 49, rue Leopold Robert, LA CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger

Points de vue sur la question des sans-travail

On écrit de Londres au Monde Econo- mique:

Pour l'ouvrier sans travail il y a un re- mède, mais pour l'incorrigible vagabond pour qui le mot travail est une offense, il n'y a x]uc le travail forcé qui puisse le ré- former malgré lui. Les conditions du travail Varient fréquemment de nos jours. Si l'on possédait des bureaux du travail qui dépen- draient d'une Bourse cent raie du Travail dont la mission serait exclusivement d'enregistrer les places vacantes, on arriverait peut-être à de bons résultats, surtout si l'on prenait soin de s'enquérir exactement des antece- dents et de la valeur technique et morale des personnes à la recherche de places.

Une Bourse de travail bien entendue ne dcvrail s'occuper que de tout ce qui peut aider à améliorer le sort de l'ouvrier. Les personnes à la tète de toutes ces organisa- tions sociales devraient être des person- nages marquants qui donneraient leurs ser- vices gratuitement. Une organisation ana- logue existe en Allemagne; elle comprend 700 bureaux du travail centralisés au bu- reau de statistique impérial. En Angleterre on a fait des essais analogues, mais jusqu'à présent le progrès a été lent. Fait curieux, certains journaux qui ont des demandes considérables d'offres et de demandes d'em- ploi ont fait une campagne contre les bu- reaux du travail. Il y a d'autres remèdes au chômage. L'assurance aide l'ouvrier. Si dès sa jeunesse il apprend à économiser soit en plaçant son argent à la Caisse d'é- pargne, soit en faisant partie d'une société de secours mutuels, il ne sera pas pris au dépourvu pendant le chômage. Il y a des compagnies qui assurent contre le chô- mage.

A Londres, le sans travail est devenu une autorité, ce qui est mauvais. Pendant l'hiver le sans-travail reçoit une certaine somme heb- domadaire. Il parade les rues. Dans tous les quartiers ont voit des processions de sans-travail, escortées de police, qui font des collectes en roule. Ce genre de mani- festation est dégradant. Ce n'est que par

le travail qu'on peut aider le vrai ouvrier, car il lui répugne de recevoir de l'argent sans l'avoir gagné. Londres est devenu un centre des sans travail, il les attire au lieu de les décentraliser. C'est en étendant la ligne des inoccupés dans le pays entier qu'on pourra plus facilement leur trouver du travail. Kn répandant l'instruction tech- nique on formera de meilleurs ouvriers qui s'intéresseront à leur travail, y appor- teront des améliorations et pourront ainsi se faire valoir auprès de leur patrons. "Si ces derniers estiment leurs ouvriers, s'ils constatent en eux un désir non seulement de faire bien, mais de faire mieux, il est certain qu'ils leur feront une meilleure si- tuation dans leur maison.

Révision du tarif douanier français

A teneur d'informations reçues, la com- mission des douanes de la Chambre des députés a arrêté définitivement ses déci- sions relatives aux différentes positions du tarif douanier soumises à revision. La com- mission a donc clos ses travaux et la dis- tribution des divers rapports et du rapport général doit avoir lieu avant la lin du mois encore.

La commission a résolu, en outre, de proposer à la Chambre, au cours de la présente session et indépendamment de la revision générale du tarif, de fixer à fr. (5 le droit du tarif minimum sur le carbure de calcium alors que le gouvernement pro- pose de son côté, fr. ?> par 100 kg. brut.

Ce produit, non désigné au tarif actuel, était, conformément à une décision tari- faire, incorporé dans les «produits chimi- ques n o n dénommés, autres qu'à base d'alcool» (n° 282 b) et frappé comme tel, d'un droit de '6 % ad valorem. Ce droit était, par contre, illusoire vu un brevet de fabrication existant en France, brevet arri- vant à échéance le 8 février 1909.

En Russie

Varsovie, le 11 novembre 1908; . La süison d'automne de cette année laisse beaucoup à désirer, les froids que nous avons

depuis quelques jours réveillent un peu celle torpeur, el les marchands de draps, chapeliers, foureurs et cordonniers commencent un peu à travailler pour les" articles" d'hiver et tens es- pèrent qu'au moins cette saison sera telle qu'elle les dédommagera des perles subies par-le man- que de saison d'automne de celle année.

. L'industrie des cuifîfc(cuirs durs) passe un bien mauvais moment et qui malheureusement dure depuis assez, longtemps, cette industrie étant une des branches importantes de l'industrie du pays indue beaucoup sur l'état général du commerce. Pour donner une preuve de la con- séquence de cette <yis]e, je citerai en fassent que dans le courant du mots passé 17, je dis dix-sept, marchands de cuirs (à semelles) ont suspendu leurs payements ! ! exposant les producteurs à des pertes souvent .colossales.

La cause de cette stagnation dans cette bran- che de l'industrie qui jüsques il y a quelques années ôlait 1res florissante doit être cherchée dans la diminution de la production de chaus- sures qui précédemment s'expédiaien,l en masse de ce pays pour l'jnlérieur de la Russie, diminu- tion qui a pour cause la hausse des prix provo- quée par les grèves continuelles de ces dernières années de même que par la hausse des salaires en résultant.

Malgré certaines baisses survenues dans les salaires el par cela sur les marchandises, les ex- portateurs de chaussures n'ont pu parvenir à faire les affaires qu'ils faisaient avant les grèves, leurs .anciens clients s'approvisionnant dans d'autres contrées du pays où les grèves n'ont pas augmenté les salaires et arrêté toute produc- tion, comme cela a été le cas dans ces régions depuis bientôt quatre ans. C'est à peine si les marchés éloignés de l'Asie et de la Sibérie sont restés fidèles aux exportateurs de nos régions. .

En plus de cela il faut dire qu actuellement, l'étranger fait une concurrence à mort aux fabri- cants du pays, car actuellement les peaux étran- gères ne coûtent, malgré la douane, pas plus cher que celles du pays el même dans bien des cas sont meilleur marché tout en étant de qualité supérieure. Ce sont les marchands allemands qui inondent les marchés russes avec leurs cuirs qu'ils livrent actuellement avec de très longs crédits ce qu'ils ne faisaient pas précédemment.

Pour ce qui concerne le marché métallurgique aucune amélioration ne se fait sentir, les fabri- ques attendent sur les commandent du gouver- nement, l'on comptait que1 le nouvel emprunt russe à Paris ''activerait les choses mais, vu les complications des pays balCaniques, les fabri- cants doivent s'armer d'une nouvelle dose de patience. . . . . . . . .

D'un autre côté comme partout ailleurs, la main d'œuvre augmentée en 4905 est pour beaucoup dans'cette crise.-Les fabriques du pays a^antau élever leurs prix ne sont plus en état de concourir avec les fabriques métallurgiques russes (bassin

CGO LA FEDERATION HORLOGKRE SUISSE du Don) où la main d'oeuvre a peu changé ces

dernières années. Ici l'on se prépare à reviser la question des salaires el de la mettre en rapport avec la production, car enfin les meneurs de grèves en sont venus à voir que leur système de hausse continuelle des salaires a obligé beau- de fabriquesà fermer leurs portes ne pouvantcon- tinuer à concourir avec les produits russes et étrangers.

Pour ce qui concerne le bâtiment, l'état actuel des choses a l'air de vouloir s'améliorer, le bu- reau des constructions de l'état a ratifié un grand nombre de plans pour 1909, mais ici aussi nous dépendons de la main d'œuvre du maçon, qui est arrivée à un taux ridicule de chèrcté et qui pendant 4 ans, a paralysé la bâtisse et a fait qu'actuellement nous payons des loyers d'un prix inconnu dans d'autres villes d'Europe; il n'est .pas rare de voir des logements de trois chambres, au-prix de 1800 à 2000 francs ceci bien entendu pour des logement se trouvant non sur la rue mais dans le fond de deuxièmes el troisièmes cours, de semblables logements sis sur la rue, coûtent de 2000 à 3000 francs par an.

(A Varsovie soit dit en passant les immeubles rapportent de 10 à même 24°/°)-

Nous remarquons une baisse constante du taux de l'argent ce qui prouve son abondance dans les caisse des banques et des capitalistes, le cours des actions et papiers publics est à la hausse ce qui est encore une preuve l'abondance du numé- raire sur le marché de notre place. Il y a quel- ques mois l'on trouvait difficilement à escompter de bon effets de clients à 10 même 12°/» et au- jourd'hui nous voyons couramment escompter du papier souvent médiocre à 7 voir même 6°/o-

DE Bl.'RXEAU.

Le nombre des objets contrôlés dans les Bureaux de Garantie du Département du Doubs.

Une baisse 1res sensible peut être constatée dans les apports du bureau de Besançon. Les trois premiers trimestres de l'année dernière avaient accusés:

95.000 objets d'or 614.000 objets d'argent,

et celle année-ci, pour la même période de temps, nous ne trouvons que

72,000 objets d'or et 393,000 objets d'argent.

Ces chiffres se passeni de commentaires el confirment bien — malheureusement — que l'in- dustrie horlogére bijoutière, traverse une crise.

Souhaitons qu'elle ne soit que passagère et que sans larder nous puissions enregistrer de meil- leurs chiffres. ,^ ' -

En ce qui concerne l'importation suisse qui se fait par les bureaux de Montbéliard et de Pon- tarlier on peut constater aussi une baisse mais seulement pour les objets en argent.

Ponlarlier

Nombre d'objets or argent

3 premiers trimestres de 1907 8.890 68.371.

3 premiers trimeslres de 1908 9.404 29.198

Mont'rfliard Nombre d'objets

or argent

3 premiers trimestres de 1907 96 11.318 3 premiers trimestres de 1908 85 8.392

Il est intéressant maintenant de noter les pro- grès du nouveau bureau deMorteau. Il progresse de trimeslre en Irimeslre ainsi qu'on peut s'en rendre compte par la lecture du petit tableau ci- dessous :

Nombre d'objets

or argent

1^er trimestre . . . . 600 7.000 2e trimestre . . . . 700 9.000 3e trimestre . . . . 1.000 16.000 Il est donc à peu prés certain que le bureau de Morleau arrivera à la longue à supplanter le bureau de Ponlarlier mais il faudra au préalable que deux conditions soient réalisées: 1° que le bureau de garantie de Morleau soit pourvu d'un Emargeur; 2° que des agents en douane spéciaux pour l'horlogerie-bijouterie s'établissent à Mor- teau. A certains indices ont peut supposer que celle évenlualié ne tardera pas à se produire;

pour l'instant on peut noter une rivalité entre les bureaux de garantie de Morleau et dé Ponlarlier, el cela se conçoit puisqu'il est démontré que ces deux bureaux ne peuvent avoir une égnle impor- tance el que nécessairement l'un doit supplanter l'autre.

Le bureau de Ponlarlier continue de se main- tenir ainsi que le démontrent les chiffres ci-des- sous, il aurait même tendance à augmenter pour les objets en or

Nombre d'objets

nr argent

1^er trimeslre . . . . 2.721 1L475 2e Irimeslre . . . . 3.446 8.280 3^e trimeslre . . . . 3.237 9.443 Nous terminons en indiquant que le bureau de Bellegnrde qui reçois également les apports de Suisse continue toujours de progresser pour les o-bjels d'or qui sont passés de 44.000 (3 pre- miers Irimestres de 1907) à 53.000 pendant la période correspondante de l'année en cours.

(Moniteur de la Dijout. et de /'Horlogerie)

Les droits d'auteur

Le nouvel acte signé samedi dernier dans le palais du Reichstag contient 30 articles, qui trai- tent essentiellement des maliéres suivantes: droit de traduction protégée à l'égal du droit d'auleur, protection des articles politiques des journaux au même litre que les autres œuvres littéraires et artistiques, suppression des réserves apportées au droit de représentation d'œuvres musicales au moyen d'instruments mécaniques sans préju- dice des droits «légalement acquis» des fabri- cants, protection des œuvres littéraires et artisti- ques contre leur reproduction cinématographique, et, d'autre pari, protection des reproductions ci- nématographiques originales contre les imitations déloyales, indication des œuvres qui devront jouir d'une protection absolue, suppression des formalités intérieures. La protection des œuvres littéraires et artisliques sera indépendante des formalités exigées par la loi du pays d'origine.

Délai de protection unique de cinquante ans, avec certaines réserves pour les pays appartenant à l'Union et qui ont consacré des délais plus courts.

Ecole d'horlogerie et de mécanique de St-lmier

Le rapport de la 42e année scolaire vient de paraître. 93 élèves ont suivi les cours de l'année 1907-08, dont 2't pour la méca- nique. 33 élèves en sont sortis, soit 24 horlogers et 9 mécaniciens.

Les recettes de l'Ecole s'élèvent à frs.

05.582,05 dont 25.000 de subvention gou- vernementale et 13.000 de subventions mu- nicipales. La dépense moyenne par élève a été de 720 francs l'année dernière et Gti'i cette année. La composition de la Com- mission de l'Ecole est la même que celle de l'année dernière.

La mentalité ouvrière

Un publicisle français, le Dr Guslave Lebon.

publie sous ce litre, un article que nous jugeons intéressant de reproduire :

c< En dehors des caractères communs à loules les foules, la mentalité ouvrière offre des parti- cularités spéciales dues à un petit nombre d'idées que le mécanisme de la répétition et de la conta- gion a transformées, chez les ouvriers, en dogmes.

« Ces idées très simples et d'ailleurs 1res ab- surde, sont présentées par les apôtres de la Con- fédération du Travail sous les formes suivantes:

« L'ouvrier est le créateur de la richesse so-

« ciale el de celte richesse il ne profile pas. Ce

«sont au contraire les hommes qui ne la créent

« pas qui en sont les seules bénéficiaires. »

«Pour remédier à celte injustice, il faut sim- plement détruire la société actuelle nu profit de la classe ouvrière et pour cela « fortifier des grou-

«pemenls aptes a accomplir l'expropriation ca-

« pilalisle et capable de procéder à une réorgani-

«salion sociale sur le plan communiste».

« En attendant, le comité ordonne des grèves répétées pour arriver, par l'élévation des salaires, à la suppression progressive et bientôt totale des bénéfices des entreprises industrielles. Cette der- nière manœuvre s'accentue tous les jours. Elle esl facilement praticable pour les anciennes So- ciétés, parce que leurs administrateurs, ernii.ti.fs

et assez indifférents d'ailleurs aux intérêts des ac- tionnaires, iront de concession en concession jus- qu'à ce que le dividende tombe à zéro, ce qui ré- duira la valeur de l'aclion au même chiffre. Une prochaine et très évidente conséquence de cet état de choses sera la difficulléde trouverdescomman- ditaires pour des entreprises nouvelles. De mieux en mieux fixé sur son sort, l'actionnaire préfère en gager ses capitaux dans des sociétés étrangères.

On pourrait déjà faire une liste assez longue des produits vendus en France mais ne se fabriquant plus qu'à l'étranger. L'ouvrier est en train de tuer la poule aux œufs d'or, et il ne s'en aperçoit pas. Tout à fait incapable de prévision, il ne voit que les résultats immôdials, momentanément avantageux pour lui, et persévérera dans la voie où on l'a engagé jusqu'à l'heure finale de la ruine.

« II y persévérera d'autant plus sûrement que les déclamations furieuses d'une foule de demi- intellectuels l'y poussent constamment. Mécon- tents de leur sort, persuadés que les diplômes obtenus en apprenant par cœur de gros manuels devraient leur procurer des situations élevées, tous ces incompris maudissent la société qui mé- connaît leur génie el de l'ouvrier, bien entendu, ne se souvient guère. N'ayant aucun sens des réalités ni des nécessités économiques régissant les civilisations modernes, ils s'imaginent qu'une société nouvelle s'inclinera devant toutes leurs qualités éclatantes que le monde actuel refuse d'apprécier. Abusés par ces déclassés, fruits de notre triste enseignement universitaire, les ou- vriers se persuadent chaque jour davantage èlre victimes des plus criantes injustices et ne rêvent que de revolles.

« Et c'est ainsi que les cervelles populaires se sont peuplées d'illusions. Le simple manœuvre s'imagine maintenant, malgré l'évidence con- traire, produire des revenus dont il ne profite pas. Est-il nécessaire de démontrer que les véri- tables créateurs de la richesse sont — en dehors des agriculteurs — des industriels, des ingé- nieurs, des savants, tous possesseurs de capaci- tés absolument étrangères à l'ouvrier. L'action de ce dernier a toujours été nulle dans les grandes inventions qui le font vivre. Evidem- ment le travail manuel contribue à permettre d'utiliser ces inventions, mais avec les progrés incessants du mécanisme moderne, le role de la main-d'œuvre se restreint progressivement. Nous avons déjà vu à propos des usines électriques qu'un petit nombre de simples manœuvres suffit à les faire marcher. Dans la plupart des industries, celle des automobiles, par exemple, la main-d'œu- vre n'entre pas pour plus d'un cinquième dans la valeur lolale de l'objet fabriqué.

« Est-il vrai d'ailleurs que cette main-d'œuvre soit mal rélribuée ! Elle l'esl si peu que beau- coup d'ouvriers reçoivent maintenant des salaires que n'atteignent pas, souvent après vingt ans de travail une foule de bourgeois : magistrats, offi- ciers, médecins, ingénieurs, avocats, fonction- naires, etc., munis cependant d'une éducation extrêmement coùleuse.

«Dans la plupart des usines parisiennes, no- tamment celles des automobiles citées plus haut, le travail du dernier des manœuvres est payé 0 francs par jour, traitement d'un préparateur, déjà docteur, dans un Faculté, et les ouvriers un peu habiles arrivent rapidement à des gains quo- tidiens, de 13 à 14 francs.

«Parmi les illusions populaires se Irouve.

malheureusement, celle-ci que les hommes sont égaux par l'intelligence. Il en résulte que les bénéfices des chefs d'usine paraissent injuste- ment élevés. Un simple travailleur est pour la foule aussi aple à bien diriger une usine ou ré- gir une Compagnie qu'un homme instruit. Les ouvriers ont pourtant fait de probantes expé- riences qui auraient dû les'éclairer sur l'insuffi- sance de leurs capacités. Combien pourraient-ils citer d'entreprises industrielles fondées par eux, avec des cafitaux complaisants, ayant réussi !

La haine des supériorités est malheureusement si géuérnle aujourd'hui, qu'on a vu de grandes villes, Brest, Dijon, Roubais, etc., choisir comme maires et conseillers municipaux de simples ou- vriers, de modestes facteurs de gare, de médio- cres commis.

On sait les résultats. Ils furent net etnent dé- sastreux. Un tel gaspillage financier et une si ra- . pide désorganisation s'ensuivirent qu'il fallut se débarrasser rapidement d'eux. Partout, mêmes conséquences. En Alsace-Lorraine, par exemple, les dern'é'es élections éliminèrent les ouvriers de Inulos les muircipnliiés, notamment à Stras-

FEDERATION HORLOGERE SUISSE ^GUI

bourg et à Mulhouse. Dans cette dernière ville, ils s'étaient livrée à de tels désordres adminis- tratifs que pas un soul conseiller municipal sor- tant n'a pu être réélu.

Les peuples ne s'instruisant que par l'expé- rience, il leur devient utile d'en faire quelquefois de semblables, si ruineuses qu'elles puissent être. Le gouvernement de toutes les communes de France par des socialistes engendrerait en quelques mois l'horreur intense du socialisme.

Alors seulement les foules découvriraient peul- èLre que la nature s'est obstinément refusée à créer les hommes égaux, que la capacité est la première des puisssances et que ce qui constitue la grandeur, la force et la richesse d'un pays, c'est une petite élite d'esprits supérieurs : savants, industriels, artistes, ingénieurs, ouvriers de choix, etc. Jamais les foules ne s'empareront du capital comme le demandent tant de fanatiques imbéciles, parce que le véritable capital c'est l'in- telligence. De celte propriété on ne peut dépouil- ler personne.

Inpecteurs des Ecoles d'horlogerie et de mécanique

N o u s a p p r e n o n s q u e M. le c o l o n e l L . C o u r - v o i s i e r - G u i n a n d , chef d e l a m a i s o n G o u r - v o i s i e r F r è r e s , à l a C h a u x - d e - F o n d s a é t é d é s i g n é e n r e m p l a c e m e n t d e M. C . - E . T i s s o t e t M . C . P i g u e t - F a g e s , p r é s i d e n t d u C o n - seil a d m i n i s t r a t i f d e G e n è v e e t p r é s i d e n t d e la c o m m i s s i o n d e l ' E c o l e d ' h o r l o g e r i e d e c e l t e ville, e n r e m p l a c e m e n t d e M. Ale- x i s F a v r e .

O n s e s o u v i e n t q u e M M . A l e x i s F a v r e e t G. E . T i s s o t , o n t r é c e m m e n t d o n n é l e u r d é m i s s i o n .

Code civil suisse

• Nombreux sont les électeurs qui, ayant reçu un exemplaire du Gode civil suisse, ont désiré comprendre les nouvelles règles de droit qui nous régiront dès le 1e r janvier 1912, mais sont restés perplexes en présence des 977 articles du Code.

D'autres ont commencé allègrement à le lire, mais ont été bien vite arrêtés par les obscurités ou les subtilités de certains textes, et ont renoncé à continuer cette étude.

Parmi les nombreuses questions traitées par le nouveau Gode, celles qui intéressent le plus grand nombre de personnes sont celles qui ont trait au droit de la famille et au droit de suc- cession. Aussi le volume qui vient de paraître1), et qui a pour objet l'introduction à l'étude de ces matières, sera-l-il fort bien accueilli du public.

Dans un langage clair, simple, à la portée de tous, MM. les professeurs L. Rehfous et Alfred Martin, dont les compétences juridiques recon- nues nous sont un garant de la science avec la- quelle ce livre a été rédigé, passent successive- ment en revue tout ce qui concerne le mariage, le divorce, le régime matrimonial, la famille, la tutelle et la succession.

Nous sommes cerlains que ce volume rendra des services précieux à tous, car les sujets qu'il aborde et qu'il explique sont de ceux qui intéres- sent la vie individuelle de chacun.

Faux billets de banque

On a tenté de faire passer à Baie, le 4 noveni- bre 1908, au guichet des timbres-poste de la suc- cursale de la gare, un faux billet de 100 fr. de la Banque nationale. L'exemplaire porte la vignette imprimée s u r les deux cotés du billet, au lieu d'un seul ; l'impression des séries et numéros est bleue au lieu de rouge. La croix fédérale se trouve sur un fond vert au lieu d'être sur fond rouge. Enfin, les chiffres, à cause de leur teinte bleue, se détachent beaucoup moins distincte- ment que dans les vrais billets. L'imitation est donc facilement reconnaissable.

Nouvelles diverses

') Introduction à l'étude du Code civil suisse. Droit de la famille, par L. Rehfous, D1' en droit. Droit de succession, par Alfred Martin.

Dr en droit. — Genève. Société générale d'im- primerie.

40.000 sans-travail

Selon les journaux du malin, le nombre des sans-travail récensés mardi dans l'aggloméra- tion berlinoise est de 40,124. A Berlin, on en compte 20,423.

T r o p d ' é c u s . — Les petites pièces d'argent manquent en France, parait-il. P a r contre, les grosses, les pièces de cinq francs, abondent. On projette donc de fondre les écus et de les trans- former en piécettes pour une valeur de 250 à 300 millions.

Malgré cette saignée, il y aura encore pour un milliard d'écus en circulation.

' Celte monnaie est lourde. On consentirait pourtant sans effort à s'en bourrer les poches.

8 ^ F ~ La poste étant responsable de la distribution du journal, n'admet d'autres réclamations que celles faites directement par l'abonné auprès du bureau qui le dessert.

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