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Centrale Maths 1 PSI 2013 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Clément Mifsud (ENS Cachan) ; il a été relu par Émilie Liboz (Professeur agrégé à l’université) et Laëtitia Borel-Mathurin (Professeur en CPGE).
Cette épreuve est consacrée à l’étude des coefficients de Fourier exponentiels, notés(ϕn(x))n∈Z, de la fonction
Gx:
(R−→C t 7−→eixsint
oùxest un réel. Les fonctions(x7−→ϕn(x))n∈Zsont appelées fonctions de Bessel de première espèce.
• La première partie établit des propriétés simples des fonctionsϕnqui autorisent ensuite à restreindre leur étude à R+ et au cas n > 0. Cette partie utilise l’ensemble des théorèmes associés aux séries de Fourier.
• La deuxième partie permet d’obtenir le développement en série entière des fonctions ϕn. On s’en sert ensuite pour écrire un programme qui permet de calculer la valeur deϕn(x)à une précision arbitraire.
• Les deux dernières parties utilisent la théorie des équations différentielles, plus particulièrement des résultats dits de Sturm-Liouville, pour étudier la réparti- tion des zéros des fonctionsϕn.
Ce sujet constitue un bon moyen de faire le point sur ses connaissances en analyse, car il utilise une grande partie du programme : séries de Fourier, séries entières, séries de fonctions, intégration sur un intervalle quelconque et équations différentielles.
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Indications
Partie I
I.C Si la fonction f est continue 2π-périodique sur R, son intégrale sur un intervalle de longueur2πest indépendante du choix de l’intervalle.
I.D Penser à l’identité de Parseval.
Partie II
II.A On pourra raisonner par l’absurde et utiliser la question I.D.
II.B Utiliser le développement en série entière de la fonction exponentielle ainsi que le théorème d’intégration terme à terme.
II.C.2 Ne pas oublier que, pour(k, l)∈Z, Z π
−π
eikte−iltdt=
2π sik=l 0 sinon II.C.3 Se servir des questions II.B et II.C.2.
II.D Que vaut la dérivée d’une fonction développable en série entière ? II.E.2 Se souvenir du critère spécial des séries alternées.
Partie III
III.A.2 Dériver deux fois l’expression de z et diviser, pour x >0, l’équation III.1 parx√x.
III.A.3 Supposer par l’absurde qu’il existe x > 0 tel que (z(x), z′(x)) = (0,0) et arriver à une contradiction grâce au théorème de Cauchy-Lipschitz.
III.A.4 Utiliser la question III.A.3 pour la fonctionzassociée à la fonctiony=ϕn. III.B.2.a Majorer l’expression obtenue à la question III.B.1 en fonction de A, B,λ
et h.
III.B.3 Penser au résultat de la question III.B.2.b.
III.B.4 La question III.B.3 pour la fonctionzassociée à la fonctiony=ϕn permet de conclure.
Partie IV
IV.C.1 Ne pas oublier que la fonctionqtend vers1en+∞. IV.C.2 La fonctionzest solution de l’équation III.2.
IV.D.2 L’inégalité provient de la stricte croissance de la suite α(n)k
k∈N et de la question IV.C.3.
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I. Questions préliminaires
I.A.1 Soitx∈R. Soitp∈N. Notons
Sp(Gx) :
R−→C t 7−→
p
P
n=−p
ϕn(x)eint
la somme partielle de rang pde la série Fourier de la fonctionGx. La fonctionGx
étant continue surRet2π-périodique,
La suite des sommes partielles(Sp(Gx))p∈N converge en moyenne quadratique versGx.
De plus la fonctionGx estC1 surR, le théorème de convergence normale s’applique et par conséquent
La suite des sommes partielles(Sp(Gx))p∈Nconverge normalement surRversGx. Comme la convergence normale d’une série de fonctions implique la convergence simple, on obtient
∀t∈R Gx(t) = eixsint=
∞
P
n=−∞
ϕn(x)eint
I.A.2 Soitx∈R. Soitk∈N∗. La fonctionGx estCk surR. On en déduit que
∀n∈Z cn
G(k)x
= (in)kcn(Gx) = (in)kϕn(x)
Or la fonctionG(k)x est aussi continue et de classeC1surR. En reprenant les notations de la question I.A.1, on sait que les sommes partielles
Sp G(k)x
p∈N convergent normalement versG(k)x et en particulier
cn
G(k)x
−−−−−→n→+∞ 0 Finalement |ϕn(Gx)|=
cn
G(k)x
nk
= o
n→+∞
1 nk
I.B Soitx∈R. Soitn∈Z. D’après la relation de Chasles, ϕn(x) = 1
2π Z π
0
Gx(t)e−intdt+ Z 0
−π
Gx(t)e−intdt
soit en effectuant le changement de variableu=−tdans la seconde intégrale ϕn(x) = 1
2π Z π
0
Gx(t)e−intdt+ Z π
0
Gx(−u)einudt
Par imparité de la fonction sinus,
∀t∈R Gx(−t) = eixsin(−t)= e−ixsint= Gx(t) ainsi ϕn(x) = 1
2π Z π
0
Gx(t)e−intdt+ Z π
0
Gx(u)einudt
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Remarquons ensuite quee−inu= einu, d’où ϕn(x) = 1
2π Z π
0
Gx(t)e−intdt+ Z π
0
Gx(u) e−inudu
Puis comme pour tout(z, z′)∈C2,zz′ =zz′ ϕn(x) = 1
2π Z π
0
Gx(t)e−intdt+ Z π
0
Gx(u)e−inudu
et de plus pour toutz∈C,z+z= 2Rez∈Ret par suite,
∀n∈Z ϕn(x) = 1 2π
Z π 0
2Re Gx(t)e−int dt∈R
I.C Soitx∈R. D’après la relation sin(t+π) =−sin(t)valable pour tout t∈R, on a
∀t∈R Gx(t+π) = eixsin(t+π)= e−ixsint= G−x(t) et aussi d’après le résultat de la question I.B
∀t∈R Gx(t+π) = eixsin(t+π)= e−ixsint= Gx(−t) Soitn∈Z. D’après le fait queGx(t+π) = G−x(t), on obtient
ϕn(−x) = 1 2π
Z π
−π
G−x(t)e−intdt= 1 2π
Z π
−π
Gx(t+π)e−intdt puis en utilisant le changement de variableu=t+π,
ϕn(−x) = 1 2π
Z 2π 0
Gx(u)e−in(u−π)du
Or pour toutu∈[ 0 ; 2π],e−in(u−π)= e−inueinπ= (−1)ne−inu et par conséquent,
ϕn(−x) = (−1)n 2π
Z 2π 0
Gx(u)e−inudu
Remarquons ensuite que l’intégrale d’une fonction f continue2π-périodique sur un intervalle de longueur 2π est indépendante du choix de l’intervalle. En appliquant ceci à la fonction2π-périodiqueu7−→Gx(u)e−inu, il vient
ϕn(−x) = (−1)n 2π
Z π
−π
Gx(u)e−inudu= (−1)nϕn(x)
Cette égalité implique en particulier que la fonctionϕn de la variable xest paire si l’entiernpair et impaire sinon. Autrement dit
La fonctionϕn a la parité den∈Z. Considérons maintenant
ϕ−n(x) = 1 2π
Z π
−π
Gx(t)eintdt Le changement de variableu=−tdonne par conséquent
ϕ−n(x) = 1 2π
Z π
−π
Gx(−u)e−inudu= 1 2π
Z π
−π
G−x(u)e−inudu=ϕn(−x) d’après le fait queG−x(t) = Gx(−t)pour toutt∈R.
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