UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE FACULTE DE MEDECINE PARIS 6
Année 2013
THESE
POUR LE DOCTORAT EN MEDECINE GENERALE DIPLOME D’ETAT
PAR
Ophélie Lefebvre Née le 31 juillet 1982
Présentée et soutenue publiquement le 28 mai 2013
PRISE EN CHARGE D'UNE DECOUVERTE D'UNE
GAMMAPATHIE MONOCLONALE EN VILLE PAR LE MEDECIN GENERALISTE
N° PA06G032
RESUME
CONTEXTE : Les gammapathies monoclonales de signification indéterminée (MGUS) ont une prévalence d'environ 2% dans la population générale de plus de 50 ans, 3% après 70 ans et 10%
après 80 ans. Le risque moyen de transformation en hémopathie maligne (essentiellement myélome) est d'environ 10% sur la vie entière et de 1% par an pour chaque patient, d’où la nécessité d'une surveillance à vie. Le diagnostic et la surveillance des MGUS pourraient le plus souvent être effectués par les médecins traitants, mais ceux-ci sont souvent peu à l'aise avec la conduite à tenir en cas de découverte de gammapathie monoclonale.
METHODES : Etablissement d'un arbre décisionnel sur la prise en charge diagnostique d'une gammapathie monoclonale, établi à partir d'une analyse des recommandations hématologiques actuelles. Secondairement, étude contrôlée randomisée de l'impact de la mise à disposition de cet algorithme sur la prise en charge d'une MGUS de bon pronostic dans un échantillon tiré au sort de médecins généralistes installés à Paris, par enquête déclarative au sujet d'un cas clinique factice.
CRITERE DE JUGEMENT PRINCIPAL : Pourcentage de recours à un avis spécialisé pour l'établissement du diagnostic de MGUS qui aurait pu être évité en utilisant les
recommandations.
RESULTATS : 68% des médecins ayant reçu l’algorithme versus 96 % des médecins témoins ont demandé un avis spécialisé (p = 0.02).
CONCLUSION : L’utilisation en cabinet d’un algorithme permettant d'identifier les MGUS de bon pronostic pourrait réduire les recours injustifiés à un avis spécialisé. Etant donné la prévalence élevée des MGUS, leur prise en charge diagnostique et leur suivi par les médecins généralistes doivent être encouragés.
Mots clés : dysglobulinémie monoclonale, myélome multiple, protéines-électrophorèse, médecins
généralistes, recommandations pour la pratique clinique.
REMERCIEMENTS
Je remercie tout d'abord Monsieur le Professeur Jacques Pouchot de m'avoir fait l'honneur d'être le président du jury
Je remercie également ma directrice de thèse pour m'avoir aidée et soutenue pendant toute la réalisation de cette thèse
Je remercie ma famille pour son soutien durant toutes ces années d'études
Merci à mes amis, Alexander et Laurence pour leur amitié précieuse et indéfectible
Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie Site Saint-Antoine
Année universitaire 2009/2010 PU-PH
AMARENCO Gérard
Rééducation fonctionnelle et neurologique Hôpital ROTHSCHILD
AMSELEM Serge Génétique
Hôpital TROUSSEAU
ANDRE Thierry Cancérologie
Hôpital La Salpétrière
ANTOINE Jean Marie
Gynécologie Obstétrique / Médecine de la Reproduction Hôpital TENON
ARACTINGI Sélim Unité de Dermatologie Hôpital TENON
ARLET Guillaume
Bactériologie
Hôpital TENON
AUCOUTURIER Pierre INSERM U 712
Hôpital Saint-Antoine
AUDRY Georges
Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU
BALLADUR Pierre
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
BARDET Jean (surnombre) Cardiologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
BAUD Laurent
Explorations fonctionnelles multidisciplinaires Hôpital TENON
BAUDON Jean Jacques (surnombre) Néonatologie
Hôpital TROUSSEAU
BEAUGERIE Laurent
Gastroentérologie et Nutrition Hôpital SAINT-ANTOINE
BEAUSSIER Marc
Anesthésie – Réanimation
Hôpital SAINT-ANTOINE
BENIFLA Jean Louis Gynécologie Obstétrique Hôpital ROTHSCHILD
BENSMAN Albert
Néphrologie, Dialyses et transplantations pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
BERENBAUM Francis Rhumatologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
BEREZIAT Gilbert (surnombre)
UMR 7079 Physiologie et physiopathologie Campus Jussieu
BERNAUDIN Jean François Histologie biologie tumorale Hôpital TENON
BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuropédiatrie
Hôpital TROUSSEAU
BOCCON GIBOD Liliane (surnombre) Anatomie pathologique
Hôpital TROUSSEAU
BONNET Francis
Anesthésie réanimation
BORDERIE Vincent Ophtalmologie CNHO des 15/20
BOUCHARD Philippe Endocrinologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
BOUDGHENE STAMBOULI Franck Radiologie
Hôpital TENON
BREART Gérard
Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
CABANE Jean Médecine interne
Hôpital SAINT-ANTOINE
CADRANEL Jacques Pneumologie
Hôpital TENON
CALLARD Patrice Anatomie pathologique Hôpital TENON
CAPEAU Jacqueline Inserm U.680
Faculté de Médecine P. & M. Curie
CARBAJAL SANCHEZ Ricardo Urgences pédiatriques
Hôpital TROUSSEAU
CARBONNE Bruno Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT-ANTOINE
CARETTE Marie France Radiologie
Hôpital TENON
CASADEVALL Nicole Hématologie biologique Hôpital SAINT-ANTOINE
CAYRE Yvon
Hématologie immunologie Hôpital DEBRE
CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie gastroentérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
CHOSIDOW Olivier
Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON
CHOUAID Christos
Pneumologie
CHRISTIN-MAITRE Sophie Endocrinologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
CLEMENT Annick Pneumologie
Hôpital TROUSSEAU
CLERGUE François
Détaché au Ministère des Affaires Etrangères : Hôpital Cantonal / Anesthésiologie 24, rue Micheli-du-Crest
Genève 14 - Suisse
COHEN Aron Cardiologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
CONSTANT Isabelle
Anesthésiologie réanimation Hôpital TROUSSEAU
COSNES Jacques
Gastro-entérologie et nutrition Hôpital SAINT-ANTOINE
COULOMB Aurore
Anatomie et cytologie pathologiques Hôpital TROUSSEAU
DAMSIN Jean Paul Orthopédie
Hôpital TROUSSEAU
DARAI Emile
Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
DE GRAMONT Aimery Oncologie médicale
Hôpital SAINT-ANTOINE
DENOYELLE Françoise
ORL et chirurgie cervico-faciale Hôpital TROUSSEAU
DEVAUX Jean Yves
Biophysique et médecine nucléaire Hôpital SAINT-ANTOINE
DOUAY Luc
Hématologie biologique Hôpital TROUSSEAU
DOURSOUNIAN Levon Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT-ANTOINE
DUCOU LE POINTE Hubert Radiologie
Hôpital TROUSSEAU
DURON Françoise
Endocrinologie
DUSSAULE Jean Claude Physiologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
FAUROUX Brigitte
Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
FERON Jean Marc
Chirurgie orthopédique et traumatologique Hôpital SAINT-ANTOINE
FLEJOU Jean François Anatomie pathologique Hôpital SAINT-ANTOINE
FLORENT Christian Hépato gastro-entérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
FRANCES Camille
Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON
FUNCK BRENTANO Christian Pharmacologie clinique
Hôpital SAINT-ANTOINE
GARABEDIAN Eréa Noël
ORL et chirurgie cervico-faciale
Hôpital TROUSSEAU
GARBARG CHENON Antoine Bactériologie virologie
Hôpital TROUSSEAU
GATTEGNO Bernard (surnombre) Urologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
GENDRE Jean Pierre (surnombre) Gastro-entérologie et nutrition Hôpital SAINT-ANTOINE
GIRARD Pierre Marie
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT-ANTOINE
GIRARDET Jean Philippe
Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
GIROT Robert
Hématologie biologique Hôpital TENON
GOLD Francis Néonatologie
Hôpital TROUSSEAU
GORIN Norbert
Hématologie clinique
GRATEAU Gilles Médecine interne Hôpital TENON
GRIMFELD Alain (surnombre)
Pédiatrie orientation pneumologie et allergologie Hôpital TROUSSEAU
GRIMPREL Emmanuel Pédiatrie générale Hôpital TROUSSEAU
GRUNENWALD Dominique Chirurgie thoracique
Hôpital TENON
GUIDET Bertrand Réanimation médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
HAAB François Urologie
Hôpital TENON
HELARDOT Pierre Georges Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU
HOURY Sidney
Chirurgie digestive et viscérale
Hôpital TENON
HOUSSET Chantal
Biologie cellulaire – Inserm U. 680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
JAILLON Patrice Pharmacologie clinique
Faculté de Médecine P. & M. Curie
JOUANNIC Jean-Marie Gynécologie obstétrique Hôpital TROUSSEAU
JUST Jocelyne
Pneumologie et allergologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
LACAINE François
Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON
LACAU SAINT GUILY Jean ORL
Hôpital TENON
LACAVE Roger
Histologie biologie tumorale Hôpital TENON
LANDMAN-PARKER Judith
Hématologie et oncologie pédiatriques
LAROCHE Laurent Ophtalmologie
CHNO des Quinze-Vingts
LE BOUC Yves
Explorations fonctionnelles Hôpital TROUSSEAU
LEBEAU Bernard Pneumologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
LEGRAND Ollivier
Hématologie oncologie médicale Hôpital HOTEL DIEU
LEVERGER Guy
Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
LEVY Richard Neurologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
LIENHART André Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT-ANTOINE
LOTZ Jean Pierre
Cancérologie
Hôpital TENON
LOUVET Christophe Oncologie médicale
Hôpital SAINT-ANTOINE
MARIE Jean Pierre Hématologie
Hôpital HOTEL-DIEU
MARSAULT Claude Radiologie
Hôpital TENON
MASLIAH Joëlle Inserm U.538
Faculté de Médecine P. & M. Curie
MAURY Eric
Réanimation médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
MAYAUD Marie Yves Pneumologie
Hôpital TENON
MENU Yves Radiologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
MEYER Bernard
ORL et chirurgie cervico-faciale
MEYOHAS Marie Caroline Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT-ANTOINE
MICHEL Pierre Louis Cardiologie
Hôpital TENON
MILLIEZ Jacques Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT-ANTOINE
MIMOUN Maurice Chirurgie plastique Hôpital ROTHSCHILD
MITANCHEZ Delphine Néonatologie
Hôpital TROUSSEAU
MONTRAVERS Françoise
Biophysique et médecine nucléaire Hôpital TENON
MURAT Isabelle Anesthésie réanimation Hôpital TROUSSEAU
NICOLAS Jean Claude Virologie
Hôpital TENON
OFFENSTADT Georges Réanimation médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
PAQUES Michel Ophtalmologie CHNO des 15/20
PARC Yann
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
PATERON Dominique
Service d'Accueil des Urgences Hôpital SAINT-ANTOINE
PAYE François
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
PERETTI Charles-Siegfried Psychiatrie d’adultes
Hôpital SAINT-ANTOINE
PERIE Sophie ORL
Hôpital TENON
PETIT Jean Claude
Bactériologie virologie
PIALOUX Gilles
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital TENON
POUPON Raoul
Hépatologie et gastro-entérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
RENOLLEAU Sylvain Réanimation néonatale Hôpital TROUSSEAU
RODRIGUEZ Diana Neuro-pédiatrie
Hôpital TROUSSEAU
RONCO Pierre Marie Néphrologie et dialyses Hôpital TENON
RONDEAU Eric
Urgences néphrologiques – Transplantation rénale Hôpital TENON
ROSMORDUC Olivier Hépato gastro-entérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
ROUGER Philippe I.N.T.S.
6, rue Alexandre Cabanel 75739 Paris cedex 15
ROUZIER Roman Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
ROZENBAUM Willy
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT-LOUIS
SAHEL José Alain Ophtalmologie CHNO des 15/20
SAUTET Alain
Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT-ANTOINE
SEZEUR Alain Chirurgie générale
Hôpital des DIACONESSES
SIFFROI Jean Pierre
Génétique et embryologie médicales Hôpital TROUSSEAU
SOUBRIER Florent Département de génétique
Groupe Hospitalier PITIE SALPETRIERE
TALBOT Jean Noël
Biophysique médecine nucléaire
THIBAULT Philippe (surnombre) Urologie
Hôpital TENON
THOMAS Guy Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT-ANTOINE
THOUMIE Philippe
Rééducation neuro-orthopédique Hôpital ROTHSCHILD
TIRET Emmanuel
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
TOUBOUL Emmanuel Radiothérapie
Hôpital TENON
TOUNIAN Patrick
Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
TRAXER Olivier Urologie
Hôpital TENON
TRUGNAN Germain Inserm U538
Faculté de Médecine P. & M. Curie
TUBIANA Jean Michel (surnombre) Radiologie
Hôpital SAINT-ANTOINE
UZAN Serge
Gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction Hôpital TENON
VALLERON Alain Jacques Unité de santé publique Hôpital SAINT-ANTOINE
VAYSSAIRAT Michel Cardiologie
Hôpital TENON
VAZQUEZ Marie Paule
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Hôpital TROUSSEAU
WENDUM Dominique Anatomie pathologique Hôpital SAINT-ANTOINE
WISLEZ Marie
Pneumologie
Hôpital TENON
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...30
I. DEFINITION...31
1° Historique...31
2° Gammapathie monoclonale...31
3° MGUS...32
4° Myélome indolent ou asymptomatique (smoldering myeloma)...32
5° Myélome multiple...33
II. METHODES DIAGNOSTIQUES...33
1° Les protéines plasmatiques...33
2° Electrophorèse des protéines sériques...36
3° Immunofixation des protéines sériques...39
4° Dosage pondéral des immunoglobulines...39
5° Dosage des chaînes légères circulantes...39
6° Méthodes d'avenir...40
III. PREVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE...40
1° Prévalence de la MGUS dans la population générale...40
2° Facteurs de risque de MGUS...41
a) Inégalité selon les races...41
b) Obésité...41
c) Prédisposition familiale...42
d) Causes environnementales...42
3° Facteurs cytogénétiques...43
IV. EVOLUTION ET FACTEURS PRONOSTIQUES ...44 1° Étude longitudinale des MGUS en population...44 2° La MGUS, précurseur de myélome multiple...46 3° Facteurs de risque prédictifs de transformation maligne...46 a) Taux du composant monoclonal...47 b) Isotype...47 c) Rapport des chaînes légères...48 d) Plasmocytose médullaire...48 e) Immunophénotypage et ploïdie, nouveau critère ?...48 V. SUIVI ET RECOMMANDATIONS...50 VI. OBJECTIF DE L’ETUDE...51
MATERIEL ET METHODE ...52
I. CONCEPTION D'UN ARBRE DIAGNOSTIQUE ADAPTE A LA
PRATIQUE DE VILLE...53 II. CONSTITUTION DE L'ECHANTILLON...53 III. EVALUATION DES PRATIQUES PAR ENQUETE DECLARATIVE...54 IV. ELABORATION D'UN CAS CLINIQUE...54 V. RECUEIL DES DONNEES...55 VI. METHODES STATISTIQUES...55
RESULTATS ...56
I. DESCRIPTIF DES MEDECINS EVALUES...57
II. ITEMS CLINIQUES DEMANDES...58
III. ITEMS BIOLOGIQUES DEMANDES...59
IV. CRITERE DE JUGEMENT PRINCIPAL...60
DISCUSSION ...61
I. POINTS FORTS ET LIMITES DE L’ETUDE...62 1° Points forts de l'étude...62 2° Points faibles de l'étude...62 II. MGUS, UNE PATHOLOGIE SOUVENT MECONNUE DU MEDECIN GENERALISTE...63 III. LES MEDECINS ET LES RECOMMANDATIONS...64 IV. INTERET DU DOSAGE DES CHAINES LEGERES LIBRES...66 1° Pourquoi doser les CLL ?...66 2° Indication du dosage des CLL selon l’IMWG...67 3° Indication du dosage des CLL selon recommandations HAS 2006...67 V. MGUS ET SES CONSEQUENCES...68 1° Risque d'ostéoporose et de fracture...68 2° Risque thromboembolique...69 3° Neuropathie périphérique...69
CONCLUSION ...70
ANNEXES ...72
ANNEXES 1...73
ANNEXES 2...74
ANNEXES 3...75
ANNEXES 4...76
ANNEXES 5...77
BIBLIOGRAPHIE ...80
RESUME ...91
LISTE DES ABREVIATIONS
AEG : altération de l'état général BHN : biologie hors nomenclature
CAPI : contrat d'amélioration des pratiques individuelles CLL: chaînes légères libres
EPS : électrophorèse des protéines sériques FMC : formation médicale continue
GMSI : gammagraphie monoclonale de signification indéterminée IMF : immunofixation
IMWG : international myeloma working group
MGUS : monoclonal gammopathy of undetermined significance MM : myélome multiple
SMM : smoldering myeloma
INTRODUCTION
I. DEFINITION
1° Historique
En 1952, le Dr Waldenström a évoqué le premier le terme d'hypergammaglobulinémie essentielle (1). Il s'agissait alors de définir les patients présentant une gammapathie monoclonale sans argument biologique ni clinique en faveur d'un myélome, ou d'une amylose, ou d'une maladie de Waldenström, ou autre hémopathie. A partir de cette date, de nombreux qualificatifs ont été utilisés : bénin, idiopathique, asymptomatique, non-myélomateux, cryptogénique, latent, rudimentaire...On a également parlé de paraprotéine, dysprotéinémie ou
d'immunoglobulinopathie...Par la suite, la présence d'un composant monoclonal sérique, en l'absence de tout symptôme, a été définie comme une gammapathie monoclonale bénigne (2).
En 1978, une équipe de chercheurs dirigée par Kyle a employé pour la première fois le terme de MGUS (2). C'est à partir de ce moment que le terme MGUS ne renvoie plus à une gammapathie bénigne, mais revêt la notion de potentiel évolutif néoplasique avec un risque de progression de 1% par an et donc rend obsolète le terme de gammapathie bénigne. La MGUS devient alors un état néoplasique qui nécessite une surveillance régulière et prolongée.
Aujourd'hui, le terme de Gammapathie Monoclonale de Signification Indéterminée (GMSI) traduit de l'anglais MGUS (Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance) est
communément usité.
2°
Gammapathie monoclonale
Il s'agit d'une prolifération d'un clone de plasmocyte producteur d'une immunoglobuline monoclonale que l'on peut ainsi retrouver dans le sang ou les urines. Sa présence n'est pas systématiquement synonyme de malignité.
En 2003, le groupe international de travail sur le myélome a défini des critères simples de
résultent d'un processus inflammatoire ou d'un processus secondaire à une infection, une connectivite, ou une maladie hépatique...
3°
MGUS
Abréviation signifiant : Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance ou Gammapathie Monoclonale de Signification Indéterminée (GMSI).
Le terme MGUS a été introduit pour la première fois il y a 25 ans (2). Sa définition stricte repose sur (3, 4, 5) (annexe 1) :
– Concentration sérique d'immunoglobuline monoclonale inférieure ou égale à 3 g/dL (quel que soit le type d'immunoglobuline)
– L'absence de lésion lytique osseuse, d'Anémie, d'hyperCalcémie et d’insuffisance Rénale (aussi communément identifiées dans la littérature par l'absence de « CRAB » (Calcium level increased (> 11,5 mg/dL) ; Renal insufficiency (créatinine > 2,0 mg/dL ou clairance < 40 mL/min ; Anaemia (hémoglobine < 10 g/dL) ; Bone lesions) (cf.
IMWG 2003(3))
– Et moins de 10% de plasmocytes dans la moelle osseuse (si jamais un myélogramme est réalisé)
4°
Myélome indolent ou asymptomatique (smoldering myeloma)
Tout comme la MGUS, celui-ci ne s'accompagne d'aucune atteinte d’organe et demeure
asymptomatique. La distinction est biologique : on retient le diagnostic de myélome indolent quand
le pic d'immunoglobuline est supérieur à 30 g/L et/ou un taux de plasmocytose médullaire supérieur
à 10%. En cas d'atteinte organique on parle alors de myélome multiple (3, 6) (annexe 1). Il a été
défini pour la première fois par Kyle et Greipp il y a 25 ans. Le SMM présente un plus haut risque
de progression à raison de 10% par an les 5 premières années (7).
5°
Myélome multiple
Le Myélome multiple, ou maladie de Kahler, est une hémopathie maligne due à la prolifération tumorale de plasmocytes monoclonaux dans la moelle osseuse. Les plasmocytes tumoraux produisent une immunoglobuline monoclonale ou un fragment d’immunoglobuline monoclonale (chaîne légère libre) qui peuvent être décelés dans le sang et/ou dans les urines (8).
5 000 nouveaux cas de myélomes multiples sont diagnostiqués en France chaque année dont 54%
chez l'homme (9). L’âge médian au diagnostic est de 70 ans chez les hommes et de 74 ans chez les femmes. Le myélome multiple peut également toucher les sujets plus jeunes puisque 2,8 % des cas sont diagnostiqués avant 40 ans. En 2005, la survie à 5 ans était environ de 40 % (10).
II. METHODES DIAGNOSTIQUES
1°
Les protéines plasmatiques
Chez l'homme, le sang représente 6 à 8 % du poids corporel, soit en moyenne 5 kg pour un homme de 70 kg, équivalent à 5 litres environ (11).
On distingue :
– la phase cellulaire (45 % du volume total) dans laquelle circulent globules blancs, globules rouges et plaquettes.
– la phase liquidienne ou plasmatique (55 % du volume total) obtenue après centrifugation du sang et composée d'eau, de solutés minéraux (ions et oligo-éléments), de nutriments (glucides, de lipides, de protéines), de déchets métaboliques (urée, bilirubine ..)
d'hormones, de protéines...
La protidémie plasmatique se définit comme étant la somme de la protidémie sérique et des
protéines de la coagulation (fibrinogène (2 à 4 g/L)), à savoir de l'ordre de 70 g/L chez l'adulte.
Le plasma contient plus de 300 protéines différentes. Parmi les protéines sériques dominantes, on distingue :
Albumine : 30 à 50 g par litre soit 50 à 65 %
Alpha 1 globulines : 1,5 à 3,5 g par litre soit 2 à 4 %
Alpha 2 globulines : 3 à 9 g par litre soit 6 à 12 %
Bêta globulines : 6 à 12 g par litre soit 8 à 12 %
Gammaglobulines : 7,5 à 16 g par litre soit 10 à 21 %
Les gammaglobulines ou immunoglobulines sont des protéines animales glycosylées. Elles
tiennent leur nom de leur migration à l'électrophorèse dans la zone γ. Elles sont synthétisées par les
plasmocytes au sein de la moelle osseuse.
Structure générale d’une immunoglobuline
http://l2bichat2011-2012.weebly.com/uploads/9/1/3/7/9137624/immuno_roneo_finale_pdf.pdf