• Aucun résultat trouvé

Oncologie : Article pp.1-2 du Vol.2 n°1 (2008)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Oncologie : Article pp.1-2 du Vol.2 n°1 (2008)"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

E´DITORIAL

Les e´tats d’aˆme de l’imagerie me´dicale en cance´rologie

M. Reich

Ces dernie`res anne´es, l’avance´e des techniques d’imagerie fonctionnelle moderne a bouleverse´ le champ d’investi- gation diagnostique et interventionniste en oncologie. Non seulement la qualite´ et la pre´cision des images ont permis d’affiner les diagnostics et de visualiser des modifications tissulaires a` l’inte´rieur des tumeurs mais le radiologue s’est transforme´ progressivement en co-the´rapeute. En effet, les progre`s de l’imagerie fonctionnelle (IRM, ultrasons, PetScan) vont permettre au « spe´cialiste de l’image » de confirmer ou d’infirmer tant le bien-fonde´ d’une the´ra- peutique que son efficacite´. Ce spe´cialiste va ainsi permettre l’adaptation des doses ou la modification de mole´cules de plus en plus souvent one´reuses (STIC) [1].

Cela pose la question du retentissement psychologique de ces techniques, qu’elles soient utilise´es dans le cadre d’un de´pistage, d’un bilan d’extension ou d’une suspicion de re´cidive tumorale.

Liliane Ollivier et coll. proposent ainsi une re´flexion sur l’ame´lioration de la prise en charge des patients dans les services d’imagerie me´dicale en oncologie. Celle-ci se de´clinant a` tous les e´chelons d’un service d’imagerie : me´decins / patients, techniciens / patients, secre´taires / patients. Cela pour aboutir a` une ame´lioration des pratiques en tenant compte a` la fois de l’accueil, du confort, du respect de l’intimite´ et de la pudeur des patients sans omettre la manie`re d’annoncer plutoˆt qu’e´noncer « froidement » les re´sultats de tel ou tel examen d’imagerie. Dans le champ de la pluridisciplinarite´ concernant le dispositif d’annonce, les radiologues ne peuvent eˆtre exclus mais comme le de´montre l’article de Mme Ollivier, ils doivent eˆtre forme´s a` cela.

Be´atrice Barreau abordera les repre´sentations du de´pistage des cancers du sein, souvent sujet a` fantasmes et a` confusion entre un de´pistage ne´gatif et le sentiment de

protection « a` vie ». Certains facteurs socioculturels vont alimenter les repre´sentations profanes des patientes et se heurter a` la rationalite´ des concepts « biome´dicaux » sous- tendant les campagnes de de´pistage.

Pour prolonger la re´flexion de Be´atrice Barreau sur le de´pistage du cancer du sein, Gilles Marx a souhaite´ nous livrer quelques re´flexions pratiques, philosophiques et e´thiques sur la communication et l’information paradoxale engendre´e par la de´couverte en mammographie d’ano- malies classe´es ACR3.

Les nouveaux appareils d’imagerie, si performants soient-ils, restent pour les patients anxioge`nes. Or, cet aspect est relativement peu e´tudie´ dans la litte´rature [2].

E´milie Montreuil et coll. ont choisi de rapporter une e´tude pilote concernant l’impact e´motionnel (anxie´te´ et de´pression) de la tomographie par e´mission de positons (TEP) chez une trentaine de patients et le retentissement sur la compre´hension de l’information. Ils mettent en e´vidence le caracte`re traumatisant sur le plan psychique de ces nouvelles technologies, leur impact en termes de compre´hension de la part des patients et la ne´cessite´ pour les spe´cialistes de l’image d’adapter les informations transmises aux patients.

Enfin, Roland Gori et Marie-Jose´ Del Volgo s’inter- rogent sur les conse´quences e´thiques du de´veloppement inflationniste des techniques d’exploration me´dicale et des

« technosciences » amenant progressivement une de´shu- manisation du sujet conside´re´ non plus dans sa totalite´

mais « en pie`ces de´tache´es de l’espe`ce ». Ces auteurs pointent les de´rives d’une me´decine normative ce´dant aux pressions « commerciales » des industries de sante´ et soumise au diktat des re´fe´rentiels.

En conclusion

Si le de´veloppement des examens comple´mentaires a profonde´ment modifie´ la prise en charge des patients en oncologie en permettant des diagnostics plus pre´coces et une meilleure surveillance de l’e´volutivite´ tumorale, les patients ne peuvent eˆtre re´duits a` des images. Leur ve´cu

M. Reich (*) Psychiatre

Equipe de Psycho-oncologie Centre Oscar Lambret

3 rue Fre´de´ric Combemale, BP 307, F-59020 Lille cedex, France E-mail : M-Reich@o-lambret.fr Psycho-Oncologie (2008) 2: 1–2

©Springer 2008

DOI 10.1007/s11839-008-0070-4

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-pson.revuesonline.com

(2)

e´motionnel ne peut eˆtre abrase´ ou ignore´ par les spe´cialistes de l’imagerie me´dicale. Ceux-ci doivent pren- dre conscience qu’il existe une iatroge´nie induite par le discours me´dical fait devant un patient face a` une image.

Ne rien dire et rester dans un silence qui est de´ja` un aveu ou au contraire tout dire sans me´nagement sont autant d’attitudes de´le´te`res pour la relation me´decin/malade et potentiellement ge´ne´ratrices de troubles psychopathologi- ques ulte´rieurs. Au titre des bonnes pratiques profession- nelles, le radiologue comme le me´decin organiste ne

peuvent donc faire l’e´conomie d’une modification de leurs pratiques en y incluant les techniques de communication.

Michel Reich

Re´fe´rences

1. Lassau N (2007) L’imagerie fonctionnelle en oncologie. Oncologie 9: 267 2. MacKenzie R, Sims C, Owens RG, Dixon AK (1995) Patients’

perceptions of magnetic resonance imaging. Clin Radiol 50: 137-43 2

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-pson.revuesonline.com

Références

Documents relatifs

La pose d’une prothe`se oculaire permet de redonner a` l’enfant un regard et un visage normal, mais elle ne re´sout pas pour autant la question de l’amputation, de l’angoisse et

« Voudrions-nous meˆme limiter notre art au niveau du travail d’un bon me´canicien qui intervient pour re´parer, simplifier, prolonger le fonctionnement d’une machine, il nous

C’est la de´marche de base d’une de´cision partage´e, pour e´viter le sentiment d’eˆtre une victime de plus du cancer, d’eˆtre dans l’urgence (il n’y a plus de choix)

Les fantaisies imaginaires autour du cancer sont nombreuses et montrent que les repre´sentations sociales sont relativement solides : de l’allaitement qui prote`ge au lait

Une femme n’a pas participe´ dans la Charente a` la campagne Orchide´es car elle avait eu auparavant une expe´rience douloureuse au cours d’une mammographie pre´ce´dente

Force est d’admettre, a` partir d’un tel constat sur le terrain, qu’il existe un hiatus proble´matique entre, d’une part, les objectifs et les enjeux du de´pistage, organise´

Re´sume´ : L’objectif de cette e´tude est d’e´valuer le niveau d’anxie´te´ et de de´pression de patients expose´s a` la tomographie par e´mission de positons (TEP),

Les notions de consentement et de transparence se re´ve`lent comme les formes ide´ologiques du de´saveu de la marchandisation toujours croissante et continue du corps humain, du sexe