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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository

Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:

Kinkelin, P. D. (1989). La problématique de la commercialisation des produits vivriers au Zaïre. Le cas des cossettes de manioc (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté des sciences, Bruxelles.

Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/213249/1/23bb29c7-3078-42b2-bedd-f826973ff384.txt

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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES

FACULTE DES SCIENCES

Section Interfacultaîre d'Agronomie

LA PROBLEMATIQUE DE LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS VIVRIERS AU ZAÏRE.

LE CAS DES COSSETTES DE MANIOC

Tome II

par

KINKELA SAVY SUNDA

Thèse présentée pour l'obtention du grade de

Docteur en Sciences Agronomiques

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FACULTE DES SCIENCES

Section Interfacultaire d’Agronomie

LA PROBLEMATIQUE DE LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS VIVRIERS AU ZAÏRE.

LE CAS DES COSSETTES DE MANIOC

Tome II

par

KINKELA SAVY SUNDA

Thèse présentée pour l'obtention du grade de Docteur en Sciences Agronomiques

Directeur : ANDRE SAPIR

Année académique 1988-1989

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ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

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CHAPITRE I.

IDENTIFICATION DES MARCHES DES COSSETTES DE MANIOC-.

1.1. Identité des opérateurs économiques

1.1.1. Catégorie d'opérateurs économiques.

Les intervenants dans le circuit économique des cossettes de manioc peuvent être regroupés en :

producteurs (transformateurs des tubercules de manioc en cossettes de manioc)

commerçants (collecteiars grossistes, détaillants etc...)

prestataires de service (transporteurs, manutentionnaires, entrepositaires etc...)

L’Etat (pour la régulation, la législation et la réglementation des pratiques commerciales),

consommateurs.

1.1.2. Sexe.

La population interrogée comprenait 61% de femmes et 39% d'hommes La répartition par types d'opérateurs économique était la suivante :

26% d'hommes et 74% de femmes parmi les producteurs.

42% d'hommes et 58% de femmes parmi les commerçants.

90% d'hommes et 10% de femmes parmi les prestataires.

(6)

1.1.3. Age.

Suivant les quatre classes d'âge établies; l'écrasante majorité d'opérateurs économiques des cossettes de manioc sont âgées de 15 à 44 ans (66%) suivie de ceux dont l'âge varie entre 45 ans et 64 ans (27%). Les intervenants de moins de 15 ans comptent pour 6% et enfin ceux de 65 ans pour 1% (tableau I)

La population la plus importante est celle dont la classe d'âge oscille entre 15 ans et 44 ans. Elle contient 59% des producteurs, 67% des commerçants et 95% des prestataires de services.

Il est à souligner que les opérateurs économiques de moins de 15 ans se comptent parmi les producteurs de sexe féminin exclusivement.

Pour le marché des cossettes de manioc, on rencontre rarement les opérateurs c'est-à-dire intervenants dont l'âge excède 64 ans.

1.1.4. Ancienneté dans la profession.

La production des cossettes de manioc est à la fois pour les uns et pour les autres une ancienne et une nouvelle activité. Il y a 40% des nouveaux venus, c'est-à-dire ceux des producteurs ayant moins de dix ans d'expérience et 41% de vieux, c'est-à-dire ceux qui exercent depuis plus de quinze ans cette activité.

La commercialisation des cossettes de manioc recense plus de nouveaux

venus que d'anciens. 34,61% des commerçants ont moins de cinq ans d'ancienneté

alors que 38,46% d'entre eux, exercent cette activité depuis cinq à neuf ans. Aussi,

il dénote de cette enquête que 15,38% des commerçants travaillent dans ce secteur

depuis dix à quatorze ans et que seulement 11,55% y exercent leur activité depuis

quinze ans et plus.

(7)

L'ancienneté dans la prestation de service relatif aux cossettes de manioc concerné depuis moins de cinq ans, 70% des prestataires et que paradoxalement, aucun prestataire n'est vieux dans la profession depuis quinze ans et plus.

1.1.5. Niveau de scolarité.

Le niveau de formation atteint par la population d'intervenants des marchés des cossettes de manioc s'articule autour de 54% d'analphabètes, de 26%

d'opérateurs ayant fréquenté l'école primaire, de 18% de ceux qui sont arrivés au secondaire et de seulement 2% à l'enseignement supérieur (Tableau 1.3)

Au niveau des analphabètes on dénombre près de 80% des producteurs, 29% des commerçants et 15% des prestataires de service. Dans cette rubrique, le nombre de femmes analphabètes est de loin supérieur à celui des hommes.

La population lettrée des opérateurs économiques de cossettes de manioc concerne principalement ceux qui ont été à l'école primaire (56%)

En ce qui concerne l'école secondaire, sur l'ensemble des intervenants du marché des cossettes de manioc, la majorité, d'entre eux, c'est-à-dire 83% ont plutôt fréquenté d'autres sections que celles qui ont trait avec la production et/ou la commercialisation des cossettes de manioc.

1.1.6. Régularité dans la participation au marché.

La régularité dans la participation au marché est de l'ordre de 90% pour les producteurs, de 94% pour les commerçants et de presque 100% pour les prestatai­

res de service.

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Les producteurs des cossettes de manioc fréquentent essentiellement les marchés primaires où leur participation avoisine les 90%. L'omniprésence des prestataires se situe plus au niveau des marchés secondaires que dans d'autres.

1.1.7. Résidence principale (ou siège social d'activités).

Dans l'ensemble 63% d'intervenants interrogés ont pour résidence princi­

pale ou le siège social de leurs activités, la zone rurale.

Aussi, a-t-on remarqué, qu'en l'instar des producteurs qui vivent principa­

lement dans des zones rurales (96%); les autres catégories d'intervenants ; commerçants et prestataires de service résident en ville.

1.1.8. Forme d'exploitation.

Globalement, l'indépendant est la principale forme d'exploitation des activités relatives aux échanges des cossettes de manioc. Cette forme d'exploita­

tion concerne neuf opérateurs sur dix.

Les quelques coopératives observées en tant que forme d'exploitation des activités relatives aux cossettes de manioc visent plus la production que la commer­

cialisation.

1.1.9. Fonctions d'échange des cossettes de manioc.

Les fonctions fondamentales d'échange sont l'achat et la vente des

cossettes de manioc. Ces deux fonctions sont exercées de diverses manières selon

les opérateurs et les marchés.

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La fonction vente est réalisée en exclusivité par les opérateurs de sexe féminin dans les marchés de production et de détail alors qu’au niveau de gros, on trouve plus d'hommes que de femmes en train de vendre.

En dehors du marché primaire où on retrouve des acheteurs hommes; dans d'autres marchés, les achats des cossettes de manioc se font principalement par les femmes.

Les producteurs sont vendeurs à 94% mais on les retrouve aussi dans des proportions limitées comme acheteurs auprès d'autres producteurs des cossettes de manioc.

La spécialisation en activités exclusivement liées aux cossettes de manioc concerne plus les commerçants que les producteurs. Ainsi, on note que seulement 42% des producteurs échangent de manière exclusive des cossettes de manioc alors que l'exclusivité d'échange de la même denrée touche 69% des commerçants.

1.2. Ventilation des activités physiques de commercialisation pratiquées dans les marches des cossettes de manioc.

1.2.1. Le transport des cossettes de manioc.

1.2.1.1. Nécessité du transport.

Il y a environ 54% des producteurs qui échangent exclusivement leurs cossettes de manioc au marché contre 35% au village. Cependant, un nombre limité réalisent des échanges indifférenunent du marché et du village.

Compte tenu de la distance qui sépare les lieux de résidence principale

(ou du siège social de l'exploitation) de la localisation physique des marchés des

(10)

cossettes de manioc, l'échange ne se réalise que par la disponibilité des moyens de transport permettant la rencontre des parties intéressées : vendeur et acheteur.

1,2.1.2, Infrastructure d'accès aux marchés.

a) Modes (ou moyens) d'accès.

Suivant le type des marchés et la catégorie d'opérateurs économiques, il a été relevé cinq modes d'accès aux marchés des cossettes de manioc. Il s'agit des moyens pédestre, la bicyclette, le vélomoteur, la pirogue et le véhicule.

La majorité des producteurs des cossettes de manioc soit 84% se déplacent à pied pour participer aux marchés primaires des cossettes de manioc.

Les commerçants accèdent aux différents marchés par divers modes de transport. Ils se rendent aux marchés primaires en véhicule, La fréquentation des marchés secondaires se fait à 2% à pied, à 24% en véhicule et à 14% en bicyclette.

Les commerçants se rendent aux marchés tertiaires à pieds.

b) Etat général des routes.

De manière générale, et de par rapport au reste du Zaïre, la région du Bas-Zaïre, détient un réseau routier en bonnes conditions.

Néanmoins, au cours de l'enquête, il a été observé que les routes qui mènent des marchés secondaires vers les marches primaires sont en bon état. Tandis que, celles qui conduisent des marchés primaires vers les villages sont en général en mauvais état et très dangereux à fréquenter surtout pendant la saison des pluies\

1 Routes de dessertes agricoles.

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c) Parcours résidence principale (ou siège social) et marchés.

Pour 78% des producteurs des cossettes de manioc, le marché le plus proche se situe à moins de 10 km de leurs résidences principales (villages). La distance moyenne qui sépare, les villages des marchés est de l'ordre de 5,63 km.

De la même façon 47% de commerçants pensent pouvoir se déplacer jusqu'à plus de 200 km pour participer aux marchés primaires des cossettes de manioc, marchés qui se tiennent suivant un calendrier donné dans les zones rurales.

d) Quantité des cossettes échangées et nombre des marchés visités.

Il y a environ 88% des producteurs qui se rendent aux marchés avec moins de 5 sacs de cossettes de manioc. La faiblesse de cet apport en cossettes de manioc est encore plus parlante en considérant la moyenne qu'on rapproche à l'unité par producteur et par marché.

En ce qui concerne l'achat des cossettes de manioc par les commerçants au niveau des marchés primaires, la moyenne à chaque participation aux marchés tourne aux alentours de 12 sacs. Cette quantité s'abstient en visitant en moyenne 1,7 marchés primaires des cossettes de manioc.

Il avait été difficile de saisir la moyenne des achats réalisés entre

commerçants aux marchés secondaires. Néanmoins, les détaillants ont l'habitude de

s'approvisionner en moyenne de 3,46 sacs et en s'adressant à un seul marché

secondaire.

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e) Etat général du matériel roulant.

L'état général du matériel roulant servant de transport des cossettes de manioc de la région du Bas-Zaïre à Kinshasa n'est pas du tout excellent. Alors qu'à peine, 45% des camionneurs connaissent l'année de fabrication des véhicules dont ils ont la charge : sur l'ensemble du matériel roulant investigué, 40% des véhicules sont vieux de 14 ans et 40% d'entre eux remontent à plus de 40 ans. Ces véhicules sont généralement de la marque MAN, véhicules qui furent jadis utilisés pour le transport des troupes lors de la seconde guerre mondiale^

Il est à souligner aussi que 80 % des opérateurs économiques interrogés ignorent le kilométrage de leur véhicule. La moyenne de charge utile de ces véhicules se situe aux environ de 9 tonnes soit exactement 8,58 tonnes.

A part la marque MAN, certaines autres marques des véhicules présentes dans le transport des cossettes de manioc sont : TOYOTA, MERCEDES et ISUZU dont 92% portent des bâches indispensables pour les intempéries naturelles (poussières, pluie, soleil etc...)

1.2.1.3. Eléments du coût de transport.

Le coût de transport routier est généralement influencé par la nature (ex.

bitumes ou en terres) et l'état de la route, l'état général du matériel roulant, le type de marchandise transportée etc...

1 Les véhicules ne circulent plus en Europe; ils sont achetés en Belgique auprès

des marchands des camions d'occasion dont la firme Europa International à

Diegem.

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Etant donné que la location des camions est la formule la plus courante dans le commerce de distribution des cossettes de manioc; le coût de transport peut être appréhendé suivant le coût du transporteur (propriétaire) constitué de son prix de revient d'une part et du coût à l'usager (commerçant-loueur ou commerçant- camionneur).

a) Coût au propriétaire.

A l'instar de l'investissement lié à l'achat du véhicule de l'amortissement y afférent et des frais d'immatriculation; d'autres éléments de nature annuelle indépendant du parcours se greffent aux premiers pour constituer le prix de revient du propriétaire. Il s'agit notamment de l'assurance, de la taxe de circulation, du permis d'exploitation et autres.

1. Investissement.

II est assez rare de trouver des véhicules neufs engagés dans le commerce de distribution des cossettes de manioc. La plupart des camions qui opèrent dans ce secteur sont des occasions d'Europe, achetées ou mieux importées à partir de la Belgique.

La marque la plus représentée est MAN dont le prix d'achat pour l'exportation tourne aux alentours de 200.000 FB\ A ce prix, il faudra ajouter les frais à l'exportation qui avoisine les 70.000 FB et ceux de dédouanement au port de

1 Entretien en mai 1986 avec Mr. Christian, propriétaire d'Europa International à Diegem. Exportateur de ces véhicules vers le Zaïre.

2 Visite effectuée auprès de la firme Belgo-Malienne à Anvers, firme spécialisée

en frêt maritime de ces types de véhicules - Juin 1986.

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Matadi qui s'établissaient pour ce type de véhicules à 180.000 zaires\ La bâche est normalement comprise dans le prix d'achat du véhicule.

La fabrication de la carrosserie du genre métallo bois de 4,50 à 5m. de longueur, convenable pour les véhicules de 7 à 9 tonnes de charge utile, revenait en moyenne à 92.000 Zaïres

2

2. Immatriculation

Les propriétaires des véhicules dépensent en moyenne 5.000 zaïres pour obtenir les plaques minéralogiques. Ce montant est à incorporer à l'ensemble de l'investissement étant donné qu'il intervient avant les dépenses liées à la mise en circulation et l'exploitation du véhicule.

3. Assurances.

Le montant de la prime d'assurance annuelle en régime de responsabilité civile pour un véhicule d'occasion de charge utile de 9 tonnes, de 11 CV et pouvant transporter outre la marchandise, 30 personnes à bord, s'élève en 1986 à 43.000 zaïres .

3

1 Montant avancé par les sociétés AOYER, AMI, AGETRAF, transitaires et agences en douane au port de Matadi.

2 Enquête réalisée auprès des fabricants locaux des carrosseries à Kinshasa décembre 1986.

3 Ces renseignements sur les frais d'immatriculation, l'assurance et la taxe de

circulation ont été obtenus auprès du département des finances, direction des

contributions en décembre 1986.

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4. Taxe de circulation.

La vignette ou la taxe de circulation annuelle a été fixée pour les véhicules de 11 CV à 4.000 zaires.

5. Permis d’exploitation.

Délivré par le département des transports et communications, ce permis autorise le propriétaire à exercer le commerce de transport de biens et/ou de personnes, le montant de ce permis a été établi, en 1986, à 3.500 zaïres par an.

6. Main-d'oeuvre.

Le propriétaire a par le fait de louer son véhicule à un commerçant, transféré ses charges salariales à ce dernier^ Il est toutefois à remarquer que ce que le personnel du véhicule (chauffeur et convoyeur) perçoit comme salaire est dérisoire par rapport à la prime que lui verse le commerçant-loueur par voyage.

7. Pneumatique.

La pneumatique étant la charge du propriétaire, il doit pouvoir prévoir, remplacer un pneu tous les deux mois. Et comme, il est difficile sinon onéreux d'en trouver des neufs, on s'adresse souvent au marché de seconde main où ce type de pneu revient à 15.000 zaïres, soit en moyenne six pneus l'an pour un coût total de 90.000 zaïres.

1 La location des véhicules auprès des commerçants camionneurs constitue la

formule la plus courante dans le commerce de distribution de cossettes de

manioc.

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8. Entretien, réparation et pièces de rechange.

Les coûts de réparation, d'entretien et de pièces de rechange varient dans des limites très larges selon le type de véhicule l'état du véhicule et le type de revêtement routier. D'après une étude^ effectuée dans la région du Bas-Zaïre, les estimations du coût de réparation, d'entretien et de pièces de rechange connaissent des variations de 12 à 26% du prix de revient total avec une moyenne située à 21%

et ce, dès la première année pour les camions d'occasion.

b) Coût global au propriétaire

La majorité des propriétaires de ce type de véhicules interrogés mention­

nent avoir importé, leurs véhicules de la Belgique. Ainsi, il a semblé indiquer de prendre en considération, la structure des coûts à l'importation du véhicule pour se faire une idée du niveau de l'investissement réalisé.

Il a été noté cependant, deux types des coûts qui incombent au proprié­

taire du camion. L'un lié à l'importation du véhicule et l'autre de nature annuelle est associée à l'exploitation même du camion.

1 A.M. MPONGO, "Etude Rentabilité des Exploitations Artisanales de Transport

routier desservant la Région du Bas-Zaire", pp.95-99.

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1. Coût à l'importation:

1. Prix d’achat du véhicule (conversion en zaires)^

2. Fret maritime

(conversion en zaïres)^

3. Dédouanement 4. Carrosserie 5. Immatriculation

2. Coût moyen annuel d'exploitation 1. Assurance

2. Taxe de circulation 3. Permis d'exploitation 4. Main d'oeuvre

5. Pneumatique

6. Entretien, réparation, piè

200.000 F.B.

420.000 zaïres 70.000 F.B.

147.000 zaïres 180.000 zaïres 92.000 zaïres 5.000 zaïres

43.000 zaïres 4.000 zaïres 3.500 zaïres 30.000 zaïres 30.000 zaïres de rechange 177.000 zaïres

Coût moyen global :

347.740 zaïres 1.191.740 zaïres

c) Coût au commerçant-loueur.

La location des camions par des commerçants est la formule la plus courante dans le commerce de distribution des cossettes de manioc. Elle se négocie sur des bases journalières.

1 Taux officiel de conversion 1 franc belge = ± 2,1 zaïres en novembre 86.

2 Taux officiel de conversion : 1 franc belge = ± 2,1 zaïres en novembre 86

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Le commerçant-loueur, aussi appelé prestataire du transport, vend ce service auprès d'autres commerçants acheteurs des cossettes de manioc dans les marchés primaires des zones rurales.

Outre les frais de location des véhicules, le prestataire du service transport des cossettes de manioc a à sa charge : la prime et la pension du personnel du véhicule, le carburant, les taxes, le parking et autres, notamment les tracasseries policières au cours de chaque voyage (aller-retour).

1. Location des véhicules.

Les commerçants prestataires du service transport des cossettes de manioc sont habituellement aussi acheteurs de celles-ci. Normalement ils louent seulement une partie de la capacité de transport aux autres commerçants et disposent de l'autre partie pour leurs propres cossettes de manioc.

Le prix journalier de location des camions qui dépend du tonnage et de l'état de ceux-ci, varie largement d'un propriétaire à un autre. Parmi les prestataires interrogés, le prix de location oscillait entre 6.000 à 10.000 zaïres par jour, la moyenne étant établie à 8.364 zaïres.

Un voyage aller-retour de Kinshasa au Bas Zaïre dure en moyenne deux jours, ce qui situe les frais de location moyens par voyage à 16.728 zaïres.

2. Carburant.

Les dépenses en carburant pour un déplacement vers les marchés primai­

res des cossettes de manioc variaient entre 5.500 zaïres et 9.000 zaïres. La

moyenne a été calcuiée à 7.174 Zaïres. La moyenne a été calculée à 7.174 zaïres

par voyage aller-retour.

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3. Prime au personnel de bord.

La prime appelée "madesu ya bana" vaut en réalité plus que le salaire et est payée à chaque voyage au chauffeur qui redistribue une fraction aux convoyeurs (aide chauffeur). Cette prime peut varier de 2.500 à 7.000 zaires avec une moyenne égale à 4.727 zaïres par voyage.

Depuis que le chauffeur perçoit une prime de voyage plus importante que son salaire mensuel, les charges du loueur sont devenues importantes.

4. Taxes.

A chaque voyage, le commerçant-loueur est sommé de payer pour le bénéfice des départements des affaires économiques et de l'agriculture, une redevance de 400 zaïres à chacun de ces départements. Cette redevance est payable au terminus constituant le point de déchargement de la cargaison nommé parking.

5. Parking.

Le parking est le point de déchargement des produits vivriers paysans, en l'occurrence, des cossettes de manioc en provenance du Bas-Zaïre. C'est au fait, un emplacement, physique privé, qui constitue en réalité les marches secondaires où se rencontrent les commerçants venus des marchés primaires et les détaillants.

On y trouve, une aire d'exposition, des entrepôts de stockage, balances, les prestataires de manutention, etc...

Pour avoir déchargé en ce point, le responsable du parking réclame un

montant dont la moyenne s'articule aux environs de 350 zaïres par véhicule.

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6. Autres frais.

Certains chauffeurs exigent du commerçant-loueur outre la prime de voyage, la pension alimentaire et hôtelière. A part ceci, le prestataire de transport est exposé à des tracasseries des agents de la brigade routière, tracasseries qui se règlent par le payement d'une certaine somme.

Les prestataires du service transport estiment en moyenne les autres frais à 1.138 zaïres par voyage.

11 est aussi à noter qu'au cours d'un voyage certaines dépenses dû aux crevaisons de pneus et autres trouvent un règlement compensatoire entre le propriétaire de véhicule et le commerçant-loueur.

d) Coût moyen global (par vovaee) au commerçant-loueur.

1. Location véhicule 2. Carburant

3. Prime personnel de bord 4. Taxes affaires économiques 5. Taxes agriculture

6. Parking 7. Autres

16.728 zaïres 7.174 zaïres 4.727 zaïres 400 zaïres 400 zaïres 350 zaïres 1.138 zaïres

30.917 zaïres

e) Prix de transport des cossettes de manioc.

Le fait que la plupart des opérateurs économiques interrogés (personnel

de bord, prestataires du transport et commerçants) ignorent la distance réelle qui

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sépare les marchés ruraux (primaires) de ceux de la ville, crée le problème, de pouvoir exprimer le prix de transport des unités des cossettes de manioc en des termes plus parlants tels que le prix au kilomètre, prix à la tonne-kilomètre etc...

Le prix payé par les commerçants pour un sac des cossettes de manioc, d’environ 50 kg varie largement d'un marché à un autre même au sein d'une même collectivité locale. Le prix d'un sac des cossettes de manioc transportées du Bas- Zaïre à Kinshasa oscillait entre 120 à 300 zaïres. Le prix moyen a été établi à 155 zaïres le sac de cossettes de manioc.

f) Incidence du coût moyen global d'exploitation au propriétaire de véhicule.

Selon les avis des propriétaires, la durée maximum de l'exploitation de ce type de véhicule sans panne majeure est d'une année. Sur cette base, il a été entrevu de manière générale, l'incidence de l'investissement et des charges annuelles de fonctionnement du véhicule sur le bénéfice que peut tirer le propriétaire en le faisant louer à des tiers sur des termes journaliers.

Si l'on considère qu'en moyenne, le prix de location journalière est de 8.364 zaïres, qu'un voyage nécessite normalement deux jours et que par mois, on arrive à effectuer en moyenne 10 voyages; l'incidence du coût moyen global peut être appréhendé sur la référence annuelle.

- 10 voyages par mois à 16.728 zaïres = 167.280 zaïres.

- A un an d'exploitation 167.280 x 12 = 2.007.360 zaïres.

2.007.360 zaïres représentent les recettes prévues à une année d'exploita­

tion du véhicule par le propriétaire alors que les dépenses c'est-à-dire le coût moyen global dès la première année se chiffre à 1.191.740 zaïres.

ratio = chiffre d'affaire = 2.007.360 zaïres

coût global 1.191.740 zaïres

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A une année d'exploitation, le propriétaire aura déjà récupéré, son investissement, couvert les charges de fonctionnement et généré une marge brute de 40,63%.

Recettes - dépenses: 2.007.360 - 1.191.740 = 815.620 zaïres.

815.620 zaïres

--- = 40,63 % 2.007.360 zaïres

L'accroissement du coût annuel d'exploitation a été toujours compensé par l'accroissement des recettes d'exploitation dû a l'augmentation du prix de location du véhicule parallèlement au taux de l'inflation en vigueur au pays.

g) Incidence du coût moyen global par vovaee au commerçant-loueur.

Il est à signaler que le taux d'occupation des véhicules transportant les cossettes de manioc est de 100% surtout au cours du voyage retour. En aller comme au retour, outre les marchandises en l'occurrence des cossettes de manioc; le véhicule est aussi occupé par des passagers dont la majorité sont des commerçants qui vont ou qui reviennent des marchés ruraux.

Un camion de 9 tonnes de charge utile embarque normalement 180 sacs

dont le poids oscille aux alentours de 50 kg. Etant donné le prix moyen de transport

par sac de 156 zaïres. Le commerçant encaisse : 180 x 155 zaïres = 27.900 zaïres

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1.2.2. Le stockage des cossettes de manioc.

1.2.2.1. La pratique du stockage des cossettes de manioc.

Le stockage des produits vivriers est plus qu’une nécessité en agriculture vivrière. Il s'accompagne de manière générale des mesures destinées à assurer la conservation des produits vivriers. Le stockage intéresse tous les maillons de la chaîne qui va de la production à la consommation de la denrée agricole.

L'intérêt de stocker les cossettes de manioc a été exprimé par 77% des commerçants et par 72% des producteurs. C'est surtout au niveau des marchés secondaires que l'activité stockage est prédominante du fait de l'existence à ce stade des dépôts ou des entrepôts privés auxquels recouvrent 95% des commerçants qui y participent.

1.2.2.2. Les motivations du stockage des cossettes de manioc.

Les principales motivations qui dictent les opérateurs économiques à stocker leurs cossettes de manioc diffèrent nettement selon qu'on est producteur ou commerçant. 60% des producteurs stockent leurs cossettes de manioc en ordre principal pour des raisons autres que celles évoquées dans le questionnaire : meilleur prix (15%) stockage des invendus (4%), auto-consommation (7%) et compléter l'unité de vente (12%).

1.2.2.3. La durée et le prix de stockage des cossettes de manioc.

La durée du stockage va de quelques jours à plusieurs semaines en fonction des motivations exprimées par les producteurs. En moyenne, les produc­

teurs stockent leurs cossettes de manioc pendant 15 jours, soit deux semaines.

(24)

Quant aux commerçants, le temps de stockage est de 3 jours pour ceux interrogés au marché secondaire et, de 2 jours pour les détaillants. Il est important de souligner que le stockage au niveau des marchés primaires est quasi inexistant.

Le prix de stockage d’un sac de cossettes de manioc dans les dépôts ou entrepôts privés est de 10 zaïres par jour. Ce tarif a été fixé par l'Etat.

1.2.2.4. Le lieu de stockaee des cossettes de manioc.

Si de manière globale, les producteurs des cossettes de manioc ont pour lieu de stockage leurs propres habitations; les commerçants dans l’ensemble, recouvrent à 90 % aux entrepôts privés et seulement à 10% à leurs propres installations de stockage

Pour la totalité d’entrepôts privés visités servant pour le stockage des cossettes de manioc; aucun d’entre eux n’a été spécifiquement construit aux fins de stockage des produits vivriers en l’occurrence des cossettes de manioc. Ce sont plutôt des maisons, d’habitations qui servent d’entrepôts.

1.2.2.5. Les éléments de formation du prix de stockage.

Etant donné que le prix de stockage est fixé par l’Etat et que le prestataire de l’activité stockage ne dispose d’aucune infrastructure dite de stockage, il avait été difficile d’appréhender cette réalité.

Les éléments qui peuvent rentrer en ligne de compte dans la formation

du prix de stockage des cossettes de manioc tels que : la capacité de l’installation,

le prix de l’énergie, l’amortissement de l’équipement et de l’immobilier, le coût de

la main-d’oeuvre et autres; n’ont reçu que des réponses difficiles à interpréter.

(25)

L'essentiel des raisons non évoquées dans le questionnaire du recours au stockage réside pour :

- 26% des producteurs, à l'attente d'un acheteur éventuel;

- 25% des producteurs, le souci de disposer d'une quantité suffisante pour la vente;

- 6% des producteurs, à l'attente du jour de marché;

- 3% des producteurs aux diverses finalités.

Pour 80% des commerçants, la raison principale du stockage des cossettes de manioc demeure la mévente ou mieux, le stockage des invendus, 5% seulement d'entre-eux le font dans le but d'attendre un meilleur prix.

1.2.3. L'emballage et le conditionnement des cossettes de manioc.

1.2.3.1. L'emballage

L'emballage des cossettes de manioc est une pratique commerciale qui intéresse 57% des producteurs et 79% des commerçants interrogés. Cette activité se déroule habituellement au niveau des marchés primaires.

Les cossettes de manioc sont quasiment emballées dans des sacs de réemploi ou mieux de deuxième main. A l'origine, ces sacs ont servi d'emballage à d'autres produits agro-alimentaires tels que la farine de froment de la minoterie de Matadi (sac MIDEMA), la farine d'avoine importée de marque Fh-ésident (Sac PRESIDENT) le malt de la brasserie BRALIMA (sac BRALIMA) et le sucre de canne de la compagnie sucrière de KWILU-NGONGO (sac KWILU-GONGO).

Ces sacs sont achetés par les commerçants de cossettes de manioc pour

leurs propres besoins d'emballage et pour la revente auprès des producteurs.

(26)

Les motivations qui poussent les commerçants et les producteurs à emballer les cossettes de manioc en sac résident dans le fait que le sac constitue une unité de vente. C'est l'avis formulé par 51% d'entre eux. Parmi les autres raisons évoquées figurent par ordre d'importance : la protection de la denrée agricole (25%), la facilité de transport (11%), la possibilité de mieux vendre (9%) et autres (5%).

Il est à noter que le sac servant d'emballage de transport l'est aussi pour la vente.

Le prix d'achat des sacs vides utilisés dans l'emballage des cossettes de manioc connaît une certaine variabilité allant de 20 à 60 zaïres la pièce. Le prix moyen unitaire d'achat se situe autour de 32 zaïres. Cet écart de prix est identique au sein d'un même type de_sacs.

1.2.3.2. Le conditionnement

Les cossettes de manioc sont habituellement conditionnées en sac, en bassin et en tas. Dans l'ensemble, 40% des producteurs conditionnent en sac, 30%

en bassin et 30% autres en tas.

Les proportions du recours au conditonnement des cossettes de manioc se présentent globalement de la manière suivante :

- A l'achat : 57 % des commerçants ont la préférence d'acheter les cosset­

tes de manioc conditionnées en sac, 19% en bassin, 10% en tas et 14%

d'entre eux sous un autre type de conditionnement.

- A la vente : 56% des commerçants écoulent les cossettes de manioc

conditionnées en sac, 34% en tas, 2% en bassin et 7% sous un autre type

de conditionnement.

(27)

Il est à remarquer cependant qu'au niveau des marchés les préférences en matière de conditionnement se présentent autrement. Au niveau des marchés primaires, 40% des commerçants préfèrent acheter les cossettes de manioc, conditionnées en sac, 33% en tas et 27% en bassin. Au stade des marchés secon­

daires, l'achat et la vente des cossettes de manioc se réalisent quasi exclusivement en sac tandis qu'aux marchés publics de détail, 73% des commerçants échangent les cossettes de manioc conditionnées en tas, 20% en sac et 7% seulement en bassin.

N'ayant pas disposer d'équipement approprié d'investigations, il a été difficile au cours des enquêtes d'appréhender les dimensions réelles de chacun de ces types de conditionnement.

Non pas seulement que la multitude de types ou de formes des sacs, des bassins et des tas implique une diversité des dimensions mais aussi que la manière d'arranger de placer ou même mieux de conditionner les cossettes de manioc qui en elles-mêmes ne sont pas de dimensions homogènes dans des sacs, bassins et tas, fait qu'il n'existe guère de dimensions standardisées. Ainsi, nul opérateur ne connaît exactement, combien de cossettes font un tas, combien de tas font un bassin, combien de bassins pour remplir effectivement un sac et encore moins le poids et/ou le volume réels en système métrique international de tous ces conditionnements.

Quoiqu'il consomme du temps, de l'énergie et des ressources, aucun opérateur économique en l'occurrence du producteur ou du commerçant n'a pu révéler comment rémunère-t-il, l'effort consenti à l'activité de conditionnement des cossettes de manioc.

1.2.4. La manutention des cossettes de manioc

La manutention consiste à des opérations de chargement et de décharge­

ment des unités des cossettes de manioc préalablement emballées et conditionnées.

(28)

Alors que le chargement des unités des cossettes de manioc se déroule habituelle­

ment dans les marchés primaires, leur déchargement a régulièrement eu lieu dans les marchés secondaires et tertiaires.

Dans la distribution physique des cossettes de manioc, il n'existe pas encore jusqu'à ce jour le recours à l'équipement mécanique de manutention. Tout se passe encore par l'effort (physique) humain par le port à la tête ou au dos ou encore par la traction grâce à un dispositif, des unités des cossettes de manioc.

Parmi les modes de manutention existants, 76% des commerçants recourent à des prestataires de manutention présents sur le marché, 15% au personnel de la cargaison, 13% des commerçants se débrouillent seuls et seulement 2% d'entre eux s'adressent aux parents.

Si au niveau des marchés primaires 40% des commerçants se servent du personnel de la cargaison pour la manutention de leurs cossettes de manioc et que 33% d'autres commerçants des mêmes marchés réalisent eux-mêmes la manutention des cossettes de manioc; aux niveaux des marchés secondaires et tertiaires par contre, la quasi-totalité des commerçants soit au moins 86% font appel à un prestataire de service de manutention.

La manutention des cossettes de manioc distribuées du Bas Zaïre à Kinshasa se réalise de manière inefficace en regard de l'importance des pertes encourues au cours de cette opération. Dans l'ensemble, environ 63% des commer­

çants déclarent accuser des pertes d'ordre qualitatif et/ou quantitatif en cossettes de manioc. Les plus fortes pertes sont enregistrées au niveau des marchés primaires.

Les responsabilités des pertes en cossettes de manioc subies au cours de

la manutention sont supportées pour 91% des cas par les propriétaires eux-mêmes

et pour 9% seulement elles sont prises en charge par les prestataires de service

transport, stockage ou manutention.

(29)

En général, le porteur professionnel c-à-d le prestataire du service manutention, réclame en principe 10 zaïres par sac des cossettes de manioc chargées ou déchargées d'un camion.

1.2.5. Le groupage et le fractionnement des cossettes de manioc.

Si le groupage conduit à la réduction des coûts unitaires des différentes opérations successives que nécessitent des lots constitués, le fractionnement par contre, permet d'adapter les lots formés aux besoins des consommateurs ou de l'utilisateur des cossettes de manioc.

1.2.5.1. Le groupage.

Quoique encore très limitée la pratique du groupage n'est pas inconnue dans la distribution des cossettes de manioc de la région du Bas-Zaïre à Kinshasa.

Cette pratique est confinée dans le cas des cossettes de manioc dans les marchés primaires.

Une pratique similaire est celle que réalise souvent le commerçant- transporteur qui, au préalable effectue une tournée au cours de laquelle, il distribue un certain nombre de sacs vides auprès des producteurs en vue de s'assurer de la disponibilité des cossettes de manioc à une date donnée. Ainsi, le commerçant procède à cette date, à l'aide d'un camion au ramassage, à la collecte sinon au groupage d'une quantité importante des cossettes de manioc.

Une telle démarche demande des moyens financiers et logistiques impor­

tants pour coordonner toutes activités requises pour l'acheminement à bon port vers

les centres urbains de la denrée agricole. Cette tâche est capitale par ce qu'elle

consiste à faire croiser les faibles offres éparses des producteurs individuels des

entités rurales et la multitude des demandes fractionnées des consommateurs

(30)

lointains transmise à travers les maillons d'intermédiaires fréquentant les marchés primaires, secondaires et tertiaires en quête des cossettes de manioc.

Ainsi, 93% des commerçants interrogés aux marchés primaires de produc­

tion souhaitent l'existence en un même emplacement, de toutes les facilités de grou­

page des cossettes de manioc et dès lors, une économie en termes d'énergie et d'argent pourra être réalisée.

1.2.5.2. Le fractionnement.

Jadis un ménage "kinois" moyen^ amateur des cossettes de manioc avait l'habitude de se procurer mensuellement un sac de cossettes de manioc. Cette situation ne l'est plus à cause de l'effondrement du pouvoir d'achat des ménages.

A ce jour, beaucoup de ces ménages sont obligés de se regrouper pour se partager un sac des cossettes de manioc.

A ces nouvelles dimensions des besoins du marché devaient correspondre un développement des nouveaux types d'emballage et de conditionnement répondant à ce type de fractionnement des unités des cossettes de manioc.

Au niveau des marchés tertiaires les détaillants fractionnent des sacs en tas et des tas en micro-unités qui visent plutôt l'adaptation au nouveau pouvoir d'achat qu'à la satisfaction d'un besoin donné de consommation. C'est à cette finalité du fractionnement que répondent 80% des détaillants en cossettes de manioc interrogés.

1 Selon J. HOUYOUX, dans "Budgets des Ménages à Kinshasa" en 1986, le

ménage "kinois" moyen compte 7,33 personnes.

(31)

1.2.6. La normalisation - le triage et le classement des cossettes de manioc.

1.2.6.1. Les normes de qualité des cossettes de manioc.

Il est apparu que 78% des producteurs et 96% des commerçants se réfèrent à certaines normes de qualité pour tout échange relatif aux cossettes de manioc. Parmi les normes évoquées considérées comme essentielles, ces opérateurs économiques dans l'ensemble, accordent de manière sensible, une importance capitale à la fois aux normes cossettes sèches et blanches (41%), aux cossettes sèches uniquement (31%), aux cossettes blanches seulement (21%) aux dimensions des cossettes (%) et enfin aux caractéristiques organo-leptiques (2%).

Pris séparément, il ressort que les producteurs attachent une priorité aux deux normes c'est-à-dire cossettes sèches et blanches à la fois (44%), alors que les commerçants affichent une considération de premier plan aux cossettes sèches (44%).

En d'autres termes, le taux d'humidité des cossettes est un élément fondamental pour le commerce de distribution des cossettes de manioc.

1.2.6.2. La multiplicité d'unités d'échanee des cossettes de manioc.

De part leur dimension que de leur taille, les unités de mesure des cossettes de manioc sont caractérisées par la diversité. Les cossettes de manioc sont principalement échangées en sacs, en bassins et en tas divers, sans référence standard ni correspondance à un système de mesure international en l'occurrence du poids et du volume.

Les divers types des sacs n'ont rien d'homogène du point de vue de

capacité ou de contenance. La manière dont les divers sacs sont conditionnés

accentue la diversité. Un entrepositaire déclarait que "non seulement qu'il y a des

(32)

différences de poids et de volume entre sacs d'origine différente mais aussi au sein des sacs de même originel

Le bassin en tant qu'unité de mesure d'échange des cossettes de manioc reflète une multiplicité de loin plus importante que les sacs. Il y en a de toutes les sortes en fonction du vendeur. Certains bassins apparemment des mêmes dimen­

sions présentent pourtant des différences de poids et du contenu à cause du bon vouloir de ceux qui les conditionnent.

En ce qui concerne le tas, il est à souligner que si dans un marché donné 5 ou 6 cossettes forment un tas pour un montant déterminé en zaïres, les dimensions mêmes des cossettes font qu'au niveau du même vendeur, les tas sont différents les uns des autres.

73% des producteurs et 52% des commerçants interrogés pensent qu'appa- renunent les unités de mesure d'échange des cossettes de manioc sont homogènes au niveau d'un marché. Cependant, au niveau des marchés environnants, 73% des commerçants estiment que les unités de mesure d'échange sont nettement hétéro­

gènes.

Ainsi, il peut être affirmé que le recours aux balances ou à des unités standard en vue de mesurer sur une base contrôlable de ce qu'on achète et de ce qu'on vend n'a jamais été la pratique dans l'échange des cossettes de manioc.

1 Entrevue avec un entrepositaire en novembre 1986 à Kinshasa.

(33)

1.2.6.3. La pratique de la normalisation, du triage et du classement des cossettes de manioc.

Le classement commercial ne peut être opéré sans devoir au préalable effectuer un triage quelconque sur base des normes reconnues et acceptées comme telles par les opérateurs économiques en présence. Ainsi, la normalisation prime sur le triage comme celui-ci l'est sur le classement.

Les échanges des cossettes de manioc s'opèrent suivant les normes de qualité données notamment la blancheur, les dimensions, le taux d'humidité et les caractéristiques organo-leptiques des cossettes de manioc. Il a été noté que la normalisation des cossettes de manioc se réalise en des termes globaux et imprécis.

Les opérateurs économiques n'ont pas été en mesure de fournir les limites à une quelconque de ces normes tel que le seuil d'humidité à partir duquel une cossette est considérée comme de qualité.

Ce manque de précision dans la formulation des normes empêche un triage objectif des cossettes de manioc et par là, bloque la constitution des classes et des catégories commerciales standard des cossettes de manioc, qui du reste sont l'expression de la qualité, de l'élargissement, du marché et de l'orientation vers le marché approprié.

Le triage des cossettes de manioc se fait essentiellement dans les marchés primaires de production et ceux des détaillants. Trois producteurs sur quatre trient les cossettes de manioc qu'ils acheminent aux marchés. Les moins bonnes cossettes non apportées aux marchés n'ont d'autres destinations que la propre consommation des producteurs.

Au niveau des détaillants, le triage intervient dans la constitution des tas, par le mélange de bonnes et de moins bonnes cossettes de manioc qui furent con­

ditionnées en vrac dans le sac.

(34)

Ces débris de cossettes médiocres et parfois moisies qui normalement devraient être orientées vers d'autres finalités que la consommation humaine, sont malheureusement écoulées auprès des ménages à très faible revenu.

La constitution des classes et catégories commerciales des cossettes de manioc à partir des marchés de production est inexistante. Dans des sacs des cossettes de manioc, on retrouve des cossettes de différentes dimensions, des niveaux différents de taux d'humidité, de blancheur et de caractéristique organo­

leptiques différentes. Ce, dans la mesure où souvent, les cossettes sont réguliè­

rement produites à faible quantité dans des conditions parfois dissemblables.

1.3. Conditions d'échange des cossettes de manioc.

1.3.1. Les pertes en cossettes de manioc.

Quelle qu'en soit la nature, la cause principale ou l'activité à laquelle elles peuvent être rattachées, les pertes en cossettes de manioc portent une incidence défavorable sur la production et la commercialisation de celles-ci. Les pertes en cossettes de manioc entravent et remettent en cause les pratiques courantes de production et d'échange commercial et rendent ainsi inefficaces l'ensemble du système qui va du producteur au consommateur de ces denrées.

De manière globale, il peut être avancé que deux opérateurs économiques

des cossettes de manioc sur trois enregistrent des pertes quelconques tant sur le plan

physique que commercial. Aussi, il a été noté que les opérateurs économiques

(producteurs et commerçants) sont plus touchés par les pertes à caractère

commercial que physique (tableaux 11.1, IX.2 et 1X.3).

(35)

1.3.1.1. Les pertes physiques.

Les producteurs sont assujettis par les pertes physiques à cause des manipulations et des processus traditionnels de production. L'exercice des tubercu­

les de manioc grâce aux instruments divers limite l'obtention des unités des cossettes homogènes. Au cours du rouissage, il arrive fréquemment que la pluie emporte avec elle, les cossettes se trouvant dans la rivière. Au niveau du séchage, l'excès ou le manque d'insolation, la pluie, l'humidité de l'aire, la poussière, le vent, les insectes etc... arrive à altérer la qualité des cossettes de manioc.

Les commerçants connaissent des pertes physiques au cours des activités de transport, de conditionnement en sac, de manutention et parfois de stockage si les cossettes de manioc n'ont pas été biep séchées.

1.3.1.2. Les pertes commerciales.

Les tableaux IX. 1, II.2 et IX.3 illustrent bien l'importance accordée à la rubrique "autres" qu'à celles reprises préalablement au questionnaire. Cette rubrique n'est que l'expression des pertes commerciales, à en croire, aux réponses des interviewés, tant sur les plans types d'activités (vente : 61% des producteurs et 39%

des commerçants) et nature des pertes (mévente : 60% des producteurs et 43% des commerçants) que sur le plan de la cause principale (offre excédentaire par rapport à la demande avec comme conséquence un prix bas pour 45% des producteurs).

1.3.1.3. Les autres pertes.

Il a été remarqué au cours de l'enquête d'autres formes non négligeable

des pertes en l'occurrence du vol et ce, tant au niveau, de la production qu'à celui

du commerce de distribution des cossettes de manioc.

(36)

Au stade de la production, des vols ont été déclarés pendant le rouissage et le séchage étant donné les distances qui séparent les villages des rivières et des aires de séchage^

A l'étape de la distribution, des prélèvement illégaux des cossettes de manioc se commettent. Ceux-ci ont souvent été opérés par les éléments de l'administration à la fois urbaine et/ou rurale ainsi que par les agents de l'ordre.

1.3.2. La formation des prix des cossettes de manioc.

1.3.2.1. Les types de prix.

S'il n'est pas si facile de saisir le mécanisme de formation de prix dans les pays industrialisés, il apparaît encore fastidieux de le définir dans le contexte des économies en développement où un certain nombre des paramètres économiques, sociologiques, psychologiques et, politiques évidents pourtant se révèlent être difficilement identifiables et maîtrisables.

11 est important de rappeler que depuis 1982, les prix des denrées agricoles, en l'occurrence des cossettes de manioc ne sont plus fixés par les pouvoirs publics. Les prix agricoles sont libéralisés et se forment par le jeu du marché.

Au cours de la pré-enquête, il a été remarqué que les prix des cossettes de manioc se constituaient par un mécanisme de négociation ou de marchandage au cours duquel trois types de prix ont été définis dans chaque marché.

1 Pour être épargné de ce type des pertes certaines entités rurales de production

des cossettes de manioc réalisent des installations de rouissage et de séchage

au sein des habitations.

(37)

Il s'agit : - du prix initial du vendeur - du prix souhaité par l'acheteur

- du prix convenu ou final entre vendeur et acheteur.

Le prix initial est le prix formulé par le vendeur des cossettes de manioc.

C'est le prix qu'il pense pouvoir récompenser ses efforts face aux charges et facteurs de production engagés. Le prix souhaité par l'acheteur est le prix auquel il souhaiterait disposer des cossettes de manioc alors que le prix convenu ou final est le prix de réalisation effective de l'échange entre les deux partenaires.

Les bases de négociation des prix des cossettes sont constituées de plusieurs variables dont le niveau de connaissance du marché et de ses besoins, la qualité des cossettes, la capacité de l'offre, l'information sur les prix des cossettes à Kinshasa et d'autres marchés, le circuit de distribution auquel appartient l'interlo­

cuteur, les motivations d'achat ou de vente, les comportements des opérateurs au cours du marchandage.

De manière générale, le prix convenu se rapproche plus du prix formulé par l'opérateur ayant un atout ou un pouvoir de négociation plus confortable.

En matière de règlement des échanges des cossettes de manioc, 83% des producteurs sont réglés cash et 17% autres par voie de crédit. Au niveau des commerçants : 73% d'entre eux sont payés uniquement cash, 10% uniquement par crédit et 37% autres à la fois cash et crédit (Tableau X.7)

1.3.2.2. Le prix à la production.

Du point de vue rationalité économique, la formation du prix des

cossettes de manioc devait tenir compte du coût de production des cultivateurs de

manioc qui sont également producteurs des cossettes de manioc. Malheureusement

la réalité du marché est tout autre.

(38)

Le prix à la production des cossettes de manioc est constitué des coûts de la culture du manioc et de la transformation de la racine tubérisée de manioc en cossette augmenté de la rémunération du producteur et des facteurs de produc- tion\

a) Le coût de production des cossettes de manioc.

Il est à signaler que dans le cas du paysan du Bas-Zaïre, celui-ci est à la fois cultivateur du Manioc et transformateur de la racine tubérisée en cossette de manioc. Le coût de production des cossettes de manioc est entrevu par des coûts de la main-d'oeuvre dévolue à la culture et au traitement traditionnels du manioc suivant des normes de main-d'oeuvre requises aux spéculations agricoles. L'esti- mation de ces coûts avoisine les 232 hommes/jours par hectare de manioc .

99 hommes/jours par hectare :de la préparation du sol à la récolte des tubercules.

133 hommes/jours par hectare : traitement après récolte (transport, écorcage, rouissage et séchage.)

232 hommes/jours par hectare.

Sur base des variétés locales, le cultivateur de manioc du Bas-Zaïre produit en moyenne 7 tonnes de tubercules de manioc qui fournissent après traitement 2,33 tonnes de cossettes de manioc.

1 Georges BUBLOT, "Economie de la Production Agricole" et E. TOLLENS,

"Théorie de la Production", Cours suivi en 1ère épreuve d'ingénieur Agronome, Année académique 1974-1975 (FA YANGOMBI- ZAÏRE).

2 JAMES H COCK, "Cassana New Potentials..." p.32 et INEAC, "Normes de

Main-d'Oeuvre...", cité dans "La Production et la Commercialisation des

Cossettes de Manioc au Zaïre".

(39)

Le taux de conversion de la racine tubérisée à la cossette à l'hectare est de 1 à l/3\

7 tonnes de tubercule donnent 2,33 tonnes de cossette par ha.

2.333 kgs de cossettes font plus ou moins 47 sacs de cossettes .

En considérant le salaire mensuel le plus bas dans le secteur non agricole tel que celui de l'ouvrier non qualifié, fixé à 2331 zaïres en 1986 il peut être approché en termes monétaires ce que coûte la production d'un sac de cossettes de manioc

2.331 zaïres par mois = 8 zaïres/jour

Coût de production d'un hectare de cossettes de manioc.

78 zaïres x 232 = 18.096 zaïres

Coût de production d'un sac de cossettes de manioc (une perte de coûts en l'occurrence la rémunération du travail).

18.096 zaïres : 47 = 385 zaïres.

Sans devoir rémunérer les autres éléments du coût complet de production (emballage, rémunération du producteur et des facteurs de production, intérêt des

1 René VANDEPUT, "Les Principales Cultures en Afrique Tropicale" et P.

SILVESTRE et M. ARRANDEAU, "Le Manioc" et "Memento de l'Agronome", édition 1984.

2 Le poids moyen d'un sac de cossettes de manioc oscille aux alentours de 50 Kgs.

3 Joseph HOUYEUX et al, "Budgets des Ménages à Kinshasa 1986", p.35.

(40)

prêts ou du crédit etc...) on arrive à un constat qu'en vendant le sac des cossettes de manioc à 425 zaïres le producteur réalise une perte.

b) Le prix des cossettes au marché primaire (à la production)

C'est le marché où le paysan-producteur ou mieux la paysanne prodi^^ice des cossettes de manioc est en contact avec le tout premier acheteur, qui souvent est un commerçant en provenance de la ville, qui vient acheter pour la revente auprès d'autres commerçants.

Le producteur qui souvent a moins d'un sac sinon au mieux un maximum d'un sac, entre en négociation avec le commerçant acheteur dont les achats moyens en cossettes de manioc par participation au marché est d'environ six sacs, ceci voudrait dire que la capacité d'achat d'un commerçant au marché de la production équivaut à l'offre d'au moins six producteurs pris séparément.

Alors que le prix initial avancé par le producteur des cossettes de manioc oscille entre 400 et 650 zaïres le sac, celui du commerçant-acheteur varie de 300 à 450 zaïres avec un minimum de 100 zaïres plus bas que la dispersion de prix établie au niveau du producteur. Les maxima de deux éventails de prix se distancent eux de 200 zaïres soit deux fois plus bas que le minima et ce par rapport au producteur.

Ceci revient à dire tout simplement que le prix minimum avancé par le producteur des cossettes de manioc correspond au prix maximum que va se fixer le commerçant- acheteur.

L'examen du prix convenu moyen auquel les deux parties arrivent à

effectuer les échanges soit 425 zaïres le sac, montre bien que ce prix est plus

rapproché du prix moyen souhaité par les commerçants (409 zaïres) que le prix

moyen initialement proposé par les producteurs (475 zaïres).

(41)

Le marché secondaire est un marché où les partenaires de l'échange sont des commerçants pour l'essentiel. 11 y a modification des fonctions exercées ou à exercer. D'une part, le commerçant ayant participé au marché primaire comme acheteur, exerce dans ce marché, plutôt la fonction de vendeur et d'autre part, son interlocuteur agissant en acheteur, deviendra vendeur au prochain marché où seront acheminées les cossettes de manioc.

1.3.2.3. Le prix des cossettes au marché secondaire.

L'acheteur qui tentera de raccourcir son éventail de prix n'obtiendra nullement gain de cause, suite au nombre d'activités ou d'opérations de distribution prises en charge par le vendeur (achat cash, triage, conditionnement, emballage, transport, manutention, stockage etc...)

La dispersion étroite et confortable des prix initiaux moyens des vendeurs est dictée par la recherche d'un minimum permettant la couverture des charges valorisée à 662 zaïres par sac.

prix d'achat:

emballage : manutention :

transport:

stockage :

425 zaïres 32 zaïres.

20 zaïres (un chargement au départ de marchés pri­

maires et un déchargment à l'arrivée aux marchés secon­

daires) 155 zaïres

30 zaïres

662 zaïres le sac

Le prix convenu moyen porte avantage au commerçant-vendeur qu'à

l'acheteur étant donné que le prix moyen initialement avancé de 95 zaïres par le

premier s'écarte très peu du prix final moyen égal à 888 zaïres le sac des cossettes

de manioc.

(42)

En outre entre autres de l'argument du prix de revient élevé dû à des fonctions et des risques pris dans l'acheminement des cossettes de manioc au niveau de ce marché, le commerçant-vendeur parvient à conclure l'échange en concédant la marchandise au commerçant-acheteur (détaillant) ) à crédit.

1.3.2.4. Le prix des cossettes au marché tertiaire (de détail).

C'est le marché final ou de détail où l'acheteur prend possession des cossettes de manioc pour sa propre consommation et celle de son ménage. Dans ce marché, la vente se fait couramment par des unités de cossettes de manioc fractionnées en bassin et principalement en tas. 11 arrive aussi que la vente se réalise sur base de sac.

La négociation autour des cossettes de manioc fractionnées en tas ne s'opère pas en termes de prix par tas, mais plutôt dans le sens de la quantité et de la qualité des cossettes constituant le tas. Ainsi, le consommateur-acheteur parvient parfois à modifier la composition du tas des cossettes de manioc. La vente d'un sac de cossettes de manioc par unités fractionnées en tas rapporte au détaillant entre 960 à 1.300 Zaïres.

Cependant, la vente des cossettes en sac au niveau de détail s'effectue

par voie de marchandage entre les parties intéressées. De nombreux détaillants en

cossettes de manioc pensent que l'important pour eux est d'avoir un montant d'au

moins 100 zaïres par sac au-dessus de son prix de revient, dans la mesure où, ce type

de vente les libère des soucis et des frais de fractionnement, de manutention, de

stockage, et des invendus d'une journée de marché.

(43)

La transparence des données et des renseignements relatifs à un marché d'un produit déterminé, contribue à influencer le comportement et les attitudes des intervenants, à favoriser le rapport d'échange existant entre partenaires et à réduire les risques et les incertitudes du marché.

Le marché des cossettes de manioc est caractérisé par le manque d'infor­

mations économiques et commerciales pertinentes celles que où, quand, à qui et comment se réalisent les échanges. Les données sur les quantités et les qualités offertes ? Le volume échangé, le surplus et le stock ? Tel est le constat enregistré auprès de plus de 80% des opérateurs en cossettes de manioc.

Les fonctions publiques^ qui normalement devaient jouer ce rôle, ne se sont guerre préoccupées de la mise en oeuvre, de la diffusion et de la circulation de l'information sur les marchés agricoles.

Si 61% des producteurs des cossettes de manioc sont informés sur les prix pratiqués dans les marchés qu'ils fréquentent; 21% seulement sont du courant des prix en vigueur dans les marchés environnant les plus immédiats. Les principales sources d'informations des agriculteurs sont en ordre croissant :

- le voisin qui revient du marché (47%) - le commerçant du village (33%)

- le commerçant itinérant (15%). On peut noter que la mass-média, en l'occurrence, la radio n'est pas utilisée comme moyen de communication d'avec les agriculteurs.

1.3.3. L'information et la communication sur les marches des cossettes de manioc.

1 En matière des prix agricoles, l'information peut être prise en charge par les

Départements de l'Economie Nationale et de l'Industrie, de l'Agriculture, du

Développement Rural et de l'Information, Presse et Propagande du Conseil

Exécutif.

(44)

La majorité des commerçants, près de 85% sont avisés du prix qui se pratiquent dans les marchés auxquels ils participent et ce grâce à la concurrence (50%) et à d'autres sources telles que l'évolution générale des prix, l'information reçue des partenaires en amont et en aval, le prestataire de service ainsi que les agents des administrations de zone, de collectivité et de marché. En ce qui concer­

ne les prix des cossettes de manioc dans les marchés environnants, 63% des commerçants en sont informés. Si ces commerçants ne se rendent pas à ces marchés parce qu'ils trouvent que les prix qui s'y pratiquent ne leur sont pas favorables.

Ainsi, il peut être avancé que l'information sur le marché des cossettes de manioc est insuffisante et incomplète, tant pour le commerçant que pour le producteur, mais néanmoins, elle n'est pas pour autant identique, pour chacun d'entre eux. Ce manque d'information est plus important du côté du producteur. Cette faiblesse nuit au potentiel de négociation du producteur et lui enlève tout pouvoir de s'imposer sur le prix des cossettes de manioc vis-à-vis du commerçant.

1.3.4. L'homogénéité des cossettes de manioc sur le marché.

Les cossettes de manioc qu'on retrouve sur les marchés ruraux ne sont guerre homogènes au point de vue dimensions, blancheur, taux d'humidité, caracté­

ristiques organo-leptiques et d'autres. Ceci peut trouver en partie une explication de la technologie traditionnelle de production des cossettes de manioc au sein de la communauté rurale.

Ainsi, même si les opérations essentielles de production des cossettes de

manioc sont toutes présentes lors de la transformation des tubercules fraîches en

cossettes de manioc, la séquence de ces opérations, la durée de séchage et du

rouissage, la qualité des eaux de rouissage, le temps de maturation de diverses

variétés locales de manioc cultivé peut varier d'un producteur à un autre et d'une

communauté rurale à une autre.

(45)

Néanmoins, au cours des opérations de conditionnement et d'emballage en sac, les commerçants essaient de trier et de mettre ensemble, sur base des normes, cossettes sèches et blanches, les cossettes de manioc achetées auprès de différents producteurs.

1.3.5. Le marché des cossettes de manioc

Le circuit de distribution des cossettes de manioc qui va du producteur rural au consonunateur urbain est un marché constitué d'une multitude d'intermédiai­

res, notamment des prestataires de services.

Le nombre de manipulations ou d'interventions entre le producteur et le consommateur - qui font que les cossettes de manioc produites dans le Bas-Zaïre sont consonunées à Kinshasa - sont prises en charge par au moins six types d'intermédiaires différents. 11 s'agit notamment des interventions effectuées par :

1. Le producteur.

2. Le conunerçant-acheteur auprès du producteur.

3. Le commerçant-camionneur qui affrète le véhicule transportant les cossettes de manioc.

4. Le propriétaire du véhicule qui fait louer son camion au commerçant- camionneur.

5. Le manutentionnaire, il s'agit des porteurs professionnels qui exercent leur métier sur les marchés des cossettes de manioc. On les retrouve presque dans tous les marchés

6. l'entrepositaire, au niveau du stockage des cossettes de manioc (marché gros ou demi gros et parfois de détail).

7. le détaillant.

8. le consommateur final.

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