Math´ematiques 3 TD 3 CUPGE 2`eme ann´ee - automne 2020
TD 3 – S´ eries num´ eriques
Premiers exemples
Exercice 1. Divergence et sous-suites des sommes partielles.
On consid`ere les s´eries de terme g´en´eral un= (−1)n√
n, vn =√ n−√
n+ 1 etwn=√
2n−√ 2n+ 1 dont on note respectivement Un,Vn etWn les sommes partielles.
1. Montrer que Wn=U2n+1. 2. Montrer que la s´erieP
un diverge grossi`erement.
3. Montrer que la s´erieP
vn diverge, mais pas grossi`erement.
4. Montrer que la s´erie P
wn diverge, mais pas grossi`erement. On pourra montrer que pour tout >0,√
1 +61 +.
Exercice 2. Une autre s´erie divergente.
On consid`ere la s´erie de terme g´en´eralun= nlog1
2n pourn>2, dont on noteSnles sommes partielles.
1. Montrer que pour tout n>2,S2n+1−S2n > 2(n+1)1 . 2. En utilisant le fait que la s´erie harmoniqueP1
n diverge, conclure que la s´erieP 1
nlog2n diverge.
Exercice 3. Deux s´eries proches.
Pour n∈N, on pose un= (−1)3n+1n et vn= (6n+1)(6n+4)3 . 1. Montrer que la s´erieP
un converge.
2. Montrer que pour tout n∈N,u2n+u2n+1 =vn. 3. Montrer que P
vn converge, et que queP+∞
n=0un=P∞ n=0vn. Exercice 4. ´Equivalents et s´eries altern´ees.
On consid`ere les s´eries de termes g´en´eraux respectifsun= √1n etvn= √1n+(−1)nn, o`un>1. Montrer queun∼vn[n→+∞], mais que
+∞
X
n=1
(−1)nun converge tandis que
+∞
X
n=1
(−1)nvn diverge.
Convergence absolue, ´equivalents, s´eries de Bertrand
Exercice 5. Entrainement intensif.
Etudier la nature des s´´ eries dont voici le terme g´en´eral.
1. nln1n 2. 1+lnn2n
3. 32nn−11+5
4. n+lnn2+1n
5. e−
√n
6. n2sin21n
7. (12 +n1)n 8. (n!)(3n)!3 9.
3n 4n−1
2n+1
10. (n+1)n!+14 11. 1+···+(n−1)!
n!
12. 1+···+(n−2)!
n!
13. n
1 1+n2−1
14. n·nn1 15. 1−cos n1 16. (lnn)nlnnn
17. n2e−
√n
Exercice 6. Entrainement intensif param´etr´e.
Etudier la nature des s´´ eries de terme g´en´eral suivant en fonctions du param`etreα >0.
Universit´e Paris Diderot 1 UFR de math´ematiques
Math´ematiques 3 TD 3 CUPGE 2`eme ann´ee - automne 2020 1. n2−α 1−cos 1n
2. nln(α)
3. (1+n)1 α ln cos n1 4. n! αnn
5. αn+lnn2 6. (−α)lnnn Solution de l’exercice 6.
1. On a 1−cos(n1)∼ 2n12[n→+∞] et donc le terme g´en´eral ´equivaut `a 12n−α. C’est une s´erie de Riemann qui converge ssiα >1.
2. Converge ssi ln(α)>1, c’est-`a-direα > e.
3. Pour tout n>1 on a ln(cos(1
n)) = ln(1− 1
2n2 +o( 1
n2)) =− 1
2n2 +o( 1 n2) donc ln(cos(n1))∼ 1
2n2 et d’autre part (1 +n)α/nα →1 [n→+∞] donc (n+ 1)α ∼nα et donc notre terme g´en´eral est ´equivalent `a 2nα+21 , donc la s´erie converge ssiα+ 2>1, ce qui ´equivaut
`
aα >−1.
4. On a
un+1/un= (n+ 1)α n
n+ 1 n
1
n+ 1 =α 1 1 +1nn
Or ln((1 + 1/n)n) = nln(1 + n1) ∼ 1 donc un+1/un → αe. Ainsi si α < e, la s´erie converge d’apr`es le crit`ere de d’Alembert, siα > eelle diverge. Siα=e, on a besoin d’un ´equivalent de n!, qui est n!∼√
2πnnenn. Alorsun∼√
2πn6→0, en particulier la s´erie diverge grossi`erement.
On pourrait aussi s’en sortir avec l’in´egalit´e n!> nen
, qui se montre ainsi.
nn n! =
n
Y
k=1
n k
=
n
Y
k=1 n−1
Y
i=k
i+ 1 i ,
la deuxi`eme ´egalit´e s’obtenant par produit t´elescopique. Maintenant, pour tout i > 1 on a
i+1 i = 1+
1 i
i . Or pour tout x ∈ R, on a ex > 1 +x, en particulier pour tout i > 1 on a e1i >1 +1i. Ainsi, nn
n! 6
n
Y
k=1 n−1
Y
i=k
e1i, et donc en ´echangeant les deux produits nn
n! 6
n−1
Y
i=1 i
Y
k=1
e1i =
n−1
Y
i=1
ei/i =en−1
On conclut que en−1nn 6n!, ce qui permet de montrer que si α =e, alors un>e−(n−1)en =e, en particulierun ne tend pas vers z´ero, donc la s´erie diverge grossi`erement.
5. On a pour tout n> 1, ln(n) 6n, ainsi comme α >0 on a par croissance de x 7→αx surR+ que pour toutn∈N,
αn2 6un6αn Commeαn/2 =√
αn, on voit que la s´erie converge ssi α <1.
6. On a |un|= αlnnn qui tend vers z´ero seulement si α 61, et alors un= (−1)nvn avec vn= lnnαn d´ecroissante `a termes positifs, donc par le crit`ere des s´eries altern´eesP
un converge alors. En conclusion, siα61 on a convergence, siα >1 on a divergence grossi`ere.
Exercice 7. Un autre exemple de convergence sans convergence absolue.
Montrer que la s´erie X
n>1
sin
nπ+ 1
√n+ 1 n2
est convergente, mais pas absolument convergente.
Universit´e Paris Diderot 2 UFR de math´ematiques
Math´ematiques 3 TD 3 CUPGE 2`eme ann´ee - automne 2020 Exercice 8. Permutation des termes d’une s´erie non absolument convergente.
Soient un= (−1)nn etσ :N∗ →N∗ d´efinie par : pour tout p∈N∗,
σ(3p) = 4p; σ(3p−1) = 4p−2; σ(3p−2) = 2p−1.
1. Montrer que σ est une bijection.
2. Comparer
+∞
X
n=1
un et
+∞
X
n=1
uσ(n).
Un th´eor`eme de Riemann montre la chose suivante : si P
an est une s´erie r´eelle convergente mais pas absolument convergente, alors pour toutl∈R, il existe une permutation σ deN∗ telle queP
aσ(n) converge vers l.
Exercice 9. Autour des s´eries de Riemann.
Soit α un nombre r´eel. Pour tout entiern>1, on pose un= 1
nα, vn= 1
nα − 1
(n+ 1)α etwn= 1
nα − 2
(n+ 1)α + 1 (n+ 2)α. 1. Pour quelles valeurs de α la suite (un) est-elle convergente ?
2. Pour quelles valeurs deαla s´erie de terme g´en´eralvnest-elle convergente ? Dans ce cas, calculer sa somme.
3. Pour quelles valeurs deαla s´erie de terme g´en´eralwnest-elle convergente ? Dans ce cas, calculer sa somme.
Solution de l’exercice 9.
1. La suite (un)n>1 est convergente ssiα >0 ; si α = 0 elle tend vers 1 et siα > 0 elle tend vers 0.
2. La s´erie de terme g´en´eral vn est une s´erie t´elescopique avec vn = un−un+1. Elle est donc convergente ssi (un) converge, et la somme vaut alorsu1−limun, donc 0 si α= 0, et 1 sinon.
3. On remarque quewn=vn−vn+1, on a donc encore une s´erie t´elescopique qui converge ssi (vn) converge. Pourα= 0 on avn= 0 doncP
wn converge et la somme vaut 0. Sinon, vn= 1
nα 1− 1 (1 +n1)α
!
= 1
nα 1− 1
1 +αn+o 1n
!
= 1 nα
1−1 +α n +o
1 n
∼ α n1+α
et doncvn converge ssiα>−1. Si α=−1,vn=n−2(n+ 1) +n+ 2 = 0, la somme vaut donc aussi z´ero, si α >−1 alors on a quevn→0 et donc la somme vautv1 = 1−2−α.
Exercice 10. Sondage.
Soit (un)n∈N une suite de nombres r´eels. Les assertions suivantes sont-elles vraies ? On justifiera les r´eponses.
1. Si pour tout n∈N,un>0 et la suite (un) d´ecroit vers 0, alors la s´erie P
un converge.
2. Si pour tout n∈N,un>0 et la s´erie P
un converge, alors (un) est d´ecroissante `a partir d’un certain rang.
3. Si pour tout n∈N,un>0 et si la s´erie P
un converge, alors P√
un converge.
Universit´e Paris Diderot 3 UFR de math´ematiques
Math´ematiques 3 TD 3 CUPGE 2`eme ann´ee - automne 2020 4. Si pour tout n∈N,un>0 et si la s´erie P
un converge, alors P
u2n converge.
5. Si lim
n→+∞(−1)nnun= 1, alors P
un converge.
6. Si lim
n→+∞(−1)nn2un= 1, alors P
un converge.
Exercice 11. Fonction myst`ere.
Soit f une fonction de classeC2 sur [−1,1] telle que f(0) = 0 et f0(0) =f00(0) = 1. ´Etudier les s´eries de terme g´en´eral suivant :
1. f 1
n
; 2. f
1 n2
; 3. f
(−1)n n
; 4. f
(−1)n
√n
. Solution de l’exercice 11.Comme la fonction f est de classe C2, le th´eor`eme de Taylor-Young nous donne le DL3(0) def
f(x) =x+x2
2 +o(x2).
1. En particulier f n1
∼ 1n >0, et donc la s´erie P
f(1n) diverge.
2. Etf n12
∼ n12 >0 donc la s´erie P
f(n12) converge (s´erie de Riemann d’exposant 2>1).
3. Attention : comme la s´erie n’est pas `a termes positifs, on ne peut pas raisonner par ´equivalents.
Mais on peut d´ecomposer le probl`eme de la mani`ere suivante : On a le DL2(0) defqui est donn´e parf(x) =x+x22+x2(x) o`u limx→0(x) = 0, doncf(−1)n
n
= (−1)nn+2n12+n12
(−1)n
n
. Or le premier terme correspond `a une s´erie altern´ee, donc convergence, et le deuxi`eme et troisi`eme terme donnent des s´eries absolument convergentes (par le crit`ere de Riemann) donc notre s´erie converge.
4. Ici on d´ecomposer le terme g´en´eral en
(−1)n
√n
+ 2n1 (1 +((−1)√nn)), or le premier terme donne une s´erie convergente car altern´ee, et le deuxi`eme une s´erie non convergente car le son terme g´en´eral ´equivaut `a 2/n > 0 qui correspond `a une s´erie non convergente. Donc la s´erie ne converge pas.
Universit´e Paris Diderot 4 UFR de math´ematiques