Une circulaire de la Société des fabriques de spiraux réunies

L e s C o n s u l a t s s u i s s e s à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t l e j o u r n a l . pa

Treizième Année. — N⁰ 47.

P r i x d u n u m é r o 1 0 c e n t i m e s

Jeudi 16 Juin 1898.

B u r e a u x : R u e d e l a S e r r e , 5 8 .

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Une circulaire de la Société des fabriques de spiraux réunies

Sur la demande, dit-elle, tle plusieurs de ses anciens clients, la Société des fabriques de spiraux réunies vient de lancer une circulaire, dans laquelle elle présente un historique à sa manière, de la crise des spiraux.

Les faits y sont présentés sous deux titres :

Avant le 8 avril 1898. τ Après le 5 avril 1898.

Sous le premier titre, on relate les tractations qui ont eu lieu entre la So- ciété des fabriques de spiraux et le Syn- dicat des fabriques de montres, en fé- vrier et mars 1898. Nous n'avons pas à répondre au nom du Syndicat des fa- briques de m o n t r e s : il le fera, s'il le juge à propos et nos colonnes sont à sa disposition.

Voici la seconde partie de celte cir- culaire :

Après le 5 a v r i l 1898.

Aussitôt après la mise en vigueur de notre tarif du 5 avril 1898, M. F. Huguenin nous demandait, au nom de la Société Intercanto- nnle des Industries du Jura, l'étude d'un pro- jet aux termes duquel la fabrique d'horlogerie prenant la direction de notre Société, le re- tour immédiat au tarif de décembre iSgô aurait été décrété, arec effet rétroactif dès le ô avril iSg8.

11 fut ensuite convenu que le projet, dressé par M. Cherbuliez à Genève, serait soumis en premier lieu au Comité de la Société Inler- cantonale des Industries du Jura, puis, si celui-ci le jugeait possible, aux divers groupes de cette association, accompagné d'une justi- fication financière pour laquelle M. Cherbuliez se tenait prêt à rapporter, pièces et livres en mains.

Contrairement à cette convention, ce projet fut soumis à une assemblée de circonstance et présenté, nous a-t-on dit, d'une façon ten- dancielle. Rejeté sans discussion, nous n'a- vions plus qu'à le retirer. C'était d'ailleurs ce que l'on désirait ainsi que cela résulte d'une lettre de M. Huguenin, lequel écrit à M. Cher- buliez. en date du 20 mai ISOS :

« Les faits nouveaux qui se sont récemment

«produits ont fait envisager au bureau de

«l'Intercantonale que l'examen du projet en

« question n'était pas urgent; il ne lui a donc

«pas été soumis. »

Il résulte donc de là que la combinaison qui permettait un retour immédiat au tarif de décembre 1895, non seulement n'a pas été étudiée, mais n'a pas même été examinée par le Comité au nom duquel M. Huguenin traitait avec nous, et que le seul groupe auquel il a été soumis a refusé d'entrer en discussion à son sujet.

Tous ces faits se passent.de commentaires.

Nous laissons à nos clients le soin de voir eux-mêmes de quel côté a été l'intransigeance, avant comme après le 5 avril 1898.

Nous n'étonnerons sans doute pas nos lecteurs, en leur disant que M. F . Huguenin, pris faussement à partie, n'a pas reçu cette circulaire.

Elle lui a été communiquée par M. G. Girard-Gallet, vice-président de la Société des fabricants d'horlogerie de la Chaux-de-Fonds.

MM. Girard-Gallet et F . Huguenin se sont rendus, mardi matin, chez M. Hu- guenin-Girard, membre de la Société des fabriques de spiraux, où M. Jules Sandoz, dépositaire de la dite société, fut également convoqué.

Les choses ont été rétablies dans leur vérité. La vérité, la voici :

Le 7 avril M. Jules Sandoz, deman- dait, à M. F . Huguenin, de le recevoir le soir m ê m e , accompagné de M. Hu- guenin-Girard, ce qui fut accepté.

Dans cette conférence, M. Hugucnin- Girard déclara que personnellement il n'avait pas été d'accord avec la hausse, qu'à son avis, il y avait lieu de tenter une conciliation et qu'il demandait, au secrétaire de la Chambre cantonale, d'a- voir une entrevue avec la Société des spiraux.

M. F . Huguenin répondit que si il était convoqué à une entrevue, il y assisterait.

La convocation lui fut faite de Neu- chàtel, par téléphone, et la conférence

eut lieu le lendemain, 8 avril. Les 5 chefs des fabriques de la Société des spiraux y assistaient. M. Jules Sandoz, n'y avait pas été convoqué.

M. G. Sandoz, président de la Société des spiraux, fit le récit des circonstances qui avaient provoqué la hausse, en reje-

tant la responsabilité complète sur le syndicat des fabriques de montres. Sa conclusion fut qu'il y avait u n moyen d ' e n t e n t e : le rachat des fabriques de la société par une société d'actionnaires choisis parmi les intéressés à l'horloge- rie. Selon lui, une fois l'opération faite, la société nouvelle demeurait libre de conserver ou non les directeurs actuels des fabriques!

M. F . Huguenin fut sollicité d'être personnellement l'intermédiaire de la Société des fabriques de spiraux p o u r faire étudier cette combinaison, ce à quoi il se refusa, envisageant que la So- ciété intercantonale des industries du Jura, qui représente les intérêts géné- raux de l'horlogerie, était mieux dési- gnée. Après quelques hésitations, la So- ciété des fabriques de spiraux accepta l'Intercantonale, comme intermédiaire éventuel.

Lors de cette conférence, aucune in- dication du prix auquel s'évaluait la so- ciété des spiraux ne fut donnée.

L'exposé qui précède, fait par M. F Huguenin, à MM. Huguenin-Girard et Jules Sandoz, en présence de M. C.

Girard-Gallet a été reconnu exact en tous points.

Par MM. Huguenin-Girard et Jules Sandoz, en ce qui concerne la conférence du y avril à la Chaux-de-Fonds.

Par M. Huguenin-Girard, en ce qui concerne la conférence du 8 avril à Xeuchàtcl.

Il est donc faux, comme le dit la cir- culaire du 11 juin 1898 signée : Société

270

L A F É D É R A T I O N H O R L O G E R E SUISSE

des fabriques de spiraux réunies, Neu- chàtel :

Q u e M. F . Huguenin ait demandé à cette société au n o m de l'Intercantonale, l'étude d'un projet quelconque.

C'est celle société qui a convoqué M. 'F. Huguenin a une conférence, sur la demande de l'un de ses membres, conférence au cours de laquelle le Pré- sident de la Société a mentionné, sans entrer dans les détails, son projet de vente à une société d'actionnaires à créer.

Nous ajouterons :

Le 2 mai 1898, M. Cherbuliez adres- sait à M. F . Huguenin, un projet, non plus de vente des fabriques de la société, mais d'extension de la société par le moyen d'actions offertes au public horloger.

Le 11 mai, une assemblée de fabri- cants d'horlogerie de la Chaux-de-Fonds, de délégués de la Société des horlogers de Genève, de la Société des fabricants d'horlogerie du Locle, du Syndicat des fabricants d'horlogerie du canton de B e r n e et de la Chambre cantonale ber- noise du commerce et de l'industrie, entendait u n r a p p o r t sur l'état de la question de la crise des spiraux et refu- sait, à l'unanimité, d'entrer en discussion sur les propositions d'entente offertes par la Société des fabriques de spiraux.

L'assemblée — qui n'était pas, comme o n le voit, « u n e réunion de circons- tance» comme la désigne la circulaire d e la Société des fabriques de spiraux réunies — décidait, à l'exclusion de toute autre solution, la création d'une fabrique de spiraux et, ouvrait, séance tenante, une souscription d'actions.

Devant cette volonté nettement ex- primée des fabricants d'horlogerie, il n'y avait plus ni urgence ni intérêt à pour- suivre l'étude des projets de la Société des fabriques de spiraux. Cette société le comprenait si bien, qu'elle faisait ré- clamer, par lettre du /<S' mai de M. Cher- buliez, son projet de Société d'action- naires. M. F . Huguenin le retournait à son auteur le 20 mai.

Yoilà les faits sous leur aspect véri- table et dans leur succession vraie. Il sera intéressant de voir si le Président de la Société des fabriques de spiraux, mettra en doute le témoignage de l'un de ses m e m b r e s , M. Huguenin-Girard, et de son principal dépositaire. M. Jules Sandoz.

La tentative de la Société des fabriques de spiraux, ne donnera pas le change et sa circulaire du 11 mai complète la série des fautes lourdes qu'elle a à son actif.

Nous ne supposions pas qu'elle en arriverait à travestir les faits et à cher- cher à faire supporter par d'autres les con- séquences de son intransigeance. Il ne lui reslait plus que celte faute à com- mettre. Elle l'a commise !

Société suisse

des nouvelles fabriques de spiraux

La première assemblée d'actionnaires sera très probablement convoquée pour le mardi 28 juin courant. Les action- naires recevront, du reste, une convoca- tion par lettre chargée.

Samedi, les j o u r n a u x de la région horlogère, publieront u n manifeste des Sociétés de fabricants d'horlogerie qui permettra, aux intéressés, de juger, à leur juste valeur, les offres d'entente de.

la Société des fabriques de spiraux réu- nies.

Les fabricants d'horlogerie sont invités à rester dans l'expectative, jusqu'à ce que l'exposé des Sociétés de fabricants leur ait permis de p r e n d r e une décision en connaissance de cause.

L'horlogerie suisse en Roumanie

(Rapport spécial du consulat général suisse à Bucarest.)

« Il est pau probable que l'horlogerie puisse recouvrer de sitôt l'élan d'il y a quelques an- nées. » Cette opinion, émise dans mon rapport de l'année dernière (Feuille officielle suisse du commerce, n0 ISO du S juillet 1897) a été pleinement corroboré par la marche des af- faires de celte branche qui n*a pas discontinué depuis lors d'être mauvaise sous tous les rap- ports.

La cause principale en réside, sans contre- dit, dans la mauvaise récolte de blé de l'an- née passée eu la Roumanie a vu tomber sa production de froment à 12,884,300 hl. au lieu de 25 millions hl l'année précédente. Ge ré- sultat, d'autant plus désastreux que la quali- té du blé étail pour la plus grande partie bien inférieure à la moyenne, a affecté toutes les branches du commerce d'importation, mais aucune n'en a été affectée plus sensiblement que l'horlogerie: elle quia sa meilleure clien- tèle précisément dans le monde dépendant di- rectement de la réussite de nos récoltes et qui ne s'étaient pas encore relevée de la crise de 1894 qui l'avait si gravement atteinte.

Plongée dans cet étal de faiblesse, la bran- che d'horlogerie attend avec anxiété le résul- tat de la nouvelle récolte de céréales. Son re- lèvement en dépend. Il ne faul cependant pas se faire des illusions à cet égard. D'après l'en- semble des nouvelles arrivant de tous les dé- partements du royaume, il parait d'ores et déjà certain qu'on ne peut s'attendre, quant au blé, à une récolte de premier ordre. Les plus optimistes en conviennent. Cependant, l'état des champs à l'heure qu'il est permet de nourrir encore l'espoir que nous aurons une récolte moyenne.

Si ces espérances se réalisent, le commerce d'horlogerie se relèvera et les fabricants suis- ses pourront reprendre une partie de leurs anciennes relations. Mais jusque là il convient de s'abstenir d'affaires à terme, à moins qu'elles ne soient proposées par des clients qui ont bien réglé leurs comptes, même en temps de stagnation et de crise.

La vente en 1897 n'ayant pas justifié le lé- ger accroissement des importations qui la précédaient en 1896, les stocks de montres sont pour la plupart assez garnis.

En 1896 ont été importés 4423 montres en or, dont 3500 de la Suisse, 500 de l'Allema- gne : 29,300 montres en argent dont 17,000 de la Suisse, 590» de la France, 2760 de l'Au- triche-Hongrie, 2740 de l'Allemagne.

Comparée aux chiffres de l'année précédente, l'importation de l'horlogerie allemande est restée stationnaire tandis que la notre s'est accrue quelque peu.

Exposition de Paris, en 1900

On lit dans le Moniteur de l'horloge- rie et de la bijouterie:

L'Exposition universelle de 1900 ne s'ouvre pas sous des auspices aussi favorables, pour le commerce parisien, que celle de 1889.

Jc lis dans une petite brochure intitulée:

β Correspondance relative à l'Exposition de 188Q » une lettre adressée par le Directeur général de l'exposition au président du groupe syndical des magasins d'horlogerie, bijouterie, joaillerie et orfévrevie et conçue dans ces ter-

mes:

Monsieur le Président,

Monsieur le ministre du commerce et de l'industrie m'a transmis la lettre suivante que vous lui avez adressée au nom de la Chambre syndicale des magasins de détail, de bijoute- rie, horlogerie, joaillerie et orfèvrerie.

Le règlement général de l'exposition de 1889 interdit la vente sur place des objets exposés, par son article 38 ainsi conçu:

a Les objets vendus ne peuvent être enle- vés avant la fin de l'exposition, à moins d'une autorisation spéciale. »

En ce qui me concerne, je tiendrai la main à la stricte exécution de cet article, et je ne donnerai d'autorisation d'enlever les objets vendus, avant la clôture, que dans des cas tout à fait exceptionnels, et pour ainsi dire, de force majeure.

Je tâcherai de faire en sorte que cet article soit rappelé aux exposants dans le libellé de leurs certificats d'admission.

Je vous prie de dire à vos honorables col- -lègues que l'Administration de l'Exposition

ne faillira jamais à son devoir de sauvegarder les intérêts du commerce parisien, auquel l'Exposition de 1889 doit être profitable sous tous les rapports.

Personnellement, j'userai de mes pou- voirs afin d'empêcher les fraudes et le mé- pris de nos règlements.

Agréez, etc.

Le Directeur général, G. BKRfJKR.

Tout le monde sait que les promesses du Directeur général ne purent être tenues, mais on n'en connaît pas la vraie cause.

Le Directeur général lorsqu'il était saisi de plaintes les transmettait aux Comités de clas- ses qui étaient chargés de remédier aux abus signalés et de faire une enquête. Ces commis- sions d'admission véritables organisateurs de la vente, répondirenld'abord qu'on ne vendait pas et, enfin, obligés de convenir du fait, ils égarèrent le débat et se jouèrent de M. Berger en le persuadant que tous les jours des in- dividus étrangers à VExpositiion appor- taient des marchandises qui étaient écou- lées à l'aide des courtiers.

Je trouve cette accusation dans une lettre de M. Berger au président des marchands bi- joutiers et, ce sont les pétitionnaires qui protestent contre les ventes qui, au dire du

Directeur général, en sont les auteurs. Il est étonnant que M. Berger ait pu se laisser prendre à un semblable piège.

Voici un extrait de la lettre adressée par le président de la classe 37, au syndicat des marchands bijoutiers.

« Malgré cela, j'ai le regret de ne pouvoir vous suivre dans la campagne que vous con- duisez avec plus de dévouement que de droits.

Vous me signalez le constat, qu'après plu- sieurs essais infructueux, vous seriez parve-

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LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 271

nus à faire dans la section française pour une

•vente de 25 fr., c'est, pour un fait isolé, un acte fâcheux tout au moins : cela marque un état d'hostilité que je suis forcé de déplorer pour la corporation.

Je dois vous faire remarquer, en ce qui me concerne que, comme président du comité d'installation, je n'ai de compte à rendre qu'à Monsieur le Directeur général d'une part et aux exposants de l'autre. Vous avez écrit à Monsieur le Directeur général pour lui porter vos réclamations, il vous a fait une réponse;

je n'en connais pas les termes: mais il ne m'appartient pas d'intervenir après lui; vous le comprendrez certainement.

Quant au règlement, permettez-moi de vous faire saisir que ce n'est ni une loi, ni un dé- cret, que c'est un contrat entre l'adminis- tration de l'exposition et tes exposants seu- lement, ni point d'autres. C'est au Directeur général de l'exploitation qui seul a qualité pour en poursuivre l'exécution, d'accorder, suivant les termes de l'art. 38, telles autorisa- tions qu'il jugera nécessaires, soit aux étran- gers soit aux nationaux. Il y a là de grandes questions d'intérêt général, d'ordre supérieur sur lesquelles je ne saurais m'élendre ici.

Vous voudrez bien m'excuser si, dans ces conditions, je ne puis m'associer à vos reven- dications qui ne sont pas fondées d'ailleurs ; car quoiqu'il advienne, on ne saurait établir qu'il puisse en résulter un préjudice appré- ciable pour le commerce du détail, non plus que pour la fabrique parisienne.

Agréez, Monsieur le président, l'expression de ma considération la plus distinguée.

Le président de la classe 3 y. » On peut juger par celte lettre du chemin parcouru par les Comités d'admission et d'ins- tallation. Ils parlent en maîtres, l'Exposition est leur fief: le règlement n'existe plus; il est transformé en un contrat entre l'adminis- tration de l'exposition (les comités) et les exposants et point d'autres, — pas même le gouvernement, impuissant à réprimer les abus.

Le Directeur général à qui on reprochait d'avoir admis des exposants qui n'étaient pas fabricants et n'avaient pas fabriqué les objets exposés, répondait que cela regardait les co- mités d'admission et ceux-ci, à leur tour, di- saient que toutes les admissions et non ad- missions proposées par eux avaient été ap- prouvées.

Bien entendu qu'on ne fait pas d'enquête:

on choisit un Comité d'admission et celui-ci décide quelles seront les demandes admises.

Si dans le comité il y a des non fabricants on est sur d'en trouver parmi les futurs exposants et c'est parmi eux que se trouveront ceux qui auront le plus de récompenses ou de décora- tions.

Cela est tout à fait logique. Les comités tranchent toutes les questions et écartent au- tant que possible leurs concurrents: ils ont bien soin de dire qu'ils n'agissent que par or- dre de l'administration supérieure.

C'est l'histoire du curé de Fleuzy, en Picar- die: Sur ses maigres émoluments le bon curé avait économisé de quoi acheter une chèvre que sa domestique menait paitre, chaque jour, le long des routes. Lorsqu'on lui demanda à qui appartenait cette chèvre, elle répondit:

C'est la chèvre de M. le Curé. L'année sui- vante elle disait: Cest notre chèvre, et au bout de 2 ans, elle répétait: Je promène ma chèvre.

Il en a été de même des Comités d'admis- sion. De subalternes, ils ont cherché à se rendre indispensables et comme la Direction générale ne s'est pas douté qu'ils défendaient des intérêts particuliers, elle n'a vu que leur zèle et s'est désintéressée de la partie techni- que dans laquelle elle est compétente, mais pour laquelle elle aurait pu choisir des contrô- leurs compétents.

Aujourd'hui ils interprètent le règlement et sanctionnent sa violation en traitant directe- ment avec des administrations de l'Etat pour la manière dont on pourrait organiser la vente sans léser les intérêts du Trésor. C'est le but avoué mais en réalité c'est pour empêcher les sections étrangères de vendre, comme si c'é- tait possible. Ils passent par dessus la tète des Ministres qui ne sont rien dans l'exposition.

Peut-être se heurteront-ils à un ministre quel- conque qui trouvera qu'ils ont beaucoup em- piété et remettra les choses en ordre, en mo- difiant l'administration supérieure de l'exposi- tion et en faisant voir que l'interprétation du règlement l'intéresse aussi, et qu'il n'appar- tient pas aux Comités de l'interpréter. Il n'y a pas que les intérêts des exposants à sauve- garder; il y en a d'autres tout aussi respecta- bles.

En réalité l'administration supérieure de l'Exposition de 1900 reçoit l'impulsion des Comités au lieu de la donner et elle est réduite

à un rôle purement décoratif. Z.

De ce qui précède, on p e u t conclure que la question de la vente à l'exposition fera encore couler beaucoup d'encre.

Brevets d'invention

Horlogerie et Bijouterie

LISTE DES DESSINS ET MODELES Wéi>ôts

N0 5158. 28 mai 1898, 6'/2 h. p. — Ouvert. — 1 modèle. — Calibre de montre. — Favre, Frères, Cormoret (Suisse). Mandataire : Imer-Schneidcr, E., Genève.

I > ι -ο I ο ι IU a t i o n s

Kr. 568. 1. Mai 1893, 8 Uhr a. — (III. Pé- riode 1898/1903).'— 1 Modell. — Uhr-Ka- liber. — Schlaefli, Ad., Selzach (Schweiz) : registriért deh 2L4MaI 1898.

K" 3242. 8 mai 1896, 8 h. a. — (IP période 1898/1901). — 4 modèles. — Mouvements de montres. — Fabrique d'Ebauches de Sonceboz, Sonceboz (Suisse) ; enregistre- ment du 21 mai 1898.

N°3283. 20 mai 1896, 41A h. p. — (IP pé- riode 1898/1901). — 1 modèle. — Calibre de mouvement pour cylindre. — Schmid.

Rodolphe, Neuchàtel (Suisse). Manda- taires: Hanslin & C", C , Berne; enregis- trement du 18 mai 1898.

I t : i < l i : i l i o n - .

NQ 545. 16 mars 1893. — 7 modèles, bres de montres.

N0 554. 26 mars 1893. — 4 modèles, bres de montres.

K0 3067. 20 mars 1896. — 1 modèle, chets de montres et de podomètres.

Nouvelles diverses

CaIi- CaIi- Cro-

La s i t u a t i o n à Cuba parait bien traitée par M. Davez dans la Fortnigthly Review.

La situation déplorable de l'île revêt, d'après lui, un caractère économique, dû notamment u la dépréciation de la valeur des grands pro- duits des tropiques, tels que le sucre de canne qui a souffert énormément de la concurrence du sucre de betterave, et même le tabac, par suite du développement de sa culture en Asie- Mineure, en Egypte, en Europe et aux Etats- Unis. La cruauté desCubains, quand ils avaient des esclaves, est presque incroyable. Kingsley regardait La Havane, à cause de la morale qui y prévalait, comme l'abomination de l'Ouest. La guerre présente sera encore plus

destructive que tous les autres malheurs qui ont frappé cette île.

L'épuisement complet de tous nos moyens de chauffage dans une période d e 5 0 0 a n s est prédit par Lord Kelvin, d'a- près M. Munro, dans le CasselV Magazine.

Dans 400 ans il n'y aura plus d'oxygène pour respirer.

C'est la végétation qui libère l'oxygène de l'eau et de l'acide carbonique ; c'est en même temps la végétation qui, par son bois et ses feuilles, fournit les matières premières qui deviendront plus tard houillères, tourbes et pétrole, Lord Kervin estime notre réserve actuelle d'oxygène à plus de 1.000 milliards de tonnes et, en con- séquence, notre réserve de chauffage à 340 milliards de tonnes ou à 200.000 tonnes par habitant d'après le recensement actuel du globe.

D'après notre consommation moyenne, cette réserve ne durera que 500 ans et par suite du manque des matières combustibles, on utili- sera, déjà dans 400 ans, l'oxygène de l'atmo- sphère, de sorte que l'air ne servira plus a maintenir la vie humaine.

Pour remédier dans une certaine mesure à cet état de choses, il faut augmenter énormé- ment la végétation, non seulement en préser- vant et en renouvelant les forêts, mais aussi en agissant de môme pour toute autre sorte de plantes agricoles.

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