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Elaboration d'un outil d'évaluation clinique des capacités d'inférences sur la base de la description d'une grande image « Le Quai de Gare »

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Texte intégral

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Master

Reference

Elaboration d'un outil d'évaluation clinique des capacités d'inférences sur la base de la description d'une grande image « Le Quai de Gare »

GENILLOD, Dorothée

Abstract

Cette recherche a permis la création d'un nouvel outil d'évaluation clinique du discours et des capacités d'inférences chez des patients cérébro-lésés sur la base de la description d'une grande image complexe mettant en scène une situation de vie courante et différents personnages. De telles images existent déjà et font généralement partie de batteries d'évaluation de l'aphasie, dont notamment la célèbre image du Cookie Theft, créée par Goodglass et Kaplan en 1972 (issue du Boston Diagnostic Aphasia Examination). Notre image, intitulée le Quai de Gare, dont le contenu est actuel et en couleur, a été validée auprès d'une population contrôle de 100 sujets, divisée en différents groupes d'âges. Dans un premier temps, la validation de l'image a pu être démontrée selon 2 critères à savoir : (1) le degré de familiarité avec l'image et (2) le degré de complexité visuelle de l'image. De plus, afin de nous assurer de la bonne interprétation des inférences représentées sur l'image, nous avons créé un questionnaire de compréhension des inférences. Les résultats ont permis de valider [...]

GENILLOD, Dorothée. Elaboration d'un outil d'évaluation clinique des capacités d'inférences sur la base de la description d'une grande image « Le Quai de Gare ». Master : Univ. Genève, 2008

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:1488

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Formation de logopédie

Mémoire de Maîtrise Universitaire en Logopédie

Elaboration d’un outil d’évaluation clinique des capacités d’inférences sur la base de la description

d’une grande image

« Le Quai de Gare »

Dorothée Genillod

En collaboration avec Aline Ansermet

Mai 2008 Soutenu le 9 juin 2008

Sous la direction de Dr. J. Buttet Sovilla

Membres du jury : Mme M. Overton Venet & Dr. P. Zesiger

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Remerciements

Notre profonde reconnaissance s’adresse à Christelle Fleury qui a su, par ses talents d’artiste, illustrer et donner vie à notre image.

Nous remercions sincèrement Madame Jocelyne Buttet Sovilla qui nous a encouragées et suivies tout au long de ce travail.

Nous tenons également à remercier Christophe Cavin pour son aide précieuse, ses encouragements et ses nombreux conseils.

Finalement, nous remercions chaleureusement nos 100 participants qui ont sympathiquement accepté de se prêter au jeu des descriptions d’images; sans oublier les participants du camp de vacances pour aphasiques à Interlaken, pour leurs remarques averties.

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Table des matières

Remerciements ... 2

1. Résumé ... 5

2. Introduction ... 6

2.1. Cadre théorique ... 7

2.1.1. Le rôle d’une grande image dans l’évaluation neuropsychologique ... 7

2.1.2. Batteries d’évaluation de l’aphasie utilisant une grande image ... 8

2.1.3. Les avantages et les inconvénients des images existantes ... 9

2.1.4. Présentation de l’image du Cookie Theft ... 10

2.1.5. Comparaison entre les images du BDAE et du HDAE-F ... 11

2.2. Processus inférentiels ... 12

2.2.1. Elaboration d’inférences au travers d’une image complexe ... 12

2.2.2. Déficits des processus inférentiels ... 12

2.2.3. Déficits non linguistiques interférant avec les processus inférentiels ... 15

3. Elaboration d’une nouvelle image ... 16

3.1. Buts cliniques et de dépistage ... 16

3.2. Contenu théorique ... 16

3.3. Présentation et description de l’image du Quai de Gare ... 18

4. Hypothèses ... 20

4.1. Hypothèses de validation ... 20

4.2. Hypothèses comparatives ... 21

5. Méthode ... 23

5.1. Participants ... 23

5.2. Matériel et procédure ... 24

6. Méthode d’analyse ... 26

6.1. Validation de l’image du Quai de Gare ... 26

6.1.1. Degré de familiarité ... 26

6.1.2. Degré de complexité visuelle ... 26

6.2. Compréhension des inférences ... 27

6.3. Analyses comparatives entre l’image du Quai de Gare et l’image du Cookie Theft 27 6.3.1. Quadrant du début de narration ... 27

6.3.2. Analyse comparative globale des descriptions entre les deux images ... 28

6.3.3. Analyse quantitative des termes utilisés par toute la population... 29

6.4. Sélection des mots clés en vue de la construction de grilles de cotation ... 30

6.4.1. Construction de grilles de cotation pour l’effectif total ... 30

6.4.2. Construction de grilles par groupe d’âges ... 30

6.5. Analyses qualitatives des différents termes utilisés ... 31

6.5.1. Analyse qualitative des différents termes utilisés par l’effectif total ... 31

6.5.2. Analyse qualitative des différents termes utilisés par groupe d’âges ... 31

6.6. Analyse de l’élaboration des inférences ... 31

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7. Résultats ... 33

Partie A - Validation 7.1. Validation de l’image du Quai de Gare ... 33

7.1.1. Nombre de mots produits et temps de narration... 33

7.1.2. Sélection des termes les plus fréquents pour décrire notre image ... 34

7.1.3. Degré de familiarité ... 35

7.1.4. Degré de complexité visuelle ... 35

7.2. Compréhension et élaboration des inférences ... 36

7.2.1. Les termes interprétatifs ... 36

7.2.2. Les termes « inférentiels » ... 37

7.2.3. L’élaboration des inférences ... 38

7.2.4. Le score au questionnaire de compréhension des inférences ... 38

Partie B - Comparaison 7.3. Analyses comparatives entre l’image du Quai de Gare et l’image du Cookie Theft 40 7.3.1. Analyse du quadrant de début de narration ... 40

7.3.2. Analyse du nombre de mots produits ... 41

7.3.3. Analyse du temps de narration ... 45

7.4. Analyses comparatives de l’élaboration des inférences ... 46

7.4.1. Comparaison entre les termes interprétatifs et les expressions de doutes .. 46

7.4.2. Comparaison de l’élaboration des inférences ... 47

7.4.3. Comparaison des termes « inférentiels » et « littéraux» ………47

7.5. Analyses qualitatives et comparatives des différents thèmes, sous-thèmes et mots . 48 7.5.1. Fréquences des mots principaux utilisés pour les deux images ... 48

7.5.2. Présentation des thèmes et sous-thèmes exprimés pour décrire les deux images ... 49

7.5.3. Analyse des thèmes et des sous-thèmes par image ... 51

7.5.4. Analyse des termes en fonction des thèmes et des sous-thèmes ... 53

8. Discussion et application clinique ... 54

8.1. Validation de l’image du Quai de Gare ... 54

8.2. Comparaison entre l’image du Quai de Gare et l’image du Cookie Theft ... 55

8.3. Limites de l’image du Cookie Theft ... 57

8.4. Richesse lexicale du français ... 58

8.5. Réflexion et propositions futures ... 59

8.6. Description de l’image du Quai de Gare par des patients cérébro-lésés ... 61

8.7. Elaboration des grilles de cotation ... 62

8.8. Feuillet de passation ... 63

9. Conclusion ... 64

10. Références ... 66

N.B. Les annexes sont présentées dans un classeur et sont divisées en deux parties : - Annexe A : Ensemble des tableaux et des figures

- Annexe B : Ensemble des transcriptions

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1. Résumé

Cette recherche a permis la création d’un nouvel outil d’évaluation clinique du discours et des capacités d’inférences chez des patients cérébro-lésés sur la base de la description d’une grande image complexe mettant en scène une situation de vie courante et différents personnages. De telles images existent déjà et font généralement partie de batteries d’évaluation de l’aphasie, dont notamment la célèbre image du Cookie Theft, créée par Goodglass et Kaplan en 1972 (issue du Boston Diagnostic Aphasia Examination). Notre image, intitulée le Quai de Gare, dont le contenu est actuel et en couleur, a été validée auprès d’une population contrôle de 100 sujets, divisée en différents groupes d’âges. Dans un premier temps, la validation de l’image a pu être démontrée selon 2 critères à savoir : (1) le degré de familiarité avec l’image et (2) le degré de complexité visuelle de l’image. De plus, afin de nous assurer de la bonne interprétation des inférences représentées sur l’image, nous avons créé un questionnaire de compréhension des inférences. Les résultats ont permis de valider aisément notre image puisque qu’elle est considérée comme visuellement simple et familière par les participants et que les inférences sont correctement interprétées.

Dans un second temps, nous avons comparé notre image à celle du Cookie Theft, considérée comme l’image de référence dans l’évaluation du discours en neuropsychologie (issue du HDAE- F, adaptation française par Mazaux et Orgogozo, 1981) afin de s’assurer de la validité de notre image et mettre en évidence les améliorations qu’elle propose. Cette analyse comparative nous a permis de montrer que notre image permet (1) une production plus longue en temps et plus importante en nombre de mots, (2) une production plus importante d’inférences et (3) offre une plus grande homogénéité et donc un meilleur consensus au niveau des termes employés pour décrire l’image. Ces différents résultats montrent la pertinence de ce nouvel outil d’évaluation. De plus, l’image du Quai de Gare devrait permettre un dépistage rapide de différents troubles neuropsychologiques.

Pour terminer, nous avons élaboré un feuillet de passation clinique, pour ces deux images. Ce livret est constitué d’un protocole de passation et d’une grille d’analyse regroupant les mots les plus fréquemment utilisés en fonction des groupes d’âges.

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2. Introduction

L’objectif premier de ce mémoire est d’élaborer un nouvel outil d’évaluation clinique des capacités d’inférences chez des patients cérébro-lésés, sur la base de la description d’une grande image (Myers, 2001, 2005). Une image est un outil intéressant comportant de nombreux avantages dans l’évaluation clinique : c’est un instrument facile à utiliser, peu coûteux et qui permet de mettre en évidence rapidement divers niveaux de difficultés. Une image offre une première appréciation des difficultés rencontrées par le patient, orientant la suite du bilan de manière plus fine avec des épreuves adéquates. Un tel outil permet donc d’explorer rapidement et globalement les troubles neuropsychologiques et langagiers du patient, sous forme d’un dépistage clinique.

Une telle image a été créée en 1972 par Goodglass et Kaplan. Il s’agit de l’image du Cookie Theft (CT). Bien que cette image de référence en aphasiologie soit utilisée mondialement et adaptée dans différentes langues, elle présente un certain nombre de défauts dont notamment un contenu jugé aujourd’hui, par certaines personnes, comme « sexiste et vieillot ».

Nous avons donc élaboré un nouvel outil, l’image du Quai de Gare, (QG) plus actuel, que nous avons validé selon différents critères auprès d’une population contrôle regroupant 100 sujets. La validation de notre image comporte deux étapes : dans un premier temps nous avons validé notre image selon 2 critères habituellement reconnus (Snodgrass et Vanderwart, 1980) : (1) le degré de familiarité et (2) le degré de complexité visuelle. Nous nous sommes également assurées de la bonne compréhension des inférences visuelles (à l’aide d’une grille de questions). Dans un second temps, nous avons comparé l’image du Quai de Gare à une image de référence, l’image du Cookie Theft, utilisée en neuropsychologie afin de montrer les améliorations et les atouts de notre nouvel outil. Ces comparaisons portent principalement sur le nombre de mots produits pour décrire les deux images, l’élaboration des inférences visuelles présentes sur les images et le caractère consensuel et homogène de ces images.

Cette recherche est constituée de deux travaux qui se complètent. Le premier travail (ce mémoire-ci) permet une comparaison entre notre nouvelle image et l’image utilisée traditionnellement dans l’évaluation du discours en neuropsychologie. Cette comparaison a pour but de valider notre image par rapport à une image de référence couramment utilisée en neuropsychologie. Le deuxième travail (celui d’Aline Ansermet) s’oriente vers une analyse des différences de production, concernant notre image, entre les adultes jeunes et les adultes âgés. Ces deux travaux, réalisés en parallèle, se recoupent très largement et ne peuvent être envisagés de façon indépendante. De ce fait, le dossier d’annexes1 est commun pour ces deux mémoires.

1Les annexes sont présentées dans un classeur et sont divisées en deux parties. Annexe A : Ensemble des tableaux et des figures. Annexe B : Ensemble des transcriptions.

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2.1. Cadre théorique

2.1.1. Le rôle d’une grande image dans l’évaluation neuropsychologique

La description d’une image (souvent dessinée aux traits et en noir et blanc) par des patients atteints dans leurs capacités langagières ou communicatives est un outil clinique pertinent pour évaluer les différentes difficultés rencontrées chez ces patients. Elle permet également d’observer les déficits présents au sein de différentes populations de patients. Une production orale basée sur un support visuel, ne faisant pas appel au langage écrit, permet d’analyser le discours aussi bien de très jeunes enfants ne sachant pas lire, que de patients cérébro-lésés présentant des troubles phasiques et neuropsychologiques ainsi que des patients atteints de démence. Il est cependant évident que l’objectif varie selon l’étiologie des difficultés présentes chez les sujets. De plus, une image est un outil facile à utiliser, permettant une évaluation rapide et peu coûteuse.

Une grande image est une situation de langage semi-induite permettant d’évaluer les capacités linguistiques du patient au cours d’une narration cadrée, présentant un référentiel commun entre le patient et l’examinateur. La description d’une image se différencie d’une situation de langage spontané où seul le patient connaît le sujet et peut développer un récit « libre ». La description d’une image présente l’avantage de permettre une production induite ne faisait pas appel à la mémoire à long terme et permet d’identifier des éléments précis déficients. Cependant, l’épreuve de description d’image est une situation contraignante pour les patients présentant des difficultés phasiques. En effet, le récit est cadré et fortement induit par les différents éléments visuels présents sur l’image. Le patient n’a donc plus le choix du lexique, il doit « mettre en mots » ce qu’il voit.

Une grande image a l’avantage d’offrir des descriptions relativement constantes et prédictives de façon à pouvoir comparer les narrations entre les individus (Yorkston et Buekelman, 1977). Cette épreuve du discours narratif oral, d’un point de vue purement langagier, permet de mettre en évidence principalement des difficultés d’accès lexical comme le manque du mot ou des paraphasies sémantiques ainsi que différents types de déviations (phonémiques, phonétiques) et la présence de jargon. Une description d’image donne aussi un aperçu sur les capacités syntaxiques (présence d’agrammatisme, dyssyntaxie) et discursives du patient. Elle permet donc de mettre rapidement en évidence les différents niveaux linguistiques atteints chez le patient. L’analyse de la production langagière semi-induite permet au clinicien d’orienter le suivi de l’évaluation par des épreuves plus adéquates, selon les difficultés du patient.

La description produite par le patient montre également sa capacité à établir une macrostructure (Myers, 2001) et à élaborer des inférences grâce à l’intégration des éléments pertinents. L’analyse de la production orale éclaire le clinicien sur la capacité du patient à sélectionner l’information pertinente, sa capacité à faire des liens entre les différents éléments, le caractère informatif et la

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cohérence de son discours. La production orale, induite par l’image, permet d’évaluer les facteurs suprasegmentaux tels que la prosodie ou le débit de parole. La description d’une image montre également la capacité de l’individu à reconnaître et interpréter des expressions faciales exprimées par les personnages de l’image et permet d’évaluer le rapport au réel ou la conscience et la connaissance des conventions sociales.

La construction de l’image en différents quadrants permet d’observer les capacités attentionnelles du patient, de détecter une éventuelle héminégligence visuelle (la méconnaissance ou l’ignorance d’une moitié de l’espace visuel) ou encore une simultanognosie (déficit de l’attention spatiale touchant l’attention divisée; la personne atteinte a une perception morcelée des scènes visuelles car elle est incapable de porter son attention sur plusieurs stimuli visuels en même temps).

2.1.2. Batteries d’évaluation de l’aphasie utilisant une grande image

A l’origine, la description d’une grande image a été cliniquement conçue pour mettre en évidence certaines difficultés rencontrées à différents niveaux langagiers (niveaux lexical, syntaxique et discursif) chez des patients présentant des lésions gauches et souffrant d’aphasie. Ce n’est que dans un deuxième temps que les spécialistes se sont rendus compte de l’importance d’une telle image dans l’évaluation clinique neuropsychologique de manière plus générale.

L’épreuve de narration orale ou écrite à l’aide d’une image complexe fait généralement partie d’une batterie évaluant les différents aspects du langage. Par exemple, le Boston Diagnostic Aphasia Examination2 réalisé par Goodglass et Kaplan (1972) est considéré comme l’un des tests d’aphasie le plus utilisé. Il y a aussi le Protocole Montréal-Toulouse d'examen linguistique de l'aphasie3 (1992) ou encore le test pour l’examen de l’aphasie4 (révisé en 1989).

2 Goodglass, H., & Kaplan, E. (1972). The Boston Diagnostic Aphasia Examination. Philadelphia: Lea and Febiger.

Cette batterie d’évaluation a été révisée à trois reprises jusqu’à présent (BDAE-3). Goodlglass, H., Kaplan, E., & B.

Barresi (2001). The assessment of Aphasia and related disorders (third Edition). Philadelphia, PA : Lippinicott Williams & Wilkins..

3 Nespoulous, J.L., Lecours, A.R., Lafond, D., Lemay, A., Puel, M., Joanette, Y., & al. Protocole Montréal-Toulouse d'examen linguistique de l'aphasie. MT 86 Module Standard Initial: M1 b. (2nd ed). Revised by Béland, R., & Giroux, F. Isbergues: L'ortho-étion; 1992.

4 Le test pour l’examen de l’aphasie (APHA-R) a été développé par Ducarne de Ribeaucourt, B. (révisé en1989).

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2.1.3. Les avantages et les inconvénients des images existantes

L’analyse des images existantes nous permet d’identifier les éléments qui doivent impérativement se trouver sur une grande image ainsi que les éléments à améliorer.

Ces images présentent l’avantage d’illustrer différentes situations de la vie courante ou des situations connues de tous. Ces situations sont globalement facilement identifiables et permettent l’élaboration d’une narration semi-induite. Cependant, nous relevons un certain nombre d’inconvénients pouvant interférer avec les capacités des patients et dès lors biaiser les résultats.

Tout d’abord, les images issues du test APHA-R sont trop chargées (voir annexe 1). Il est tout à fait possible de situer le lieu d’action de manière globale. Cependant, la surcharge d’éléments (pour les images du carrefour et du potager) empêche de sélectionner ce qui est pertinent et requiert une analyse visuelle fine, coûteuse au niveau attentionnel pour des patients cérébro-lésés.

De plus, nous remarquons peu d’éléments visuels inférentiels représentés sur ces images.

Ensuite, l’image du Hold–up, issu du Montréal–Toulouse, ainsi que les images du Cookie Theft issues du BDAE et du HDAE-F5 (voir annexes 2 et 3) mettent en scène des événements connus de tous et permettent l’élaboration d’inférences. La répartition des éléments présents sur ces images-ci est moins intense que pour les images de l’APHA-R simplifiant d’une certaine manière l’analyse visuelle. Cependant, les traits de ces images manquent également de clarté, rendant certains éléments pertinents difficilement interprétables.

Nous remarquons, que pour toutes ces images mentionnées, les visages des personnages manquent d’expressions et ne permettent pas d’analyser dans quelle mesure le patient comprend, intègre et interprète les expressions faciales afin d’en tirer d’éventuelles inférences. L’ambiguïté des traits dessinés peut entraver l’identification visuelle de l’image faite par le patient et ainsi biaiser l’analyse des capacités linguistiques effectuées par le clinicien. Est-ce que le patient ne trouve plus les mots ou n’arrive-t-il pas à reconnaître ce qui est dessiné ? Il est donc primordial que les traits de l’image soient simples et non ambigus afin de ne pas biaiser l’évaluation en testant d’autres facteurs. Enfin, tous ces dessins sont en noir et blanc. Or, il nous semble intéressant de tenir compte du rôle des couleurs dans l’élaboration des inférences. En effet, une image colorée permet de mieux mettre en évidence les différents éléments de l’image et permet également d’explorer la reconnaissance des couleurs chez un patient cérébro-lésé. De manière plus générale, les traits de ces images manquent de netteté et de précision et les perspectives sont peu mises en évidence. Il est à noter que les images présentées ci-dessus n’ont pas été validées selon des critères

5 L’échelle française (HDAE-F) a été adaptée à la langue française et à la population française. Mazaux, J.M., &

Orgogozo, J.M. BDAE-F. Boston Diagnostic Aphasia Examination. Issy les Moulineaux: Editions Scientifiques et Psychologiques; 1981

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habituellement admis dans la validation des tests d’évocation lexicale, à savoir, principalement le degré de familiarité et le degré de complexité visuelle (Snodgrass et Vandervart, 1980 ; Chainay, Rosentahl et Goldblum, 1998).

2.1.4. Présentation de l’image du Cookie Theft

L’image du Cookie Theft6 (CT), issue du BDAE, a été imaginée et créée dans les années 1970 aux Etats-Unis. Elle dépend donc d’un contexte culturel et temporel bien précis. Malgré le fait que cette image soit jugée, par certains, « vieillotte et sexiste », elle reste tout de même l’image la plus utilisée en neuropsychologie et en aphasiologie. Elle a été adoptée par un grand nombre de pays et adaptée dans différentes langues. Cette image est particulièrement intéressante car elle illustre une scène de vie courante, par laquelle chacun peut se sentir concerné. Elle permet de mettre en œuvre des mécanismes inférentiels, dans la mesure où il faut parvenir à dégager l’idée que la femme est une mère, qu’il s’agit de ses enfants en arrière plan et qu’ils sont en train de voler des biscuits et non simplement d’en prendre. Ces inférences sont de nature simple et accessible car chacun a certainement été confronté à la situation de l’enfant qui tente de dérober une gourmandise, ou à celle de la mère qui, par inattention, laisse une catastrophe se produire (ici l’eau qui coule à flot).

Cette inondation peut également représenter une bizarrerie qui doit être comprise par le patient. La construction de l’image (en deux parties, gauche/droite) permet également d’évaluer des éléments non verbaux. En effet, la description permet au clinicien de détecter, entre autres, une éventuelle négligence visuelle.

Cette image représentait certainement une situation de vie courante « américaine » au temps de sa création (1972). Cependant, la femme en tablier, faisant la vaisselle, ne correspond plus à l’image de la mère actuelle. Il faut relever que cette image n’est pas particulièrement intéressante, ou motivante à décrire. Elle risque ainsi de ne pas provoquer un discours enjoué et captivant, ennuyant le patient. De plus, les résultats obtenus concernant la fiabilité de la cotation du BDAE-3 (par Goodglass et al. 2001) sont relativement faibles (Powell, 2006). Un dernier inconvénient relevé réside dans le fait que l’image du Cookie Theft induit un biais en faveur des individus de milieu socio-économique favorisé (Mackenzie, Brady, Norrie, et Poedjianto, 2007).

6 Cookie Theft ou Voleur de Gâteaux (France) ou encore Voleur de Biscuits (Suisse romande).

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2.1.5. Comparaison entre les images du BDAE et du HDAE-F

Ces deux scènes du Cookie Theft sont issues des versions anglaise (BDAE) et française (HDAE-F) de la même batterie d’évaluation de l’aphasie. Ces images se ressemblent énormément mais ne sont pourtant pas identiques.

Image du Cookie Theft (BDAE-3, 2001) Image du Cookie Theft (HDAE-F, 1981)

Nous observons notamment des différences de contraste. En effet, dans le HDAE-F, les jupes de la fillette et de la mère sont mises en relief, tout comme le linge de cuisine, le tabouret ou encore le fond de l’armoire. Ainsi, nous pouvons relever que tous les éléments superposés faisant appel à des notions de perspectives sont plus clairement mis en évidence dans la version francophone.

Cependant, même si les traits de l’image du HDAE-F paraissent plus fins, cette version française est plus ambiguë et moins explicite que la version américaine, notamment concernant la fille, le contenu de l’armoire, l’arrière plan. Concernant la boîte de « gâteaux », nous remarquons que le mot est difficilement lisible dans la version française. Il est dommage qu’un facteur aussi important pour comprendre l’intérêt et les motivations des personnages soit aussi difficile d’accès.

L’appellation anglaise « cookie jar » donne une information supplémentaire (idée de boîte) non existante dans la version française. De plus, concernant le mot « gâteaux » nous remarquons qu’il s’adresse principalement à une population francophone de France. En effet, en Suisse Romande, nous utilisons préférentiellement le mot « biscuits ». Toutes ces différences peuvent paraître minimes et insignifiantes au premier abord, mais doivent néanmoins être prises en compte. En effet, elles peuvent influencer la perception du patient dans sa capacité à repérer les éléments pertinents afin d’élaborer des inférences.

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2.2. Processus inférentiels

Le terme d’inférence peut désigner à la fois les processus mentaux et le résultat de cette activité mentale. Les processus inférentiels se trouvent au centre des processus cognitifs. De manière générale, l’activité inférentielle permet au sujet d’élaborer et de créer de nouvelles informations à l’aide du contexte.

2.2.1. Elaboration d’inférences au travers d’une image complexe

Une image décrit une situation et est utilisée en neuropsychologie pour susciter un discours narratif. Elle permet d’évaluer les capacités du patient à établir une macrostructure et à intégrer de nouvelles informations. La macrostructure représente le thème général, le message principal d'une situation, d'une image ou encore d'un discours. Le fait de générer une macrostructure relève des capacités de tirer des inférences ou d'interpréter une situation. Selon Myers (2001) une inférence est une hypothèse émise sur une base sensorielle, elle n'est pas directement donnée par les sens mais nécessite une interprétation de l'information obtenue. Myers (2001, p. 814) donne l’exemple suivant : « un homme vêtu d’une robe violette et d’une couronne et qui tient un sceptre peut être interprété comme étant un roi. Il s'agit là d'une interprétation de l’image. » Les inférences se décomposent en différents niveaux. Ainsi l’organisation des différents éléments de l’image en un être humain est une inférence. Le fait de déterminer que cette image représente un homme est un autre type d'inférence et le fait de parvenir à la signification de roi est encore une autre inférence.

Les inférences dépendent, entre autres, de quatre processus : (1) prêter attention aux éléments individuels, (2) sélectionner les éléments pertinents, (3) intégrer les éléments pertinents les uns avec les autres (4) associer des éléments pertinents avec une expérience passée du sujet. Les éléments ne doivent pas être simplement reconnus, mais doivent être considérés comme pertinents, pour être ensuite combinés et intégrés pour créer un contexte. Les éléments pertinents doivent également être associés à une expérience connue par l'observateur. Ces différents niveaux d’inférence ne se produisent pas nécessairement de façon séquentielle, mais peuvent avoir lieu en parallèle.

2.2.2. Déficits des processus inférentiels

Les problèmes d’élaboration d'inférences (déficits au niveau de la macrostructure) sont souvent liés à des lésions cérébrales de l’hémisphère droit (LD). Les patients avec des LD ne communiquent pas de manière adéquate. Leur langage est inapproprié, abondant, non pertinent, non informatif, littéral et parfois même étrange. Ils donnent souvent trop d’informations et traitent les questions et les événements de façon littérale. Leur compréhension de matériel simple comme

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des phrases isolées est préservée alors qu’ils sont incapables d’associer et de faire des liens entre les phrases (Brownell, Potter, Bihrle et Gardner, 1986). Ils n’arrivent plus à extraire les parties pertinentes de l’information, à voir la relation existante entre ces différents éléments et à tirer des conclusions sur la base de ces relations. Ils n’utilisent pas les éléments contextuels explicites afin d’en extraire des notions implicites (Myers, 2001 ; 2005 ; Myers, Linebaugh et Mackisack-Morin, 1985).

Deux capacités primordiales semblent faire défaut aux patients LD : (1) la capacité à intégrer des éléments discrets de l’information en une entité et (2) la capacité à interpréter les événements et les situations. Des recherches menées sur l’élaboration des inférences ont montré que les inférences simples, aussi bien verbales que visuelles, ne posent pas de problème à ces patients, contrairement aux inférences complexes (McDonald et Wales; 1986 ; McKoon et Ratcliff., 1989, cité par Myers, 2001 ; Myers et Brookshire 1994, 1996). Dans ce type d’inférences complexes, l’information est ambiguë et nécessite une réanalyse de la situation due à un matériel inattendu, non familier, ou non congruent. Cette révision de l’interprétation initiale demande l’intégration de nouvelles informations. Dans ce type de situations, les personnes souffrant d’une LD ne parviennent pas à appréhender les nouvelles informations pertinentes nécessaires pour réviser leur jugement (Bihrle, Brownell, Powelson et Gardner, 1986). Ce déficit est problématique dans une conversation, puisqu’il est nécessaire de réanalyser en permanence ce que le locuteur dit en fonction de ce qui a déjà été exprimé plus tôt. Dans de telles situations, ils n’arrivent plus à se centrer sur les éléments les plus importants. Au contraire, ils sont submergés par l’ensemble des éléments secondaires du discours et ne parviennent pas à être de véritables partenaires communicationnels. Ces difficultés empêchent non seulement ces patients de suivre des conversations mais également de définir si des énoncés sont de types littéraux, humoristiques ou ironiques (Bihrle et al., 1986 ; Kaplan, Brownell, Jacobs et Gardner, 1990, cité par Myers, 2001). Une bonne compréhension du matériel humoristique (telles que les plaisanteries) requiert la capacité de réinterpréter ce qui est dit. Une telle capacité de réparation fait défaut aux patients LD.

Deux théories opposées tentent d’expliquer ces difficultés de révision ou de « réparation » d’une interprétation initiale. Le déficit d’activation (Beeman, 1993) postule que ces patients ont des difficultés à activer plusieurs significations faisant partie du champ sémantique nécessaire à l’interprétation alors que le déficit de suppression (Tompkins, Lehman, Baumgaertner, Fossett et Vance, 1996 ) affirme que ces patients présentent des difficultés à éliminer toutes les possibilités non pertinentes d’un concept. Cette sur-activation de significations inadéquates avec le contexte interfère avec la sélection des éléments pertinents et appropriés.

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La description de l'image du Cookie Theft, démontre bien l’importance de l’identification et de l’intégration des différents éléments sélectionnés. Une interprétation adéquate de la situation requiert la sélection et l'intégration des éléments pertinents afin de pouvoir élaborer des inférences à partir de la macrostructure de l'image. La désignation de la femme comme une mère relève d’une inférence qui prend en compte des éléments comme la cuisine, le tablier sur la robe et les enfants en arrière plan. Le fait de pouvoir affirmer que les enfants sont en train de voler des biscuits et qu'ils ne tentent pas simplement d'en attraper nécessite de prendre en compte le fait que le garçon est en déséquilibre sur le tabouret, pendant que la fillette semble dire "chut" avec le doigt sur sa bouche. Des patients avec une LD peuvent affirmer que le garçon a la main dans la boîte à biscuits et que la fillette a un doigt sur la bouche, mais sans parvenir à combiner les deux actions pour en tirer l’information pertinente, à savoir que les enfants sont en train de voler des biscuits. Ainsi, les patients avec une LD commencent souvent la description de cette image par des éléments non pertinents, comme le jardin en arrière plan. Cela reflète clairement un déficit dans la sélection de l'information adéquate. Ces patients ont tendance à relever différents éléments individuels sans parvenir à les relier entre eux de façon explicite. Le niveau narratif et la description sont intacts, le problème est donc clairement dans l’association des différents éléments, afin de générer une information qui n'est pas directement donnée en tant que telle. Parfois, le patient est capable d'énumérer les différentes parties d'un objet comme celles d’une fleur ou d’une maison, mais ne parvient pas à les intégrer en une structure cohérente (Myers, 2001).

Les patients LD ont donc des difficultés à intégrer l’information et à faire des inférences principalement lorsque le matériel est complexe, à générer une macrostructure, à identifier les concepts principaux ou encore à extraire et à résumer le contenu d’une histoire. Les patients LD ont plutôt tendance à énumérer les éléments sans les intégrer.

Les patients LD présentent, en général, d’importants troubles de la communication. Les facteurs paralinguistiques7 (touchant la communication sans être uniquement linguistiques) et les aspects pragmatiques permettent de spécifier le contexte de la communication, d’émettre et de comprendre des intentions, de donner un ton émotionnel et plus généralement de donner une signification au discours. Le contexte de la communication est présent au travers des gestes, du langage du corps, des expressions faciales ou encore par la prosodie. Tous ces facteurs paralinguistiques permettent de donner un sens et une intention à ce qui est dit. Les patients avec

7 Le terme de paralinguistique regroupe l'ensemble des mimiques, gestes et bruits qui accompagnent et renforcent la parole ou sont employés seuls comme moyen d'expression.

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des LD présentent donc des difficultés dans l’interprétation et l’expression des émotions. La compréhension des émotions et des expressions émotionnelles nécessite la capacité à élaborer des inférences à l’aide du contexte et des paramètres paralinguistiques (Myers, 2001).

2.2.3. Déficits non linguistiques interférant avec les processus inférentiels

De plus, les patients avec des LD présentent un certain nombre de déficits non linguistiques comme des déficits attentionnels importants, une héminégligence principalement visuelle (du côté gauche) ou encore des problèmes visuoperceptifs qui ont des répercussions cognitives et communicatives. Certaines études ont permis de montrer que le degré de sévérité des troubles de la communication présents chez des LD est fonction de la présence d’une héminégligence (Myers et al., 1994 ; 1996). Ces patients avec une telle négligence sont moins attentifs et moins capables de maintenir et de focaliser leur attention sur des informations pertinentes que des patients souffrant d’une lésion gauche (sans héminégligence). Ainsi une attention significativement réduite peut interférer avec l’identification et la sélection des éléments présents dans l’environnement, empêchant leur intégration et donc l’élaboration d’inférences (Myers, 2001). L’héminégligence empêche la bonne réalisation d’une tâche de description et d’interprétation d’images. En effet, cette inhibition attentionnelle touchant un côté de l’image empêche le traitement des éléments représentés sur une partie de la feuille interférant avec l’identification d’éléments contextuels pertinents pour l’interprétation de la scène. Ces différentes difficultés attentionnelles ont donc également des répercussions néfastes sur la communication de ces patients.

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3. Elaboration d’une nouvelle image

3.1. Buts cliniques et de dépistage

Notre image s’adresse d’une part, aux patients présentant des difficultés phasiques consécutivement à une lésion gauche (LG). La description réalisée par le patient LG offre une appréciation globale du langage fonctionnel. Elle permet aussi d’observer les difficultés langagières plus fines (manque du mot, paraphasies, transformations phonétiques et phonémiques, agrammatisme) et ainsi de mettre en évidence certaines caractéristiques de la sémiologie aphasique8. Notre image a pour but de mettre en évidence, de manière rapide et peu coûteuse, des difficultés dans l’élaboration des inférences. Elle s’adresse donc d’autre part, à des patients LD.

Comme introduit au point 2.2, ces patients présentent des difficultés à générer une macrostructure nécessaire à l’élaboration des inférences.

La description semi-induite par notre image devrait permettre de mettre en évidence simplement et rapidement différentes symptomatologies neuropsychologiques. Ce dépistage clinique devrait permettre d’orienter plus spécifiquement la suite du bilan, en fonction des déficits mis en évidence lors de la description de l’image. L’annexe 4 propose une liste des troubles neuropsychologiques qui pourraient être observés à l’aide de notre nouvelle image.

3.2. Contenu théorique

Lors de l’élaboration d’une grande image, à visée de dépistage clinique, il faut tenir compte de différents éléments, afin d’éviter de pénaliser certaines populations par des facteurs externes et biaisant l’évaluation. Les différents inconvénients relevés dans les images existantes, nous permettent de réfléchir aux aspects à améliorer afin que notre image soit un outil nouveau, valide et sensible. Ainsi, il est primordial que le dessin soit suffisamment grand, que les traits soient visuellement simples et que les éléments dessinés soient clairs et non ambigus afin que des troubles visuels (non liés à des déficits neuropsychologiques) ne biaisent pas l’analyse de l’image.

Il s’agit donc d’éviter des détails trop petits et de s’assurer de la clarté des éléments pertinents afin de permettre l’élaboration des inférences. En effet, les tests pour patients cérébro-lésés s’adressent en grande partie à une population âgée, présentant des risques accrus de presbytie et de différentes maladies de l’œil (glaucome, cataracte). Le but de notre image est bien d’évaluer des déficits neuropsychologiques et de perception visuelle consécutifs à une atteinte cérébrale et non les

8 Les différentes formes d’aphasie présentent des caractéristiques sémiologiques spécifiques. Par exemple, l’aphasie de Broca est caractérisée par une sémiologie non fluente avec une expression orale réduite, un manque du mot, des troubles arthriques, une dissociation automatico-volontaire, des paraphasies phonémiques, sémantiques, un agrammatisme et peu de troubles de la compréhension.

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difficultés visuelles courantes liées à l’âge (telle que la diminution de l’acuité visuelle). Nous avons choisi de créer une image en couleur car plusieurs études ont montré que les couleurs permettent une meilleure reconnaissance des objets et favorisent la dénomination (Laws et Hunter, 2006 ; Reis, Faisca, Ingvar et Petersson, 2006 ; Rossion et Pourtois, 2003 ; Chainay et al., 1998).

De plus, les couleurs permettent de réduire les ambiguïtés visuelles (Mapelli et Behrmann, 1997), améliorant l’identification visuelle des éléments et donc d’obtenir une meilleure interprétation des inférences visuelles.

De plus, il est important que l’image illustre une scène de vie quotidienne et « actuelle » afin d’être accessible et familière à tous. Une scène de la vie de tous les jours permet également de tester l’adéquation du patient au monde environnant. L’image s’adressant à tous les âges, il est donc important de la rendre attrayante pour tous. Un dessin de type humoristique dont les personnages ressemblent à des personnages de bandes dessinées permet de rendre l’image gaie et actuelle. Il est également primordial que cette nouvelle image ne présente pas de biais en faveur d’un milieu socio-économique plutôt qu’un autre contrairement à ce qui a été montré pour l’image du Cookie Theft (Powell, 2006).

La division de l’image en 4 quadrants identiques permet de rendre compte d’une éventuelle négligence. Ces quadrants contiennent différentes quantités d’éléments et ainsi l’élaboration d’inférences de complexité variable. Ceci permettra une identification plus fine des difficultés à élaborer des inférences en fonction de la complexité inférentielle (Myers et al., 94 ; 96).

L’image doit également contenir des éléments pertinents et non pertinents, afin d’évaluer la capacité du patient à intégrer les informations visuelles nécessaires à l’élaboration d’une signification. Dans cette optique, il est intéressant de glisser des éléments drôles ou bizarres afin d’observer dans quelle mesure le patient est capable de les identifier et de les interpréter. Les personnages dessinés expriment différentes émotions. Les expressions faciales permettent d’évaluer la façon dont le patient en tient compte et comment il les interprète. Pour terminer, il faut également faire attention aux différences de cultures, de milieux socio-économiques, d’âges, de sexes et de niveaux cognitifs prémorbides parmi les patients. Notre grande image doit éviter les sujets socialement ou culturellement connotés, qui n’auraient du sens que pour une petite proportion de la population.

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3.3. Présentation et description de l’image du Quai de Gare

L’image que nous avons choisi de créer est vive et colorée. Elle est dessinée aux traits et peinte en couleur. Elle illustre une scène se déroulant sur un quai de gare. Cette image est découpée en quatre quadrants représentant différentes scénettes avec des personnages effectuant tous une action bien précise. Chaque quadrant9 contient un ou plusieurs éléments visuels interdépendants permettant d’élaborer une ou plusieurs inférences. Nous avons opté pour une image divertissante, humoristique, non rébarbative, permettant de susciter un discours narratif enjoué.

Image du Quai de Gare

Quadrant 2 Quadrant 1

Quadrant 3 Quadrant 4

Notre image baptisée le Quai de Gare comporte les éléments suivants :

La notion de gare peut être inférée à l’aide des voies de chemin de fer, du train en gare, du panneau des départs, des bagages, de l’horloge et du contrôleur avec un sifflet, etc. L’annexe 5 présente l’image du QG en formant A4.

Au centre, on aperçoit le panneau des départs avec une poubelle.

Quadrant 1

Un couple ou deux personnes qui s’embrassent. Ils se retrouvent ou se séparent. L’un part ou les deux, ou alors l’un arrive et l’autre est venu l’attendre. L’inférence est induite par les valises posées à côté d’eux. La femme est heureuse (sourire). Il faut donc être en mesure de comprendre ce que font les personnages, où ils sont (sur le quai d’une gare), où ils vont (en vacances). On aperçoit le numéro du quai (2) ainsi que le secteur du quai (B). Ce quadrant contient également la

9 Le découpage de l’image correspond au découpage usuel des quadrants mathématiques numérotés de 1 à 4 dans le sens anti-horaire, à partir de celui situé dans le quart de plan supérieur de droite.

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rampe d’escaliers menant sur le quai. On aperçoit une partie des rails. Pris individuellement, ce quadrant contient tous les éléments permettant de situer le lieu de l’action.

Quadrant 2

Ce quadrant met en scène un monsieur au visage inquiet (des gouttes de sueur giclent de son front et il a la bouche grande ouverte) qui court pour prendre son train car il est sûrement en retard. Il porte une mallette (inférence du travail). Un contrôleur de train siffle le départ du train et fait une gestuelle pour indiquer que le train s’en va. Les portes sont effectivement déjà fermées. Une note de musique s’échappe de son sifflet indiquant qu’il siffle. Son visage est peu expressif/peu enjoué.

Ce quadrant contient également une horloge, permettant de vérifier si le patient peut lire l’heure (6h06/18h06) et également s’il peut faire une inférence quant à la période de la journée représentée par la scène. On peut lire le mot « départs » qui aide également à situer le lieu. La présence d’un mot écrit permet d’évaluer si le patient peut le déchiffrer. Ce quadrant, pris individuellement, contient tous les éléments permettant de situer le lieu de l’action.

Quadrant 3

On voit une scène humoristique bien connue de tous : un monsieur, malchanceux, glisse sur une peau de banane. Il semble apeuré et surpris (la bouche grande ouverte, les yeux grands ouverts). Il va tomber et sa valise s’ouvre. Ses affaires vont être éparpillées sur le quai. L’inférence se fait par l’interaction du monsieur, de la peau de banane et de la valise qui s’ouvre. Il y a un non mot

« zip » ou onomatopée écrite. On remarque la présence de la poubelle, considérée comme un élément non pertinent. Ce quadrant, à lui seul, ne permet pas de déterminer précisément le lieu de l’action.

Quadrant 4

Une dame âgée/une grand-maman est assise sur un banc. Elle lit de manière concentrée, en attendant le train. Elle a son sac à commissions à côté d’elle. On voit également un homme, coiffé d’un bonnet, qui traverse tranquillement les voies en tirant sa valise à roulettes, alors qu’il y a un panneau d’interdiction derrière lui. Il semble distrait et il siffle. Il représente l’élément étrange et non conventionnel de la scène. Ce quadrant pris individuellement, contient tous les éléments permettant de situer le lieu de l’action.

Notre objectif, en construisant cette nouvelle image, est véritablement de créer quelque chose de nouveau, sans forcément rester dans le cadre de ce qui a été fait précédemment par d’autres auteurs.

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4. Hypothèses

4.1. Hypothèses de validation de notre image

La première partie de ce travail a pour but de valider notre nouvelle image. La validation dépend des hypothèses présentées ci-dessous.

Hypothèse théorique 1

Les principales batteries d’évaluation de l’aphasie telles The Boston Diagnostic Aphasia Examination (Goodglass et all, 1972, 2001) et le Montréal-Toulouse 86, (Nespoulous et al., 1992) comportent une épreuve de narration orale présentée à l’aide d’une image complexe mettant en scène différents personnages dans un contexte de situation de la vie courante. Un tel outil permet de susciter un discours semi-induit et donc d’évaluer les capacités langagières du patient. Nous nous attendons donc à ce qu’une image permette une production orale semi-induite.

Hypothèse opérationnelle 1

L’hypothèse opérationnelle qui découle de cette hypothèse théorique est donc que notre nouvelle image permette de susciter une production orale suffisante en nombre de mots afin de faire une expertise rapide des capacités langagières et discursive du patient dans une situation de tâche semi- induite.

Hypothèse théorique 2

Lorsque qu’une recherche a pour but de créer ou d’utiliser une ou plusieurs images comme outils cliniques, il est nécessaire de les valider. L’étude princeps de Snodgrass et Vanderwart (1980) a permis de mettre en évidence certaines données essentielles pour la standardisation des images.10 Depuis la publication de ces normes, de nombreux auteurs ont utilisé un système équivalent de validation des images (Chainay et al., 1998 ; Alario et Ferrand, 1999 ; Cannard, Bonthoux, Blaye, Scheuner, Schreiber et Trinquart et al., 2006). Dans cette présente recherche, l’image en question représente une scène. Nous avons donc retenu deux paramètres applicables à un tel outil clinique : (1) la familiarité des concepts représentés sur l’image et (2) la complexité visuelle des éléments de l’image. Nous faisons donc l’hypothèse qu’une image doit être familière et visuellement simple pour être utilisée en clinique.

10 Ces normes concernaient les variables suivantes : l’accord sur le nom de l’image, l’accord sur l’apparence de l’image, la familiarité des concepts représentés et la complexité visuelle.

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Hypothèse opérationnelle 2

Il découle de cette hypothèse théorique que notre nouvelle image doit être validée du point de vue (1) de la familiarité avec la scène représentée et (2) de la complexité visuelle. Ainsi nous faisons l’hypothèse que pour être cliniquement utilisable, notre image doit être jugée familière et visuellement simple par les participants. La validation de notre image dépend donc de la confirmation de ces deux critères principaux.

Hypothèse théorique 3

Selon Myers, une image complexe peut également être utilisée, en neuropsychologie, pour évaluer la capacité du patient à créer une macrostructure nécessaire pour élaborer des inférences (Myers et al, 1994 ; 1996, Myers 2001). Ainsi, nous faisons l’hypothèse qu’une image complexe, contenant différents éléments interdépendants, suscite une production orale reflétant la capacité du patient à faire des liens entre les différents éléments présents sur l’image.

Hypothèse opérationnelle 3

Il découle de cette troisième hypothèse théorique que notre image, présentant un grand nombre d’éléments visuels interdépendants les uns avec les autres, permet l’élaboration d’inférences. Nous faisons donc l’hypothèse que l’image du Quai de Gare donne également lieu à une production orale qui reflète la compréhension des différents liens existant entre les éléments présentés sur l’image et permette donc l’élaboration d’inférences extraites visuellement. De plus, nous nous attendons à une bonne compréhension des inférences visuelles de la part des sujets contrôles (vérifiées au travers de questions contrôles) même lorsque celles-ci n’ont pas été toutes mentionnées spontanément lors de la description orale.

4.2. Hypothèses comparatives

La deuxième partie de ce travail a pour but de comparer cette nouvelle image à l’image de référence largement utilisée depuis des années.

Afin de confirmer et de s’assurer de la validité de notre nouvelle image, nous proposons une comparaison entre l’image du Quai de Gare et l’image issue du HDAE-F (1981). Ainsi si l’image du Quai de Gare contient un plus grand nombre d’éléments visuels, nous nous attendons à ce que la description de notre image donne lieu à une production orale plus longue en temps et en nombre de mots que celle issue du Cookie Theft (hypothèse 4). Nous nous attendons également à ce que

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l’image du Quai de Gare permette l’élaboration d’un plus grand nombre d’inférences que celle du Cookie Theft (hypothèse 5). Suite aux améliorations et nouveautés apportées à notre image (couleurs, style du dessin, traits visuellement simples) et les inconvénients (ambiguïté visuelle, traits peu clairs) mis en avant concernant l’image du CT, nous nous attendons à ce que les descriptions induites par notre image permettent des descriptions plus homogènes reflétant un meilleur consensus que celles issues de l’image du CT (hypothèse 6).

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5. Méthode

5.1. Participants

Nous avons interrogé 100 personnes de langue maternelle française, sans troubles visuels (ou alors corrigés par des lunettes), ni antécédents neurologiques ou troubles cognitifs connus et ayant suivi une scolarité normale. Cet échantillon se répartit en 7 catégories d’âges. Chaque catégorie est subdivisée en deux sous-catégories selon le sexe. Nous avons finalement retenu 4 catégories représentant les adultes et 2 catégories concernant les enfants et adolescents. En effet, la catégorie envisagée pour les très jeunes enfants (<5 ans) a été éliminée en raison de la complexité de la tâche. Concernant les adultes, les 4 catégories sont les suivantes :18-39 ans (14 F, 16 H, m = 29;1 ans, e-t = 5;93), 40-59 ans (13 F, 10 H, m = 48;11 ans, e-t = 4 ;01), 60-75 ans (10 F, 7 H, m = 66;7 ans, e-t = 5;98) et 76-90 ans (12 F, 7 H, m = 82;8 ans, e-t = 4;14).

Nous avons ensuite regroupé ces 4 catégories en deux groupes : le groupe 1 avec les adultes jeunes (27 F, 26 H, m = 37;8 ans, e-t = 11;17) et le groupe 2 avec des adultes âgées (22 F, 14 H, m = 75;1 ans, e-t = 9;55). De tels découpages en fonction des catégories d’âge ou des groupes d’âges ont été effectués de manière similaire dans différentes recherches (Kremin et al., 1991 ; Deloche et al., 1996). Concernant les enfants et les adolescents, les deux catégories sont les suivantes : 5-10 ans (1 F,4 M, m = 6;4 ans, e-t = 1;31) et 11-17 ans (3 F, 3 M, m= 13;9 ans, e-t = 2;66). Ces deux catégories forment le groupe 0 (4 F,7 H, m = 10;5 ans, e-t = 4;38). Pour une représentation graphique de ces différentes données voir annexe 6.

Le tableau 1. présente les données en fonction de l’âge et du sexe

Tableau 1. Données concernant l'effectif (N=100)

Catégories d'âges F M Moy.âge E.-t Groupes d'âges F M Moy.âge E.-t 05-10 ans (n= 5) 1 4 6,4 ans 1,31 Groupe 0 (n=11)

(5-17 ans) 4 7 10;5 4;38 11-17 ans (n= 6) 3 3 13,9 ans 2,66

18-39 ans (n=30) 14 16 29,1 ans 5,93 Groupe 1 (n=53)

(18-59 ans) 27 26 37;8 11,17 40-59 ans (n= 23) 13 10 48;11 ans 4,01

60-75 ans (n= 17) 10 7 66;7 ans 5,98 Groupe 2 (n=36)

(60-90 ans) 22 14 75;1 9,55 76-90 ans (n= 19) 12 7 82;8 ans 4,14

Total (N=100) 53 47 53 47

Les groupes 1 et 2 sont divisés en fonction du milieu socio-économique (MSE) (1 = école obligatoire, 2 = niveau apprentissage, 3 = niveau universitaire).

Le tableau 2. résume les données en fonction du MSE et du sexe pour les deux groupes adultes

Niveaux d'études

Groupes d'âges F M Total F M Total F M Total

18-59 ans 2 2 15 11 26 11 14 25

60-90 ans 8 2 10 11 7 18 3 5 8

Total 8 4 12 26 17 44 14 19 33

Tableau 2. Niveaux Socio-Economiques par groupe d'âges adulte et selon le sexe 1

Ecole obligatoire

2

Niveau Apprentissage

3 Niveau Universitaire

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5.2. Matériel et procédure

Nous avons présenté deux images à nos participants : l’image du Cookie Theft issue du HDAE-F (format A4 et en noir et blanc) et l’image du QG également en format A4 mais en couleur.

L’ensemble des enregistrements audio a été réalisé à l’aide d’un appareil photo numérique en mode caméra.

Image du Cookie Theft (HDAE-F) Image du Quai de Gare

Les participants ont été interrogés à leur domicile ou sur leur lieu de travail, dans une pièce calme et bien éclairée. Chacun d’eux a signé un formulaire de consentement (voir annexe 7). Nous avons également demandé à chacun de remplir un formulaire d’identité personnelle (initiales, date de naissance, profession et latéralité manuelle) (voir annexe 8). Toutes ces informations nous permettent de garantir un jeu de données complet.

La moitié des participants a commencé par décrire l’image du CT, puis a continué avec celle du QG, accompagnée des questions de compréhension présentées ci-dessous. Quant à l’autre moitié des participants, elle a commencé par la description de l’image du QG, suivie de ses questions et elle a terminé avec la description de l’image du CT. La consigne suivante a été donnée à tous les participants et ceci pour les deux images : « Racontez-moi tout ce qui se passe sur cette image ».

Les participants ont gardé les images sous les yeux tout au long des descriptions. La description des images s’est déroulée sans limite de temps.

Suite à la description de l’image du QG, une série de 18 questions permettant de vérifier la compréhension de l’image et des inférences visuelles a été présentée oralement aux participants.

Ces 18 questions se répartissent en 11 questions inférentielles (questions n°: 1, 2, 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13 et 14) et sont illustrées par la question n°1 : « Pourquoi siffle-t-il ? ». Les 7 questions contrôles (questions n°: 3, 8, 9, 15, 16, 17 et 18) peuvent être illustrées par la question n° 8 : « Est–

ce qu’il y a une horloge sur cette image ? ». L’annexe 9 indique l’ensemble de ces 18 questions.

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Lors de chaque passation, les questions ont été présentées dans le même ordre et l’image se trouvait alors toujours sous les yeux du participant. Pour toutes les questions inférentielles, nous avons pointé l’élément concerné, afin d’éviter toute ambiguïté (e.g. « Pourquoi court-il ? » en pointant le personnage qui court). Chaque réponse correcte (sans intervention de l’expérimentatrice) est cotée 1 point, sinon 0 point.

Nous avons ensuite demandé à chaque participant d’évaluer le degré de familiarité avec notre image, ainsi que la complexité visuelle de celle-ci (à l’aide d’échelles de Likert en 5 points).afin de valider notre image.

Les descriptions des deux images ont été chronométrées et transcrites pour chaque participant. Les réponses aux questions ainsi que les commentaires de l’expérimentatrice ont également été transcrits. Les descriptions ont été réécoutées et relues par l’étudiante n’ayant pas rencontré les participants afin de s’assurer au mieux de la fidélité des transcriptions. L’ensemble des transcriptions se trouve dans le dossier d’annexes B à la partie 1 (annexe B1).

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6. Méthode d’analyse

6.1. Validation de l’image du Quai de Gare

La validation de l’image dépend de deux mesures principales : 6.1.1. Degré de familiarité (selon Snodgrass et Vanderwart, 1980)

Notre image représente une scène de la vie courante. Afin de s’assurer que notre image soit considérée comme familière pour la majorité des individus, nous avons demandé aux participants d’évaluer leur jugement de familiarité avec la scène représentée selon une échelle de Likert12 en 5 points (1 = très familière, 5 = pas du tout familière). La familiarité concerne le degré de fréquentation du lieu ou l’utilisation des éléments représentés sur l’image. Le concept de familiarité se réfère également au type de dessin. C’est donc la scène dans son ensemble qui est évaluée. Il est important que notre image soit familière pour toute la population afin de ne pas favoriser ou défavoriser un groupe d’âge et de permettre à notre image d’être suffisamment sensible.

6.1.2. Degré de complexité visuelle (selon Snodgrass et Vanderwart, 1980)

Notre image se veut simple et non ambiguë. Afin de s’assurer que tous les éléments soient facilement reconnaissables par toute la population, nous avons demandé à chaque participant d’évaluer la complexité visuelle de l’image selon une échelle de Likert en 5 points (1 = très simple, 5 = très complexe). La complexité visuelle se réfère aux traits du dessin (qualité générale). Il est important que l’image soit jugée simple par tous les groupes d’âges afin d’éviter des biais dus à l’identification visuelle entre les différents groupes d’âges.

Les participants ont estimé leur degré de familiarité (a) avec la scène présentée sur l’image et le degré de complexité visuelle de l’image (b) selon les échelles suivantes graduées en 5 points :

a. Degré de familiarité

Question: Regardez l’image dans sa globalité. Selon vous, vous est-elle familière ou non ? Entourez le chiffre qui convient

Très familière Familière Moyennement

familière Peu familière Très peu familière

1 2 3 4 5

11L’ensemble des analyses a été effectué à l’aide de l’application Microsoft Excel.

12 Rensis Likert (1903 - 1981) est un psychologue américain connu pour son apport à la psychométrie Une échelle de Likert est une échelle ordinale sous forme de questionnaire psychologique, en 5 à 7 niveaux permettant de quantifier les attitudes. Elle est composée d'une série d'affirmations auxquelles le sujet doit indiquer son degré d'accord et de satisfaction

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b. Degré de complexité visuelle de l’image

Question : Selon vous, les traits et les formes sont-ils simples ou complexes ? Entourez le chiffre qui convient

Très simple Simple Moyennement

simple complexe Très

complexe

1 2 3 4 5

L’annexe 10 propose un exemplaire du document de passation utilisé avec les participants. Toutes ces données ont ensuite été regroupées sous forme de pourcentages.

6.2. Compréhension des inférences

Notre outil a pour but d’évaluer les capacités d’inférences. C’est pourquoi nous avons créé un questionnaire de contrôle (comprenant 18 questions) afin de s’assurer de la bonne compréhension des inférences visuelles principales. Ces questions ont permis de vérifier de manière explicite les inférences. En effet, il est fort probable que lors de la description d’une grande image, le participant ait interprété de manière implicite les inférences sans les mentionner dans sa narration orale.

L’analyse des réponses récoltées nous a permis, le cas échéant, d’éliminer les questions ambiguës et d’améliorer le questionnaire, afin de le rendre cliniquement utilisable. Cette analyse des réponses a également permis de mettre en évidence les différentes inférences possibles pour chaque question. Nous avons alors constitué une grille de réponses définitives, regroupant l’ensemble des réponses jugées adéquates (voir annexe 11).

Ce questionnaire comprend 7 questions « contrôles » et 11 questions « inférentielles ». Les questions contrôles ont pour but de vérifier la compréhension littérale et descriptive de l’image.

Les questions inférentielles concernent directement les inférences visuelles. Ces questions ont également un but d’évaluation clinique et pourront être utilisées, une fois validées, avec des patients.

6.3. Analyses comparatives entre l’image du Quai de Gare et l’image du Cookie Theft 6.3.1. Quadrant du début de narration

Sachant que notre image a été construite en 4 quadrants, il nous a semblé intéressant d’établir, pour chaque description, le quadrant de début de narration. Pour ce faire, nous nous sommes inspirées de l’ordre des quadrants des graphiques mathématiques et dans chaque narration, nous avons relevé par quelle partie de l’image commençait le sujet. Cette analyse, effectuée pour les deux images, permet de mettre en évidence le quadrant de début de narration préférentiellement choisi

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