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Elaboration d'un outil d'évaluation clinique des capacités d'inférences sur la base de la description d'une grande image « Le Quai de Gare »

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Master

Reference

Elaboration d'un outil d'évaluation clinique des capacités d'inférences sur la base de la description d'une grande image « Le Quai de Gare »

ANSERMET, Aline

Abstract

Notre recherche a pour objectif d'élaborer un nouvel outil d'évaluation clinique du discours et des capacités d'inférences chez des patients cérébro-lésés, ceci à l'aide de la description d'une image complexe mettant en scène un aspect de la vie courante. Une telle image avait été créée par Goodglass & Kaplan en 1972. Il s'agit de l'image du Cookie Theft et elle est aujourd'hui jugée, de l'avis de certains, « vieillotte et sexiste ». Nous avons donc créé une image, appelée Quai de Gare, et nous l'avons validée auprès de 100 participants tout venant.

Les résultats montrent que cette nouvelle image est jugée familière et visuellement simple par nos participants et que les inférences visuelles présentes sur l'image sont bien interprétées.

Une liste de questions a été utilisée pour s'assurer que les inférences qui ne sont pas mentionnées lors des descriptions sont tout de même comprises par les participants. Nous avons ensuite comparé les narrations de nos sujets lors de la description de cette nouvelle image à celles suscitées par le Cookie Theft, considéré actuellement comme une image [...]

ANSERMET, Aline. Elaboration d'un outil d'évaluation clinique des capacités

d'inférences sur la base de la description d'une grande image « Le Quai de Gare ». Master : Univ. Genève, 2008

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:1489

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Mémoire de Maîtrise Universitaire en Logopédie

Elaboration d’un outil d’évaluation clinique des capacités d’inférences sur la base de la description d’une grande image

« Le Quai de Gare »

Aline Ansermet

En collaboration avec Dorothée Genillod

Mai 2008

Soutenu le 9 juin 2008

Sous la direction de Dr. J. Buttet Sovilla

Membres du jury : Mme M.Overton Venet & Dr. P.Zesiger

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Remerciements

Notre profonde reconnaissance s’adresse à Christelle Fleury qui a su, par ses talents d’artiste, illustrer et donner vie à notre image.

Nous remercions sincèrement Madame Jocelyne Buttet Sovilla qui nous a encouragées et suivies tout au long de ce travail.

Nous tenons également à remercier Monsieur Christophe Cavin pour son aide précieuse, ses encouragements et ses nombreux conseils.

Finalement, nous remercions chaleureusement nos 100 participants qui ont sympathiquement accepté de se prêter au jeu des descriptions d’images; sans oublier les participants du camp de vacances pour aphasiques à Interlaken pour leurs remarques averties.

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Table des Matières

1 Résumé ...4

2 Introduction...5

3 Fondements théoriques...6

3.1 Elaboration d’inférences au travers d’une image complexe...6

3.2 Rôle d’une grande image dans l’évaluation neuropsychologique...7

3.3 Les différents tests utilisant des images ...8

3.3.1 Les images de l’APHA-R ...8

3.3.2 L’image du MT-86...8

3.3.3 L’image du Cookie Theft : points forts et points faibles ...9

3.3.4 Comparaison du BDAE et du HDAE-F...10

3.4 Fondements théoriques concernant les adultes âgés ...11

4 Elaboration d’une nouvelle grande image... 12

4.1 Facteurs externes à prendre en compte dans la création d'une grande image...12

4.2 Objectifs d’évaluation clinique...13

4.3 Contenu théorique de la nouvelle image ...13

4.4 Création de l’image : le Quai de Gare...14

5 Hypothèses ... 16

6 Méthode... 18

6.1 Participants...18

6.2 Matériel et Procédure ...19

7 Méthode d’analyse... 21

7.1 Validation de l’image du Quai de Gare...21

7.1.1 Degré de familiarité et complexité visuelle...21

7.1.2 Compréhension des inférences...21

7.2 Analyse comparative entre les images du Cookie Theft et du Quai de Gare ...22

7.2.1 Quadrant de début de narration ...22

7.2.2 Analyse globale des descriptions et comparaisons avec le Cookie Theft ...22

7.2.3 Analyse quantitative des termes pour toute la population...23

7.3 Sélection des mots clés en vue de la construction de grilles ...24

7.3.1 Grilles concernant la population générale ...24

7.3.2 Grilles par groupes d’âges...25

7.4 Analyse qualitative des différents termes employés ...25

7.4.1 Analyse pour la population générale...25

7.4.2 Analyse par groupes d’âges...25

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7.5 Analyse de l’élaboration des inférences...25

8 Résultats... 27

8.1 Validation de l’image du Quai de Gare...27

8.1.1 Nombre de mots et temps de narration...27

8.1.2 Degré de familiarité ...28

8.1.3 Degré de complexité visuelle ...29

8.2 Compréhension des inférences ...31

8.2.1 Les mots inférentiels ...31

8.2.2 Les termes interprétatifs ...32

8.2.3 Les scores au questionnaire ...32

8.3 Analyse qualitative et comparative entre les deux images ...36

8.3.1 Quadrant de début de narration ...36

8.3.2 Analyse globale des descriptions et comparaison entre les deux images...37

8.4 Analyse qualitative des termes par groupes d’âges, pour le Quai de Gare,...40

9 Discussion et application clinique ... 42

9.1 Validation des hypothèses...42

9.2 Feuillet de passation ...44

9.3 Description de l’image du Quai de Gare par différents patients ...45

10 Conclusion ... 46

11 Références ... 48

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1 Résumé

Notre recherche a pour objectif d’élaborer un nouvel outil d’évaluation clinique du discours et des capacités d’inférences chez des patients cérébro-lésés, ceci à l’aide de la description d’une image complexe mettant en scène un aspect de la vie courante. Une telle image avait été créée par Goodglass & Kaplan en 1972. Il s’agit de l’image du Cookie Theft et elle est aujourd’hui jugée, de l’avis de certains, « vieillotte et sexiste ».

Nous avons donc créé une image, appelée Quai de Gare, et nous l’avons validée auprès de 100 participants tout venant. Les résultats montrent que cette nouvelle image est jugée familière et visuellement simple par nos participants et que les inférences visuelles présentes sur l'image sont bien interprétées. Une liste de questions a été utilisée pour s’assurer que les inférences qui ne sont pas mentionnées lors des descriptions sont tout de même comprises par les participants.

Nous avons ensuite comparé les narrations de nos sujets lors de la description de cette nouvelle image à celles suscitées par le Cookie Theft, considéré actuellement comme une image de référence dans l’évaluation du discours. Ceci nous a permis de mettre en évidence des productions plus longues en temps et en nombre de mots, mais également un plus grand nombre d’inférences et moins d’expressions de doutes pour la nouvelle image.

Concernant l’image du Quai de Gare, un travail de comparaison des productions entre les adultes jeunes et âgés a été effectué. Les résultats montrent que les adultes jeunes produisent des descriptions significativement plus longues, avec un nombre supérieur de mots émis par minute. De plus, l’image est jugée plus familière et moins complexe par les adultes jeunes que par les adultes âgés. Nous notons également une meilleure compréhension des inférences par les adultes jeunes, ce qui a pu être mis en évidence à l’aide des réponses au questionnaire.

Un feuillet de passation comprenant un protocole de passation et une grille des termes attendus, selon les groupes d’âges, a été élaboré pour chacune des images, afin de rendre plus aisée l’utilisation clinique de ce nouvel outil.

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2 Introduction

Cette recherche est constituée de deux travaux qui se complètent. Le premier travail (celui de Dorothée Genillod) permet une comparaison entre la nouvelle image et l’image utilisée traditionnellement dans l’évaluation du discours en neuropsychologie. Cette comparaison a pour but de valider ce nouvel outil par rapport à une image de référence.

Le deuxième travail (ce mémoire-ci) s’oriente vers une analyse des différences de production entre les adultes jeunes et âgés. Ces deux travaux réalisés en parallèle se recoupent très largement et ne peuvent être envisagés de façon indépendante. De ce fait, le dossier d’annexes est commun pour ces deux mémoires.

Ce travail commence par la présentation des fondements théoriques concernant l’élaboration des inférences et le rôle d’une image complexe en neuropsychologie. Les différents tests utilisant ce type d’images sont exposés et les aspects positifs et négatifs de chacun sont discutés.

Nous continuons avec l’élaboration de la nouvelle image, en présentant les différents aspects dont il faut tenir compte dans la création d’un tel outil, ce qu’il devrait permettre d’évaluer et la façon dont l’image du Quai de Gare a été créée.

Ce travail se poursuit avec les hypothèses théoriques et opérationnelles, et continue avec la méthode ainsi que la méthode d’analyse des résultats.

Les résultats sont ensuite présentés, en commençant par la validation de l’image, l’évaluation de la compréhension des inférences, l’analyse comparative entre les images du Quai de Gare et du Cookie Theft et en terminant avec l’analyse des différences qualitatives entre les groupes d’âges.

Finalement, les hypothèses sont discutées et nous terminons en présentant un feuillet de passation clinique, pour permettre une utilisation plus aisée de la nouvelle image.

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3 Fondements théoriques

Le but principal de notre travail est de créer un outil permettant d’évaluer la capacité à élaborer des inférences et à mettre en lien différents éléments pour en tirer les informations adéquates, ceci chez des patients cérébro-lésés. L’objectif est également d’évaluer globalement et rapidement les troubles neuropsychologiques et plus particulièrement langagiers du patient. Il ne s’agit pas d’établir un diagnostic, mais plutôt de donner une orientation au bilan afin de tester ensuite et de façon plus fine les domaines pouvant être atteints. En plus de l’évaluation des troubles langagiers, nous souhaitons notamment pouvoir nous faire une idée concernant une éventuelle négligence, la présence d’une simultanognosie, la reconnaissance des émotions, les déficits attentionnels ou encore concernant la compréhension de l’ironie et de l’humour. Nous sommes bien conscientes qu’il s’agit là d’un projet ambitieux, mais cette nouvelle image doit vraiment être envisagée sous l’angle d’un dépistage neuropsychologique de base et non d’un outil diagnostique en soi.

3.1 Elaboration d’inférences au travers d’une image complexe

Une image complexe décrit une situation et est utilisée en neuropsychologie pour susciter un discours narratif. Elle permet d’évaluer les capacités du patient à établir une macrostructure et à intégrer de nouvelles informations.

La macrostructure représente le thème général ou le message principal d'une situation, d'une image ou encore d'un discours. Par exemple, les patients avec une lésion de l’hémisphère droit (LHD) peuvent passer à côté de cet élément principal. Le fait de générer une macrostructure relève des capacités de tirer des inférences ou d'interpréter une situation. Selon Myers (2001) une inférence est une hypothèse émise sur une base sensorielle, elle n'est pas directement donnée par les sens mais nécessite une interprétation de l'information obtenue. Par exemple, un homme portant une robe violette, avec une couronne, et qui de plus tient un sceptre, peut être interprété comme étant un roi. Il s'agit là d'une interprétation de l'image.

Les inférences se décomposent en différents niveaux. Le fait d'organiser l'image visuelle en un être humain est une inférence et le fait de déterminer que cette même image est un homme représente un autre type d'inférence. En général, les problèmes d'inférences liés aux LHD ne sont pas la reconnaissance des éléments de l’image, mais plutôt les liens entre les différents éléments.Les patients avec des LHD ne souffrent pas de déficits dans les inférences simples et automatiques (McKoon et Ratccliff, 1989, cités par Myers, 2001).

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Selon Myers (2001), les inférences dépendent de quatre processus:

1) l'attention aux éléments facilitateurs individuels 2) la sélection des éléments facilitateurs pertinents

3) l'intégration des éléments pertinents les uns avec les autres

4) l'association des éléments facilitateurs pertinents avec l'expérience passée du sujet.

Dans l'exemple précédent (celui du roi), la couleur des cheveux du personnage ne doit pas être considérée comme un élément pertinent. Les éléments pertinents, dans ce cas, sont la couronne, la robe et le sceptre. La combinaison de ces différents éléments permet de créer un contexte amenant à la notion de « roi ».

Ainsi, les éléments ne doivent pas être simplement reconnus mais doivent être considérés comme pertinents, pour être ensuite combinés et intégrés afin de créer un contexte. Les éléments pertinents doivent également être associés à une expérience connue par l'observateur.

3.2 Rôle d’une grande image dans l’évaluation neuropsychologique

Une image est un outil facile à utiliser, même au lit du patient, permettant une évaluation rapide et peu coûteuse des atteintes neuropsychologiques générales. Pour rappel, le but est de se faire une idée globale des déficits du patient, afin d’orienter au mieux un bilan neuropsychologique plus fin. L’objectif dans la description d’une grande image est d’examiner la capacité du patient à élaborer des inférences et à s’exprimer avec les mots adéquats concernant un sujet imposé. Ainsi, l’image permet au patient de générer un discours semi-spontané n’impliquant pas la mémoire à long terme et sur la base d’un référent commun entre le patient et son thérapeute. Elle oblige donc le patient à utiliser un lexique spécifique pour mettre en mots ce qu’il voit, ce qui rend la situation contraignante. De plus, l’image ne faisant pas appel à la lecture, elle permet réellement de n’évaluer que le discours oral.

La description élaborée par le patient montre sa capacité à établir une macrostructure (Myers, 2001) et à élaborer des inférences grâce à l’intégration des éléments pertinents. L’analyse de la production orale du patient éclaire le clinicien sur sa capacité à sélectionner les informations pertinentes, à faire des liens entre ces différents éléments, ainsi que le caractère informatif et la cohérence du discours du patient. Elle permet également d’évaluer les capacités lexicales, syntaxiques et discursives d’un patient.

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La description donne aussi une appréciation des facteurs supralinguistiques tels que la prosodie, les réactions émotionnelles, les expressions faciales, le rapport au réel ou la conscience des conventions sociales.

3.3 Les différents tests utilisant des images

Une grande image fait généralement partie d’une batterie d’évaluation de l’aphasie ou des troubles de la communication. Plusieurs batteries proposent des descriptions d’images et il nous a paru important de les présenter, afin d’évaluer les modèles existants. Il s’agit notamment de :

- Boston Diagnostic Aphasia Examination - 3 (B.D.A.E. version anglaise par Goodglass et coll., 1972)

- Boston Diagnostic Aphasia Examination (H.D.A.E – F., version française adaptée par Mazaux et coll., 1981)

- Protocole Montréal – Toulouse MT-86 (Nespoulous, Lecours et coll, 1992)

- APHA-R (Test pour l’examen de l’aphasie. Révision en 1989 par Ducarne de Ribeaucourt).

3.3.1 Les images de l’APHA-R

Les images proposées par l’APHA-R (voir annexe 1) représentent différentes situations de la vie courante. Elles sont facilement identifiables et permettent l’élaboration d’une narration.

Cependant, nous relevons certaines faiblesses pouvant biaiser l’analyse des descriptions. Tout d’abord, ces images nous semblent visuellement trop complexes. Cette multitude de stimuli visuels empêche le patient de sélectionner les informations pertinentes. De plus, les visages des personnages sont difficilement identifiables, empêchant ainsi l’évaluation de la reconnaissance des expressions faciales et des émotions. De manière plus générale, le trait du dessin nous semble relativement simple et les perspectives sont peu mises en évidence.

Il est à noter que tous ces dessins sont en noir et blanc. Il nous semble pourtant intéressant de pouvoir évaluer la reconnaissance des couleurs et ses implications dans la compréhension des inférences.

3.3.2 L’image du MT-86

Cette image (voir annexe 2) met en scène un événement connu de tout le monde : le Hold Up.

Cette image est intéressante car elle permet l’élaboration d’inférences et oblige à mettre

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différents éléments en liens. Cependant, comme pour les images citées ci-dessus, les traits manquent de précision.

3.3.3 L’image du Cookie Theft : points forts et points faibles

Il s’agit d’une image de référence en clinique neuropsychologique. L’image du Cookie Theft (voir annexe 3) est particulièrement intéressante, du fait qu’elle illustre une scène de la vie courante, par laquelle chacun peut se sentir concerné. Elle fait appel à des mécanismes d’inférences, dans la mesure où il faut parvenir à dégager l’idée que la femme est une mère, qu’il s’agit de ses enfants en arrière plan qui sont en train de voler un biscuit et que ceux-ci n’ont certainement pas la permission de s’en servir. Ces inférences sont de nature simple et accessible à tous, car chaque patient a certainement été confronté à la situation de l’enfant qui tente de dérober une gourmandise, ou à celle de la mère qui, par inattention, laisse une catastrophe se produire (ici l’eau qui coule à flot). Cette inondation peut également représenter un élément bizarre qui doit être compris par le patient. La construction de l’image (en deux parties, gauche/droite) permet également d’évaluer des éléments non verbaux. En effet, la description permet au clinicien de détecter une éventuelle négligence visuelle.

Cette image était certainement une situation de vie courante au moment de sa création (en 1972, aux USA), mais aujourd’hui, la femme en tablier faisant la vaisselle ne correspond plus totalement à l’image de la mère actuelle.

Concernant les points faibles de cette image, nous avons relevé que certains éléments pertinents pour comprendre la scène ne sont pas clairs. Par exemple, le mot « GATEAUX » écrit sur la boîte est à peine lisible. Il est dommage qu’un facteur aussi important pour comprendre l’intérêt et les motivations des personnages soit aussi difficile d’accès. Il faut ajouter que cet élément clé fait appel au langage écrit, alors qu’il n’est pas visé par cette évaluation. De plus, en Suisse romande nous utilisons le mot « biscuit » et non le mot

« gâteaux ».

Un deuxième point faible de cette image est le fait que les visages des personnages manquent d’expression et ne permettent pas d’analyser dans quelle mesure le patient comprend, intègre et interprète les expressions faciales, éléments intéressants pour évaluer un déficit dû à une LHD. Le dessin peut également être jugé grossier et manquant de précision. L’image est évidemment sexiste et vieillotte, mais comme mentionné plus haut, elle correspondait certainement à une situation de vie courante au moment de son élaboration aux Etats-Unis. Il faut également relever que cette image n’est pas particulièrement intéressante ou drôle à décrire, et risque ainsi de ne pas provoquer un discours motivé.

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3.3.4 Comparaison du BDAE et du HDAE-F

Le BDAE et le HDAE-F sont les versions anglophone et francophone de la même batterie d’évaluation de l’aphasie. Ainsi, la grande image est la même : il s’agit du « Cookie Theft ».

Pourtant, ces deux scènes ne sont pas strictement identiques, car on trouve de nombreuses différences, notamment les contrastes des dessins ou encore le mot « COOKIE JAR » devenu

« GATEAUX ».

BDAE HDAE-F

En effet, dans le HDAE-F, les jupes de la fillette et de la mère sont mises en relief, tout comme le linge de cuisine, le tabouret, ou encore le fond de l’armoire. Ainsi, nous pouvons relever que tous les éléments superposés et faisant appel à des notions de perspectives sont plus clairement mis en évidence dans la version francophone.

Les grandes images du BDAE et du HDAE-F diffèrent également au niveau de l’arrière plan : la fenêtre, le jardin ou le plan de travail ne sont pas tout à fait identiques. Il serait intéressant de connaître les raisons de ces changements, peut-être dus à des différences culturelles.

Nous pouvons également noter une différence dans la qualité de l’image au niveau de l’eau qui coule et du doigt sur la bouche de la fillette. Le dessin du BDAE semble plus explicite que celui du HDAE-F, car ses traits sont plus clairs.

Toutes ces différences peuvent paraître minimes et insignifiantes au premier abord, mais doivent être néanmoins prises en compte, car elles peuvent influencer la perception du patient dans sa capacité à repérer les éléments pertinents.

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3.4 Fondements théoriques concernant les adultes âgés

Dans un deuxième temps, ce travail a pour but d’analyser la description d’image sous l’angle de la différence entre les adultes jeunes et âgés. Ci-dessous se trouvent donc quelques notions théoriques de base permettant une meilleure compréhension de ces différences attendues.

Au niveau théorique et selon Salthouse (Salthouse, Babcock and Shaw 1991 ; Salthouse 1996), la vitesse de traitement des informations chez les adultes âgés diminue. La vitesse à laquelle les opérations cognitives sont effectuées est donc réduite. La diminution de la vitesse de traitement est également conceptualisée comme une diminution de la vitesse d’activation, qui expliquerait d’ailleurs de nombreux changements cognitifs liés à l’âge. En fait, la réduction de la vitesse de traitement médiatiserait l’ensemble des changements cognitifs liés à l’âge.

Concernant la dénomination d’image, l’influence de l’âge n’a pas pu être clairement démontrée. En effet, selon certains auteurs (Albert et al., 1987, cité par Kremin, et al., 1991 ), l’âge est le facteur discriminant le mieux les groupes, alors que d’autres auteurs (Flicker et al., 1987, cité par Kremin et al., 1991) ne trouvent aucune différence significative. Ce serait finalement les interactions entre l’âge et d’autres variables comme le sexe ou le niveau d’éducation qui auraient une réelle influence (Borod et al., 1980, cité par Kremin et al., 1991).

Cependant, nous notons que plusieurs auteurs s’accordent pour affirmer que l’accord interindividuel pour dénommer une même image diminue avec l’âge (Kremin et.al, 1991 ; Deloche, et al., 1996 ; Mackenzie, Brady, Norrie and Poedjanto, 2007).

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4 Elaboration d’une nouvelle grande image

4.1 Facteurs externes à prendre en compte dans la création d'une grande image

Dans la création d’une grande image pour une évaluation neuropsychologique de base, il faut tenir compte de différents éléments, afin d’éviter de pénaliser certaines populations par des facteurs externes et non pertinents pour ce que nous cherchons à évaluer.

Premièrement, le dessin doit être suffisamment grand et clair afin que des patients souffrant de troubles visuels non liés à des déficits neuropsychologiques ne soient pas pénalisés. Il s’agit d’éviter les détails minuscules ou de présenter en trop petit des éléments pertinents et nécessaires à la compréhension, pour parvenir à tirer des inférences correctes. En effet, les tests destinés à des patients cérébro-lésés s’adressent en grande partie à une population âgée et présentant donc des risques accrus de troubles visuels. Le but de notre outil est bien d’évaluer les déficits neuropsychologiques et visuels associés, dans la mesure où il s’agit d’une comorbidité à la lésion et non d’interférer avec des déficits visuels courants, typiques des adultes âgés.

Il faut également tenir compte des différences de cultures, de milieux socio-économiques et de niveaux cognitifs prémorbides parmi les patients. La grande image doit éviter les sujets socialement ou culturellement connotés, qui ne feraient sens que pour une petite proportion de patients.

Le vécu et l’histoire personnelle des patients doivent également être pris en compte, dans la mesure où une même scène sera décrite différemment selon ce qu’elle représente pour chacun. En effet, des aspects tels que les différences de sensibilité selon les sexes ou des événements comme un décès de proche, l’âge du patient, les conditions de vie actuelles (en institution ou à la maison) ou encore un facteur de dépression peuvent fortement influencer la narration d’une même scène (Myers, 2001). A ce sujet, un patient peut décrire l’image

« Cookie Theft » comme une scène où « la femme seule attend son mari et s’inquiète de son absence », expliquant ainsi l’inattention du personnage. Il faut donc laisser, dans la mesure du possible, une marge de liberté personnelle à chacun au niveau de l’interprétation de la scène et éviter d’attendre chaque élément de façon précise et identique.

De plus, nous devons tenir compte du fait que les éléments non mentionnés par le patient dans sa narration peuvent avoir été intégrés mentalement, mais simplement omis oralement. Pour s’assurer qu’un élément ne soit pas ignoré, il faudrait questionner le patient afin d’éviter d’interpréter comme non intégré ce qui n’est pas dit.

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Il est également intéressant de noter que les personnes âgées dénomment plus facilement les images en couleur que celles en noir et blanc (Chainay, Rosenthal and Goldenblum, 1998), ce qui plaide pour une utilisation d’image colorée.

4.2 Objectifs d’évaluation clinique

Notre image a pour but d’évaluer de manière rapide et peu coûteuse les capacités d’élaboration des inférences et le langage du patient. Elle devra donner lieu à un discours mettant en évidence certains troubles, permettant d’orienter la suite de l’évaluation après s’être fait une première idée des atteintes neuropsychologiques. En ce qui concerne les patients souffrant de LHD, il s’agit d’évaluer la capacité à générer une macrostructure, car elle exige la possibilité de produire des inférences et de tirer des conclusions, ainsi que d’évaluer le discours narratif (parfois inapproprié, abondant, non informatif ou bizarre), la pragmatique et la prosodie. Ces patients présentent également des déficits attentionnels, des négligences, des difficultés dans la reconnaissance des émotions et dans la compréhension de l’humour et de l’ironie (Myers, 2001). En ce qui concerne les patients souffrant de lésions de l’hémisphère gauche (LHG), il s’agit d’évaluer les troubles langagiers, comme le manque du mot, les transformations phonétiques et phonémiques, les difficultés syntaxiques ou encore les paraphasies sémantiques.

C’est l’ensemble de ces aspects que notre image doit impérativement permettre d’évaluer (voir annexe 4). Ainsi, notre image a pour but d’évaluer les troubles du langage et de la communication, ceci dans un cadre le plus large possible.

4.3 Contenu théorique de la nouvelle image

Notre image représente une situation de vie courante, accessible à tous et permettant de tester l’adéquation du patient au monde environnant. L’image est dessinée avec des traits clairs et des formes facilement reconnaissables. En effet, selon Snodgrass et Vanderwart (1980, cités par Chainay et al., 1998), les chercheurs travaillant avec des images comme stimuli ont besoin de normes, dont la familiarité avec l’objet représenté et la complexité visuelle font partie.

Ainsi, il nous paraît important de favoriser ces aspects dans la création de notre outil.

La nouvelle image est constituée de quatre parties distinctes, de « quadrants » (gauche-droite et haut-bas), afin de pouvoir, le cas échéant, mettre en évidence des problèmes de négligence.

Elle contient également des éléments pertinents et non pertinents, dans le but d’évaluer la capacité du patient à intégrer les informations visuelles pour en tirer une signification. Dans

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cette optique, nous avons glissé des éléments drôles ou bizarres, afin d’observer dans quelle mesure le patient est capable de les détecter et de les comprendre.

Nous avons également souhaité donner des expressions faciales à nos personnages (de peur ou de joie par exemple) pour analyser la façon dont le patient les prend en compte.

De plus, nous avons coloré notre image afin de jouer sur les inférences qui peuvent en découler. Par exemple, la coloration de la peau de banane en jaune confirme la nature de l'objet en cas de doute. La couleur permet également de mieux mettre en évidence les perspectives et finalement de rendre l’image plus gaie. En effet, cette image se présente sur un mode humoristique, issu de la bande dessinée, afin d’être amusante et actuelle.

4.4 Création de l’image : le Quai de Gare

Nous avons pensé à une scène se déroulant dans une gare. Cette image, que nous baptisons simplement « Quai de Gare », est découpée en quatre parties. Dans chacune d’elles se déroule un élément particulier, facilement identifiable, afin de pouvoir mettre en évidence une éventuelle négligence. Nous avons essayé de créer une image divertissante et non rébarbative pour permettre un discours narratif enjoué. L’image en format A4 est présentée à l’annexe 5.

Image du Quai de Gare, séparée en quadrant

La notion de gare est inférée du fait qu’il y a un train, des voies de chemin de fer, des bagages, une montre CFF, un contrôleur avec un sifflet, etc…

Dans le quadrant 1, nous trouvons un couple d’amoureux qui s’embrasse, avec deux valises à côté d’eux. Ils se quittent ou se retrouvent. On voit le sourire sur les lèvres de la femme, ce

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qui représente une émotion à comprendre. Il y a également des escaliers qui descendent dans le passage souterrain et l’indication de la voie sur laquelle on se trouve (2B).

Le quadrant 2 met en scène un homme qui court pour prendre son train, alors que le contrôleur siffle le départ et que les portes sont déjà fermées. On voit l’inquiétude sur le visage du personnage, car il se rend bien compte qu’il va manquer son train. Par contre, le contrôleur fait son travail tranquillement, en ayant l’air de s’ennuyer. On peut également lire l’heure sur la montre CFF : six heures six.

Le quadrant 3 met en scène une touche d’humour bien connue de la bande dessinée : un homme qui glisse sur une peau de banane, avec sa mallette qui s’ouvre et ses affaires qui vont se répandre sur le sol. On voit la peur et la surprise sur son visage. On trouve également le panneau des horaires de départs des trains, ainsi qu’une poubelle, qui représente un élément non pertinent dans la compréhension de la scène.

Dans le quadrant 4, nous trouvons une dame âgée lisant tranquillement un journal sur un banc, avec son sac à commissions à côté d’elle. On peut penser qu’elle attend le train. On trouve également un personnage qui a l’air rêveur et qui traverse tranquillement les voies en sifflant et en tirant une valise à roulettes, ceci devant le panneau d’interdiction de traverser. Il s’agit de l’élément non conventionnel de la scène.

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5 Hypothèses

Hypothèse théorique 1

Myers (2001) a montré qu’une image complexe mettant en scène un aspect de la vie courante a comme objectif, en neuropsychologie, de susciter un discours narratif, afin d’évaluer les capacités langagières du patient. Selon cet auteur, ce type d’outil permet également d'estimer l'aptitude du sujet à élaborer une macrostructure, permettant de tirer des inférences. Ainsi, nous faisons l’hypothèse qu’une image complexe créée pour l’évaluation neuropsychologique suscite un discours mettant en évidence les aptitudes langagières du patient, ainsi que sa compréhension des inférences présentes sur l’image.

Hypothèse opérationnelle 1

Il découle de cette première hypothèse théorique que la nouvelle image, pour être utilisable dans l’évaluation neuropsychologique, doit donner lieu à des productions orales suffisantes pour permettre l’évaluation des capacités langagières des sujets. Les productions orales doivent également exprimer des inférences extraites visuellement et nous nous attendons à une bonne compréhension de ces inférences de la part des sujets contrôles (vérifiée au travers de questions), même si toutes ne sont pas mentionnées lors de la narration orale.

Hypothèses théorique 2

Salthouse et al. (1991, 1996) ont démontré que la vitesse de traitement des adultes âgés est réduite par rapport à celle des adultes jeunes. En effet, nous faisons l’hypothèse que les liens sont moins évidents à établir pour cette population et que la compréhension fine des informations qui découlent de ces liens est ainsi plus limitée.

Hypothèse opérationnelle 2

L’hypothèse opérationnelle découlant de l’hypothèse théorique présentée ci-dessus est que les inférences se trouvant sur l’image du Quai de Gare devraient être mieux comprises par les adultes jeunes que par la population âgée. Nous nous attendons donc à de meilleurs résultats au questionnaire concernant les inférences dans la population d’adultes jeunes que dans celle d’adultes âgés. Dans notre étude, nous nous attendons également à ce que les adultes âgés jugent la nouvelle image comme plus complexe visuellement que les adultes jeunes, car les formes et les traits sont peut-être moins bien traités par cette population.

(19)

Hypothèse théorique 3

Selon Snodgrass et Vanderwart (1980, cités par Chainay et al., 1998), un outil d’évaluation constitué d’images doit être validé du point de vue de la complexité visuelle et de la familiarité de l’objet représenté pour être utilisé cliniquement. Ainsi, nous faisons l’hypothèse qu’un nouvel outil d’évaluation clinique constitué d’images doit présenter un bon degré de familiarité et de complexité visuelle pour être valide.

Hypothèses opérationnelle 3

L’hypothèse opérationnelle qui découle de cette deuxième hypothèse théorique est donc que si la nouvelle image est adéquate pour l’évaluation clinique du discours, elle doit être jugée familière et visuellement simple par les sujets sans lésion cérébrale.

Hypothèse théorique 4

Deloche (1996), Kremin (1991) et Mackenzie (2007) ont mis en évidence une diminution de l’accord interindividuel en dénomination d’images chez les personnes âgées. Nous faisons donc l’hypothèse que cette diminution se traduit par l’utilisation d’un plus grand nombre de termes différents pour désigner une même image chez les personnes âgées et ainsi par la production d’un plus grand nombre d’erreurs visuelles chez cette population.

Hypothèse opérationnelle 4

Concrètement, nous pouvons nous attendre à ce que les adultes âgés commettent un plus grand nombre d’erreurs visuelles que les personnes jeunes lors de la description de la nouvelle image. Ainsi, certains déficits d’interprétation de la scène pourraient découler d’erreurs visuelles, et non uniquement de problèmes de compréhension des inférences.

(20)

6 Méthode

6.1 Participants

Nous avons interrogé 100 personnes de langue maternelle française, sans troubles visuels (ou alors corrigés par des lunettes), ni antécédents neurologiques ou troubles cognitifs connus et ayant suivi une scolarité normale. Cet échantillon se répartit en 7 catégories d’âges. Chaque catégorie est subdivisée en deux sous-catégories selon le sexe. Nous avons finalement retenu 4 catégories représentant les adultes et 2 catégories concernant les enfants et adolescents. En effet, la catégorie envisagée pour les très jeunes enfants (<5 ans) a été éliminée en raison de la complexité de la tâche.

Concernant les adultes, les 4 catégories sont les suivantes :18-39 ans (14 F, 16 H, m = 29;1 ans, e-t = 5;93), 40-59 ans (13 F, 10 H, m = 48;11 ans, e-t = 4,01), 60-75 ans (10 F, 7 H, m = 66;7 ans, e-t = 5,98) et 76-90 ans (12 F, 7 H, m = 82 ;8 ans, e-t = 4,14). Ces 4 catégories ont été regroupées en deux groupes. Le groupe 1 est constitué des jeunes adultes 27 F, 26 H, m = 37 ;8 ans, e-t = 11,17) et le groupe 2 comprend les adultes âgés (22 F, 14 H, m = 75 ;1 ans, e-t

= 9,55).

Concernant les enfants et les adolescents, les deux catégories sont les suivantes : 5-10 ans (1 F, 4 M, m = 6;4 ans, e-t = 1,31) et 11-17 ans (3 F, 3 M, m= 13;9 ans, e-t = 2;66). Ces deux catégories forment le groupe 0.

Le découpage des catégories d’âges est repris de diverses recherches de référence (Kremin et al., 1991 ; Deloche et al., 1996). Le tableau 1 présente les données en fonction de l’âge et du sexe.

Tableau 1 : Données concernant l'effectif (N=100)

Catégories d'âges F M Moy.âge E.-t Groupes d'âges F M Moy.âge E.-t 05-10 ans (n= 5) 1 4 6;4 ans 1,31

11-17 ans (n= 6) 3 3 13;9 ans 2,66

Groupe 0 (n=11)

(5-17 ans) 4 7 10;5 ans 4;38

18-39 ans (n=30) 14 16 29;1 ans 5,93 40-59 ans (n= 23) 13 10 48;11 ans 4,01

Groupe 1 (n=53)

(18-59 ans) 27 26 37;8 ans 11,17

60-75 ans (n= 17) 10 7 66;7 ans 5,98 76-90 ans (n= 19) 12 7 82;8 ans 4,14

Groupe 2 (n=36)

(60-90 ans) 22 14 75;1 ans 9,55

Total (N=100) 53 47 53 47

(21)

Le tableau 2 résume les données en fonction du milieu socio-économique et du sexe (pour des données plus détaillées voir annexe 6).

Tableau 2 : Niveau socio-économique par groupes adultes et selon le sexe

Niveau d'études

1 Ecole obligatoire

Total

2 Niveau Apprentissage

Total

3 Niveau Universitaire

Total

Groupes d'âges F M F M F M

18-59 ans 2 2 15 11 26 11 14 25

60-90 ans 8 2 10 11 7 18 3 5 8

Total 8 4 12 26 17 44 14 19 33

6.2 Matériel et Procédure

Nous avons présenté deux images à nos participants : l’image du Cookie Theft issue du HDAE-F (format A4 et en noir et blanc) et l’image du Quai de Gare également en format A4, mais en couleur. L’ensemble des enregistrements audio a été réalisé à l’aide d’un appareil photo numérique en mode caméra.

Image du Cookie Theft (HDAE-F) Image du Quai de Gare

Les participants ont été interrogés à leur domicile ou sur leur lieu de travail, dans une pièce calme et bien éclairée. Chacun d’eux a signé un formulaire de consentement (voir annexe 7).

Nous avons également demandé à chacun de remplir un formulaire d’identité personnelle (initiales, date de naissance, profession et latéralité manuelle) (voir annexe 8). Toutes ces informations nous permettent de garantir un jeu de données complet. Cependant, le niveau socio-économique et la latéralité manuelle ne sont pas contrôlés dans ce travail.

La moitié des participants a commencé par décrire l’image du Cookie Theft, puis a continué avec celle du Quai de Gare, accompagnée des questions de compréhension présentées ci- dessous. Quant à l’autre moitié des participants, elle a commencé par la description de l’image du Quai de Gare, suivie de ses questions et elle a terminé avec la description de

(22)

l’image du Cookie Theft. La consigne suivante a été donnée à tous les participants et ceci pour les deux images : « Racontez-moi tout ce qui se passe sur cette image ». Les participants ont gardé les images sous les yeux tout au long des descriptions. La description des images s’est déroulée sans limite de temps.

Suite à la description de l’image du Quai de Gare, une série de 18 questions permettant de vérifier la compréhension de l’image et des inférences visuelles a été présentée oralement aux participants. Ces 18 questions se répartissent en 11 questions inférentielles (questions n°: 1, 2, 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13 et 14) et sont illustrées par la question n°1 : «Pourquoi siffle-t-il ? ».

Les 7 questions contrôles (questions n°: 3, 8, 9, 15, 16, 17 et 18) peuvent être illustrées par la question n° 8 : « Est–ce qu’il y a une horloge sur cette image ? » (Voir annexe 9).

Lors de chaque passation, les questions ont été présentées dans le même ordre et l’image se trouvait alors toujours sous les yeux du participant. Pour toutes les questions inférentielles, nous avons pointé l’élément concerné, afin d’éviter toute ambiguïté (par exemple : « Pourquoi court-il ? » en pointant le personnage qui court). Chaque réponse correcte (sans intervention de l’expérimentatrice) est cotée 1 point, sinon 0 point.

Nous avons ensuite demandé à chaque participant d’évaluer le degré de familiarité avec la nouvelle image, ainsi que la complexité visuelle de celle-ci. Le protocole utilisé pour les passations se trouve à l’annexe 10.

Les descriptions des deux images ont été chronométrées et transcrites pour chaque participant.

Les réponses aux questions ainsi que les commentaires de l’expérimentatrice ont également été transcrits. Les descriptions ont été réécoutées et relues par l’étudiante n’ayant pas rencontré les participants afin de s’assurer au mieux de la fidélité des transcriptions.

(23)

7 Méthode d’analyse

(N.B. L’ensemble des analyses a été effectué à l’aide de l’application Microsoft Excel) 7.1 Validation de l’image du Quai de Gare

7.1.1 Degré de familiarité et complexité visuelle

L’objectif premier de ce travail est de valider notre image. Pour ce faire, nous avons relevé les différentes évaluations de nos sujets, concernant d’une part leur degré de familiarité avec la scène présentée et, d’autre part, leur estimation de la complexité visuelle de l’image, ceci à l’aide d’échelles de Likert1, graduées de 1 à 5. Les participants ont répondu selon les échelles suivantes :

a. Degré de familiarité :

Question : Regardez l’image dans sa globalité. Selon vous, vous est-elle familière ou non ? Entourez le chiffre qui convient

Très familière Familière Moyennement

familière Peu familière Très peu familière

1 2 3 4 5

b. Degré de Complexité visuelle de l’image :

Question : Selon vous, les traits et les formes sont-ils simples ou complexes ? Entourez le chiffre qui convient

Très simple Simple Moyennement

simple Complexe Très

complexe

1 2 3 4 5

Nous avons ensuite regroupé les réponses sous forme de pourcentages.

7.1.2 Compréhension des inférences

Afin de nous assurer de la bonne compréhension des inférences proposées par l’image du Quai de Gare et ainsi de la valider, nous avons analysé les réponses récoltées. Ceci nous a permis, le cas échéant, d’éliminer les questions ambiguës et d’améliorer le questionnaire, afin de le rendre cliniquement utilisable. Cette analyse des réponses a également permis de mettre

1 Rensis Likert (1903 - 1981) est un psychologue américain connu pour son apport à la psychométrie Une échelle de Likert est une échelle ordinale sous forme de questionnaire psychologique, en 5 à 7 niveaux permettant de quantifier les attitudes. Elle est composée d'une série d'affirmations auxquelles le sujet doit indiquer son degré d'accord et de satisfaction.

(24)

en évidence les différentes inférences possibles pour chaque question. Nous avons alors constitué une grille de réponses définitives, regroupant l’ensemble des réponses jugées adéquates (voir annexe 11).

7.2 Analyse comparative entre les images du Cookie Theft et du Quai de Gare 7.2.1 Quadrant de début de narration

Sachant que notre image a été construite en 4 quadrants, il nous a semblé intéressant d’établir, pour chaque description, le quadrant de début de narration. En effet, ceci permet de mettre en évidence une éventuelle héminégligence ou déviance par rapport à la norme. Pour ce faire, nous nous sommes inspirées de l’ordre des quadrants des graphiques mathématiques et dans chaque narration, nous avons relevé par quelle partie de l’image le sujet commençait. Cette analyse a été effectuée pour les deux images.

7.2.2 Analyse globale des descriptions et comparaisons avec le Cookie Theft

Les données concernant chaque sujet ont été regroupées dans un tableau récapitulatif. (voir annexe 12). Suite à la transcription de chaque description, nous avons comptabilisé le nombre de mots total, ainsi que le temps de narration et ceci pour chacune des images. L’ensemble des transcriptions et des réponses aux questions se trouve dans le dossier d’annexes B (voir annexe B1).

Afin d’éviter tous biais dans les résultats et de rendre les transcriptions les plus comparables possibles entre les deux images, nous avons choisi d’éliminer certains mots « parasites » ou vides de sens, tels que « ben », « euh », « et puis », « donc », « alors », « voilà ». Nous avons également éliminé les répétitions, telles que « le le le », et les phrases finales de types « c’est tout », « ben voilà », « je ne vois plus rien », « je n’ai plus rien à ajouter », « qu’est-ce que je vois encore…», etc.

Nous nous sommes également accordées sur le fait de transcrire les productions de certains syntagmes de manière uniformisée pour notre analyse. En effet, nous avons transcrit les descriptions sous forme de langage écrit, afin d’homogénéiser les productions entre les deux images et de les rendre les plus comparables possible. Par exemple : « y a » a toujours été écrit « il y a », et les négations telles que « je sais pas »ont été transcrites « je ne sais pas ».

(25)

Toutes les transcriptions ont été relues par les deux étudiantes avant de commencer l’analyse, afin de s’assurer au mieux de la « comparabilité » des données.

Concernant les comparaisons de temps, nous nous sommes basées sur les temps de narrations originaux, sans modifications, afin d’éviter de biaiser les résultats obtenus. En effet, des ajustements de temps en fonction du nombre de mots éliminés auraient été impossibles à réaliser de manière fiable.

Dans une première analyse, nous avons mis en évidences (en gras) dans les transcriptions, l’ensemble des mots concrets, se référant à un aspect particulier de l’image à décrire. Nous avons également fait ressortir les termes interprétatifs et les énoncés de doutes tels que « je pense », « on imagine », « peut-être » ou « je ne sais pas ce qu’il fait » en les colorant en bleu. Nous qualifions de « termes interprétatifs » tous les énoncés démontrant une interprétation personnelle, par laquelle le locuteur montre qu’il effectue un commentaire, une précision ou un jugement sur le contenu de son discours. (Par exemple : il y a un bonhomme qui court vite parce qu’apparemment je pense qu’il est en retard pour attraper son train).

7.2.3 Analyse quantitative des termes pour toute la population

Pour l’analyse quantitative des mots sélectionnés, nous avons créé un tableau de base pour toute la population, répertoriant l’ensemble de ces termes et en les classant selon différents thèmes ou idées principales (par exemple, pour le Cookie Theft: « maman - vaisselle »,

«garçon et fille », « extérieur » et « description scène générale »). Chaque thème général a été subdivisé en différents sous-thèmes (par exemple, dans le thème « maman-vaisselle », on trouve notamment les sous-thèmes « maman », « distraite », « laver », etc…) regroupant chacun les différentes manières de formuler une même idée (par exemple, le terme « pas attentive » a été placé dans le thème « maman », dans le sous-thème « distraite », avec les termes « tête ailleurs » ou « rêvasser »).

Pour l’image du Quai de Gare, nous trouvons notamment les grands thèmes suivants : « celui qui siffle », « grand-maman », « couple amoureux ». Ainsi, le mot « sifflet » a par exemple été placé dans le thème « celui qui siffle », dans le sous-thème « siffler», tout comme « donner le départ ».

Chaque mot n’a été répertorié qu’une seule fois par sujet, malgré les répétitions, car c’est la production du terme par le participant qui nous intéresse et non la répétition de ce dernier.

Certains mots identiques ont été placés dans différents thèmes, lorsqu’ils impliquent une idée différente. Par exemple, le mot « rails » a été coté selon son apparition dans la narration sous

(26)

le thème « description générale » et dans le sous-thème « quai » (lorsqu’on décrit la scène), mais il a également été répertorié dans le thème « celui qui traverse», dans le sous-thème

« traverser les voies » (lorsqu’on parle du personnage traversant les voies en sifflotant).

De plus, dans ce tableau de base, nous avons également ajouté pour chaque thème deux rubriques répertoriant les mots interprétatifs et les doutes, préalablement mis en évidence en bleu dans les transcriptions des deux images. Ceux-ci figurent en gris dans notre tableau de base (voir annexes 13 et 14).

Les analyses qui suivent ont été effectuées sur la base de ce tableau principal, mais sans tenir compte des mots interprétatifs et des doutes (voir annexes 15 et 16). En effet, il nous paraît évident de ne pas les compter, car ces mots ne font pas directement appel aux différents éléments de l’image à décrire. Ainsi, les mots interprétatifs et les expressions de doutes sont étudiés séparément, afin de voir si ces mots sont effectivement employés avec les inférences visuelles proposées et d’en évaluer leur quantité.

7.3 Sélection des mots clés en vue de la construction de grilles 7.3.1 Grilles concernant la population générale

Le but des tableaux décrits ci-dessus (tableaux 15 et 16) est de mettre en évidence les mots les plus utilisés par notre population contrôle. Nous avons donc effectué une analyse sélective de ce premier tableau afin de ne garder que les termes utilisés dix fois ou plus par l’ensemble de l’effectif (donc par au moins 10% des participants). Nous avons ensuite subdivisé arbitrairement ce tableau en trois catégories (mots dits par 10 à 19% des sujets, mots dits par 20 à 49% des sujets et mots dits par au moins 50% des sujets) et ceci pour chaque image.

C’est sur la base de ces tableaux finaux que nous avons pu déduire les mots-clés, afin de constituer nos grilles d’analyses, regroupant ainsi les mots les plus couramment utilisés par nos 100 sujets. (voir annexes 17 et 18)

Pour tous ces tableaux, nous avons effectué les moyennes et écarts-types pour chaque catégories d’âges (5-10 ans, 11-17 ans, 18-39 ans, 40-59 ans, 60-75 ans, 76-90 ans), et nous avons ainsi décidé, par souci de simplification, de créer les groupes d’âges suivants : Groupe 0 (enfants et adolescents ; 5-17 ans), groupe 1 (adultes jeunes; 18-59 ans) et groupe 2 (adultes âgés ; 60-90 ans). L’ensemble de ces moyennes et de ces écarts-types ont été regroupés dans un tableau comparatif (voir annexe 19).

(27)

7.3.2 Grilles par groupes d’âges

A partir de notre tableau principal, nous avons créé de nouveaux tableaux afin d’établir les termes les plus spécifiquement utilisés par chaque groupe d’âges, ceci pour les deux images.

Nous nous sommes donc intéressées aux productions des adultes jeunes (groupe 1: 18-59 ans), en comparaison de celles des adultes âgés (groupe 2: 60-90 ans ) afin de pouvoir créer des grilles spécifiques pour chaque groupe d'âges, selon les différences de productions que nous avons obtenues.

Nous avons donc effectué, pour ces deux groupes d’âges, des tableaux de base pour chaque image, regroupant tous les mots dits au moins une fois par les participants (voir annexes 20 à 25). Ainsi, nous avons introduit des limites selon l’effectif de chaque groupe, nous permettant de ne garder que les mots les plus fréquemment utilisés. Pour le groupe 1, nous avons gardé les mots dits par au moins 10 sujets, alors que pour le groupe 2, nous avons fixé le seuil à au moins 5 sujets par mot (voir annexes 26 à 33)2

7.4 Analyse qualitative des différents termes employés 7.4.1 Analyse pour la population générale

Sur la base du tableau concernant l’ensemble de la population et regroupant tous les mots utilisés, nous avons constitué une grille d’analyse en termes d’idées. Pour cela, nous avons repris les thèmes et les sous-thèmes déjà présents dans le précédent tableau, mais en les affinant. Cette grille a pour but de rendre compte des différentes façons d’énoncer une même notion. (voir annexe 34, 35, 38 & 39)

7.4.2 Analyse par groupes d’âges

Pour chaque groupe d’âges, des grilles en termes d’idées ont été créées en reprenant les thèmes et les sous-thèmes de chaque tableau. (voir annexes 36, 37, 40 & 41)

7.5 Analyse de l’élaboration des inférences

Comme décrit précédemment, nous avons réalisé une grille regroupant tous les différents mots proposés par toute la population. Parmi ces mots figurent également les termes interprétatifs et les expressions de doutes. Afin d’étudier les productions d’inférences, nous avons choisi de nous intéresser au nombre de termes interprétatifs et expressions de doutes émis, ceci par image (voir annexes 13 et 14). Nous avons également recensé le nombre

2 Ce travail a également été effectué pour le groupe 0. Les tableaux sont aussi annexés..

(28)

d’inférences élaborées par participants. Ces inférences sont regroupées sous forme de liste pour chaque image (voir annexes 42 et 43). Une dernière analyse concernant la production d’inférences consiste à analyser la qualité « inférentielle » ou « littérale » (ou « descriptive ») des termes utilisés (selon l’analyse de Yorkston et Buekelman, 1977, et Myers, 2005, concernant l’image du BDAE). En effet, certains mots sont eux-mêmes porteurs d’inférences ou véhiculent des inférences. Ainsi à partir de nos listes de mots clés réalisées pour chaque image, nous avons classé les différents mots selon leur valeur purement « littérale » (comme par exemple les mots « poubelle » ou « banc ») ou « inférentielle » (comme par exemple les mots « gare » ou « maman ») qui nécessitent une analyse plus complexe que les mots descriptifs puisqu’il faut être en mesure de décomposer les éléments de la scène afin d’en extraire une ou plusieurs inférences.

Ces mots « descriptifs » peuvent se trouver de manière isolée et n’ont pas besoin du contexte contrairement aux termes « inférentiels », qui se trouvent dans un contexte précis. Pour plus d’objectivité, nous avons chacune analysé ces termes et nous avons comparé nos résultats.

Nous avons obtenu un accord interjuge de .97. Nous avons rediscuté les termes ambigus afin de nous mettre d’accord (voir annexe 44).

(29)

8 Résultats

N.B. Pour l’analyse complète des différences entre les descriptions des images du Cookie Theft et du Quai de Gare, se référer au mémoire de Dorothée Genillod.

8.1 Validation de l’image du Quai de Gare 8.1.1 Nombre de mots et temps de narration

Lors de la description de l’image du Quai de Gare, nous obtenons une production moyenne de 141 mots par sujet. Si l’on tient compte des catégories d’âge, la production moyenne par sujet est de 101 mots pour le groupe 0 (79.6 pour les enfants de 5 à 10 ans et 119.3 pour les jeunes de 11 à 17 ans), 160 pour le groupe 1 (166.3 pour les personnes de18 à 39 ans et 151.2 pour celles de 40 à 59 ans) et 124 pour le groupe 2 (154.2 pour les adultes 60 à 75 ans, contre 96.9 pour ceux de 76 à 90 ans). Selon un test t, la différence de mots totaux produits entre les groupes 1 et 2 est significative (t (77.11) = 2.899 ; p<0.01). Cette différence est également significative au sein du groupe 2, entre les adultes âgés de 60 à 75 ans et ceux de 76 à 90 ans (t (32.15) = 3.55 ; p<0.01).3

En analysant les temps de description de l’image, nous obtenons pour l’ensemble de la population une moyenne de 1 minute et 4 secondes (51 secondes pour le groupe 0 ; 1 minute et 4 secondes pour le groupe 1 et 1 minute et 9 seconde pour le groupe 2). Selon un test t, la différence de temps de narration entre les groupes 1 et 2 n’est pas significative (t (73.02) = -0.935 ; p = 0.353).

Ceci nous donne une moyenne de 131 mots prononcés par minute en moyenne, répartis selon les catégories d’âges de la façon suivante : en moyenne 103 mots par minute sont émis par les enfants de 5 à 10 ans et 126 pour les jeunes de 11 à 17 ans. Les jeunes adultes de 18 à 39 ans produisent en moyenne 154 mots à la minute, contre 144 pour ceux de 40 à 59 ans. Quant aux adultes âgés, nous obtenons 131 mots à la minute pour la catégorie des 60 à 75 ans et 83 pour les personnes de 76 à 90 ans. Ces résultats sont illustrés par la Figure 1.

Selon un test t, la différence de vitesse de parole entre les groupe 1 et 2 est significative (t (60.48) = 6.158 ; p<0.01). Cette différence est également significative au sein du groupe 2, entre les adultes âgés de 60 à 75 ans et ceux de 76 à 90 ans (t (33.86) = 5.283 ; p<0.01).

3 Les résultats obtenus pas les enfants de 5 à 10 ans ainsi que par les adolescents de 11 à 17 ans ne seront pas étudiés spécifiquement dans ce mémoire.

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Figure 1: Nombre de mots moyen et vites se de parole

0.00 20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00 140.00 160.00 180.00

5-10 ans 11-17 ans 18-39 ans 40-59 ans 60-75 ans 76-90 ans 0.00 20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00 140.00 160.00 180.00

Nombre de mots - QG Mots à la minute - QG

Nombre de mots moyen Mots par minute

8.1.2 Degré de familiarité

Nous avons interrogé nos sujets concernant leur degré de familiarité avec l’image du Quai de Gare. Deux tiers (66%) de la population attribue à l’image une note de 1 (très familière), 25%

lui donne une note de 2 (familière) et 9% la note avec un 3 (moyennement familière). Ainsi, comme présenté sur la figure 2, aucun de nos sujets n’a jugé notre image comme peu ou pas familière.

66%

25%

9%

0%

0% Très familier

Familier

Moyennement familier Peu familier

Pas du tout familier

Figure 2. Degré de familiarité pour l'effectif total

Si l’on tient compte de l’âge de nos sujets, nous obtenons les résultats suivants, présentés dans le tableau 3, ci-dessous.

Dans le groupe 0, 83.3% des sujets jugent l’image familière (score de 2) et 16.6% la juge moyennement familière (score de 3). Les sujets du groupe 1 évaluent l’image comme très

(31)

familière (score de 1) à 79.3%, 17% la juge familière (score de 2) et 3.7% l’évalue comme moyennement familière (score de 3). Quant au groupe 2, seuls 58.8% des sujets jugent l’image très familière (note de 1), alors que 26.5% l’évalue avec une note de 2 (familière) et 14.7% avec une note de 3 (moyennement familière). Cette différence entre les catégories d’âges est particulièrement marquée dans le groupe des personnes de 76 à 90 ans, où seuls 47.1% des participants jugent l’image comme très familière (alors que 47.1% l’évalue comme familière et 5.8% l’évalue comme moyennement familière). L’annexe 45 présente sous forme de graphiques l’évaluation du degré de familiarité des participants avec l’image, pour les différents groupes d’âge.

Tableau 3 : Degré de familiarité pour tout l’effectif et par groupes d’âges

Très familier Pas du tout familier

1 2 3 4 5

Effectif total 66% 25% 9% 0% 0%

11-17 ans 0% 83% 17% 0% 0%

Groupe 1 18-39 ans 40-59 ans

79%

90%

65.2%

17%

10%

26.1%

4%

0%

8.7%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

Groupe 2 60-75 ans 76-90 ans

58.8%

70.6%

47.1%

26.5%

5.9%

47.1%

14.7%

23.5%

5.8%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

Selon un test t, la différence dans l’évaluation du degré de familiarité entre les groupes 1 et 2 est significative (t (53.12) = -2.143 ; p <0.05). Cependant, la différence entre les catégories d’âge au sein du groupe 2 (entre les adultes de 60 à 75 ans et ceux de 76 à 90 ans) n’est pas significative (t (28.8) = -0.2265 ; p=0.847), alors que celle au sein du groupe 1 (entre les adultes de 18 à 39 ans et ceux de 40 à 59 ans) l’est (t (29.15) = -2.248 ; p<0.05).

8.1.3 Degré de complexité visuelle

L’image du Quai de Gare présente également un bon score concernant l’évaluation de sa complexité visuelle. En effet, nous voyons sur la Figure 3 que 87% de la population a jugé notre image avec une note de 1, soit visuellement très simple et que 13 % de la population l’a jugée avec une note de 2, c’est-à-dire simple.

(32)

87%

13%

0%

0%

0% Très simple

Simple

Moyennement simple Complexe

Très complexe

Figure 3. Degré de compléxité visuelle pour l'effectif total

Si l’on tient compte des groupes d’âges auxquels appartiennent les sujets, nous remarquons que l’ensemble (100%) des sujets du groupe 0 a évalué la complexité visuelle de l’image à 1, soit très simple. Le groupe 1 présente 86.3% de 1(très simple) et 13.2% de 2 (simple). Quant au groupe 2; 85.3% des sujets l’évaluent avec une note de 1 et 14.7% avec une note de 2. Si l’on tient compte de l’âge des personnes du groupe 2, on peut noter que chez les adultes les plus âgés, 70.5% des adultes de 76 à 90 ans évaluent l’image très simple, contre 29.5% qui la juge comme simple. Ces résultats sont présentés dans le Tableau 4 et à l’annexe 46 sous forme de graphiques.

Tableau 4 : Complexité visuelle pour tout l’effectif et par groupes d’âges

Très simple Très complexe

1 2 3 4 5

Effectif total 87% 13% 0% 0% 0%

11-17 ans 100% 0% 0% 0% 0%

Groupe 1 18-39 ans 40-59 ans

87%

83.3%

95.7%

13%

16.7%

4.3%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

Groupe 2 60-75 ans 76-90 ans

85%

100%

70.5%

15%

0%

29.5%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

La différence d’évaluation de la complexité visuelle entre les groupes 1 et 2 n’est pas significative, selon un test t (t (67.88) = -0.193 ; p = 0.847). Par contre, cette différence est significative (t (16) = -2.582 ; p=0.0201) au sein du groupe 2, entre les adultes âgés de 60 à 75 ans et ceux de 76 à 90 ans, alors qu’elle ne l’est pas au sein du groupe 1, entre les adultes de 18 à 39 ans et ceux de 40 à 59 ans (t (45.27) = -1.818 ; p = 0.0756).

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