• Aucun résultat trouvé

SUR LES AUTOMORPHISMES D'UN GROUPE FINI

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "SUR LES AUTOMORPHISMES D'UN GROUPE FINI"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-01671553

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01671553

Submitted on 22 Dec 2017

HAL

is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire

HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

SUR LES AUTOMORPHISMES D’UN GROUPE FINI

Paul Lescot

To cite this version:

Paul Lescot. SUR LES AUTOMORPHISMES D’UN GROUPE FINI. RMS : Revue de la filière

mathématiques, 2015. �hal-01671553�

(2)

PAUL LESCOT

1. Introduction

L’objet de cette note est d’´etablir le r´esultat suivant, conjectur´e par Nicolas Tosel en 1997 :

Th´eor`eme 1.1. Il existe une fonction f : N →N telle que, pour tout groupe fini G, l’on ait |G| ≤f(|Aut(G)|).

Etant donn´e le Th´eor`eme de Cayley selon lequel un groupe fini d’ordre n est isomorphe `a un sous–groupe du groupe sym´etrique Σn de degr´en, il apparaˆıt que n’existe, pour chaque n, qu’une famille finie de types d’isomorphisme de groupes finis d’ordren. Le Th´eor`eme peut donc ˆetre reformul´e ainsi

Th´eor`eme 1.2. Pour tout groupe fini H, la famille des groupes finis G tels que Aut(G)'H ne comprend qu’un nombre fini de classes d’isomorphisme.

Lorsque l’on restreint G `a ˆetre ab´elien, ce r´esultat est bien connu ; en fait, on a mˆeme un ´enonc´e plus fort (Th´eor`eme 3.3), que nous utiliserons d’ailleurs dans notre d´emonstration.

Les notations sont des plus usuelles : |A| d´esigne le cardinal de l’ensemble fini A,Zn le groupe cyclique d’ordrenet φla fonction indicatrice d’Euler. PourGun groupe, on noteZ(G) son centre :

Z(G) :={x∈G|(∀y∈G)xy=yx} , et, pour (a, b)∈G2:

ab:=b−1ab , [a, b] :=a−1ab=a−1b−1ab (commutateur deaetb) et

G0 :=<[a, b]|(a, b)∈G2>

(groupe d´eriv´edeG).

L’ordre d’un ´el´ement xdeGest not´eω(x).

2. Sur les groupes ab´eliens finis

Pour deux groupes finis ab´eliens A et B, Hom(A, B) d´esignera l’ensemble des homomorphismes deAdansB. Nous le munirons de la multiplication ´evidente :

∀(ϕ, ψ)∈Hom(A, B)2∀a∈A (ϕ.ψ)(a) =ϕ(a)ψ(a).

Il est visible que cette op´eration fait deHom(A, B) un groupe ab´elien.

Date: 08 Octobre 2014.

1

(3)

Th´eor`eme 2.1. SiA etB sont deux groupes ab´eliens finis, alors Hom(A, B)'Hom(B, A).

D´emonstration. D’apr`es le th´eor`eme de structure des groupes ab´eliens finis, on peut

´

ecrireAcomme produit direct de groupes cycliques A=A1×...×Ar, et de mˆeme

B=B1×...×Bs .

Soit ϕ∈ Hom(A, B) ; alors, pour i ∈ {1, ..., r} et a ∈ Ai, posons (l’´el´ement a

´

etant situ´e `a lai–`eme place)

ϕ((1, ...,1, a, ...,1)) = (ψ1,i(a), ..., ψs,i(a)).

Il apparaˆıt que

ψj,i∈Hom(Ai, Bj) ; de plus, sia= (a1, ..., ar)∈A,

ϕ(a) =

r

Y

i=1

1,i(ai), ..., ψs,i(ai)).

Il en r´esulte que l’application

Hom(A, B)→ Y

1≤i≤r;1≤j≤s

Hom(Ai, Bj) ϕ7→ (ψj,i)1≤i≤r;1≤j≤s

est un isomorphisme ; donc

Hom(A, B)' Y

1≤i≤r;1≤j≤s

Hom(Ai, Bj).

De mˆeme

Hom(B, A)' Y

1≤j≤s;1≤i≤r

Hom(Bj, Ai).

Il suffit donc d’´etablir que, pour tousiet j, l’on a Hom(Ai, Bj)'Hom(Bj, Ai) ;

en d’autres termes, nous nous sommes ramen´e au cas o`uA etB sont cycliques.

Soient doncA=< a >d’ordrem, etB=< b >d’ordren, et posons

d=pgcd(m, n). En vertu du Th´eor`eme de Bachet–Bezout, il existe (x, y)∈Z2 tel qued=xm+yn.

Soit alorsϕ∈Hom(A, B) ; ´ecrivonsϕ(a) =bs. Il suit bsm = (bs)m

= ϕ(a)m

= ϕ(am)

= ϕ(1)

= 1 ,

(4)

d’`ou

bsd = bs(xm+yn)

= bsxmbsyn

= (bsm)x(bn)ys

= 1 , doncn=ω(b) divisesd, et n

d divises.

Soits=n

dt; alors, pour toutr∈N

ϕ(ar) =ϕ(a)r=bsr=bndtr (∗).

R´eciproquement, pour chaquet∈Z, la relation ϕt(ar) :=bndtr

d´efinit une application ϕt : A → B; en effet, ar = ar

0

entraˆıine m|r−r0, soit r−r0 =mr00; mais alors

n dtr−n

dtr0 = n

dt(r−r0)

= n

dtmr00

= n(tm dr00), lequel est divisible parn, donc

bndtr=bndtr

0

.

Ce ϕt est donc un morphisme deAdans B, ne d´ependant que de la classe det modulod. On a donc

Hom(A, B) ={ϕ0, ..., ϕd−1}.

De plus, pour chaque t, ϕt = (ϕ1)t dans Hom(A, B) ; Hom(A, B) est donc cyclique d’ordred=pgcd(m, n).

De mˆemeHom(B, A) est cyclique d’ordrepgcd(n, m) =d.

Remarque 2.2. Une autre d´emonstration du Th´eor`eme 2.1 peut ˆetre donn´ee au moyen de la th´eorie de la dualit´e : A est isomorphe (non canoniquement) `a son groupe dual A, et de mˆeme B `a son groupe dual B. Hom(A, B) est donc iso- morphe `aHom(A, B), lequel s’identifie,viatransposition, `aHom(B, A).

Lemme 2.3. SoitGun groupe fini ab´elien ; alors|G|divise|Hom(G, G)|.

D´emonstration. Reprenons la d´emonstration du Th´eor`eme 2.1 ; on peut ´ecrire G comme produit direct de groupes cycliques

G=G1×...×Gr

(|Gi|=gi) ; comme il a ´et´e vu, on a, en prenants=retBi =Ai=Gi : Hom(G, G)' Y

1≤i≤r;1≤j≤r

Hom(Gi, Gj).

(5)

De ce fait,Hom(G, G) contient le sous–groupe “diagonal ” H := Y

1≤i≤r

Hom(Gi, Gi).

Mais nous avons constat´e que Hom(Gi, Gi) ´etait isomorphe `a Zpgcd(gi,gi) =Zgi, donc `aGi; H est donc isomorphe `a

Y

1≤i≤r

Gi,

donc `aGlui–mˆeme.

Il existe donc un sous–groupe deHom(G, G) isomorphe `aG, d’o`u le r´esultat en

vertu du Th´eor`eme de Lagrange.

Corollaire 2.4. Soient A etB deux groupes ab´eliens finis, C un sous–groupe de A etD un sous–groupe deB tels que B

D 'C; alors |C| divise|Hom(A, B)|.

D´emonstration. (Inspir´ee de [1], Theorem 4) Soit ϕ ∈Hom(B

D, C) ; pour b ∈ B, posons

iϕ(b) :=ϕ(¯b) ; alors

iϕ(b)∈C⊆A .(∗∗)

Il est clair d’apr`es (∗∗) queiϕ∈Hom(B, A), et que l’application Hom(B

D, C)→Hom(B, A) ϕ7→iϕ

est un morphisme de groupes, injectif ; Hom(B, A) contient donc un sous–groupe isomorphe `aHom(B

D, C), donc `a Hom(C, C).

Mais Hom(A, B) ' Hom(B, A) (Th´eor`eme 2.1) donc Hom(A, B) contient un sous–groupe isomorphe `aHom(C, C). Il en r´esulte que|Hom(C, C)|divise|Hom(A, B)|; mais|C|divise|Hom(C, C)|(Lemme 2.3), donc|C|divise|Hom(A, B)|.

3. Quatre r´esultats pr´eliminaires Proposition 3.1. SoitGun groupe tel que G

Z(G) soit d’ordre finim; alors

|G0| ≤m2m3.

D´emonstration. Ce r´esultat est implicite dans la d´emonstration de [2],(33.9), pp.

168–169.

(6)

Posons ¯G:= G

Z(G), et soit, poura∈G, ¯a:=aZ(G)∈ G

Z(G). Supposons ¯c= ¯a et ¯d= ¯b; alors il existe (z, z0)∈( G

Z(G))2 tel quec=azetd=bz0. Mais alors

[c, d] = c−1d−1cd

= z−1a−1(z0)−1b−1azbz0

= z−1(z0)−1zz0a−1b−1ab(carzet z0 sont centraux)

= a−1b−1ab

= [a, b].

Le commutateur de deux ´el´ements de G ne d´epend donc que de leurs classes dans G

Z(G); vu que| G

Z(G)|=m, il y a au plusm2commutateurs distincts dansG.

Pour ´etablir le r´esultat, il suffit donc de faire voir que chaque ´el´ement deG0 peut s’exprimer comme le produit dem3 commutateurs.

Soitx∈G0, et soitn le nombre minimal de termes dans une repr´esentation de xcomme produit de commutateurs :

x=c1...cn.

Si n ≤ m3, en compl´etant au besoin par m3 −n occurrences du commutateur 1 = [1,1] on obtient bien la repr´esentation voulue. Supposons donc n≥ m3+ 1 ; nous allons obtenir une contradiction. Comme vu ci–dessus, il y a en tout au plusm2 commutateurs dansG0; d’apr`es le “principe des tiroirs”, un commutateur (notons–

lec) apparaˆıt donc au moins m+ 1 fois parmi lesci. Soienty etz deux commutateurs,y= [a, b] ; alors

yz = zyz

= z[a, b]z

= z[az, bz].

Au moyen de cette identit´e, il est possible de faire glisser vers la gauche dans l’expression dexlesm+ 1 occcurrences decsusmentionn´ees ; on obtient donc une expression de la forme

x=cm+1c01...c0n−m−1

o`u lesc0isont des commutateurs. Nous allons faire voir que l’on peut exprimercm+1 comme produit demcommutateurs, et doncxcomme produit dem+ (n−m−1) = n−1 commutateurs, contredisant ainsi la minimalit´e den.

(7)

Soit c = [u, v] ; du fait que | G

Z(G)|= m, on a (cZ(G))m = 1 dans G Z(G), soit cm∈Z(G) ; mais alors

cm+1 = cmc

= u−1ucmc

= u−1cmuc(carcm∈Z(G))

= u−1cm−1cu[u, v]

= u−1cm−1u−1v−1uvuu−1v−1uv

= u−1cm−1u−1v−1u2v

= u−1cm−1uu−2v−1u2v

= (u−1cu)m−1[u2, v]

est le produit de m−1 commutateurs, car u−1cu =cu = [u, v]u = [u, vu] est un

commutateur.

Th´eor`eme 3.2. SoitGun groupe fini n’ayant aucun facteur direct ab´elien6={1}; alorsAut(G)contient un sous–groupe d’ordre|Hom(G

G0, Z(G))|.

D´emonstration. ([1], Th´eor`eme 1, p. 137)

Les automorphismes de G agissant trivialement sur G

Z(G) forment un sous–

groupeAc deAut(G). Soitα∈Ac; pour chaquex∈Gon a α(x) =xθα(x)

avec

θα(x)∈Z(G),

et il est visible queθα est un morphisme deGdansZ(G). L’application Ac → Hom(G, Z(G))

α 7→ θα

est ´evidemment injective ; nous allons faire voir qu’elle est bijective.

Soit doncϕ∈Hom(G, Z(G)) ; il s’agit de montrer que l’application α : G→G

x7→xϕ(x) est un automorphisme deG; on aura alorsθα=ϕ.

Il est clair qu’il s’agit d’un morphisme de groupes ; G ´etant fini, il nous suffit d’´etablir son injectivit´e. Supposons donc ker(α) 6= {1}; nous allons obtenir une contradiction.

Le noyau ker(α) contient un ´el´ement xd’ordre premier p; on a alors xϕ(x) =α(x) = 1,

soitϕ(x) =x−1. Notons ¯G:= G G0, et

π : G→ G G0 x7→xG0

(8)

la projection canonique.

G¯ ´etant ab´elien, on peut le d´ecomposer en G¯=A×B

o`u A est d’ordre une puissance de p(|A|=pr) et l’ordre de B n’est pas divisible parp. On a

¯

xp= ¯xp= ¯1 ;

de plus l’homomorphismeϕdeGdansZ(G) est trivial surG0 (carZ(G) est ab´elien) et

ϕ(x) =x−16= 1, d’o`ux /∈G0, ¯x6= ¯1 etω(¯x) =p.

Soit k le plus grand entier positif ou nul tel que ¯x soit une puissance pk–`eme dans A; il est apparent que 0≤ k ≤r−1. Ecrivons ¯x =apk (a ∈ A), et a = ¯z (z∈G) ; alors ¯x= ¯zpk= ¯zpk, soit x=zpkupour unu∈G0. Mais alors

x−1 = ϕ(x)

= ϕ(zpku)

= (ϕ(z))pkϕ(u)

= ϕ(z)pk. Soity:=ϕ(z)∈Z(G) ; alors

x=y−pk , ypk+1=x−p= 1 et

ypk=x−16= 1, d’o`uω(y) =pk+1. De plus

¯

ypk+1= ¯1 (en particulier, ¯y∈A) et

¯

ypk = ¯ypk = ¯x−16= ¯1 , d’o`uω(¯y) =pk+1.

Dans ce qui suit, nous nous inspirons de [3], pp. 14-21.

Posonsu= ¯y, soit ¯A:= A

< u >, et ´ecrivons ¯Acomme produit direct de groupes cycliques :

A¯=<a¯1>×...×<a¯r>

avecω( ¯ai) =pni. On a donc apini ∈< u >, soit apini =upmisi pour unmi≥0 et unsi non divisible par p.

Simi≥k+1, alorsupmi = 1 et doncapini = 1 ; nous supposerons donc dor´enavant quemi≤k.

(9)

Soitti tel quesiti≡1[p]. On a

¯

x−1 = (¯y)pk

= upk

= upksiti

= (upmisi)pk−miti

= (apini)pk−miti

= apinipk−miti

= (atii)pni+k−mi

d’o`u, par d´efinition de k, ni+k−mi ≤ k, et ni ≤ mi. En rempla¸cant ai par aiu−pminisi (ce qui ne change pas la classe deai modulo < u >), on peut donc supposer queapini = 1, donc queω(ai) divisepni. Mais pni = ω( ¯ai) divise ω(ai), d’o`uω(ai) =ω( ¯ai) =pni.

Mais alors de

am11...amrr = 1 suit

¯

a1m1...a¯rmr = 1 ;

donc chaque ¯ajmj vaut ¯1, soitpnj |mj; mais alorsamjj = 1. SoitC:=< a1, ..., ar>; il apparaˆıt que, d’une part, le groupeCest le produit direct des groupes < ai>:

C=< a1>×...×< ar> ,

(d’o`u|C|=pn1+...+nr =|A|) et d’autre part que¯ C∩< u >={1}; il s’ensuit que A=< u >×C=<y >¯ ×C .

Soient M := π−1(C) et N := π−1(B) ; alors M et N sont des sous–groupes distingu´es de G, donc

H =M N :={uv|u∈M, v∈N}

est un sous–groupe (distingu´e) deG.

Soitg∈G;alorsπ(g)∈G, donc¯ π(g) est repr´esentable sous la formeab (a∈A, b∈B) ; ´ecrivons a= (¯y)mc pour m∈Zetc∈C. Soitr∈Gtel queπ(r) =b; en particulier,r∈π−1(B) =N. Il apparaˆıt que

π(g) = ab

= π(y)mcb

= π(ym)cπ(r) et

π(y−mgr) =c∈C , soity−mgr∈π−1(C) =M et

g=ym(y−mgr)r−1∈< y > M N =< y > H; donc

G=< y > H .

Supposons maintenant queys∈H pour uns∈Z; alors

¯

ys= ¯ys=π(ys)∈π(M N)⊆BC=C×B ⊆A×B ,

(10)

d’o`u ¯ys∈C(car l’ordre de ¯ysest une puissance dep), puis ¯ys= ¯1. Mais cela signifie queω(y) =ω(¯y) divises, doncys= 1.

Nous venons de montrer que

< y >∩H ={1}; y´etant central dansG, il s’ensuit que

G=< y >×H

et< y >est un facteur direct ab´elien non–trivial deG, contrairement `a l’hypoth`ese.

Nous avons ´etabli queAut(G) contenait un sous–groupe d’ordre|Hom(G, Z(G))|; mais, comme pr´ec´edemment observ´e, un homomorphisme deGdansZ(G) doit ˆetre trivial surG0 , etHom(G, Z(G)) s’identifie donc `aHom(G

G0, Z(G)).

Th´eor`eme 3.3. SoitGun groupe fini ab´elien ; alors

|Aut(G)| ≥φ(|G|)

D´emonstration. Nous suivrons le raisonnement de Wilson ([4], p.2).

Supposons d’abord|G|=pn (ppremier,n≥1), et soit pr=e(G) l’exposant de G:

pr= max{ω(x)|x∈G}.

Sixetysont deux ´el´ements deGd’ordrepr, il r´esulte du th´eor`eme de structure des groupes commutatifs finis l’existence de deux sous–groupesH1et H2deGtels que G =< x > ×H1, G =< y > ×H2 et H1 ∼= H2. Soit ψ : H1 −→ H2 un isomorphisme ; alorsβ :G→Gd´efini par

∀n∈Z∀h1∈H1β(xmh1) =ymψ(h1) d´efinit un automorphisme de Gtel que β(x) =y.

Le groupeAut(G) agit donc transitivement sur l’ensemble O:={x∈G|ω(x) =pr}. Mais

G\ O={x∈G|xpr−1 = 1}

est un sous–groupe strict deG, donc|G\ O| ≤ |G|

p , et

|O| ≥(1−1

p)|G|= (p−1)pn−1 . SoitA=CAut(G)(x) ; on a donc

|Aut(G)|

|A| = |O|

≥ pn−1(p−1), d’o`u

|Aut(G)| ≥pn−1(p−1)|A| ≥pn−1(p−1) . Soit maintenant Gd’ordre n=Qk

i=1paii (les pi ´etant premiers et deux `a deux distincts,ai≥1) ; alors on peut ´ecrireGcomme produit direct de sous–groupes

G=

r

Y

i=1

Gi

(11)

avec|Gi|=paii. Alors

Aut(G) =Aut(

r

Y

i=1

Gi)

contient (en fait, il co¨ıncide avec) un sous–groupe isomorphe `a

r

Y

i=1

Aut(Gi). Il en r´esulte que

|Aut(G)| ≥ |

r

Y

i=1

Aut(Gi)|

=

r

Y

i=1

|Aut(Gi)|

r

Y

i=1

paii−1(pi−1) (d’apr`es le r´esultat ci–dessus)

= φ(n)

= φ(|G|).

Remarque 3.4. Il est assez facile de voir que l’in´egalit´e du Th´eor`eme 3.3 est stricte, sauf lorsqueGest cyclique.

Corollaire 3.5. Il existe une fonction croissanteh:N→N telle que, pour tout groupe fini ab´elienG, l’on ait

|G| ≤h(|Aut(G)|).

D´emonstration. Soitn=|Aut(G)|; d’apr`es le Th´eor`eme 3.3, φ(|G|)≤n.

Or, pour chaquek≥1, l’ensemble

Ek:={m∈N|φ(m) =k}

est fini ; soit

ek :=

max(Ek) siEk 6=∅ 0 sinon. Il est clair que la fonctionhd´efinie par

h(n) = max(e1, ..., en) convient.

(12)

4. D´emonstration du Th´eor`eme

Soit doncGun groupe fini,|Aut(G)|=m. Choisissons un facteur direct ab´elien EdeGd’ordre maximal ; alors il existe un sous–groupeHdeGtel queGsoit le pro- duit direct deEet deH. Par construction,H n’a aucun facteur direct ab´elien non trivial ; en cons´equence (Th´eor`eme 3.2), l’ordre de Hom(H

H0, Z(H)) divise l’ordre deAut(H).

De plus,Aut(G) =Aut(E×H) contient un sous–groupe isomorphe `a Aut(E)×Aut(H),

d’o`u

|Aut(E)||Aut(H)| ≤ |Aut(G)|=m(∗ ∗ ∗).

En particulier,|Aut(E)| ≤m, d’o`u (Corollaire 3.4),|E| ≤h(m) ; de plus, H Z(H) est isomorphe au groupe Int(H) des automorphismes int´erieurs de H, lequel est un sous–groupe de Aut(H). Il en r´esulte que| H

Z(H)| ≤ m, donc, en vertu de la Proposition 3.1,|H0| ≤m2m3. De plus

|H| ≤m|Z(H)|. Appliquons maintenant le Corollaire 2.4 avecA= H

H0,C=Z(H)H0 H0 , B=Z(H) etD=Z(H)∩H0; il s’av`ere que

| Z(H)

Z(H)∩H0|=|Z(H)H0 H0 | divise|Hom(H

H0, Z(H))|, donc divise|Aut(H)|. En particulier

|Z(H)|

|Z(H)∩H0| ≤ |Aut(H)|

= m(d’apr`es (***)), et

|Z(H)| ≤ m|Z(H)∩H0|

≤ m|H0|

≤ m.m2m3

= m2m3+1. Donc|H| ≤m2m3+2, et

|G|=|E||H| ≤h(m)m2m3+2 . D’o`u le r´esultat avec

f(m) :=m2m3+2h(m).

Remarque 4.1. Il est facile d’´etablir l’existence d’une constante C telle que

∀m≥2h(m)≤Cmln(m) ;

(13)

cela fournit une estimation du type

f(m)≤Cm2m3+3ln(m). Ce r´esultat est probablement loin d’ˆetre optimal !

R´ef´erences

[1] J. E. Adney and Ti YenAutomorphisms of ap–group, Illinois J. Math. 9(1), 1965, 137–143.

[2] M. AschbacherFinite group theory, Cambridge University Press, 1986.

[3] I. KaplanskyInfinite abelian groups, Ann Arbor, 1969.

[4] R. A. Wilson Finite groups with small automorphism groups, 2004 ; disponible `a http ://www.maths.qmul.ac.uk/ raw/.

Références

Documents relatifs

Ind´ ependance, esp´ erance conditionnelle Th´ eor` eme de Radon-Nikodym..

Une m´ ethode classique pour obtenir des r´ esultats sur une int´ egrale d´ ependant d’un param` etre est de sortir, par tous les moyens possibles, le param` etre de

La deuxi` eme partie qui d´ emontre le th´ eor` eme de Cantor-Bernstein est facultative, moins dans l’esprit du programme ECS (mais bien dans l’esprit d’une ´ epreuve maths 2

Autrement dit, on consid` ere des tirages de p ´ el´ ements de E avec remise, mais sans tenir compte de l’ordre.. Le nombre de r´ esultats possible est

Dans le cas pr´ esent, la part du cuisinier serait de trois pi` eces, mais les pirates se querellent et six d’entre eux sont tu´ es, ce qui porte la part du cuisinier ` a quatre

Notre but ici est de d´ emontrer les deux r´ esultats suivants, dont nous avons manqu´ e de temps pour voir les preuves au dernier cours.. Th´ eor`

(2) (1,5pts) Ecrire la matrice de repr´ esentation M BB (g) de g dans B, calculer le polynˆ ome caract´ eristique de g, et d´ eterminer les valeurs propres de g. (3) (1,5pts)

Universit´ e Pierre et Marie Curie LM256 : Analyse vectorielle, int´ egrales multiples Ann´ ee universitaire 2009–2010 1er semestre, 1` ere session.. Examen du 12