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Calcul de la tension superficielle dans les solides ioniques en présence de moments dipolaires
C. Thibaudier
To cite this version:
C. Thibaudier. Calcul de la tension superficielle dans les solides ioniques en présence de moments
dipolaires. Journal de Physique, 1969, 30 (4), pp.355-364. �10.1051/jphys:01969003004035500�. �jpa-
00206794�
355.
CALCUL
DE LATENSION SUPERFICIELLE
DANS LESSOLIDES IONIQUES
EN
PRÉSENCE DE MOMENTS DIPOLAIRES
Par C.
THIBAUDIER,
Laboratoire de Physique des Solides
(1),
Faculté des Sciences, 91-Orsay, France.(Reçu
le 28 octobre1968.)
Résumé. 2014 On étudie la tension
superficielle
d’unplan
de direction dense et lepotentiel électrostatique
d’un des demi-cristauxqu’il
détermine dans un solide indéformable formé d’ionsponctuels,
àpartir
desquantités correspondantes
calculées pour undemi-cylindre
ayantsa base dans le
plan.
Si le motif dont larépétition engendre
le demi-cristalprésente
un momentdipolaire
nonparallèle
auplan,
le terme constant de la série de Fourier dupotentiel
et la tensionsuperficielle
croissent tous deux comme la racine carrée de l’aire de la base ducylindre.
Onjustifie
ainsi unerègle pratique qui
donne de bons résultats dans l’étude desclivages
dans lesstructures
simples.
Abstract. 2014 The surface tension of a close
packed plane
in arigid crystal
built up withpoint
ions, and thepotential
of one of the halfcrystals
boundedby
theplane,
are studiedstarting
from the
corresponding quantities computed
for a rodshaped sample,
one end of which lies in theplane.
Whenever thebuilding
unit of thehalf-crystal displays
adipole
moment that is notparallel
to the surface, the surface tension and the constant term in the Fourier series of thepotential
are both shown to increase as the square root of the cross-section area of the rod. Thisjustifies
apractical
rule thatapplies fairly
well to thestudy
ofcleavage
insimple
structures.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 30, AVRIL 1969,
1. Introduction. - On peut définir
1’energie
super- ficielle d’un element de surfaceplane
limitant unsolide comme
1’6nergie
a fournir pour creer cet élé-ment. On admet en
general
que cette6nergie superfi-
cielle est
proportionnelle
a la surface et nedepend
que de son orientation et non de sa
position
dans sonplan.
Onpeut
alors d6finir la tensionsuperficielle
d’unplan
infini comme1’energie superficielle
de l’unit6 de surface de ceplan,
et la calculer comme1’energie,
par unite de surfacecr66e,
a fournir pour6loigner
ind6fi-niment l’une de 1’autre deux moiti6s du cristal.
Dans un solide
ionique,
et d’unpoint
de vue semi-quantitatif,
il est16gitime,
dans 1’6valuation de la tension d’unplan dense,
de se limiter a la contribution de l’interactionélectrostatique
entre les ionssupposes ponctuels
et invariablement lies a un reseau indéfor- mable.Depuis
Born et Stern[1],
utilisant des resultats deMadelung [2],
le calcul a ete surtout conduit àpartir
de la determinationpr6alable
dupotentiel électrostatique
du demi-cristal. I1 a ete reconnu tres tot que lapresence,
dans lamaille,
de momentsdipolaires
peut introduire desdivergences
dans la serieexprimant
lepotentiel
en unpoint
comme somme des contributions des diverses mailles. Cette circonstanceest exclue a
priori
du traitement de M. V. Laue[3]
qui envisage
un solideengendre
par larepetition
d’unmoellon
(Baustein), agr6gat
de maillespossedant
toutesles
sym6tries
de la classecristalline,
maisd6pourvu
demoment
dipolaire.
Ewald etJuretschke [4]
et Hart-man
[5]
rendentcompte
d’un tel moment en attenuant les effets des interactions alongue port6e, respective-
ment par
l’emploi
d’un écranexponentiel (potentiels
de Thomas et
Fermi)
ou par la consideration d’une lamed’6paisseur
finie. Ces deux m6thodes fournissent lepotentiel
a l’extérieur de 1’echantillon sous la forme d’une serie de Fourier a deux variables traduisant l’invariance dupotentiel
par un groupe de translationsparalleles
a la surface. Les coefficients de la serie d6croissentexponentiellement lorsqu’on s’61oigne
dela
surface,
sauf celui du terme de vecteur d’onde nulqui
estindependant
des variablesd’espace.
Si la maillepossede
un momentdipolaire
nonparallele
a lasurface,
ce dernier coefficient augmente indéfiniment avec le rayon d’6cran ou
1’epaisseur
de la lame.L’existence d’un terme constant dans la serie de Fourier du
potentiel
est sans incidence sur la tensionsuperficielle ([4], page
100 et[6],
page98),
du moinslorsqu’il
est fini : somme sur les sites d’une mailleélectriquement
neutre, ils’elimine;
mais on ne peut 6videmment rien conclure depareil lorsqu’il
est infinisans
operer
un passage a la limite que rien nejustifie.
D’ailleurs,
on considere habituellementqu’une
condi-tion n6cessaire a l’obtention d’un
clivage
suivant unplan
r6ticulaire est 1’absence d’unecomposante
nor-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01969003004035500
male a la surface du moment
dipolaire
de la maillequi engendre
le demi-cristal. Ceci entraine parexemple
que des structures a deux ions par maille n’admettront
comme surface que des
plans
neutres(fig. 1) ;
pour des structures a trois ions par maille(fig. 2), la
successionFIG. 1. - Modele dans un reseau carr6 a deux ions par maille d’une surface
permise (1 a)
et d’une surfaceinterdite
(1 b)
par lapresence
d’un momentdipolaire
normal. On a encadr6 les ions d’une maille.
FIG. 2. - Modele dans un reseau carr6 a trois ions par maille de surfaces
permises (2
a, 2b)
et d’une surface interdite.des
plans
densesparalleles
a la surface devra etre constituee soituniquement
deplans
neutres, soit detriplets
deplans (A, B, C),
lescharges
des ions desplans
A et C 6tant de memesigne, oppose
a celui desions de
B,
et les distances de B a A et a C 6tant entreelles comme les
charges
de A et de C. Cetteregle
semble bien suivie
expérimentalement :
leplan
declivage
habituel des structures CINa est leplan (1, 0, 0) qui
est neutre; les surfaces observ6es dansCaF2
dansla direction
(1, 1, 1) présentent
la succession(F, Ca, F); enfin,
un travail deVagnard
et Washburn[9]
indique
que dansCu20,
structure a 6 ions parmaille,
les surfaces
planes
de direction( 1, 1, 1) presentent
lasuccession
(0, Cu, 0),
la densite desplans
de Cu6tant
quatre
fois celle desplans
d’O.Mais cette
regle,
pour etre correctementétablie,
devrait se d6duire de 1’6tude de la tension
superficielle
et non de la consideration d’infinites dans le
potentiel.
De
plus,
leproc6d6
de demonstration doitpouvoir
rendre
compte
de la situation danslaquelle
on tolereun
profil
nonrectiligne
pour la surface. On sait eneffet
[10, 11]
que l’onpeut
observer de telles surfacesayant
la directiongénérale
d’unplan cristallogra- phique,
autrement interdit. Lepresent
article s’int6-resse essentiellement au comportement
impose
a latension
superficielle
et aupotentiel
d’un 6chantillon dont la taille croitind6finiment,
par lapresence
d’une composante du momentdipolaire
de lamaille,
nor-male a la surface. Cet 6chantillon aura en gros la forme d’un
cylindre
dont labase,
éventuellementprofil6e,
serait dans le
plan surface;
nous verrons alors que la tensionsuperficielle
et le terme constant de la serie de Fourier dupotentiel
croissent tous deux comme laracine carr6e de 1’aire de la
base,
tandisqu’ils
restentfinis en 1’absence de moment
dipolaire normal,
cequi justifie
bien laregle pratique.
Avant de
presenter
lecalcul,
nouspr6cisons
auchapitre
2 letype
de surface6tudi6,
et revenons endetail sur le
potentiel
de la lame auchapitre 3,
afinde comparer les résultats de
[4]
et de[5]
et depreciser l’origine
desdivergences.
2. La surface. - La definition de la surface 6tudi6e
se
pr6cisera
apartir
de celle du volumequ’elle
limite.Nous nous
pr6occuperons uniquement
de celle d’undemi-cristal
C;
nous entendons par la touteportion
d’un cristal
parfait
r satisfaisant aux conditions suivantes :1 )
C est invariant par les translations d’un sous-groupe de rang deux du groupe des translations de
T;
le
plus grand
des sous-groupespossedant
cette pro-pri6t6
sera le groupe de la surface G.2)
Il existe un motif m et une translation A tels que r(respectivement C)
soitengendre
parapplica-
tion
r6p6t6e
a m desoperations
de G et desmultiples (respectivement multiples positifs)
de 0.11 est alors clair que G et les
multiples
strictementn6gatifs
de Aengendrent
un demi-cristalC’,
lecompl6-
mentaire de C. Dans la
representation
de BravaisR3,
G aura son
image
dans unplan
dense du reseau dontla direction d6finira la direction de la
surface;
cetteimage, R2,
sera un sous-r6seau du reseau duplan,
etappelee
reseau de lasurface;
si ces deux derniers r6seauxcoincident,
la surface sera diteplane, gaufr6e
dans le cascontraire;
cetteterminologie
sejustifie
par le fait que, dans la dernierehypothese,
il existera desplans ayant
laFIG. 3. - Modele dans un reseau carr6 a deux ions par maille de surfaces
gaufrees.
On a encadre les ions constituant le moellonqui engendre
le demi-cristal.357
direction de la surface et contenant a la fois des ions de C et de
C’,
alors que pour une surfaceplane
ilexistera deux
demi-espaces
sanspoints
communs,contenant
respectivement
les ions de C et les ions deC’;
la
figure
3 donne un modele a deux dimensions de surfacegaufr6e,
lesfigures
1 et 2 de surfacesplanes.
Pour la
commodity
nous choisirons uneorigine
0sur un ion de
C,
decharge
q, tel que leplan p
passant par 0 et ayant la direction de la surface laisse C toutentier dans l’un des
demi-espaces qu’il s6pare;
nousconserverons la
lettre p
pourdesigner
le reseau des ionsequivalents
par G a l’ionorigine.
C pourra maintenants’analyser
en couches successives inva- riantes par G. Les ions ser6partissent
sur des r6seauxplans Pij égaux
ap;l’indice
i(1
Is) distingue
lesdivers ions de
charges qi
a l’int6rieur d’un translate dumotif m, suppose électriquement
neutre1’indice j (1 j) repere
la couchequi
contientPij,
la couche d’indice 1 contenant
l’origine; p
est doncl’un
des Pi1.
L’axeOz,
de vecteur unitaire n, serapris perpendiculaire
a lasurface,
de sorte que C soit dans ledemi-espace z
> 0. Un ion detype
i dans lacouche j
serarepere
par rij :avec :
tout autre ion de meme
type
dans la meme couchese d6duisant de celui-la par une translation R de p.
Nous introduirons enfin le moment
dipolaire
de m :et :
3. Le
potentiel
et la tensionsuperficielle.
-a)
GENE-RALITÉS SUR LE POTENTIEL. - Le
potentiel
cree aupoint
r par les ions d’un motif deduit du motiforigine
par la translation R de
R3
est :Pour R
grand,
cepotentiel
admet led6veloppement
limite :
qui appelle
les remarques suivantes :1)
Lepotentiel
du momentdipolaire
A du motifpeut
etre laprincipale
cause dedivergence
pour la serieE v (r, R) :
si lesolide,
de volumeinfini,
estx
situe tout entier d’un meme cote d’un
plan perpendi-
culaire a
A,
la contribution de ce terme est certaine-ment infinie. S’il est
possible
de sommer la seriesymétriquement
sur un sous-r6seauunidimensionnel,
la
divergence
due a la composante de A sur ce sous-reseau
s’61imine;
1’existence en r d’unpotentiel
finiexige
donc que A soitparallele
a lasurface,
pour undemi-cristal, parallele
a I’ar6te pour un solide enforme de
diedre,
et nul pour unangle polyedre
saillant. Bien
entendu,
ces conditions ne sont nullementsuffisantes;
d’autres sontimpos6es
par les momentsquadrupolaires;
de toutemaniere,
il faut v6rifier que la serie ainsi somm6erepr6sente
bien lepotentiel.
2)
Si on neutralisechaque charge ionique
par une distribution uniforme sur un domaine(plan)
fonda-mental de
R2 sym6trique
autour del’ion,
on obtientune
r6partition spatiale d6pourvue
de momentdipo-
laire et de moment
quadrupolaire,
dont lepotentiel
est donc
represente
par une serie absolument conver-gente ; du
point
de vue de lapathologie
dupotentiel,
on peut penser
qu’il
sera, enpremiere approximation, equivalent
de consid6rer le demi-cristal ou une famille der6partitions
uniformesplanes.
b)
LE POTENTIEL D’UNE COUCHE. - Si on se limitea J’etude d’une couche
engendr6e
par Goperant
sur m,
plutot
que d’utiliser ladecomposition
en chainede Hartman
[5],
il estplus
avantageuxd’appliquer
directement la formule de Poisson a deux variables.
Le
potentiel
W aupoint
r = zn + x(n.
x =0)
est :
avec :
et la sommation s’effectuant sur tout
R2, l’indice j
restant
6gal
a 1 a etesystématiquement
omis dans1’ecriture de aij et xij. Les sommes
partielles
de laserie
W,
calcul6es sur des ensembles de n0153uds deR2, sym6triques
par rapport a deux axes dur6seau,
6tant6gales
a celles d’une serie absolument convergentequel
que soit x dans lamaille,
la formule de Poissonest
applicable ([7],
th6or6me67)
et :ou la sommation s’effectue
symétriquement
sur lereseau
r6ciproque
deR2, So
6tant l’aire de la maille de cedernier,
et :Cette derniere
expression, d’interprétation
6lectro-statique 6vidente, peut
s’écrire([8],
page407) :
s
la derniere
égalité
en vertu de[7],
th6or6me 3.Pour un
point
ext6rieur a laplus petite
lameplane
enfermant la
couche, z
-ai I
=(z
-ai)
sgn z, etle terme constant de la serie de Fourier du
potentiel
est
6gal
a - 2nl sgn z, si l est lacomposante
normalea la surface du moment
dipolaire
du motif.c)
POTENTIEL DU DEMI-CRISTAL. -Formellement,
le
potentiel
en r du demi-cristal s’6crira :Si le moment
dipolaire
a une composantenormale, 1 =1= 0,
cette serie estdivergente.
Supposons
alors z 0 et 1 =0;
la serie devient absolument convergente et se somme d’ailleurs ais6-ment en donnant :
Cette
expression
coincide avec1’epipotentiel
ex-terne d’Ewald et
Juretschke,
sauf pour le terme K =0,
nul ici et6gal
chez eux a une composante du momentquadrupolaire.
La meme constatation vaut pour
1’epipotentiel interne,
difference entre lepotentiel
vrai et lepotentiel
de
reseau, qui
peut 6videmments’interpr6ter
commela valeur au
point
considere de1’epipotentiel
externedu demi-cristal
complémentaire
dont tous les ionsauraient ete
remplac6s
par des ions decharges
oppo- s6es. Dans le cas d’une surfacegaufr6e
- nonenvisage
par les auteurs
precedents
- il existera desregions
de
1’espace
ext6rieures a C pourlesquelles
on auraz > 0.
Si l’on suppose par
exemple qu’elles
sont ext6rieures a undemi-espace
renfermant le demi-cristalC1
deduitde C en
supprimant
lapremiere couche,
on aura dansces
regions :
La serie de Fourier de V aura alors un terme pour K = 0
qui d6pendra
de z.d)
LA TENSION SUPERFICIELLE. - Si nous calculons maintenant la tensionsuperficielle
y, nous voyons que si I :A 0 on ne peut rien affirmer. Si 1 =0,
lespotentiels precedents
s’annulant al’infini,
y s’obtiendraen les sommant sur la file de motifs deduits de m par
application r6p6t6e
de - 4l et en divisant parSO;
il
vient,
pour une surfaceplane :
formule que l’on retrouverait avec le
potentiel
d’Ewaldet
Juretschke,
son terme constant s’61iminantquand
on somme ses valeurs sur les sites d’une maille neutre.
11 est donne dans
[6]
de nombreux casparticuliers
de
1’expression pr6c6dente.
Dans le cas d’une surface
gaufrée,
la m6thode decalcul reste la
meme,
mais 1’ecriture du resultat estbeaucoup plus
lourde.Supposons
parexemple
que l’onpuisse
enfermer dans deuxdemi-espaces
fermes sanspoint
commun C et le demi-cristalC’
obtenu en reti-rant de C’ sa
premiere
coucheSi;
end6signant par Sl
la
premiere
couche deC,
y s’6crit comme une sommede trois termes :
exprimant 1’6nergie
ad6penser
pour 6carter indéfini-ment
C’
deC, S’
deCl
etS’
deS1.
On trouve sans difficulté :
359
Dans le cas d’une surface
plane :
y(S1, S1)
se met sous la forme d’unproduit
et l’onretrouve pour y
1’expression d6jh
cit6e pour la tensiond’un plan.
4. Cas ou le moment
dipolaire
du motif a unecomposante
normale a la surface.- a)
LES CYLINDRES.-
L’analyse
du solide en couches infinies successivesne permettant pas de faire aboutir les calculs en
presence
de moments normaux a lasurface,
noussommes conduits a
envisager
des 6chantillons ayant des dimensions finies dans les directionsparalleles
àla surface.
Ayant
choisi un ensemble A d’ions dureseau
origine p,
et danschaque Pij
un ionrepere
par rij, nous consid6rons les
portions
du cristalparfait
dont les ions dans les
plans Pij
sont aux sites translates de ceux de A par les rij.FIG. 4. - Un modele de
cylindre :
les ions de 1’6chantillon doivent rester a l’int6rieur d’uncylindre g6om6trique figur6
en traitspointill6s.
A : base ducylindre;
un traitplein
d6linlite les moellons.- Nous dirons
qu’un
tel solide est uncylindre
dedirection 8 si les distances des
rij
a une memeparallele
a 8 restent born6es dans leur ensemble. Plus
pr6ci- s6ment,
si T est laprojection orthogonale sur p
de laportion
de 8comprise
entre lesplans origines
dedeux couches
cons6cutives,
on aura :avec n. T = n. xij = 0
et I xij I
M pour toutcouple (i, j).
Si T =0,
lecylindre
sera dit droit.Dans la
suite,
une transformation de Fourier nouspermettra
d’exprimer
lepotentiel
d’undemi-cylindre
et sa tension
superficielle,
commeint6grales
duproduit
de deux
fonctions,
dont l’une decrit lespropri6t6s 6lectriques
ducylindre,
et 1’autre nedepend
que de la taille de sa base A. Le comportement al’origine
des fonctions
F(k)
etH(k)
du type «electrique »
d6terminera le
comportement
del’int6grale
corres-pondante lorsque
A croitindefiniment;
aussi faisons-nous une 6tude
pr6alable
de cesfonctions;
la sec-tion
(4 d)
donnera desgénéralités
sur les fonctions de 1’autre type.b)
LA FONCTIONF(k).
- Elle intervient dans le calcul dupotentiel
dudemi-cylindre
aupoint :
elle est d6finie par :
Soit
jo
l’indice de lapremiere
couche dont lesplans pij
ne rencontrentplus
le demi-cristalcompl6-
mentaire C’.
Si r est ext6rieur a
C,
on aura z(jo - 1) d
et :D6composons
alors F en :F1
renfermant tous les termes(en
nombrefini)
telsque
1 j jo.
Si r est dans l’un desplans pij correspondants, F1(k)
d6croit a l’infini comme k-1.Sinon elle d6croit en k-1
e- ,k ,
avec :F2
admetpour k #
0 unemajorante,
seriegeome- trique
de raison e-kd dont la somme est :ce
qui justifie
aposteriori
tous lesregroupements
determes.
F2 ( k)
d6croit doncexponentiellement
a l’infini et est donc sommable dans touterégion k > ko, ko
> 0.F1 (k)
estbornee;
auvoisinage
de k =0,
les x,,sont born6s dans leur ensemble et l’on
peut
ecrire :d’où :
et
enfin,
end6veloppant
cette derniereexpression :
ou est une
composante
du tenseurquadrupolaire
dumotif; F2(k)
n’est continue a l’ori-gine
que pour uncylindre
droit et I = 0. Si la surfaceest
plane,
F se reduit aF2.
c)
LA FONCTIONH(k).
- Elle intervient dans le calcul de la tensionsuperficielle
et est d6finie par :Posons :
G1
renfermant les termesd’indice j’
tels que :On
peut
alors ecrire :avec :
et :
G(k) ayant
uncomportement analogue
a celui dekF(k),
auchangement pres
de I en sonoppose,
ond6montre que :
1) Hl(k)
etH2(k) possedent
desmajorantes
etd6croissent a l’infini comme k-1
e-f3B
avec :les
majorantes
sont donc sommables dans touteregion k > ko5 ko
> 0.H3(k)
d6croit a l’infini comme k-1.Pour une surface
plane, H(k)
se reduit aH1( k) . Remarquons
que 1’existence pourF2, Hl, H2
dedéveloppements
limitesint6grables
auvoisinage
dek =
0,
et demajorantes int6grables
dans lecompl6-
mentaire d’un
voisinage
de 0 entraine 1’existence demajorantes int6grables
dans tout1’espace
pour les series définissant ces fonctions. Lesint6grales
dessommes
partielles
de ces series éventuellement multi-pli6es
par des fonctions born6es sont donc normale-ment
convergentes
etl’int6gration
terme a terme estpermise.
Cette remarque sera utilis6e dans les para-graphes
suivants.d)
LES FONCTIONS DU SECOND TYPE. - Elles inter- viennent dans leproblème
comme densit6s de mesures.Nous verrons
plus
loin que ce sont des transformees de Fourier de massesponctuelles
aux noeuds deA,
ce
qui permet
d’étudiersimplement
leurs limitescomme distributions
quand
A augmente ind6finiment.Les fonctions
figurant
dans Fetude de la tension super- ficielle sontpositives;
leur convergence comme me-sures sera donc
consequence
de leur convergencecomme distributions. I1 n’en est pas de meme pour les fonctions
qui
seprésentent
dans 1’etude du poten-tiel ;
l’évaluation de sa limiteexigera 1’emploi
deproc6d6s
desommation,
cequi
estphysiquement
moinssatisfaisant.
5. Le
potentiel
dudemi-cylindre.
- A 6tant unensemble de noeuds du
reseau p, d6signons
parq(A, x)
la
r6partition
decharges ponctuelles q
auxpoints
de A.Pour un
cylindre
de baseA,
la densite decharges
dans le
plan Pij
seraq-1
qiq(A,
x -xij)
de transfor- m6e de Fourier :q-1 qi q (A, k) exp - ik. xij.
Cescharges
cr6ent aupoint
r = zn + x lepotentiel Wi, :
ou l’on reconnait
l’int6grale
duproduit
de la fonctioncontinue born6e
q (A, k)
par un terme de la serie définissantF(k).
En sommant sur i de 1 A s etsur j
de 1 a oo, en vertu de la remarque
qui
clot le para-graphe precedent,
on pourra intervertir sommation etintegration,
et ecrire :361
Pour 6tudier la limite de
V(A) lorsque
A croit ind6fi-niment,
nousd6composons
V enV,
etY2 correspondant
a la
decomposition
de F enF,
+F2.
a) ETUDE
DEVl.
-V1(A) repr6sente
lepotentiel
de la
portion
interieure aucylindre
d’un nombre fini de couches. Maisalors, d’apres
1’etude duchapitre 3,
la formule de Poisson est
applicable,
avec les restric- tions suivantes :1)
L’ensemble A doit etre invariant dans lessymé-
tries
(obliques)
parrapport
a deux axes portant une base dureseau;
2)
Si la serie transform6e ne converge pas, ou si elle n’est pas sommable en valeurprincipale,
elle doitetre sommee en moyennes
arithmétiques.
Nous pouvons donc
ecrire,
avec ces conventions :K
repr6sentant
une translationquelconque
du reseaur6ciproque
du reseau de lasurface,
etF1(0)
6tantcalcule en valeur
principale.
b) ETUDE
DEV2.
- Introduisons une fonction cp indéfiniment différentiable dont lesupport
soit com- pact et ne contienne aucun noeud du reseaur6ciproque
autre que
1’origine,
cp 6tant6gale
a 1 dans unvoisinage
de
l’origine.
Alors, (1- cp) F2
sera indéfinimentdifferentiable,
a d6croissance
rapide;
pourK #
0 :et :
La distribution converge
comme distribution
temperee
versdonc :
et on aura
F(k)
n’6tant pas differentiable al’origine,
le memeraisonnement ne peut
s’appliquer
a la determination de la limite deI(A) :
de
plus, q-’q(A, k)
n’étant pastoujours positive,
nousne pouvons
appliquer
de th6or6mes limites que moyen-nant des
hypotheses
surF2 (complète monotonie)
dontle bien-fondé est malaisé a verifier. Nous sommerons
donc
I(A)
en moyennesarithmétiques,
cequi
revienta
remplacer q-1 q (A, k)
par un noyau deFejer
quenous noterons
q-1 q (A, k) .
11 r6sulte alors de[7],
théorème
68,
que si 1’onpeut d6composer F2
en :F2"k)
6tant continue al’origine,
on a :Compte
tenu de la discussion duchapitre 4,
noussommes amenes a
distinguer
deux cas :Posons :
F2’ (k)
n’est pas eng6n6ral
continue àl’origine,
maisint6grale correspondante
aura une limiteborn6e,
car
F"2 (k)
reste borne. Eneffet,
siF2"
est cette borne :montrons que
l’int6grale I’(A)
portant surF2
tendvers l’infini
quand
A croit indefiniment dans toutes les directions. A est maintenant nécessairement consti- tu6 par les noeuds interieurs a unrectangle
centre àl’origine
et dont les cotes sontparalleles
a deux transla-tions
g6n6ratrices
du reseau delongueurs a1
et a2.Si n1
et n2 sont les coordonn6es d’un sommet durectangle :
Si s et S sont les aires
respectivement
duplus grand
carr6 contenu dans A et du
plus petit
le contenant, ona pour A assez
grand :
avec :
comme on le voit imm6diatement en effectuant dans
I’ (A)
lechangement
de variableni ki ai -->- ki,
et entenant compte des
propri6t6s
de cp.Posons :
Alors
F2’ (k)
tendra continument vers 0 et ne contri- buera pas aI(A) ;
siT =1= 0, F’2(k)
n’6tant pas conti-nue a
1’origine I’ (A)
n’aura pas de limiteind6pendante
de la maniere dont A tend vers
l’infini;
par contre, pour lecylindre droit,
nous aurons :c)
Rassemblant alors les resultatsobtenus,
nouspouvons dire :
Si 1 1=
0,
le terme constant de la serie de Fourier dupotentiel
croit indéfiniment avec A en restant de l’ordre de la racine carr6e du nombre de noeuds de A(tout
au moins si A est uncarr6).
Si 1 = 0 et pour un
cylindre oblique,
le termeconstant de la serie de Fourier du
potentiel
n’a pas de limiteind6pendante
de la forme de A. Pour uncylindre
droit par contre, on peut ecrire :dans le cas d’une surface
plane,
ceci est le resultatd’Ewald et
Juretschke.
6. La tension
superficielle.
-Partageons
tout cy- lindre r de base A en deuxdemi-cylindres
r+ et r-.r+ sera form6 des ions de r contenus dans les
plans pij
tels
que j > 1;
r-comprendra
les ions restants.L’6nergie
mutuelleE(A)
de r+ et de r- sera :Effectuant la transformation de Fourier d6crite au
paragraphe precedent,
et intervertissant sommationsur les sites et
integration
sur les k en vertu de laremarque faite a la fin de la section
(4 c),
nous obte-nons avec des notations
dej a
introduites :Montrons d’abord que cette
6nergie
estl’oppos6e
de celle
qu’il
faut fournir pouréloigner
indéfiniment r+et r-. En
effet,
si nousop6rons
sur r- une translation dont les composantes normales etparalleles a p
sont zet y,
1’6nergie
mutuelleE(A, z, y)
de la nouvelleconfiguration
s’obtiendra en introduisant sous lesigne
somme dans
1’expression
deE(A)
le facteur ekz eik.Y(z
estsuppose négatif). D6composons
alorsE(A,
z,y)
en
E3(A, z, y)
+E12(A,
z,y) correspondant
a ladecomposition
de H enH3
etH,
+H2.
L’étude deE3
se fait sur
1’expression
dont elle esttransformee;
c’estune somme finie de fonctions continues de z
(du
moinsquand
la translation n’amene pas d’ions en coinci-dence)
etqui
tendent vers 0avec I z 1-1.
D’autrepart,
I’application
àE12
del’inégalité
de Schwarzdonne :
I
Si nous supposons que A contient
N(A) sites,
nouspourrons définir la tension
superficielle Y(A)
de F+par :
expressions
dont il ne nous resteplus qu’a
6tudier lecomportement quand
A croit indéfiniment.Pour
cela, d6composons
y en Y12 et Y3correspondant
a la
decomposition
de H enH,
+H2
etH3.
a) ETUDE
DEY3 (A) .
- Nous la faisons sur1’expres-
sion dont elle est transform6e de Fourier :
avec :
On verifierait sans
peine
queLe
premier paragraphe
de1’appendice
nous dit alorsque :
et la transformation de Poisson
appliqu6e
a la relationpr6c6dente
nous donne :avec :
b) ETUDE
DEy12(A).
- Les resultats duchapitre
4nous amenent a
distinguer
deux cas suivant que l estou non nul :
1) l=0 :
H1(k)
etH2(k)
sontint6grables
et continues danstout
1’espace,
et d’ailleurs nulles pour k = 0. En vertudu §
2 de1’appendice,
nous avons alors :Prenons un domaine fondamental
sym6trique Bo
dugroupe de la
surface,
centre sur l’ionorigine,
et soit Bla reunion de ses translates centres aux nceuds de A.
363
Etalons
sur B uner6partition
uniforme decharges q’ (B, x)
neutralisantq(A, x).
En passant aux trans- formées deFourier,
on aura :qO(Bo, k),
transform6e d’uner6partition
nulle enmoyenne et
sym6trique,
seraO(k2)
al’origine.
Y12(A)
se met sous la forme d’une somme dequatre int6grales
dont l’uneY112(A)
ne fait intervenir que desr6partitions uniformes,
les trois autres contenantqO(Bo, k); l’une
de celles-la sera parexemple :
le
produit {H1(k)
+H2(k)} qO(Bo, (k) 4’(BO, k)
estnul a
1’origine,
donc continu dans tout1’espace
et deplus int6grable. L’appendice
nousapprend
alors queJ (A)
tend vers une limite finielorsque
A tend versl’infini;
et il en sera de meme pour les deux autresint6grales
du memetype.
Nous allons montrer maintenant que
yi2(A)
aug-mente indéfiniment avec A. Pour
cela,
consid6rons d’abord un ensemblemesurable A’ 0
duplan p,
d’aireunit6,
et la famille de seshomoth6tiques A’,
dans desrapports À, À
> 1. Nous 6crirons A’ =XA’ 0*
A
chaque
A’ nous associons 1’ensemble A des noeudsde p qui
lui sont interieurs. D6terminons lecomportement
deI(A’) :
La
r6partition
decharges
6tant uniforme :donc :
mais,
si A estr6gulier, X2N-’(A)
resteborne,
et memereste borne dans tout
Fespace; enfin, q’ (Ao, k) 12
estintegrable.
Nous pourrons donc ecrire pour A’ assezgrand :
Enfin,
on constate facilement queI(A’)
-yi2 (A)
est d’ordre inferieur a
X,
d’ou il r6sulte que :Tout ceci suppose
I(A’) =1= 0 ;
or, pour descylindres
d’axes peu inclines sur la normale a la
surface,
nousaurons
enfin pour un
cylindre
droit :c)
Rassemblant les resultats obtenus dans ce para-graphe,
nous pouvons dire que, si 1’ensemble de base ducylindre
augmente indéfiniment en restant dansune famille
r6guli6re (cf. appendice) :
en 1’absencede moment
dipolaire
normal a lasurface,
la tensionsuperficielle
dudemi-cylindre
tend vers celle de la surface infinie tellequ’elle
a ete calcul6e auchapitre
2 :avec une definition convenable de
H(O).
En
presence
de momentdipolaire
normal a lasurface,
la tensionsuperficielle
dudemi-cylindre
aug- mente comme la racine carr6e de 1’aire de sabase,
tout au moins pour des
cylindres
d’axes peu inclinessur la
normale,
Ie facteur deproportionnalité d6pen-
dant de la forme d6taill6e de la base du
cylindre.
7. Conclusion. - En
fait,
leprobleme sous-jacent
aux
développements precedents
est celui de1’approxi-
mation d’une
quantite physique
relative a un cristalreel par sa valeur calcul6e pour le cristal infini. Si une
telle
quantite s’exprime
par une serie sur le reseauqui
ne converge pas
absolument,
il seratoujours possible
de choisir une suite de sommes
partielles qui
aura pour limiten’importe quel
nombre fix6 a 1’avance. Autre-ment
dit,
iln’y
aura pas a proprementparler
uneapproximation
de cristalinfini,
mais il y en aura autant que de familles de cristaux finisremplissant
desconditions propres a
chaque probleme.
11 n’est d’ail- leurs pas difficile de retrouver lasignification physique
de tel ou tel
proc6d6
de sommation : parexemple, 1’emploi
de la formule de Poisson dans le calcul dupotentiel
d’une lameimpose
une sommation en valeurprincipale
sur les noeuds du reseau de la surface. Cela revient a consid6rer la lame comme limite de sesintersections avec une famille de
cylindres
tels que le flux de lapolarisation s’6chappant
par leurs surfaces lat6rales soit nul.Il semble donc difficile de
parler
sansplus
depr6ci-
sion de la tension
superficielle
d’unplan
infini enpresence
d’une composante normale a la surface dumoment