Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP
Année 2020-2021 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 06 – à rendre le mercredi 20 janvier
durée estimée : deux heures environ
Le but de ce problème est d’établir, partiesIII.etV., deux identités relatives à la fonction Gamma, dues à Euler.
I - La fonction Γ. M. Cochet : ne pas traiter, questions de cours
On définit la fonctionΓd’Euler, pour tout réelx >0, par : Γ(x) =
Z +∞
0
e−ttx−1dt.
1. Montrer que la fonction t7→e−ttx−1 est intégrable sur]0,+∞[si, et seulement si,x >0.
2. Justifier que la fonctionΓest de classeC1 et strictement positive sur]0,+∞[.
3. Exprimer Γ(x+ 1)en fonction dexet deΓ(x).
4. CalculerΓ(n)pour tout entier natureln≥1.
II. Formule de Stirling. M. Cochet : facultatif, pour élèves qui s’ennuient
Niveau Sup, facile mais long et fastidieux. Si vous avez du temps de libre, regardez plutôt IV et V.
Pour tout entierk∈N,k≥2, on pose :
uk= ln(k)− Z k
k−1
ln(t)dt.
5. À l’aide de deux intégrations par parties, montrer que : uk =1
2(ln(k)−ln(k−1))− Z k
k−1
(t−k+ 1)(k−t)
t2 dt.
6. Pour tout entierk≥2, on note :
wk =1 2
Z k
k−1
(t−k+ 1)(k−t)
t2 dt.
Justifier la convergence de la sérieX
k≥2
wk. En déduire qu’il existe un nombre réelatel que :
ln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +a+vn où vn=
+∞
X
k=n+1
wk.
7. En utilisant encore une intégration par parties, montrer que
wk− 1 12
Z k
k−1
dt t2
≤ 1 6
Z k
k−1
dt t3. 8. En déduire que
vn− 1 12n
≤ 1 12n2. puis que
ln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +a+ 1 12n+O
1 n2
.
Dans la suite, on admettra quea= 12ln(2π)et on pourra utiliser la formule de Stirling : ln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +1
2ln(2π) + 1 12n +O
1 n2
.
III. L’identité d’Euler. M. Cochet : à traiter
Dans cette partie, nous allons établir l’identité d’Euler suivante :
∀x >0, Γ(x) = lim
n→+∞
n!nx
x(x+ 1)· · ·(x+n) (III.1).
On désigne par(fn)n≥1la suite de fonctions définies sur ]0,+∞[ par :
fn(t) =
( 1−ntn
tx−1 si t∈]0, n[
0 si t≥n
et on définit pour tout réelx >0 les suites(In(x))n≥1 et(Jn(x))n≥0 par :
In(x) = Z n
0
1− t
n n
tx−1dt
Jn(x) = Z 1
0
(1−t)ntx−1dt.
9. Montrer que, pour tout entiern≥1, la fonctionfn est continue et intégrable sur]0,+∞[.
10.
(a) Montrer que pour tout u >−1:ln(1 +u)≤u.
(b) Montrer que, pour toutx >0,
n→+∞lim In(x) = Γ(x).
On vérifiera rigoureusement toutes les hypothèses du théorème utilisé.
11. Montrer que pour tout entiern≥0:
Jn+1(x) = n+ 1
x Jn(x+ 1).
12. En déduire que pour tout x >0,
Jn(x) = n!
x(x+ 1)· · ·(x+n−1)(x+n). 13. Établir l’identité d’Euler (III.1).
IV. Une intégrale à paramètres. M. Cochet : facultatif, pour élèves étoilés
Niveau Spé, un peu fastidieux.
Dans toute la suite, on définit une fonctionhsurRpar
h(u) =u−[u]−1 2
où la notation[u]désigne la partie entière deu.
14. Dessiner soigneusement le graphe de l’application hsur l’intervalle[−1,1].
15. À l’aide de la série de terme général an = Z n+1
n
h(u)
u+xdu, justifier, pour x > 0, la convergence de l’intégrale Z +∞
0
h(u) u+xdu.
16. L’applicationu7→ h(u)
u+x est-elle intégrable surR+?
V. Une autre identité due à Euler. M. Cochet : facultatif, pour élèves étoilés
Niveau Spé, un peu fastidieux.
Dans cette partie, on pourra utiliser si besoin l’identité d’Euler suivante : Γ(x) = lim
n→+∞
n!nx
x(x+ 1)· · ·(x+n).
Cette identité est établie dans la partie III que seuls les élèves non étoilés devaient traiter.
Nous allons maintenant établir une autre formule importante due à Euler, valable pour toutx >0 :
ln(Γ(x+ 1)) =
x+1 2
ln(x)−x+ ln(√ 2π)−
Z +∞
0
h(u) u+xdu
oùhest l’application définie à la partie IV.
On fixe doncx >0et pour tout entie natureln, on définitFn(x)par
Fn(x) = ln
n!nx+1
(x+ 1)(x+ 2)· · ·(x+n+ 1)
.
17. Montrer que pour tout entier naturel i: Z x+i+1
x+i
ln(t)dt= ln(x+i)− Z i+1
i
u−i−1 u+x du.
18. En déduire que
Fn(x) =Gn(x)− Z n+1
0
h(u) u+xdu où
Gn(x) = ln(n!) + (x+ 1) ln(n)−
x+n+3 2
ln(x+n+ 1) +n+ 1 +
x+1 2
ln(x).
19. En utilisant la formule de Stirling, montrer que
n→+∞lim Gn(x) =
x+1 2
ln(x)−x+ ln(√ 2π).
20. En déduire que
ln(Γ(x+ 1)) =
x+1 2
ln(x)−x+ ln(√ 2π)−
Z +∞
0
h(u) x+udu.
Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP
Année 2020-2021 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 06 — éléments de correction
d’après CCS 2011 PSI
I - La fonction Γ. M. Cochet : ne pas traiter, questions de cours
On définit la fonctionΓd’Euler, pour tout réelx >0, par : Γ(x) =
Z +∞
0
e−ttx−1dt.
1. La fonction fx : t7→tx−1e−t est positive surR+; étudier l’intégrabilité de f surR∗+ revient donc à étudier la convergence de l’intégrale
Z +∞
0
tx−1e−tdt.
La fonction fx est aussi continue par morceaux sur R∗+; les seuls problèmes d’intégrabilité sont aux voisinages de0 et de+∞.
• Au voisinage de 0,fx(t)∼tx−1= 1
t1−x est intégrable si et seulement si1−x <1(intégrales de référence).
• Au voisinage de +∞,fx(t) =o t12
(croissances comparées) etfx est donc intégrable.
Finalement fx est bien intégrable surR+ si et seulement six >0.
2. Soith: (x, t)7→e−ttx−1; fixons un segment[a, b]deR∗+.
• Pour toutx∈[a, b],t7→h(x, t)est continue donc continue par morceaux, et intégrable surR∗+.
• La fonction hadmet une dérivée partielle par rapport à xsur[a, b]×R∗+: ∂f
∂x(x, t) =e−t(lnt)tx−1.
• Cette dérivée partielle vérifie les hypothèses du théorème de continuité :
B Elle est continue donc continue par morceaux selon sa seconde variable surR∗+. B Elle est continue selon sa première variable surR∗+.
B Pour tousx∈[a, b]et t∈R∗+,
∂h
∂x(x, t)
≤φ(t) =
( |ln(t)|e−tta−1 si t∈[0,1]
ln(t)e−ttb−1 si t >1
avec la fonction φ qui est intégrable sur R∗+ (φ(t) = o(1/t2) au voisinage de +∞ et φ(t) = o(ta2−1) au voisinage de0, par croissances comparées) et bien sûr continue par morceaux et positive.
Le théorème de dérivation des intégrales à paramètre indique queΓ est de classeC1 surR∗+ avec
∀x >0, Γ0(x) = Z +∞
0
ln(t)e−ttx−1dt.
Par ailleurs, la fonction intégrée étant positive, continue et non nulle surR∗+, on a aussi
∀x >0, Γ(x)>0.
3. Soitx >0. Pour [a, b]⊂R∗+, une intégration par parties donne Z b
a
e−ttxdt=
−e−ttxb a+x
Z b
a
e−ttx−1dt.
En faisant tendre avers0 etb vers l’infini (les différentes limites existent bien) on a donc
∀x >0, Γ(x+ 1) =xΓ(x).
4. Un calcul direct donne :
Γ(1) =
−e−t+∞
0 = 1
La formule de la question précédente donne alors directement par récurrence
∀n∈N∗, Γ(n) = (n−1)!
II. Formule de Stirling. M. Cochet : facultatif, pour élèves qui s’ennuient
Pour tout entierk∈N,k≥2, on pose :
uk= ln(k)− Z k
k−1
ln(t)dt.
5. On dérivet7→(t−k+ 1)(k−t)ent7→2k−1−2tet on primitivet7→ 1
t2 ent7→ −1
t (toutes les fonctions sont bien de classeC1) pour obtenir, par intégration par parties :
Z k
k−1
(t−k+ 1)(k−t)
t2 dt=
Z k
k−1
2k−1−2t
t dt.
Une nouvelle intégration par parties donne (on dérive t 7→ 2k−1−2t en t 7→ −2 et on primitive t 7→ 1 t en t7→ln(t), toutes les fonctions sont bien de classeC1) :
Z k
k−1
(t−k+ 1)(k−t)
t2 dt = [ln(t)(2k−1−2t)]kk−1+ 2 Z k
k−1
ln(t) dt
= −ln(k)−ln(k−1) + 2 Z k
k−1
ln(t) dt
En réordonnant cette égalité, il vient
uk= ln(k)− Z k
k−1
ln(t) dt=1
2(ln(k)−ln(k−1))−1 2
Z k
k−1
(t−k+ 1)(k−t)
t2 dt.
6. Pour tout entierk≥2, on note :
wk =1 2
Z k
k−1
(t−k+ 1)(k−t)
t2 dt.
On remarque que
∀t∈[k−1, k], 0≤(t−k+ 1)(k−t)
t2 ≤ 1
t2 ≤ 1 (k−1)2. On en déduit par positivité de l’intégrale que
∀k≥2, 0≤wk≤ 1 2(k−1)2. Par comparaison des séries positives,X
k≥2
wk est une série positive convergente. NotonsS sa somme.
Avec l’identité de la question précédente, on a
n
X
k=2
wk =1 2
n
X
k=2
(ln(k)−ln(k−1))−
n
X
k=2
ln(k) +
n
X
k=2
Z k
k−1
ln(t) dt.
Par télescopage, relation de Chasles et propriété de morphisme du logarithme, ceci devient
n
X
k=2
wk = 1
2(ln(n+ 1)−ln(1))−ln(n!) + Z n
1
ln(t) dt=ln(n)
2 −ln(n!) +nln(n)−n+ 1
ce qui s’écrit aussi
S−vn =nln(n)−n+ln(n)
2 −ln(n!) + 1 ou encore
ln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +a+vn avec a= 1−S= 1−
+∞
X
k=2
wk.
7. En posant u=t−k+ 1(on pourrait travailler avec les expressions initiales mais le calcul est plus clair avec des intégrales entre0 et1) :
wk =1 2
Z 1
0
u(1−u) (u+k−1)2 du.
Une intégration par parties donne alors (on primitive le numérateur)
wk = 1 12k2+
Z 1
0 u2
2 −u33 (u+k−1)3 du et ainsi (on calcule l’intégrale et on soustrait)
wk− 1 12
Z k
k−1
dt
t2 =− 1
12k2(k−1)+ Z 1
0 u2
2 −u33 (u+k−1)3 du.
Une étude élémentaire de fonction montre queu7→u22 −u33 croît sur[0,1]et prend des valeurs entre0et 121. On a donc
− 1
12k2(k−1) ≤wk− 1 12
Z k
k−1
dt
t2 ≤ − 1
12k2(k−1)+ 1 12
Z 1
0
du (u+k−1)3. Le majorant est plus petit que 1
12 Z 1
0
du
(u+k−1)3 et donc que 1 6
Z 1
0
du
(u+k−1)3 = 1 6
Z k
k−1
dt t3. On vérifie par ailleurs que
1 6
Z k
k−1
dt
t3 − 1
12k2(k−1) = 1
12k(k−1)2 ≥0 et le minorant plus haut est plus grand que −16Rk
k−1 dt t3. On a finalement montré que
−1 6
Z k
k−1
dt
t3 ≤wk− 1 12
Z k
k−1
dt t2 ≤ 1
6 Z k
k−1
dt t3 ce qui correspond au résultat demandé.
8. On remarque que pour p≥n+ 1≥1on a
p
X
k=n+1
wk− 1 12
Z k
k−1
dt t2
!
=
p
X
k=n+1
wk− 1 12
Z p
n
dt t2 =
p
X
k=n+1
wk+ 1 12p− 1
12n.
On passe au module et on utilise l’inégalité triangulaire et la question précédente pour en déduire que
p
X
k=n+1
wk− 1 12
Z p
n
dt t2
=
p
X
k=n+1
wk− 1 12
Z k
k−1
dt t2
!
≤1 6
Z p
n
dt t3 = 1
12n2 − 1 12p2
En passant à la limite quandp→+∞, on en déduit alors
vn− 1 12n
≤ 1 12n2.
On a ainsi vn= 12n1 +O n12
ce qui, injecté dans le résultat de la question6donne
ln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +a+ 1 12n+O
1 n2
.
Dans la suite, on admettra quea= 12ln(2π)et on pourra utiliser la formule de Stirling : ln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +1
2ln(2π) + 1 12n +O
1 n2
.
III. L’identité d’Euler. M. Cochet : à traiter
Dans cette partie, nous allons établir l’identité d’Euler suivante :
∀x >0, Γ(x) = lim
n→+∞
n!nx
x(x+ 1)· · ·(x+n) (III.1).
On désigne par(fn)n≥1la suite de fonctions définies sur ]0,+∞[ par :
fn(t) =
( 1−ntn
tx−1 si t∈]0, n[
0 si t≥n
et on définit pour tout réelx >0 les suites(In(x))n≥1 et(Jn(x))n≥0 par :
In(x) = Z n
0
1− t
n n
tx−1dt et Jn(x) = Z 1
0
(1−t)ntx−1dt.
9. La fonctionfn est continue surR∗+(le seul problème est ennoù le raccord se fait bien, limite à droite et gauche valant0), nulle au voisinage de+∞(où elle est donc intégrable) et équivalente àtx−1en0(où elle est intégrable puisque x >0). Ainsi fn est intégrable surR∗+ .
10. (a) On peut affirmer que lnest concave, donc que l’inégalité ln(1 +x)≤xpour toutx >−1 est établie.
Néanmoins cela ne fait pas de mal de réviser ses classiques. Posonsg(x) =x−ln(1 +x), pourx∈]−1,+∞[.
La fonctiong est dérivable sur son domaine de définition (somme de fonctions usuelles) et on obtient
∀x >−1, g0(x) = 1− 1
1 +x= x 1 +x.
Le dénominateur est bien sûr toujours strictement positif sur l’intervalle considéré et le numérateur est négatif sur]−1,0[et positif après. On en déduit queg0est négative sur]−1,0[et positive sur]0,+∞[(nulle seulement en0). Doncg décroît sur]−1,0[et croît sur]0,+∞[. Elle admet en particulier un minimum en 0, qui vaut g(0) = 0.
Par conséquentgest positive sur]−1,+∞[et on en déduit :
∀x >−1, ln(1 +x) ≤ x .
(b) La suite de fonctions(fn)n converge simplement sur R+∗ verst7→e−ttx−1, puisque l’on a 1−u
n n
= exp nln
1−u n
n→+∞
−→ exp(−u).
Lesfn ainsi que la limite simple sont continues par morceaux sur R∗+.
Par le (a), on a : pour toutu >−1, ln(1 +u)≤u. Par croissance de l’exponentielle :
∀t∈]0, n[, 0 ≤ fn(t) ≤ tx−1enln(1−nt) ≤ tx−1e−t = θ(t)
et l’inégalité reste vraie trivialement pourt≥n. La fonction majoranteθest intégrable surR∗+ (question1.) et le théorème de convergence dominée s’applique pour donner
n→+∞lim In(x) = lim
n→+∞
Z +∞
0
fn(t) dt = Z +∞
0
e−ttx−1dt = Γ(x).
11. Soita∈]0,1]. Une intégration par parties donne Z 1
a
(1−u)n+1ux−1dx = ux
x(1−u)n+1 1
a
+n+ 1 x
Z 1
a
ux(1−u)ndu.
En passant à la limite a→0 (les différentes quantités existent ; en particulier, x >0donnex−1>−1et on a l’intégrabilité au voisinage de 0)
Jn+1(x) = n+ 1
x Jn(x+ 1) .
12. Prouvons par récurrence la propriété
∀n≥1, ∀x >0, Jn(x) = n!
x(x+ 1)· · ·(x+n−1)J0(x+n).
• Initialisation : le résultat est vrai au rang1 d’après la question précédente.
• Hérédité : supposons le résultat vrai au rang n ≥ 1. En utilisant la question précédente et l’hypothèse de récurrence au rang navecx+ 1, on obtient le résultat au rangn+ 1.
Le calcul de J0 étant immédiat, il vient :
Jn(x) = n!
x(x+ 1)· · ·(x+n) .
13. Le changement de variable affineu=t/ndonne Z n
0
1− t
n n
tx−1dt = nx Z 1
0
(1−u)nux−1du = n!nx
x(x+ 1)· · ·(x+n).
La question 10indique alors que
Γ(x) = lim
n→+∞
n!nx
n
Y
k=0
(x+k) .
IV. Une intégrale à paramètres. M. Cochet : facultatif, pour élèves étoilés
Dans toute la suite, on définit une fonctionhsurRpar h(u) =u−[u]−1
2, où[u]désigne la partie entière deu.
14. Siu∈[−1,0[alorsh(u) =u+ 1/2. Siu∈[0,1[, alorsh(u) =u−1/2. Enfinh(1) =−1/2. D’où le graphe suivant :
15. Soitxun réel strictement positif. Pour tout entier natureln:
an =
Z n+1
n
h(u) x+udu =
Z n+1
n
u−n−12 x+u du
=
Z n+1
n
x+u−x−n−12 x+u
du =
Z n+1
n
1−x+n+12 x+u
du
=
u−
x+n+1 2
ln(x+u) n+1
n
= 1−
x+n+1 2
[ln(n+ 1 +x)−ln(n+x)]
= 1−
x+n+1 2
ln
1 + 1
n+x
On effectue alors un développement asymptotique :
an= 1−
x+n+1 2
1
n+x− 1
2(n+x)2 + 1
3(n+x)3+o 1
(n+x)2
=− 1
12(n+x)2 +o 1
(n+x)2
.
On en déduit que
an ∼
n→+∞ − 1
12(n+x)2 ∼ − 1 12n2
et la sérieX 1
12n2 converge, donc la sérieX
an converge par comparaison de séries à termes positifs (SATP).
Soit maintenant un réel A >1. Si on posen= [A]≥1, on a : Z A
0
h(u) x+udu =
n−1
X
k=0
Z k+1
k
h(u) x+udu =
n−1
X
k=0
ak+ Z A
n
u−n−12 x+u du.
Par ailleurs :
Z A
n
u−n−12 x+u du
≤ Z A
n
u−n−12 x+u du ≤
Z A
n 1 2
x+Adu = 1
2(x+A)(A−n) ≤ 1 2(x+A).
Il vient alors :
A→+∞lim Z A
n
u−n−12
x+u du = 0.
Commentend vers+∞lorsqueAtend vers+∞et comme la sérieX
an converge, on obtient :
A→+∞lim Z A
0
h(u) x+udu =
+∞
X
k=0
ak ∈R.
On peut donc conclure
Z +∞
0
h(u)
x+uduconverge.
16. Pour toutn∈N, on a h(u) =u−n−1
2 lorsque u∈[n, n+ 1[et ( h(u)<0 si u∈
n, n+12 h(u)≥0 si u∈
n+12, n+ 1 .
Soitxun réel strictement positif. Pour toutn∈N∗, on a : Z n
0
h(u) x+u
du =
n−1
X
k=0
Z k+1
k
|h(u)|
x+udu =
n−1
X
k=0
"
Z k+1
k+12
h(u) x+udu−
Z k+12
k
h(u) x+udu
#
=
n−1
X
k=0
ak−2
n−1
X
k=0
bk
avecbk= Z k+12
k
h(u)
x+udu. Comme plus haut :
bk = Z k+12
k
h(u) x+udu=
u−
x+k+1 2
ln(x+u) k+12
k
= 1 2−
x+k+1 2
ln
1 + 1
2(k+x)
.
Le développement asymptotique donne ici après calculs : Z k+12
k
h(u)
x+udu = − 1
8(k+x)+o 1
k+x
.
Doncbk∼ − 1
8(k+x)∼ − 1
8k. Or la série X
k
1
8k diverge, donc par comparaison de SATP : X
k
bk diverge.
On en déduit
n→+∞lim Z n
0
h(u) x+u
du= +∞
et donc Z +∞
0
h(u) x+u
dudiverge. Autrement dit : l’applicationu7→ h(u)
x+u n’est pas intégrable surR+ .
V. Une autre identité due à Euler. M. Cochet : facultatif, pour élèves étoilés
Nous allons maintenant établir une autre formule importante due à Euler, valable pour toutx >0 : ln(Γ(x+ 1)) = (x+1
2) ln(x)−x+ ln(√ 2π)−
Z +∞
0
h(u) x+udu
oùhest l’application définie à la partie IV. On fixex >0et pour tout entier natureln, on définitFn(x)par Fn(x) = ln
n!nx+1
(x+ 1)(x+ 2)· · ·(x+n+ 1)
.
17. Une intégration par partie donne (on primitive 1ent−x−i−1) Z x+i+1
x+i
ln(t) dt= [(t−x−i−1) ln(t)]t=x+i+1t=x+i −
Z x+i+1
x+i
t−x−i−1
t dt
Avec le changement de variable u=t−xdans l’intégrale du membre de droite, on a alors Z x+i+1
x+i
ln(t) dt= ln(x+i)− Z i+1
i
u−i−1 u+x du 18. On a tout d’abord
∀i∈N, Z i+1
i
h(u) x+udu=
Z i+1
i
u−i−1/2 u+x du=
Z i+1
i
u−i−1 u+x du+1
2 Z i+1
i
du u+x
En sommant ces relations dei= 0ài=net en utilisant la relation de Chasles et la question précédente, il vient Z n+1
0
h(u)
x+u du= ln(x(x+ 1). . .(x+n))−
Z x+n+1
x
ln(t) dt+1 2
Z n+1
0
du u+x
Le calcul des intégrales est immédiat (x7→xln(x)−xest une primitive dex7→ln(x)) et on obtient la quantité ln((x+ 1). . .(x+n)(x+n+ 1))−(x+n+3
2) ln(x+n+ 1) + (x+n+ 1) +xln(x)−x+ln(x) 2 On a alors
Gn(x)− Z n+1
0
h(u)
x+udu= ln
n!nx+1 (x+ 1)· · ·(x+n+ 1)
=Fn(x)
19. On écrit queln(n!) =nln(n)−n+ln(n)
2 +ln(2π)
2 +o(1). Puis :
(x+n+3
2) ln(x+n+ 1) = (n+x+3 2)
ln(n) + ln(1 +1 +x n
= (n+x+3 2)
ln(n) +1 +x n +o
1 n
= nln(n) + (x+3
2) ln(n) + (1 +x) +o(1) On en déduit alors que
Gn(x) = 1 + (x+1
2) ln(x)−1−x+ln(2π) 2 +o(1)
c’est à dire que lim
n→+∞Gn(x) = (x+1
2) ln(x)−x+ ln(√ 2π).
20. Avec l’identité d’Euler et la continuité deln, on aFn(x)→ln(Γ(x+ 1))quandn→+∞. On a ainsi, en passant à la limite dans 20,
ln(Γ(x+ 1)) = (x+1
2) ln(x)−x+ ln(√ 2π)−
Z +∞
0
h(u) x+udu