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La cité future

La cité future dont n o u s allons n o u s en- tretenir ne rappelle en rien l'Au-delà et ne donnera dès lors pas matière à discussions théologiques ou métaphysiques. S'il peut être consolant de reporter son esprit, par- fois, vers des régions que les rêves les plus doux peuvent laisser entrevoir com- me le séjour bienheureux des infortunés mortels dont l'existence fut une longue suite de revers et de calamités, cependant, à notre époque de matérialisme aveugle, les hommes ne rêvent de cité future q u e sur terre. Certains politiciens font miroiter aux yeux de leurs électeurs complaisants, l'ère prochaine d'une société régénérée d'où les abus seront proscrits, d'où le tra- vail même sera banni (!) et où régnera un idyllique repos, la paix, la joie, la ri- chesse.

La cause de tous n o s maux git dans l'or- ganisation égoïste de la société moderne.

Détruisons, dit-on, la cause de ce mal, et celui-ci disparaîtra. Modifions la société et son organisation basée sur la propriété in- dividuelle, arrachons la terre à ceux qui la possèdent, les usines, les fabriques, les sources de richesses à qui les détient, em- parons-nous du numéraire, des espèces et des valeurs et partageons, et du coup n o u s aurons supprimé la misère, le paupérisme, le c r i m e ; nous aurons rendu le monde heureux ! ! !

Utopies et chimères. Et cependant il y a encore des hommes, se disant sérieux, qui vivent dans ces illusions et arrivent à les faire partager à une assez grande foule de personnes. Q u i ne cherche plus de bien- être, qui n'aspire à un sort plus facile?

Il y a quatre a n s , à la rentrée de la Chambre française, le grand leader des so- cialistes, M. Jaurès, avait annoncé, d u haut de la tribune, l'avènement prochain d'une ère nouvelle, d'une cité future, dont, di- sait-il, il avait lui-même tracé le plan tel qu'il la concevait. Il avait promis d'expo- ser son programme à la Chambre, mais depuis quatre ans les députés attendent, et, comme sœur Anne, ils n'ont rien vu venir.

M. Jaurès a j o u é le rôle d'un précur- seur, car il était d o n n é à u n député nou- vellement éclos du suffrage universel, de porter à la tribune de la Chambre fran- çaise le programme de la société collecti- viste de demain, programme q u e les par- tis avancés ont opposé à la déclaration du gouvernement et à la réalisation duquel ils ont promis de travailler. Le porte-voix de l'extrême gauche qui compte soixante-qua- torze m e m b r e s , fut le député Thomas. On ne s'arrêterait pas à son discours s'il ne renfermait ce plan de la cité future, promis par M. Jaurès. Si nous aimons à savoir ce que nous réserve l'avenir, les grands pro- phètes du socialisme n o u s instruiront en nous détaillant la société telle qu'ils la con- çoivent et telle qu'ils l'organiseraint de suite s'ils formaient la majorité de la Cham- bre. Voici ce que cette chambre voterait :

« La Chambre reconnaît que seule la transformation de la propriété capitaliste en propriété sociale affranchira les travail- leurs et mettra u n terme à l'exploitation, au gaspillage des forces productrices et au désordre.

« Elle est résolue à écarter toutes les dis- positions législatives qui tendraient à limi- ter la liberté d'action collective de la classe ouvrière.

« Elle est bien décidée, au contraire, à poursuivre le vote de toutes lois qui dimi- nueront la misère, l'ignorance, la dépen- dance et l'insécurité des travailleurs...

« Elle affirme sa volonté de développer l'éducation rationnelle et laïque en éten- dant et fortifiant la scolarité, en dédou- blant les classes trop nombreuses, en or- ganisant l'enseignement de telle sorte qu'il soit accessible à tous, à tous les degrés, en associant à l'impulsion et au contrôle de la nation, l'impulsion et le contrôle des ci- toyens dont les enfants fréquentent l'école, et des associations d'instituteurs admis à se constituer syndicalement.

« Elle veut procéder à u n e grande ré- forme fiscale par l'impôt général et pro- gressif sur le revenu déclaré, par l'exten- sion de services nationaux et communaux industriellement gérés avec le concours des organisations ouvrières et sous le contrôle

des consommateurs g r o u p é s ; et elle se propose d'affecter le produit de la réforme fiscale non seulement à soulager les petits commerçants et les cultivateurs, mais à do- ter l'assurance sociale ouvrière et pay- sanne, à . a b o l i r les impôts de consomma- tion les plus onéreux...

« Elle invite le gouvernement à ouvrir des négociations internationales pour pré- parer la réduction progressive et concertée des tarifs douaniers ; elle décide qu'il y a lieu d'aider les travailleurs à lutter contre la cherté croissante de la vie, en d o n n a n t aux communes u n e liberté plus étendue dans l'ordre économique, en les autorisant à créer des logements communaux sains et bon marché...

« Elle est résolue à combattre vigoureu- sement l'intoxication de la race en prohi- bant les liqueurs nocives, en faisant le mo- nopole de l'alcool...

« Elle défendra contre le surmenage et l'exploitation intensive la force de travail des ouvriers et ouvrières, en étendant au travail dit à domicile, la protection des lois sociales, en instituant le salaire minimum, en réduisant la journée à huit heures...

« Elle étendra l'assurance sociale à la maladie, à l'invalidité et au chômage; elle protégera les survivants contre la dispari- tion du chef de famille ; elle revisera la loi sur les retraites ouvrières dans un sens plus favorable aux travailleurs...

« Elle déclare qu'il y a intérêt à transfor- mer en services sociaux démocratiquement gérés, les monopoles capitalistes les plus accablants et elle affirme sa volonté de dé- fendre le domaine public n o n encore acca- paré, d'organiser l'exploitation nationale des nouveaux gisements miniers et des forces hydrauliques...

« Elle veut étendre aux prolétaires des champs le bénéfice des lois sociales, no- tamment pour la p r u d ' h o m m i e , l'assurance sociale... aider par le crédit les associations mutuelles et les coopératives de cultiva- teurs, et supprimer les droits de mutation qui pèsent sur les paysans...

« La Chambre a la volonté d'assurer aux

travailleurs de la m e r les conditions p r o -

424 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE

tectrices d u travail, de l'hygiène et de la sécurité...

« La Chambre est résolue, en outre, à accroître la puissance défensive de la F r a n c e et les chances de paix en transfor- mant l'institution militaire selon le type des milices, et en proposant à toutes les nations, au n o m de la France, l'arbitrage p o u r tous les conflits, prélude de désarme- ment progressif et simultané...»

Ce programme socialiste révolutionnaire ne renferme pas que des impossibilités, il comprend aussi des postulats étudiés déjà par ces vilains bourgeois, auxquels on doit toutes les lois sociales actuelles, les retrai- tes, les assurances.

La réduction des armements, la suppres- sion des guerres sont des vœux que parta- gent tous les citoyens, mais si la guerre avec l'étranger doit être remplacée par la guerre civile, les gens aux habitudes cal- mes ont tout à y perdre, alors que les Jau- rès, Thomas et compagnie étant dans leur élément, feront leurs choux gras. Après tout, ils ne cherchent pas autre chose et en propageant la théorie de la suppression de la propriété individuelle, les apôtres du chambardement entrevoient la réalisation de leur idéal personnel, la possession de la plus grosse somme de biens possible acquise sans effort et surtout sans travail.

Avec des théories pareilles, on comprend qu'on ne veuille ni militaires, ni gendar- mes. Est-elle idéale la cité future?

Droits d'entrée sur les montres-bracelets en Belgique

De renseignements obtenus de source officielle à propos d'un cas récent, il res- sort que les montres montées sur brace- lets, ne sont pas soumises, en Belgique, aux droits de l'horlogerie, mais suivant le régime des bracelets sur lesquels elles sont appliquées.

Le taux des bracelets cuir est de 15 % à la valeur ; il en serait de même des mon- tres appliquées sur carnets, portefeuilles, cannes, etc.

Il y a lieu également d'être très précis dans la déclaration de ces articles ; l'expé- diteur se b o r n a n t e i n d i q u e r : montres, est sujet à l'amende pour fausse déclaration.

Secrétariat de la Chambre cantonale du commerce,

à La Chaax-de-Fonds.

Grève et contrat

Sous la signature Ed. S., nous lisons dans la Gazette de Lausanne du 4 août 1910, le très intéressant article suivant, sur la situation des syndicalistes et des gréviculteurs :

Il y a quelques semaines éclatait à Lausanne une grève des ouvriers maçons. Décrétée par une minorité, en violation d'un contrat dont le terme n'est pas échu, elle n'a pas duré, mais elle a causé néanmoins des dommages : aux patrons en les retardant dans leurs travaux, aux ouvriers sérieux en les obligeant à chercher ailleurs une ville où on put maçonner en paix.

A ce propos, un maçon exposait dans un jour- nal socialiste ') que les meneurs de la grève n'a- vaient pas observé les clauses de la convention qui lie patrons et ouvriers de la profession et il ajoutait : « Des faits de ce genre déconsidèrent

« une cause auprès de tous les vrais travail-

la leurs, pour qui le respect des engagements

«.pris est un devoir des plus indispensables. »

On ne saurait mieux dire. Une pareille affir- mation est d'autant plus significative qu'elle vient

») OruUi till 24 juin 1<)10.

d'un ouvrier, c'est-à-dire d'un homme étranger à la science du droit et qui, pour interpréter un contrat, ne dispose que de sa loyauté et de son bon sens. Oui, le respect des engagements pris est le devoir de tous, de l'ouvrier comme du pa- tron. La rupture arbitraire d'un contrat est un acte illicite, qu'elle soit le fait d'un individu ou d'une collectivité. C'est élémentaire. Mais on ne saurait trop le dire et le redire, parce que le con- traire, le prétendu droit de grève, supérieur au contrat, autorisant la violation du contrat, a été proclamé par les révolutionnaires avec une telle jactance, avec une telle audace dans le verbe et dans le geste, que beaucoup d'esprits, par ail- leurs judicieux, s'y sont laissé prendre, non seu- lement dans les syndicats ouvriers, ce qui se comprend à la rigueur, mais jusque dans les chaires universitaires, dans les parlements où on fait les lois, dans les tribunaux où siègent les magistrats chargés spécialement de veiller à l'exé- cution des contrats.

Le contrat est la loi des parties, dit le droit ci- vil ; le contrat ne peut être révoqué que d'un con- sentement mutuel ou pour des causes que la loi autorise ; le contrat doit être exécuté de bonne foi. Ce n'est pas du droit civil seulement; c'est du droit social, pour user du langage à la mode.

Les relations entre les hommes, le pain quotidien d'un chacun de nous, toute la vie des commu- nautés humaines reposent sur le respect du con- trat et tout particulièrement du contrat de tra- vail, de tous le plus fréquent, le plus général, le plus utile, parce qu'il règle le plus grand nom- bre des services que les hommes se rendent en- tre eux. Tout ce qui tend à l'affaiblir, à le décon- sidérer est par conséquent antisocial, nuisible à tous et en premier lieu aux travailleurs, pour les- quels le contrat est une garantie et la sûreté du lendemain.

*

* *

— Mais, dit-on, l'ouvrier n'est pas libre quand il contracte avec le patron : la partie entre eux deux n'est pas égale. Quand l'ouvrier meurt de faim, il est obligé de travailler aux conditions qu'on lui impose, même quand elles ne lui conviennent pas. Victime d'une contrainte extérieure à lui, l'ouvrier peut employer cette contraints à son tour quand les circonstances lui en donnent la force.

Tout le prétendu droit de grève tient dans ce raisonnement, mais où ne mène-t-il pas? L'éga- lité des conditions n'existe nulle part. Quand deux hommes, quels qu'ils soient, se rencontrent, ce sont toujours un plus fort et un plus faible, deux êtres inégaux, en stature, en aptitudes phy- siques, intellectuelles, morales, en capitaux de tous ordres, car il n'y a pas que l'argent qui soil un capital. Le plus fort commande, le plus fai- ble obéit. Nous en sommes tous logés là. Tous nous obéissons en quelque point à plus puissant que nous. Est-ce à dire qu'entre deux hommes d'inégale force il n'y ait pas place pour un libre contrat? Et n'est-il pas évident que, des deux contractants, c'est, à priori, le plus faible qui a intérêt à ce que le contrat soit respecté? Toute la supériorité du contrat sur le régime du travail servile, c'est-à-dire toute la supériorité de la civi- lisation sur la barbarie est précisément dans ce libre consentement des parties et dans l'exécution de bonne foi des conditions stipulées.

Si, dans les délais convenus, l'ouvrier an- nonce que, son engagement expiré, il ne conti- nuera pas à travailler aux mêmes conditions, il use d'un droit incontesté. S'il se concerte avec ses camarades pour que ceux-ci en fassent au- tant dans les mêmes conditions et au même mo- ment, c'est encore l'exercice d'un droit. Mais ce n'est pas là la vraie grève, la grève des grévicul- teurs, la grève révolutionnaire, brutale, inopi- née, proclamée au mépris des contrats, la grève qui atteint le patron au moment le plus domma- geable pour lui, la grève de mauvaise foi. Celle- ci est hors du droit, de tout droit, social ou au- tre. Elle s'inspire de la violence, s'agrémente du sabotage et d'autres sévices, s'attaque directe- ment à la liberté du travail. Elle est, dans la doc- trine syndicaliste révolutionnaire, un état de guerre, donc une atteinte à la paix publique et à l'ordre social.

* *

Il semble qu'on commence de nouveau à s'en rendre compte, après une longue éclipse de la saine règle du droit. Les syndicalistes eux-mê- mes n'ont plus leur belle assurance d'antan. La grève, disent-ils, n'est pas une rupture du con- trat, mais une simple « suspension ». Ce qui est un autre sophisme, la suspension unilatérale pas

plus que la rupture n'étant compatible avec le contrat. Et dans la jurisprudence des tribunaux, dans les [écrits des jurisconsultes une réaction commence à se faire contre cet exorbitant droit de grève qui nous menace d'un retour à la bar- barie par le chemin de la guerre civile et qu'un écrivain d'un jugement sûr, M. Enée Bouloc, appelle «une des plus grandes erreurs juridiques et sociales de ce temps. » ')

On recommence surtout à voir — et cela dans les milieux ouvriers — que si le contrat est une protection et une sécurité pour les deux parties qui l'ont signé, cela est vrai surtout pour l'ou- vrier, économiquement le plus faible des deux contractants. Le droit de grève pour l'ouvrier, c'est le droit de renvoi, le féroce lock-out, pour le patron. Et que devient, sous un pareil régime, le bien capital de l'ouvrier, que le contrat seul peut lui donner, la sécurité du lendemain ? Droit de grève subit, droit de renvoi subit, plus de con- trat; ce serait folie et c'est pourtant là que con- duisent les parlottes révolutionnaires que les ou- vriers acceptent si souvent sans contrôle. « L'er- reur du droit de grève a été le mauvais ferment qui a gâté la plus grande partie de l'effort syndi- cal du dernier quart de siècle, dit M. Bouloc, car elle n'a pas seulement causé un excès anormal de ruines matérielles et de souffrances ; par sa méconnaissance des contrats, du respect dû aux contrats, elle a faussé le sens et la direction mê- me du progrès.»

Aucun des systèmes ingénieux préconisés pour améliorer la condition des travailleurs, la parti- cipation aux bénéfices, les coopératives de pro- duction, les sociétés mixtes de production, les actions du travail dans les sociétés anonymes ne peut fonctionner sans un retour au respect du contrat. Aussi longtemps du moins que la so- ciété collectiviste n'aura pas remplacé celle où nous vivons, le respect du contrat sera la pierre d'angle et le point de départ de tout progrés.

C'est la qu'il faut revenir. Quand la généralité des ouvriers auront compris que tout ce qui af- faiblit la valeur morale du contrat et la bonne foi dans l'exécution des conventions est directement et particulièrement nuisible à celui qui loue ses services, c'est au perfectionnement du contrat de travail, en substance et en durée, que s'applique- ront les associations ouvrières,et c'est dans la fidélité à la parole donnée qu'elles mettront leur orgueil et leur espoir.

Bibliographie UNE RÉVOLUTION

Cette révolution, c'est dans la librairie qu'elle vient de se produire. Les révolutionnaires, ce sont MM. Payot & C

i0

. Et en quoi? vous écriez- vous. En quoi? Je vais vous le dire.

Jusqu'ici, le volume ordinaire — roman, re- cueil de nouvelles ou autre — coûtait 3 fr. 50.

C'est le prix traditionnel, fixe, immuable, auquel il a fallu payer, jusqu'à maintenant, les livres d'Edouard Rod, de Louis Favre, de Philippe Mon- nier, d'Alfred Cérésole, de T. Combe, d'A. Ba- chelin, pour ne parler que de ceux-là. Dame, 3 fr. 50 ! Chacun ne peut pas se payer, à ce prix-là, quelque envie qu'il en ait, les livres de ses auteurs favoris. C'est pourquoi les gens à pe- tites bourses — ce sont les plus nombreuses — se jettent sur le roman-feuilleton à un sou qu'el- les finissent, pour peu qu'il compte plus de 70 numéros, par payer plus cher que 3 fr. 50, sans qu'elles s'en doutent, ou sur les ineptes romans à bas prix, aussi laids d'extérieur qu'ignobles de fond, des livraisons à deux ou quatre sous, aussi mal écrites que mal imprimées, œuvres de bas étage propres à pervertir le goût et le sens moral.

De tous côtés se manifestent le désir et la né- cessité de lutter contre cette littérature laide et mauvaise. Mais pour lutter avec succès, il faut opposer à ces œuvres malsaines qui se vendent surtout à cause de leurs bas prix, des œuvres d'art intéressantes, dues à des écrivains de ta- lent, respectueux de leur plume et de leurs lec- teurs, dans des volumes bien imprimés, d'un for- mat commode et élégant, agréables à lire, et ven- dus à des prix qui les mettent à la portée de tou- tes les bourses.

C'est justement ce que vient de faire la maison Payot & C'

e

. Sous le titre général de « Le Roman Romand», elle vient de créer une collection des chefs-d'œuvre des plus célèbres d'entre nos écri-

*) Enée Bouloc. — Le droit de grève et les grèves.

Principes et solutions. — Paris. Arthur Rousseau, éditeur.

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 425

vains, dans laquelle paraîtront successivement les meilleurs ouvrages des auteurs vaudois, ge- nevois, neuchâtelois, jurassiens, fribourgeois, valaisans, et dont chaque volume — ne coûtant que 60 centimes — contiendra la matière d'un g r a n d roman complet.

Nous disons que celte collection du « Roman Romand » ne comptera que des œuvres de grande valeur qui, bien qu'elles puissent être mises entre toutes les mains, intéresseront tous les âges, plairont à tous les goûts.

De tels ouvrages existent chez nous. On les connaît trop peu. Pourquoi ? me direz-vous.

Parce que les nombreux ouvrages de fiction sans valeur littéraire qui ont paru chez nous, comme partout d'ailleurs, ont été la cause d'injustes cri- tiques que certain public a souvent adressées à notre littérature romande tout entière, en lui re- prochant son esprit prêcheur, sa phraséologie, sa fausse peinture de la vie, en lui déniant toutes qualités artistiques et surtout en lui faisant une réputation imméritée d'ennui.

Vraiment, ceux qui partagent encore ces pré- ventions injustifiées ne connaissent pas les œ u - vres les plus caraclérisliques que notre littéra- ture a produites, œuvres exquises ou savoureu- ses, et qu'il est d'ailleurs souvent difficile de se procurer maintenant.

Or le but du « Roman Romand » est précisé- ment d'offrir au public un choix des meilleurs ouvrages littéraires que notre pays a inspirés et qui, soit qu'ils célèbrent ses beautés, soit qu'ils racontent son passé, soit qu'ils décrivent ses m œ u r s , parleront au cœur, et à l'âme de tous les Suisses R o m a n d s , de tous ceux qui aiment la Suisse Romande.

Trois de ces volumes ont déjà paru.

Le premier contient deux délicieux récits d'Auguste Bachelin, La Carrochonne et La Marquise ; le second, des Nouvelles exquises de Philippe Monnier; le troisième, les admirables Scènes de la vie suisse, d'Edouard Rod. P u i s viendront successivement Jean des Paniers, de Louis Favre ; Le Journal de Jean-Louis, d'Alfred.Cérésole ; Le Mari de Jonquille, de

T. Combe : Les Châteaux suisses, de Mmc de Montolieu, etc., etc.

La tentative est louable. Elle mérite grande- ment d'être encouragée. Elle est audacieuse, car le champ de la clientèle est restreint, si on le compare à celui dont disposent soit les livres pu- bliés en France, soit ceux de langue allemande.

Il serait navrant qu'elle échouât faute d'un dé- bit suffisant. Mais, pour réussir, il lui faut l'ap- pui de tous ceux qu'effraie la marée montante des mauvais livres, et qui se préoccupent des moyens d'en préserver nos populations. Elle a besoin du concours de la famille, de l'école, des autorités, des bibliothèques populaires, des so- ciétés d'éducation, de nos instituteurs et de nos pasteurs. On a assez discuté la question de la lit- térature m a l s a i n e ; il est temps d'agir. Et ce sera agir pour le bien que de soutenir la tentative des bons éditeurs lausannois Payot & C'e.

Ajoutons que la collection des « Romans Ro- m a n d s » , plus spécialement destinée aux adultes, sera complétée par une autre collection, dont nous aurons d'ailleurs l'occasion de reparler spé- cialement et qui est non moins digne d'intérêt et d'appui, « Les Livres de la Jeunesse », destinée a u x enfants. Le premier numéro paru. Du Cœur, de Edmondo de Amicis, en indique assez le ca- ractère et la tendance, tout à la fois littéraire, morale et éducatrice, capable de former tout à la fois le goût, l'esprit et le cœur.

Représentation diplomatique et consulaire

Liverpool. — Le Conseil fédéral a nommé M. Antoine-Jean Fontannaz, négociant, en qua- lité de vice-consul Suisse à Liverpool (Grande- Bretagne.)

Brisbane. — Le Conseil fédéral a n o m m é M. Wilhelm Schoch, de Gibswill-Fischenthal (Zurich), consul suisse, en résidence à Brisbane, pour l'arrondissement consulaire du Queensland en Australie.

Liste des dessins et modèles

D é p ô t s .

N° 18319. 15 juillet 1910, 6 h . p. — Ouvert. — 12 modèles. — Fonds de boîtes de montres dé- corés. — Paul Bouverat, Les Breuleux (Suisse). Mandataire: A. Malhey-Doret, La Chaux-de-Fonds.

N° 18323, 16 juillet 1910, 4 h. p. — Ouvert. — 2 modèles.— Pendules sculptées.—H. Spring, Interlaken (Suisse.)

N° 18345. 20 juillet 1910, 6 h. p. — Ouvert. — 1 modèle. — Calibre de montre. — Arthur Graizely, La Chaux-de-Fonds (Suisse). Man- dataire: A. Mathey-Doret, La Chaux-de-Fonds.

N° 18346. 21 juillet 1910, 10 h. a. — Ouvert.—

1 modèle. — Tète de machine à sertir les con- tre-pivots, coquerets, etc. — E. Meyer-Tiè- che, Bienne (Suisse.)

N° 18361. 25 juillet 1910, 6 h. p. — Ouvert. — 4 modèles. — Boîtes de montres. •— Mathey

& Cie, Renan (Suisse). Mandataire: A. Ma- they-Doret, La Chaux-de-Fonds.

N° 18371. 28 juillet 1910, 8 h . p. — Ouvert. — 1 modèle. — Mouvement de montre. — Hanni

& Cie, Court (Suisse.) P r o l o n g a t i o n s ^

N° 7420, 23 juillet 1900, 71/» h . p. — ( I I P pé- riode 1910-1915). — 1 modèle. — Calibre de montre. — Georges Favre-Jacot & Cie, Le Locle (Suisse). Mandataire : A. Mathey-Doret, La Chaux-de-Fonds ; enregistrement du 22 juillet 1910.

N° 12228. 3 juillet 1905, 6 h . p. — (II« période 1910-1915): — 1 modèle. — Mouvement de montre ancre, extra plate. — Record Watch Co S. A, Tramelan (Suisse); enregistrement du 22 juillet 1910.

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