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Contribution à l'étude anthropologique des populations du haut Moyen Age dans le bassin du Léman et le Jura : le problème des Burgondes : recherches d'anthropologie historique

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Contribution à l'étude anthropologique des populations du haut Moyen Age dans le bassin du Léman et le Jura : le problème des

Burgondes : recherches d'anthropologie historique

SAUTER, Marc-Rodolphe

SAUTER, Marc-Rodolphe. Contribution à l'étude anthropologique des populations du haut Moyen Age dans le bassin du Léman et le Jura : le problème des Burgondes : recherches d'anthropologie historique. Archives suisses d'anthropologie générale , 1941, vol. 10, no.

1-2, p. 1-137

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:96849

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MARC-R. SAUTER

DOCTEUR ÈS SCIENCES

Contribution à l'étude anthropologique

des populations du haut moyen âge dans le bassin du Léman et le Jura.

LE PROBLÈME DES BURGONDES.

Recherches d'anthropologie historique.

GENÈVE

IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG 1941

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des populations du haut moyen âge dans le bassin du Léman et le Jura.

LE PROBLEME DES BURGONDES.

Recherches d'anthropologie historique.

AVANT-PROPOS

LE PROBLÈME BURGONDE

L'Anthropologie, dès ses débuts, s'est occupée de définir racialement la réalité que recouvraient les nombreuses étiquettes ethnologiques. C'est un chemin d'aspect facile, qui conduirait à analyser fa composition de tel peuple dont nous parle l'Histoire. Mais les difficultés ne tardent pas à surgir.

Et il est souvent impossible de les surmonter; expliquons-nous.

Lorsqu'on se propose d'établir la diagnose anthropologique d'une popu­

lation connue par les témoignages historiques, on dispose généralement de trois méthodes:

L'interprétation des descriptions littéraires contemporaines - ou de peu postérieures à l'époque envisagée. Si elle peut fournir de· précieuses indi­

cations sur tel trait physique secondaire (pigmentation, taille), elle est cependant toujours sujette à caution: le vague, l'inexactitude même, sont trop souvent le fait des écrivains anciens.

L'utilisation des documents iconographiques, synchroniques des œuvres écrites, présente un peu plus de sécurité. Elle dépend du degré de civilisation et de développement artistique de ceux qui les composèrent. Mais, de toute façon, là plus grande prudence s'impose, car il faut tenir compte de l'élément subjectif qui est nécessaire à toute œuvre d'art.

Il ne reste plus alors, à côté de ces procédés en quelque sorte annexes, que la méthode anthropologique proprement dite: elle s'attache à recueillir des documents squelettiques (ou des momies) représentatifs ·de la nation qu'il s'agit de classer, et à en déterminer les caractéristiques morpholo­

giques. Mais si la seconde partie de cette méthode est sûre, la première

Arch. suisses d'anthrop. gén. - T. X. - N° I·2. - r94r.

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....

présente bien des aléas. En effet, quelles garanties peut offrir un crâne ou un squelette, même s'il a été trouvé dans de bonnes conditions de fouilles, sur sa provenance ethnique ? Le fait d'avoir été récolté sur le territoire occupé par le peuple qui nous intéresse, pendant la période envisagée, suffit-il à l'authentifier ? Non, dans la plupart des cas. Car même si les témoignages historiques, épigraphiques et archéologiques convergeaient, la certitude ne serait pas complète.

C'est qu'en effet, dès le moment où l'Histoire commence à être écrite, ce qu'elle rapporte, ce sont des mouvements de peuples, des mélanges, des enchevêtrements de tribus. Les documents sumériens les plus anciens nous parlent déjà de traditions de migrations; les textes égyptiens laissent entre­

voir des arrivages humains nombreux et d'origine diverse; les tablettes hittites parlent de conquêtes. de traités, donc de mélanges. Et combien de courants d'échanges et de métissages infimes - mais importants quand même pour notre propos - sur lesquels nous ne saurons jamais rien. La tour de Babel n'est pas que linguistique! Le fait même que l'Histoire donne des noms ethniques complique, au lieu de la simplifier, la besogne de l'anthropologiste. Avant elle, on ne peut saisir que des civilisations - avec, bien sûr, des variations locales. L'archéologue, partant !'anthropologiste, n'aura donc aucun parti-pris quant aux parentés ethniques. Encore faut-il que leur recherche connaisse ses buts et ses limites; trop souvent l'archéo­

logue demande à l'anthropologie plus que celle-ci ne peut lui donner - disons plutôt: autre chose que ce qu'elle doit lui donner 1. En effet, les renseignements fournis par les ossements humains se situent dans un autre ordre d'idées que ceux mis à disposition par· un récit de chroniqueur ou un mobilier funéraire. Les premiers sont de l'ordre zoologique, les autres de l'ordre psychologique: la race est un donné (un léopard pourrait-il ôter ses taches!), la civilisation est un acquis - et un acquis change::int. On naît et l'on meurt << M'diterranéen » ou «Alpin», mais on peut de «Germain»

devênir u Rûmain" l Or, souvent, l'n.rchéologue ne sait que faire des dP.�1- gnations raciales qu'on lui propose pour les hommes dont il explore les richesses culturelles; tandis que, de leur côté, les anthropologistes - ou certains d'entre eux -, ou bien restent encombrés d'étiquettes archéolo­

giques, ou bien n'en tiennent aucun compte, ce qui est aussi une erreur.

Nous alignons des vérités admises par tout le monde qui raisonne; nous nous y croyons autorisé par la nécessité de préciser les prétentions de ce travail. Il n'y a du reste pas si longtemps que l'on a abandonné des termes

t Nous parlons d'anthropologie européenne, cela s'entend. Du reste, même pour celle-ci, la nuance ethnique peut parfois être perçue; nous pensons à la question des négroïdes préhistoriques.

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comme celui de u crâne de forme celtique », ou de race kymrique. Des relents tels que « race germanique», quand ce n'est pas cc race française»;

traînent encore dans l'édifice anthropologique; d'autre part, l'intérêt n'est pas près de .s'affaiblir pour l'étude dont nous· essayons de montrer les difficultés. Ne voit-on pas, en Allemagne et ailleurs, de remarquables travaux qui ont pour but de démêler, avec toute la rigueur scientifique désirable, les éléments raciaux des populations de l'Europe ancienne, Slaves 1 ou autres ? En France, Royer publie une utile synthèse de l'anthro­

pologie des Francs 2; et l'Institut d' Anthropologie de-Zurich accumule de précieuses analyses des découvertes ostéologiques attribuables aux Alamans 3• La liste pourrait s'allonger.

Ces quelques réflexions montrent la prudence qui fut la nôtre au cours de l'établissement de cet essai. Notre espoir, en posant les jalons de notre travail, était de concentrer tout l'intérêt sur un seul groupe: les <c Bur­

gondes »: établir définitivement la composition raciale de ce peuple dit barbare, 'en étudiant une importante série de crânes et de squelettes considérés comme Burgondes. Il ne fallut pas longtemps pour que nous nous rendions compte que ce projet était matériellement irréalisable sous cette forme; en effet, en réunissant les pièces squelettiques qui devaient faire l'objet de notre enquête, nous vîmes qu'elles étaient loin de présenter toutes les garanties nécessaires pour établir la certitude scientifique. Au lieu de cc Burgondes» seuls et exclusifs, nous avions simplement affaire à des hommes, inconnus, qui avaient habité nos régions à l'époque approximative de l'installation et du développement de ce peuple (époque barbare ou haut moyen âge).

Mais, avant d'aller plus avant dans l'examen de nos documents anthro­

pologiques, il nous paraît utile de jeter un coup d'œil sur les données de l'histoire et de l'archéologie, en soulignant toutes les réserves que nous venons de faire.

Nous avions pour nous guider les sources écrites et les découvertes archéologiques. Ces dernières - sur lesquelles nous aurons à revenir - ne pouvaient nous fournir une approximation suffisante pour emporter, à tout coup, la conviction ; elles sont de pl us en plus discutées, lorsqu'elles apportent autre chose que de vagués débris atypiques. Et l'histoire nous aide à comprendre les raisons de ces difficultés de diagnostic.

Nous allons donc reprendre succinctement ce que les sources h·istoriques

J. ScHWIDETZKY, Rassenkunde d. Altslawen, 1938. Les titres et indications bibliographiques complètes des ouvrages que nous citons au cours du texte se trouvent dans la Bibliographie.

2 ROYER, 1937,

a HAUSER1 HuG, ScHNEITER, TRUDEL, 1938 à 1940.

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et archéologiques nous enseignent sur l'apparition et les mouvements de ce peuple burgonde. On conçoit que, ce faisant, nous n'ayons aucune préten­

tion à l'originalité. Notre seul souci est d'utiliser au mieux les ouvrages des meilleurs maîtres en la matière.

L'origine géographique des Burgondes nous fait remonter vers le nord de l'Europe protohistorique. C'est là, en effet, dans la région située entre l'estuaire de la Vistule et celui de l'Oder, que les écrivains font, pour la première fois, mention des « Burgodiones l) 1 ou des « Bourgoundes n 2. Mais ceux-ci ne sont pas là dans leur patrie d'origine. Leur nom, en même temps que leur civilisation, nous aident à remonter plus haut dans leur passé:

ils doivent être venus de l'île de Bornholm (Burgundarholm), soit qu'ils y eussent tous été fixés depuis longtemps, soit, ce qui est plus probable, que

l".l nl11n-::irt n'".lÏPnt f-;iit r111P. n�c.c.Pr n".lr rpffp îlP /Ur,cc.inn".l l,;i rrn11n-::1rP � 11n ... y ... y ... ... ..., ... ... "-1_ ... '-' y....,._,._, ... y ... ..., ... ... , ... ,._,...,..., ... ... ...,..., ... .t' ... ... ... ....

pilier de pont). En effet, les traditions conservées par les auteurs barbares postérieurs, et l'archéologie, prouvent que de nombreuses peuplades de la péninsule scandinave ont dû, pour une raison probablement dictée par le climat, quitter leurs terres froides pour partir à la recherche d'habitats plus cléments. Et cette migration vers le sud, commencée dès le début de l'âge du fer (vers le vue s. av. J.-C.), va se continuer jusque vers l'ère chrétienne. cc Les nouveaux envahisseurs (du ne s. av. J.-C.) n'étaient certainement pas exclusivement des habitants de Bornholm, mais ils venaient aussi de la Suède voisine; les gens de Bornholm, comme tribu la plus rapprochée, eurent la direction et ils donnèrent à la nouvelle peuplade le nom de Burgondes 3. n

Retenons, en tout cas, l'origine scandinave de ce groupe ethnique, et son mélange dès cette date. Nous verrons plus tard quelle valeur attribuer à ce mélange.

Les archéologues ont essayé d'assigner aux Burgondes de cette époque une forme particulière de civilisation matérielle, et Kossinna leur attribue la coutume funéraire des cc Brandschüttungs- n et des cc Brandgrubengriiber n (tombes à incinération, à dispersion ou à fosse), coutume qui dut s'introduire des Alpes à Bornholm, et de là passer en Allemagne nord-orientale. Sans être le fait des seuls Burgondes, cette forme d'incinération fut en tout cas le fait des Germains orientaux, famille à laquelle appartient le groupe burgonde, avec les Goths, les Gépides, les Lombards, les Vandales et d'autres populations de moindre intérêt.

1 PLINE L'ANCIEN, Nat. hist., IV, 14 (28). 99.

2 Cl. PTOLÉMÉE, Géogr., Il. n, 8.

3 KossINNA, Die deutsche Vorgeschichte ... , 1921, p. 145.

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LE PROBLÈME DES BURGONDES 5 L'établissement des Burgondes en Poméranie n'alla pas sans heurts, car il fallait repousser les prédécesseurs et les nouveaux arrivants, Vandales d'un côté, Goths et Gépides de l'autre. Il semble bien que les Burgondes s'étendirent, au cours des deux premiers siècles de notre ère, dans les régions du Brandenbourg et de la Lusace, puis que, pressés par le départ turbulent des Gépides, ils se mirent en brari1e pour la lente migration qui devait les mener jusque sur les bords du haut Main. C'est là que, vers la fin du rue siècle, ils entrent en contact avec les défenseurs du cc limes>> romain et qu'ils entament leurs premières discordes avec leurs cousins germains occidentaux les Alamans.

Une nouvelle avance les amène, au début du v0 siècle, sur les bords du Rhin, dans la région de Worms et de Mayence: leur légende épique, les Nibelungen, garde le souvenir de ce séjour; ils adoptent la foi catholique.

Leur histoire, qui se précise, s'embrouille en même temps. Des flux et reflux, des alliances puis des chocs avec les Romains - qui contiennent la poussée barbare, grâce au génie militaire d'Aétius - nous ne retiendrons que l'acte final, la déroute qu'ils subissent en 436. Grave coup, qui les met, amoindris mais solides encore, entre les mains d'Aétius. Celui-ci, habile politique, les place en un point de l'empire où ils pourront être utiles comme auxiliaires;

et c'est alors l'établissement de ce peuple germain en cc Sapaudia )), disons, sans nous compromettre, dans le bassin du Léman 1.

Nous aurons à revenir sur les conditions de cette installation, qui nous fournissent des données intéressant notre travail. Pour en finir avec le récit historique, ajoutons qu'à partir de cette date (443) commence la brève mais glorieuse histoire du royaume burgonde, son accroissement politique jusqu'en pleine Gaule, de l'Aar au plateau de Langres et à la Durance. En 534, les successeurs du roi franc Clovis mettent fin à l'indépendance de ce royaume. Mais la conquête franque ne signifie aucunement invasion ou immigration; c'est une simple question d'élite gouvernante, qui ne comporte guère de répercussion sur la population. Les Burgondes continuent leur existence sans jamais plus reparaître comme tels sur la scène. Ils s'effacent du souvenir, et il faudra toute la curiosité des historiens et des anthropo­

logistes pour les faire revivre.

De toute cette série de faits, il nous faut examiner quelques-uns qui nous aideront à comprendre certains phénomènes.

Tout d'abord le fait démographique: le problème n'est pas soulevé pour la première fois ici; depuis longtemps déjà on cherche à se représenter

1 Sur cette question controversée, voir P.-E. MARTIN, Eludes critiques ... , 1910, p. 7 sq.; D. VAN BERCHEM in Revue d'Hist. suisse, 1938, p. 83 sq.

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quelle masse humaine devait signifier un peuple barbare en marche ou installé provisoirement. Au cours du x1xe siècle, on s'est contenté de croire sur parole les historiens anciens et leurs chiffres extravagants: Jahn 1, par exemple, établit, à partir des témoignages des chroniqueurs, des calculs ahurissants: 300.000 Burgondes en tout vers la fin du ive siècle; il évalue la population survivant à la défaite de 4-36 (20.000 tués selon Idatius !) à 3n.700 âmes et à 281.700 ceux qui prirent possession de la Sapaudia.

Louables efforts, qui eurent trop l'oreille des successeurs. Ludwig Schmidt 2 maître en la matière, revient à dé plus justes proportions et chiffre à 50.000 âmes la totalité de la population burgonde entre 436 et 443, ce qui est plus raisonnable. C'est qu'il n'utilise plus seulement la critique histo­

rique, mais aussi la géographie. Parlant des Alamans, il écrit: d'étendue assez peu importante du territoire d'établissement disponible empêche déjà d'admettre un chiffre supérieur à roo.ooo âmes ii, et il renvoie à la carte significative dressée par Schlüter et qui indique les territoires occupés par la forêt à cette époque 3• Si cet argument est plus valable pour la Germanie que pour l'Helvétie et la Séquanaise, soumises depuis quelques centaines d'années à la colonisation agraire romaine, il n'en est pas moins vrai que l'étendue relative des régions habitables doit entrer en ligne de compte.

Pour ne prendre qu'un exemple, nous constatons que, dans le canton de Genève, les forêts n'ont disparu définitivement qu'à la fin du moyen âge.

La colonisation romaine essarta déjà, il est vrai, mais relativement peu, et la forêt dut reprendre rapidement du terrain lors des périodes troublées des 111e et 1v0 siècles 4.

Il est juste aussi de signaler que les pays qui reçurent, pacifiquement ou non, les bandes germaniques, ne devaient pas être très peuplés. C'est ce que oulignc parc, emplc M. Lot", qui parle d'une ùépopulatiun de l'Empire romain au cours du me siècle, dépopulation accompagnée d'une concen­

tration dans les villes, pour des raisons tant de sécurité que d'économique.

Les villes elles-mêmes se replient sur leur centre; nous en avons un type frappant à Genève: M. Blondel y a retrouvé le tracé de la muraille du me siècle, qui laisse en dehors tous les grands quartiers, témoins de l'essor de la ville. cc La longueur totale serait d'environ n50 mètres ... , et la super­

ficie de la ville réduite de 5 hectares 65 ares. Cette superficie est assez minime et correspondrait à celle de cités comme Senlis ou Périgueux 6• n

t ]AHN, Die Gesck. d. Burgund., 1874, 1, p. 253, n. I et 2, p. 359.

2 SCHMIDT, Gesch. d. deutsch. Stiinime ... Die Ostgernianen, 2, 19341 p. 168.

8 Id., II, I (1915), p. 324.

4 BLONDEL, La maison rurale ... , 1927, p. 250 (Carte des forêts genevoises entre Rhône et Arve au xv8 s.).

6 LoT, La fin à-u mon,tJe antique, 1927, p. 82.

6 BLONDEL, L'enceinte rom. de Gen�e, 1924, p. 124.

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LE PROBLÈME DES BURGONDES 7 Par comparaison, signalons que, d'après M. Lot, « Paris n'a que I620 mètres de tour l), Et le même auteur ajoute: << Des cités aussi exiguës ne peuvent renfermer qu'une faible population. Les plus grandes, ayant la superficie d'un camp romain, laquelle varie de ZI à 25 ha. (Lambèse, Neuss, Bonn), ne peuvent guère avoir une population supérieure à l'effectif d'une légion, soit, au maximum,. 6.000 hommes. ))

La méthode employée pour ces recens.ements urbains est malheureuse­

ment inutilisable en ce qui concerne la campagne. Mais nous y avons déjà fait allusion en parlant des forêts: la population rurale devait être plutôt faible.

Ainsi donc, nous avons, d'une part un peuple immigrant, ou plutôt les débris - imposants quand même - d'un peuple vaincu, les Burgondes, qui ont déjà subi bien des contacts avec des voisins divers au cours de leur voyage transgermanique; d'autre part, une population que nous appelons gallo-romaine (il nous faudra voir ce que recouvre ce vocable), population rurale très dispersée au hasard des grands domaines, des « vici ll, et popula­

tion citadine faible aussi, comme est faible le nombre des villes (pour les régions qui nous occupent, une dizaine).

Ce fait démographique que nous venons d'esquisser doit expliquer en partie un autre phénomène: celui des conditions d'établissement des Burgondes en Sapaudia. Si les limites de la région ainsi dénommée sont discutées, il n'en est pas de même de la manière dont les nouveaux arrivants prirent possession des terres qu' Aétius leur attribuait. Partage des domaines agraires selon des normes dont le détail ne nous intéresse pas ici. Après ce que nous avon� dit de la densité de la population campagnarde, on compren­

dra que ce partage fut relativement aisé. Naissance èt développement d'un droit coutumier qui réglait les rapports juridiques des deux populations, et qui fut codifié plus tard: la loi dite « Gombette )), L'enseignement prin­

cipal de cette loi, dans l'ordre de nos préoccupations, est l'égalité quasi complète des Burgondes et des Gallo-Romains, dont elle témoigne. Nous y voyons, en tout cas, que les mariages mixtes y sont autorisés 1 ; l'affirma­

tion épargne la supposition. En bref, nous avons, peu à peu, un mélange des deux groupes humains, mélange tel que bientôt le nom de la minorité devient l'étiquette distinctive de tous les habitants du royaume qui s'est formé. « Fort peu nombreux, les « Burgondiones l) ont dû rapidement se fondre dans la population indigène. Ils ne lui ont pas laissé un seul terme de leur langue scandinave ... Les « Bourguignons l) du haut moyen âge sont

1 Lex Burgundionum, Tit. XII1 5, c; cf. PÉYRÉ, 1855.

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donc des Gallo-Romains qui se parent de ce nom pour s'opposer aux Francs et aux Romains du nord de la Gaule et aux Aquitains 1. »

Mélange: le terme nous poursuit, et nous ne nous en étonnons pas. Il ne faudrait du reste pas que sa fréquence nous décourage de rechercher des éléments raciaux : nous ne saurions pas mieux faire ici que de citer ces quelques lignes de M. E. Pittard : « Si la liste, plus ou moins complète, longue et bigarrée énumération, des populations - tribus et clans - qui ont pénétré sur le sol français est troublante pour l'historien, elle laisse les anthropologistes assez calmes. Il ne faut pas oublier que beaucoup de ces noms ne représentent pas des équivalents raciaux. Plusieurs de ces popula­

tions ont une origine et, dès lors, des caractères morphologiques semblables.

Plusieurs ont été puisées aux mêmes fonds que les Dolichocéphales néoli­

thiques et les Brachycéphales de la même époque - venus tous deux du l'rord-Est et de l'Est ... 2 ))

Résumons les enseignements <le !'Histoire, que nous avons esquissés:

Origine scandinave du peuple burgonde ; passage en Germanie nord­

orientale ; contact avec les Vandales et les Gépides; migration - donc mélanges - à travers l'Allemagne centrale jusque vers le Rhin; premier royaume burgonde; disputes et guerres avec les Romains d'une part, les Alamans et les Huns d'autre part; défaite infligée par Rome; installation du peuple burgonde - de ce qui en reste - en Sapaudia, soit dans nos régions, au milieu d'une population indigène - Celtes romanisés - qui doit partager ses terres avec les nouveaux venus; occupation des campagnes surtout, peu peuplées; développement d'un second royaume bourguignon, qui s'écroule bientôt sous les coups de son voisin franc, sans pour cela subir de nouvelle perturbation d'ordre ethnique ou démographique ; fusion progressive des diverses populations dans une unité politique et ctùturelle qui se trouve achevée à l'époque carolingienne.

Ces quelques reflex10ns, faites en vue de notre enquête anthropologique, se résument, pour celle-ci, en un mot : prudence. La conclusion n'est pas neuve, et nous aurions pu nous passer de ce qui semble une digression.

Il nous a paru utile, cependant, d'introduire ainsi notre étude, en expliquant par là-même son intérêt.

Prudence : l'avertissement nous est fourni à nouveau par l'archéologie.

C'est que cette dernière, si indispensable pour toute compréhension des civilisations passées, est, dans le champ que nous parcourons, particulière­

ment mal servie. Et ceci pour plusieurs raisons.

l LoT, 1927, pp. 418-419.

2 P1TTARD, Les Races et l'Histoire, 1924, pp. 157-158.

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LE PROBLÈME DES BURGONDES 9 D'abord par la faute des fouilleurs: au cours des cent années et plus qu'a duré la recherche archéologique, ce n'est que depuis bien peu de temps qu'elle s'est mise aux méthodes scientifiques: trop de documents de première valeur ont disparu définitivement à cause de la course au bel objet qui fut pendant longtemps la seule manière des amateurs. Nous n'oublions pas, certes, les exceptions réjouissantes : Frédéric Troyon; par exemple, nous a laissé, du cimetière de Bel-Air sur Lausanne, une publication qui, pour l'époque (1841), est remarquable. Néanmoins la plµpart des nécropoles - c'est d'elles principalement qu'il s'agit - ont été explorées sans qu'il en reste grand'chose d'utilisable pour la science. Car la seule étude des objets, indépendamment de leur position relative dans le terrain, n'est pas suffi­

sante. D'autre part, dans ces fouilles, l'anthropologie faisait figure de parente pauvre: on recueillait bien (pas toujours, hélas) les squelettes -­

les crânes surtout -, mais trop souvent sans préciser leur provenance, tombe après tombe; et ainsi de précieux documents sont soustraits au dossier. Et ce dossier n'a passé que rarement à l'état de publication.

L'exemple de Bassecourt (Jura bernois) est typique: nous avons là un magnifique ensemble archéologique, en grande partie inédit, extrait d'un cimetière important, mais dont l'exploration, entreprise au hasard des travaux de génie civil, fut sporadique et incomplète. Les pièces osseuses que nous avons incluses dans notre série ne peuvent être rattachées à aucun mobilier particulier; or, comme Bassecourt se situe dans la région limitrophe des territoires burgonde et alaman, on voit l'intérêt que prend cette nécropole.

Nous ajoutons à cet exemple celui de La Balme près La Roche .(Haute­

Savoie) : de ce cimetière riche - richesse qui étonne en ce lieu excentrique - des environs de Genève, fouillé par H, Gosse alors jeune, aux alentours de 1850, il ne nous reste, à part les objets - pour la plupart publiés, ceux-là - que les descriptions approximatives - sans plan - de son inventeur, et quelques crânes. Or l'on connaît l'importance des œuvres provenant de La Balme.

Nous devons pourtant nous estimer heureux d'être en possession de ces documents, alors que tant d'autres sont irrémédiablemep.t perdus, emportés ou brisés par des ignorants ou sacrifiés à des travaux fort éloignés de l'archéologie. Nous pensons, par exemple, à l'inestimable intérêt que pré­

senteraient les cimetières · de Genève, l'une des capitales du royaume burgonde : il n'en reste quasi plus rien. Situés à la périphérie de la cité, ils ont dû être saccagés lors de l'établissement des fortifications postérieures;

et les quelques rares vestiges qui ont échappé à la destruction ne font

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qu'aviver notre regret (découvertes de Saint-Antoine et du bastion du Pin) .

Mais si nous pouvons déplorer les erreurs de nos devanciers, il faut dire aussi qu'ils ne sont pas seuls responsables de cet état: le matériel lui-même y est pour quelque chose. En effet, à part quelques centres caractérisés par l'abondance du mobilier (Bel-Air, Fétigny, La Balme, etc.), nos cimetières du haut moyen âge sont, la plupart du temps, d'une insigne pauvreté. Un exemple: si l'on reprend tout ce qui a été publié sur le cimetière du Creux­

de-Genthod (Genève), qui s'étendit, de l'époque romaine tardive à la fin du haut moyen âge, sur une très vaste surface (il a fait l'objet de nombreuses fouilles occasionnelles), nous ne pouvons aligner que quelques monnaies (non décrites), une arme, quelques céramiques (1838-39), deux pesons et une breloque de bronze (1927). On avouera que c'est peu, si l'on songe aux trésors de certains cimetières vaudois, fribourgeois ou bourguignons. Et même encore, dans ces derniers, il est une branche de l'archéologie - et non la moindre - qui manque presque totalement de matière : l'épigraphie;

et l'on peut y joindre la numismatique.

C'est ainsi que la connaissance de la civilisation des peuples barbares est, chez nous du moins, encore à ses débuts, et nous ne saurions demander à l'archéologie de débrouiller les problèmes qu'il nous serait utile de voir résolus. En effet, il lui est actuellement presque impossible de déterminer ce qui, de l'ensemble des formes, est spécifique de chaque peuple : gallo­

romain d'une part, burgonde, alaman, franc, d'autre part.

L'alternative pose une première question, celle de la population gallo­

romaine. Nous pouvons le supposer, sans crainte de nous tromper: les indigènes n'adoptèrent que très lentement les caractères culturels de leurs hôtes; donc, nombre de sépultures totalement dépourvues d'objets barbares peuvent quand même fort bien dater du haut moyen âge; nous disons : peuvent, ce qui nous empêche de prendre cette absence comme critère de distinction ethnig_ue. Car, en retournant les termes, nous pouvons aussi bien supposer que telle tombe pourvue d'un mobilier en apparence exclusivement romain peut avoir reçu le corps d'un Barbare romanisé. Un autre point obscur qu'il est difficile d'éclaircir est celui des tombes à dalles sans mobilier aucun. Celles-ci ont longtemps passé pour être caractéristiques des seuls Burgondes. On revient actuellement de cette conception trop simpliste; et Tatarinoff écrit même 1 : << Il ne faut plus remettre en question le fait que les tombes à dalles appartiennent aux coutumes funéraires des Romains

1 TATARINOFF, Zur Datierung ... , 1928, pp. 301 36-37,

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inhumateurs ... On peut établir la règle : ... qu'il s'agisse de tombes en pleine terre ou entre dalles, le nombre proportionnellement plus grand de tombes sans mobilier ... prouve la prépondfrance de Romains ou du moins de l'apparition romaine ». Or, ces sépultures à dalles sans mobilier sont communes dans nos régions !

En ce qui concerne le mobilier lui-même, les points d'interrogation ne disparaissent pas encore. On peut dire que l'archéologie, à son propos·, -vise de moins en moins à retrouver les traces des Burgondes vrais, mais s'inté­

resse plutôt aux formes industrielles et artistiques pour elles·:mêmes, aux courants qui les ont amenées et transformées, et qui sont loin de coïncideF toujours avec les courants ethniques connus par ailleurs. Pourtant la ten­

tation reste grande de chercher à identifier industrie et peuple, en concluant de la présence de la première au second. Prenons un exemple : plus encore que les tombes à dalles, on a retenu, pour la diagnose archéologique des Burgondes, les fameuses boucles et plaques de ceinture richement ornées soit de motifs à entrelacs réservés dans un plaquage d'argent, soit de figures plus ou moins aUégoriques (Daniel, le cheval ailé, etc.; bas-relief ou dessins ajourés). Et il semble bien, en effet, que la répartition géographique de tels documents correspondrait à peu près à l'étendue de l'extension politique burgonde.

M. H. Zeiss, spécialiste de l'archéologie barbare, a repris récemment l'examen critique de cette question que M. M. Besson avait déjà étudiée au début de ce siècle 1. Nous n'utiliserons que quelques-unes de ses conclusions.

Constatant que les pièces dont il s'agit ne se rencontrent pas exclusivement sur territoire burgonde, mais quelquefois fort loin de ses limites (France N., Espagne), et que les motifs décoratif& sont d'origine orientale (motifs chrétiens ou christianisés), Zeiss en déduit l'existence d'un courant de culture qui serait venu exercer son influence par la voie du Rhône; et il ajoute: cc Il faut enfin remarquer que les plaques ornées de figures ne sont, en aucune façon, des indices distinctifs réguliers des cimetières burgondes.

Le groupe (de ces plaques) est certainement significatif au point de vue de l'histoire de l'art et de la civilisation, mais il n'est pas décisif pour la délimitation d'un territoire d'établissement ... ii 2•

Nous voilà avertis: il ne saurait donc s'agir de demander aux objets familiers des hommes du haut moyen âge de nous renseigner sur la nationa­

lité de ceux-ci; c'est à peine s'ils peuvent, dans l'état actuel des études, nous fournir des donné� d'ordre chronologique, encore discutées. Nous

1 ZE1ss, Studien zu den Grabfunden ... , 1938. BESSON, L'art barbare ... , 1909.

2 ZEISS, Studieti. ... , p . .58.

(17)

n'avons,- du reste, pas à les utiliser, car nous ne visons pas à une grande précision. Il nous suffit de savoir que notre série anthropologique se répartit dans les siècles séparant le début du ve et l'époque carolingienne (v-vm0 s.).

Maintenant que nous avons extrait des travaux de l'histoire et de l'archéologie ce qui, à un titre ou à un autre, nous intéressait pour notre particulière étude, il nous faut résumer cet acq'1iS.

Lorsque nous considérons l'origine de nos matériaux, nous sommes amené bien vite à renoncer à l'idée:__ si tentante qu'elle soit -- de consi­

dérer nos sujets comme des Burgondes, exclusivement. Nous devons élargir cette conception en pensant à ce que fut notre pays après l'installation des barbares: mélange de trois peuples au moins, les Celtes indigènes 1 (Helvètes, Séquanes, Allobroges), les colons gallo-romains (venus on ne sait de quelles régions de l'Empire), enfin les Germains envahisseurs (colons des premiers siècles ou immigrés en masse). Notre série devrait donc reproduire en minia­

ture -- et en tenant compte des hasards statistiques dus au petit nombre - la physionomie ethnique de cette triple population. Si, pcmrtant, nous avons désigné nos documents du terme de Burgondes, c'est en prenant le sens élargi, celui qui a permis à tout un pays de s'appeler du nom d'une minorité : la Bourgogne. C'est aussi pour la raison que nous avons énoncée en parlant des Gallo-Romains (elle s'applique donc aussi aux indigènes) : bien des tombes romaines typiques ont pu �tre contemporaines des barbares des v-vr0 siècles; or, nous avons écarté de notre ensemble ce qui était gallo­

romain, accordant ainsi une préférence aux documents qui « risquaient » d'être germains. Ceci explique pourquoi, connaissant les pays d'origine 2.

de ces Germains, nous avons, au cours de notre étude, porté souvent le regard vers les habitants de ces régions. Nous en reparlerons en énumérant les sé'ries servant ·au-x comparaisons.

J Quand nous distJtu; iml.igi.11t1, o·est pa.r rnpJ)Ql"t OU.:'( 111'JuvC1:a1Lx ru•rivuuts; d\s r�tc, le lucane n'.o pas d'(lulre sons pOur l'o1tlhropok1gisto: ju&qu'II quel passé !aul•il rnmuutur pouc trouver un pouplo vrnimcot i.ndig�nc ?

� Là ,tllcor� pr6clsons qu lu mùl origiJIG 11·� qu'un

••ru;

r inllr. 1.'odgine des Scaudhuvcs ne d 1il pas clre ch<:rc.héo dnu..s Ja San.mlinavict Nous p1•,111çi11."- 1•hî!i!.toirn h 1'1\S'' ,111 f,,r, c:nn� ••Ht rer don!. r,tp ,eu,sc �u�Uon des relotfous c,llre les mec,; pcihistor!q11cs r.L les ra.ces postérieures.

=

(18)

13

INTRODUCTION

1. DESCRIPTION DU MATÉRIEL

Le matériel que nous avons pu étudier comprend 203 crânes, fragments de crânes, mandibules, plus un certain nombre d'autres parties du squelette.

Ces restes proviennent de 41 localités de Suisse romande et des départements de l'Ain et de la Haute-Savoie. ·En voici la répartition:

H F Inf. Tot. Squel

Canton du Valais 20 15 5 5 45

+

Canton de Vaud . 30 10 40

Canton de Neuchâtel . 2 l l 4

Canton de Berne (Jura) 7 5 l 13

Canton de Genève 29 24 15 68

+

Suisse 88 55 22 5 I70

+

Département de Haute-Savoie . 10 2 l l 14

+

Département de l'Ain I I 3 5 19

+

France 2I 5 6 I 33

+

Total 109 60 28 6 203

+

Une liste (Annexe) donne quelques renseignements d'ordre archéologique et bibliographique sur ces lieux de découverte, tandis que la carte (fig. 1) permet de situer les endroits désignés. On remarquera que notre champ d'étude s'étend du Jura bernois (Bassecourt) aux environs d'Annecy (au sud de la Haute-Savoie en tenant compte du matériel de comparaison), et des environs de Bourg-en-Bresse (Hautecour) à Sion en Valais. Mais on verra aussi que la majeure partie des découvertes utilisées se place dans le _bassin de Genève et ses environs immédiats (le Genevois), le Pays de Vaud, la Haute-Savoie occidentale, toutes régions qui constituent bien le noyau du. royaume burgonde des v-v1e siècles. Nous n'avons du reste pas dépassé les limites de sa plus grande extension, loin de là. Nous aurions pu encore augmenter notre série en y ajoutant d'autres documents de France, mais les événements nous en ont empêché.

Telle qu'elle est d'ailleurs, cette série nous paraît assez représentative de la population « barbare >� de nos régions. Si quelque doute subsiste sur l'attribution chronologique de tel crâne, la marge de détermination ne

(19)

dépasse guère la fin de l'époque romaine, et le seul risque que nous ayons couru est d'inclure dans notre matériel barbare un « indigène ii celte ou un colon romain un peu antérieur à l'arrivée des Burgondes. Mais, comme nous y avons déjà fait allusion dans les pages qui précèdent, c'est bien sur ces Burgondes que nous avons porté notre attention.

Les collections où nous avons emprunté les éléments de notre série se trouvent au Laboratoire d'Anthropologie de l'Université (professeur Eug. Pittard) et au Muséum de Genève (directeur M. P. Revilliod), au Musée historique de Lausanne (conservateur M.

J.

Chevalley) et au Musée du Progymnase de Délémont (MM. Steiner et Etienne) 1. Nous ne voulons pas commencer notre étude sans exprimer à MM. les directeurs ci-dessus mentionnés notre très grande reconnaissance pour toutes les facilités qu'ils nous ont accordées au cours de nos travaux.

Nous avions des vues sur d'autres séries locales qu'il nous a été pourtant impossible de retrouver: c'est ainsi que nos recherches au Musée historique de Lausanne, malgré la grande obligeance de M. Chevalley, ne nous ont pas permis de mettre la main sur les squelettes burgondes de Saint-Sulpice, que Schwerz avait, en partie tout au moins, étudiés. Nous ne doutons pas qu'une fois la réorganisation de ce Musée menée à chef, ces documents reprendront la place qui leur est due dans le département réservé à l'anthro­

pologie, qu'illustra Schenk.

Un certain nombre de crânes avaient déjà fait l'objet de publications, soit partielles (Schenk, Lagotala), soit générales (Schwerz). Nous les avons reme­

surés quand même, parce que, ou bien les auteurs n'avaient pris que quelques mesures et indices, ou bien (c'est le cas de Schwerz) ils restaient dans le vague.

Les 203 crânes et fragments que nous avons examinés se distribuent de la façon suivante par ordre de conservation 2 :

Cranium (crâne corn :plet

+

mandibule) . . . . Calvarium (id. sans mand.) . Calvaria (boîte cr.

+

mand.)

ii (id. sans mand.) Calotte

+

mandibule . .

17

27

6

8

26

Calolle sam; maudibule Mandibule seule

Fragments

+

mandibule .

))

Total . . . . '79 22

6

I2

203 1 Le Laboratoire œAnthropologie de GenPve possède des ossements de Sion (Valais), Nyon . .Bassins, Colovray (Vaud), Môtier-Travers, Cressier, Neuchâtel (id.), GenthodJ Chancy, Cartigny, Colle�-"Bossiy ( Genève) , Ayse, Noiret, Gaillard (Haute-Savoie) , Hautf'cour (Ain) .

Le Muséum d'Histoire naturelle de Genève nous a fourni des documents venant de Genève-Saint-Gervais et Saint-Antoine, Genthod, Lancy, Vernier, Chèvres, Versoix) Choully, Lully, Vésenaz ( Genève} , La Balme, Noi ret, Reignier (Haute-Savoie) , Cessy (Ain).

Le Musée historique de Lausanne contient des pièces de Conthey, Vouvry (Valais), B el-Air, Demoret, Dorigny, Lutry, Arnex, Bérolles, Lavigny, Lovatens, Puidoux, Pully, Sévery (Vaud), Genthod ( Genève).

Le Musée du Progymnase de Délémont renferme les crânes de Bassecourt (Jura bernois).

2 Nous avons utilisé la classification de MARTIN, II, p. 58, en la complétant.

(20)

Nous ne donnons pas ici le détail de la répartition numérique des os du squelette; le nombre indiqué avec chaque moyenne nous paraît suffire.

Un certain nombre de fragments de crânes, qui n'offraient aucune possi­

bilité de mensuration, ont tout de même été inclus dans la masse, lorsqu'ils permettaient une observation quelconque: nous pensons particulièrement à quelques frontaux qui, ajoutés aux crânes entiers, nous ont renseigné sur la fréquence de la suture métopique. Il en est de même pour le classement par âge approximatif, qui a pu être fait pour I94 individus, dont quelques enfants; nous n'avons pourtant pas tenu compte de ceux-ci dans les mesures.

L'âge approximatif a été estimé d'après les synostoses et les dents.

Infans I . 2 Adultus-maturus 32

Infans II 4 Maturus . 54

Juvenis 5 Maturus-senilis I3

J uvenis-adultus 33 Senilis . 9

Adultus 42

Total I94

II. MENSURATIONS ET INDICES

Nous avons suivi la technique et les indications rassemblées par Martin 1 et précjsées parfois par Mollison 2• Nous avons retenu les mesures et les indices suivants (le numéro est celui de Martin) :

MESURES.

Crâne. - Capacité cranienne mesurée (38) au plomb ; calculée selon les méthodes de Welcker (38 a), de Manouvrier (38 c) et de Pearson (38 d), cette dernière estimation à l'aide des formules interraciales, tant avec la hauteur basio-bregmatique qu'avec la hauteur sus-auriculaire ; diamètre antéro-postérieur (1) ; diamètre transverse (8) ; hauteur basio-bregmatique (17) ; hauteur sus-auriculaire, au bregma (20) ; diamètre naso-iniaque (2 a) ; diamètre naso-basilaire (5) ; courbes transverse sus-auriculaire (24 b), horizontale (23), et sagittale totale (25) ; courbes sagittales frontale (26), pariétale (27), occipitale totale (28), occipitale supérieure (28.1) et inférieure (28.2) ; cordes frontale (29), pariétale (30), occipitale (31), occipitale supérieure (31 . 1) et inférieure (31 .2) ; diamètres frontaux minimum (9) et maximum (ro) ; diamètre bimastoïdien (13) ; diamètre biastérique (12) ; largeur (16) et longueur (7) du trou occipital.

1 MARTIN, Lehrbuch ... , II, 1928.

2 MOLLISON, Spezielle Methoden ... , 1938.

(21)

Face. - Hauteur totale (47) ; hauteur supérieure (48) ; diamètre bizygomatique (45) ; largeur supérieure (43) ; diamètre alvéolo-basilaire (48) ; largeur (51) et hauteur (52) de l'orbite; largeur (54) et hauteur (55) du nez ; longueur (62), largeur (63) et hauteur

(64) du palais.

Mandibule. - Diamètre bicondylien (65) ; diamètre bigoniaque (66) ; ligne menton­

nière (67) ; hauteur symphysienne (69) ; hauteur molaire (69.2) ; corde gonio-symphy­

sienne; courbe bigoniaque ; longueur (70) et largeur (71) de la branche montante.

Angles. - Inclinaison du frontal sur la ligne nasio-iniaque (32.1) et sur le plan auriculo-orbitaire (32.:i a) ; inclinaison de l'occipital (33), de l'occipital supérieur (33.1), de l'occipital inférieur (33.2 ; angle nuchal) sur le plan auriculo-orbitaire; courbure de l'occipital (33.4) ; inclinaison du trou occipital sur le plan auriculo-orbitaire (34) et sur la ligne naso-basilaire (angle basilaire ; 34.1) ; angle du profil facial total (incli­

naison du diamètre naso-alvéolaire sur le plan auriculo-orbitaire) ; angle de progna­

thisme (72.5 ; Rivet) .

INDICES.

Crâne. - Indices céphalique (8 : 1), vertical de longueur (17 : 1), vertical de largeur (17 : 8), hauteur auriculaire-longueur (20 : r), hauteur auriculaire-largeur (20 : 8), de convexité de la calotte (25-28.2 : 2 a), frontal (9 : ro) et fronto-pariétal transverse (9 : 8), fronto-pariétal sagittal (27 : 26), fronto-occipital sagittal (28 : 26), pariéto­

occipital sagittal (28 : 27), fronto-sagittal (26 : 25), pariéto-sagittal (27 : 25), occipito­

sagittal (28 : 25), de convexité du frontal (29 : 26), du pariétal (30 : 27), de l'occipital (31 : 28), de l'occipital supérieur (31 .1 : 28.1), des cordes de l'occipital (31 . 2 : 31 .1), de hauteur-largeur de l'écaille occipitale (31 : 12), pariéto-occipital transverse (12 : 8), du trou occipital (16 : 7). Module cranien.

Face. - Indices facial total (47 : 45), facial supérieur (48 : 45), orbitaire (52 : 51), nasal (54 : 55), palatin (63 : 62), de profondeur du palatin (64 : 63), de prognathisme

(40 : 5) .

Crâne et face. - Indices cranio-facial transverse (45 : 8), cranio-facial longitudinal (40 : 1), fronto-biorbitaire (9 : 43), jugo-frontal (9 : 45) .

1vlandibule. - Indices d e la branche montante (71 : 70) et d e largeur (66 : 65).

Des données statistiques, nous avons retenu le nombre de sujets, la moyenne, le minimum (min.) et le maximum (max.) . Des graphiques (courbes · de fréquence) illustrent le commentaire de quelques-uns des principaux indices.

Nous avons classé nos documents par sexes ; malheureusement un certain nombre d'os autres que les crân_es n'ont pas pu être attribués avec certitude ; nous en avons alors fait une catégorie à part ; ce qui explique qu'on trouve à plusieurs reprises un total des deux sexes réunis ne corres­

pondant pas au résultat de _ l'addition des sexes séparés.

(22)

17

III. COMPARAISONS

Trois sortes de comparaisons viennent à l'esprit lorsqu'on étudie une population immigrée, comme c'est le cas pour les Burgondes : d'abord rechercher 1er, relations anthropologiques de celle-ci avec ses anciens voisins et parents ; ensuite savoir jusqu'à quel point cette population ressemble - ou non - aux groupes humains parmi lesquels elle s'est établie ; enfin déceler l'influence raciale qu'a pu avoir ce peuple au cours des époques qui suivent son installation.

En ce qui concerne notre étude, nous avons cherché à comparer notre série burgonde :

I. Avec, d'abord, des senes de même provenance ethnique, étudiées par d'autres auteurs (Hovelacque, Le Roux, Lagotala, Schwerz, His et.

Rütimeyer, Kollmann, etc.); c'est donc une comparaison interne.

z. Avec d'autres peuplades germaniques ; or, nous l'avons dit, celles-ci se groupent en :

a) Germains orientaux, dont font partie les Burgondes: de cette famille, nous avons trouvé deux séries, l'une, petite, de Lombards d'Autriche 1, l'autre de Gépides de Hongrie 2, donc deux groupes placés dans les mêmes conditions que le nôtre (peuples immigrés mêlés à des populations indigènes et ajoutées) ;

b) Germains occidentaux, dont nous extrayons les Francs 3, les Alamans, les Bajuvares. Pour ce qui est des Alamans, nous avions, grâce aux travaux des élèves du professeur Schlaginhaufen, une mine particulièrement riche de comparaisons. Chaque fois que c'était possible, nous avons réuni les séries diverses étudiées par Hauser, Schneiter, Trudel, Hug 4 en recalculant les moyennes, le nombre des sujets étant connu pour chaque donnée 5•

Nous avons eu recours aussi aux publications de Schwerz 6, en déplorant l'absence chez lni de certaines précisions (chiffres des sexes séparés). Hug, dans son remarquable travail, a élargi le débat en établissant des compa-

1 MÜLLER, 1936 (Burgenland) ; GEYER, 1929 (env. de Vienne).

2 G11.s1�hn, 193l; BA«Tucz, 1936 (env. de Szeged). C',est surtout la série de Bartucz que nous utilisc.rons.

3 RoYlm, 1937. L'auteur, sagement, parle, non de Francs, mais d'époque franque. En utilisantsesdouud-cs, nouG gardoro1c< 4u,md m�mc le prcmtor tonne, pM niison de to1nrnodH6 typogrnpl1ique.

ll-useH, t93S (Oe.rlingan, cnnlon dll Zul'ich) ; Sc11NH1TER, 1939 (di\•ors 1mdi:cilS du c�nlon de Zurich) ;

TRUOEL, 1938 {függ, r.llllton 1\e Zurich) ; )1U<;, 1938 (cimetière• barbares du cnnlon de $<,leut1>, snn� dl,ilinGHOoi ethnique; Il s'ngll lo plus souvent d'Alinnons, snur p<lUl-Cltrc �,Grc11alrnfl, fi l'iolêrlcn cl 011 partie � Olx:rdod·füel, où la mobilier m·ppello los l)'J><)S dlls b11rgond<es. Nous 11'�vnns pns tenu cornplc de cola ot no\15 a"ous combiné cêtte série soleuroise avec les séries zurichoises, Z.-S.).

6 A cç pro.ios, nons croyons ,tu'H esl préf'érnl,Io 1.lc c.lonncr les moyennes, du moins celles des indices, avec deu� dénimalos; ln garnulio ost oü1si plus g:rnr1du fJOUt' Jns tuo)·enncs d� W.ri.e-s cc;unbinées.

6 S<;11w1,1u, divers. rlusi •urs des 1\0(lumllùts <1u"il n <1(-<Irlls out '116 œprls rar Hug.

Arch. suisses d'anthrop. gén. - T. X. - N° 1·2. - 1941. 2

(23)

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FIG. I. - Carte de répartition des documents de notre série.

Localités d'où proviennent des docum1�nts squelettiques:

• Burgondes de notre série (le r.uméro renvoie au répertoire).

O Burgondes d'autres séries.

x De l'âge du Fer.

+ Gallo-romains.

19

• Médiévaux et modernes.

--Frontière franco-suisse. . .. Limite de canton ou de département.

Ech e l l e :

Lég;nde:

S érî e5 eomp11r-.

(;) de crân e 5

Î de. viva n t5

FIG. 2. - Carte de répartition des séries de comparaison.

r. Comtés (Jan) de la Suède méridionale.

2 à 5. Provinces baltiques de l'Allemagne du Nord.

6. Limes Germa 1?.iae.

7. Extension maximum du dernier royaume burgonde.

8. Région d'où proviennent nos documents.

Les territoires grisés indiquent les étapes principales de la migration burgonde.

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(24)

LE PROBLÈME DES BURGONDES 19 raisons avec des séries de Barbares d'Allemagne (Bajuvares, etc.), d'Autriche et d'Alsace.

3. Avec des populations helvètes et gallo-romaines des régions d'où proviennent nos documents de base. La désignation « âge du fer n nous a suffi pour le choix des << Helvètes » : la limitation à la période de La Tène aurait par trop diminué la somme des documents. Les ossements gallo­

romains publiés sont rares dans les régions qui nous intéressent ici ; la lacune doit être comblée ; ce n'est guère que chez His et Rütimeyer, Kollmann et Schenk que nous avons trouvé quelque chose.

Il y a une comparaison qui eût été pleine d'intérêt, c'est celle de nos Burgondes dans leur ·dernier habitat avec leurs parents d'avant les migr

tions, ou du début de celles-ci (Bornholm, Poméranie) ; malheureusement les « Burgondes » de l'âge du fer incinéraient leurs morts, soustrayant ainsi à la curiosité des anthropologistes un précieux matériel ! Les quelques crânes que nous avons extraits des séries de Lissauer 1 manquent de certitude archéologique. La comparaison avec des séries de Suédois, Norvégiens et Danois, de l'âge du fer, étudiés par Retzius, Fürst, Schreiner et Nielsen 2, doit combler pour une part cette lacune.

Mais nous n'avons pas arrêté notre enquête au haut moyen âge ; nous avons prolongé les êomparaisons à travers les siècles postérieurs à l'établis­

sement des Barbares, en confrontant nos chiffres avec ceux de séries médié­

vales et modernes; c'est ainsi que nous avons sommairement mesuré nous-même une série de roo crânes provenant des anciens cimetières genevois de La Madeleine et de Saint-Gervais (Laboratoire d'Anthropologie) encore inédits; pour ce qui est de Lausanne, nous avons profité des résultats de l'étude que Mmes Delle:nbach et Kaufmann ont actuellement en cours sur les crânes du cimetière de La Madeleine, et qu'elles m'ont aimablement communiqués ; qu'elles en soient ici remerciées. Schenk a publié quelques petites séries de crânes provenant de diverses localités du canton de Vaud:

nous en avons retenu celles du moyen âge et de l'époque moderne et contem­

poraine 3• Le Valais ancien nous était largement ouvert grâce à la vaste étude de M. le professeur E. Pittard sur les crânes de la vallée du Rhône ; de cette grande 'série n,ous avons d'abord considéré ce qui concernait la

1 l.-1SS>.URR, Ctanir, Prussit:a, '18-74. Do s:1 prcmièr sdriu, nous 3vons consc.rv6 les no• -:::·8, 12, JS cl 16 .. 21.

2 RBT.ZJUS, Cr<mi11 &U<CÎ<A 61JI., 1898. Com1110 nous n'nvons pas clt cc volume � nolré dlsroslllon, 'C!lt d'après les cil"ntions d'nuucs nutou-n; que nous on 11\Ulsons losdo,mées. FiJRST, 1905; Sc1rnJ1u1nn, 19n; c'esl dn11sSchrelncr que nou• 3vou; puls6 les cl1Hlr1?S d Niolscn sur les Dnnois.

s S JH?Nr<. r899. Les endroits dont nous avons gardé les séries craniennes sont: Lnlisrume (cimetière de la Catbédrnto), La Salin,,, Leysin, Bex, Villeneuve, Morges, Maudan. Les ·moyennes ont élô recalculées à l'aide des ,:.bl!fre,, iJ1ttividucls.

(25)

région occidentale, représentée par une série de crânes de Saxon, proche de nos documents burgondes de Sion et Co�they. Nous regrettons de n'avoir trouvé aucun document anthropologique ancien provenant des autres cantons romands (Neuchâtel, Fribourg, Jura bernois) ; des régions françaises de notre domaine, seule la Haute-Savoie nous a fourni des séries (Holevacque, Pittard, Frizzi).

Enfin nous avons aligné quelques parallèles tracés chez les populations vivantes actuelles, tant des pays d'origine des Burgondes (Scandinavie, Allemagne du Nord) que de leur dernier habitat. Les premières séries sont tirées des travaux de Retzius-Fürst et de Lundborg-Linders pour la Suède, de Hansen pour le Danemark, de Ribbing pour Bornholm, de Parsons pour le nord de l'Allemagne; nous regrettons l'absence quasi totale de publications générales concernant ce dernier pays, du moins dans les publications qui nous furent accessibles.

Dans nos régions, la récolte, sans être abondante, est suffisante pour notre propos. En Suisse, les publications préliminaires du professeur Schlaginhaufen sur les recrues de tous les cantons donnent déjà quelques précieux renseignements, que des travaux plus anciens et locaux permettent de compléter un peu. Les départements français limitrophes ne _nous sont connus que par les petites séries de Collig-non et les travaux généraux sur la taille en France.

Toutes ces séries comparatives ne s'étendent pas sur la totalité de notre étude : loin de là. C'est en général l'indice céphalique seul ou la taille que nous avons cités. Nous ferons pour d'autres grandeurs et indices des compa­

raisons aussi avec des groupes ethniques différents de ceux dont nous venons de dresser la liste; nous ne jugeons pas utile de les mentionner ici. Disons d'tihé manière géiiétàle que nous avons autant que possible confronté no·s chiffres avec ceux d'une population très brachycéphale, donc, nous le verrons, d'aspect assez différent de celui de notre série.

Les cartes (fig. I et z) doivent préciser la situation géographique en même temps que chronologique des groupes qui nous ont fourni, des Celtes de La Tène aux Suisses et Suédois d'aujourd'hui, les documents comparatifs.

Dans les tableaux comparatifs, nous avons été obligé d'abréger le nom de la plupart des auteurs cités 1.

1 Voici la liste de ces abréviations: Ba. Bartucz; D-Kf. Dellenbach-Kaufmann; F. Fürst; Friz. Frizzi; Ga.

Gaspar; G�. Geyer; H. Hauser; Ha. Hansen; Hov. Hovelacque; K. Kollmann; KdZ, Kleiweg de Zwaan;

L. Lagol•fa;. Lii•. J,i5snuot; I.L. Lundborg-Lindort; 1,f/. Le Roux; Mü. M,lllor; N. Nielsen; P. l'ittnrd;

Pa. Pnrsou-s; Rè/:. R�o.iu,; Ri. Ribhing; S. Sauter; Schk. Schenk; Schl. ScblriginlJJlufcn; Schn. Schncitcr;

Schr. Schrcil'l<lr; Sc/,a. Schi1reh; Schw. Sd1wcn; ·r-r. Tn1del.

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