Anthropologie de la Roumanie: contribution à l'étude anthropologique des Roumains du Royaume

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Anthropologie de la Roumanie: contribution à l'étude anthropologique des Roumains du Royaume

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Anthropologie de la Roumanie: contribution à l'étude anthropologique des Roumains du Royaume. Bulletin de la Société des sciences de Bucarest-Roumanie, 1903, vol. 12, no. 1-2, p. 33-87

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1 / 1

DE LA

SOCIETE DES SCIENCES

DE

BUCAREST-ROUMANIE

SPLAIUL GENERAL MAGHERU, 2

AN. XII, No. 1. et 2

ANTHROPOLOGIE DE LA ROUMANlE-

CONTRIBUTION

À

L'ËTUOE ANTHROPOLOGIQUE DES ROUMAINS DU ROYAUME -

PAR LE OR. EUGÈNE PITTARD

PRlV~T DOCENT A L'UNIVERSITÉ DE GENEVE

BUCAREST

I M P R I M E R I E DE L'ÉTAT

1903 -

ANTHROPOLOGIE DE LA ROUMANIE

CONTRIBUTION À L'ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES ROUAIAINS DU ROYAUME

'

PAR LE

Dr. EUGÈNE PITTARD

PRIVATDOCENT À L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE

Nous avons publié, il y a quelque temps une étude de 30 crânes roumains provenant du monastère de Coco!?u dans la Dobrodja ^{1 ).} A ce propos nous avons dit quelle est larareté des documentes an- thropologiques relatifs aux Roumains, surtout relatifs aux Rou- mains du royaume. On connait un peu mieux ceux qui habitent au dehors. Nous rappelons ici cette pénurie de documents. On ne sau- rait trop insister. Peut être cela engagera-t-il quelques anthro- pologistes a entrependre des recherches dans ce sens.

Dans son importante publication sur la répartition de l'indice céphalique en Europe, Mr. Deniker n'a rien pu mentionner qui se rapporte aux Roumains du royaume même. Les documents qu'il a recueillis concernent les Roumains de Bulgarie et d'Autriche-Hon- grie. 11 en résulterait, d'une manière générale, que ce groupe ethni- que serait brachycéphale.

En 1899, lors d'un premier voyage dans la Roumanie, nous avons mesuré quelques individus de ce pays, surtout dans .les Carpathes (Vallée de la Prahova). Mais leur nombre était trop fai- ble pour que nous songions a utiliser les chiffres qu'ils nous avaient fournis.

En 190 r, par contre, nous avons séjourné deux mois clans le royaume, particulièrement dans la Dobrodja. Ces deux voyages ont été l'occasion, pour nous, de mesurer ¹ 90 individus, soit r 80 hommes et 10 femmes. La plupart d'entre eux, nous les avons rencontrés dans la Dobrodja,-dans de nombreuses localités de cette province que nous avons traversées. Un grand nombre des hommes qui figurent dans nos registres séjournaient à Cons-

1) EUGÈNE PJT'rAnn. Etude de 30 cnînes ronmalm provenant d11 monastère de Cocom [ JJo- brodjaj Rev. Ecole d' Anthrop. Paris, et Bull. Soc. des science~ de Bucarest, I 902,

' ^{-' ' '} 34 BULETINUL SOCIETAîll DE SCIIN'l'E

tanta (Kustendjé) où ils faisaient partie de la division de l'armée active cantonnée dans cette province. A ce propos, nous devons des remerciements à Messieurs les officiers de cette division qui, par leur amabilité ont grandement contribué à faciliter notre travail.

Qu'il nous soit peirmis de citer, à côté de Monsieur le général Nas- turel, les noms de Monsieur le colonel Dumitrescu du 30° régiment

d'infanterie et de Monsieur le lieutenant Georges Jean Cantacu- zène du bataillon de chasseurs No. ^2. Que Messieurs les autres officiers qui ont bien voulu nous aider acceptent aussi nos meilleurs souvemrs.

En plus des hommes examinés dans la Dobrodja, nous avons étudié une petite série de Roumains de la vallée de la Prahova ^{1 ).}

C'est de cette région, en particulier, que proviennent les 1 o fem- mes dont il sera question dans le cours de ce tràvail.

Pour les hommes alors incorporés dans l'armée-on plutôt pour un grand nombre d'entre eux- nous ossédons des indications rela- tives a leur provenance géographique dans le royaune même; au moins les noms des districts d'où ils sont issus. Pour les autres (ex- ception faite pour les hommes de la Prahova), nous ne possédons pas ou presque pas de renseignements.

Les Roumains qui habitent la Dobrodja peuvent, d'une mani.?!re simpliste, se classer en deux groupes: ceux qui habitaient le pays avant l'occupation roumaine et ceux qui y sont venus ensuite comme colons. Ces derniers sont arrivés surtout de la Valachie.

Dans nos séries figurent aussi quelques Roumains de Transyl- vanie et de Macédoine.

Peu de pays ont présenté autant de vagues et de remous ethno- graphiques que la Péninsule des Balkans. Les découvertes préhisto- riques nous le démontrent déjà pour les périodes les plus lointaines. Chaque flot humain qui l'envahissait laissait probablement des udé- pôts ethniques,,. Au milieu de cette sédimentation de peuples, il est extraordinairement difficile de s'orienter. Les termes nationa- listes ou linguistiques couvrent du même manteau des individus anatomiquement fort différents.

Les groupes humains non helléniques que les écrivains grecs énuméraient sous le nom de u barbares" paraissent pouvoir se

i) Ç'est près de Sinaia (plnteau tle l'lsvor) qt1e nous avons fait cette étude.

DULETINUL SOCIE rApl OE ::iCllNîE 35

classer en quatre familles: Illyriens, Epirotes, Macédoniens, Thra- ces. Mais ce ne sont là, bien entendu, que de simplistes dénomi- nations géographiques, sans aucune valeur scientifique. Les anciens, ignorant les langues autres que les deux grands idiomes classiques, catégorisaient les peuples sur des rapports de costume et de ma- nière de vivre, d'après les lieux qu'ils habitaient. De Hahn à ass1-. milé les Illyriens aux Guègues et les Epirotes aux Toskes.

La partie orientale de la Péninsule était occupée par les Thraces.

C'est à ce peuple que se rattachaient les Gètes et les Daces que les Roumains considèrent comme leurs ancêtres. Au temps d'Hé- rodote, les Gètes occupaient le territoire de la Bulgarie actuelle.

Les Daces ne paraissent que beaucoup plus tard. Les auteurs an- ciens les regardaient comme parents. Pline pensait que c'était un peuple unique portant d'abord un nom donné par les Grecs, puis l\n nom donné par les Romains. La nation dace eut son époque de gloire. Le roi Décebale, vainqueur de Domitien, fit payer tribut aux Romains. Peu de temps après, Trajan conquérait la Dacie ..

L'origine historique des Daces et des Gètes est encore inconnue.

On en a fait des peuples Thraces. On a essayé de rattacher: les uns aux Oahes de la Perse, les autres aux Massagètes, Thissagè- tes, de l'Asie centrale, et même aux Yuethi signalés par les auteurs chinois. L'élément uceltiquen s'introduisit à diverses époques parmi ces populations.

La Dacie fut romanisée par Trajan. Les historiens admettent volontiers que les u Rumuni n sont les descendants de ces Daces auxquels se mélèrent des colons venus d'un peu partout attirés par l' mpire. Au moment d s invri.sions barbares, Rome rappela sf!s Mgions sur la rive droi

1te du Danube, abandonnant la acta Trajana. Les Slaves l'inondèrent. Les Kumans, les etchénègues leur succèderent. Vers le XIII siècle se fondèrent les deux princi-

pautés: Moldavie et Valachie.

Maintenant qu'est ce que les Roumains? Sont-ce des Géto- aces? Des des ·endants des colons romains? Des petits fils des barbares: Slaves (Sclaveni), Petchenègues et autres? La question reste ouverte. Et il nous s~rnble' qu'elle le restera longtemps. Les chroniques 1indi~·ènes racontent qu'au moment des invasions bar- bares, le noyau du peuple roumain s'était réfugié dans le Marma-

36 BULETINUL SOCIETAîll DE SCIINTE

rosch (Carpathes hongroises) d'où il descendit vers les plaines du Sud-Est (Lejean). On conçoit dès lors tout l'interêt qu'il y aurait à étudier ce peuple roumain proprement dit.

Des études que nous avons faites sur la série de crânes mise à notre disposition par le supérieur du monastère de Cocosu, il semble que la urace» roumaine n'est pas homogène. L'indice cé- phalique montre qu'à côté d'un grand nombre d'individus brachy- céphales s'en rencontrent d'autres, dolichocéphales ou sous-doli- chocéphales.

Il se peut qu'un étude d'ensemble - nous comptons l'entre- prendre-spécifie que le type dolichocéphale est un même temps de plus grande taille, de carnation plus claire, de chevelure sou- vent blonde. Il se rattacherait alors vraisemblablement au groupe kymrique. Peut-être serait-ce là, l'élément gète des auteurs anciens?

Quant à la population brachycéphale, elle se rattacherait au type celtique .

.On a souvent rapproché les individus daces, figurés sur la co- lonne trajane des paysans roumains actuels. La grande majorité des paysans examinés par nous appartiennent sans conteste au groupe celtique. Il y a trois ans, lors d'une chasse à l'ours dans les Carpathes, nous avons eu l'illusion, en regardant nos rabatteurs, et costumes mis à part, d'être au milieu de Bretons.

S'il en était ainsi-cela n'est pour le moment qu'une hypothèse inconsistante - les Gètes appartiendraient aux Kymds, les Daces aux Celtes.

Les études qui ont précédé les nôtres et que nous avons rappe- lées ci-dessus montrent aussi l'existence de deux types ethniques.

La série de Bassanovitch, formée de Roumains émigrés dans la Bulgarie nord-orientale au commencerrient du XIXe siècle, présen- tait un crâne dolichocéphale. Celles de Himmel et de Weisbach,

formées de Roumains de la Bukovine, de la Transylvanie et du Comitat hongrois de Bihar,. présentaient un crâne brachycéphale.

Malgré ce que l'on en pense dans le pays roumain, Rome ne parait pas avoir infusé de son sang dans la population que Trajan soumit à l'empire. Par contre, il lui a donné sa langue. Il parait qu'il n'y a guère qu'un dixième des mots roumains qui ne soit pas

BULETINUL SOCIETATII DE SCUNTE 31

latin. Cc dixième est composé de slave, de turc, de hongrois et d'un fonds philologique encore très mal connu.

La "race" roumaine n'est pas seulement comprise dans les li- mites politique actuelles. Elle déborde celles-ci de toutes parts. Il y a un grand nombre de colons roumains dans la Bulgarie et dans la Serbie. Toute la rive bessarabienne du Pruth est peuplée par eux. Ils jalonnent de leurs villages (Jani Kenilev: village des rives) les bords du niestr. Dans les pays hongrois, on en compte en- viron deux millions et demi (Transylvanie, Banat, Bucovine). Ils forment la majorité de la population en Transylvanie, où ils ont été singulièrement opprimés. Il y aurait ainsi, sur la rive gauche du Danube, un groupe compact de huit à neuf millions de Rou- mains, Le centre de cette anation roumaine,, serait à peu près Kronstadt (Brasso ), dans le Carpathes transylvaines.

Mais ce n'est pas tout. Beaucoup plus au sud que les Roumains transdanubiens qui habitent la Bulgarie et la Serbie, il existe un noyau important de frères de arace,,: les Macédo-Roumains ou Tsintsares (Zinzares ).

Le Grecs les appellent aussi Koutzo-Valaques ou Valaques boi- teux. Ils se nomment eux-mêmes Rumuni, comme les Valaques du royaume. Toutes espèces d'hypothèses ont été mises en avant pour expliquer leur oriCYine. On les a fait descendre des armées ro- maines qui conquirent la Macédoine, ou de colons de la Valachie proprement dite «transportés pair les rois assaniens à l'extrême limite de leur empire». Il semble plus probable que ce sont les

«descendants des colons de la Dacie-Trajane transportés en Moesie lors de l'évacuation de cette province.

CP.s Macédo-Roumains sont répandus sur de grands territoires.

Ils forment un massif compact autour du Pinde. Ils sont extrê- mement dispersés en dehors de cette région. On en rencontre des ilots dans l'Albanie, dans la Macédoine. Ils entretiennent des r lations avec leurs frères du royaume. Ceux-ci, pour ne pas les perdre de vue pour conserver les liens de parenté que donne la langue ont institué, parmi eux, des écoles qui leur coûtent cher et dont nous avons entendu discuter l'utilité. On trouve qu'ils sont trop éloignés de la mère patrie pour espérer s'y attacher un jour

par des liens politiques. ·

Ces Valaques boiteux n'ont pas été étudiés au point de vue

38 IlULE'fINUL SOCIETÂîII DE SCIIN'J'E

anthropologique. Quelques uns d'entre eux figurent dans nos séries.

Ils sont en trop petit nombre pour que nous en parlions.

En plus de ces différents groupes, il existe un ilot roumain de 5 .ooo individus environ en Istrie.

I. - La taille

Nous l'avons relevée sur 15 1 individus, tous du sexe masculin.

Nous n'avons pas, malheureusement, les chiffres de la taille des femmes, étudiées dans la valllée de la Prahova.

Voici, par groupe de dix, les moyennes de la taille que nous possédons:

1° groupe .

.

^lm·679

20

"

^lm,698

30

"

^Im'621

40 " ^101'622

50

"

^1m·626

60

"

^1m·675

70

" .

^1111·691

go

" .

^Im'680

90

"

^Jm•642

10° "

.

^1m·635

I 1° ^il

.

^Im·619

I 2°

"

^lm'630

I 30 " ^1m·646 140 " • 1m·690 150 " 1m·693

Les chiffres des moyennes oscillent de 1m·619 à 1m·698, accu- sah:t entre eux un écart de près de 8 centimètres. Evidemment qu'une partie de ces différences est dûe aux différences ethniques.

Sous le terme de Roumains sont comprises des populations d' o- rigine dissemblable. Une autre partie de cet écart est dû.e à ce que certaines séries sont composées d'individus encore jeunes, d'indi- vidus n'aya.nt pas accompli toute leur croissance, les recrues par exemple. En effet, l~s soldat que nous avons examinés et qui étaient incorporés dans la divisibn de l'armée active de la Dobrodja, por- tent sur leurs carnets mfüte.ires l'indication de leur taille, inscrite au moment de leur recrutement, c'est à dire vers 20 ans à peu près.

Ainsi le chiffre de 1a moyenne du 1 1 ème groupe, le plus bas de to~s,

BULETINUL SOCIETATII DE SC!INTE .il9

est celui qui est fourni par des soldats incorporés dans le régiment d ~ chasseurs; les ^I oème et ^I 2ème groupes également sont formés par des chasseurs; la moyenne qu'ils fournissent est peu élévée.

Au surplus je constate, sans m'y arrêter beaucoup pour le mo- ment, que les individus qui figurent dans les groupes a faible taille proviennent généralement des régions montag-neuses de la Rou- manie, des districts de Muscel et d' Arges, par exemple. Il y a là une constatation à vérifier, des faits à examiner de près. Mais pour que cet examen ait une valeur, il est' nécessaire d'avoir, par de-

v~rs soi, de grandes séries.

Si nous additionnons les chiffres de toutes les tailles indivi- duelle.s et si nous divisons le total obtenu par leur nombre, nous obtenons, comme chiffre représentant la taille moyenne des Rou- mains examinés :

taille moyenne= 1"'·656

C'est presque le chiffre qui a été indiqué pour les Roumains du royaume; chiffre ( 1m.65 o) fourni par des recrues. Le nôtre est légérement plus élévé. On remarquera au surplus que sept groupes sur 15 présentent un chiffre supérieur à cdui-ci. Cela indique rait déjà les différences d'origines diverses dont il faut tenir compte et que nous venons d'esquisser ci-dessus.

3 8 2 Roumains de la Hongrie (Banat) indiqués par M. Deniker dans ses listes, ont fourni fa taille de r ¹¹¹·6 3 5, de deux centimètres inférieure ~. celle des Roumains du royaume.

Dans notre série, les statures individuelles varient de 1 m.5 o à

r m.3 3. En répartissant les r 5 1 individus examinés à ce point de vue, suivant les groupes de tailles, nous obtenons:

au dessous de I m.60. • I 9 inclividus

de 1m·600 à r.649 • 45 "

de I ""650 à 1.699 . 48 ^a de Im)OO et au deSSU3 , , 39 ^a

Le résultat de cette sériation correspond bien à celui qui a été obtenu par la moyenne de tous lP.s chiffres. Cest entre I m.60 et

rm)o qu'il faut placer la stature du plus grand nombre.

La quantité d'individus examinés est assez considérable pour que nous essayions de représenter, par une courbe, l'allure de la taille dans la présente série (graph. r ). Cette courbe sera une vérifi- cation de ce que nous venons d'annoncer.

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Courbe de la taille chez 180 Roumains (hommes) d:i royaume

. .

BULETINUL SOCIETAîll DE SCIINîE

La moyenne de la taille des Roumains que nous avons étudiés

plac~ ce groupe ethnique, dans les séries de tailles, parmi les sta- tures au dessus de la moyenne (1650 à 1699 millim.) mais à la limite de celles-ci et des tailles au dessous de la moyenne,

Nous pouvons encore essayer - à titre provisoire également - de placer, par rapport à leur taille moyenne, les Roumains de la présente série parmi quelques groupes ethniques de la Péninsule des Balkans.

3 8 ² Roumains de la Hongrie . . . . 61 Juifs (Spaniàls) de Bosnie . . . . I 9 5 S Bulgares de l'ouest de la Bulgarie . S 9 7 6 I Roumains du royaume _ . .

7 I Grecs de la Grèce. . . . 34 Grecs de Dobrodja (Pittard) ..

I oo Juifs de Bukovine . . . .

I 5 ^I Roumains du royaume (présente série) 200 Roumains de Bukovine (soldats)

4 I Tsiganes de Bosnie . . . • . , r 107 Serbes de Serbie (conscrits) . . . . . 763 Bosniaques-Herzegoviniens (soldats) ..

Taille

1m·635 rm·636 rm·638 rm·650

1 m.65 l

1m·654 rm·654 lm·656

1 m.67 I 1 m.695 1"')09

I "''7 1 0

Les chiffres ci-dessus, autres que ceux qui nous sont personnels, sont empruntés aux tableaux de Deniker.

II. - Diamétres horizontaux et indiée céphalique

Comme d'habitude, nous mentionnerons, par groupe de dix, les moyennes des diamètres A. P. et transversal. Nous séparons les femmes dont nous exprimerons à part les moyennes.

D. A. P. D. M. D. 1'. Indice cl:plrnlique

Les 1 o premiers 189mm, 9 ^I g3mm.4 ^l SS _{mm. 8 80.66}

,,

dix suivants 189mm. 6 ^I 88mm.3 ^I 5 Imm. 79.67

" _,,

^{IO " I 85mm. 9 I 84mm,6 154mm. 7 83.25}

IO

"

^{185mm. 2 I 84mm. I I 5 3mm. 6 83.05}

,,

_IO li I 83mm. I I 8 Imm.4 ^I 5omm. 3 82. I 2

li 10 ,, 186mm, 2 ^I 84mm.6 ^l 53mm. 2 82.37

,,

_IO li 189mm, 1srm·4 isrm. ₉ 83.60

42 llULE'l'INU!. soc:11nATII D~ SCIINTJ•:

D. A. P. D. M. O. T. lndh:e céphalique

,, _IO

. ,,

I 9omm. I ^l 88mm. r57mm. 4 82.99

"

^{10 1) [ 84mm, 7 l 83mm.2 l 54mm. 9 85.06}

,, _IO ,, l 83mm I ^l 82mm, I5:Imm. 8 83, I 1

,, _IO

" ^{r 81 mm. 2 I 79mm.9} I 5 5mm. 4 85.78

,, ₁₀ ,, 181 mm. 4 ^I 8omm.4 ^l 5 3 mm, 4 84.86 ,, _IO )) 186mm. 0 ^l 84mm.4 I 5 Imm. 9 81.88

)) IO ^D I 8 J mm. 8 185mm. I 56mm. 8 84.40 ,, _IO ,, _{I86mm 4} I 84 mm.6 I 5 2mm. 8 82.05

,,

_IO )) I 86mm, 3 184mm.5 ^I 5 5mm. 4 83.25

" ^IO ,, _{I86mm. 9 I85mm.4} I 54mm. 9 82.91

,, IO derniers 182mm. 8 176mm.6 I49mm. 6 8 r.66 Moyenne I 85mm'76 I 84mm,1 153mm.93 82 92

Si nous comparons d'abord les trois diamètres ci-dessus à ceux qui ont été indiqués pour quelques séries que nous avons étudiées nous même dans la péninsule des Balkans, nous constatons que les chiffres qui sont exprimés ici ne sont pas très élevés; ainsi :

D. A. P. D. M. D. T.

60 Bulgares I 33mni.49 I 87mm.05 I 5 5mm.7 4 24 Albanais 185mm.03 184mm. 4 155mm,7 3 53 Grecs I 33mm.86 I 87mm. 5 I 54mm,I 6

N'oublions pas cependant que nos trois dernières séries ne sont pas tout à fait comparables à la série des Roumains ci dessus. Le nombre d'individus contenus dans chacune d'elles est trop diffé- rent. Si 11ous avions seulement par devers nous, pour les Rornnains, les deux premiers o·rnl.1pes de r o ci dessus, ou les groupes

7

et 8, la moyenne qui seraitexprimée pour les trois principaux diamè- tres horizontaux serait plus élevée chez les Roumains que chez les Bulgares, Albanais et Grecs.

Considérées, en elles mêmes, les moyennes des divers groupes de Roumains ne présentent pas beaucoup de variations (O. A. P.

maximum 19omm.1; minimum: 181"'n1.2) (D. M. max. 188"'n"4;

m.m1mum 1.76mm.6) D. T. max. 5 7'"n1·9; minimum 149"""·6) Toutefois il semble qu'il y en a phis que dans la série des recs que nous avons étudiée ici-même, notamment en ^cP. qui concerne

..

.·

.·

BULETINUL SOGIETATII DÈ SCIINTE ·, ^{1 ·}

.• 1

43

,,...---~----~-~---

- -· ·---

D. T. En effet, dans cette série de Grecs ce diamètre a présenté une remarquable homogénéité.

En comparant ces trois diamètres principaux à ceux obtenus sur le3 crâ~es provenant du monastère de Coco~u, on constate que les variations sont beaucoup moins étendues que dans cette série.

L'indice céphalique moyen des l 80 individus mesurés=8 2,92.

Il indique la sous-brachycéphalie. Si nous examinons d'abord la valeur de l'indice céphalique dans les divers groupes de dix, nous trouvons que :

1 groupe est sous-dolichocéphale, à la limite des mésocéphales

l a est mésocéphale ·

2 u sont mésocéphales à la limite des sous-brachycé- phales. ·

l 0 u sont sous-brachycéphales.

4 ^u sont brachycéphales.

Cette sériation montre déjà bien que l'indice céphalique moyen sous-brachycéphale est celui du plus grand nombre.

En réunissant les sous-brachycéphales et les brachycéphales d'un côté et les dolichocéphales de l'autre, nous obtenons 14 groupes contre un. Les Roumains ne présentent donc qu'une très faible minorité de tètes allongées. Pour rendre ce fait plus visible nous allons mettre, à la suite, tous les indices représentés, avec en regard, le nombre d'indiv,idus qui le possèdent. ,

In lkes Nomhre d'in11ivi.ln~ Tn:li.:es Nomtn·e d~individus

73 2 83 18

74 3 84 16

75 2 85 18

76 3 86 7

77

^{9 87 I 1}

78- 12 88 8

79 14 89 4

80 19 90 ₃

si

l 5 91 5

82 ₁₉ 92

93- ^{1 -}

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~····'.

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Dyperdolicho.

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Sous-dolicho.

Dolicho.

Mésocéph. s, o•-bra<Jhy. fü: cl;:::-

~

HyperbrachycéphaI~

Indices:

J

3

JI/- JS

^J-b

Jl {t t'f

io

Formes dolichocéphales .,.1----.~I Formes brachycéphales

:Mésocéphales

r,,,,,T"'hP rlP l';nrl;rP r~nh'll;,,np rhP7 T Rn Rnnni"linc 1 hommPc:.l rh1 rnV~llmP

iiuLETINUL sodmTÀ'fii DE sdnNÎE

On voit que ce sont les indices compris entre 78 et 87 qui se- représentent le plus souvent. Et c'est entre 80 et 85 que le nom- bre d'individus représentés est le plus grand.

En répartissant les 180 indices (masculins) que nous possédons, suivant la nomenclature de M. ]. Deniker, nous obtenons:

Hyperdolichocéphales 7 sois le 3, 7 par cent Dolichocéphales 1 2 ,, 6, 3 ,, Sous dolichocéphales 26 ,, 13, 7 ,, Mésocéphales 34 ,, 17 ,89 ,, Sous brachycéphales 37 ¹¹ 19,47 ,, Brachycéphales 34 ,, 17 ,89 ,, Hyperbrachycéphales 40 » 21,05 ,,

Cette sériation m~t encore mieux en évidence, si cela est pos- sible, le petit noml::>re de dolichocéphales qui existe dans notre série. Et si les 180 individus que nous avons examinés peüvent être considérés comme la photographie ethnique réduite du pays roumain, on voit -que c'est principalement l'élément brachycéphale

f. qui a participé à la formation de ce groupe ethnique.

!

En réunissant lès 'formes brachycéphales, nous obtenons 91 in- dividus soit le 5 8,4

° /

0 de la série. En groupant les dolichocépha- les nous trouvons 45 individus c'est-à-dire le 23,7

°/

_0• C'est à peu de chose près la proportion que nous avons indiquée pour la série de crânes que nous avons étudiée à Coco~u (Dobrodja). Le contin- gent brachycéphale correspondait a 62,8

°/

0 de la série totale. Le contingent dolichocéphale au 23,2°/_{0 .}

L'indice céphalique moyen de la série de Coco~u, est de 80,62.

Mais il s'agit de crânes. Il faut se conformer à l'usage'adopté par la majorité des anthropologistes et augmenter cet indice de deux unités. Celui ci s'élève alors à 8 2,62. C'est à quelques dixi~mes près, ce que nous fournit la présente étude (82,92) Les séries de Rou- mains étudiées jusqu'à présent ont donné les chiffres que voici:

108 Roumains (Bassanowitch) . . . 7 7 ,5 200 Soldats roumains (Himmel) . . . . 86,3 26 Roumains de Transylvanie (Weisbach) 87,2

40 Crânes roumains (Weisbach) . . . . 82,4 84,4 vivant Le premier de ces groupes, qui selon la momenclature que nous

. '

46 BULETINUL SOCIETA'fll DE SCIINîE

·avons adoptée, serait dolichocéphale, provient de la Bulgarie nord oriental€. Les soldats mesu.rés par Hirnmel proviennent de la Bu- covine. La série de Weisbach qui comprend 26 individus compte aussi des hommes du Comitat de Bihar. Quant aux 40 crânes du même auteur ils sont sans provenance exacte.

Les quatre séries ci-dessus ne se rapprochent guère des nôtres pour la valeur de l'indice céphalique. Il semble, par les travaux de Himmel et de Weisbach, que dans les Carpathes Transylvaines et dans la Bukovine, la brachycéphalie est beaucoup plus accen- tuée qu'ailleurs. Or, C:est dans ces régions de montagnes, que les traditions placent le noyau du peuple roumain, réfugié en ces lieux au moment des invasions barbare~. On conçoit, dès lors tous l'intérêt qu'il y aurait à étudier en détail ces contrées.

Nous essayerons de sortir de notre propre série les Roumains qui appartiennent à la zône de montagne. Peut-être nous fourni- ront-ils une confirmation, pour le royaume même, de ce qui vient d'ètre indiqué pour les Roumains des pays hongrois. Nous place- rons ce chapitre à la fin de cette étude (voir § X V).

Quant aux ¹ o femmes que nous avons mesurées à l'Isvor, leurs diamètres et indices ont été les suivants:

D. A. P. D. M. D. T. r Il 1 i.:c i..:éph:1liqnc

-Comme mesures absolues les diamètres horizontaux ci-dessus sont beaucoup plus faibles que ceux des hommes, cela doit être évidemment. On remarquera ,la. différence qui existe entre D. A. P.

et D. M. Ainsi que cela se présente dans presque tous les grou- pes ethniques les femmes ont la région métopique plus proémi- nente que chez les hommes.

L'indice céphalique de ces femmes les place parmi les brachy- céphales, alors que celui des hommes n'indiquait que la sous-bra- chycéphalie. Mais cette différence n'.est peut-être qu'apparente.

Les ¹ o femmes ci-dessus proviennent toutes de la région monta- gneuse qui semble posséder beaucoup plus de brachycéphales que le reste du royaume.

BUL:itTINtlL SOCLÉTATII DÉ SCIINÎÉ

III. - Diamètre auriculo-bregmatique et indices verticaux dé longueur et de largeur.

Nous indiquons ce diamètre sous le terme BR (basio-bregmati- que) pour rester dans la terminologie craniologique. .

Ind, vert. de Ind, vert. de

B. B. longueur large~r

Les 10 premiers 132mm. 2· 69.66 85.7r

JI 10 suivants ^I 29mm. 7 ^{68.50 85.~6} ,, _.IO JI .13omm. 6 70.36 84.48

,, _IO ,, 128mm. 7 59·5~ 83.95

,, _IO JI I 29mm. 2 70.58 86.05 ,, _IO ,, _{134mm. 5 7 2.3 I 88.09}

,, _IO

" 135mm. 4 71.57 85.81

,, _IO ,, I 3omm. 7 68.87 83.I I

,, _IO ,, I 29mm. 4 70.26 83.62

,, _IO JI 125mm. 4 68.69 82.78

,,

_{IO •} I 29mm. 5 ^{7I.51 83.46}

JI IO ^JI 13 Imm. 8 72.7 2 85.82

,, _IO JI I 28mm. 2 69.09 84.47

,,

_IO

,,

I 26mm. 2 67.97 80.49

,, _IO

,,

124mm, 8 68.98 81.7 I

,, _IO

,,

126mm, 0 67.57 81.09

,, _IO

,,

I 34mm. 7 72.29 87. I4

,, _{10 derniers} I 32mm. 3 72·35 88.65 Moyenne.

. . .

I 29"'m·96 70.16 84.54

D'après la nomenclature de M. R Collignon, les Roumains de notre série seraient hypsicéphales par leur indice vertieal de lon- gueur et mésocéphales par leur indice vertical de largeur. Toute- fois l'hypsicéphalie ci-dessus est à la limite de la mésocéphalie (indice: 67 à 70). Le premier des deux indices nous fait parcourir toute là nomenclature ou a peu prfa. Le 16ème groupe est.presque platycéphale (Ind. moins de 67); 9 groupes sont inésocéphales; 9 sont hypsicéphales.

Quant _a l'indice vertical de largeur, il indique dans le détail: 4 groupes platycéphales; 6 groupes méS'océphales ; 8 groupes hyp-

sicéphales. .

Nous avons· mis en parallèle les deux indices verticaux avec l'in·

2

,

.

48 BÜLETtNUL SOCrETAÎII DE SCIINTE

dice céphalique. Il en résulte que les quatre groupes brachycé- phales sont: deux d'entre eux hypsicéphales et mésocéphales; un hypsicéphale dans les deux cas, un mésocéphale et platycéphale.

Les trois groupes qui sont mésocéphales par leur indice céphalique sont l'un mésocéphale par ses deux indices verticaux, l'autre hypsi- céphale. Le dernier est mésocéphale et hypsicéphale. Le seul groupe sous-dolichocéphale est mésocéphale et hypsicéphale. Des 1 o groupes sous-brachycéphales, trois sont hypsicéphales par les deux indices, trois sont mésocéphales et platycéphales ; deux sont mésocéphales par leurs deux indices; deux sont hypsicéphales et mésocéphales.

Les deux groupes d' Albanais et de Grecs d'Europe auxquels nous avons comparé les Roumains nous avaient donné pour le diamètre auriculo-bregmatique et pour les deux indices ci-dessus ;

B. B.

Albanais • . . I 27mm.47 Grecs d'Europe ^I 28mm.3g

1 nd, vert. long.

68.53 68.2 ^I

Ind, vert. lorg.

Les chiffres des Rûumains l'emportent sur les chiffres de ceux des deux groupes et celà, grâce à un plus fort développement du crâne de ces Roumains dans le sens vertical.

En examinant les chiffres individuels qui représentent l'indice vertical de largeur, il nous a paru que certaines di!férences exis- taient, entre les Roumains de la région montagneuse et ceux de la plaine quant a la valeur de cet indice.

Il nous est impossible de reprendre, clans le détail, ces diffé- rences. Nous avons déjà dit que, malheureusement, nous ne pos- sédons pas d'indications géographiques relativement a l'origine de tous les individus examinés. Mais nous pouvons mettre a part les chiffres de l'indice vertical de largeur des hommes qui proviennent de la zone montagneuse. Si leur indice moyen _est plus élevé que celui de ia série enti~re la démonstration sera faite, en gros du moms.

Nous sortons donc de la série les individus issus des deux districts de Muscel et Arges et d'autre part ceux provenant de Transylvanie et de Macédoine. Voici les chiffres que ces groupes

~ULETINUL SOCIÈTATII DE SCIINTE 49 fournissent. Nous y ajoutons un certain nombre d'individus étudiés dans la vallée de la Prahova.

1er groupe de 1 0

"

Roumains de la montagne

"

"

se "

Roumains de Transylvaine ( ^{11) •} Roumains de Macédoine ( 6)

,, IO , ,, IO

" 10

" IO •

Indice vertical de largeur

. 8s.10 82.34 8s.73 87.81 . 90.80 82. 13

• 82.23 Les chiffres élevés (87.81 et 90.80) que l'on trouve dans les 4e et

s

⁰ groupes proviennent surtout de la présence d'une certaine quantité de paysans de la vallée de la Prahova, examinés dans les environs de Comarnicu. Le dernier groupe de Roumains de la montagne est uniquement composé par eux. Ils fournissent un in- dice fort élevé.

L'indice vertical de largeur moyen indiqué pour la série tout en- tière est 84.s4. Les cinq groupes de Roumains de la montagne le· dépassent quatre fois. Seul le groupe No. 2 possède un indice in- férieur.

En additionnant les chiffres des indices des 45 Roumains de la montagne et en divisant le total par leur nombre, nous trouvons un indice moyen de 85.86, également supérieur a celui de là séde

enti~re. Nous avons bien là, une démonstration-quelque grossière qu'elle soit-de ce qu'un examen superficiel nous avait fait pressentir.

Cette différence, en faveur des Roumains de la montagne, pro- vient beaucoup plus d'un plus grand développement en hauteur du crâne (diamètre B. B.), qu'un moindre développement du crâne dans le sens transversal. En effet ce sont en grande majorité des brachy- céphales a indice élevé qui composent ces groupes.

Quant aux Roumains de Transylvanie et de Macédoine, leur in- dice vertical de largeur est inférieur a celui de la série entière. A cause de quoi ? Le nombre de ces individus est trop restreint pour que nous le cherchiom.

Les 1 o femmes qui :figurent dans notre série nous ont donné les chiffres que voici:

56 BULETJNUL SOCIETÀîlr DE sctiNtE

Indice vertical Indice verti~al

B. B. de longueur de largeur

126mm.9 7 3.62 86.87

Le diamètre auriculo-bregmatique est plus faible, d'une manière absolue, que chez les hommes. Cela se comprend. Quant aux deux indices, ils sont plus élevés que ceux de la série masculine. Cela est en rapport avec un développement relativement plus grand du crâne, en hauteur. L'indice vertical de largeur est représenté par un chiffre plus élevé que celui de la série masculine totale et même que celui de la série particulière formée par les Roumains de la montagne.

Cette constatation vient appuyer ce que nous venons de dire plus haut à propos du développement de cet indice chez les indi- vidus de la région montagneuse. Toutes les femmes qui figurent ici sont originaires de la vallée de la Prahova, environs de Comar- nicu-Sinaïa. Les hommes de cette région montagneuse ont un indice qui oscille de 87.81 a 90.80 (comme moyennes).

Il nous semble, par ces deux faits concordants, que nous sommes en face d'un caractère spécifique. Il mériterait d'être étudié de plus près et avec l'aide des grandes séries.

IV. -Frontal minimum et indice fronto-cranien

Nous avons déjà appelé indice fronto-cranien le rapport de la distance des deux crêtes frontales, au dessus des apophyses orbi- taires, à la largeur maximum du crâne (D. T.)

Frontnl 111inlmum lfülice fronto-crnnien

t"rgroupe ^{I I 4 mm}_{. 9 73.79}

2 ,, 1 [ 5111111. 2 76.64

3 ,, _{114mm. 3 73.94}

4 ,, _{l I 6}¹¹¹¹¹¹• 0 75.62

5 ,, 1 I Omni. 7 73.70

6 ,, I I 3 m111. ₁ 73.88

7 ,, 1 1 2mm. 3 71.22

8 ,, 1I5mm. 7 73.59

9 ^{n I I} 4mm. 1 73.67

IO n I I 2m111. 8 74·3 2

IJ ^{n l I} Smm. 6 74.44

12 ^{n I I} 6mm. 3 75.77

13

,,

I 14 ^mm, _{9 76.2} I

RULETINUL SOCETATTI DE SCIINîl~ 51

Frontal minimum Indice fronto-cranien

14 ⁿ 1I3mm. 8 73.47

15 ⁿ 113mm, 7 74-43

16 ⁿ 113mm, 4 73.03

17 ⁿ 18 ⁿ Moyenne

Les individus qui composent les 17ème et i 8ème groupes n'ont pas tous eu leur frontal minimum mesuré, les séries dès lors, ne seraient pas comparables. C'est pourquoi les chiffres de ces deux groupes ne figurent pas ici.

La moyenne du diamètre frontal minimum est élevée. Les Grecs d'Europe et les Albanais nous avaient donné respectivement :

1 1 3 mm. I 4 et I 1 2mm .. Comme pour le diamètre auriculo-bregmatique

le crâne est mieux développé chez les Roumains dans la partie transversale du frontal que chez les Grecs et les Albanais. Le dé- veloppement plus considérable du frontal ne marche pas de pair avec une diminution du diamètre transversal maximum. L'indice est ici un peu ·plus élevé que celui qui a été exprimé pour les Grecs d'Eurdpe (7 3.47).

Les ¹ o femmes ont donné, comme diamètre rriinimum du fron- tal et comme indice fronto-cranien :

Frontal minimum Indice

I06mm.I 72.13

V. - Mesures du nez et indice nasal

Nous rappelons que la longueur du nez n'est pas la mesure du dos de cet organe, mais lè diamètre vertical qui va de la racine du nez au point sous-nasal:

N. S.= Longueur du nez; NN. = Largeur des narines.

N. S,

i ^cr groupè

5

^{::zmm. 0}

2 " 54mm. 6

3 " 5 3mm. 5

N. N.

36mm, 3 36mm, 6 35mm, 3

Indice nasal

70.32 67.24 66.21

52 BULETINUL SOCIETAîII DE SCIINîE

N, S. N. N. Indice nasal

4 groupe 53mm, 1 34 65.71

5

"

^{54mm. 7 34mm, 1 67,72}

6

"

^{51 35mm, 6 70.42}

7

"

^{53 36mm. 4 69.10}

8

"

^{5 Imm. I 33mm. 8 66.25}

9

"

^{5 1 mm. 8 34mm. 8 67.36}

IO

"

^{somm. 3 33mm. 3 66.80}

1 1

"

^{47mm. 5 33mm. 4 71.34}

12

"

^{47mm, 6 36n1m, 1 76.51}

13

"

^{somm, 5 36mm. 3 71.24}

14

"

^{somm. 3 34mm, 1 67.77}

15

"

^{52mm, 1 37mm. 2 71.28}

16

"

^{5omm, 9 38 75.38}

17

"

^{5 Imm. 4 38111111. 3 74.69}

18

"

^{48mm. 9 35mm. 1 72.91}

Moyenne 5Imm.35 35mm,48 69.90

L'indice nasal moyen place les Roumains de notre série parm les leptorhiniens, a proximité immédiate des mesorhiniens. En exa- minant les ^I 8 groupes ci-dessus on en trouve 9 qui sous leptorhi- niens et neuf mesorhiniens.

Si nous classons tous les individus d'après leur indice nasal, nous obtenons le tableau imivant :

Le ptorhiniens Mesorhiniens Platyrhiniens Total

104 soit le 58.1 pour cent.

66 " " 36.8 " "

9 ,, " 5 " "

179

Il y a ici I 7 9 individus au lieu de I 8 0 parce que le 14 ^cmc groupe n'en compte que 9. La variation qui existe dans les indices individuels est assez grande. Elle s'étend de 50 (No. 47) a 95. I 2 (No. 15 5). Le premier de ces chiffres est considéré comme rare. Le second indique une forte platyr- hinie. L'écart entre les deux est de 45 unités en chiffres ronds

BULETJNUL SOCIETATJI DE SCIINTE 53

:;..

:.

;;.

;I.

;;. 3..

1:1

~ ~

~ ...

..

~ <Ü ... El

..

:::s ~·

"'

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...

....

0 :::s

..

"O .... ~

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-

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-

CU

-

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~ i:.-:::

C;-~ :::

"

..

:::

if

..

~

BULETINUL SOCIETAîII DE SCIINîE

Comparés aux Albanais, aux Grecs d'Europe et aux Bulgares (pour rester dans la Péninsule des Balkans) nous obtenons ce qui suit:

N. S. N. N. Intlke

2 5 Albanais.

. .

^{5 2mm.66 36m111·23 67.09}

5 3 Grecs d'Europe . ^{53111111, 1} 35111111. 8 67.62 6 1 Bulgares. ^{5 2mm.} 6 35111111. 5 ^68.16 La longueur du nez paraît moins grande chez les Roumains que chez les Albanais, Grecs et Bulgares ci-dessus. L'indice nasal est chez ces mêmes Roumains plus rapproché de la mesorhinie.

Les dix femmes roumaines que nous avons examinées dans la Vallée de la Prahova ont fourni les diamètres et indices suivants:

N. S. N, N. Indice

IO femmes . . . . 47m"'·5 33"'m·7 71.10 Les deux diamètres sont moins longs que ceux des hommes. Il devait en être ainsi. Quant à l'indice nasal il place les femmes parmi les mesorhiniennes. Dans le détail, quatre d'entre elles sont leptorhiniennes; les autres ont le caractère de mesorhinie.

VI. - Influence de la taille sur l'indice nasal

Cette influence a été résumée par M. R. Collignon 1) de la ma- nière suivante~ ^u Dans une race donnée, la leptorhinie est en raison directe de la taille; plus celle-ci est élevée plus le nez est allongé;

plus elle s'abaisse, plus il tend à la mesorhinie en se raccourcissant".

L'auteur ayant vérifié ces faits sur divers groupes ethniques, il est intéressant de poursuivre cette vérification dans la présente série de Roumains. Pour cela nous mettons en regard des chiffres de la taille, ordonnés en sens croissant, ceux de l'indice nasal par groupe de dix hommes.

Taille Indice nas.-il

I cr groupe ( 1 1°) lm"6I 9 71.34

2•

"

^{( 3•) lm'621 66.21}

3•

"

^{( 4•) 1m·622 65.71}

4•

"

^{( 5•) 1m·626 67.7 2}

5"

"

^{( 1 2 °) •}

.

^1m·630 76.5 1

1) R. Collignon. Étude anthropométrique élémentaire des principales races de la Françe. llull ⁰ Soc. Anthrop. Paris, 1883,

flULETINUL SOCIETATII DE SCIINp!: 55

Taille Indice nasal

6e groupe ^{( ro•) • 1m·635 66.80}

7•

"

^{( 9•) ; 1m·642 67.36}

8"

,,

( l 3°) . 1m·646 71.24

9•

"

^{( 6•) . 1m·67 5 70.42}

IO"

"

^{( I •) . rm·679 70.32}

I I e

" ^{( 8") . 1m·680 66.25}

12°

,,

_{( 14 °) •} 1 m.690 67.77

13 ^e

"

^/ ( 7•) . 1m·69I 69,ro

14• " ^{( I 5•) • Im·693 71.28}

15 e

,,

₍ 2") . ^l m.698 67.24

Les chiffres repr~sentant chaque groupe ne s'échelonnent pas, pour l'indice nasal, dans l'ordre que nécessiterait l'observation de M. R. Collignon. Mais il en est souvent airn;i avec les chiffres indi- viduels. Nous allons arranger ceux-ci par séries de cinq groupe~, (chacune comprend donc 50 individus) à la suite. Nous obtenons:

Indice nasal

1 ^êre série _69.49

2•

,,

_69.23

3•

,,

_68.33

Il y a bien décroissance de la valeur de l'indice au fur et à me- sure que la taille s'élève. Cette décroissance est surtout remarquable dans la troisième série. Elle s'explique facilement si nous regardons le tableau de la taille. L'observation de M. Collignon se vérifie ici pour les Roumains coinme elle l'a été dans d'autre groupes ethni:...

ques, par exemple sur les Belges, par M. Houzé 1), et aussi bien chez les Flamands que chez les Wallons.

Les comparaisons ci-dessus n'or:it pu être opérées que sur 15 groupes dont nous possédons la taille ( ^I 5 1 individus masculins sur 180).

VII. - Bijugal, Bizygomatique et indices faciaux craniens Le diamètre B.

J.

n'a pas été mesuré partout. L'indice crânio-facial No. ¹ est obtenu à l'aide de B. Z. et de D. A. P., l'indice cranio- facial No. ² par B. Z. et D. T. Ils indiquent donc des rapports

!) Hquzé, L'indice nasal des Flamands et des Wallons. Bull. Soc. 1\nth. Bruiçelles, 1889.

56 llULETINUL socmTA'fU DE SCIIN'fE

entre la largeur maximum dé la face et la longueur du crâne, et aussi de sa largeur. Ce rapport a déjà été cherché chez les Grecs de Dobrodja dont nous avons publié l'étude ici-même.

Indice cranio· -Indice cranio-

B. J. ^{B. Z.} facial No. 1 facial No. 2

Ier groupe _{142mm, 9 75.25} 9i.72

2•

"

^{144mm. 5 76.16 95.69}

3•

"

^{r41mm. 8 76.27 9i.66}

4•

"

142111m. 9 77':l6 93.03

5•

"

^{139mm, 2 76.32 92.62}

6•

"

^{141mm, 75.72 92.03}

7•

"

141 mm, 7 74.64 89.73

s· "

^{I 34mm,} 143"'"'· 7 ^75.71 91.43

9•

"

^{13 2mm,2 141rnm. 76.47 91.00}

I 0°

"

^{135mm,I 138mm. 9 76.06 91.44}

1 I ⁰

"

1351\llll, 141mm. 4 78.05 91.05

I 2°

"

133"'"'·4 14 Imm. 4 78.05 92. 13

13•

"

^{I 33mm. 1 140"'11l· 3 75.46 92.39}

14•

"

^132m111.3 141111111. 4 76.16 90.20

i 5•

,,

_{13 2}¹¹"

11·8 140'"111· 5 75.48 91.98

16°

"

^{133m111.3 142°11" · 5 76.50 91.70}

1 7•

"

1411\lltl, 6 75.82 91.59

18°

"

^{135mm. 5 73.31 90.70}

Moyenne . lJJmm.5 141"'"'·24 76.01 91.77

On remarquera l'homogénéité, comme valeur absolue, du dia- mètre bizygomatique. Le chiffre de la moyenne : I 4 1 millimètres, se trouve représenté cinq fois dans les 1 8 groupes.

Nous pouvons comparer les deux diamètres. B.

J.

& B. Z. des Roumains de la présente série avec les mêmes diamètres considérés comme ici, dans leur longueur absolue, fournis par diverses séries ethniques étudiées par nous mêmes dans ]a Péninsule des Balkans

Nous y ajoutons la comparaison des indices:

Indice cr1mio· lnd ice cranio·

B. J. ^{B. Z.} facial No. 1 facial No. 2

Grecs de Dobrodja . 13 2mm.5 5 142mm.58 75.56 92.29 Tsiganes turcs. ^{13 Imm.} 137mm.4I 72.66 92.72 Tsiganes 1oumains . ^{13 2mm.02 l} 39mm.95 71.37 89.43

BULE'l'INUL SOCIETA'fll DE SCllN'fE 57

Les Roumains de la présente série ont la diamètre bijugal un peu plus considérable que celui des trois groupes indiqués. Par contre le diamètre bizygomatique est un peu moins élevé chez eux que chez les Grecs. Il est plus grand que chez les Tziganes des deux groupe:>. Cela se conçoit; ces derniers ont la face étroite.

L'indice cranio-facial No. ^I est plus élevé chez les Roumains de cette série que dans les autres groupes. Cela correspond à la va- leur plus grande de B. Z. chez eux. Au contraire l'indice cranio- facial No. ² est plus petit que celui exprimé pour les Grecs. Cela correspond probablement à une plus grande brachycéphalie géné- rale des Roumains.

VIII. Diamètres verticaux de la face et indices de la face

Après avoir exposé les dimensions absolues de la face prises dès l'ophryon (orphryo-mentonnier, ophryo-alvéolaire, ophryo- nasal) nous indiquerons deux indices de la face calculés à l'aide de O. M. et O .. A. Nous construisons ces deux indices sur la base de l'indice facial obtenu sur le crâne où B. Z. est dénominateur. Il est nécessaire d'expliquer cela, divers auteurs, parmi lesquels M~ Houzé obtiennent l'indice du visage en prenant la largeur bizygomatique comme numérateur.

En outre nous n'avons pas mesuré la hauteur du visage, racine des cheveux-menton. Nous avons conservé la mesure telle qu'on l'obtient sur les crânes en partant de l'ophryon. Les chiffres que nous inscrirons ici, ne sont donc comparables qu'avec ceux obtenus en suivant le même procédé.

Voici d'abord les trois diamètres verticaux de la face exprimés par moyennes de dix. O. N. n'a pas été obtenu sur tous les in- dividus.

O. M. O. A, O. N.

1°' groupe ^{1 S gmm,7 109mm._}

2e

,,

14 ^I mm.9 97mm,6

3•

"

^{r44mm.3 99mm.4}

4c

,,

144mm.3 99mm.7 7 6mm.4 Sc

"

^{144mm.3 97mm,9 76mm. I}

6"

"

^{143mm.3 99mm.3 75mm._}

7•

"

^{l 49mm._ Jo3"}

1111·8 ^8omm,4