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Anthropologie de la Roumanie: les peuples sporadiques de la Dobrodja. V, Contribution à l'étude anthropologique des Arméniens

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Anthropologie de la Roumanie: les peuples sporadiques de la Dobrodja. V, Contribution à l'étude anthropologique des Arméniens

PITTARD, Eugène, LAGOTALA, Henri

PITTARD, Eugène, LAGOTALA, Henri. Anthropologie de la Roumanie: les peuples sporadiques de la Dobrodja. V, Contribution à l'étude anthropologique des Arméniens. Bulletin de la

Société roumaine des sciences, 1912, vol. 21, no. 5, p. 341-368

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108939

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1 / 1

(2)

' - BULLETIN

DE LA

BUCAREST - ROUMANIE

SPLAlUù G·BNERAL MAG-mmu, 2

AN. XXI, No. 6

ANTHROPOLOGIE DE. LA ROUMANIE

LES PEUPLES SPORADIQUES DU LA DOBRODJA

V. CONTRIBUTION À L'ËTUOE ANTHROPOJiOGIQUE DES ARMÉNlENS

l'AI\

EUGÈNE PITTARO

AVBC ~A COLUBOMT{Olf DB lll. RBNRI W\GOTALA

. .

BUCAREST

rMPRIME.RIE DE L' ETAT

1912

' .

(3)

ANTHROPOLOGIE DE LA ROUMANIE

LES PEUPLES SPORADIQUES DE LA DOBRODJA

V. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES ARMÉNIENS

PAR

EUG-ËNE PITTARD

A vc~c la collahoration tic M. lieu ri Lagolala

Le peuple dont les Arméniens d'aujourd'hui sont les descen- dants a joué, dans l'histoire de l'Asie antérieure, un rôle conside- rable. Et l'on comprend, devant ce passé illustre, que les poëtes ont noblement chanté, les espoirs des ,,jeunes Arméniens"·

Avant la Grèce, et bien avant Rome, la monarchie arménienne est un conquérant redoutable qui fait sentir fort loin sa suprématie.

D'aborcl vassaux dei monarques assyriens et persans, les Ar- méniens - dont l'origine réelle est encore inconnue...:_ (ils sont peut-être issus de la Babylonie) se fondent eux-mêmes une patrie dans l'Arménie méridionale actuelle 1). Le territoire acquis primi- tivement s'accroit par des conquêtes qui s'étendirent jusqu'en Cappadoce. Mais les rois d'Arménie retombèrent sous le joug assyrien pour ne redevenir libres qu'après la chute de Sardanapale.

Entre le sixième et le premier siècle avant notre ère, 1' Arménie subit des secousses politiques incessantes. Tigran II, qui monte sur le trône l'an 89 avant notre ère, fut parmi les princes. armé- niens, le plus grand conquérant. Il étendit sa domination sur la Syrie et la Mésopotamie. Il fut vaincu par les Romains. L' Ar- ménie ne se releva pas. En 2 3 2 les Perses conquirent une pre- mière fois ce pays qui fut ensuite disputé entre les Turcs Seldjou- cicles, les Perses et les Grecs.

La nationalité politique des Arméniens sombra en rn79 par

1) KLAPHOTH. Encyclopédie des gens du monde.

La généalogie arménienne prétend pouvoir remonter au 22-e siècle avant l'ère chrétienne.

Alors Haïk (Haïg) après avoir quitté la Babylonie serait allé s'établir dans le pays del' Ararat.

Ses succeseurs portent des noms sémites: çram, Aramaïs, Armenag, dont on aurait fait Ar- ménie. (Voir Chantre il1isrions uù111if1qtus w Trawcaucane, Asie t11i11wre el Sy.-ie.

Lyon, 1895.

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3i2 BULETINUL SOCIE'l'ÀîII ROMÂNE DE ~TIINîE

suite de la conquête grecque.. Puis ce fut, au milieu du XIII-e siècle, la conquête mongole et dès le milieu du XV -e siècle l'en- vahissement par les Turcs.

Il semble que la destinée de l'Arménie était d'appartenir à des maitres divers. A près avoir été assyrienne, persanne, grecque, arabe et mongole 1), elle est aujourd'hui encore partagée entre la Perse, la Russie et la Turquie. Ft l'on ne voit pas très bien, si les conditions politiques actuelles se maintiennent, comment elle pourra jamais reconquérir son indépendance et soh ancienne géographie.

L'Arménie est une Pologne asiatique.

Ainsi disséminés dans trois états, ayant perdu toute personna- lité, il pouvait sembler, au premier abord, qtie les Arméniens n'a..:

vaient plus qu'a disparaître définitivement en tant que peuple. Il n'en a rien été. Ils ont été sauvés de la dissolution par leur reli- gion et par leur langue. Ces deux liens ont servi l'unité politique arménienne. Et partout, dans la Perse, dans la Russie, dans l'Asie antérieure comme dans la péninsule des Balkans, partout où il existe quelques Arméniens ils se sont groupés en petites commu- nautés religieuses et linguistiques 2). Pour ne pas sortir de la Pé-

1) Il ne faudrait pas conclure cependant qu'à chacune des conquêtes dont nous avons rap- pelé les principales, les Arméniens se transformaient ethniquement. En changeant de maitres ils changeaient simplement l'étiquette de leur nationalité. Souvent même les conquérants n'occupaient pas le pays, et même l'adminis:ration était confiée a des rois indigènes.

On sait quel' Arménie est divisée en trois parti'!s appartenant à trois pays différents : l'Arménie turque, l'Arménie persanne et l'Arménie msse. La première est la plus grande de ces trois parties de l'ancienne Arménie. L'Arménie persan ne est comprise dans l' Aderbïdjan (il sera question plus tard des Aderbaidjani).

La population arménienne est impossible à évaiuer exactement.

Peut-être y-a-t-il un milion et demi à deux milions d'habitants dans l'Armênie turque. En 1895, Chântre (d'après Makar Tchimischkian, Annuaire ,populaire arménien illustré) estime h•nombre total des Arméniens à plus de 5 millions d'~mes (5.200.000). Dans ce nombre et d'après cette statistique, la Roumanie et la Bulgarie compteraient 14.590 individus.

On a remarqué chez les Arméniens une très grande prépondérance numérique des hommes sur les individus du sexe féminin.

') A d'assez grandes distances de leur patrie (Amérique, Indoustan, Egypte, Russie, Pologne, Autriche, etc.) on trouve des Arméniens groupés en communautés. Et malgré les difficultés au milieu desquelles ils vivent et malgré l'ancienneté de leur transplantation, ces groupements sont restés cohérents. C'est ainsi que dans la Galicie il existe plusieurs colonies arméniennes très anciennes. Les deux plus importantes sont celles de Kutz (district de Kosow) et de Suc- zava. Nous en avons vu dans cette dernière région. On croit que leur début remonte au II·•

siècle. Depuis le XV II-• siècle, ils sont unis à l'église catholique, leur évêque métropolitain résidant à Lemberg. Leur langue n'est plus que liturgique (voir Anerbach les races et les na- limalitis m Autricltt-Hongrie, Paris 1898).

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BULETINUL SOCIETAîll ROMÀNE DE f?TllNl-'E 3.i3

ninsule des Balkans et même de la Roumanie, on peut citer deux autres peuples qui se sont ainsi concentrés : les Juifs et les colo- nies allemandes.

Plusieurs anthropologistes ont étudié les caractères somatiques des Arméniens. Les lescriptions qu'ils en ont données ne con- cordent guère. Cette diversité dans les résultats n'a rien qui nous surprenne.

Les grands traits de l'histoire del' Arménie pourraient l'expliquer.

Le qualificatif d' Arménien ne veut pas dire que tous les hommes qui en sont revêtus soient des Arméniens d'origine. Nous savons que les conquêtes des anciennes monarchies arméniennes ont e~­

globé, sous la même dénomination, et mis sous le même sceptre, des populations très diverses.

On croit que les Arméniens sont venus primitivement de Ba- bylonie mais auparavant d'ot1 v .naient-ils? 11 est bien évident que lorsqu'ils ont conquis le pays qui, depuis, est devenu PArménie, ce pays n'ét~t pas un désert. Il était habit~. Les peuples qui l'occu- paient devinrent en particulier les Kurdes et les Grouziens. A 1- ministrativement, politiquement, tous ces habitants sont devenus des Arméniens. Il ne faut donc pas s'étonner si d'un côté dans l'Arménie, d'un autre côté parmi les Arméniens qui habitent en dehors de cette région géographique on trouve des types anthro- pologiques différents.

De Khanikoff a étudié la colonie arménienne cl' Astrakhan. Les individus qui la composent sont les descendants d'immigrés du XIV·• siècle. Entourés de populations qui n'avaient rien de commun avec eux, ces Arméniens au dire de l'auteur russe, constituent un îlot ethnique pur de tout mélange. De Khanikoff donne de cette population la description suivante : ~Ils sont de haute taille, assez bien faits mais enclins à l'obésité. La forme de la tête est chez eux décidément iranienne et dolichocéphale. Les yeux sont noirs et grands, mais beaucoup plus encaissés dans l'orbite que chez les Persans. Le front est bas, le nez, presque sans exception, est très proéminent, très aquilin et d'une grande longueur. L'ovale du visage chez les Arméniens est encore plus long que chez les Per- sans. La peau est blanche et fine chez les jeunes individus, mais elle est très sujette à devenir avec l'âge couperosée chez. les

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BULETINUL SOClETA.îII HOMÂNE DE ~TIINîE

hom.mes comme chez les femmes, ce qui a déjà été observé par Chardin" 1 ).

Certains auteurs ont npproché la phy.iionomie générale des Arméniens de celle des Juifs2). Dans son Dictionnaire de géographie universelle, Vivien de Saint Martin cite, à ce propos, l'opinion de Blumenbach 3) qui avait observé des négociants arméniens et juifs à Amsterdam et à Londres; mais il ajoute aussitôt que la philo- logie comparée rattache la langue arménienne à la famille des lan- gues indo-européennes. A cette époque, la linguistique jouait encore un rôle prépondérant dans la classification des groupes humains.

Ernest Chantre, qui à étudié, de près, de nombreux Arméniens réfute 1 opinion exprimée par de Khanikoff, à propos des Armé- niens d'Astrakhan. Avec Madame Chantre, il a recueilli les obser..:

vations anthropométriques de 341 individus, sur lesquels il y a: 44 femmes. Chantre s'est donné la tâche de parcourir les localités (il en cite 25) de la Transcaucasie et de l'Asie Mineure qui représen- tent ,,à peu près les régions les plus anciennement habit.~es par la racé arménienne"· Et cet auteur remarque, au début de son étude, que le type arménien varie d'une localité à l'autre.

Cette observation de Chantre n'a rien qui doive nous surprendre.

Il en est des Arméniens comme il en est des Kurdes. Nous ccn- tinuons à penser que les bouleversements historiques dont on fait toujours état pour expliquer ces différences de types ne doivent pas intervenir avec la puissance que l'on croit. Les conquêtes n'entrai- nent pas nécessait-ement des mouvements ethniques. Il faut dire de plus que l'anthropologie est encore trop dominée par les noms des peuples, et pourtant ces noms de peuples n'ont qu'une valeur mo- mentanée et seulement historique. Pour nous les vrais f urdes et les vrais Arméniens nous paraissent être un même groupe ethnique que les vicissitudes de l'histoire ont morcelé au point d'en faire des peuples ennemis ayant des langues P.t des religions différentes.

L'anthropologie saura remettre un ~our à leur vraie place tous ces disséminés.

i) DE KHANIIWFF. Mémoh-e sur i'etknologie de la Perse. Mém, Soc. de Géogr., t. IV, Paris 1866 •

. ~) On prétend que les Arméniens de Van sont les descendants des captifs hébreux ramenés de Palestine par Tigran le Grand, roi d'Arménie.

· 2) BLUMENllACll. Decades cranior11m, p. S et pl. 41.

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BULETINUL SOCIETÀîll ROMÂNE DE 1?TIINîE 345

Et je trouve dans Chantre (ouvrage cité) quelques lignes très caractéristiques à cet égard. Dans le paragraphe où il discute la couleur des yeux chez les Arméniens, cet auteur fait la remarque suivante: iiBien que, dans maintes circonstances, les Arméniens aient été en contact avec les Turcs-Mongols, leurs yeux ne sont jamais bridés ni obliques, ils sont au contraire largement ouverts et bien fendus". C'est tout simplement que la conquête mongole, faite par des soldats, n'a pas été suivie d'une colonisation mongole.

Après avoir conquis les contrées arméniennes, les Mongols, en tant que masse ethnique, ne sont pas devenus des sédentaires 1). Et ce que nous venons de dire de l'invasion mongole peut s'appliquer aux autres conquérants, aux Grecs par exemple.

* * *

Dans la Dobrodja, les Arméniens ne constituent nulle part des agglomérations importantes. Leur plus forte colonie se trouve à Constanza. Cette ville possède une église arménienne.

Un assez fort contingent d' Arméniens existe également à Tulcea.

Mais on peut dire que, dans la Dobrodja, il n'y a pas de bour- gade, pas de village de quelque importance, qui ne renferme des Arméniens.

Avec les Grecs et quelques fois les Juifs, ils accaparent presque tout le commerce, grand et petit. On les rencontre même dans les hameaux complétement isolés, où ils sont épiciers, cafetiers. Et ils trouvent toujours moyen de faire de bonnes affaires. Dans les villes, ils sont, en plus, volontiers, négociants en grains et changeurs.

Leur habilité commerciale est connue dans tout le pays et par- fois on les accuse d'en abuser au détriment du paysan roumain ou du pauvre Tatar, surtout dans les années de mauvaises récoltes.

La série que nous avons étudiée se compose de 1 25 individus tous masculins, tous adultes.

I. La taille

La taille moyenne ·des Arméniens rencontrés dans la Dobrodja - nous ne possédons la stature que de 7 6 individus - est de

1) D'ailleurs on sait que l'invasion mongole a été faite en grande partie à l'aide de Tou- raniens. On peut consulter: EUGÈNE PITTAllD, Ethnologie de la Péninsule des Balkans, r-''"'

partie. Mémoire Soc. de Géogr,, Genève 1903.

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::146 BULETlNUL SOClETATII llOMÀNE DE :,TIINîE

1m·66r (max.: 1m·896;minim.: 1m·539; différence entre les extrêmes:

3 5 cms. environ).

Chantre indique pour les Arméniens du Caucase la taille moyenne de 1m·68, supérieure de 2 centimètres à la moyenne de notre série.

Repartition des tailles selon la nomenclature:

Petites tailles (moins de I m.60) . . I 5 soit le I 9. 7 2 °

I

0

Tailles au-dessous de la moyenne ( i 11"60 à i "'·649) r 2 " ,, r 5. 7 8

° /

0

Tailles au-dessus de la moyenne ( i "'·6 S à i in·699) 3 2 " ,, 4 2. 08

° /

0

Grandes tailles (rm·700 et plus) . . .

.:..z.. " ,,

22.35

°/

0

Hommes: . 76

Le 42.08 °/0 de cette série d'Arméniens étud.iés ici ont une taille qui est au-dessus de la moyenne. Cette proportion relativement forte explique le chiffre assez élevé de la taille moyenne de ce groupe ethnique.

Voici un petit· tableau comparatif contenant la même répartition que ci-dessus chez quelques peuples de l'Asie antérieure et de la Péninsule des Balkans:

Moins De inl.60 De 1m.65 +- de· de Jm.60 à 1 ru.649 à im.699 1m.70 Roumains du royaume 2) r 2

o /o

30

O/o

3 I 0

I

0 26 o; o Tsiganes de Dobrodja 3) .r50/o 33

°/o

3o Of 0 2 I 0

I

0

Albanais de Dobrodja 4) 9 Of

O

24

O/o

27 O/o 38

O/o

Lases de Dobrodja 5) . 9

° Io

26

0/

0 30 Of

o

33

°/o

Kurdes de Dobrodja 6). 2

o Io

4 °10 29

O /o

64 °10 Arméniens . I 9O10 15

° I o

42

o; o

2 2

o Io

1) EHNEST CHAN'l'llE. Redte?'dtes ant!tro}ologùJIUS dans l' Asù o~ri ltntaü, ilfissions .rcienti- fù1tees dans la Transcaucasie, 1' Asie Mineure et la Syi'ie, Archives dn Muse,nn d'Hist. nat. de Lyon, 1895.

')Éva. PIT'l'ARD. Ant!tro;polocie de la Roumanie. Co1ttribtetion à l'éturle antltrojJologique des .Rotmtaim tlu Royaume. Bull. Soc. Scienc. Bucarest. No. 1 et 2, 1903,

3) EuG. Pr1·1·ARD. Ant!tropologie de la .Roumanie. La tai/l,•, le buste, les 111.e111/Jtes mj'trierws et inférieurs chez I2I.J 7 ziganes des dwx sexes (783 !tommes, 43ofe11111tes). Bull. Soc. Scienc.

Bucarest. No. 3 et 4. 1903.

4) Euo. PITTARD. Anthropologie de la Rouma1tù. Les j;mpler s}vradi'Jltts: Contribution à /'étude antluopolo.fi'JU& des Albanais rencontrés en .Dobrottja. Bull. Soc. Scienc. Bucarest.

No. 3. 1910.

5) EOG. PIT'l'ARD et 1-I. LAOOTALA. Anthro}otogie de 111 Roumanie. Contribution à t'élude ant!iropologi'Jtte des po/mlations sporadi'lues de la Dobrod;a: Les Laus. Bull. Soc. Scienc. Bu- carest. No. 5. 1910.

") EuG. PJTTARD et H. LAGOTALA. Amhro}ologie dt la Roumanie. Les peu;ples sporadiques de la Dobrodja. Cono·ibulion à l'étude anl!trojologique des Kurrles. Bull. ~oc. Scienc, Bucarest.

No. 1. 191 I.

(9)

BULETINUL SOCIETATII ROMANE DE f;lTIINTE 347

Le tableau précédent montre que parmi les races qui y figureflt les Arméniens possèdent la plus forte proportions de petites tailles.

Mais nous avons déjà vu que ce fait influence peu la moyenne gé- nérale, et cela grâce à une notable proportion ( 2 2° / 0) de grandes tailles.

D'autre part en examinant les différences qui existent en delà et au delà de la moyenne générale de la taille, différences que nous avons appdées négatives et positives, on constate que, chez les Arméniens de Dobrodja, la taille présente une différence posi- tive très forte (elle est de 23 centimètres environ) tandis que la différence négative l'est beaucoup moins ( I 2 centimètres environ)1).

Rappelons que la variation entre les deux extrêmes (variation to- tale) est de 35 centimètres.

Il se pourrait fort bien que la forme de la courbe exprimant la variation de la taille dans lin groupe ethnique donné, fut sensi- blement la même que dans un autre groupe; mais que cette varia- tion s'opérât à partir de points maximum et minimum différents. La variation totale de la taille des Kurdes ( om 2 5 8) est inférieure à celle des Arméniens (om357).

Ceci indique-t-il un plus grand mélange ethnique chez les Ar- méniens ? Le rythme de variabilité pourrait peut être intervenir en tant que caractère spécifique pour le groupe ethnique consi- déré. Chez les Kurdes, les Tsiganes, les Roumains, la différence négative est presque toujours égale à la positive.

La pureté d'une race serait-elle exprimée par l'égalité plus où moins approchée des différences positives et négatives et par la valeur plus où moins grande de la variation totale ?

Pour résoudre ce problème il ne faudrait pas opérer sur des maximum et des minimum individuels de taille, mais sur les valeurs extrêmes des moyennes des séries de 1 o ou plus d'individus. De cette façon les variations individuelles tendraient à s'éliminer.

Le graphique de la taille (fig. No. 1) est irrégulier. Cette irré..:

gularité est peat être le fait d'un mélange ethnique chez les Ar- méniens étudiés ici, mais il peut aussi provenir de l'insuffisance

1) Nous nommons différence positive la différence entre le maximum et la moyenne; diffé- rence négative ln différence entre la moyenne et le minimum.

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RULETINUL SOCJETAîll ROM.ÂNE DE ~TllNTE

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(11)

BULETINUL SOCIETA'fll CWMÀNE DE ~TllN'fE

numérique de notre série. Ajoutons que Chantre émet des doutes sur l'homogénéité ethnique du groupe arménien qu'il a examiné.

A titre de comparaison voici les chiffres relatifs à la taille mo- yenne des Arméniens mesurés par Pantioukhof, Chantre, Tvaria- novitch, lvanovsky et Tear-Davidov 3).

Arméniens du Caucase . . . . I m 6 5 3 Arméniens de la province d'Erivan . I m 666 Arméniens de la province d'Elisabetpol 1 m647 Arméniens de Dobrodja . . . · . . . 1m661

Notons que ce sont les Arméniens de la province. d'Erivan qui, par le chiffre de leur taille moyenne, se rapprochent le plus des Arméniens de Dobrodja.

II. La hauteur du buste et des membres inférieurs

La moyenne de la hauteur du buste est de om869; elle est donnée par la mensuration de 60 individus. En outre nous donnons ci- dessous les valeurs moyennes de la hauteur du buste par groupes de 10 individus. Ces chiffres sont dans l'ordre de la taille crois- sante. Nous y joignons les valeurs: 1 o du rapport du buste à la taille, de la longueur de la jambe, et du rapport .de la jambe à la taille.

Buste Jambe

Groupes Taille Buste Taille Jambe Taille

Ier • 1m·55 28 om·8347 53.76 Om'7 I 8 I 46.24

2ème 1m·5934 om·8501 53.36 0"'·7433 46.64 3ème 1m·63 28 om 8634 53. 17 0"''7694 46.83 4ème lm'660I om·8681 52.30 om·7920 47.70 Sème 1m·6728 om·8906 53.25 om·7822 46.75 6ème 1m·6882

7ème lm JI 25 om·9085 53.06 om·8040 46.94

3ème lm·7826

Moyennes 1m·6611 0111·86923 53.15 om·7681 46.85 La hauteur absolue du buste augmente en raison directe de la taille. Le rapport moyen de ces deux dimensions est: 53.15.

Le buste des Arméniens est relativement grand. Il est plus grand que celui des Kurdes (51.77), des Albanais (5 2.66), des Tziganes

') DENJIŒR. Le taille m Et1rofe. z·è"" sufflime11t: les Turco-Tatars, el les Caucasiens Bull, et lllém. Soç, Anthr. Paris, 1909.

(12)

DULETINUL SOCIETÀ'fll llOMÀNE DE ~TIINîE

(52.14), et des Lazes (52.61). Le rapport du buste à la taille dé- croît du premier au quatrième groupe, et augmente à partir du cinquième pour diminuer au septième groupe. Si au lieu de prendre de(groupes de 10 individus, nous prenons des groupes de 20 in- dividus, nous obtenons les chiffres suivants: 53.56; 5r.23; et 53.15. Or en opérant sur d'autres séries (Albanais, Tziganes, Kurdes, etc.) nous avions trouvé ce même phénomène d'une dé-

. dé! d Buste d , . . . d'

croissance au )Ut u rapport Taille, ecr01ssance smvte une augmentation.

Chez les K~rdes le rapport augmentait à partir du quatrième groupe, groupe caractérisé par une taille moyenne de 1m·730.

Pour les Albanais, cette augmentation se marquait au troisième groupe de 5 0 individus, dont la taille moyenne était de 1 m 67.

Considérant la taille moyenne de ces séries ethniques, nous vo- yons nettement que: au fur et à mesure que s'élève la moyenne générale de la taille d'un ensemble ethnique considéré, la moyenne de la taille du groupe (de lo, 20, 50 ou loo individus)

, . t d

pp

t Buste 1 '[ '

ou se marque un accroissemen u ra or Taille s e eve auss1.

Le tableau suivant démontre ce fait:

Moyenne générale de la

taille

Moyenne de la taille du groupe s~ marque un accroissement

Buste du rapport Taille

Tziganes 1m·649 1m·640

Arméniens rm·661 1m672

Albanais. . 1m·678 1""670

Kurdes . . 1m']o7 1 m.730

La longueur moyenne de la jambe est de om']68, le rapport de cette longueur à la taille est 46.85.

III. La grande envergure

Grande envergure

Groupes Grande envergure Taille

l cr

.

1 m,6260 104.7

2ème lm·6565 103.9

3~me .lm.6775 103.3

4ème 1m·7260 rn3.9

..,, èrnc 1m·7 2 27 102.9

;) 6ème

7ème 1"''7377 101.4

Moyennes. 1m·6910 103.35

(13)

llULETINUL SOCIETÂ'l'Il HOMANE DE ~'l'IIN'fE 35!

La grande envergure augmente en raison directe de la taille.

Sa valeur moyenne est de 1m·691 o ; le rapport de cette grandeur à la taille 103.35. Au fur et à mesure que se développe la stature, la grande envergure relative diminue. La grande envergure qui s'accroît d'une façon absolue en raison de la taille croissante aug- mente cependant moins rapidement que la taille.

Chantre indique pour les Arméniens des deux sexes une grande envergure atteignant 1m·690, presque identique à celle que nous trouvons pour les Arméniens de Dobrodja. Le rapport de la

grand~ envergure à la taille, pour les séries de Chantre, est de 1o1 environ.

Qmdques comparaisons ethniques de cette grande envergure relati~e :

23 Kurdes Zazas (Chantre) 48 Kurdes de Dobrodja (Pittard) 7 8 3 Tziganes (Pittard)

rn3 Albanais (Pittard) 1 1 2 Lazes (Pittard).

2000 Nègres t) . . .

IOJcm,3 l 04<m. 1

I04cm.6 102cm.6

IV. Les diamètres et les indices crê.niens

Dans les pages précédentes où la ta.ille et ses segments étaient étudiés, nous ne poss·~dions les mesures que de 76 individus, pour la taille, et 60 pour les autres segments. Nous disposons mainte- nant dè 13 g-roupes. Ces 13 groupes forment un ensemble de 1 24

individus. Le huitième groupe compte 8 hommes, le treizième 6 seulement.

1) ToPrnA.nD. Éléments d'antliropologie générale, Paris, 1885

(14)

352

1

2 3 4.

5

6 7 8 9.

IO

1 1

I 2 13

BULETINUL SOCIETATII ROMA.NE DE $TIINTE

tes diamètres antéro-rostérieurs, métopiques el transverses

TABLEAU N°· 1.

IV. Les diamètres et les indices crê.niens

D.A.P. D.M. D.T. lnd. céph. Frontal ro11pes

1ninin1um

. .

I 8omm. 2 178111111. 3 152m111. 5 84.65 109m111.

.

181 mm. 2 179mm. 15 2111111. 8 84.36 I 1 Imm. ( 8 Imm. 8 I Somm. 4 156nrn1. l 86.30 l I l mm.

.

I 85mm. 183mm. I 58mm. 85.5 2 1l3rnm.

184mm. 3 ( 82mm. 8 I 58mm. 6 86.75 114"'01

I 83mm. 1 18 lmm. 4 1 6omm. 8 87.95 l 14mm.

182"'"'· 5 l 80mm. 7 156mm. 85.49 1 1 2111" "

.

187mm. 5 186mm. 6 r 6omm. 8 85.77 I 11 mm.

I 33mm. 3 18çm· 8 153mm. 1 8 I.3 I I 1 5mm.

1 84 mm. 8 I82mm. 5 154mm. 8 83.76 l l 5mrn.

.

18omm 3 I 79mm. 2 I 54mm. 1 85.47 1r6mm.

.

( 7 9mm. 5 177mm. 5 I 5 7mm. 5 87.76 1 I l mm.

18omm. I 178mm. 3 I 6omm. 88.91 I I 3mm.

7 6 6 4 3 2 9 5 7 4 1 9 3 Moyennes. I 82mm.96 181111"'· I 9 r56mm.54 8 5. 6 9 1 I 3 mm. 2 0

Auric. Ind. vert. Itul. vert. Ind. fronto- hregmat. longueur largeur transversa 1

1 20mm. 3 66.75 78.88 7 1.93

l 2 2mm. 8 67.77 80.36 73.03 123mm. 6 67.93 79.05 7 r.4o

l 2 3mm. 9 69.67 80.15 7 2.07

I 24mm. 7 67.66 78.62 7r.77

l 24mm. 7 68.10 77.54 7 I.02 l 25mm. 3 68.65 80.42 72·37 13 Imm. 6 70.18 8r.84 69.34 130°1111 2 69.74 85.04 7 5.57 13 Imm. 8 7 1.3 2 85. 16 74.54

I 29mm. 3 7 r.7 1 83.90 75.34 127mm. 5 71.03 80.95 71.04 129mm 7 1.62 80.62 70.81 l 26mm,90 69.37 80.96 7 2.33

(15)

BULETINUL SOCIETÂ'f ll HOMÀNE DE !?TIIN'fE 353

Les diamètres A.P., M. et T. présentent·des valeurs 'différentes en passant d'un groupe à une autre (voir tableau No. 1). La va- riation individuelle du D.A.P. oscille de 164mm. à 2.04 mm.; celle du D.T. de 143mm. à 171mm ..

La valeur moyenne du D.A.P. est de 182mm•96, celle du D.M.

181mm.19, celle du D.T. 156mm.54.

L'excès de 1m01·77 que présente le D.A.P. sur le D.M. indique une légère proéminence des sinus frontaux.

L'.indice céphalique

L'indice céphalique moyen des Arméniens étudiés' dans cette notice est de 85 .69. Il indique la brachycéphalie qui, ici, est plus le fait d'un faible développement· du D.A.P. que d'un dévelop- pement très fort du D.T. Ceci montre que le crâne arménien ne' parait pas très gros. Il n'est ni bien large ni bien long.

Répartition des indices :

De 76 à 77.9 . 1 soit le o.8 Of o De 78 à 79.9 . 4

,,

"

3· 2 0/o

De 80 à 8i.9 . 13 " " i o4 o

Io

De 82 à 83.9 . 24 " " 19.2

O/o

De 84 à 85.9 .

.

29 " " 23.2

O/o

De 86 à 87.9 . 54

"

"43.2°/o

Le 66.4

°/

0 des Arméniens sont des brachycéphales ou des hyperbrachycéphales.

Les Arméniens semblent cependant moins généralement bra- chycéphales ou hyperbrachycéphales que le!> Lazes et les Kurdes, comme eux Asiates del' Asie antérieure.

Chantre a trouvé 5 9

° /

0 d' Arméniens dont .l'indice céphalique est supérieur à 85. Les Arméniens de Dobrodja présentent 56

°/

0

d'individus ayant un indice supérieur à 8 5. Les Arméniens mesu- rés par Chantre sont donc plus généralement brach y et hyper- brachycéphales que les Arméniens étudiés par nous mêmes.

Le minimum de l'indice céphalique de notre série est de 7 6.96;

le maximum est de 95.12.

(16)

354 BULETINUL SOCIETAîII ROMA.NE DE i;lTIINîE

Le graphique de l'indice céphalique (fig. 2) offre une certaine;

régularité. Le sommet ( I 7 individus) se trouve aux indices 85-86 valeurs correspondant bien à l'expression de la moyenne:

85.69.

Quelques comparaisons ethniques avec des populations d'origine asiatique et avec d'autres séries d'hommes.

n. A. P. n. T. fnd. ~r.pl1.

Tziganes roumains (Pittard) . 133mm.5 8 150"'"'·20 79.49

,,

turcs

,,

189111"'· Tl 148"'11"18 78.44 ,, tatars

.,

I 9orum.50 148111111· - 77.65

" bulgares " 189"'"'·90 146mm.30 77·3 2

Kurdes de Dobrodja

,,

182mm.68 157m"'·85 86.49 Lazes

,, ,,

,, 186111111·70 15 9"'""96 85.6 I

Arméniens de la provmce

d'Erivan (Chantre) l 79"'""- 153111111._ 85.47 Arméniens de Yosgat (Chan-

tre) r83"'"'·- 154"'"'·- 84.15 Arméniens de Dobrodja J 8 2111m·96 r56"'"'·54 85.69

Les Arméniens de la province d'Erivan se rapprochent le plus de ceux de Dobrodja par leur indice céphalique. Nous avons fait le même rapprochement au sujet de leur taille. Un examen rapide de l'indice céphalique en fonction de la taille croissante, semblerait montrer, dans cette série, une augmentation de la brachycéphalie.

Cette constatation est contraire à celle que Pittard a exprim~e après l'examen de plus de 1.500 individus. En composant des groupes de 2 o hommes voici les in -:lices que nous obtenons (en fonction de la taille croissante):

Pour les 20 premiers hommes

" " 20 suivants

,,

"

,, 20 ,, 16 "

"

84.50 85.9 l 87.35 85.63

(17)

Indice cephali que de 12 sA rméniens.

76

71

78

79

80 81 82 83 84 85 8G 87 BS 89 90

9i'

9~ 93

9't

95

Fig. 2. - Indice céphalique de 125 Arméniens de la Dobrodja.

(18)

IlULETlNUL SOCIETA'pl HOMÀ~E l)E :t>TllNîE 355

L'augmentation de la brachycéphalie est évidente; elle le de- vient encore plus si nous ne composons que deux groupes : l'un de 40, l'autre de 3 6 individus :

1-er groupe de 40 hommes

2-ème " 36

Ceci peut provenir de la forte brachycéphalie des groupes 5 et 6.

Si nous prenons la moyenne de l'indice céphalique des trois pre- miers groupes de 20 individus et que nous la comparons avec la moyenne du dernier groupe de 1 6, nous voyons diminuer la bra- chycéphalie. 11 ne faudrait cependant pas trop se fier à ces calculs, car le premier de ces deux chiffres est obtenu à l'aide de 60 indi- vidus, le dernier à l'aide de 16 seulement.

Il n'y a, d'autre part, rien d'impossible à ce q11e certaines lois (nous donnons au mot loi une valeur relative) vraies pour certai- nes •races" ne le soient plus pour d'autres. Il est parfaitement ad- missible que les différentes •races" réagissent différemment vis-à- vis de facteurs semblables.

Le frontal minimum, le diamètre auriculo-bregmatique, les indices : fronto-transversal, vertical de longueur el verlical de largeur

Quelques comparaisons ethniques :

Arméniens Kurdes Laz es Al bannis Roumains

Di am. front.

mtn!Ol II3mm.2 II4mm.96 Il5rnm90 Illmm.7 II4m"'27

Ind. fronto-

transversal. 73mm.33 72"'"'·83 72"'m43 7101m·44 74"'111·24 Hauteur aun-

culo-breg-

matique. I26mm.90 128mm.60 I24rum'46 12Imm'40 iz9mm.96 Ind. vertical de

longueur 69mm.37 69"""'48 66m01·62 66m111) 9 7omm.16 Ind, vertical de

largeur . 8omm.96 8omm.24 77mm.79 77""") l 84mm.54

(19)

356 llULETINUL .SOCIETA1-'II ROMÀNE DE f;>TIIN'fE

Le frontal est étroit chez les Arméniens. Le crâne présente un développement auriculo-bregmatique moyen. Nous avon~ déjà vu qu'il possède un faible développement des deux diamètres hori""'.

zontaux principaux. L'indice vertical de longueur décèle un déve- loppement auriculo-bregmatique assez grand relativement au dia- mètre antéro-postérieur; l'indice vertical de largeur, également assez élevé, indique un crâne bien développé en hauteur par rap- port à sa largeur.

L'indice fronto-transversal nous montre que le front est plus

développé, relativement au diamètre transversal maximum, chez les Arni~n1ens que chez les Albanais, mais il l'est moins que chez les Kt~rdes, les Lazes et les Roumains. Ceci confirme encore l' étroi- tesse relative du front chez les Arméniens de Dobrodja.

Pour rechercher l'influence de la taille sur quelques uns des dia- mètres crâniens, nous avons formé deux groupes: l'un de 40 in- dividus (les· moins grands), l'autre de 3 6 (les plus grands).

Groupes Fr. minim. Ind. fr. t•ans. Aur. breg~ lnd. vert. long. lnd. vert. lnrg.

- - - - I (40) Il (36) .

11 Imm.57 72.10 l 13mm 2 2 7I.1 2

I 23mm.9

1 26mm.5

68.03 68.64

79.61 79.60

Seul l'indice vertical de largeur paraît insensible à la croissance de la stature. Devons nous conclure à une plus grande stabilité de cet indice? ce qui ferait supposer un développement relatif toujours le même du diamètre transversal maximum et du diamètre auri- culo-bregmatiq ue? Notre faible série ne nous permet pas de tran- cher cette question.

L'indice vertical de longueur s'accroissant au fur et à mesure que la taille s'élève, et, l'indice vertical de largeur restant, nous l'avons vu, insensible, nous trouvons ici confirmation d'une aug- mentation plus rapide du diamètre transversal maximum ·que du diamètre antéro""'.postérieur maximum. Nous avions noté ce fait à propos de l'indice céphalique 1).

1) L'" d m . ver. ce ongueur= t l 1 D.A.P. ; rnoA Il. l'" d m . ver. e argeuro= t d l wuA.8.

(20)

BUl.ETINUL SOCŒTAîll HOMÂNE DE $TllNîE 357

- - -- - - - - - - -

TABLEAU N°· 2

Les diamètres de la face et les indices faciaux No. 1 et 2

Groupes

1

Bi

jugal

I B' .

1

Ophryo~

1

Ophryo- 1zygomahque l\f t .

alvéolaire

1 en onn1er

J I 26111in. _ I 36"'"1·2 I-fJmm 9 96mm._

2

. .

I 29n1m.5 14omm.2 148mm,7 99mm.9

3 13omm. l 14omm._ I 43mm.6 94mm.4

4

. .

. I 3o"'m'7 r41mm.9 Ir: 2mm.6

,/ ro4mm._

5 IJ2mm.3 144mm.5 I 5omm.2 l 01 mm.I

6 13Imm.4 141mm.6 14Smm.2 98mm)

7 I 3omm.6 I 4 lmm.4 149mm._ 98mm.4

8

.

132mm - I 45 mm. 6 153mm.2 103mm 4

9 13 2mm._ 141mm.5 148mm.9 102mm._

IO

. .

I 3 Imn1.4 141mm.9 I 501nm.5 Io3mm.S

1 1 I 33mm._ I 42mm.1 148mm.5 IOimni.6

I 2 137mm._ J 44 mm.2 I OOmm.3

13 13 2mm.3 145mm._ I 5 2mm. l 1-0 l mm.7 Moyennes . 1 31 mm'44 I 41mm.32 I 48mm'7 4 1 oomm.38

0 1 11 Indice facial 1 lndice facial 1

P iryo-nasn No. I No. 2 Taille

76rnm.77 105.65 70.49 I SS 2mm 8 8 Imm.40 I 06.06 7 I.25 J 593mm.4 7rm·50 106.57 67.42 I 63 2"'""8 84mm.20 107 .54 73.36 I 66omm. l

82mm.60 106.7 I 69.99 I 67 2mm.g 79"""·70 104.06 69 70 I 688111m 2

8omm.6o 105.37 69.44 1712mm.5 83mm.40 105.22 7LO1 1782m111 6 80111111.82 rn5.08 72.08

82mm._ 106.06 72.93 78mm,80 104.50 70.79 78mm,90

8 I"'m·6o 104.96 70.13

8omm.63 IOS .67 70.7 I 166Imm.3

2

(21)

il~8 BU1E'l'INUL ~OCIETÀ.îil HOMÂNE DE lj)'l'IIN'fE

TABLEAU No. 3

Ophryo- Ophryo-

Bijugal, Bizygomati- mentonnier, alvéolaire Ophryo na-

__

(~ que. (Bz.) (O. M.) (O. A.) sa!. (O. N.) 0.M.-0.A,

Arméniens

---- -

de cette série I 3 I """·44 I 4 r"'"'·8 2 148"'"'·7 4 1 oomm.38 8omm.63 48mm.36 Minimum . I 26mm._ 136mm. 20 I 43mm. 6 96mm._ 76mm,7 7

Maximum. I 37mm._ r45mm. 6 15 3 mm, 2 I04mm._ 84mm.20 Quelques comparaisons ethniques 1):

Lazes:

.

I 34mm. 14 144~m·s 8 I 5 l mm. I 6 I OOmm JO 8 !mm.80 5omm.46 Roumains. I 33mm.50 r41mm.24 144mm 7 I 99mm.56 76mm.27 45mm, l 4 Grecs. 132mm. 5 5 r42mm.58 I 4 rm·8o I OOmm.84 77mm.94 46mrn.96 Albanais .. I 3 Imm. 28 I 4omm.7 I I 46m°',70 96"'m·50 7 rm. 3 5 somm.20 Kurdes.

..

I 3001m·66 I 41 mm.06 1510101·66 I 0211101'9 I 81mm.30 49mm.65

Les diamètres bijugal et bizygomatique; les indices de la face Chez les Arméniens de Dobrodja les diamètres Bj. et Bz. ne sont pas aussi fortement développés que chez les autres groupes ethniques, exception faite cependant pour les Kurdes (diamètres Bj et Bz) et pour les Albanais (diamètres Bz).

Les diamètres O.M.; O.A.; O.N.; montrent que les divers segments de la face ne sont pas aussi grands que chez les Kurdes et chez les Lazes. La hauteur du menton est aussi moins grande que chez les Lazes, les Kurdes et les Albanais.

Notons que ces trois gr:oupes ethniques (Lazes, Kurdes et Al- banais) ont une taille supérieure à celle des Arméniens étudiés ici, ce qui pourrait expliquer les différences que nous signalons.

En général, pour les Arméniens de notre série les diamètres varient énormément d'un ·individu à l'autre.

Les Arméniens étudiés par Chantre et dont le diamètre bizy- gomatique se rapprochent le plus des nôtres sont ceux d'Erivan

( I 4 I mm,), de Ghiroussi ( 14 Imm.). de Tiflis ( 142mm.) et de Akhaltzick

( I 4omm.).

L'accroissement de ces diamètres est directement proportionnel à la taillé (voir le tableau No. 2 ).

1) Pour les Lazes, les Roumains, les Albanais et les Kurdes, ouvrages déjli. cités, Pour les grecs voir :

J•:uc:. Pl'f'fARIJ, Contribution à l'étude des grecs d'Eu.-o}e (Dobro1lfii) Revue de l'école d' An- thropologie de l'uris. Décem hre 1902.

(22)

BULETINUL SOCIETA'fll HOMÀNE DE ~TllNf'E

Les indices faciaux de hauteur largeur

Indice facial No. I.

~oo.

O.M. 105,67 (moyenne).

B.Z.

I d. n tee · f: . ac1a l N o. II 100. O.A. .

B.Z.

70,71 (moyenne).

35!J

Le tableau suivant montre la diminution de ces deux indices eri raison de la taille croissante:

Les 40 moins grands.

Les 3 6 plus grands. ;

Indice facial No. r

106.45

I 05 .34

Indice facial No. 2

Lorsque la taille s'élève, les diamètres verticaux croissent moins vite que le diamètre bizygomatique. La taille, en s'élevant, ten- draï't à donner aux Arméniens un aspect plus brachyfacial ( dimi- nution de l'indice facial No. 2).

Ce fait a été observ~ chez les Kurdes. Le contraire avait lieu ches les Lazes, où l'augmentation de ces deux indices était mani- feste.

Nous avions vu précédemment que la croissance de la taille en- traînait une accentuation de la brachycéphalie. Nous pouvons donc dire que chez les Arméniens étudiés ici, la brachycéphalie marche de pair avec l'accentuation de la brachyfacialie. Les Kurdes nous offraient le phénomène contraire, et ce phénomène contraire était même très évident, puisque le groupe le moins brachycéphale avait un indice facial No. 2 de 71.61, et le groupe le plus brachy- céphale un indice facial No. 2 de 73.o1.

Ceci s'explique si nous nous rappelons que, chez les Kurdes, l'indice céphalique était inversément proportionnel à la croissance de la taille.

Quelques comparaisons ethniques d'indice facial No. 2 :

Kurdes . . . Grecs .. . Arméniens ..

72.3 [ 7 I. I 1

70.71

Roumains Lazes.

Albanais.

70.53 79.74 68.66 Sur ces six groupes étudiés par Pittard, deux sont plus brachy- faciaux que les Arméniens, trois le sont moins.

(23)

380 BULETTNUL SOCTETÀTU ROMÂNE DE çTrrN'fr

Les diarnètres

du

nez et f indice nasal

La longuer moyenne du nez est de 55-n''17, (maxinrum

de

sé-

ries cle

ro

individus est

de 58'-'r; le

minintum est de 52"""'7).

La largeur liloyenne est de 36^

'zr

(maximum:

37"'

: minimum:

34**'4). En ne considérant que la valeur absolue on constate que la largeur varie moins que la longueur. L'indice nasal: 66.o6, indique la leptorrhinie. Individuellement cet indice varie de St167 à 8o,85.

Répartition des indices nasaux :

Leptorrhiniens

,

(nroins de

7o) ,

69 individus soit le 55,20/o Mésorrhinièns. (de 7o à 8+.gg).

.

56 individus soit le 45,20/o Platyrrhiniens. (85 à qg.qg).

. .

t25 individus

La

majorité des individus sont leptorrhiniens.

La

courbe de

I'inclice nasal

(69. 3)

exprime

les

nombreusr:s variations . que

lndr,ce nasaf cl"et, 125 Arm-t!nien5

7t l0

I t

? 6

5

lt

1

L

I

51 53 55 57 59 6t

63 65

Fig. 3.

6i 6e 71 73 i5 77 V5

8l

subit cet indice. Elle indique trois sommr-ts principaux, I'ttn à l'in-

dice 58, I'autre à l'inCice 6z.nun troisième

à 67 et

enfin un qua- trième à 7 z.

Pour les Arméniens (hommes) qu'il a mesurés, Chantre indique une hauteur moyenne clu nez ,-le 54-'', unelargueur de

3J"'et

un

indice de 64.8r.

Le 69 0/n ces individus qu'il a rencontré sont leptorrhiniens. En examinant les repartition géographique, des Kurdes mesurés par

(24)

BULETINUL SOCIETÀ'.p! ROMANE DE f?TllNîE 361

Chantre on voit que c'est à Erivan que l'on trouve le maximum de leptorrhiniens. Nous voyons que les Arméniens de Dobrodja ont un nez plus long et plus large absolument, que ceux étudiés par Chantre ; ils sont en outre moins leptorrhiniens que ces derniers.

L'indice moyen 66.06 des Arméniens de notre série rappelle celui que Chantre trouve sur les Arméuiens de Digh, Tathève et Kamarlou.

Quelques comparaisons ethniques 1):

Groupes ethniques : Indice nasal Longueur du nez Largeur du nez

53 Grecs . 67.62 53mm. t 3Smm. 8

6 1 Bulgares . 68.16 52mm. 6 35mm. 5 1 1 2 Albanais 68.84 5 lmm.35 35mm. 3 1 80 Roumains

.

69.90 5 Imm.35 35mm.48

15 2 Lazes . 67.88 54mm.44 36mm.86

63 Kurdes

. .

63.94 ssmm.86 3Smm.SO

841 Tziganes (hommes) 70.87

r 25 Arméniens .

.

66.06 ssmm.17 36mm.21

La leptorrhinie des Arméniens provient, de même que celle des Lazes du développement remarquable de la longueur du nez et non d'une largeur très faible.

Les 40 moins grands. . Les 3 6 plus grands .

Indice nasal Longueur du nez Lari:enr du nez

La longueur et la largeur du nez arménien croît au fur et à mesure que la stature s'élève (voir tableau précèdent), l'indice nasal au contraire diminue, ce qui indique que la longueur du nez croît relativement plus que la largeur. La leptorrhinie moyenne des Arméniens est passablement accusée. Parmi les divers peuples de la Péninsule des Balkans dont nous avons donné l'indice nasal ce sont après les Kurdes les plus leptorrhiniens.

l) Voir les ouvrages cités plus haut et:

Eua. PITTARD. L'indice nasal et /1 développement du nez '" fonction de la taille 1:hez f.z66 Tzigan11 des de11x se.res. Revue anthropologique, l'aris, Mars r911.

(25)

362 BULETINUL SOCIETAîII ROMÀNE DE !?TIINîE

L'oreille: son diamètre, son étendue et son indice

Arméniens . . Les 40 moins grands Les 3 6 plus grands .

Longueur

64mm.IO 63mm. 6 61.mm.10

Largeur

36mm.60 35mm.8o 36"'m·41

Etendue

5omm.36 49mm'JO 5omm.40

Jndice

57.02 56.15 56.53 Quelques comparaisons ethniques (populations étudiées par Pittard) :

Roumains.

Tziganes roumains.

Lazes.

Kurdes.

Longueur

61mm.63 6omm.78 63m"'·o6 62mm.35

Largeur

35"'m·34 3Çm·o5 35mm,71 36mm.38

Etendue

48mm.46 4rm91 49mm.39 49mm,45

Indice

57.52 57.48 56.64 58.37 L'oreille des Arméniens est bien développée en hauteur. Il en est de même pour sa largeur. L'étendue de l'oreille (procédé T opinard) est très forte.

La hauteur, la largeur et l'indice de l'oreille croissent en raison directe du développement de la taille. La largeur de l'oreille croît donc relativement plus vite que la longueur.

Les Arméniens ·que Chantre a mesurés à Dighont une longuer d'oreille égale à celle des Arméniens de Dobrodja. La largeur d'oreille des Arméniens de Digh est plus faible que celle des Armé-. niens de notre série. Les Arméniens d'Erivan (étudiés par Chantre) se rapprochent des nôtres par le caractère de la largeur del' oreille.

Le bian9'ulaire externe, le biang-ulaire interne et l'ouverture palpébrale

Le diamètre biangulaire externe (moyenne

=

99mm. 13) accuse

de fortes variations dans les moyennes des séries de 1 o individus, oscillant de 95mm. à IO Imm. environ. Le diamètre biangulaire interne (moyenne= 3 Imm.58) ,varie moins, de 32mm. à 34mm. environ. Ces deux diamètres sont influencés par la croissance de la taille. Le tableau suivant le montre ~

Les 40 moins gran-J.s Les 3 6 plus grands .

Diam. biang. Diam, bian~.

externe interne

97'"""87 99mm.24

Références

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