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III. MESURES MANDIBULAIRES

7. Dimensions de la branche montante

a) Longueur. La br?,Uche montante est bien plus importante chez les Barbares et les Norvégiens que chez les Hollandais et les Lapons, dans la série masculine tout au moins. Les femmes burgondes sont distancées par les Norvégiennes et les Hollandaises. Remarquons que la différence sèxuelle des Burgondes est la phis forte de notre liste (ir mm.).

b) Largeur. Les Burgondes ont une branche montante parmi les plus étroites, au contraire des Norvégiens et des Lapons.

IV. ANGLES

Les quelques calculs d'angles, dont nous publions les résultats, ont été exécutés sur les dessins du profil cranien sagittal, faits au stéréographe ou au dioptographe 1. (Tableaux 17 et 18.)

1 Les dessins au stffl:êogr'1pho concernent les crânes étudiés au. Musée historique de Lausanne, où se trouve l'appareil de Schenk. L�s ducu,llents de Délémont n'ont pas pu être dessinés. Les autres crânes l'ont été au Laboratoire d' Anthropologie, avec le dioptographe, modèle Martin,

..

=

Burgondes

sur Nasion-Inion. sur plan auriculo-orbitaire.

36 60.87 20 61.15 26 48.04 I I 48.64 40 61.97 46 61.69 12 48 10 47.9 25 60.2 16 61.6 24 47.8 16 49.9

61 62

Inclinaison de l'occipital. Inclinaison de l'occipital sup.

22 121 .55 10 121.50 25 97.56 I 2 100

6 T l 4 1 23.2 8 96.29 8 99.62

2,1 98,5 J.7 1 ()0, 50 u7,9 50 1 I 8.9 50 90.7 50 92.7

(u9)

Inclinaison de l'occipital inf. Angle de courbure occipitale 22 20.1 8 10 23.80 36 118.89 19 124

7 23.r 4 17.2 41 rr8.87 36 124.39 23 22.2 16 24.1 23 121.2 16 123.3 50 27.5 50 30.2 50 119 50 122.7

(24)

Inclinaison du trou occipital

sur plan. sur Nasion-basion (basilaire). 17 - 12 IO - 10.30 20 162.75 16 164

I. Angles d'inclinaison du frontal. Que cette inclinaison soit calculée à partir du plan naso-iniaque ou du plan auriculo-orbitaire, elle est très peu variable chez les groupes considérés (pas plus de 2°). Elle n'a donc pas de signification ethnique pour nous;

2. Angle d'inclinaison de l 'occipital. Nous avons, dans une étude en partie inédite 1 constaté une différence en rapport avec la forme du crâne, la brachycéphalie - et il n'est pas difficile de le voir - redressant en quelque sorte l'écaille occipitale, tandis que la dolichocéphalie rejette celle-ci

1 Il n'en a paru que ce qui a trait aux proportions sexuelles. SAUTER, Recherches sur lamorplwlogie de l'occipital ... , 1939. Il nous reste encore à publier, avec les chiffres, les constatations concernant les variations raciales de l'occipital. C'est dans ce but que nous avons examiné 100 crânes d'Alpins suisses, dont nous donnons ici quelques moyennes.

.

__

_.

en arrière. Nous retrouvons ici cette nuance, surtout chez les femmes : les Alpins brachycéphales ont un angle un peu plus faible que les Burgondes et les Alamans, comprenant des méso-dolichocéphales.

3. Angle d'inclinaison de l'occipital supérieur. La partie cérébrale de l'écaille occipitale dénote la même différence, accentuée encore chez les Norvégiens : chez les hommes, elle est de 7° environ entre Alpins et Bur­

gondes, chez les femmes un peu plus. D'autre part, il faut remarquer l'écart relativement grand qui existe entre occipitaux masculins et féminins, ces derniers étant un peu plus inclinés en arrière.

4. Angle d'inclinaison de l'occipital inférieur. Cet angle est pris différemment des deux précédents, ce qui fait que l'occipital cérébelleux est d'autant plus incliné que l'angle est petit. Or là encore on peut établir deux groupes, celui des crânes allongés (Barbares et Norvégiens), dont l'angle est de 17° à 24°; celui des brachycéphales alpins, de 24° à 27°.

5. Angle de courbure de l'occipital. C'est l'angle formé par les deux cordes de l'écaille, à l'inion. Il nous donne des résultats intéressants. Alors que nous eussions imaginé que l'aplatissement de l'écaille, caractéristique de la brachycéphalie, donnerait à cet angle une grande variation,considéré à travers nos groupes de comparaison, il n'en est rien : les dolichocéphales norvégiens et, chez les femmes, les Alamans et les Burgondes, présentent une courbure légèrement moindre que les Alpins suisses. Constatons aussi la parfaite égalité des valeurs moyennes, chez les deux sexes, des Burgondes et des Alamans zurichois ; et encore la variation sexuelle, les femmes ayant l'écaille un peu plus ouverte (Burgondes et Alamans, 5°) .

6 . Angles d'inclinaison du trou occipital.

a) Sur le plan auriculo-orbitaire. Nous l';wons riP.signé p;ir !P. signP. négatif lorsqu'il se forme en avant, donc lorsque le plan de l'aire médullaire, au nivP.,111 de la base du cràne, présente sa face inférieure vers l'avant. C'est très généralement le cas, puisque nous n'avons trouvé qu'un seul exemple (masculin) du contraire (

+

r0) 1. D'après nos trois séries comparatives, les mésocéphales représentés par les Barbares ont un angle légèrement moins ouvert que les Alpins. Supériorité des brachycéphales ?

b) Angle basilaire. Broca préconisait cet angle, formé au basion par l'intersection des diamètres opisthion-basion et basion-inion. Il est, pour

1 Si nous avions eu plus de cas positifs, nous aurions calculé les deux moyennes (positive et négative) : dan!

l'état de notre série, les moyennes masculines eussent été de - 12.76 et + 1.

LE PROBLÈME DES BURGONDES 41 chaque sexe, plus obtus chez les Burgondes que chez les Alpins du Valais.

Le chiffre des Tiroliens de Frizzi va à l'encontre de cette remarque.

7. Angles faciaux (Tableau 18).

a) A ngle facial total. Il est formé, sur le plan auriculo-orbitaire, par le diamètre naso-alvéolaire. Il est donc un des procédés utilisés pour exprimer le degré de prognathisme.

Examinons d'abord les moyennes des quelques séries où nous avons cette donnée. Chez les hommes, les Burgondes et les Alamans font la liaison entre les Scandinaves, à angle plus faible (plus prognathes), et les Alpins tGrisons de Danis), plus orthognathes. Chez les femmes, l'ordre est différent, mais les Burgondes gardent leur position intermédiaire, les Alpins leur caractère extrême.

TABLEAU 18. -ANGLES DE PROGNATHISME (en degrés).

1

HOMMES

Nombre

I

Moyenne

I

Min.-max. 1 Nombre j Moyenne 1 FEMMES Min.- max.

A ngle facial total.

Burgondes s 18 85.72 81-92 9 84.78 78-90

Alam. Z-.S. div. 46 84.98 (66---99) 46 83.34 Id. Suisse Schw. (53 85.7)

Norv. Fer Schr. 14 84 78-89 7 86.1 85-88

Suède Fer Retz. 9 83.8 81-88 7 84.1 78-89

Suisse Danis Reicher 30 87.5 4 88.3

A ngle de Rivet.

Burgondes s 14 70.50 62-80 9 72 66-82

Nord. anc. Rivet 39 73.28 34 72

Nord. mod. Id. 45 70.63 2I 70.85

Badois Auvergne Id. Id. 40 44 70.59 70.72 26 1 7 71.14 70.65

Les Burgondes sont à la limite - celle-ci étant fixée à 85° - de l'ortho­

gnathisme ét du mésognathisme : ainsi les femmes seraient juste mésogna­

thes, tandis que les hommes seraient juste orthognathes. L'amplitude de variation masculine remplit presque les deux catégories; celle des femmes irait de la classe prognathe jusqu'en plein orthognathisme. C'est ce que révèle la classification percentile, qui, par ailleurs, nous permet d'intéres­

santes comparaisons.

ANGLES DE PROGNATHISME. CLASSIFICATION (en %),

A ng/e facial total. Hyper-progn. Progn. Mésogn. Orthogn. Lhognntbcs Brpcro N

Burgondes

s

H. 38.9 61.1 (18)

F. l I . l 33.3 55.6 (9)

3.7 37. 1 59.1 (27)

Id. Suisse Schw. 23.5 76.5 (20)

Alam. Sol. Hug H. 1I.l 37 51.9 (27)

F. l • .r 57.1 23.8 (2 1)

Id. Elgg Tr. 28 20 40 1 2 (25)

Suède Fer Retz. 6.3 55.9 37.8 (16)

Norv. Fer Schr. 4.8 28.6 66.7 (2 1)

Grisons Lüthy 16.7 83.3 (42)

A ngle de Rivet.

Burgondes H. 42.8 21.4 35.8 (14)

F. 22.2 55.6 22.2 (9)

34.8 34.8 30.4 (23)

Batlui:s . 41.5 32.5 26.- (77)

Egyptiens 14.9 35.1 50.- (134)

Schwerz a publié une classification de ce genre pour les Burgondes qu'il a étudiés : la comparaison avec les nôtres 1 montre chez les siens une pré­

dominance plus forte des orthognathes, et l'absence de tout prognathisme, ce qui les rapproche beaucoup des Alpins des Grisons étudiés par Lüthy. Les séries qui offrent le plus de prognathisme sont les Alamans d'Elgg (28%), puis les femmes alamanes (et burgondes) de Soleure (19.1%), enfin les hommes du même groupe, à égalité avec nos femmes burgondes (n.1%) ; les proportions des Scandinaves (6.3 et 4.8%) sont minimes, celle de la totalité de nos Burgondes encore plus (3.7%). Si nous analysons maintenant la fréquence des mésognathes, nous trouvons deux groupes où ceux-ci représentent la majorité : les Alamans (femmes) de Soleure (57.1%) et les Suédois protohistoriques (55.9%), tandis que pour les autres, la proportio�

osr.ille entre 16.7% (Grisons) et 38.9% (nos Burgondes). Le groupe ortho­

gnathe forme ainsi la majorité de toutes les séries, à deux exceptions près ; nous avons dit l'analogie des Burgondes de Schwerz avec les brachycéphales alpins ; les autres peuples, Barbares et Norvégiens, sont orthognathes pour plus de la moitié (51.9% à 66.7%, en groupant, chez les Alamans d'Elgg, orthognathes et hyperorthognathes) .

b) Angle de prognathisme. Rivet a proposé 2, pour la mise en évidence du degré de prognathisme, l'angle formé au point alvéolaire par les diamètres alvéolo-basilaire et naso-alvéolaire. Nous lui empruntons quelques données

1 Nou� rappulµ11.s qu'il s' gll, pour mtO 1,;,1•l, des mêmes crânes que les nôtres (ceux surtout du Musée de Lausa11u , pi,ut•6lto nussi ceux do D1!Mmo11L).

2 R,v T, llcc/w,cltts �11• li p1·Qg1mtliism•, I�og-Io.

=

43 comparatives. Il faut tout de suite remarquer la grande homogénéité des divers groupes européens, qu'il s'agisse de Nordiques ou d'Alpins (Auvergnats). Il n'y a donc pas lieu d'attribuer à cet angle une grande v:aleur ethnique, pour ces deux races en tout cas.

La classification selon l'angle de Rivet donne des résultats bien différents de celle effectuée selon l'angle précédent, chez nos Burgondes : en effet, nous y voyons une proportion très grande de prognathes, jusqu'à en faire le contingent principal chez les hommes (42%). Le groupement des deux sexes donne une répartition presque uniforme des angles dans les trois groupes, les orthognathes étant les moins nombreux : mais il faut tenir compte du petit nombre de cas (23) .

Nous pouvons confronter notre série avec celle des Badois, dont Rivet publie la répartition par unité : le schéma de classification est proche du nôtre, avec une plus forte présence de prognathes. A titre documentaire, nous ajoutons une série d'Egyptiens: on y remarquera la forte prédominance des orthognathes.

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