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La structure des intermédiaires dans la formation du carbone à partir des composés organiques. Leurs
spectres infrarouges et ultraviolets
Dušan Hadži
To cite this version:
Dušan Hadži. La structure des intermédiaires dans la formation du carbone à partir des composés organiques. Leurs spectres infrarouges et ultraviolets. J. Phys. Radium, 1954, 15 (3), pp.194-196.
�10.1051/jphysrad:01954001503019400�. �jpa-00234885�
194.
LA STRUCTURE DES INTERMÉDIAIRES DANS LA FORMATION DU CARBONE
A PARTIR DES COMPOSÉS ORGANIQUES. LEURS SPECTRES INFRAROUGES ET ULTRAVIOLETS
Par DUSAN HADZI,
Université de Ljubljana (Yougoslavie).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 15, MARS 19t)4J
Les méthodes purement chimiques ne nous ont pas
donné jusqu’à présent une image satisfaisante de la structure des subtances macromoléculaires qui sont
reliées d’une façon ou de l’autre au processus de la
formation du carbone. Ceci est aussi vrai de la houille que des substances bitumineuses, soit d’origine géologique, soit artificielles. Ces substances, de poids
moléculaire moyen excédant’
B1000, échappent aux
méthodes de séparation et identification habituelles
en Chimie organique. L’hydrogénation destructive et l’oxydation au permanganate ont montré la pré-
sence des systèmes aromatiques, sans dire grand chose
du degré de condensation ou même de la façon dont les cycles sont accolés. D’autre part, la structure de ces
substances est bien intéressante aux points de vue :
du mécanisme de la formation du carbone, de l’im- portance de celui-ci pour les différents processus de carbonisation et de la combustion incomplète dans
la technique. Ces temps derniers, un nombre considé- rable de publications ont paru sur ce sujet. La majeure partie de ces travaux est relative au cas des flammes lumineuses. Dans leurs publications, Parker et Wolf-
hardt [1] ainsi que Thomas [2] ont postulé les hydro-
carbures macromoléculaires comme intermédiaires dans la formation du noir de fumée. Arthur [3] et
Garner [4] ont examiné spectroscopiquement ces
intermédiaires hypothétiques; le dernier de ces
auteurs, en collaboration avec Whiffen, attribue les
bandes d’absorption caractéristique dans l’ultraviolet et dans l’infrarouge aux structures fulvéniques.
Le travail présent ne s’occupe pas du cas des flammes, mais plutôt de la pyrogénation des hydro-
carbures en l’absence d’oxygène. Dans cette commu-
nication, nous donnerons les résultats de la recherche
spectroscopique, sans entrer dans les questions du
mécanisme de la formation du carbone. Nous avons
examiné un nombre de substances ayant des propriétés physiques et chimiques fort semblables, nommées ici asphaltènes, que nous supposons être les repré-
sentants typiques des intermédiaires dans la formation de carbone par pyrolyse [5].
Partie expérimentale.
-La pyrogénation du naphtalène et de l’anthracène a été effectuée dans
un tube de verre scellé et préalablement évacué pendant 3 à 5 h à 400°.’ Le chlorure de polyvinyle
a été pyrogéné à la même température dans une atmosphère de N2. Le benzène a été pyrolysé en
faisant circuler sa vapeur, diluée par N2, à travers
,
un tube en porcelaine, porté à 75oo environ. Pour préparer les asphaltènes à l’aide du AICI3, on chauffait
le naphtalène ou l’anthracène respectivement, avec
1 o
pour 100 du AICI3 anhydre à 1800. Les fractions qui ont servi pour l’examen spectroscopique, ont été
recueillies à partir de ces produits bruts, ainsi que des
résidus de la distillation du pétrole, des extraits de
la houille et du goudron, en dissolvant la substance
en question dans du benzène et ajoutant une quan- tité double d’éther de pétrole. Les asphaltènes sont précipités ainsi comme une poudre brunâtre très fine. Pour l’enregistrement des spectres infrarouges,
nous nous sommes servi d’un appareil Perkin-Elmer mod. 21. Les asphaltènes ont été examinées en forme des couches assez épaisses, déposées par l’évapora-
tion d’une solution dans la tétraline. L’absorption
dans l’ultraviolet a été mesurée avec un instrument Beckman DU. Nous nous sommes servi du dioxanne
comme solvant.
Résultats et discussions.
-Les spectres infra- rouges des asphaltènes provenant des différents composés organiques, sont très semblables. La région
de 3 p montre des bandes à 3,3,; 3,43 et 3,5p. Ces
bandes dérivent sans doute des vibrations de valence du groupe C-H, aromatique et saturé respecti-
vement. Dans la région de 603BC, nous voyons plusieurs bandes, d’intensité moyenne ou faible, qu’on peut
attribuer aux doubles liaisons, cycles aromatiques
et déformations du groupe C-H respectivement.
La partie la plus intéressante est celle entre II
et 15 /.L. Ici, en général, trois bandes bien prononcées apparaissent, à côté de quelques bandes plus faibles.
La position de ces trois bandes est à 13,2; 12,2 et 11,2,u. environ. La position exacte et l’intensité relative varient selon l’origine de l’asphaltène. Dans
les spectres des hydrocarbures aromatiques, la région
entre
11 1et 15 p. contient les vibrations y(C-H), qui
sont bien caractéristiques des combinaisons indi- viduelles. Voyant apparaître les trois bandes dans tous les spectres des asphaltènes, nous avons pensé à
la présence de quelque hydrocarbure particulier.
Par conséquent, nous avons examiné un nombre considérable d’hydrocarbures polycycliques, sans ren-
contrer une courbe d’absorption semblable à celle de
nos asphaltènes. Une autre explication de ces maxima d’absorption paraît, par suite, plus plausible. Selon
cette explication, les trois maxima ne seraient pas dus à un hydrocarbure individuel, mais plutôt à la superposition d’un nombre de bandes, appartenant
aux différents systèmes polycycliques. Les molécules
des asphaltènes seraient ainsi formées de plusieurs de
ces systèmes polycycliques, liés entre eux par des liaisons simples (par exemple comme les dinaphtyles,
les dianthryles), éthyléniques ou courtes chaînes ali-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01954001503019400
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phatiques. Chaque groupement polycyclique partiel
contribuerait ainsi par ses propres bandes Y(C - H),
à l’absorption totale de l’asphaltène. Les bandes qui
Fig.
i. -Diagramme montrant la répartition des bandes
’Y (C-H) par intervalles de o cm-1 (abscisses). Le nombre
des bandes est porté
enordonnées.
apparaissent le plus souvent parmi les systèmes polycycliques participant à la formation des molécules de l’asphaltène, détermineraient ainsi la position des maxima dans son spectre. La structure des asphal-
Fig.
2. -Spectres infrarouges des asphaltènes préparés : (1) par réaction du naphtalène
surAl C13, (2) par pyrogé-
nation du naphtalène, (3) par pyrogénation du chlorure de polyvinyle.
tènes selon cette explication est bien en accord avec
leurs propriétés physico-chimiques, selon les travaux de Eilers [6]. L’interprétation des spectres est, sinon prouvée, du moins aidée, par la figure i, qui montre
la répartition des bandes y(C-H) dans une sélection
des spectres des hydrocarbures polycycliques. En
abscisses sont portés les intervalles par 1 o nombres
d’onde, en ordonnées le nombre des bandes fortes qui
tombent dans un intervalle. Pour cette représentation,
nous avons choisi par hasard environ 4o hydrocarbures aromatiques parmi mes propres enregistrements
et ceux de Cannon [7]. Il est bien évident que les maxima du diagramme coïncident avec ceux des
spectres, et même que la hauteur correspond aux inten-
sités relatives dans la figure
2.Fig. 3.
-Spectres infrarouges des asphaltènes préparés : (4) par pyrogénation de l’anthracène, (5) par réaction de l’anthracène
surA1C13, (6) par pyrogénation du benzène.
L’absorption à 13,2 03BC. est caractéristique du cycle benzénique substitué en ortho et du cycle mono substitué, ou, encore d’un cycle qui participe au système polycyclique par deux liaisons adjacentes.
L’absorption près de 12,2 11. est caractéristique des systèmes angulaires (par exemple phénanthrène),
celle près de l 1,2 03BC. des hydrogènes placés en méso
dans l’anthracène [7]. Ce sont, en même temps, les positions de nos bandes les plus fortes. Remarquons
que dans le spectre de l’asphaltène provenant du naphtalène, l’intensité relative de ces trois bandes est la même que dans l’asphaltène provenant de la pyrolyse du chlorure de polyvinyle (fig. 2). Pour le
mécanisme de la formation des asphaltènes, il est
bien important que la pyrogénation de l’anthracène et du naphtalène respectivement, donnent des asphal- tènes, qui ne diffèrent de ceux préparés par l’action de A1 Cl3 sur les mêmes hydrocarbures, que par le
contenu des groupes C-H saturés, comme le montre
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l’absorption dans la régions 3,5? Les trois bandes
caractéristiques apparaissent aussi dans les spectres des asphaltènes de la houille et du goudron ( fcg. 4).
Fig. 4.
-Spectres infrarouges des asphaltènes extraits : (7) de l’extrait de la houille
«Rasa », (8) du goudron, (9) des résidus de la distillation du pétrole.
Les asphaltènes provenant de l’anthracène et du benzène montrent une répartition d’intensité diffé- rente de ceux décrits préalablement (fig. 3). On peut
bien comprendre que la bande de 12,2-03BC soit faible dans les dérivés anthracéniques, et que la bande de 13,2 ;1. soit particulièrement forte dans une matière qui s’est forméc de la même façon que le biphénylc
et ses homologues supérieurs. Évidemment, il n’est
pas possible d’identifier quelque asphaltène avec
des structures connues, mais on peut formuler
néanmoins une conclusion concernant le type du système cyclique qui y prédomine.
Les absorptions de trois asphaltènes dans l’ultra-
violet sont reproduites dans la figure 5. Ici on peut remarquer une différence entre l’asphaltène provenant du clorure de polyvinyle et ceux du naphtalène.
Le fait que l’absorption la plus forte est près de 260 mu
parle en faveur de la thèse, que les asphaltènes
contiennent les systèmes aromatiques avec un nombre
de cycles moyens, qui ne sont pas conjugués entre eux.
Fig. 5.
-Spectres ultraviolets : - - - - -,
comme(1);
-.-.-.-.- comme