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Submitted on 1 Jan 1954
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Une anomalie dans les spectres d’absorption infrarouges de certains para-di-alkyl benzènes
C. Lalau
To cite this version:
C. Lalau. Une anomalie dans les spectres d’absorption infrarouges de certains para-di-alkyl ben-
zènes. J. Phys. Radium, 1954, 15 (7-9), pp.623-625. �10.1051/jphysrad:01954001507-9062300�. �jpa-
00235019�
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UNE ANOMALIE DANS LES SPECTRES D’ABSORPTION INFRAROUGES DE CERTAINS PARA-DI-ALKYL BENZÈNES
Par C. LA LAU,
Koninklijke/Shell-Laboratorium, Amsterdam (Pays-Bas).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 10, JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1954, PAGE 623.
Introduction. - On pense généralement que les benzènes para-di-substitués ont obligatoirement une bande d’absorption infrarouge unique et intense dans l’intervalle 780-850 cm-1 (« région para »), la position de cette bande dépendant de la nature exacte des substituants, et s’attribuant à une vibra- tion
«wagging
»hors du plan des atomes d’hydrogène aromatiques (1).
Il semble que cette règle de corrélation fort empi- rique, a été basée, jusqu’à présent, sur une série importante de modèles, mais pas nécessairement tout à fait- représentative. Car, dans tous les cas,
les substituants Ri et R2 semblaient être relativement simples, par exemple, D, F, Cl, Br, I, -CHa, -C2H5, -CH (CH3)2 et -C (CH3)3, ou quelques-unes de
leurs combinaisons.
L’auteur ne connaît pas de données infrarouges se rapportant aux para-di-n-alkyl benzènes, et leurs possibilités d’isomérie rotationnelle (2).
Recherches effectuées. - Nous avons donc examiné les spectres d’absorption infrarouge (région
du sel de gemme) et les spectres d’absorption ultra- violette des composés A à P inclus, les spectres Raman des composés A, B, D et P et les spectres d’absorption infrarouge (région du bromure de
potassium) des composés A et D : di-n-propyl-1.4 benzène (A);
éthyl-r I n-butyl-4 benzène (B);
di-n-butyl- 1 .4 benzène (C) ; di-n-heptyl-1.4 benzène (D);
di-n-hexadécyl-1.4 benzène (E) ; di-éthyl- 1 . 4 benzène (P).
Discussion qualitative. - Les spectres obtenus ne donnent pas lieu à une discussion détaillée, sauf pour la région infrarouge comprise entre 770 et 85o cm-1.
Les courbes, reliant le coefficient d’extinction molaire
aux nombres d’ondes par centimètre (pour les composés
en solution diluée dans CS2 à 3oo C) sont données
par les figures I et 2.
Les deux composés extrêmes, E et P, sont réunis dans la figure i, afin de souligner leur contraste.
L’isomérie de chaîne a un effet marqué, illustré par (1) Voir, par exemple, N. B. COLTHUP, J. Opt. Soc. Amer., 1950, 40, 397; H. L. MC MURRY et VERNON THORNTON, Anal. Chem., 1962, 24, 3i8; G. B. B. M. SUTHERLAND, Faraday Discussion, ig5o, no 9, 274-281; H. W. THOMPSON, do. 58.
(2) Voir par exemple, J. K. BROWN, N. SHEPPARD et D. M. SIMPSON, Faraday Soc. Discussion, ig5o, nO 9, 261.
les composés A et B dans la figure 2. Les deux
composés présentent plusieurs maxima intenses dans cette région, mais à des positions nettement diffé- rentes. Un allongement des substituants n-alkyl (voir les composés C et D) conduit graduellement à la région d’absorption extrêmement large du composé E.
Les courbes d’absorption, des composés A à E inclus, suggèrent, pour chaque composé, la coexistence de différents types moléculaires ayant leur maximum para caractéristique à diverses positions dans la
«
région para ». Pour les hydrocarbures, les positions extrêmes, dans le cas de substituants simples, ’sont représentées par le pa.ra-deutéro-éthyl-benzène et le paraxylène, avec leur maximum unique intense
para à 848 et 794 cm-1 respectivement.
Les di-n-alkyl- 1 .4 benzènes examinés ont tous une
absorption marquée. dans la région 770-850 cm-’, qui
est plus intense que pour les alkanes normaux homo-
logues ou que pour les mono-n-alkyl benzènes.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01954001507-9062300
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Preuve quantitative de la nature de l’absorp-
tion dans la région 770-850 cm-1. - L’absorptivité molaire intégrée (3) pour la
«région para », entre 770 et 850 cm-l, f 8,,0 Edv, semblait être sensiblement
770
constante, vu les variations considérables des courbes s
(voir tableau I). On devait s’y attendre si les isomères rotationnels individuels ont seulement une bande
«
para, » unique, avec des positions des maxima
variables, mais une absorptivité molaire intégrée
sensiblement constante.
TABLEAU I.
,A bsorption intégrée dans la région para.
La dernière hypothèse est justifiée par le fait que l’intensité de la bande est essentiellement déterminée par la vibration
«wagging
»hors du plan des atomes d’hydrogène aromatiques; l’intensité de ce type de (3)
«Absorptivité molaire », coefficient d’extinction moléculaire, e (concentration en molécules-grammes par litre, longueur de la cuve en centimètres); v, nombre d’ondes
en cm-1.
vibration est, à son ’ tour, largement conditionnée par l’importance du moment dipolaire permanent
des groupements aromatiques C-H qui ne sont pas affectés par la structure précise des substituants n-alkyl.
L’absorptivité molaire totale intégrée pour les
composés P à E inclus (donnée sur le tableau I) implique inévitablement une absorption générale, qui
n’est pas due à la vibration
«wagging
»para hors du plan. Les absorptivités molaires intégrées, pour le même intervalle du n-butyl benzène et du n-hexa- décyl benzène ont été choisies pour déterminer approxi- mativement cette absorption générale (ou fond continu), qui, incontestablement, augmente avec le
poids moléculaire.
Les absorptivités molaires intégrées
«corrigées » qui en résultent (et qui sont aussi bien constantes),
sont données dans la dernière colonne du tableau.
Spectres
ccliquide-solide ».
-Une preuve supplé- mentaire de cette interprétation par isomérie rota- tionnelle est donnée par l’étude du composé E (point
de fusion 55°) à l’état liquide et cristallin (voir fig. 3).
Le liquide à N 700 C environ a une courbe de transmission très plate dans la région par* (courbe 3);
par une solidification rapide de ce liquide dans la
cuve d’absorption, la courbe 2 a été obtenue. La substance cristalline d’origine, conservée pendant plusieurs années à la température ordinaire, montrait (courbe 1) une seule bande intense à la position
normalement attendue pour la di-substitution para 1
De la multitude d’isomères rotationnels, provoquant la bande large et peu marquée de la substance fondue, seules subsistent quelques formes isomères rota- tionnelles et quelques structures cristallines distinctes
dans le processus de solidification, ce qui donne nais-
sance aux bandes nettement séparées. Dans la subs- tance cristalline d’origine, il est probable que la configuration la plus stable avec un isomère rotationnel unique persistait, ce qui donnait naissance à une seule bande d’absorption infrarouge dans la région
para.
Conclusion. - Les para-di-n-alkyl benzènes pré-
sentent une absorption complexe dans la région para
caractéristique.
Les phénomènes observés peuvent être inter-
prétés comme étant dus à l’isomérie rotationnelle,
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l’absorption observée étant essentiellement due à la vibration « wagging
»hors du plan des atomes d’hydro- gène aromatiques.
La situation de la chaîne au voisinage du noyau aromatique est de grande importance comme l’indique
ce fait : le para-didodécyl secondaire benzène a une
unique bande para à la même position que pour le
para-di-isopropyl benzène (résultat inédit) (4). L’extra- polation des règles de corrélation n’est pas néces- sairement valable, même pour les molécules homo-
logues de taille moyenne. Quand cela est possible, l’extrapolation doit être remplacée par l’interpolation.
(4) Il se trouve en effet que l’anomalie signalée ne peut se présenter que si les chaînes -(CH2)n commencent au
noyau benzénique; aussi le para-n-CgH170-C6H4-O-n-CgH17
Ces recherches peuvent être étendues et inclure les benzènes ortho-di-substitués et méta-di-substitués et un para,-méthyl-n-a,lkyl benzène.
Remerciements. - Nos remerciements vont à M. J. Boekholtz pour la préparation des composés examinés, à M. H. de Ruyter pour l’enregistrement
des spectres infrarouges et à la, direction du Konink- Iijke/Shell-Laboratorium, Amsterdam pour l’autori- sation de publier ce travail.
montre la bande d’absorption normale, simple et forte
à 824cm-1" Probablement ceci pourra mener vers l’élucidation due l’interaction vibrationnelle qui, bien qu’elle n’ait pas été mentionné explicitement ici, doit ètre à l’origine des phéno-
mènes étudiés.
LE PONT SOUFRE DOIT-IL ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME UN CONDUCTEUR DE CONJUGAISON?
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