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II. Spectres d’absorption de dérivés mono et
disubstitués du benzène
Annie Depaigne-Delay, Jean Lecomte
To cite this version:
BIBLIOGRAPHIE.
[1] Mlle A.-M. VERGNOUX, Dr H. LENORMANT et J. LECOMTE, Cahiers de Physique (sous presse).
[2] W. H. JULIUS, Versl. K. Akad. v. Wet. Amsterdam, 1892, 1, p. 1-49.
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[4] J. E. PURVIS, Proc. Cambridge phil. Soc., 1923, 21, p. 556-563.
[5] J. F. DAUGHERTY, Phys. Rev., 1929, 34, p. 1549-1557. [6] P. LAMBERT et J. LECOMTE, Publ. sci. et techn. du Ministère de l’Air, n° 34, 1933 (Paris, Gauthier-Villars); Ann. de Physique, 1932. 18, p. 329-390.
[7] R. TITEICA Bull. Soc, roumaine de Phys., 1933, 35, p. 89-90.
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[9] W. B. PLUM, J. Chem. Phys., 1937, 5, p. 172-177.
[10] C. F. KETTERING et W. W. SLEATOR, Physics, 1933, 4, p. 39-49.
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[12] S. SILVERMAN, Phys. Rev., 1932, 41, p. 486-488.
[13] W. R. ANGUS, C. R. BAILEY, J. B. HALE, C. K, INGOLD, A. H. LECKIE, C. G. RAISIN, J. W. THOMPSON, C. L. WILSON, J. Chem. Soc. London, 1936, p. 912-987.
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[15] J. CABANNES, Revue Scientifique, 1942, 80, p. 407-423.
[16] J. LECOMTE, J, de Physique, 1938, 9, p. 501-505.
II. SPECTRES D’ABSORPTION DE
DÉRIVÉS
MONO ETDISUBSTITUÉS
DUBENZÈNE
Par Mme ANNIE DEPAIGNE-DELAY et M. JEAN LECOMTE.
Sommaire. 2014 Nous
donnons, entre 5 et 8 03BC, les spectres d’absorption d’une cinquantaine de dérivés
mono ou disubstitués du benzène qui, pour la plupart, n’avaient pas encore été mesurés dans notre
région. En classant ces substances par ordre de poids moléculaire croissant, on voit apparaître, en
passant de l’une à l’autre, des suites de bandes, que nous avons essayé d’identifier avec des modes de vibration déterminés. On obtient, ainsi, un ordre de grandeur pour les fréquences de plusieurs vibra-tions du benzène, inactives à la fois dans l’absorption et dans la diffusion, pour lesquelles les inter-dictions se trouvent levées lorsqu’on les passe à des dérivés mono ou disubstitués,
La
première
partie
de cetexposé
s’estoccupée
del’absorption
dubenzène,
de lasymétrie
de samolécule et de ses modes de vibration. On a vu que les
spectres
moléculairess’interprètent
actuel-lement le mieux en
admettant,
pour la moléculede
benzène,
unesymetrie
sénaire(D Gh),
de sorteque sur ses 20 vibrations
distinctes, 7
donnent des raiesRaman, 4
conduisent à des bandes infra-rouges et g restent inactives dans les deux cas.En
passant
aux dérivés mono,di,
etc.,hexasubstitués,
lasymétrie
des molécules examinées diminue etces 9 dernières vibrations
deviennent,
on lesait,
actives en
partie
ou en totalité dans la diffusionou dans
l’absorption.
De cettemanière,
onpeut
obtenir une vérification des nombres d’onde
proposés
pour les vibrations inactives du benzène.Au
point
de vueanalytique,
il semblaitimportant
de voir si la
région
choisie conduisait à desdistinc-tions assez nettes entre
homologues
et isomères.Il existait donc un double intérêt à
reprendre,
d’unemanière
systématique,
les mesures del’absorption
infrarouge
des dérivés mono et disubstitués du benzène. Lespectromètre
enregistreur
àprisme
de fluorine[1] qui
nous avaitdéjà
servi dans lapremière
partie
a été encore utilisé entre 5 et 8 ~..Il donne une
dispersion
meilleure que celle dontdisposaient
les auteurs des travaux antérieurs surle même
sujet,
et dont nous donnerons unrapide
aperçu.
Relativement aux dérivés mono ou
disubstitués,
iln’existe
jusqu’ici,
à notreconnaissance,
aucun travaild’ensemble. Pour les dérivés
monosubstilués,
nouspassons sur les travaux de Coblentz
1 go5
[2]
etde J. Lecomte
193 7
[3],
exécutés avec unedispersion
trop
faible. Pour leschloro,
bromo etiodoben-zènes,
voir :Daugherty
1929[4], Purvis 1923
[5],
Plum IQ2-7
[6];
pour le toluène etl’aniline,
voir :Kettering
et Sleator1933
[~];
pour l’aniline et lebenzonitrile,
voir :Belle 925
[ 10].
Pour l’anilineet le
phénol,
voir Hofstadter et Hermanig3g
[9],
pour lephénol,
voir : Brattain[10].
Les étudessur les dérivés disubstitués
correspondent
toutes àune
trop
faibledispersion (Coblentz
1 go5
[2],
J. Lecomte
Ig38
[3],
Coblentz et StairIg35
[II],
etc.).
Suivantl’usage,
nous avonsgroupé
les résultats entableaux,
où lespositions
des bandes s’ontindiquées
par des
traits,
dont la hauteur est sensiblementproportionnelle
à leur intensité On voitimmédia-tement
qu’il
existe dessuitçs
de bandes dont lesfréquences
sedéplacent
régulièrement, lorsque
lepoids
du substituant varie. Ces suites sedéter-minent,
quand
on passe d’un dérivé à un autre,en
ayant
égard
non seulement à laposition,
maisencore à l’intensité des bandes.
Généralement,
comme on
pouvait
leprévoir,
ledéplacement
estd’autant
plus
important
que la variation dupoids
du substituant se
présente
commeplus grande.
1. Dérivés monosubstitués. - Ils
correspondent
à une
symétrie
assez faibleC2P,
cequi,
d’unepart,
lève les
dégénérescences
qui
existent dans le casdu
benzène,
et d’autrepart,
rétablit la concordanceentre Raman et
infrarouge.
Sur les 3o modes devibration que l’on
prévoit
pour un modèle à 12 masses(le
substituant étant considéré commeponctuel),
27 sont
permis
dans les deuxphénomènes,
3 restantactifs seulement dans la cliffusion et interdits dans
~
Fig. i. -- Dérivés monosubstitués du benzène.
l’absorption.
Mais il arrive souvent que desvibra-tions,
quoique permises,
n’apparaissent
pas parce que les bandesinfrarouges
ou les raies Ramancorrespondantes
restenttrop
laibles pour se laisserobserver. Souvent
aussi,
les intensités des bandesse
présentent
commecomplémentaires
dans les deuxphénomènes,
un fort maximumd’absorption
pouvant
necorrespondre qu’à
une faible raie Raman etréciproquement.
C’estpourquoi
on ne sauraittrop
recommander d’étudier simultanémentl’ab-sorption
et la diffusion. L’ensemble des résultatsse trouve dans la
figure
x .L’identification d’un certain nombre de suites de raies Raman avec les modes de vibration a été
donnée par Kohlrausch et Wittek
[12].
Nous nousinspirerons
de ces résultats enessayant
de lescompléter.
Les modes de vibration
indiqués
sont donnéssuivant la notation de BWilson et
représentés
dansla
figure
3 de la Ire Partie.Les
fréquences
d’un certain nombre d’autres suites n’ont pas été attribuées à des modes devibration fondamentaux.
Cependant
ces suites semblent assezrégulières,
bien que certaines restentincomplètes.
Voici les nombres d’onde extrêmes entrelesquels
elles varient suivant le substituant :Fig. 2 et 3. - Dérivés d~substitués ortho. ,
Dans
l’ensemble,
l’influence du substituant resteassez
faible,
aussi les identifications nepeuvent-elles se faire
qu’avec
des modes de vibration faisantjouer
au substituant un rôle peuimportant.
Cetteremarque
permet
dejustifier
les attributions. Parexemple :
La vibration
g ab, permise
enabsorption
dansle cas du
benzène,
se dédouble pour les dérivésmonosubstitués en 19 a et 1 g b. La
première
corres-pond
à un mode de vibration où le substituant Xprend
unepart
assez faible à l’oscillation : parconsé-quent,
safréquence
se trouvera peu modifiéelorsque
X variera. Onprévoit,
aucontraire,
pour19b
un
changement
important.
Lafréquence
de la vibration19 ab
pour le benzène étant 1475
cm-1,
les considérationsprécédentes engagent
à choisir pour 19 a la suite 1436-1
477
cm-1. Cette attri-bution sejustifie
d’autrepart
par le fait que 19 acorrespond
à une raie Ramandépolarisée,
et g b à une raiepolarisée.
Le même raisonnement serépète
pour les autres suites.La vibration 8
ab,
interdite enabsorption
pourle
benzène,
devientpermise
pour les dérivésElle se dédouble en 8 a et 8 b. Il en est de même
pour 7 ab. Dans ce dernier cas, on notera
qu’avec
le
benzène,
ils’agit
d’une vibration de valenceC-H,
et 5. - Dérivés disuhstitués méta.
qui
se situe vers 3 ooo cm-1.Quand
onremplace
un des atomesd’hydrogène
par le substituantX,
l’une des vibrations
(7 a)
reste vers 3 ooo cnr"Btandis que l’autre
(7 b) émigre
dans notrerégion
vers i 600 cm-1.
On
peut
remarquer que nous aboutissons à dessuites
plus
nombreuses que cellesindiquées
par Kohlrausch. C’est que lespectre
infrarouge
comporte,
’
en
plus
des bandesfondamentales,
aussi descombi-naisons et des
harmoniques,
alors que lespectre
Raman donne presque exclusivement les vibrations fondamentales.Étant
donné le nombre descombi-naisons ou des
harmoniques
permis
avec descomposés
présentant
unesymétrie
aussi peu élevée que cesdérivés
monosubstitués,
l’attribution defréquences
harmoniques
ou de combinaison à des séries debandes
risque
d’être très arbitraire.2. Dérivés disubstitués. -
L’introduction,
dansla molécule de
benzène,
de deux substituants enposition
ortho ou métacorrespond
à une dimi-nution considérable desymétrie.
Avec deuxsubsti-tuants
identiques,
elle devientC2V,
comme pourles dérivés monosubstitués. Si les deux substituants
sont
différents,
le seul élément desymétrie
de la molécule est sonplan
(C ~).
Aucontraire,
les dérivésFig. 6 et 7. - Dérivés disubstitués
para.
para,
lorsque
les deux substituants sontidentiques,
conservent une
symétrie plus
élevée,
comportant,
enparticulier,
un centre(D2lt).
Parconséquent,
onpeut
s’attendre à unspectre
plus
pauvre en bandes. Ainsi les modes de vibration3, 7
b,
8 ab deviennent interdits dans les dérivés parasymétriques.
Les résultats se trouvent dans lesfigures 2
à ~, où ilsont été classés suivant les modèles moléculaires
et
CI-C6H4-X,
pour les troispositions :
ortho,
méta et para.Kohlrausch
[13]
a donnél’analyse
desspectres
Raman des dérivés méta et para. Nous avonsLa
plupart
desproduits
dont nousdisposions
possédaient
deux substituantsdifférents.
c’estpour-quoi
lesspectres
des dérivés para seprésentent,
en
général,
comme aussi riches en bandes que ceuxdes dérivés ortho et méta
correspondants.
Nousavons
groupé,
dans les tableaux de lafigure
8,Fig. 8. - Dérivés disubstitués symétriques
para.
les résultats relatifs aux dérivés
correspondant
à,
deux substituants
identiques,
cequi
permet
defaire ressortir
plus
nettement l’absence de certainesbandes
d’absorption.
La vibration 3 du noyau
benzénique
est interdite pour lepara-xylène
et pour lepara-dichloro-benzène.
D’ailleurs la suite
correspondante
reste faible pourles dérivés
dissymétriques.
Vibration 8 b : la bande trouvée pour le
para-xylène
à1 517 cm-1
s’attribue à une vibration dedéformation du
groupement
CH3,
et non à la vibration du noyaubenzénique qui
est interdite. Dans la mêmesuite,
la bande dupara-dichloro-benzène se
présente
commebeaucoup plus
faibleque celles
qui
luicorrespondent
dans l’ortho et le méta -dichloro-benzène : ils’agit peut-être
de lacoïncidence
fortuite d’unharmonique
ou d’une bandede combinaison.
Vibration 7
b : elle manque, conformément à la théorie dans lesspectres
despara-xylène
etpara-dichloro-benzène.
., , .. - 4
Fig. 9. -
Comparaison entre les suites identifiées et les vibrations du benzène.
La
figure
g résume les attributions des vibrationsaux suites observées et
permet
de se rendrecompte
des modifications de
fréquence qu’éprouvent
lesvibrations du
benzène,
lorsque
l’on passe à des dérivés mono ou disubstitués.Remarque, -
Un certain nombre de maximad’absorption échappent
à la classificationprécé-dente. C’est que nous avons
considéré,
dans cequi
précède,
les substituants comme des massesponctuelles.
Enréalité,
nous devons tenircompte
des vibrations propres à ces substituantsqui
tombent dans notrerégion
spectrale.
Nous avons pu ainsiidentifier : une vibration de déformation du
grou-pement
CH,, qui
se retrouve aussi dans legrou-pement
OCH3:
d(CH.),
la vibration de défor-mationplane
dugroupement NH, :
unevibration de déformation
(plane?)
dugroupe-ment la vibration de valence du
grou-pement
C - N :v (CN ),
la vibration de valence C =0 dans legroupement aldéhyde
COH : v(CO);
les deux vibrations de valence,symétrique
etanti-symétrique
de valence dugroupement
N02 :
M. le Professeur
Cabannes,
Directeur duLabo-ratoire des Recherches
physiques
à la Sorbonne, abien voulu s’intéresser à ce travail et nous fournir les moyens matériels
importants
nécessaires à saréalisation. Le Dr Lenormant a mis aussi à notre
disposition
le sp ctromètreréglé
et mis aupoint
parlui-même. Nous les
prions
d’agréer
nos très sincères remerciements.Manuscrit reçu le I o janvier 1946.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] Mlle A.-M. VERGNOUX, Dr H. LENORMANT et J. LECOMTE,
Cahiers de Physique (sous presse).
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