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Sur le spectre Raman d’un monocristal de benzène
Alfred Frühling
To cite this version:
SUR LE SPECTRE RAMAN D’UN MONOCRISTAL DE
BENZÈNE (1)
Par ALFRED
FRÜHLING.
Laboratoire de
Physique
de l’École Normalesupérieure.
Paris.Sommaire. - Étude
expérimentale faite sur un gros monocristal de benzène. On retrouve les raies
Raman du liquide et quatre raies plus larges dans le domaine des basses fréquences à 35, 60, 70 et 100 cm-1
dont deux sont nouvelles. Les polarisations sont bien celles que l’on prévoit en attribuant les raies
communes avec le liquide à des oscillations convenables et deux des raies de basse fréquence aux
pivo-tements des molécules dans la maille du cristal. Les deux autres ont les caractères d’une vibration
totalement symétrique.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIÜhi.
De nombreux auteurs ont
précisé
àquelles
formesd’oscillations fondamentales étaient dues les
princi-pales
raies Raman que l’on observe pour le benzèneliquide :
10 Les raies 992 et 3062 cm-1 sont
polarisées
etcorrespondent
à des vibrations totalementsymé-triques ;
2° Les raies 606,
1178,
1585,
3047
et8fi9
cm-1Fig. .
sont
dépolarisées
dans leliquide
etcorrespondent
à des vibrationsdégénérées
planes (pour
lesquatre
premières)
etgauche
(pour
ladernière) [1].
Le cristal de benzène est
orthorhombique
et sesaxes, que nous noterons
1, 2, 3,
coïncident donc avecles axes de
l’ellipsoïde
desindices;
on les identifiefacilement
grâce
à la forteanisotropie
diamagné-(1) Communication au Colloque de Spectroscopiemolé-culaire, Paris, mai 1947.
tique
du cristal[2,].
La structure de la maille estconnue
[3]
et estreprésentée
par lafigure
I.Après
l’obtention
d’un gros monocristal de benzènenous en avons étudié le
spectre
Raman tant aupoint
de vue desfréquences
que despolarisations.
On retrouve tout d’abord à la
précision près
desmesures
(3 cm-1)
toutes lesfréquences signalées
dans leliquide [4]
et enparticulier
celles dont il adéjà
étéquestion.
Fig, 2.
Il y a par
ailleurs,
dans le domaine des bassesfréquences,
quatre
raiesplus larges
à35,
60, 70 et ioo cm-1; deux seulement d’entre elles avaientété
repérées
par Gross et Vuks[5] (fig.
2).
Pour la
polarisation
nous avons étudié les douze.positions
relativespossibles (la
lumière étant diffusée àangle droit)
du cristal et de la lumière excitatricepolarisée;
la lumière diffusée étaitchaque
foisdécomposée
en sescomposantes i
et I au moyend’un Wollaston.
Pour réduire les erreurs au minimum le faisceau
excitateur,
polarisé,
étaitparallèle :
la correction de89
convergence est en effet
déjà
incertaine pour lesliquides
et devient difficile à évaluer pour les cristauxbiréfringents,
d’autrepart,
sur l’un des faisceaux diffusés étaitplacée
une lame demi-onde afin d’éliminer l’effet depolarisation
sélectif desprismes
duspectrographe.
ry. 3.
Les résultats seront
représentés
par les termes du tableau d’intensité que l’on note par une convention courante illustrée par lafigure
3 :Ox,
est la direction d’éclairement;0y,
est la direction dediffusion;
est la verticale.Le cristal est
repéré
par ses axes1,
2 et 3. Les termes du tableau sont à double indice. Lepremier indique
laposition
relative du vecteur diffusé considéré(i
ou1)
et ducristal;
le deuxièmedonne cette même relation entre le vecteur incident et le cristal. Par
exemple,
pour le cas de lafigure,
_
i h:3
on a
Ces résultats ne sont malheureusement pas
com-plets,
car les mesures,toujours difficiles,
deviennentimpossibles
pour la raie 1585 cm-1(à
causede la
proximité
de la raie 1606cm-1)
et pour le doublet3o48-3o6o
cm-1. Pour les raies 60~et 1178-cm1,
les états depolarisation
peuvent
êtrereprésentés
defaçon
satisfaisante par des tenseurssymétriques
d’amplitude
très semblables. Lestableaux des intensités
Ijj
sont :Ces raies seraient dues à des oscillations
dégé-nérées
planes
des moléculesqui
doivent doncconserver l’axe
perpendiculaire
auplan
moléculaire;
les deux autres axes de
l’ellipsoïde
de réfractivité de la molécule tourneraient autour de l’axe sénaireet à ces raies devrait
correspondre
pour une molécule un tenseurthéorique
de rotation. Comme dans lespectre
ducristal,
les dédoublements deraies,
dues aux forces decouplage
entre les différentes molé-cules de lamaille,
ne sont pasdécelables,
les oscil-lations de ces molécules sont incohérentes. Pour passer du cas de la molécule au cas ducristal,
il suffirad’envisager
le tableau d’intensité de l’une desmolécules,
tableaurapporté
aux axes du cristal. Etprécisément
le tenseurthéorique
de rotation que l’on obtient alors n’a aucun termenul;
tousles termes sont du même ordre avec
prédominance
du terme
122’
L’attribution des raies 6o5 et1 178
cm 1 est donc confirmée.Pour la raie
8~9
cm-1 attribuée à une oscillationgauche,
onpeut
s’attendre à obtenir un tenseurdifférent.
Espérimentalement
on a en effet la formeci-contre,
où les +représentent
des termes intenses et les s s des termes très faibles(qui
rendent lesmesures
quantitatives
impossibles).
Fi g. ~.
La raie
991
cm-1 donne desrésultats~
plus
compliqués.
Il n’estplus
possible
de lesreprésenter
par un tenseur
symétrique.
On trouve eneffet,
pour des facteurs de
polarisation
qui
enprincipe
devraient être
inverses,
lescouples :
o,25-o,95,
o,6-o,~,
o,6y-o,45.
Lafigure
4
montre unexemple
où l’on devrait
avoir y =
et où la discordanceest
frappante.
La raie 3o65 cm-’ attribuée à la vibration tota-lement
symétrique
des atomesd’hydrogène
présente
qualitativement
les mêmes caractères.Les raies de basse
fréquence
attribuées auxpivot-tements des molécules dans la maille
[;
]
présentent
des caractères depolarisation particulièrement
simples :
elles sont presquetoujours
totalementpolarisées,
et les résultats se traduisent par des tenseurssymétriques.
Fig. 5.
°
La
figure 5
montre les domaines de bassefréquence
autour de la raie4048 Â
du mercure, pour troiscouples
de clichés où lesspectres
i et I s’inversent. Pour la raie 100 cm-’ on a le tenseur de la formeci-contre,
qui
correspond
aupivotement
des molé-cules autour de l’axe W se trouvant à la fois dans leplan
moléculaire et dans leplan
1-3.Pour la raie 60 cm-1 on a le tenseur
suivant,
qui
correspond
aupivotement
autour de l’axe moléculaire Uparallèle
à l’axe 2. Il est d’ailleurs curieux de noter que l’on n’observe pas. ledédoublement de cette raie pour les
couplages
symétriques
etantisymétriques
que l’onpourrait
91
Les deux dernières raies 35 et ïO Cl1l-’, toutes deux
plus
fines que lesprécédentes
ont des intensités du même ordre et les mêmes caractères depolari-sation. Tous les termes du tableau d’intensité sont
nuls, sauf le terme central
I22.
On a donc affaire à des raies totalementsymétriques
où les termes111
et
133
sont nuls. Pour la maille pourlaquelle
nous, pouvons nous contenter de
prendre
deux
molé-cules, cela revient à dire
que g’,
(i) etg),
=g~~
= n. Les deux raies seraient alors dues à la rotation de la molécule autour de l’axe sénaire V. Lafréquence
de rotation serait de6
puisque
les G (iI4jouent
le mêmerôle);
pourexpliquer
la raie â5 cm-’ defréquence
moitié il faudrait supposer l’existence d’unesymétrie
ternaire.BIBLIOGRAPHIE.
[1] KOHLRAUSCH, Der Smekal-Raman-Effekt, Ergänzungsband,
p. 160-161.
[2] KÖNIG, Z. für Physik, 1938, 108, p. 391.
[3] Cox, Proc. Roy. Soc. London, 1932, A 135, p. 491. [4] GRASSMANN et WEILER, Z. für Physik, 1933, 86, p. 321.
[5] GROSS et VUKS, J. Phys. Radium, 1936, 7, p. 113.
[6] BARRIOL et FRÜHLING, Colloque de spectroscopie
molécu-laire, Paris, 1947.
[7] KASTLER et ROUSSET, J. Phys. Radium, 1941, 2, p. 49.
EFFET DE LA
TEMPÉRATURE
SUR LES RAIES RAMAN DE BASSE
FRÉQUENCE
DU NITRATE DE SODIUM(1)
Par C. VASSAS-DUBUISSON.
Sommaire. - Étude
expérimentale sur le cristal, qui présente un point de transformation à 275° C. Les raies de basse fréquence 100 et 190 cm-1 s’élargissent et se déplacent vers la raie excitatrice
(4358 Å), quand la température s’élève en même temps qu’elles s’affaiblissent et disparaissent au voisinage du point de transformation. Ce résultat s’interprète en admettant une libre rotation des
groupes NO3 autour de l’axe ternaire au-dessus de 275°C.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. SÉRIE VIII, TOME IX, MARS 1918.
Introduction. - Le
spectre
Raman du nitrate de sodiumcomprend
deux séries de raies :- Les raies dites
internes,
defréquences
1070,-
73o
et1389
cm-1,
attribuées à des vibrations internesde
l’ionNO,;
- Les raies dites externes, de
fréquences
100 et I gocm-’,
attribuées aux vibrations oupivotements
d’ensemble
des ionsNOs
à l’intérieur du réseau cristallin.Ces raies de basse
fréquence,
liées à la structure du réseaucristallin,
doivent être modifiées par les transformations que subit ce réseau. Ellesdispa-raissent en
particulier
dans lesspectres
de diffusion du nitrate fondu ou en solution.Des études
calorimétriques [I], dilatométriques [2],
et par les rayons X
[3,
4~
5]
ont montré que le nitrate de sodium cristallisé subissait une transformation du second ordrecommençant
aux environs de 150° C. Latempérature
detransition, c’est-à-dire,
latempé-rature de la fin de la transformation est
2 ~5°
C. Latempérature
de fusion du cristal est 308° C.Il a paru intéressant de chercher ce que devènaient (~) Communication au Colloque de Spectroscopie
molé-culaire, Paris, mai 1917.
les raies du réseau
lorsque
latempérature .-s’élevait
et
dépassait
celle dupoint
de transformation. Notre étudeprécise
etcomplète
un travail antérieur deNed,ungadi
[6].
Premier
dispositif
expérimental. -
Les raies étudiées sont voisines de la raieRayleigh,
ilfaut,
pour les
observer,
utiliser un monocristal de bonnequalité.
Le cristal a été obtenu au laboratoire parfusion. Il est
placé
dans un fourélectrique
àparois
métalliques,
noircies,
trèsépaisses
et éclairé par la lumière d’un arc au mercure. Latempérature
dufour,
prise
dans laparoi
auyoisinage
immédiatdu
cristal,
à l’aide d’un thermomètre à mercure, varie au cours ;desexpériences
de 20 à 2900 C.Résultats. - Les
figures
I et 2 sont les repro-ductions desspectres
Raman de bassefréquence
excités par la raie4358
i auxtempératures
go et1950
C.Lorsque
latempérature
s’élève,
les raiess’élargissent
et sedéplacent
vers la iaie excitatrice. Au delà de 2000 C la diffusionRayleigh
augment
énormément. Le cristal restetransparent
et ne subitpas de transformation