HAL Id: jpa-00234108
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234108
Submitted on 1 Jan 1948
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Les bandes de CN et C2 dans les spectres des étoiles
carbonées (classe C)
A. Daudin, Ch. Fehrenbach
To cite this version:
LES BANDES DE CN ET C2 DANS LES SPECTRES DES
ÉTOILES CARBONÉES (CLASSE
C)
(1)
Par Mme A. DAUDIN et M. CH. FEHRENBACH.
Sommaire. 2014 La
présence d’atomes 12C, 13C, 14N, 15N permet d’expliquer la nature complexe des bandes de CN et C2 observées dans les spectres des étoiles de classe C. Mais les abondances trouvées à partir de ces spectres pour les différents isotopes sont tout à fait surprenantes (35 pour 100 pour 13C,
25 pour 100 pour 15N). De nouvelles mesures, et une théorie plus précise de l’absorption dans les
atmo-sphères de ces étoiles sont nécessaires.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. SÉRIE VIII, TOME IX, MAI l~~$.
Nous avons commencé en à l’Observatoire de Haute
Provence,
une étude desspectres
desétoiles rouges des classes R et N en vue de
déter-miner les
températures
de ces étoiles par la mesuredes intensités relatives des diverses bandes d’un
système.
,Les étoiles carbonées des classes R et
N,
nouvel-lement classées parMorgan
etKeenan
comme(lj Communication présentée au Colloque de Spectroscopie moléculaire, Paris, mai I g4; .
164
étoiles de la classe C sont des étoiles
géantes
trèsfroides
(température
de l’ordre de2oooo).
L’étudede ces
étoiles,
engénéral
variables,
est difficile car lesplus
brillantesn’atteignent
que lacinquième
grandeur
à leur maximum. Seule lapartie
rougedu
spectre
peut-être
photographiée
avec destemps
de pose raisonnables. La
dispersion
esttoujours
petite.
Description
duspectre.
-Le caractère
prin-cipal
duspectre
de ces étoiles est l’existence detrès forts
systèmes
de bandesd’absorption
desmolécules
Les diverses
séquences
de cessystèmes
sont biendéveloppées ( fig.
i).
Les
rapports
des intensités des bandes dans uneséquence
sont facilement mesurables parspectro-photométrie
etpeuvent
êtrecomparés
à la théorie.Fig. 2.
Rappelons
brièvement la théorie du calcul desintensités. L’intensité d’une bande de vibration est
le
produit
dupeuplement
du niveau vibratoireorigine
par laprobabilité
de transitiona. Nous admettons que la
répartition
des molé-cules entre lesdivers
niveaux de vibration d’unmême état
électronique
est unerépartition
deBoltzmann
b. La
probabilité
detransition,
donnéequalita-tivement par la
règle
de FranckCondon,
peut
êtrecalculée avec une
approximation
suffisante dansle cas des molécules
symétriques
à l’aide des fonctionsde
Schrôdinger
des états initiaux et finauxNous avons
complété
les calculs de Wurm pour lamolécule
C2
et fait les calculs pour lesystème
rouge de CN. A titred’exemple;
nous montrons la varia-tion(fig.
2)
de l’intensité dans laséquence
3de CN. L’intensité de la
première
bande a étéprise
pour unité. On constate la forte influence de la
température
surl’aspect
de laséquence :
A 1000° la
première
bande(3,o)
est àpeine
accom-pagnée
par la bande(4, I).
A 6000° c’est la seconde bande
qui
est laplus
intense,
les bandes5,2
et6,3
sont bien visibles.°
Les
phénomènes
sepassent
defaçon analogue
pour les autres bandes. La détermination de la
température
se fera parexemple
par la mesuredes
rapports
tels queRésultats
expérimentaux. -
L’expérience
montre bien une variation semblable à celle de la
théorie. L’accord
numérique
estacceptable
pour lesbandes de Swan et fournit des
températures
deFig. 3.
l’ordre de 2000~. L’accord est bien moins bon pour les bandes rouges de CN et
malgré
la similitude del’allure des courbes la détermination des
tempé-ratures n’est pas
possible ( fig.
3).
Nous avons
essayé
dechanger
les constantes mal connues dans le calcul desprobabilités
detran-sition sans arriver à un accord meilleur
(notamment
la variation Ar de la distance des noyaux dans la
165
Pour éliminer les
peuplements
des niveauxorigines
et pour comparer la théorie etl’expérience,
nousavons fait les
rapports
des intensités des diversesbandes
ayant
même niveauorigine.
Cesrapports
sontégaux
auxrapports
desprobabilités
de tran-sition etindépendants
de T.Le désaccord entre
l’expérience
et la théorie estformel. Ainsi CN : ,
En gros, la
séquence
4
est dix foisplus
intense que ne le veut la théorie. Cephénomène
doit êtreexpliqué.
Nous devons le mettre en relation avec les recherches deSwings
surl’opacité
desatmo-sphères
stellaires bienqu’une
si forte variationdans un domaine de
longueurs
d’onde restreint soittrès
surprenant.
Naturellement
l’intégration
desabsorptions
pour deslongs
parcours n’est passimple
et le calcul doit être fait avecbeaucoup
d’attention(courbe
decroissance).
Nous continuons ces travaux : nous avons surtout besoin de comparer les résultats de la théorie avec des
spectres
de laboratoire. Des essais dans ce senssont en cours.
Isotopes.
- La structure des bandes de CNs’est montrée dès le début très
complexe.
A causede la
petite
dispersion possible
les diverses branches donnent des maxima trèsrapprochés
et souvent nonséparés
bis).
L’étude despectres
à trèspetite
dispersion (i3o À
aumillimètre)
nous apermis
de montrer les bandes de vibration dues à la moléculeisotopique C13 N14
à côté de la molé-culeC12
N14.
Ce résultat estsurprenant
car les bandesisotopiques
sont très intenses etpermettent
de calculer un
pourcentage
de 3o pour 100 deC13
dans le
mélange,
alors que le carbone terrestre ne contient que 0,7 pour 100. Ces résultats nouveauxpour les bandes de CN étaient connus pour le
spectre
de Swan(recherches
deShajn).
Il étaitintéressant car les résultats de l’auteur russe ont été
attaqués
par des considérationsthéoriques qui
nes’appliquent
pas à la molécule CN.(Différence
de mécanisme
d’absorption
pour des moléculesC12 C,,
etC]2
Nous avons mis en service un nouveau
spectro-graphe
pour confirmer ces résultats. La structure des bandes s’est avérée bienplus complexe,
mais les atomesC,2
CJ3
N~~
N]5
permettent d’expliquer
complètement
tous les accidents sûres observés. Nousétayons
cette identification par l’accordnumérique
entre lesdéplacements
isotopiques
Duobservés et ceux calculés.
Fig.4.
Sur la
figure
4
nous avonsporté
les divers w observés en fonction de la distance de la bande de vibration àl’origine
dusystème
(à
unepetite
correctionprès).
Les droites sont les droitesthéo-riques.
Lespoints expérimentaux
seplacent
bien surelles..
Les coefficients
angulaires p
-i se calculent faci-lement à l’aide des masses réduites des
molécules,
en effet p
=V03BC1,
et 03BC2 sont les massesmolécu-03BC2
laires réduites des deux molécules.
Les abondances des
isotopes
sontsurprenantes :
Là aussi une discussion très serrée de
l’absorption
subie par un rayon lumineuxqui
traverse unegrande
épaisseur
de molécules absorbantes estnécessaire. Des considérations assez
simples
quenous n’avons pas le
temps d’exposer
iciindiquent
que lesrapports
mesurés sont bien lesrapports
desabondances.
Conclusion. -- Des
mesures de laboratoires et une théorie