HAL Id: jpa-00237061
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Submitted on 1 Jan 1875
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Sur les spectres doubles
G. Salet
To cite this version:
G. Salet. Sur les spectres doubles. J. Phys. Theor. Appl., 1875, 4 (1), pp.225-227.
�10.1051/jphystap:018750040022500�. �jpa-00237061�
225
SUR LES SPECTRES DOUBLES ;
PAR M. G. SALET.
Jusqu’à
cequ’une
tliéoriephysique
des raiesspectrales
ait étéformulée,
c’est-à-dire vraisemblablementpendant longtemps
en-core, l’étude des
spectres
ollriraplus
d’intérêt pour les chimistes due pour lesphysiciens;
car, il faut le reconnaître ai cc M.Dumas,
dire d’un corps
qu’il possède
telspectre
ne nousenseigne
rien deplus
que de dire : tel corps en vapeur et dans telles conditions estrouge, v ert ou violet.
La valeur des caractères fournis par l’examen
spectroscopique
aurait été considérablement accrue si
l’opinion professée pendant plusieurs
années par~B.l1gstrom
eût été établie définitiv ement surdes bases
expérimentales.
Selon cetteopinion, chaque
corpssimple
fournit un
spectre unique, spectre
exclusivementcomposé
deraies, susceptibles
seulemcnt des’élargir
à une hautctempérature,
tan-dis que les corps
composés
ont sculs enpartage
ces bandes om- brées et comme cannelées d’unaspect
sicaractéristique
etqu’on
trouve, par
exemple,
dans lespectre
fourni par un tube de Geiss- lerrempli
d’air. Si ces vues étaient exactes, letémoignage
du spec-troscope
suffirait pour établir avec certitude la naturesimple
oucomposée
d’unesubstance;
deplus,
on n’auraitplus
às’inquiéter
d’une
multiplicité possible
duspectre
des élémcnts etl’analyse spectrale gagnerait
encore en sûrcté.Malheureusement on
peut
faire et l’on a fait de nombreusesobjections
à cettethéorie, qui
a servi du moins a débarrasser la science deplusieurs
erreurs, comme lamultiplicité
desspectres
del’hydrogène,
ducarbone,
etc. ; mais il est facile de la faire cadrer avecles faits observés sans la détruire et en la modifiant seulement dans
son énoncé.
C’est
à cette théorie modifiéequ’ .A.ngstrom
semblait scrallier dans son dernier
Mémoire;
la voici : « Les atomeschimiques
’ont chacun un
spectre unique;
leur réunion donne des moléculeslaorriob èmes
ouhétérogènes susceptibles
de fournir lcs unes commeles autres des
spectres
cannelés. »D’après
cette manière devoir,
lesspectres
à bandes restent carac-téristiques
de lacomplexité
de lamolécule ;
mais ils nepeuvent
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018750040022500
226
servir à décider si celle-ci contient des atomes dissemblables ou
non; en nn lllot, si l’on a affaire à un corps
simple
oucomposé.
Eneffet,
comme on lesait,
desarguments chimiques
très-sérieux con-cuisent à penser que la molécule des corps
simples
se compose sou-vent de
plusieurs
atomessemblables,
et que les différences de grou-pement
de ces atomes donnent naissance aux diilërents étatsallotropiques
des éléments.Autre
conséquence :
les élémentspeuvent
avoirplus
d’unspectre,
mais seulement unspectre
delignes,
celui du aux atomes eux-mêmes.
Nous le
répétons :
une étudemathématique
des mouvements ato-iniques
pourra seule élever la nouvellehypothèse
au rang de théorieet la faire entrer définitivement dans la
science; I11a1S~
tellequ’elle
est, elle n’est en contradiction avec aucun fait connu.
L’hypothèse primitive d’Angstrom,
aucontraire,
doit êtreabandonnée,
car l’ex-périence
ne la vérifie pas ; a ellenie,
parexemple,
l’existence desspectres
doubles : or onpeut
prouverqu’il
y en a, comme on va le voir par lesexemples
suivants.Prenons d’abord les métalloïdes. L’iode en vapeur, à la
pression ordinaire,
donne unspectre d’absorption composé
de bandes can-nelées. Ce
spectre
caractérise la belle couleur del’iode,
et aucunsavant ne consentira à admettre
qu’il
est dû à uncomposé
inconnude ce métalloïde. Pour
qu’il
en fûtainsi,
il faudrait que cecomposé, malgré
la richesse de sacoloration,
existât dans la vapeur en pro-portion
étonnammentpetite, puisque l’analyse chimique
n’en dé-cèle aucune trace; il
faudrait,
deplus,
que ses éléments fussent distincts de tous les autres corpssimples, puisque,
en faisant passer l’étincelleélectrique
dans la vapeur,opération
dontl’effet,
selonl’hypothèse actuelle,
serait de résoudre lecomposé
inconnu en seséléments,
on obtient unspectre
dont leslignes
ne coïncident aveccelles d’aucun élément connu. Le même
argument pouvant
se ré-péter
pour lebrome,
lesoufre,
etc., on arriverait donc enpremier
lieu à doubler ou à peu
près
le nombre des corpssimples qui,
dèslors,
deviendraient pour laplupart
inconnus à l’état de liberté. Ilest infiniment
plus probable
que lespectre d’absorption
en ques-tion, qu’on
obtienttoujours
avec l’iode etqu’on
n’obtientjamais
sans
lui , appartient
à ce corpssimple.
Onpeut
en observer l’é- preuvenégative
enforçant
l’iode à émettre de la lumière au lieu227
d’en absorber : g dans tous les cas on apercevra les mêmes bandes
dégradées
de la mêmefaçon.
Maintenante
comme nous le disions tout à1 heure,
faisons écla-ter l’étincelle à haute tension dans la v apeur, le spectre deviendra
tout à fait
ditiérent ;
il se composera exclusivement deraies,
dontla
disposition
n’offrira aucunrapport
avec celle des bande"prjnli-
tives. Il suffit d’obserB (’1’ enselnhle les deux
spectres
aycc un appa- reil a troisprismes
pour arriver à cesujet
il une conviction ab- solue. Comme nousopérons
avec desquantités
de matièrenotables, parfaitement susceptible
d’être analyséechimiquement
avec uncorps facile à
purifier,
dont lespectre d’absorption
a été étudié :1B ecun soin Ininutieux par divcrs savants, nous pouvons atHrmcr duc les deux
spectres appartiennent
à l’iode pur.Pour des raisons entièrement
semblables,
nous admettons que lebrome,
lesoufre,
etc., ont deuxspectres également.
Reste à démontrer l’existence du
spectre
des bandes de l’azote.Pour ce corps
silnple ,
lesexpériences
n’ont pas le caractèrefrap-
pant
de celles de tout à l’heure. 4n est contraintd’employer
ungaz difficile a
purifier, d’opérer
souvent à de faiblespressions;
maisul fait doit être notc : -. c’est
qu’on
obtienttoujours
lespectre
debandes avec de
l’azote, quelque purifié qu’il soit,
et quel’expé-
rience tendant à prouver que l’azote séché au sodium ne donne pas de
spectres
de bandes a été vivementcritiquée
et enfin re-connue fautive par son auteur‘ lui-même : le
spectre
observé était celui du carbone.Les métalloïdcs ne sont
plus
les seulsaujourd’lui à posséder
desspectres
cannelés.D’après
des travauxqui
s’exécutent el1 ce mo- ment enAngleterre,
les vapeurs des métaux alcalins don Ilent parabsorption
desspectres
en tout semblables à ceux des métalloïdes.Rien n’est donc
plus
commun que cesspectres multiples,
obtenusles uns al une
température,
où certainsgroupements fi tl >lllillH’S
peuvent subsister,
les autres al unetempérature plus
éh {,’uni
lesrésout en lcurs atomes t‘~~tl,tirllal~ts. La
multiplicité
1>, , x’ctrcs apu
paraître
d’abordsill~tdi;’r(’ aux p11y~il’i(’1l" ~
cmmtK’ 1~!l~~tuopic~
aux chimistes : toutes deux sont des mérités liées de