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Spectres d’ étincelle du césium
G. Balasse
To cite this version:
G. Balasse. Spectres d’ étincelle du césium. J. Phys. Radium, 1927, 8 (7), pp.311-320. �10.1051/jphys-
rad:0192700807031100�. �jpa-00205301�
SPECTRES D’ ÉTINCELLE DU CÉSIUM
par M. G. BALASSE.
Université de Bruxelles.
Sommaire. 2014 J’ai étudié le spectre d’étincelle du césium produit par la décharge
sansélectrodes. En faisant varier les conditions d’excitation, j’ai obtenu des spectrogrammes montrant :
1° L’existence d’un spectre continu du césium;
2° Une répartition des raies du spectre a’étincelle
endeux groupes de raies selon l’excita- tion nécessaire à leur production, la discrimination étant [faite selon la méthode de E. et L. Bloch (1).
3° La possibilité de reconnaître toutes les raies du spectre d’arc
sansambiguïté : a) par leur aspect général, b) par la manière dont elles
seraccordent
auspectre continu;
4° Des raies d’arc du césium appartenant à la série 1
s 2014md. Cette série, à
maconnais- sance, n’a pas
encoreété signalée pour cet élément.
5° Des [multiplets, dans le domaine’ ultraviolet au delà de 3 200 Å, démontrant
uneanalogie entre le spectre d’étincelle du césium et celui des gaz
raresnéon, xénon,
1. Dispositif expérimental. - Un transformateur de 2 kw entretient les oscillaticns d’un circuit oscillant présentant les caractéristiques suivantes : une capacité de quelques
millièmes de microfarads, une self-induction d’une douzaine de spires de trois centimètres de diamètre. Un éclateur à pointes séparées par une distance ’réglable, permet de faire varier l’excitation. J’ai préparé le césium à partir du chlorure par la méthode de Hackspill;et l’ai
redistillé sous le vide d’une pompe à condensation dans le tube de quartz utilisé pour la
production de la luminescence.
Le tube de quartz est à fond plat, a 3 cm de diamètre, 10 cm de longueur. Il est chauffé,
à des températures mesurées par un couple fer-constantan, à l’aide d’un four électrique à
résistance. Le four électrique est bobiné normalement au plan’des spires de la self-inductance du circuit oscillant enroulée autour du tube de quartz. J’ai utilisé un spectrographe à prismes de Cornu, en quartz, jusqu’à 3 700 À et un réseau entre 3 600 et 7 000 I. Des spectres
de la luminescence ont été photographiés pour des distances explosives de
54 mm 37 mm 20 mm
et, pour chacune des tensions correspondant à ces distances, aux températures de
190°C 9l10°C.
En outre, pour chacunefde ces] températures, j’ai pris un spectrogramme de la décharge
avec la distarce explosive rminimum permettant cependant d’obtenir une luminescence
jaune donnant un spectrogramme en quelques heures.
‘~, Aspect de la luminescence. - La luminescence change d’aspect avec les condi- tions d’excitation. Une diminution de la distance explosive paraît, en gros, avoir le même effet sur la décharge qu’une élévation de la température.
J’ai observé trois régimes de décharge :
i 0 Aux excitations faibles (petite distance explosive, température élevée) la décharge
lumineuse egt bleue et de très peu d’éclat; je n’en ai pas pris de spectrogramme..
2. Pour les excitations moyennes, j’ai observé une décharge jaune, riche en raies d’arc.
3* Pour les excitations intenses, j’ai obtenu une décharge verte de grand éclat, présen-
tant un maximum de luminosité pour une température de i i 0° C environ.
Le spectre de cette décharge, très riche en raies d’étincelle, ne comporte que très peu de raies d’arc présentant d’ailleurs une intensité faible.
-(1) L. et E. BLOCH, spectres d’étincelle d’ordre supérieur du
mercure[Journal de Physique, t. 4 (octobre l923), p. 2331.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0192700807031100
J’ai observé la décharge rose pourpre mentionnée par M. Dunoyer (1) mais uniquement
dans le cas de conditions expérimentales tout à fait différentes : le circuit oscillant était le
siège d’oscillations entretenues produites à l’aide de valves d’émission triodes ; le spectre ne comporte, dans ce cas, que des raies d’arc.
Pour des valeurs déterminées de la tension et de la température, j’ai observé, dans le tube, la coexistence des luminescences jaune au centre et verte, annulaire, voisine de la
paroi du tube.
3. Aspect des spectrogrammes. - Les spectres pris à excitation décroissante (c’est-
à-dire en diminuant la distance explosive et en élevant la température) s’étendent de moins
- au moins loin dans l’ultraviolet. Pour obtenir simultanément sur un cliché deux sortes de raies différentes, dans un domaine donné de longueurs d’ondes, une excitation d’une intensité déterminée est nécessaire. En gros, j’ai observé que l’excitation nécessaire va en
.croissant quand on s’éloigne dans l’ultraviolet, ainsi que l’on pouvait s’y attendre.
A mesure que décroît l’excitation, j’ai observé une évolution- des spectres : des raies
.
disparaissent et sont remplacées par d’autres; des raies, émises par la partie centrale du tube seulement, s’allongent puis se localisent uniquement aux bords des spectrogrammes,
et cela d’une façon conforme à celle décrite dans l’étude faite par E. et L. Bloch sur le
mercure (~).
.J’ai, observé jusqu’ici, parmi les raies d’étincelle du césium, deux sortes de raies seule- ment que je classe, conformément aux vues de E. et L. Bloch, en raies d’excitation supé-
rieure et raies d’excitation inférieure. Les observations sont parfois difficiles et conduisent à des résultats douteux ; ceci, surtout, pour les raies du spectre visible de X > 4 600 Â. Je crois qu’étant donné la configuration que la théorie de Bohr assigne à l’atome de césium,
il est difficile d’admettre que ces deux spectres d’étincelle bien diftérenciés correspondent
à des atomes ionisés une ou deux fois.
4. Raies étrangères. - Mes spectrogrammes donnent quelques raies provenant d’impu-
retés. Ce sont les suivantes dont je donne les longueurs d’ondes observées, afin d’en pouvoir
,
déduire une valeur expérimentale de la précision de mes mesures :
En outre, une raie de longueur d’onde Aair
=4201,7 peut être attribuable à Rb À =4201,98.
5. Spectre continue - J’ai observé, sur certains spectrogrammes pris à des tempéra
tures supérieures à 200° C, outre un spectre de raies,
un spectre continu parfois très intense. Il est émis par la vapeur de Cs proche de l’axe du tube. Il s’étend au delà de la limite de la série principale.
Il présente cependant un rapport bien net avec les
raies d’arc sériées (fig. i, raies B et D), car il se rac-
corde d’une façon très apparente avec chacune de
ces raies, alors que les raies d’étincelle (A, C) tra-
versent ce spectre continu sans subir de modification.
Ce spectre continu croît et décroît en intensité en
même temps que les raies d’arc. Le fait qu’il ne se produit que pour des températures supérieures à une température déterminée, me porte
(i) L. DUNOYER. Recherches
surla. luminescence des gaz dans la décharge
sansélectrodes. Spectres i’induction du césium et du rubidium [Journal de Physique, t. 3 (août 1922), p. 2611.
(2) L. et E. BLOCH. Spectres d’étincelle d’ordre supérieur du
mercure.LJournal de Physique, t. 4
ctobre 1923), p. 333J.
1 1
Fig. i.
313 à croire qu’il naît au moment où la pression de la vapeur de Cs est telle que le volume
atomique possible ne permet plus à l’électron optique, soumis à l’excitation relativement
plus faible du centre du tube, de se mouvoir sur les trajectoires à grand nombre de quanta.
Le calcul pourrait évidemment expliquer l’émission de ce spectre continu, si on admettait
l’existence possible de la chute d’un électron éloigné, possédant une certaine énergie ciné- tique de départ, sur la trajectoire normale de l’électron périphérique.
6. Spectre d’arc.
-Les spectrogrammes tirés aux températures supérieures à 2000 C
renferment des raies d’arc. On les reconnaît aisément, parmi toutes les raies d’étincelle, à leur aspect commun : intensité, renflement au centre, raccordement au spectre continu,
,
évolution similaire sur les divers spectrogrammes.
J’ai observé les raies d’arc suivantes :
Série principale.
Les raies 1
s -5 Pt, 1
s -5 pz, f
s -6 Pt, 1 s
-7p,, 1
s -8 Ph 1
s- 9 pi , 1 s
-10p, sont pré-
sentes sur mes spectrogrammes, mais ne se prêtent pas à des mesures précises.
,’
1. Série secoiidaire.
Il. Série secondaire.
- 2 pi apparaît bien comme constant, aux approximations des mesures près, à l’intérieur d’une même série; il n’en est plus de même si l’on compare les valeurs de cette même différence pour les 2 séries secondaires.
J’ai en outre observé des raies de la série 1 s
-qui, jusqu’. présent, du moins à ma connaissance, n’avait pas encore été observée en ce qui concerne le césium.
Le caractère particulièrement diffus des raies de cette série limite la précision dans la
détermination de leur longueur d’onde. Voici les résultats de mes observations :
Série 1 s
-md.
Malgré le peu de précision de mes mesures, pour cette série, l’identification de ces raies
aux termes de la série i s
-md ne fait aucun doute, eu égard à l’aspect de ces raies sur
mes spectrogrammes. Cette série est incompatible avec le principe de sélection, mais sa pré-
sence se justifie par la violence do l’excitation à laquelle est soumis l’atome dans cette sorte de décharge.
7. Spectre d’étincelle.
-Les raies du spectre d’étincelle sont mentionnées dans les tableaux qui suivent. Le tableau 1 est celui des raies d’excitation supérieure ; le tableau II,
celui des raies d’excitation inférieure. Le tableau III est celui des raies qui n’ont pas ou qui
n’ont pu être réparties dans l’un des deux tableaux 1 ou II. A côté des longueurs d’onde observées, j’ai indiqué les intensités. Ces intensités varient très fortement avec les conditions
d’excitation; elles se rapportent à des spectrogrammes tirés à excitation maximum, lesquels présentent les spectres les plus complets. Les raies marquées d’un astérisque sont celles pour lesquelles la répartition dans l’une des deux catégories d’excitation supérieure ou infé-
rieure reste douteuse.
’
8. Précision des mesures. - Les raies de l’arc au fer ont servi de repère. La détermi-
nation des raies les plus intenses s’est faite sur des plaques peu posées.
Les longueurs d’ondes des raies que je donne avec le chiffre des centièmes d’angstrom
ont été déterminées directement, à partir des longueurs d’ondes des raies du fer. J’estime à 0,07 À la précision obtenue pour ces mesures.
,
Elles ont servi de base, à leur tour, pour la détermination des longueurs d’ondes des autres raies du césium pour lesquelles je ne donne que le chiffre du dixième d’angstrom.
Pour ces dernières raies, j’estime que la précision des mesures est de 0,1 Ã. Les facteurs les plus importants qui viennent limiter cette précision sont : -.
.