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Le potentiel disruptif dans un champ magnétique

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HAL Id: jpa-00242449

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242449

Submitted on 1 Jan 1911

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Eugène Bloch

To cite this version:

Eugène Bloch. Le potentiel disruptif dans un champ magnétique. Radium (Paris), 1911, 8 (2), pp.51-

59. �10.1051/radium:019110080205101�. �jpa-00242449�

(2)

mais u la présence d’une ou de plusieurs Laudes d’absorption dans la région du spectre considéré.

Pour finir, nous tenons h remarquer que, des l’année 1900, M. Lenard s’est servi avec grand succès,

pour isoler les rayons ultra-violets de courte longueur

d’onde des autres rayons émis par une sonrce, d’une méthode qui ressemble beaucoup à celle-ci, et repose

comme elle

sur

l’aberration chromatique des len-

tilles 1. Cette méthode a permis récemment à M. Lenard

2

de découvrir dans l’extrême ultra-violet les rayons de la plus courte longueur d’onde connue.

[Manuscrit recn le 10 janvier 1911].

[Traduit de l’allemand par E. DAULu].

1. P. LENARD. lrtal. der Phys., 1 (1900), 486.

2. P. LENARD, (lei- Heidelberger ¿1/,adcmic. Nov.

1910.

Le potentiel disruptif dans un champ magnétique

Par Eugène BLOCH

[École Normale Supérieure.

2014

Laboratoire de Physique.]

1. Introduction.

-

On sait depuis fort long- temps que la décharge dans les tubes à gaz raréfiés est profondément modifiée par un champ magnétique.

Je n’ai pas l’intention d’exposer ici l’historique de

cette question, qui a été fait déjà plusieurs fois’. Je

me contenterai de rappeler les noms de Plucker et de

Hittorf qui ont été, sur ce sujet, des initiateurs, et

aussi les expériences plus récentes de Lehmann, Birke- land, Villard, War burg, Pellat, qui ont obtenu dans ce

domaine de nombreux et importants résultats nou-

veaux. Parmi les questions que l’on peut se poser, sc trouve en particulier la suivante : la décharge est-elle

facilitée ou rendue plus difficile par le champ magné- tique ? Ou encore : le potentiel disruptif est-il abaissé

ou diminué ‘’

-

La réponse qu’on lui a donnée a été

très variable avec les conditions expérimentales, et les

résultats contradictoires ne manquent pas. Il semble

cependant qu’en général il y ait élévation du potcn-

tiel explosif par le clamp magnétique et quelquefois

abaissement. On peut dire aussi que ce second phéno-

mène apparait de préférence quand le champ magné- tique est parallèle au champ électrique, l’autre dans lc cas oil les champs sont perpendiculaires. On en

trouve divers exemples dans les travaux de Warburg2, Birkeland3, Sieveking’, Meurer5, etc. Cependant les règles précédentes n’ont pas une véritable généralité

et les conditions expérimentales ou il faut se placer

pour observer l’un ou l’autre des deux phénomènes

ne peuvent pas s’en déduire.

Des travaux expérimentaux récents sont venus jeter quelque lumière sur ce sujet ; ce sont les travaux de

M. Righi et ceux de M. Gouy (j’en donnerai plus loin

la bibliographie). Ces deux physiciens ont signalé des

cas nets dans lesquels on observe l’abaissement du

potentiel disruptif par le chan1p magnétique. La gran- 1. Voir par exemple J. J. THOMSON, b n Elct;- lr°ieiftl through Gascs. 2" édition, p. 572 et suivantes.

2. WARBURG, Wied. Ann., 62 j189î) 385.

u. BIRKELAND, C. R., i26 (1898) 586.

4. SIEVEKING. An11. d. Phys.. 20 (1906) 209.

5. MIURER, Ann. cl. l’Iry,s.. 28 (1909, 199.

deur de l’effet étant particulièrement m arquée dans

le dispositif de M. Gouy, c’est de celui-ci que nous

nous occuperons tout d’abord. Je commencerai par résumer brièvement les résultats que M. Gouy a énon- cés ; puis j’exposerai les expériences que j’ai moi-

mêlne effectuées sur le même sujet, ainsi que l’inter-

prétation théorique que j’en propose. Je terminerai enfin par quelques remarques relatives aux expé-

riences de M. Righi et aux interprétations générales

que l’on peut tenter actuellement des faits observés.

2. Expériences de M. Gouy.

-

Les résultats

obtenus par M. Gouy ont été exposés dans deux notes’.

Dans un premier travail, M. Gouy utilise des tubes a anode cylindrique généralement volumineuse et à deux cathodes placées à l’intérieur du cylindre anodique :

ce sont par exemple des boules soutenues par des

tiges entourées de tubes de verre et placées sur un

mcme diamètre d’une section droite du cylindre ano- dique. Si le vide est très avancé et par conséquent le potentiel disruptif très élevé, l’établissement d’un

champ magnétique abaisse fortement le potentiel explosif, si le champ est parallèle à la ligne joignant

les cathodes. C’est ce que M. Gouy appelle la position privilégiée. Cette action s’affaiblit et disparaîl rapi-

denlent si on incline le chalp magnétiques

sur

la di-

rection précédente. En particulier, il peut arriier,

pour un potentiel convenable, que le champ magné- tique allume la décharge en position privilégiée et qu’elle s’éteigne si on s’en écarte. Ce phénomène

conserve la même allure quel que soit le chantp 1na- gnétique jusqu’à la limite atteinte (quelques milliers

de gauss). Il est accompagné d’un autre phénomène qui est l’apparition d’une vive lumière entre les ca-

thodes au moment où la décharge

se

produit.

M. ("uuj remarque d’ailleurs quc toute paroi de

verre dans l’ampoule peut éventuellement jouer le

rôle de cathode secondaire, de sorte que le phéno-

mène qu’il signale peut

se

produire lnémc dans les 1. Gouv. C. R., 150 (1910) 1332-1555: i5i (1910 1020-1023.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019110080205101

(3)

tubes à une seule cathode, ii condition que le faisceau

magnéto-cathodique issu d’un point de celle-ci ren-

contre la paroi de verre 1 en créant une cathode se-

condaire. Il est ainsi conduit a la règle générale sui-

vante que je cite textuellement :

«

Aux vides élevés, lorsque des charges négatives

sont reliées (ou près de l’être) par des lignes de force magnétique, elles produisent une action de nature in-

connue qui est mise en évidence par un abaissement extrême du potentiel explosif, et par la production de

la lumière inter-cathodique »

Pour abréger nous désignerons avec M. Gouy cette

action sous le nom d’action inter-cathodique.

Dans une seconde note, M. Gouy s’est occupé du

cas où l’action inter-cathodique est exclue grâce à la disposition donnée au tube. Il trouve alors que l’action du champ magnétique consiste tantôt en iiii acc J’ois-

sement, tantôt en une diminution du potentiel explosif. D’une manière générale, « le champ 111agné- tique multiplie le potentiel explosif par un facteur N d’autant plus grand que le faisceau magnéto-cathodi-

que est plus raccourci ». Telle est la seconde règle

donnée par M. Gouy et relative au cas il n’y a pas d’action inter-cathodique.

3. Dispositif expérimental. - Les tubes que

,j’ai employés2 étaient tous assez petits pour être placés

entre les pôles d’un électro-aimant, Leur longueur

totale était comprise entre 50 et 60 mal. ; leur lar-

geur était de 50 mm. environ. Ils sont reliés à la trompe à mercure de manière que leur plus grande longueur soit horizontale. On s’arrange de telle sorte

que le champ magnétique soit lui-même horizontal, de sorte qu’il suffira de faire tourner le champ par rapport au tube pour observe, si les électrodes sont convenablement placées, les variations signalées par M. Gouy.

L’électro-aimant est du type Wciss (petit modèle)

et peut tourner autour d’un axe vertical. Les pôles employés sont tronconiques et distants de 60 mm. en-

viron ; l’axe de rotation passe au milieu de l’intervalle des pôles. On peut donc aisément faire varier de 0" à 90° l’angle du champ magnétique et de l’axe du tube.

Nous désignerons dans tous les cas par A et B ces deux positions extrêmes, dont la première est d’ordi-

naire la position privilégiée de M. Gouy.

Il était nécessaire de connaître approximativement

les champs magnétiques utilisés. Une détermination suffisamment exacte pour le cas actuel a été faite au

moyen d’un t1uxmètre Grassot étalonné lui-même par

comparaison avec une balance de Cotton. On a envoyé

1. Uu

encore un

autre point de la cathode primitive.

2. Dans iiies premières expérience, [C. R. 151 (1910) 808- 810], j’avais

cru

reproduire exactement le dispositif des premiers

tubes de M. Gouy. En réalité il n’cn était rien, le cylindre

ano-

dique de lI. Gouy étant perpendiculaire et

non

parallèle

au

champ magnétique.

dans l’élcctro des courants de 5, 9, 10, 15, 20 am- pères environ et construit la courbe de wriatiuu du

champ magnétique eH fonction du courant magnéti-

tisant. On peut dès lors avoir une valeur approchée

du champ fourni par un courant quelconque. Le champ maximum était de 5500 gauss à peu près.

Mais on a rarement dépassé 2000 gauss.

Le potentiel électrique capable de produire la dé- charge était fourni par une batterie de petits aCCU01U-

lateurs donnant 1000 et au besoin 2000 volts. Il était mesuré avec un voltmètre multicellulaire. Une résis- tance ii eau distillée était intercalée sur le circuit de

décharge, et, dans la plupart des expériences, on me-

surait le courant de décharge au moyen d’un milliam-

père-mètre donnant directement les courants compris

entre un milliampère et un centième de milliampère.

Sauf indication contraire les courants de décharge

mesurés dans la suite de ce travail sont tous donnés

en cent-millièmes d’ampères.

4. Existence d’un champ magnétique opti-

mum. - Le tube que j’ai employé d’abord compor-

tait, comme quelques-uns des tubes de M. Gouy, une

anode cylindrique H (fig. 1) de 28 mm, de diamètre

l’ig. 1.

et de 40 mm. de longueur, munie de deux fenêtres de 1 cm. de côté permettant de voir ce qui se passe à son intérieur. Les deux cathodes C, C’ qui sont

deux fils d’aluminium, terminés par des boules de 1 mm. 5 de diamètre placées u 8 mm. l’une de

l’autre, sont fixées dans l’axe du cylindre anodique

et, par conséquent, dans le prolongement l’une de

l’autre. Lorsque le champ magnétique était parallèle

aux catlrodes (position A ou position privilégiée de

M. Gouy) l’action iiiter-catliodique devait intervenir pour abaisser le potentiel explosif.

Ce tube a deux cathodes permet de constater aisé-

ment l’action iriter-cathoditlue de M. Gouy. L’électro

étant dans la position A, eu le potentiel électrique uti-

lisé de 600 volts, on fait le vide jusclu’à

ce

que la

(4)

décharge ne passe plus. Il est nécessaire pour cela d’ahaisser la pression jusque vers ,..1u 30 de mm. de

mercure, de manière à être notablement au-dessous de la pression correspondant au potentiel minimum (clui, comme on sait, est d’environ 540 volts dans

l’air). A

ce

moment, un courant de 6 ampères est envoyé dans l’électro (champ magnétique de 1400 gauss

environ) : la décharge est rallumée. Si 1 on tourne l’élcctro de part et d’autre de la position ,1, la dé- charge s’éteint. C’est le phénomène signalé pan

M. Gouy.

Augmentons maintenant le courant qui alimente

l’électro. On observe aussitôt le fait suivant que M. (louy n’a pas rencontré avec les formes du tuhe

qu’il utilise.

La décharge, rallumée par un champ de 1400 gauss,

s’affaiblit peu à peu quand le champ atig»2ente et s’annule pour un champ de 3000 gauss en1)il’on

(16 ampères dans l’électro) ; elle se rallume si l’on

diminue le champ. Ainsi il existe un champ 1nogné- tique optimum pour produire le phénomène de

Qi. Gouy. Si le champ est trop fort, l’action inter- cathodique n"a plus lieu.

Ce résultat peut, avec le même tuhe, être mis en

évidence de bien d’autres manièrcs :

10 Sans rien changer aux conditions précédentes,

fermons et ouvrons successivement le circuit de l’élec- tro sur un courant de 16 ampères (qui donne un champ magnétique li-ol) fort). On constate, atc rno- ment de 1(i fermeture, une lueur très brève dans le

tube, et, ait moment de l’ouverlure, une nouvelle

lueur plus prolongée (1 à 2 secondes). Cela tient à ce

que pour produire ou pour supprimer le champ trop

fort de 5000 gauss, on a nécessairement passé par l’intermédiaire du champ optimum (de l’ordre de

1400 gauss) ; d’où passage temporaire de la dé-

charge.

2° Utilisons encore un champ trop fort, de 2100 gauss environ, et établissons-le en permanence.

La décharge ne passe pas. Tournons l’électro à droite

ou à gauche de la position A ; lacomposante du champ magnétique parallèle aux cathodes diminue et prend,

si l’écart est convenable, la valeur la plus favorable

au passage de la décharge : la décharge s’alltune.

Elle s’éteint à nouveau si l’on ramène l’éleciro dans la position privilégiée. Le phénon1ène est devenu, ait

lnoins en apparence, exactement complémentaire de

celui que M. Gouy

a

signalé. Mais l’on voit que cette apparence s’explique aussitôt si l’on tient compte de l’existence du champ magnétique optimum.

5. Interprétation théorique.

-

Les idées que

nous avons aujourd’hui sur le mécanisme de la dé-

charge disruptive sont assez nettes pour qu’il devienne

intéressant de chercher une interprétation théorique

du tous les phénomènes qui se rattachent h cet ordre d’idées. Grtice aux travaux bien connus de Tovrnsend,

de J. J. Thomson, etc., nous connaissons assez exac- tement la manière dont s’amorce une décharge. Dans

le cas où le champ électrique est uniforme ou cylin- drique, la théorie est particulièrement simple, et Town-

send en particulier l’a traitée d’une manière com-

plète et en l’appuyant d’importantes expériences. Je rappellerai simplement les considérations essentielles.

Supposons que l’on place dans un champ électrique (uniforme pour fixer les idées) un gaz renfermant

quelques électrons libres (ce qui arrivera toujours si

la pression est assez basse) : ces électrons, sous l’in-

fluence du champ, acquerront une énergie cinétique qui s’accumulera pendant leur parcours libre et qui

se dissipera au moment de leurs chocs contre les molécules. Si le parcours libre est assez grand (c’est-

à-dire la pression assez faible) pour que l’énergie cinétique accumulée pendant ce parcours dépasse l’énergie nécessaire pour détacher un corpuscule d’une

molécule du gaz, il pourra arriver qu’au moment du choc, il y ait effectivement rupture de la molécule heurtée avec production d’un nouvel électron libre : c*est l’ionisation par chocs. Dès lors il est évident que les nouveaux électrons s’ajoutant aux anciens, les charges électriques libérées dans le gaz vont aller en

croissant suivant une loi exponentielle; le courant qui traverse le gaz prendra donc très rapidement une

valeur énorme : la décharge prendra la forme dis- ru ptive.

-

Si la pression du gaz est abaissée progres-

sivement, l’ionisation par chocs aura lieu pour un

potentiel de plus en plus faible, puisque le parcours libre moyen des électrons augmente. Il y aura donc abaissement du potentiel explosif. Mais il arrivera un moment où le parcours libre moyen des corpuscules

deviendra égal ou inférieur à la distance des électrodes.

Dès lors les corpusculcs, projetés de la cathode vers

l’anode ne rencontreront plus, en moyenne, aucune molécule dans leur trajet à travers le gaz; leur parcours réel deviendra inférieur au libre parcours moyen;

leur force vive ne sera plus utilisée pour ioniser par chocs : le potentiel disruptif va remonter très rapi-

dement. Ainsi il existe un potentiel critique ou mini-

lnum

pour lequel la décharge est la plus facile, et qui est obtenu pour une pression telle que le parcours libre moyen des électrons soit égal à la distance des électrodes.

Il est facile de voir que les effets observés seront tout il fait du même genre si, la pression restant fixe, on (icci-oit la ll2StflnCe des élect»odes; on trou-

verra encore

un

potentiel de décharge minimum pour

une distance des électrodes égale au parcours moyen des électrons sous la pression considérée.

-

On

conçoit facilement que la théorie précédente, traduite

par le calcul, conduise, en champ uniforme, à la loi

bien connue de Paschen, d’après laquelle le potentiel

(5)

disruptif

Il(’

dépend que du produit de la distance des électrodes pa r la pression.

Lors(lue 1(’ tube, est placé dans

llll

champ mangé- tique, la trajectoire des électrons est déformée par le

champ ; elle peut être, suivant les cas, allongée ou

raccourcie. Or, ces variations de longueur auronl, d’après ce qui précède, la plus grande influence sur

l’ionisation par chocs et par suite sur le potentiel disruptif. Si le calcul de la déformation des trajec-

toires est possible, il sera possible également de prévoir suivant les cas, un accroissement oii une

diminution dn potentiel disruptif.

Or, dans les expériences citées plus haut, la dispo- position relative des champs électriques et magné- tiques est assez simple pour permettre le calcul. Le

champ électrique est en effet, sensihlement cylindrique,

si l’on fait ah- straction de la

perturbation pro-

venant de l’inter- valle qui sépare

les deux catho- des ; le champ magnétique est parallèle à l’axe

du cylindre. Dé- signons le champ magnétique par H, le rayon de

Fig. 2 l’électrode inté-

rieur par a, la

charge et la masse d’Lltl électron par e et l1L Au temps t, l’électron a les coordonnées x et y par rap- port à un système d’axes rectangulaires situés dans la

section droite du cylindre qui le contient, et il est placé en un point M le potentiel électrostatique

est V. Les équations de son mouvement sont donc :

Leur intégration est facile’ ct conduit au résultat sui-

vant : l’électron, au lieu de suivre un rayon des élec- trodes cylindriques, parcourra une spirale en tendant

vers un cercle asynlptote. Le rayon R de ce cercle est

défini par l’égalité

dans laquelle V représente la différence de potentiel

entre les points du cercle asymptote et l’électrode intérieure. Si l’électrode intérieure a un rayon suffi-

samment faible vis-a-vis de celui du cylindre anodique

le champ est tout entier localisé près d’elle, et l’on

1.. Voir par exemple BOUASSE. de Physique, 3, 233.

paut confonfre V avec la différence de potentiel entre

les deux électrodes.

Ce calcul permet de retrouver aisémentles résultats

expérimentaux obtenus précédemment :

10 Si le chamo magnétique est très peti t, les élec-

trons rencontrent l’anode avant d’avoir pu s’approcher

du cercle asymptote ; leur trajectoire est pco allongée.

Le potentiel disrnptif n’est pas lnodifié.

2° Si Mil croit jusqu’à llnC valeur telle que Ii soit

compris entre les rayons des deux électrodes, tout électron émis par la cathode tend à rester indéfini-

ment dans le gaz en se rapprochant de plus en plus

du cercle asymptote. Si l’on est au-dessous de la pres- sion critiqua et si le potentiel V est insuffisant pour faire passer la décharge 3 lui seul, la longueur de

la trajectoire lihre des électrons, qui en l’absence de

champ magnétique, était devenue inférieure au libre parcours moyen (voir plus haut), redeviendra égale à

ce parcours. En d’autres termes les électrons qui

allaient en ligne droite de la cathode à l’anode sans

rencontrer, en moyenne, aucune molécule, rencon-

treront a nouveau des molécules et les ioniseront par leurs choc. La décharge passera à travers le gaz.

Ainsi le champ magnétique abaisse le potentiel dis- ruptif.

;)0 Si le champ magnétique devient très intense, la spirale décrite par un électron est tout entière ra-

massée au voisinage de la cathode; l’électron pourra

encore rencontrer des molécules, mais comme il

n’aura parcouru, dans le sens du champ électrique, qu’un espace insignifiant, son énergie cinétique sera

insuffisante pour produire une ionisation par collision.

La décharge s’éteindra.

Ainsi la théorie explique qualitativement d’une

manière complète le phénonlène d’abaissement du

potentiel explosif observé par M. Gouy, ainsi que l’existence du champ magnétique optimum que les

expériences décrites nous ont révélée.

6. Vérifications expérimentales de la théo- rie.

-

Si le point de vue auquel nous nous sommes placés est correct, il existe un moyen simple de le

vérifier. Il suffit de souder l’une à l’autre les deux

cathodes, de manière à les relplacer par une cathode

unique placée dans l’axe du cylindre anodique et Ira-

versant le tube de part en part. Le champ électrique

est plus rigoureusement cylindrique dans ce cas que dans le précédent et les observations doivent être au

moins aussi nettes. C’est ce que l’expérience a confirmé

de tous points. Le nouveau tube, de dimensions voi- sines de celles de l’ancien est représenté sur la tigure 3.

Si le champ magnétique est convenable, l’effet de l%1. Gouy s’observe avec la plus grande netteté. M y

a

rallumage de la décharge

en

position privilégiée,

extinction si on tourne l’électro de part et d’autre.

Si l’on accroît le champ magnétique, on constate

(6)

encore l’existence d’un champ ophmum, au-dessus duquel la décharge est moins bien rallumée par le

champ et même ne l’est plus. A

ce

moment

mac

rotation de l’électro peut, u

son

tour, rallumer la

Fig. 3.

décharge : c’est le renversement de l’effet de M. Gouy.

De même,

on

observe l’allumage temporaire du tube à

la fermeture et à l’ouverture du circuit de l’électro.

Il y a donc accord complet avec la première série

’d’expériences et avec la théorie précédente. Tous ces phénomènes n’apparaissent d’ailleurs, comme le veut

la théorie, qu’au-dessous de la pression critique.

Voici un excmple numérique. La pression de l’air

étant 0mm06 environ et la différence de potentiel de

560 volts, on envoie dans l’électro un courant de üamp,6 (correspondant à un champ magnétique de qnelques centaines de gauss seulement). La décharge, (lui ne passait pas, est allumée si l’électro est dans la

position A : le courant de décharge est de 24 cent-

millièmes d’ampères. On tourne légèrement l’électro,

la décharge s’éteint; on le ramène, elle se rallume.

C"est l’effet de M. Gouy.

Le courant de l’électro est élevé jusqu’à 5 ampères (1500 Gauss environ) ; la décharge, qui passait en position privilégiée, s’éteint. Elle se rallume si on

baisse le courant ou si on tourne l’électro. Elle se

rallume aussi

un

instant si on coupe le courant ma-

gnétisant. C’est le phénomène complémentaire de

celui de M. Gouy, dû à ce que le champ magnétisant

est maintenant trus supérieur

au

champ optimum.

Je signalerai ici quelques particularités que l’on obtient en écartant l’électro de la position privilégiée

et dont le détail ne me parait pas, pour l’instant,

entièrement interprétable par la théorie, car la dis- position relative des deux champs devient alors trop

compliquée pour permettre le calcul.

’1° Lorsque le vide est assez poussé, la décharge ne

passe plus sous 800 volts par exemple. Le champ magnétique en position privilégiée la rallume sous

100 volts si la pression est convenable. Le ral1un1agl’

a lieu aussi, bien elltendu, pour tout potentiel com- pris entre 400 et 800; et la décharge est d’autant plus bri 11an Le que le potentiel cst plus élevé. Si,

avec

un champ magnétique donne, oii veut alors éteindre

la décharge en tournant l’électro, on constate que cette extinction est d’autant plus difficile, c’est-à-âire nécessite une rotation d’autant plus grande, que le

potentiel de décharge est plus élevé : elle a, d’ail- leurs, l’aspect d’une nappe l1nnineuse horizontale

qui n’est autre qu’un large faisceau magnétocatho- dique. Si le potentiel de décharge est assez grand il

pourra arriver que la décharge ne s’éteigne plus quand l’éfectro est amené à la position B. On peut alors observer avec la plus grande netteté la partie

relativement obscure du faisceau l11agnétocathodique, qui le fait J’pssenlbler il la partie négative d’une décharge ordinaire;

2° Si l’on utilise un champ magnétique beaucoup plus fort, on arrive, colnme on l’a vu, à éteindre, en position privilégiée, une décharge qu’avait rallu111ée

un champ plus faible. Il peut ne plus en être de même si 1"on accroît le potentiel de décharge. Le champ ma- gnétique optimum ca°oit avec le potentiel de décharge.

Ce résultat, en conformité avec la formule (1), est

une nouvelle confirmation qualitative de la théoric;

3° Voici quelques exemples des complications que l’on observe en inclinant suffisamment le champ ma- gnétique sur l’axe du tube.

La pression est de 0,20 lnm, ; le potentiel mis sur

le tube est de 550 volts. La décharge ne passe pas

spontanémerlt. Nous allons faire croitre progressive-

ment le champ magnétique.

(i. -

On envoie dans l’électro un courant de

0,50 ampère; le champ est insufGsant pour allumer la décharge. Le rallulnage se produit, au contraire,

avec un courant de 0,59 ampère (quelques centaines

de gauss) . Le courant de décharge est de 16 en posi-

tion privilégiée; il s’éteint si on tourne l’électro (effet Gouy).

b.

-

Le courant magnétisant est porté à 0 amp. 50 ;

même phénomène avec cette différence que le courant

de décharge maximum a augmenté et est devenu égal

a 26. Le nouveau champ magnétique est donc plus

favorable à la décharge que le premier.

c.

-

Le courant de décharge, allumé par le champ magnétique, est maximum lorsque le courant magné-

tisant est de 0,75 ampère. Sa valeur est alors 5a cn-

viron.

d.

-

Si on augmente encore le courant de l’électro

(0 amp. 85) la décharge allumée en position prnilé-

giée A ne s’éteint pas complètement dans la position B

(à 90° de la première) .

-

Lorsque le courant ma-

gnétisant atteint 1 ampère, le courant de décharge

produtt dans la position A est de 5l (le chalp

111a-

gnétique optimum est dépassé); lorsqu’on tourne

(7)

l’électro, le courant de décharge s’éléve jusqu’à 54, puis retombe à 10 dans la position B.

e.

-

Si l’on envoie dans l’électro un courant de 1 amp. 6, le phénomène se complique encore. Pour

la position A le courant de décharge n’est plus que de 12 ; si on tourne l’électro, il s’élève à 30, retombe

à zéro et revient enfin à la valeur 9 dans la position lj.

f.

-

Ce phénomène s’accentue quand le champ magnétique croit encore. Le courant magnétisant étant

de 5 amp. 4, il n’y a plus rallumage, au mornent de

son établissement en position A. Si l’on tourne l’élec-

tro, le courant croît jusqu’à 17, retombe à zéro, et reprend enfin la valeur 7 dans la position B.

g.

-

Enfin pour un champ très l’ort (11 amp. 4

dans l’electro), le champ ne rallume plus la décharge

en position A. La rotation ne produit plus le rallu-

mage que très près de la position B (courant de décharge égal à 7). C’est l’ell’et complémentaire de

celui de M. Gouy.

J’ai tenu à reproduire cet exemple en détail afin

de montrer par quelle transition compliquée on passe

du phénomène de M. Gouy au phénomène opposé.

Si l’on ne conserve de, résuli ats précédents que ce qui

est relatif au voisinage de la position A (pour laquelle

la théorie a été faite) on voit qu’on retrouve les par- ficularités signalées au début.

Les vérifications précédentes, faites toutes sur le

même tube, avaient besoin d’ètre généralisées et, si possible, d’ètre rendues quantitatives. J’ai, à cet ell’et, institué les expériences suivantes :

f. -

Si la théorie est exacte, on doit pouvoir en

retrouver les résultats en réduisant l’anode et la cathode à une très faible longueur dans le sens du

Fig.4.

champ magnétique en pratiquant, en quelque sorte,

une section droite dans le tube de la figure 7)..J’ai

été ainsi conduit à employer le tube de la figure 4.

L’anode H est un fil d’aluminium circulaire. La

cathode C est uti fil d’aluminium protégé par du

verre

sauf a

soii

extrémité et place perpendiculairement

au cercle anodique; la partie dénudée de la cathode

arrive exactement au centre de 1 anode. On

a

ainsi réalisé une cathode ponctuelle au centre d’une anode circulaire. Il est visible que la théorie exposée tout à

l’heure s’appliquera encore au cas où le champ ma- gnétique est perpendiculaire au plan du cercle.

L’expérience en a de nouveau pleinement confirlné

les résultats. Sans donner aucun nombre, ponr ne pas alourdir cet exposé outre mesure, je me borne-

rai à indiquer que le phénomène de M. Gouy s’observe

ici encore avec netteté ainsi que le champ magné- tique optimum. Le faisceau magnétocathodique

presque linéaire que l’on obtient dans cc tube pré-

sente de plus quelques particularités intéressantes snr

lesquelles je compte revenir plus tard.

p.

-

Quant aux vérifications quantitatives, elle)

ont été de deux ordres : Il la formule CI) permet,

lorsqu’on a mesuré le champ magnétique optimum H

avec un potentiel de décharge donné Y, de calculer le rayon R du cercle asymptote vers lequel tendent

les électrons. On connaît en effet le rapport - m dont

la valeur en unités électromagnétiques C. G. S. est

environ 1,73 X 107. Le calcul fournit ainsi puur R

une valeur comprise entre les l’ayons de deux élec-

trodes, ce qui constitue une concordance très satis- iaisante.

2° J’ai, sous la pression de 0mm,27 et avec le tube a

anode cylindrique représenté sur la figure 5, construit

la courbe de variation du potentiel explosif’ en fonction

du champ magnétique, ce dernier étant en position A.

Cette courbe est exactement semblable à celle que fournirait un tube extérieur au champ magnétique

dans lequel un ferait changer la pression, on encore

un tube à électrodes mobiles dans lequel, sous la

même pression, on ferait varier la distance des élec-

trodes. En particulier la courbe présente un minimum

très accentué de 540 volts lorsque le champ magnéti-

sant est d’environ 0,9 ampère. La valeur obtenue

est précisément la valeur bien connue du potentiel

minimum dans l’air. On retrouve et précise ainsi la

notion du champ magnétique optimum indiquée plus

haut; et l’on voit que reflet dzc champ magnétique est simplement el’ accJ’ottre autrement que par un dépla-

cement mécanique la longueur des trajectoires des

électrons.

7. Expériences complémentaires. - Il. Gouy

a

l’ait des objections à quelques-unes des expériences, précédentes’. Dans les tubes a anode cylindrique que

j’ai décrits les cathodes émettent des faisceaux ma-

gnéto-cathodiques qui,

au

voisinage de la position pri- vilégiée, sortent librement de l’anode ouverte a ses

1. Gour, C. R., 151 (1910) 1020-1023.

(8)

extrémités, et vont rencontrer le verre de l’ampoule

ou ils créent des cathodes secondaires. M. Gouy, sans

entrer d’ailleurs dans aucun détail, attribue à ces

cathodes secondaires, qui loi paraissent compliquer

les phénomènes, les renversements que j’ai observés,

c’est-à dire l’existence du champ magnétique opti-

mum. cc J’ai toujours, dit-il, en évitant les cathodes secondaires, constaté un minimum très marqué du

voltage en position privilégiée, avec des champs allant jusqu’à 6000 gauss, et des ampoules de dimensions

diverses. »

Bien que l’accord même de mes résultats avec la théorie puisse être considéré comme une preuve suf- fisante de l’absence d’influence des cathodes secon-

daires, ,j’ai tenu à me mettre entièrement â l’abri de leur action, en utilisant le tube représenté sur la figure 5. L’anode est un cylindre d’aluminium com-

plélejnent clos il ses extrémités et muni seulement de

Fig. 5.

deux fenêtres latérales ponr en examiner l’intérieur.

La cathode est un fil d’aluminium placé dans l’axe

du cylindre et supportée à une extrémité par un fil transversal entouré d’un tuhe de verre et traversant un petit trou pratiqué dans l’anode. Ce tube réalise la disposition des deux champs électrique et magné- tique qui est nécessaire pour que la théorie soit

applicahle, tout en éliminant l’objection de M. Gouy.

Or ce tube se comporte à tous égards comme le

tube à anode ouverte de la figure 3. Avec

un

potentiel

de 615 volts et une pression de de 12 mm.. le phéno- mène de M. Gouy est parfaitement net si le courant magnétisant est de 1 amp. 1. Il est remplacé par l’effet inverse si le courant magnétisant est de 15 am- pères (2700 gauss environ). Il y

a

donc encore un

champ magnétique optimum et les moindres détails du phénomène ont conservé leur ancien caractère.

J’ai tenu enfin à soumettre à une épreuve direcle

la règle de M. Gouy relative à l’action intercathodique.

A cet effets, j’ai réalisé le tube de la figure 6. L’anode

est un cylindre d’aluminium de très faible hauteur

(J mm. environ). La cathode est formée d’un fil de

platine en forme d’U entouré de verre sauf à ses extré- mités et disposé de telle sorte que les deux parties

libres soient près du centre de l’anneau cylindrique et

Fig. 6.

entièrement cachées par lui quand on le regarde par le côté. On a ainsi réalisé deux cathodes ponctuelles

voisines du centre d’une anode cylindrique aplatie.

Si les idées auxquelles je me rattache sont correctes,

ce tube doit, à quelques perturbations près, dues à

la présence de deux cathodes se comporter comme celui de la figure .1’, une seule cathode. D’après

M. Gouy, au contraire, si l’on oriente le champ magné- tique parallèlement à la droite qui joint les deux cathodes, on doit observer l’action intercathodique

sans intervention d’aucune cathode see;ondaire (puis-

que les rayons magnéto cathodiques tombent sur l’anode), c’est-à-dire qu’il doit toujours y avoir abais-

sement du potentiel disrupiif. Or, si la pression est de 0mm,35 et le potentiel utilisé de 645 volts, la décharge

passe en l’absence de champ magnétique. Un champ magnétique de 1400 gauss environ l’éteint aussitôt;

elle se rallume si on le supprime. Au contraire si le

champ magnétique est 1noindre, la décharge peut subsister dans le champ magnétique, en même temps

qu’il se firme un faisceau magnétocathodique se ter-

minant sur l’anode et dessinant un de ses diamètres.

Cette expérience montre que la règle de l’action

intercathodique de M. Gouy n’est pas générale. Au

contraire la théorie électronique, aujourd’hui clas- sique, rend entièrement compte des faits dans les cas

malheureusenent peu nombreux oit le calcul est pos- sible. Peut-être serait-il donc préférable de la conser-

ver jusqu’à nouvel ordre1.

Je laisserai pour l’instant de côté la seconde règle

de M. Gouy relative au cas l’action intercatho-

dique est exclue, et qui fait intervenir la longueur du

faisceau magnétocathodique. Il n’est peut-ètre pas

impossible de la ramener, elle aussi, à la théorie électronique classique. Mais, avant de le faire avec

1. Il est peut-être intéressant de signaler que M. Guny,

dans le

cas

où l’action intercathodique est exclue, admet la possi-

bilité du champ optimum,

comme

le montrent les nombres qu’il

cite à l’appui de

ses

expérience. On voit, d’après

ce

qui précède,

que le champ optimum

se

présente même dans certains tubes à

action intercathodique.

(9)

quelque sûreté, il faut éclaircir quelques questions

relatives aux rayons magnétocathodiques. Aussi

re-

tiendrai-je plus tard sur ce point.

8. Les expériences de M. Righi’. -M. Righi,

par un montage ditférant notablement des précédents,

a

étudié lui aussi l’influence du champ magnétique

sur le potentiel disruptif. Les deux électrodes sont deux plateaux parallèles de distance faible par rapport

à leur diamètre, et le champ magnétique peut être orienté parallèlement ou perpendiculairement au champ électrique. Dans les deux cas, M. Righi a

observé un minimum du potentiel disruptif pour une

valeur convenable du champ magnétique. Mais ce

minimum est ordinairement très supérieur au poten- tiel critique dans l’air (340 volts). Quoi qu’il en soit,

cette observation est en complet accord avec celle que

j’ai faite sur des tubes II anode cylindrique, et les

conclusions qualitatives qu’en tire QI. Righi sont les

mêmes.

J’ai tenu a refaire ces expériences avec un tube à plateaux parallèles distants de 1 mm. construit sur

le modèle de ceux de M. Riglii. Il est facile de confir-

mer ses résultats, tout au moins lorsque les deux champs sont parallèles. Ainsi, sous une pression de

0"’n’,J environ le potentiel disruptif décroit depuis

1000 volts environ jusqu’à un minimum de 540 volts pour croitre de nouveau ensuite lorsque le courant magnétisant augmente. Le potentiel minimum est

atteint pour un courant magnétisant de 0 amp. 4, c’est-à-dire pour un champ magnétique de quelques

centaines de Gauss. Il est par conséquent facile de

réaliser avec ce tube l’expérience de M. Gouy. Ainsi,

sous une pression de 2 mm. et pour un champ magné- tique de 800 gauss la décharge, que 400 volts ne suf- fisaient pas à faire passer, est allumée. Si on tourne

l’électro de part et d’autre de la position privilégiée,

l’extinction se produit.

Les phénomènes m’ont paru beaucoup moins nets quand les deux champs électrique et magnétique sont perpendiculaires. Il peut arriver alors qu’il n’y ait plus de champ magnétique optimum, mais que le

potentiel disruptif soit toujours élevé par le champ.

La grosse difficulté que l’on rencontre avec ce 1non.

tage et qui lui ôte une grande partie de son intérêt théorique, c’est que, dans les expériences. la décharge

ne passe presque jaiitais en champ uniforme. Le phénomène étudié par M. Righi n’apparaît qu’au-

dessous du potentiel critique, c’est- à-dire lorsque le

parcours des électrons tend à devenir supérieur à la

distance des plateaux. Il en résulte que la décharge

rhumée

ou

modifiée par le champ magnétique con-

tourne généralement leur bord, l’intervalle des pla-

teaux restant obscur; elle peut alors se déplacer tout

autour des plateaux, sa position à un moment donné

1. RIGHI, Ace. di Bologna, Mai 1910: Le Radiiiiii, 7 (1910) 215,

n’étant fixée que par les irrégularités du champ 1na- gnétique et le défaut de parallélisme des plateaux. On s’explique ainsi que les observations soient

un

peu

irrégulières et

on

voil, de plus que la trajectoire des

électrons (léroriiiée par le champ n)agn6Li(juc ne peul pf1l.’B se calculer. Il est donc difficile de soumettre les nOll)bres de M. Righi au contrôle de la théorie.

,l’ai cherché à améliorer le dispositif en utilisant l’ingénieux arrangement signale par Carr1 dans son étude de la loi de Paschen. L’appareil csl, représenté

sur la figure 7. Un cylindre d’ébonite E a été creusé de manière à pouvoir y engager PL y mastiquer les

Fig.7.

deux plateaux parallèles PP’. On peut faire le vide

dans l’espace resté libre entre ces plateaux, et il est

évident que l’influence des bords se trouve éliminée par la présence du rebord d’ébonitc e. Or l’appareil

étant étudié dans un champ magnétique on ne con-

state pas de variations considérables du potenfiiel ex- plosif lorsqu’on excite le champ magnétique parallè-

lement au champ électrique. Lorsque les champs.

sont perpendiculaires le potentiel disruptif est toujours

élevé très notablement avec l’appareil précédent.

Ces résultats sont conformes à ceux que la théorie

prévoit pour les champs intenses. Dans les champs

faibles il peut y avoir un léger allongement des tra- jectoires corpusculaires par un champ magnétique transversal, c’ est- à -dire un abaissement du potentiel explosif. Avec l’appareil ci-dessus, on la largeur cln champ est du mème ordre que sa hauteur (6mm, 5),

cet effet est forcément peu sensible. Il le deviendra

peut-être avec un appareil à plateaux beaucoup plus larges. C’est un point yue je me propose d’étudier. Si

l’expérience confirme les prévisions théoriques, elle

permettra ici encore des vérifications quantitatives.

9. Conclusions.

-

L’abaissement considérable du potentiel explosif dans un champ magnétique que l’on observe avec certains tubes à vide semble

s’expliquer d’une manière satisfaisante si l’on utilise la théorie moderne de la décharge disruptive. Cette

1. CBRR, Proc. Roy. Soc., 71. (1903) 374.

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