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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository

Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:

Jacques, C. (2007). Les féministes et le changement social en Belgique: programmes, stratégies et réseaux (Unpublished doctoral dissertation).

Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Lettres – Histoire, Arts et Archéologie, Bruxelles.

Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/210615/27/687ec554-0ee0-4d33-969f-09f3d1b1bb85.txt

(English version below)

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(2)

Université d’Angers

UFR Lettres, Langues, Sciences humaines Université Libre de Bruxelles

Faculté de Philosophie et Lettres

Les féministes et le changement social en Belgique (1918-1968)

Programmes, stratégies et réseaux

Volume 1

Catherine JACQUES

Thèse de doctorat présentée sous la direction de Eliane Gubin (Université libre de Bruxelles) et de M*"® Christine Bard (Université d’Angers) en vue d’obtenir le titre de docteure en Histoire

Année académique 2007-2008

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Université d’Angers

UFR Lettres, Langues, Sciences humaines Université Libre de Bruxelles

Faculté de Philosophie et Lettres

Les féministes et le changement social en Belgique (1918-1968)

Programmes, stratégies et réseaux

Volume 1

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Catherine JACQUES

Thèse de doctorat présentée sous la direction de M"’® Eliane Gubin (Université libre de Bruxelles) et de M""® Christine Bard (Université d’Angers) en vue d’obtenir le titre de docteure en Histoire

Année académique 2007-2008

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Remerciements

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à celles et à ceux qui ont contribué à l’élaboration et à l’aboutissement de cette thèse.

Je souhaite tout d’abord remercier et exprimer toute ma gratitude à mes deux directrices de thèse, l’une à l’Université Libre de Bruxelles Eliane Gubin, et l’autre de l’Université d’Angers, Christine Bard. Leurs remarques, leurs encouragements et la pertinence de leurs questions m’ont accompagnée durant tout ce travail... et aussi simplement merci pour leur soutien et leur attention dans les derniers moments de ma rédaction. Je ne peux qu’associer Jean Puissant à ces remerciements qui, par son attention, ses remarques et son intérêt m’a également épaulée dans la dernière ligne droite.

Les discussions, quelquefois animées, avec Claudine Marissal, Valérie Piette et Régine Beauthier, ont été tout autant constructives qu’agréables.

J’aimerais ensuite exprimer toute ma reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont accueillie avec gentillesse et compétence dans les différents centres d’archives. J’adresse une pensée toute particulière à mon ancienne collègue du Centre d’archives pour l’histoire des femmes, Els Flour.

Dans un tout autre registre, merci à l’atelier d’art visuel de Marie Lateur pour ma bouffée d’oxygène des jeudis soirs...Toute ma reconnaissance va aussi à celles et à ceux qui m’ont épaulée par leur amitié : Chantal Bassem, Jacques Baré, Anne Carton, Sylvie Colart, Catherine Flandre, Laurence Jacques, Sylvie Lefebvre et Nathalie Uyttendaele qui m’a conseillée avec l’amabilité qui la caractérise pour l’ensemble des questions juridiques contemporaines. Merci aussi à tant d’autres dont il n’est pas possible de citer tous les noms.

Last but not least, j’adresse aussi tous mes remerciements à ma famille et belle- famille et plus particulièrement à mon père et sa compagne,... une pensée émue à ma mère trop tôt disparue.

Enfin, rien de tout ceci n’aurait abouti sans le soutien indéfectible de Christophe et le

bonheur apporté par mes enfants, Alice et Simon.

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Table des matières

Volume 1

Introduction générale 4

Partie I

PANORAMA DU FEMINISME BELGE

Avant-propos 20

Chapitre 1

Les associations féministes d’une guerre à l’autre 22

Chapitre 2

Des premiers bruits de bottes à l’aube du néoféminisme 52 Chapitre 3

A chaque génération son féminisme. Essai de typologie féministe 76 Partie II

AFFIRMER LA LÉGITIMITÉ DES FEMMES DANS L’ESPACE PUBLIC Les luttes féministes pour l’égalité politique et l’égalité économique

Avant-propos 103

Chapitre 4

La conquête de l’égalité politique 107

Chapitre 5

Le féminisme. Un combat démocratique par essence 137

Chapitre 6

Belges ou citoyennes du monde ? 165

Chapitre 7

Les femmes ont-elles droit au travail ? 196

Chapitre 8

L’accès aux professions ou qu’est-ce qu’un métier de femme ? 219 Chapitre 9

Protéger ou non la travailleuse ? Une fracture parmi les féministes 247 Chapitre 10

Les attaques contre le travail des femmes. Une chance pour les milieux féministes

égalitaires ? 277

Chapitre 11

A travail égal, salaire égal. Les luttes contre les discriminations de rémunération 297

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Volume 2

Partie ni

LES FEMINISTES ET LA SPHERE PRIVEE

Avant-propos 322

Chapitre 12

De la maternité, unique destin de la femme au contrôle des naissances, bonheur du

^24

couple Chapitre 13

Favoriser le travail maternel ou concilier maternité et salariat ? 355 Chapitre 14

La famille : protection ou aliénation des femmes ? 390

Chapitre 15

Les étapes de l’émancipation civile et juridique 415

Chapitre 16

Féminisme et sexualité : un combat moral 439

Conclusions générales 466

Bibliographie

Table des abréviations

(10)
(11)

Introduction générale

(12)

partisans

numéro double

JUILLET OCTOBRE N” 54-55 1970 15,00 F

LIBERATiON DESrCNNES

ANNEE ZERD

libération des femmes

Les stratégies ludiques de la « nouvelle vague » frappent les esprits au point d’occulter les efforts de longue

haleine des mouvements plus anciens.

(13)

Introduction générale 4

Introduction générale

Les féministes, mal aimées de l’histoire ?

« L’histoire des femmes n’existerait pas sans le mouvement féministe, c’est incontestable»'. Pourtant l’histoire des femmes n’a pas, en Belgique du moins, privilégié d’emblée l’étude du féminisme. Les historiennes des femmes, issues presque toutes de l’histoire sociale, se sont surtout préoccupées des conditions de vie et de travail des femmes, plus que de leurs expressions militantes. Ou se sont attachées à des aspects précis, comme la conquête du droit de vote, particulièrement longue et tardive (1948). Enfin, l’historiographie a plutôt privilégié les débuts du féminisme, ses racines au XIX® siècle, en faisant l’impasse sur la période qui suit la Première Guerre. En clair, il n’existe pas pour la Belgique d’équivalent à l’ouvrage de Christine Bard pour la France^.

Le féminisme lui-même n’a guère transmis sa mémoire. En dépit de tentatives répétées à chaque génération, il témoigne d’une étonnante méconnaissance de son propre passé, comme si le mouvement se situait chaque fois dans le présent et ne revendiquait que les actions les plus récentes. C’est ainsi que les stratégies ludiques de la « nouvelle vague », qui laissent des traces fortes au détriment des efforts longs et patients des vagues plus anciennes, apparaissent à beaucoup comme « l’année zéro » du féminisme. Or la génération militante des années 1970 n’est pas née spontanément: elle s’insère dans un travail de déconstruction des rôles sexués qui débute sous des formes adaptées depuis le début du XDC® siècle. Chaque génération possède son lot de femmes clairvoyantes, fines analystes de leur infériorité civile, politique et économique et qui, avec les moyens dont elles disposent, ont tenté de dénoncer leur situation subalterne, au profit de toutes les femmes.

De son côté, la société est oublieuse d’une évolution restée longtemps dans les coulisses de l’histoire. Au XIX® et premier XX® siècle, les informations sur les femmes existent mais ne sont jamais mises en exergue dans la presse : les journaux ouvrent avec parcimonie leurs colonnes aux femmes, sauf pour répercuter quelques rares manifestations spectaculaires comme celle de la salle de la Grande Harmonie pour défendre le travail féminin en 1934.

' GUBIN, E., «De l’histoire des femmes aux études de genre », Choisir l’histoire des femmes, Ed.

Université de Bruxelles, 2007, p. 58.

^ BARD, C., Les filles de Marianne. Histoire des féminismes, 1914-1940, Fayard, Paris, 1995.

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Introduction générale 5

Cette occultation ordinaire des femmes dans et par tous les médias persiste encore dans les années 1980, comme le démontrent diverses études nationales et internationales^.

Si les femmes n’occupent guère de place dans les informations générales, le féminisme, lui, est rarement traité avec objectivité. Considéré comme une déviance à l’origine, il suscite un antiféminisme qui « y voyait plus ou moins obscurément une menace pour l’ordre d’un monde fondé sur la hiérarchie sexuelle et la domination masculine »“’. Les armes les plus courantes pour le stigmatiser sont le ridicule, le dédain ou le mépris^, armes dont la malveillance porte souvent et oblige les féministes, sur la défensive, à faire preuve d’une respectabilité au dessus de tout soupçon. Il a fallu un lent travail de déconstruction des préjugés pour arriver à plus d’optimisme, parfois trop précoce ( ?) comme celui de Louise De Craene quand en 1930 elle traite les antiféministes « de tardigrades inguérissables que le temps éliminera »®. Si bien que l’émancipation des femmes - et l’évolution du féminisme - qui constituent des avancées majeures du XX® siècle, sont encore très largement absentes de la mémoire collective : non intégrées à l’enseignement, ces données ne font pas partie de la

« culture générale ».

L’objectif de cette thèse est double : contribuer à l’histoire du féminisme en Belgique, mais aussi rendre l’histoire générale du XX® siècle plus compréhensible. Nous ne cherchons pas à écrire une évolution du féminisme au sens strict, ni à en faire l’histoire institutionnelle.

Nous ne traitons pas plus de la réception des problématiques féministes dans l’histoire de la pensée, de la culture, de l’art.

Mais nous voulons montrer comment le féminisme a pu se développer dans la société de son temps, comment il s’articule aux autres courants et comment, de mouvement souvent très minoritaire, il est parvenu à diffuser ses idées. Quels ont été ses moyens d’action, ses relais, ses faiblesses et ses points forts ? Quelles représentations, quels préjugés a-t-il dû affronter ? Par quels moyens et par quelles stratégies il distille ses idées dans d’autres milieux, jusqu’à accepter parfois de s’en dessaisir à leur profit si ces groupes, plus puissants ou plus efficaces, peuvent les faire triompher. Ce repérage des vecteurs, des relais et des rouages de la réception du féminisme dans des groupes, des partis politiques, des mouvements de femmes et des institutions permet de mesurer et d’observer les mécanismes d’intégration du féminisme dans l’espace public’.

L’hypothèse de départ est double. Elle postule d’une part que le féminisme est un moteur et un ferment de changement de la société belge, infiniment plus important et plus complexe que ne le laisse supposer sa force numérique. D’autre part, nous partons de l’idée qu’aucune démocratisation ne peut se réaliser sans cette prise de conscience féministe et sa structuration

^ REMY, M., Comment les femmes sont vues, GEREES, Braxelles, 1984. Ces carences interpellent les instances internationales :Women and the Media. Report of an Expert Group Meeting, Vienne 24-27 nov. 1981, ONU, New-York, 1982 et européennes : GALLAGHER, M., « Les femmes et la télévision en Europe», Les Cahiers des Femmes d'Europe, n°28, septembre 1988. La télévision est encore moins favorable aux femmes, comme en témoigne une grand enquête européeime.

“ BARD, C., (dir.). Un siècle d’antiféminisme. Fayard, Paris, 1999, p. 8.

^ ROCHEFORT, F., « L’antiféminisme à la Belle Epoque, une rhétorique réactionnaire », BARD, C., Un siècle d’antiféminisme..., p. 133-147.

® DE CRAENE-VAN DUUREN, L., « Le Féminisme », La Patrie belge, Bruxelles, 1930, p. 105.

’ ROCHEFORT, Fl., « Réflexions à propos de l’histoire du féminisme », L'histoire sans les femmes

est-elle possible ?, SOHN, A.-M. et THELAMON, Fr. (dir.), Perrin, Paris, 1998, p. 202.

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Introduction générale 6

en mouvement revendicatif. Actrices de l’histoire, les féministes sont des protagonistes de la modernité. Encore faut-il définir la place qu’elles ont occupée dans une société qui leur était hostile et comment elles ont pu, de petite avant-garde, se muer en composante politique, sociale et économique de la Belgique.

Le féminisme en héritage

Les femmes du XX® siècle sont les héritières des premières féministes qui, dès le début du XIX® siècle, ont œuvré en faveur de l’éducation des filles, et sont parvenues, à la fin des années 1880, à passer au stade d’un mouvement structuré, capable de militer dans l’espace public et de se doter d’un programme revendicatif cohérent dans tous les domaines. En 1892, la Ligue du droit des femmes, créée sur le modèle de son homologue française, ouvre l’ère du premier féminisme organisé. Le mouvement est mixte et porte la marque du milieu social où il prend naissance : la bourgeoisie urbaine et intellectuelle, libérale progressiste, qui cherche à s’affirmer, entre le traditionalisme dominant de l’Eglise catholique et la puissance d’une bourgeoisie industrielle conservatrice. Il use alors des armes dont il dispose: le bouillonnement des idées scientifiques (la sociologie qui lui permet de contrer l’essentialisme), la foi dans le progrès scientifique et l’essor de l’internationalisme. Pour ces femmes, l’accès des filles aux études supérieures est une étape décisive, gagnée dans les années 1880 mais qui débouche aussitôt sur un aspect tout aussi fondamental : l’accès aux professions correspondantes. C’est là que le bât blesse : cette incursion des femmes dans des professions jusque-là masculines (et valorisantes) ouvre la porte à la concurrence des sexes, mais surtout permet aux femmes de briguer leur indépendance économique. C’est remettre en cause la règle « sacro-sainte » de l’homme pourvoyeur de subsistance.

A la veille de la Première Guerre, le féminisme existe bel et bien. Il est mieux reconnu au plan international que national, mais il a réussi à tisser dans le pays la première toile de sa

« nébuleuse », soit un réseau dense et diversifié d’associations dont les objectifs prioritaires ne sont pas l’émancipation féminine mais qui y concourrent par certains aspects (pacifisme, ligues de moralité publique, philanthropie, maçonnerie, sociétés de libre-pensée). Toutefois, il est immédiatement victime du contexte politique troublé du tournant du siècle, provoqué par l’émergence du parti socialiste (POB) et ses progrès après l’établissement du suffrage plural (1893)® et de la représentation proportionnelle (1899). Il subit de plein fouet une division qu’il a toujours redoutée : la fracture selon les familles politiques. Dès le début du XX® siècle, il y a un « féminisme bourgeois » (laïque et libéral), un féminisme chrétien, un féminisme socialiste. La création du Conseil national des femmes belges (CNFB) en 1905 estompe ces fractures mais ne les comble pas.

Ce premier féminisme présente des caractéristiques nationales fortes qui ont été analysées par ailleurs® et dont le trait le plus saillant découle de l’ordre de priorité de ses revendications. A la différence des féminismes européens, acquis à cette époque à la revendication du droit de vote, le féminisme belge ne considère pas le suffrage comme un

® La première révision de 1893 abolit le suffrage censitaire. Il est remplacé par un système hybride où tous les hommes de plus de 25 ans ont une voix, mais certaines catégories en obtiennent deux ou trois, selon des critères de fortune, de capacité ou d’état civil.

® Gubin,

E., V.

PlETTE, Jacques,

C., «Les féminismes belges et français de 1830 à 1914. Une

approche comparée », Le Mouvement social, n°178, janvier-mars 1997, p. 36-68.

(18)

Cette caricature illustre la confrontation de la population bruxelloise avec la distribution inhabituelle des rôles sexués durant le premier conflit mondial.

(JAUMAIN, S., PIETTE, V. et PLUVINAGE, G., Bruxelles, 14-18. Au jour le jour, une ville en guerre, Historia

Bruxellae, AVB, Bruxelles, 2005, p. 26.)

(19)

Introduction générale 1

objectif essentiel et ne s’y rallie qu’en 1912-1913. Pour lui, l’égalité économique et civile des femmes est bien plus urgente à conquérir.

La Première Guerre constitue un arrêt brutal dans l’émancipation féminine en cours, une régression entraînée par les sacrifices exigés sous couvert de patriotisme. Durant ces quatre années d’occupation allemande, le pays rompt totalement avec l’Etat libéral qui prévaut jusque-là et adopte un régime d’assistance généralisée, recourant largement aux collaborations féminines. Le chômage prive la majorité des hommes de toute identité professionnelle, part importante de leur masculinité. Pour beaucoup, hommes et femmes confondus, le quotidien s’apparente à une longue quête pour la survie alimentaire. Durant les hostilités, nombre de femmes des classes laborieuses voient leur statut se dégrader et l’absence de travail salarié les renvoie inéluctablement dans leur foyer. «L’essentiel du changement tient donc moins, pour les femmes, à la pratique d’une autonomie accrue - comme ce fut le cas dans les autres pays belligérants- qu’à la rupture brutale des rapports sociaux entre les sexes »'“. La population toute entière est confrontée à une distribution inhabituelle des rôles sexués. La guerre permet en outre aux femmes, toutes opinions confondues, de participer à l’effort national, certaines se découvrent et apprennent à s’apprécier, d’autres se forgent une fibre militante qui ne s’éteint pas avec la fin de la guerre.

Cette période commence à être mieux connue, on dispose d’études particulières, mais d’une seule synthèse” qui, comme tout ouvrage pionnier, doit être revu à la lumière des études plus récentes.

De 1918 à 1968 : une terra incognita

L’entre-deux guerres est resté longtemps une parente pauvre de l’historiographie belge.

Ce fut vrai pour pratiquement tous les domaines, pas seulement pour l’histoire des femmes, jusqu’au moment où la crise des années 1970 provoque un regain d’intérêt pour l’étude de la grande dépression économique des années trente. Cet intérêt s’intensifie pour cerner le phénomène de « massification » de la société, et pour décrypter l’avènement des courants antidémocratiques, qui ont caractérisé les années trente, que l’on croyait révolus à jamais et qui refont surface à la fin du XX® siècle.

Mais le féminisme demeure, pour sa part, fort peu étudié. Ce « trou noir » dans lequel il sombre a longtemps fait croire, en toute bonne foi, que le mouvement est entré en léthargie après la Première Guerre, sorte de creux de la vague, avant de renaître dans les années 1970.

On parle le plus souvent d’essoufflement ou de mise en veilleuse. C’est précisément ce

« trou noir » qui constitue le point de départ de nos recherches. La thèse s’insère en effet entre les deux conflits mondiaux et les deux sorties de guerre, des moments qui interfèrent considérablement sur la société et donc sur la place occupée par les femmes. Ces moments

GUBIN, E., « Les femmes d’une guerre à l’autre », Cahiers d’histoire du temps présent, n°4, 1998, p. 251. Sur les femmes et la guerre en Belgique voir : CELIS, K., « Les femmes belges pendant la première guerre mondiale », Les femmes et la Guerre 16‘-20‘ s.. Catalogue de l’exposition organisée par le CEGES, AGR, Bmxelles, 1997, p.33-59; GUBIN, E., « Bespiegeling over sekse en oorlog », Jaarboek voor Vrouwengeschiedenis, t. 15, Amsterdam, 1995, p. 33-48.

” D. DE WEERDT, De Vrouwen van de Eerste oorlog, Stichting Mens en Cultuur, Gand-Braxelles,

s.d. ( 1993).

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Introduction générale 8

de rupture aiguisent aussi leur conscience des inégalités, ce qui intensifie leurs désirs de réforme et (ré)oriente leurs objectifs et leurs moyens d’action.

Le contexte : deux guerres mondiales et deux diffîciles sorties de guerre

La période étudiée s’ouvre sur la libération de 1918 et les conséquences de la Première Guerre. Le statut international du pays est complètement revu à la lueur de l’inefficacité dont il a fait preuve en août 1914. Désormais, la Belgique n’est plus obligatoirement neutre ; elle recouvre toutes ses prérogatives étatiques et peut mener une véritable politique étrangère.

Les féministes, déjà intéressées par l’aspect international avant guerre, s’engouffrent littéralement dans cette nouvelle perspective et se montrent de ferventes adeptes de la Société des Nations (SDN) et de la coopération entre les peuples. Au plan intérieur, l’Etat ultralibéral d’avant 1914, qui s’est totalement effondré dès l’entrée en guerre au profit d’un interventionnisme massif, se mue lentement en un Etat-providence qui n’hésite plus à légiférer, y compris dans la sphère privée de la famille.

Au plan politique, le pays s’adapte difficilement à de nouvelles pratiques parlementaires.

L’établissement du suffrage universel masculin couplé à la représentation proportionnelle a sonné le glas des exécutifs homogènes, tels qu’ils fonctionnaient depuis 1847. Confrontée à une nouvelle réalité, celle des gouvernements de coalition, la machine se grippe et les crises ministérielles se succèdent. Elles suscitent l’inquiétude et des critiques de plus en plus fortes sur la « crise du régime parlementaire », attisées encore par la montée de partis autoritaires et antidémocratiques (Rex, VNV...). Le pays est aussi en proie à l’émergence fulgurante de la question linguistique qui remet peu à peu en cause le régime unitaire et centralisé dominé par la bourgeoisie francophone. La crise économique des années trente se greffe sur ces difficultés politiques, et s’accompagne d’un repositionnement des femmes sur le marché du travail.

La société change : l’obligation scolaire jusque 14 ans est décrétée en 1914. Appliquée aux filles et garçons, la scolarité obligatoire représente une des premières mesures égalitaires. Elle ouvre aux filles de nouvelles perspectives de formation qui rencontrent de nouveaux besoins matériels. Au sortir de la guerre en effet, les ressources et les épargnes des classes sociales intermédiaires, dont certaines vivaient d’une petite rente ou de revenus immobiliers, sont laminées par la longueur du conflit et l’inflation monétaire. Le mariage n’apparaît plus comme une garantie de sécurité et de plus en plus de parents songent à

« doter » leur fille, au même titre que leur fils, d’un diplôme leur permettant d’exercer une profession.

En toute logique, la population féminine augmente dans le cycle secondaire et supérieur.

Même l’université ‘très catholique’ de Louvain ouvre ses portes aux femmes en 1920, près de quarante ans après l’université libre de Bruxelles et les universités d’Etat (Liège et Gand).

En 1925, le ministre socialiste des Sciences et des Arts, Camille Huysmans décide l’ouverture des premiers établissements secondaires officiels pour filles. Désormais, elles peuvent poursuivre des humanités complètes et accéder à l’université sans devoir présenter l’épreuve préalable du Jury central.

Répondant aux nouveaux besoins, des écoles d’infirmières et de service social mais aussi

de comptabilité (1918), de secrétariat (1924), de kinésithérapie (1926)... s’ouvrent dans le

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Introduction générale 9

pays'^. Dès l’entre-deux-guerres, le fait majeur qui influence les revendications féministes concerne la formation universitaire, qui demeure, plus encore pour les femmes que pour les hommes, très élitiste. Dans un premier temps, l’université libre de Bruxelles ‘produit’ plus de femmes universitaires, suivie par les universités d’Etat (Gand et Liège), mais à partir des années 1930 celles-ci sont rejointes par les diplômées issues de l’université de Louvain.

Toutefois ces dernières ne poursuivent qu’exceptionnellement une carrière après leurs études, de sorte que l’on observe toujours un décalage dans le paysage féministe et féminin où les « professiormelles » demeurent soit des laïques soit des célibataires. Ces différences de trajectoires entre femmes instruites et cultivées influenceront leur rapport au travail rémunéré.

Avec la relative « aisance » qui accompagne la reconstruction apparaissent aussi de nouvelles aspirations et de nouveaux besoins, rapidement manipulés par une société de consommation en gestation. La famille change : la politique de protection de l’enfance et l’obligation scolaire transforment presque sans transition « T enfant-charge » du XK® en

« enfant-roi » du XX®. Cette évolution est fondamentale pour les femmes.

Aussi la période est-elle pleine de paradoxes. Les femmes occupent désormais une position inconfortable entre la citoyenne « reconnue » (elles obtiennent le suffrage communal en 1921 et l’éligibilité à tous les niveaux) et le maintien de leur incapacité juridique qui en font d’étemelles mineures (la réforme du code civil de 1932 maintient la puissance maritale). Incitées à travailler par la démocratisation de l’enseignement et la création de nouvelles filières typiquement féminines, les jeunes femmes sont priées de rentrer au foyer dès qu’elles se marient, pour s’occuper de leur famille et «repeupler» le pays'^.

La Seconde Guerre donne un coup d’arrêt brutal à cette évolution. La sortie de guerre et ses conséquences ne sont pas les mêmes qu’en 1918 : la nature du conflit est profondément différente; il ne s’agit pas d’une guerre entre états-nations comme en 1914mais d’un combat sans merci entre des idéologies opposées. Le pays, entièrement occupé, se débat dans les difficultés de la vie quotidieime, qui entraînent un affaiblissement de l’esprit public*'*.

Parmi ceux et celles qui résistent, l’engagement est plus politique que patriotique et la lutte pour la défense de la démocratie est omniprésente. La victoire des Alliés et la Libération s’effectuent dès lors (à l’Ouest tout au moins) au profit du régime démocratique, et contribue, en Belgique comme en France, à la reconnaissance de l’égalité politique des femmes (1948).

BOËL, M. et DUCHENE, Ch., Le Féminisme en Belgique 1892-1914, CNFB, Bruxelles, 1955, p.

149-150.

Sur ces aspects : GUBIN, E., « Les femmes d’une guerre à l’autre. Réalités et représentations 1918- 1940, Cahiers d’histoire du temps présent, 4, 1998, p. 249-281.

STRUYE, P., L’évolution du sentiment public en Belgique sous l’occupation allemande éd.

Lumière, Bmxelles, 1945 et JACQUEMIJNS, G., La société belge sous l’occupation allemande (1940-1944). Privations et espoir. Office de publicité, Bmxelles, 1945 ; VERHOEVEN, E., La Belgique occupée. De l’an 40 à la libération, Pol-His, De Boeck, Bmxelles, 1994 ; REYNEBEAU, M., Histoire belge 1830-2005, Racine, 2005, p. 197-214 ; WITTE, E. et CRAEYBECKX, J., La Belgique politique de 1830 à nos jours. Les tensions d’une démocratie bourgeoise, Labor, Bmxelles,

1985, p. 251-256.

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Introduction générale 10

La reconstruction se déroule dans un climat tout autre qu’après 1914-1918. Les tensions entre l’est et l’ouest, qui aboutissent à la guerre froide, imprègnent tant les relations internationales que la politique intérieure. Ce climat d’insécurité, accentué par la question royale, conduit la Belgique au bord de la guerre civile. La concorde nationale s’est rapidement brisée après 1944. Si dans le domaine social, la mise en place du système de sécurité sociale, préparé et élaboré pendant la guerre, permet un certain consensus social, en revanche les luttes politiques annoncent des fractures importantes. Les partis traditionnels mettent tout en œuvre pour freiner les progrès du parti communiste, sorti auréolé de la résistance, et pour le mettre sur la touche. La division sociale et communautaire s’exprime brutalement lors de la répression de la collaboration, de la question royale (1950), de la question scolaire (1954-58), de la grande grève de l’hiver 1960, qui annonce les prémices de la fédéralisation de l’Etat.

Mais grâce à un tissu économique peu détruit au regard des pays voisins et au Plan Marshall, l’économie belge et les conditions de vie de la population s’améliorent vite. La baisse de croissance des années 1950 est amortie par le système de sécurité sociale généralisé, qui fonctionne dès 1944. La société de consommation s’installe peu à peu et modifie les habitudes de vie, apportant plus de confort mais exigeant aussi plus de moyens.

Les golden sixties voient un afflux important de femmes sur le marché du travail, un phénomène d’ailleurs perceptible depuis la sortie de guerre ; en Belgique, l’activité salariée des femmes est en hausse constante depuis la Libération. La prospérité de ces années n’empêche pas de grands conflits sociaux d’éclater, comme la grève « historique » des ouvrières de la Fabrique d’armes à Herstal en 1966.

La politisation de la société et l’enrôlement des femmes dans les grandes questions politiques de l’après-guerre se déroulent en parallèle à la reconnaissance de leurs droits politiques ; désormais les premières féministes font leur entrée au parlement. La période est, une fois encore, paradoxale : la sortie de guerre est une période de profonds déchirements qui mènent la société au bord de la guerre civile mais qui se soldent en moins de 15 ans par un apaisement total.

Fait majeur dans une société segmentée comme la Belgique d’avant 1940, la démarcation laïque-catholique s’estompe. Après le déchaînement des passions politiques dans les années d’après-guerre, le Pacte scolaire, conclu en 1958 entre les trois partis traditionnels (PSC, PSB et PL) instaure la paix scolaire après quatre années de violents affrontements. Ce pacte ne désamorce pas seulement les oppositions politiques, il entraîne une série d’effets induits : la subvention accrue des pouvoirs publics au réseau libre profite largement aux filles'^ qui affluent massivement vers l’enseignement moyen et supérieur. La déconfessionnalisation des groupements politiques « libère des énergies pouvant alors se mobiliser sur d’autres enjeux »’®. Le parti libéral, bastion séculaire de F anticatholicisme, devient un parti pluraliste en 1961 (Parti de la Liberté et du Progrès), et d’une manière générale les partis deviennent moins homogènes. Une nouvelle fracture se dessine, la fracture communautaire, qui se

Les filles fréquentent majoritairement les écoles catholiques à la différence des garçons. L’essor du réseau libre leur est donc favorable.

L’aimée 1968 est celle, en Belgique comme ailleurs, de la révolte étudiante du mois de mai, mais

aussi - et surtout pour ses conséquences - de la lutte flamande pour expulser les étudiants

francophones de l’université catholique de Louvain.

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Introduction générale 11

construit sur la question linguistique, désormais sur le devant de la scène après 1968. Ces courants qui traversent la société atteignent le féminisme, mais avec un certain retard

Sur cette situation nationale vient se greffer la guerre froide qui dessine de nouvelles divisions et trace aussi une nouvelle ligne de démarcation parmi les femmes. Comme souvent en présence d’un adversaire commun, le nouvel affrontement avec les femmes communistes, resserre les liens du féminisme acquis au camp occidental. Des ponts relient les diverses nuances du féminisme, et les rapprochent même des organisations féminines.

Nous nous interrogerons sur les raisons de ces évolutions, de prime abord étonnantes.

Les années 50-60 sont en gros, une période faste et capitale pour les féministes qui engrangent enfin les fhiits de leur militantisme antérieur ; égalité politique, révision du code civil, avancées en matière économique et sociale. Mais c’est aussi l’aboutissement d’un féminisme à la recherche de l’égalité des droits, et ses victoires épuisent peu à peu son programme et son influence.

Les limites chronologiques de cette étude sont donc strictement délimités par l’année 1918 et la fin la Première Guerre d’une part, et d’autre part par l’année 1968, considérée comme l’aboutissement du féminisme réformiste. Le bilan est d’ailleurs présenté par les associations féministes elles-mêmes lors des Etats-Généraux du féminisme au Palais des Congrès de Bruxelles en novembre 1968. Si le féminisme n’a pas encore obtenu la totalité de ses revendications, du moins a-t-il mis tout l’agenda sur le métier. Il le réalisera au cours du dernier quart du XX® siècle.

Les variations infînies du féminisme : les mots et les moyens

Dans ce travail, nous n’avons pas abordé la querelle des différentes définitions du féminisme, qui divise les théoriciennes'’. Nous avons choisi, de manière pragmatique, de coller au plus près des réalités de l’époque étudiée, et d’englober dans notre corpus de recherche tous les groupes qui se sont, à un moment doimé, proclamés féministes ou considérés comme tels.

On peut, par souci de clarté, diviser dès lors le mouvement en deux camps distincts, tout en sachant fort bien que chacun comprend un éventail de nuances, du modéré au radical.

Sous le terme'* de féministes égalitaires, nous avons rangé toutes celles (minoritaires) qui réclament l’émancipation des femmes en remettant explicitement en cause la domination masculine, la société patriarcale et les discriminations économiques, politiques et juridiques dont souffrent les femmes. Ce groupe est animé d’une vision universaliste dans laquelle la différence sexuelle s’efface devant la qualité d’être humain. Il réclame l’égalité totale des droits pour les deux sexes, et cette égalité passe nécessairement par une égalisation des droits des femmes et leur alignement sur ceux accordés aux hommes. La condition politique, juridique et économique masculine est la référence. Ces féministes égalitaires inscrivent

'’ Voir notamment : STUDER, B. et THEBAUD, Fr., « Entre Histoire et mémoire », GUBIN, E. e.a.

(dir.), Le Siècle des féminismes, éd. Atelier, Paris, 2004, p. 34-37. p. 27-45.

Sur l’origine du mot féministe et féminisme, on se reportera à l’article : OFFEN, K. , « Sur l’origine des mots ‘féminisme’ et ‘féministe’ » Revue d'histoire moderne et contemporaine, 34, 3, 1987, p.

492-496 ; et BARD, C. et alii. Les mots de l'Histoire des femmes, Clio HFS, Presses universitaires du

Mirail, Toulouse, 2004, p. 37-38.

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