N°25.-(^e Serie) Écroissant le 15 de chaque mois.
15 JatTA/ie# 193f
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Le Rluméro.
France... 3f 50 Étranger. 5f »
BULLETIN
DE
L'INSTITUT du PIN
Sous îe contrôle de l'Institut des Recherches
agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de
Bordeaux
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SOMMAIREI. Articles originaux
Pages Pages
À I 49 Les parasites du Pin maritime par
M. Feytaud 1
A I 50 Etude sommairede la production résinière
auxEtats-UnisparM. G. André(à suie.) 5
A I 51 La protection des Forêts contre l'incendie
en France, par M. R. Fallu (àsivwre). 8
A I 52 L'extraction des résines et la distillation
desbois coloniaux, par G. Dupont 11
C I 93 Emploi de l'EffetRamanpour la caractéri-
sation des terpènes et l'analyse des
mélanges terpéniques, par MM. G. Du¬
pont,J, Aluakd etJ. Lévy(àsuivre)... 14
G I 15 Rapport sur l'industrie des Extraits tan¬
nants et tinctoriaux en France', par
M. Levillain 17
II. (Petite Documentation C II 152Diluantspourpeintures parM.F.L.Broavne
(à suivre) 23
0 II 22322Ï Petite Documentation 24
J
jVlODH DH CLASSIFICATION DH NOS DOCUjVÎHNTS
A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de térébenthine, terpènes etdérivés.
D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.
/ Articles originaux. —//Documentation.
E. Dérivéschimiques dubois.
F. Cellulose de bois.
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T*° 25 (2e Sériel Paraissant le 15 dechaquemois. 15 Jani/ief 1932
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L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle de I'Instîtut des Recherches agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
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A i 49 LES
Parasites du Pie Maritime
Par M. FEYTAUD
Professeur à la Faculté des Sciences (*)
D'éminents conférenciers vous ont rappelé quelle
fortune recèle la forêt gasconne grâce aux pro¬
duits de valeur fournis par le Pin maritime.
Cet arbre, si bien adapté au sol, et au climat de
notre Sud-Ouest, n'a pas jusqu'à présent donné de
soucis graves au point de vue des maladies et des parasites. On se plaisait même à le citer comme doué d'une immunité remarquable.
Un grand naturaliste qui a beaucoup étudié la région landaise, Edouard Perris, notait cependant déjà, il y a près de trois quarts de siècle (1863), les
méfaits d'une maladie « inconnue et contagieuse qui, s'emparant des racines, se propageait de pro¬
che en proche, jusqu'à ce que, par une tranchée
circuliarè, on ait circonscrit le mal ». Il reconnais¬
sait en outre plus de 100 espèces d'insectes vivant
de telle ou telle partie de l'arbre, mais il estimait qu'en dehors des chenilles processionnaires, sus¬
ceptibles d'attaquer les Pins «dans la force de l'âge et la plénitude de leur santé », il ne s'agissait
que de parasites secondaires, atteignant des sujets
malades ou affaiblis.
(*) Conférence faite à l'U. A. I. C., à la Faculté des Sciences.
Mais le peuplement pur condamne toute essence à subir la règle qui a déjà fait de la Vigne l'hôte
d'une foule énorme de parasites, en grande partie
redoutables. Cela est d'autant plus à craindre que les échanges actifs entre régions ou continents
aboutissent fatalement à multiplier le nombre des
ennemis du végétal sur un point donné.
Le Pin maritime en a déjà beaucoup qui, depuis
le semis jusqu'à l'arbre séculaire, jusqu'à son ca¬
davre et jusqu'à .la souche mutilée, exploitent sa subtance aujourd'hui si précieuse pour nous.
Vous avez tous vu de vieux pins porter des sortes
de consoles, d'épaulettes brunes, étagées à diverses
hauteurs, qui représentent les fructifications
d'un
Trametes, Champignon dont le corps même, réduit
à l'état de filaments, de mycélium, est dans l'inté¬
rieur de l'arbre, dont il échauffe le bois.
Comme l'observateur montois de 1860, vous voyez de nombreux pins dépérir tout d'abord épais, puis en taches d'huile, en cercles
progressivement
étalés sur lesquels, de proche en proche, ils jau¬
nissent, perdent leurs aiguilles et meurent. Plu¬
sieurs sortes de champignons ont été mis en cause par les observateurs de cette maladie : le plus ca¬
ractéristique, sinon l'agent essentiel, est
l'Armil-
laire, dont le mycélium blanchâtre, doué d'une étrange faculté lumineuse, s'étale en cordons, en éventails, en nappes, en gaines autour des racines,
remonte vers le tronc et produit au niveau du col¬
let des groupes de chapeaux brunâtres, couleur de
miel.
Les spores pénètrent souvent par des plaies mi¬
nuscules, telles que des morsures d'insectes. Le
dé-
1
BULLETIN 1)E L'INSTITUTDU PIN — N°25 - Janvier 1981
veloppement de la maladie est favorisé par
l'hu¬
midité ainsi que par le feu, ou plutôt par les cen¬
dres alcalines qu'il laisse après lui, — d'où le sage
conseil qu'après avoir fait du charbon sur le sol
de la forêt, on circonscrive la place par un fossé
bien propre. C'est du reste le plus sûr moyen de prévenir l'étalement des taches d'huile. On
réussit
cependant peu ou prou à retarder la mort des ar¬bres en déchaussant les racines maîtresses et en
appliquant sur elles certains hadigeonnages tels que bouillie bordelaise, solution de sulfate de fer, car- bolineum, etc.
et par un brillant Coléoptère, le Calosome aux ailes,
mordorées, les processionnaires causent pari ois de
sérieux préjudices par la destruction du feuillage qu'elles consomment.
On les combat en plein hiver, soit en cueillant
les nids pour les écraser ou les mettre au feu, soit
en les traitant sur place par instillations de pétrole,
suivant le procédé Calas. La manipulation des nids exige quelques précautions si l'on veut éviter le
cuisant contact des poils urticants de la Procession¬
naire.
☆
Je viens de dire que les insectes pouvaient aider
à la propagation des maladies d'un arbre à l'autre.
Ce genre de méfaits s'ajoute aux déprédations qu'ils
commettent directement par leur prise de nourri¬
ture ou leur ponte. Le plus connu de ces ennemis
du Pin est à coup sûr la Processionnaire, dontl'his¬
toire a été vulgarisée par notre grand Fabre. Qui
de vous n'a pas lu les pages où ce génial romancier
des Insectes décrit les lentes processions dont il fut
le témoin émerveillé, ainsi que l'étrange expérience
de la chaîne brisée puis renouée en cercle autour
d'un bassin de terre cuite, où le manège se poursuit pendant des jours jusqu'à l'épuisement ?
Vous savez en effet que ces chenilles, qui nous donnent un exemple d'association durable, tissent
en commun des toiles protectrices, d'où elles sor¬
tent à la queue-leu-leu, pendant la nuit, pour aller
brouter le feuillage sur les branches, comme un troupeau de moutons sur la prairie, puisreviennent
avec le même cérémonial au petit jour.
Vous savez qu'elles passent l'hiver dans des re¬
paires soyeux agrandis et renforcés, qui ont l'air
de vastes nids d'araignées fixés à la cime ou à l'ex¬
trémité des branches, et qu'elles y demeurent en¬
gourdies pendant les grands froids. Au printemps,
rendues plus voraces par ce long jeûne, elles re¬
prennent leurs déplacements à la file indienne pour
se repaître à nouveau du feuillage; puis, dans une dernière sortie, en avril ou mai, elles vont s'enfouir
dans le sable et tisser les cocons bruns à l'abri des¬
quels elles se métamorphosent en papillons.
Bien que combattues par un oiseau, le Coucou,
Bien d'autres sortes de chenilles attaquent de-ci,.
de-là le feuillage du Pin maritime : Bombyx,.
Sphinx, Noctuelles, et des Tordeuses qui provo¬
quent i'avortement ou la déformation des pousses.
Je me contente de mentionner une Pyrale, du genre Dioryctria, qui devient un véritable fléau dans les plantations relativement jeunes. Ce ver, ou Cay-
rotte, provoque un écoulement de résine très carac¬
téristique en creusant autour du tronc une galerie
circulaire ou en spirale, qui compromet la vitalité
de la cime et la fait souvent se briser comme ferait
un trait de scie.
Je ne puis m'étendre non plus sur les nombreux petits Coléoptères Scolytides qui tracent entre
l'écorce et le bois des galeries, dont le dessin plus
ou moins régulier a fait donner à leurs différentes espèces les noms de : polygraphe, micrographe, typographe, chalcographe, sténographe. Ils atta¬
quent de préférence les arbres dépérissants ou ré¬
cemment abai tus; mais, en cas de surabondance,
ils pondent sur des sujets bien vivants.
Certains d'entre eux, les Myélophiles, choisissant
aussi le tronc et les branches pour le développe¬
ment de leur progéniture, ainsi que pour leurs pro¬
pres quarfiers d'hiver, prennent pour aliment la
moelle des tout,jeunes rameaux verts, dont ils pro¬
voquent la brisure et la chute. Les Allemands les appellent Waldgartner, jardiniers de la forêt, pour
évoquer cette taille excessive des pousses dont ils
se rendent coupables.
En cas d'abondance des Myélophiles, on leur
abandonne volontiers des arbres abattus tout ex-
BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N°25 - Janvier 1931 3
près, pour y détruire leur progéniture
à l'état de
larves. Il s'agit d'arbres surveillés, car les autres
-entretiendraient au contraire le mal; de telle sorte qu'une bonne hygiène de la
forêt
estnotre meilleur
garant vis à vis de ces ravageurs.
Ici donc, les habitâts des larves, ces galeries en araibesques qui frappaient le plus
les
;premiers
observateurs, ne sont pas la plus grosse affaire.
Le
principal est le dégât, longtempsignoré,
que causel'adulte. Il en serait de même dans le cas duPisso- dès, Charançon bien connu, dont les
berceaux de
nymphose sont tapissés de
fibres curieusement
en¬tremêlées.
Il en est surtout ainsi dans le cas del'Hylobe, au¬
tre charançon sur lequel je
terminerai cette courte
revue. L'Hylobe est le plus
grand ennemi du Pin
maritime dans notre région. D'une taille
dépassant
ù peine un centimètre, avec une
surface
grenue,noi¬
râtre, émaillée de petites taches brunes
disposées
sur trois ou quatre lignes par
le travers des élytres,
il passe l'hiver dans une
fissure du sol,
sousle cou¬
vert d'un tas d'aiguilles ou d'un paquet
de
mousse;il sort en avril, s'accouple en mai, puis dépose ses
œufs en été dans des trous qu'ilfore à travers
l'écor-
ce d'arbres morts ou mourants, sur des racines ou
sur des souches. Les jeunes larves creusent
l'aubier
pour se nourrir,
puis
pourétablir leurs chambres de
métamorphose.
En 1863, Edouard Perris ne voyait que
cela, il
ne considérait donc point ce Charançon comme un
vrai ravageur; « l'Hylobe,
disait-il, n'est
pasaussi
dangereux que le
Pissodès
».Mais nous savons, hélas ! aujourd'hui quels
dé¬
sastres provoquent les insectes
parfaits, qui
ron¬gent les feuilles, les bourgeons
et les
poussesde
différents arbres et qui dévorent surtout
très avide¬
ment l'écorce des jeunes pins de 2 à 4 ans.
Ils les
attaquent en pleine vigueur, les
mettent à mort et
dévastent ainsi des plantations entières.
L'Hylobe est un ravageur d'une
importance éco¬
nomique considérable, sur
lequel les entomologistes
forestiers poursuivent des
recherches, d'autant plus
nécessaires que le cycle biologique de
cet insecte
présente maintes variations.
Pour parer à son attaque des tout
jeunes pins,
on a préconisé soit la protection
mécanique de leur
tronc par des manchons d'étoupe, de zinc ou
d'au¬
tres substances, soit leur enrobage avec du gou¬
dron, de l'argile, de la glu, autant de procédés com¬
pliqués et fort onéreux. On a obtenu, il est
vrai, de
bons résultats en creusant autour des jeunes plan¬
tations des fossés d'isolement dans lesquels les in¬
sectes tombent au passage. On a mis en œuvre éga¬
lement des sortes de pièges constitués par des ron¬
dins ou des fragments d'écorce posés sur le sol.
Tout cela ne laisse pas d'être assez difficile et
l'on paraît aujourd'hui chercher davantage le
salut
dans les précautions cuiturales, en établissant les
assiettes de coupes de façon à réduire les jeunes
cultures à des plus petites surfaces et à leur per¬
mettre d'atteindre un certain âge avant d'abattre
les arbres des quartiers voisins.
Le grave danger n'est-il pas dans
l'existence côte
à côte des vieilles souches où s'élèvent lesravageurs et desjeunes pins dontils sont
friands ? Et le meil¬
leur remède ne serait-il pas la suppression
immé¬
diate des arbres morts, l'enlèvement rapide des
souches ou tout au moins leur écorçage au-dessus
et même assez largement au-dessous du sol
?
Les vieilles souches ! Elles ne sont pas seule¬
ment les magnifiques berceaux de ces
redoutables
Charançons. Elles sont le réceptacle
de toutes
sor¬tes d'insectes nuisibles, le refuge de beaucoup d'au¬
tres et des animaux les plus divers : des
Mille-
pattes, des Cloportes et de ce
gracieux Triton
mar¬bré qui, entre deux périodes de
vie dans l'eau, vient
s'y blottir comme dans un
nid moelleux.
Tous les mangeurs de bois s'y sont
donné
ren¬dez-vous : Charançons et Scolytes, Buprestes
et
Longicornes, y comprisYHijlotrupes,
que nous re¬trouvons dans beaucoup de nos boiseries et de nos charpentes vermoulues, — sans
compter des Guê¬
pes et des Abeilles, et les
grandes Fourmis hercu¬
léennes, et les petites Fourmies
batailleuses, et les
Termites enfin pour qui les
souches
dela forêt
gas¬conne sont une base merveilleuse, un milieu de prospérité sans pareil,
d'où partent
auprintemps
les essaims innombrables qui viennent
envahir
noshabitations.
Les ravages des Termites à
Bordeaux et dans les
villes du Sud-Ouest vous sont trop connus pour
— 3 —
4 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN — N°2b - Janvier 1931
que j'insiste sur la nécessité d'essoucher la forêt de
Pins maritimes en vue d'atteindre ce double but : la santé de l'arbre, précieux entre tous, et le bon
état de nos maisons.
C'est donc une notion d'hygiène qui domine toute
la question des parasites du Pin maritime. Les plus
redoutables sont entretenus ou favorisés soit par la présence des broussailles du sous-bois, soit par celle des arbres mourants, des troncs morts et des souches, dont l'intérêt général impose qu'on se débarrasse toujours au plus vite pour ne garder
que ta saine et riche forêt vivante.
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BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN — N°25 - Janvier PJ31 5 A i 50
AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
Par M. G. ANDRÉ(«)
Inspectera- adjoint des Eaux et Forêts à Bordeaux chargé de mission aux Etats-Unis(1930)
I. — LES PRODUITS RESINEUX DERIVES DE LA GEMME
La production de la résine et de ses dérivés, dé¬
signés en anglaispar le ternie beaucoup plus concis,
mais quelque peu obscur au premier abord,
de
« naval stores », constitue l'une des principales in¬
dustries des Etats-Unis du Sud-Est. Non seulement
elle y prend place immédiatement après la pro¬
duction agricole proprement dite, et l'exploitation
des bois, mais elle commande expressément l'exis¬
tence même de la plupart des agglomérations hu¬
maines de Floride et de Géorgie. Les pins à gem¬
me couvrent, clans ces Etats du Sud-Est, une super¬
ficie d'environ 70.000.000 d'acres (c'est-à-dire envi¬
ron 30 millions d'hectares), s'étendant sur les Etats de Floride, Géorgie, Louisiane, Mississipi,
Alabama, Caroline du Nord et Caroline du Sud.
Parmi ces Etats, ceux de Floride et de Géorgie représentent à eux seuls 78 % de la
production
résineuse totale des Etats-Unis (Floride, 36 %, Géorgie, 42 %).
Les quelques chiffres qui suivent
donneront
uneidée de l'importance de lindustrie des
produits
résineux aux Etats-Unis.
Les produits dérivés de la gemme
récoltée
en1928 ont atteint une valeur de plus de 40 millions
de dollars (soit plus d'un milliard de
francs)
;leur
préparation a été opérée dans1.150 usines d'im¬
portance variable, employant
ensemble plus de
40.000 ouvriers. Le tableau suivant indique la pro¬
duction quantitative des
Etats-Unis
au coursdes
trois dernières saisons.
:(*) Communication faite au Congrès international du Bois et de
la fa Sylviculture (1931).
a) Essence de térébenthine
(en barils de 50 gallons, soit environ 225 litres)
1929-1930 711.000 barils
1928-1929 638.000 »
1927-1928 727.000 »
b) Colophane
(en barils de 500 livres anglaises, soit environ
225 kilos)
1929-1930 2.548.000 barils
1928-1929 2.297.000 »
1927-1928 2.575.000 »
Ces chiffres comprennent l'ensemble des produits
extraits de larésine proprement dite, et ceux qu'on
tire, depuis ces dernières années, de la distillation
des souches et des racines des pins («wood-ro-
sin »)• Le développement récent, mais sans cesse croissant, de cette nouvelle industrie, fera l'objet
d'un chapitre spécial du présent rapport, où figu¬
reront les chiffres représentant les quantités d'es¬
sence de térébenthine et de produits secs extraits
de cette distillation du bois.
La gemme récoltée provient de plusieurs
espè¬
ces de Pins, parmi lesquelles les deux principales
sont le Longleaf Fine (Pinus palustris), ainsi nom¬
mé pour ses feuilles atteignant 30 à 40
centimètres
de longueur, et le Slash Pine (Pinus
caribea). A
côté de ces deux principales essences on peut citer
le Shortleaf-Pine ou Loblolhj Pine (Pinus
tœda),
qui a son aire de prédilection dansles Carolines,
te le Pond Pine (Pinus serotœna). D'autres essen¬
ces, Digger Pine (P. Sabiniana),
Jeffrey Pine (P.
Ponderosa) ou Yellow Pine, se rencontrent peu dans les Etats du Sud-Est, alors qu'elles abondent
en Californie.
Le Longleaf Pine et le Slash Pine,
qui atteignent
à peu près les mêmes
dimensions,
sedistinguent
l'un de l'autre par la différence de longueur
des
feuilles, groupées par 2 ou
3 chez le Slash, toujours
par trois chez le
Longleaf, et
parla couleur du
bourgeon, brun chez le
Slash,
groset blanc chez
le Longleaf.
Des monographies très
documentées de chacune
de ces essences ont été publiées par les
soins du
Département de
l'Agriculture. Il suffira de noter
que dans
l'ensemble des sept Etats constituant à
6 BULLETIN 1)E L'INSTITUTBU PIN — N°2b - Janvier 19S1
proprement parler le domaine de la résine, la pro¬
portion des deux principales essences est
d'envi¬
ron '65 % pour le Longleaf Pine, contre 35
%
pourle Slash Pine. En Floride, la proportion est égale
(50 % de chaque essence), mais en Géorgie, au con¬
traire, le Slash Pine domine dans la proportion de
trois contre un.
Les conditions de croissance et de longévité de
ces deux arbres sont sensiblement les mêmes. Nous
avons visité, sous la conduite de réminent fores¬
tier américain, le Docteur Austin Gary, qui fut
pour nous un guide aussi aimable que
précieux,
des peuplements magnifiques de l'une et
de l'autre
essence : un massif de Longleaf de G ans atteint
en moyenne 15 pieds (5 mètres) de hauteur, un
autre est constitué par des Slashs de 35' ans mesu¬
rant 70 à 75 pieds de hauteur (25 mètres).
Le Longleaf (comme l'indique son nom scienti¬
fique : P. palustris), préfère les terrains
maréca¬
geux, où la présence d'une couche d'alios
(« hard-
pan ») analogue à celle de nos Landes,
maintient
une perpétuelle humidité, tandis que le
Slash s'ac¬
commode plus volontiers des terrains sablonneux
et secs. La gemme du Slash est plus fluide et plus
brune que celle du Longleaf, qui est épaisse etblan¬
che. A égalité de dimensions, le Slash en
fournit
une quantité sensiblement plus grande.
Ainsi Slash et Longleaf, par massifs uniformes
ou mélangés, couvrent de vastes espaces dans
les
Etats du Sud, principalement en Géorgie et en Floride, et y constituent d'immenses forêts, sou¬
vent peu accessibles, où s'abrite, avec les
derniers
groupements des Indiens Seminoles, une faune sau¬vage, typique, et même parfois dangereuse :
alli¬
gators, lézards venimeux et serpents à
sonnettes
s'y cachent fréquemment dans les eaux stagnan¬
tes, envahies de plantes aquatiques, et dans les
hautes herbes des clairières. Seules les lisières où s'élèvent, parmi des champs de fraisiers et de patates, les baraques de bois où vivent les
ouvriers
nègres, autour de rustiques distilleries de gemme,dénotent quelque activité humaine.
Mais on peut dire que la totalité de ces vastes
forêts n'a jamais connu d'aménagement; les ex¬
ploitations de bois etle gemmage se font au
hasard,
ou plutôt au gré des
commodités
del'exploitant.
Les arbres sont coupés sans aucun soin, à un mè¬
tre au-dessus du sol. Par ailleurs, les cyclones sub¬
tropicaux et surtout les incendies, causent
dans
ces peuplements immenses des ravages
considé¬
rables.
Il n'existe, en effet, aucune loi contre les incen¬
dies, ni aucun moyen de protection bien efficace.
Les résiniers nègres sont le plus souvent les au¬
teurs de ces désastres, en allumant des feux pour brûler les bois autour de leur cabane, afin d'avoir
de l'herbe pour leur maigres bestiaux. Nous avons
vu la nuit, d'énormes surfaces de bois incendiées,
sans que personne essaie de réagir là-contre.
La.
tâche, d'ailleurs, serait le plus souvent bien ardue,
à cause de i'éloignement de toute main-d'œuvre
ci de l'état broussailleux des sous-bois, que n'in¬
terrompt nulle laie garde-feu.
Il est juste de noter ici que le Service
forestier
américain, et en particulier lesattachés aux diverses
stations de recherches et d'expériences, multiplient
les exemples, les propagandes et les démonstra¬
tions, pour amener les propriétaires et les
résiniers
à réagir contre cet état de chose déplorable et
rui¬
neux. Ils vont démontrant que, d'après les statis¬
tiques faites dans divers « comtés » de
Floride et
de Géorgie, la production de gemme aura
baissée
de moitié d'ici vingt ans ! Ce pessimiste son
de
cloche semble déjà produire un salutaire effet au¬
près des nombreux habitants de ces Etats,
dont
la principale richesse est
constituée
par ces «naval
stores ».
Ce terme de « naval stores» vient des premiers temps de colonisation, lorsque les
forêts de pins
produisaient principalement du bois d'oeuvre
et
du goudron, éléments
primordiaux de la construc¬
tion des navires à voiles. Maintenant la production
de cette importante industrie comprend
surtout
l'essence de térébenthine, employée dans la fabri¬
cation des vernis, des peintures et du
camphre
syn¬thétique, et de la colophane, qui sert
à faire des
savons, des vernis et le collage du papier.
Ln destination des produits dérivés de la gemme
aux Etats-Unis est d'ailleurs donnée par le tableau
suivant :
Essence de térébenthine : 82 % peintures et vernis;
11 c/o cirages pour cuirs;
4% carrosserie d'automobiles etwagons;
3 % huiles et graisses.
BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N°25 - Janvier 1931 7
Colophane : 31 % papeterie;
28 % savonnerie;
23 % peinture et vernis;
7 % huiles, graisses, encres d'imprimerie;
4 °7o cires, isolateurs;
4 % linoléum, tentures;
3 % divers (métallurgie, chimie, allumettes).
Le gemmage,
La gemme est obtenue par des procédés de gem- .mage dont la technique générale tend de plus en plus à se rapprocher de celle qu'on suit en
France,
surtout depuis ces dernières années, où plusieurs
éminents forestiers américains sont venus étudier
sur place le boisement des dunes de Gascogne
et
d'exploitation des « pignadas » de nos Landes.Là, encore, il convient de rendre hommage au rôle joué par les stations de recherches et
d'expé¬
riences, spécialement par la Station
générale de
New-Orléans, sous l'impulsion de son jeune et émi-
nent directeur M. E. L. Demmon, et par la Station particulière de Starke (Floride), dont le
distingué
chef de service M. Lenthall Wyman, entouré d'une pléiade de jeunes et actifs forestiers, issus des
Universités et munis d'un solide bagage scientifi¬
que, multiplie les expériences les plus
ingénieuses
et en retire le plus précieux des enseignements.
MM. Demmon, Lenthall Wyman et Munns, aevc
leurs dévoués collaborateurs, ont une grande part
dans les réels progrès accomplis ces dernières an¬
nées dans la technique du gemmage.
L'ancien « box-system » où la résine s'écoulait
rudimentairement dans une entaille profonde creu¬
sée au pied de l'arbre, tend de plus en plus
à être
remplacée par le « cupping », ou pose de récipientsad hoc d'une manière comparable à celle usitée en France. Toutefois les pots tronconiques de nos Landes sont rarement usités; on emploie surtout
des sortes de cuvettes prismatiques en métal, d'une capacitécinq ousix fois supérieures à celle des ré¬
cipients français (à cause de la gemme plus abon¬
dante).
Les pins sont encore gemmés bien souvent alors
qu'ils sont trop jeunesencore, ce qui entraîne rapi¬
dement leur dépérissement et leur mort. Cepen¬
dant une vive réaction est en cours contre cette
pratique, sous l'impulsion du service forestier na¬
tional représenté surtout, dans ces Etats du Sud,
par les jeunes agents des Stations d'expériences,
dont l'œuvre remarquable ne saurait être trop citée
en exemple.
Les exploitants de plus en plus nombreux qui
suivent leurs directives, ne gemment plus désor¬
mais les arbres au-dessous de 9 à 10 pouces (22 à
25 centimètres) de diamètre. Parfois les arbres au-dessus de 12 pouces (30 centimètres) suppor¬
tent deux cares; mais il y a tendance à abandon¬
ner cette pratique pour revenir à une care unique,
sauf en ce qui concerne les très grosarbres ou ceux qu'on veut gemmer à mort. Toutefois on remarque
encore un très grand nombre de pins gemmés sur deux faces à la fois.
La pose des récipients a lieu d'ordinaire en jan¬
vier. |
Le gemmage proprement dit commence environ
le premier mars pour se poursuivre jusqu'en no¬
vembre. Après l'ouverture de la care, on attend quatre ou cinq semaines avant de commencer le piquage régulier, au cours duquel la care est avivée chaque semaine par le « chipper », — notre rési¬
nier, — qui, lorsqu'il a l'adresse voulue, arrive à
« piquer » 1.500 à 1.800 cares parjour, soit 7 à 9.000
cares par semaine (Il est payé entre 1 dollar et
1 dollar 1/2 par 1.000 cares). Chaque pin est ainsi
« piqué » 32 fois par an.
Pour un pin moyen qu'on commence à gemmer à 10 pouces (25 centimètres) de diamètre, la pre¬
mière care est montée chaque année, ainsi qu'il
est d'usage en France, pendant une période de
7 ans, à la suite de laquelle un repos de quatre an¬
nées est accordé à l'arbre. Au bout de ces 4 ans, on commence une deuxième care qui est travaillée
de même pendant une autre période de 7 ans. Nou¬
veau repos de 4 ans, puis une troisième care est
ouverte, et travaillée pendant 7 ans encore. A l'ex¬
piration de cette troisième période de 7 ans on con¬
sidère que l'arbre est épuisé.
(d suivre)
— 3 —
8 BULLETIN DE L'INSTITUTDU PIN — N°25 - Janvier W31 A i51
La
Protection des Forêts contre l'Incendie
EN FRANCE
Par M. Roger PALLU
InspecteurdesEaux etForêts, à Mont-de-Marsan(•)
Le problème de la protection des
forêts
contrel'incendie est parmi ceux qui sont le plus large¬
ment traités dans les Congrès Forestiers. Aussi éprouvons-nous quelque scrupule à aborder une fois de plus ce sujet, et à enrichir, sans utilité ma¬
nifeste, la liste déjà longue des travaux littéraires
sur les incendies de forêts. Depuis de nombreuses
années que nous suivons avec assiduité les divers Congrès forestiers nationaux ou internationaux,
à
Grenoble, à Rome, à Bordeaux, à Lyon, à Paris,
nous avons conscience que tout a été dit sur cette question. Et quand nous avons eu l'occasion
d'in¬
terroger les premiers intéressés, les propriétaires,
ceux-ci nous ont répondu, avec quelque raison d'ail¬
leurs, que ce n'est pas en discourant que l'on étein¬
dra les incendies. Il serait toutefois excessif et in¬
juste de nier l'intérêt des échanges de vues et des
études auxquels se livrent, au cours d'un
Congrès,
des hommes d'expérience uniquement préoccupés
du bien général, et désireux d'apporter une
contri¬
bution utile, — la preuve en a été faite maintes fois, — à la protection des forêts contre
l'incendie.
Et nous n'hésiterons pas à ajouter que, si les pro¬
priétaires forestiers tenaient un plus grand compte
des conclusions et des vœux adoptés dans les Con¬
grès, leurs efforts, ainsi mieux dirigés, les préser¬
veraient dans de nombreux cas du fléau qu'ils re¬
doutent. En France, comme sans doute dans la plu¬
part des pays européens, le
propriétaire
répugneà
l'idée de discipline, et tientavant tout à rester
indé¬
pendant. Or, dans un massif forestier important,
seul un programme général de défense, seule
l'As¬
sociation sont efficaces; l'effort individuel, isolé est presque toujours vain.
Désireux de donner à notre communication un but pratique, et d'éviter de redire très
imparfaite¬
(*) Communication faite au Congrès international du Bois et de
la la Sylviculture (1931).
ment tout ce qui a déjà été dit dans les plus récents Congrès, et consigné dans leurs comptes rendus,
nous nous proposons d'étudier ici brièvement, d'une part les tentatives faites depuis dix ans en France
par les Pouvoirs publics, pour la protection des
forêts contre le feu; d'autre part les résultats obte¬
nus ou en voie de réalisation depuis le Congrès
tenu à Paris, les 22, 23, 34 mai 1930 et qui, pour la première fois en France, a été exclusivement con¬
sacré à l'étude des incendies de forêts.
1. -- ACTION DES POUVOIRS PUBLICS A la cuite de sinistres importants qui, notam¬
ment-en 1918 et 1921, ravagèrent les forêts des ré¬
gions du sud-est et du sud-ouest, M. le Sous-Secré-
taire d'Etat à l'Agriculture décida la création d'une
commission technique temporaire chargée d'établir
un programme de défense contre les incendies de
forêts. Un- arrêté du 19 octobre 1924 fixa la compo¬
sition de cette commission dont le président fut
M. Antoni, inspecteur général des eaux et forêts.
Le 2 avril 1922, un rapport signé par M. Antoni
était publié donnant pour la première fois une do¬
cumentation précise sur les causes des incendies,,
les mesures à prendre, soit à titre préventif, soit
pour la lutte contre l'incendie déclaré, et enfin, sur la reconstitution des forêts incendiées.
Mais les trois conséquences les plus importantes, auxquelels aboutirent les travaux de cette commis¬
sion furent les suivantes :
1° A la date du 7 juillet 1922, M. le Ministre de l'Agriculture adressa aux préfets et aux services
forestiers locaux une circulaire précisant les me¬
sures à prendre pour réduire le nombre et la gra¬
vité des incendies cle forêts. Cette circulaire, résu¬
mant les dispositions législatives en vigueur, s'ins¬
pirait d'autre part des conclusions et des vœux adoptés par la commission technique temporaire.
2 "Dans le budget de l'exercice 1923 fut inscrit
un chapitre nouveau intitulé : « Contribution de
l'Etat aux mesures de protection contre les incen¬
dies de forêts en dehors des forêts domaniales ».
La dotation de ce chapitre, s'élevant à la somme de
100.000 francs, permit d'une part de rembourser
aux communes les dépenses engagées pour l'extinc¬
tion des incendies (emploi de la troupe et des sau¬
veteurs), d'autre part de verser des subventions aux