FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE -190-1--1902 N° 38.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DES
AMPUTATIONS PARTIELLES
DU GLOBE OCULAIRE
THESE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
Présentée et soutenue publiquement le 20 décembre 1901
PAR
Jean-Marie-Louis-René-André M0N
DI ETNé le 7 Décembre 1877 à Mont-de-Marsan (Landes)
Ancien externe des Hôpitaux
I MM. BADAL, professeur, Président.
Examinateursde la thèse .. ) DEMONS, professeur. i
) LAGRANGE. agrégé. • Juges.
( CABANNES, agrégé, )
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'enseignementmédical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE NOUVELLE F. PECH & Cie
/ — RUE DE LA MERCI — 7
A 9CM
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doven. I M. PITRES Doyen
honoraire;
MM. MICÉ
DUPUY....
MOUSSOUS
professeurs :
Professeurs honoraires.
Clinique interne.
Clinique externe Pathologieetthérapeu¬
tique générales Thérapeutique..
MédecineOpératoire..
Cliniqued'accouchements. ...
Anatomiepathologique
Anatomie
Anatomie générale et histologie.
Physiologie Hygiène
PICOT.
PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE.
VERGELY.
ARNOZAN.
MASSE.
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YIAULT.
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Médecinelégale Physique
Chimie
Histoire naturelle Pharmacie Matière médicale Médecineexpérimentale Cliniqueophtalmologique.. . .
Clinique des maladies chirur¬
gicales desenfants Cliniquegynécologique
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maladies des enfants.
Chimiebiologique Physiquepharmaceutique....
MM.
MORACHE.
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de NABIAS.
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BADAL.
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agreges en ence ftcio e ;
section de médecine (Pathologie interne et Médecine légale)
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section de chirurgie etaccouchements /MM. V1LLAR.
n , , t
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BRAQUEIIAYE.Pathologieexterne./ CIIAVANNAZ
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BÉGOUIN.Accouchements. MM. FIEUX.
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MM. GENTES. I Physiologie MM.
PACHON.
CAYALlc.. ! Histoirenaturelle BE1LLE.
section des sciences physiques
M. BENECIL I Pharmacie... M. DUPOUY.
coufis coxiplejienïaires :
Clinique desmaladies cutanées et syphilitiques
MM. 11. DUBREUIL.
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Ophtalmologie
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LE DANTEC.
Le Secrétaire de la Faculté : LEMAIRE.
Pardélibération du o août1879, laFaculté a arrêté que
les opinions émises
danslesThèsesqui lui sontprésentéesdoivent être
considérées comme propre*
tt leurs auteurs,etqu'ellen'entend leurdonner
ni approbation ni improbatioit
A MON
PÈRE
ET A MAMÈRE
A MA SŒUR ET A MON
BEAU-FRÈRE
A MON
FRÈRE
A MON PRÉSIDENT DE THÈSE
MONSIEUR LE DOCTEUR BADAL
Professeur de Clinique ophtalmologiqueà laFaculté de Médecine deBordeaux Chevalier de la Légion d'honneur
Officier de l'Instruction publique
L'hnmble édifice est terminé et ce modeste travail
sera pour
lui
le frêlebouquet qui le
couronne. Sonplus grand
mérite à nos yeux estde
nous permettre d'adresser ici nos remercîments, pour tousles
conseils
qu'ils
nous ont donnés, à nos maîtres del'Hôpital
etde la
Faculté.Nous tenons à
témoigner
enparticulier
notre rconnaissance à MM. lesprofesseurs
ou chefs deservice Badal,
Arnozan,
Boursier, Moussous, Lefour,Dubourg et Lande, dont
nous avons été l'élève.Un étudiant ne peut
avoir
sur la médecineaucune idée bien
personnelle
etbien
neuve; l'aurait- il, que son peud'expérience
nelui permettrait
pas d'en prouverla
valeur.Aussi, avons-nous
préféré étudier
unequestion,
toute
spéciale il
est vrai, mais surlaquelle
unséjour d'un
anauprès de M. le professeur
Badalnous a
permis de
fairequelques réflexions.
— 8 —
Que
ce savant maître,toujours si bienveillant
pour nous,
veuille croire
à notrerespectueuse gratitude
pourles conseils qu'il
atoujours bien
voulu nous donner et pour
l'honneur qu'il
nous fait enacceptant la présidence de
cettethèse.
Nous avons été touché de la
façon si bienveil¬
lante avec
laquelle MM. les professeurs agrégés Lagrange et Cabannes
etM. le Dr
V. Picot, chef declinique,
ontbien voulu
nous accueillir, et nous tenons à leur enexprimer ici
notrereconnaissance.
Les
renseignements
que notreexcellent ami
Aubaret, interne deshôpitaux
etprosecteur à la
Faculté, nous a fournis, nous ont été d'unprécieux
secours et nous l'en remercions tout
spécialement.
AVANT-PROPOS — DIVISION
La chirurgie du globe oculaire atraversé une période, qui
n'est pas très éloignée de la nôtre, au cours de laquelle les procédés nettement conservateurs étant de parti pris presque
abandonnés,de notablesportions de l'œil éminemment utiles étaient sacrifiées sans plus de souci pour faire place nette à l'œil artificiel. L'abus de l'énucléation, contre lequel d'éner¬
giques protestations se sont par intervalle élevées, a long¬
temps rejeté bien au second plan les procédés d'amputation,
de résection, ou d'excision partielle du globe oculaire.
Et pourtant il y a dans la question relative aux amputa¬
tions partielles une plus grande place réservée à l'art utile du chirurgien, une occasion plus fréquente de montrer qu'avant de détruire d'une façon radicale et définitive, il importe tout d'abord de conserveret deréparer.
Dans ces derniers temps, il est vrai, on a diminué dans
une certaine mesure les désavantages trop fréquents de
l'énucléation, en constituant des moignons artificiels qui
ont pu jusqu'àun certain point compenser la perte totale du globe oculaire. Mais les méthodes variées de confection de
moignons artificiels sont encore àl'étude; aucune n'a réuni
l'unanimité des suffrages. Leur variété d'ailleurs prouve que l'on est encore à la recherche d'unbon procédé.
Sans vouloir préjuger de leur avenir, qui nous réserve, d'après les résultats encourageants obtenus, un moyen de diminuerles inconvénientsde l'énucléation, ilsembleacquis,
pour le moment du moins, que, malgré ce correctif du moi¬
gnon artificiel, la méthode des amputations partielles du
— 10 —
globe reste de beaucoup la meilleure, et cela parce qu'elle
procure un moignon naturel.
Néanmoins les indications de l'énucléation du globe
oculaire restentmalheureusementtoujours très nombreuses,
mais nous devons dire qu'elles devront être envisagées bien après que l'on aura passé en revue les divers moyens qui permettent de conserver une partie, si minime fût-elle, de
l'œil sur lequel il faut intervenir.
Aussi dans notre travail avons-nous•essayé de mettre en lumière les occasionsnombreuses quele chirurgien^encontre
de procéder à une amputation partielle. Nous nous sommes
également efforcé de montrer que les divers procédés adaptés
à ce but se sont aussi perfectionnés, et offrent actuellement
des garanties non seulement encourageantes, mais décisives,
au point cle vue du résultat. Bien que l'ingéniosité des pra¬
ticiens se soit largement exercée dans cette voie, tous les procédés, malgré quelques variétés de détail, oscillent autour
de certaines règles qui semblent désormais acquises, et dont
le chirurgien devra s'inspirer.
En résumé, notre travail se divise en trois parties :
Première partie. — Dans la première, nous indiquons le
but de ces amputations partielles (ch.'I), etleurs indications
dans les différentes affections du globe oculaire (ch. II).
Deuxième partie. — Dans la deuxième, nous étudions les
conditions nécessaires pour arriveraubut recherché (ch. III):
et en ayant devant lesyeux les conditions ainsi posées d'une
heureuse suite opératoire, nous examinons si les principaux procédés connus satisfont à ces conditions (ch. IV et V).
Troisièmepartie. — Enfin, dans la troisième partie, nous exposons les résultats qu'il nous a été donné de rassembler
nôus-même. Nous réunissons quelques observations, qui
nous paraissent des plus favorables aux méthodes employées
à la clinique ophtalmologique de M. le professeur Badal, (ch. VI, VII et VIII).
PREMIÈRE
PARTIEBut et indications des amputations partielles
I. — But
. Le plus souvent, lorsque le chirurgien pratique l'ampu¬
tation d'une partie du globe oculaire, c'est dans le but de
permettre au malade le port d'un œil artificiel, et nous tenons dès à présent à faire remarquer combien est différente la prothèse, suivant qu'elle succède à une énucléation ou
qu'elle complète une amputation partielle.
Quel est, en effet, le butde la prothèse ? En dehors de son
but esthétique,la prothèse empêche le rétrécissement consé¬
cutif de l'orbite, l'enfoncement et l'atrophie des paupières, l'inversion des bords palpébraux qui produit une irritation pénible du sac conjonctival.
Les inconvénients que nous signalons ne seront sûrement évités que si la pièce prothétique s'appuie de toute sa face postérieure sur la conjonctive bulbaire.
Et, naturellement, les plus beaux résultats seront fournis par la prothèse oculaire lorsque le volume du globe n'est que faiblement diminué; alors, l'œil artificiel est soutenu de toute part et suit les mouvements du moignon clans des limites aussi étendues qu'à l'état normal.
Si le globe oculaire est enlevé en entier, ce résultat est rarement obtenu, et à combien d'ennuis sont exposés ces
— 12 —
malheureux dont l'œil artificiel, ballotté entre des paupières qui s'excavent, et un moignon profondément enfoncé, se
dépolit, irrite la cicatrice, amène de la suppuration, et pro¬
voque des douleurs intolérables.
Beaucoup de chirurgiens, ayant vu les inconvénients de la prothèse qui succède à une énucléation, ont cherché à avoir
un moignon artificiel et, dans ce but, ont introduit dans la
coque sclérale exentérée des boules de verre, d'ébonite, d'argent ou un fragment d'éponge et jusqu'à des pelotes de
fil: d'autres ontpréféré remplir cette coque vide d'une petite quantité de vaseline qui, plastique, se modèle sur la forme
de la cavité.
Mais souvent ces corps étrangers, si aseptiques qu'ils soient, sont mal supportés: ils déterminent de la réaction
et finissent à la longuepar être-expulsés (Panas).
Dans tous les cas, il sera bien préférable de conserver un
moignon naturel, d'autant plus que l'amputation partielle,
limitée au limbe scléro-cornéen, amène une très légère
diminution de volume.
Panas (1) fait remarquer que le globe ne perd ainsi que le quart de sonvolume.
Aussi, toutes les fois que la chose estpossible, il sera bon
de conserver unepartie du globe en vue de la prothèse.
Ajoutons que dans certains cas, très restreints d'ailleurs,
le port d'un œil artificiel n'est pas nécessaire chez les sujets qui ont subi l'amputation partielle, et queles vestiges iriens
et un tatouage consécutif suffisent à simuler une pupille
absente.
IL — Indications
Quelles sont les différentes affections du globe oculaire
où
l'on peut et où l'on doit penser à une
amputation partielle?
— D'une façon générale une telle opération sera
indiquée
(1) Panas.Archivesd'ophtalmologie,sept. 1898.
lorsque, la vision étant abolie, une partie de l'organe devient gênantesoit par son volume, soitpar son aspect, soit par les
troubles qu'elle provoque.
C'est donc surtout dans letraitement de certaines ectasies du globe que nous trouverons de telles indications. Nous
verrons aussi que les traumatism.es graves et certains cas
d'atrophie du bulbe peuvent être justiciables de ce traite¬
ment.
1° Ectasies cornéennes: A) Staphylomes opaques. —A la suite d'une inflammation suppurative de la cornée et de
perforation de cette membrane, le tissu cicatriciel trop
mince se distend sous l'influence de la pression intra- oculaire.
La cornée, d'abord amincie, se transforme bientôt en un
véritable tissu cicatriciel opaque, contre lequel s'étale l'iris atrophié.Tel est leplus souventle mode de constitution d'un
staphylome cornéen (appelé encore etplus exactement irido-
cornéen).
Les deux facteurs essentiels de cette affection sont donc l'amincissement des membranes et l'hypertonie intraocu- laire; cette hypertonie est elle-même d'ailleurs secondaire le
plus souvent(Fuchs).
Le staphylome étant constitué malgré le traitement par les myotiques et le bandage ouaté compressif, le chirurgien
devra procéder le plus souvent à une amputation partielle.
On distingue les
staphytoinés
en partiels et totauxsuivant qu'ils occupent une partie ou la totalité du champ cornéen,et le mode d'intervention variera suivant leurs dimensions :
a)
Staphylomes
partiels. — Si le staphylome partiel est petit, une iridectomie optique correspondant à la portion decornée restée transparente, suffira; s'il est un peu plus volumineux, on devra pratiquer l'excision partielle (voir page 24); s'il est plus gros encore, il sera justiciable de 1 amputation totale. Mais pour qu'on ait le droitde pratiquer
— 14 —
l'opération, il faut,
d'après Terson,
quele staphylome
réponde auxconditions
suivantes
:Il n'y a pas de vision suffisante à espérer par une
iridec-
tomie, ou la perception lumineuse est
abolie, et l'hypertonie
récidive.
Ce sontalors précisément les indications
des staphylomes
totaux, que nous allons étudier
dans le paragraphe suivant.
D'ailleurs le staphylome partiel a une
grande tendance à
dégénérer en staphylometotal,
carla présence continuelle de
cette tumeur est la cause d'une irritation chronique de la
cornée,irritation qui amèneleramollissement et
la distension
graduelle de la membrane
primitivement transparente.
b) Staphylomes totaux.—
L'amputation
serasouvent,
dans cecas, de toutenécessité, carelle débarrassera
l'œil d'une
ectasie presque toujours
progressive qui empêche l'occlusion
des paupières et devient
ainsi
une caused'irritation prolon¬
gée. La vision est ici
complètement abolie et à jamais.
Cependant l'amputationn'est pas
la règle absolue dans le
cas de staphylome total, et la
conduite du chirurgien
devra s'inspirer des caractères spéciaux que
présentera
l'affection.
1° Onpeutopérer, sans être taxé de
témérité, les staphylo¬
mes qui auront le seul
inconvénient d'être
unedifformité
très disgracieuse et une gêne
permanente dans l'occlusion des
paupières: car c'est précisément
dans de tels
cas quel'opéra¬
tion présente le moins de danger et
qu'elle donne les plus
beaux résultats.
D'ailleurs le staphylome peut s'enflammer
d'un moment à
l'autre et nécessiter d'urgence une intervention.
2° On doit opérer sil'ectasie énorme empêche
l'oblitération
des paupières, et, mettant sans cesse
la partie antérieure de
l'œil en contact avec les agents extérieurs, l'expose à
toutes
les irritations, causes d'inflammation: alors suppuration
et
douleur, alors aussi intervention urgente. Mais il est des cas
oùle staphylome n'estpas justiciable
de l'amputation.
3° On ne doit pas opérer toutes les fois que l'opération risque d'être dangereuse par elle-même ou par ses suites, lorsque, en particulier, des saillies staphylomateuses équa- torialesindiquentdes lésionsgravesdes membranes profondes (choroïde et rétine), etque l'hypertonie trop accentuée expose à une hémorragie ou à l'expulsion totale et subite du corps vitré.
Ce n'est pas, toutefois, croyons-nous, comme on serait porté à le croire, uniquement lorsque le staphylome est
nettement cornéen que l'on sera autorisé à pratiquer une
amputation partielle; c'est lorsque les lésions du segment
antérieur ne se sont pas propagées bien en arrière dans le segment postérieur ou n'ont pas déterminé des lésions pro¬
fondes à son niveau, que l'on pourra encore songer à une
amputation partielle. Faire une amputation partielle pour constituer un moignon déjà lésé, comme nous le verrons
ultérieurement,unmoignon douloureux, unmoignon malade, ir.capable de rendre aucun service, constitue une mauvaise
opération bien inférieure àl'énucléation, à laquelle il faudra
alors avoirrecours.
En résumé, la question de l'amputationpartielle se réduit
àceci :
Si le segment antérieur de l'œil, dont la limite n'est pas le limbe mais la région ciliaire. est seul intéressé et si le
segment postérieur est sain, pourquoi sacrifier inutilement
ce segment postérieur ? La logique veut que dans ce cas on
songe à l'amputation partielle.
B) Staphylomes pellueides. — Je range dans ce groupe toutes les ectasies transparentes de la cornée, qu'elles soient la suite d'une inflammation(kératectasie)ou non (kératocône, kératoglobe).
Pour diminuer la courbure cornéenne exagérée dans ces
affections, d'ailleurs assez rares, on a eu souvent recours à une excision partielle de la cornée (voir chapitre VI), et c'est seulement lorsquece moyen aura échoué, si l'ectasie récidive
— 16 —
malgré tout, et si la vision est tout à fait éteinte clans l'œil,
que l'onpourra penser à une amputation partielle clu globe
oculaire.
2° Traumatismes de l'oeil: « Laquestion de l'opportunité de l'amputation partielle dans les traumatismes est l'une des plus difficiles àrésoudre », dit Critchett. On pratiquera cette opération de préférence si la personne est jeune. Le plus
souvent, il faut le reconnaître avec Trélat, Duplay, Panas, Labbé, l'énucléation est préférable.
Gosselin trouve simplement qu'on a un peu abusé de
l'énucléation.
Richetprétend s'être toujours bien trouvé de l'amputation partielle et publie 30 cas pour le démontrer ; il est vrai que
l'amputation partielle telle que la concevait ce chirurgien, équivalait presque à une énucléation : car il pratiquait
l'exentération complète du globe oculaire(voirpage30). D'une façon générale, on ne devra penser à l'amputation partielle
que si, la perte de la vision étant certaine, l'étendue et l'irré¬
gularité des plaies cornéennes empêchent tout espoir de
cicatrisation naturelle et exposent l'œil à toutes les causes d'infection.
Dans notre neuvième observation (page 56), il s'agit préci¬
sément d'un cas semblable et l'amputation partielle a donné
un résultat excellent.
3° Phtisie du bulbe : Lorsqu'un œil est depuis longtemps phtisique et atrophié, qu'il estréduit à l'état de simple moi¬
gnon, si le malade veut porterun œil artificiel, il faut prati¬
querl'amputation partielle; caria portion restante de cornée
s'irritera au contact de la pièce prothétique et amènera
l'inflammation de tout le moignon.
Enfin l'amputation partielle est rarement indiquée dans le
cas de leucôme total adhérent, pour lequel la trépanation
— 17 —
pratiquée par Eschenbach, Bowman, de Wecker, amènerait
une amélioration suffisante (Kahn, thèse de Paris 1874).
Il est évident aussi que dans le cas. infiniment rare, de néoplasme primitif de la cornée (011 n'en signale que de rares
observations; Panas n'a recueilli que cinq observations de fibrome et deux de carcinome), l'ablation de la membrane atteinte sera nettement indiquée.
Panas (1) a pratiqué l'amputation partielle dans le cas de
glaucome chronique irritatif avec perte absolue de la vision.
Doit-on recommander une telle intervention ? L'opération
amènera évidemment un soulagement immédiat ; mais le
moignon restera-t-il volumineux dans la suite?
M.Puech(2)s'élèveénergiquementcontreunetelle méthode.
Dans le cas de glaucome, l'amputation ne constitue qu'un trompe-l'œil. Au bout de quelque temps, on voit le moignon s'affaisser et s'atrophier complètement. Le résultat est le même quesi l'on n'était pas intervenu, et l'on regrette alors
de ne pas avoirpratiqué l'énucléation. Tous les auteurs sont
d'ailleurs unanimes à recommander l'énucléation dans le cas
de glaucome chronique irritatif. et ne comptent pas sur la vitalité bien médiocre d'un œil profondément désorganisé.
(!) Panas. Archivesd'ophtalmologie, sept. 1898.
(2) Puech. Bulletin médicalde la cliniqueSaint-Vincent dePaul deBordeaux,
nov. 1901.
.
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II
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I
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di
■DEUXIÈME
PARTIEConditions opératoires nécessaires — Revue critique
des principaux procédés
III. — Conditions opératoires nécessaires
Nous avons essayé de préciser dans quelles affections du globe oculaire, et en particulier de la cornée, l'amputation partielle était indiquée.
Le but d'une telle opération étant presque uniquement la prothèse, rappelons quelles sont les conditions les plus favo¬
rables auport d'un œil artificiel.
Il faut un moignon volumineux, mobile et immuable dans
sa forme; la cicatrice qui le termine à sa partie antérieure doit être résistante et plate, et ne présenter aucune saillie
capable de s'enflammerplus tard au contact permanent dela pièce protliétique.
Pour arriver àun tel résultat, il faudra éviter l'hémorragie
et la suppuration, capables d'am mer l'atrophie consécutive du moignon.
Pour que de tels accidents ne viennent pas compromettre le succès de l'opération, il faudraperdre le moinspossible de corps vitré : sinon le volume du moignon serait diminué
d'autant, et surtout la diminution brusque de pression qu'amène l'écoulement de ce liquide serait suivie d'une
hémorragie
ex vacuo qui compliquerait l'opération. Il pour¬rait même arriver que les membranes profondes suivent le
flot hémorragique, etdécollées
s'appliquent à la partie anté¬
rieure de l'oeil.
On aura tout intérêt au contraire à favoriser
l'issue du
cristallin. Celui-ci persiste le plus
souvent, cataracté
ou non,dans le cas de stapliylome. Tous les
auteurs sont d'accord
pour en recommander
l'ablation
:d'après Randolph (1), il
devient un véritable corps étranger et ne
constitue
pas unedes moindres causes de l'ophtalmie
sympathique. Il gêne
la coaptation des lèvres de
la plaie et joue dans la suite un
rôle hypertonisant.
En faisantla section,mais surtouten pratiquantla
suture,
le chirurgien devra respecter
la région ciliaire, si riche en
nerfs et en vaisseaux : il éviteraainsi l'hémorragie qui
peut
survenir au cours de l'opération ou à la
suite; il évitera
surtout pour l'avenir
l'inflammation du moignon et les
accidents d'ophtalmie
sympathique dont cette région est le
point de départ.
Mais alors, peut-on objecter, pour que
l'opération ait sa
raison d'être il faudra pratiquer
l'ablation de cette région
dangereuse? La chose
n'est
pasabsolument nécessaire,
répondons-nous, car
la persistance du
corpsciliaire n'est pas
par elle-même la source
des accidents à redouter. Remar¬
quons en effet qu'un
staphylome de la cornée provoque
rarementdesphénomènes
d'ophtalmie sympathique (Fuchs).
Detels accidents nesurviennent que si lestaphylome
s'ulcère
à son sommet, ouvrantainsi une porte à
l'infection,
oubien
s'il est accompagné d'une
liypertonie secondaire si marquée
qu'ellecomprime trop
fortement la région ciliaire.
Cette règle de respecter
la région ciliaire
parla suture est
absolue, mais l'incision opératoire,
si les circonstances
l'exigent, pourra porter au
niveau
ou enarrière de la région
ciliaire, à la condition essentielle de
mettre cette dernière à
l'abri à l'aide d'un procédé
convenable. Nous
nousattache¬
rons càdévelopper cette idée dans
la suite.
(1) Randolph.New-YorkmédicalJournal, 23 iï-v. 1895.
— 21 —
Du reste le corps oiliaire en lui-même semble ne pas être gravement atteint dans le staphylome cornéen, etest respecté
le plus souvent par le chirurgien. Si le staphylome expose l'œil à des accidents, ces accidents sont dus à l'augmentation
de volume et à l'hypertonie secondaire.
En enlevant la cornée et l'iris ectasiés (qui constituent la
paroi du staphylome) et le cristallin, le chirurgien fera une
opération logique; alors, en effet, plus de saillie capable de s'ulcérer et plus d'hypertonie, l'angle irido-cornéen de filtra- tion étant complètement dégagé.
Si les membranesprofondes sont gravement atteintes,ilne
faudra plus opérer : ainsi dans le cas de staphylome avec saillies extra-cornéennes (voir notre chapitre sur les Indica¬
tions), ainsi dans le cas de glaucome primitif, pour lequel
Panas (1) a voulu essayer de substituer l'amputation par tielle à l'énucléation; l'hypotonie consécutive qu'il signale
semble être due à une désorganisation profonde desmilieux de l'œil, notamment au décollement de la rétine; et ne doit-
on pas craindre qu'une hypotonie obtenue à un tel prix
n'aboutisse à l'atrophie complète du moignon?
Enfin pour éloigner de la plaie opératoire toute cause
d'infection, une suture s'impose comme complément néces¬
saire. Nous verrons quel est le mode de suture qui nous semble préférable en passant en revue les divers procédés employés.
Remarquons cependant, dès à présent, que la sclérotique
est une membrane peu extensible, qu'elle se réunitlentement et avec une grande difficulté; quela conjonctive en revanche, richement vascularisée, se cicatrise trèsvite, mais qu'elle est très friable, et cède facilement à une pression un peu
marquée.
Tels sont les principes qui vont nous guider dans le choix du procédé d'amputationpartielle à employer.
(1) Panas. Archives d'ophtalmologie, sept. 1898.
IV. — Revue critique des principaux procédés connus
(Historiquerapide — Procédés sans suture)
De tout temps 011 a songé à enlever la partie de l'œil qui
faisait saillie,et, au premier siècle avant notre ère, Celse, dans
le cas de staphylome, pratiquait l'ablation d'une portion len¬
ticulaire de la tumeur.
Cependant jusqu'au milieu du siècle dernier, les méthodes
d'exérèse par les caustiques ou par la ligature étaient pré¬
férées à l'exérèse sanglante. Aetius (ve siècle après J. C.) employait la ligature.
Au xvme siècle Maîtrejean (1) nous indique les bons
résultats qu'il a obtenus par la ligature, tandis qu'un peu
plus tard nous voyons J. Janin (2) lui préférer les cautérisa¬
tions au moyen de « l'huile glaciale d'antimoine ».
C'est seulement à la fin du xvme siècle et au commen¬
cement du xixe que l'on pratique de nouveau l'amputation partielle : Woolhouse, Scarpa, Beer, donnent leur nom à
trois nouveaux procédés.
A la suite des heureux résultats fournis par l'énucléation
suivant le procédé de Bonnet de Lyon (1841), on abandonna
presque complètementl'amputation partielle, etnous voyons
en 1856 Denucé (3) pratiquer l'énucléation pour un staphy¬
lome nettement cornéen.
Puis l'amputation partielle est de nouveau en faveur, et
c'est surtout de 1860à1875 que noustrouvons de nombreuses publications à ce sujet; on fait revivre les anciens procédés,
on les modifie, on en propose de nouveaux.
Bien que l'étude des procédés d'exérèse non sanglante
n'entre pas dans le cadre de notre travail, qu'il nous soit
(1) Maîtrejean. Traité des maladies dosyeux, 1707; —autre édition, 1740.
(2) Janin (J.). Mémoires et observations surl'œil, 1772.
(3) Denucé. Gazettedes hôpitaux, 1836.
— 23 —
permis cependant d'en signaler deux, dont l'un pendant longtemps a joui d'une grande faveur, et dont l'autre vient d'être tout récemment proposé: je veux parler de la ligature
et de l'électrolyse.
Laligature,jadis employéeparAetius, Roux, Paul
d'Égine,
a été remise à l'actualité par Borelli de Turin en 1867:
méthode complètement abandonnée à l'heure actuelle, car elle est peu sûre et très douloureuse pour le patient; elle ne
donnequ'un moignon irrégulier.
L'êlectrolyse a été récemment appliquée par Bourgeois (1)
au traitement des staphylomes. Cette méthode n'apas encore donné de résultats qui permettent de lajuger ; d'ailleurs elle
nécessite cinq ou six séances à dix jours d'intervalle et ne peut répondre à des indications d'urgence.
Il serait fastidieux d'énumérer, sous prétexte de critique,
tous les procédés d'ablation partielle du globe oculaire employés pendant ces cinquante dernières années.
Qu'il nous soit permis de ramener à trois types bien nets les divers modes d'amputation, suivant que la section passe
en arrière (au delà) du limbe, en avant ou à ce niveau.
I. Lasection passe enarrière du limbecornêen. —Procédé de Woolhouse.
Si nous nous rappelonsles principes posésdans le chapitre précédent, nous devons condamner une telle opération, pour tous les inconvénients qu'elle présente. En effet, nous ne condamnons pas ce procédé uniquement par le fait que la
section intéressealors lasclérotique, traverse le corps ciliaire,
d'où danger d'hémorragie immédiate etplus tard d'accidents sympathiques, mais parce que cette région si sensible n'est pas suffisamment mise à l'abri par les procédés qui rentrent dans cette catégorie. De plus, passant en plein corps vitré,
ce mode d'opération en favorise Fissue; et l'opérateur sec- (1) Recueild'ophtalmologie, avril 1897 (3observations).
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tionne fatalement les tendons des quatre muscles droits, ce
qui enlève tout espoir de mobilité pour le moignon.
Ce procédé a été d'ailleurs peu préconisé; Woolhouse (1) l'employaitet lui donnaitlenomd'amputation de l'hémisphère
antérieur de l'œil. Desmarresl'essayaàun moment, et Wenis,
dans sa thèse de Paris (1875), signale des accidents d'ophtal¬
miesympathique, survenusàla suite d'une telle intervention.
II.— Lasectionnasseenavantdu limbe:excisionpartielle.
— Procédé de Bcider.
Lorsqu'il s'agit d'affections n'intéressant qu'une partie de
la cornée, et qu'il y a unintérêt majeur à laisser persister les portions saines de cette membrane, l'excision partielle est
une opération parfaitement logique.
Ainsi dans le cas de staphylome pellucide l'excision d'un
lambeau partiel et latéral de la cornée a été pratiquée par Middlemore (2), Warlomont (2), Van Roosbreck, dans le but
deproduire par la cicatrisation de cetteplaie une diminution
de la courbure cornéenne. Par deux incisions au couteau ils détachaient à la partie externe de la cornée unlambeau en V
de quelques millimètres et d'un coup de ciseaux ils section¬
naient le troisième côté de ce petit triangle.
Beaucoup plus employé est le procédé de Bader (3), qui
consisteàsaisir avec une érigneou unepince la partie ectasiée
et àla sectionner au couteau.
Plus ou moins modifié dans ses détails, ce procédé con¬
vient très bien pour l'ablation des staphylomes partiels
de la cornée, ou pour l'excision du sommet du cône dans le
kératoconus: A. Quadri (4), Warlomont (4), Mackenzie (5),
de Graefe (6), Mayer (6), Osio (7), Scott (8), l'ont employé
avec succès dans le traitement de ces affections.
f-l) Mazen. Thèse de Montpellier, 1870.
(2) Wenis. Thèse de Paris, 1874.
(3) Warlomont. Bulletin de thérapeutique, 1854-, Annales d'oculistique, 1855.
(4) Warlomont. Annales d'oculistique, 1855.
(5) Mackenzie. Traité des maladies desyeux(traduction françaiseen3 vol. 1856)- (6) De Graefe et Mayer. Gazette des hôpitaux, 1869.
(7) Osio. Annalesd'oculistique,1891.
(8) Scott. Annalesd'oculistique, 1894.
Certains chirurgiens pensèrent à compléter ce procédé par
une suture; avant de sectionner la petite tumeur, ils en tra¬
versent la base au moyend'un onplusieurs fils, qu'ilsnelient qu'après l'amputation.
Wilde (1), Masselon (2) agissaientainsi, et c'est le procédé
que nous avons vu employer récemment à la clinique ophtal¬
mologique de la Faculté parM. Badal dans un cas de kérato- cône, où l'iridectomie précédemment pratiquée n'avait pas amené une amélioration suffisante.
Il en alui-même fixé le manuel opératoire(3) :
«A l'aide d'une aiguille courbe, la base du staphylome est
» traversée départen part en avant du plan de l'iris suivant
» une direction verticale en trois points différents, l'un au
» milieu, les autres sur les parties latérales, par des fils de
» crin très légers et parfaitement aseptiques. Les lignes de
» ponction et cle contre-ponction, disposées suivant deux
» rangées sensiblement parallèles au diamètre horizontal
» de la cornée, laissent entre elles une surface ovalaire
» correspondant à la portionà exciser.
» Les deux extrémités du même fil sont prises entre les
> mors d'une petite pince à forcipressure et rejetées sur le
» côté jusqu'au dernier temps de l'opération.
» Un couteau à cataracte introduit à la base du cône,
» comme pour une kératotomie, fait une première section de
» l'intérieur à l'extérieur suivant la ligne tranversale corres-
» pondant à un des côtés du lambeau à exciser, et à deux
» millimètres en avant du point de pénétration des fils.
» Fixant alors le bord du lambeau avec une pince à dents
» de souris, on le détachepar une seconde incisionpratiquée
» cette fois de dehors en dedans. Alors, il est vrai, l'iris
» et le cristallin se trouvent projetés en avant, mais il est
» facile à un chirurgien exercé de ne pas blesser ces organes.
(1) Maoken/.je. Trailé desmaladies desyeux, 1850.
(2) Masselon. Annalesd'oculistique, 1874.
(3) Badal. Archivesd'ophtalmologie, 1901.
» Les lèvres de la. plaie sont alors rapprochées et suturées
» rapidement. » Le bandage ouaté appliqué ensuite est
légè¬
rementcompressif.
Un tel procédé d'excision partielle, excellent dans le cas
de
staphylome pellucide, ou de staphylome opaquepartiel, où
la portion antérieure de l'œil est peu désorganisée, ne peut
évidemment s'employer dans le cas de staphylome opaque total :enopérant ainsi, le chirurgienn'enlèveraqu'une portion
insuffisante du nouveau tissu (irido-cornéén), et par l'ouver¬
ture trop étroite pratiquera avec difficulté l'ablation néces¬
saire du cristallin ; ou bien il fera une trop large plaie, il
atteindra le limbe scléro-cornéen, et son opération ne sera
plus une excision partielle.
Telle est la critique que nous pouvons adresser aux
procédés de Scarpa, de Stellwag et Meyer.
de Wickerkiewicz
et de Camo.
Scarpa(1) employa peu cette méthode, dont il indique
les
inconvénients, et préfère recourir au procédé d'amputation
suivant le limbe cornéen.
Stellwag et Meyer (2) taillent un lambeau à la base
du
staphylome etdétachent ce dernier dans les deuxtiers de
sa périphérie; le cristallin et une partie duvitré s'échappent;
puis à l'aide de ciseaux
courbes ils enlèvent du staphylome
ainsi détaché une portion telle qu'il reste un lambeau
dont
la forme etlagrandeur doivent correspondre avecl'ouverture
de la base du staphylome. Ceci fait, ils attachent à
l'aide
d'une suture le sommet du lambeau au point correspondant
de la sclérotique.
Remarquons que vingt ans plus tard,
Meyer (3) lui-même
reconnaîtl'insuffisance de ce procédé dans le cas de staphy¬
lome total et ne le recommande plus que s'il s'agit d'un
enfant.
(1)Desmarres.Traité desmaladiesdes yeux, 1 vol., 1847.
(2) Meyer etdeMontméja. Traité des opérations quisepratiquentsurl'œil.1871.
(3) Meyer. Traité des maladies des yeux,1880.