ainsi détaché une portion telle qu'il reste un lambeau
dont
la forme etlagrandeur doivent correspondre avecl'ouverture
de la base du staphylome. Ceci fait, ils attachent à
l'aide
d'une suture le sommet du lambeau au point correspondant
de la sclérotique.
Remarquons que vingt ans plus tard,
Meyer (3) lui-même
reconnaîtl'insuffisance de ce procédé dans le cas de staphy¬
lome total et ne le recommande plus que s'il s'agit d'un
enfant.
(1)Desmarres.Traité desmaladiesdes yeux, 1 vol., 1847.
(2) Meyer etdeMontméja. Traité des opérations quisepratiquentsurl'œil.1871.
(3) Meyer. Traité des maladies des yeux,1880.
Wickerkiewicz (1) publie en 1885 42 observations pour montrer les résultats heureux d'une méthode semblable.
Il nous serait difficile déjuger ce procédé, carnous n'avons pu nous procurer la publication polonaise et les Annales
d'oculistique n'en donnent qu'un résumé trop succinct.
Le procédé de Camo (5). de Lima, se rattache évidemment à ce groupe et présente entre autres inconvénients ceux qui
résultent de l'excision trop minime de tissu cicatriciel. Mais
comme il complète l'excision par la suture conjonctivale il
nous sembleplus logique de ne l'exposer qu'aprèsles procédés
de Critchett et de Wecker.
III.—La section passe au niveau du limbe sclèro-cornéen.
— Procédé de Beer.
Pour les affections intéressant la totalité de la cornée les
chirurgiens sont tous d'avis à l'heure actuelle de pratiquer la
section suivant le limbe scléro-cornéen.
Y a-t-il un grave inconvénient à faire passer l'incision en arrière du limbe, au niveau de la région ciliaire, au niveau par conséquent de cette zone dangereuse que les ophtalmolo¬
gistes redoutent au point de vue des infections ultérieures,
non seulementde l'œil intéressé,mais de l'autre œil quipeut
tôt ou tard se ressentir de troubles sympathiques. Il y a là
un point de laplus haute importanceet l'on ne peut répondre
d'une façon absolue. Nous devons distinguer les incisions opératoires, par conséquent aseptiques autant que faire se
peut, des traumatismes susceptibles d'être suivis d'infection,
mettre à part les incisions non suivies de suture de celles
qui, comme dans le procédé de Critchett, sont suivies d'une suture en pleine région ciliaire. La suture agit comme un
corps étranger et prédispose à une affection secondaire, si
aseptique qu'ait été l'opération. Nous reviendrons sur ce
point d'ailleurs, pour montrer que même si le
chirurgien est
obligé, pour conserver une plus grande partie de l'œil, de
(1) Wickerkiewicz. Annales d'oculistique, 1886.
(2) Camo.Archivesd'ophtalmologie, J891.
plonger le couteau dans la région
ciliaire, il
peut enréséquer
une notable partie sans pour cela redouter des
complications
dangereuses, pourvu qu'il ait soin de mettre àl'abri le globe
oculaire entr"ouvert par un des procédés que nous
allons
démontrercomme étantles meilleurs.
Mais ici nous voulonsétudier seulement les procédés sans suture, réservantl'étude desprocédésavecsuturepourle
chapi¬
tre suivant. Contentons-nousd'indiqueren quelques mots les
diverses façonsde sectionnerlestapliylome qu'onaproposées.
Beera indiqué dès 1817 le moyen le plus simple de
prati¬
quer l'amputation. Au moyen du couteau à cataracte, on
incise par une section courbe la moitié inférieure
du
staphv-lome, de façon à le détacher de sa base. Ensuite on saisit à
l'aide d'une pince le lambeau ainsi formé et, au moyen
des
ciseaux, 011 détache la moitié supérieure du staphylome. Le
cristallin est enlevé.
Tel estle procédé employé par tous les chirurgiens et
ils
ne le modifient que dans les détails.
Desmarres (1), avant de sectionner le staphylome,
prati¬
quaitune paracentèse à la partie la plus déclive
de celui-ci;
l'humeur aqueuse s'étant écoulée, il saisissaitavec une
pince
la tumeur plissée dans tous les sens et la sectionnait à sa
base d'un seul coup de ciseaux. Plus tard (2), il reconnaîtles
inconvénients de cette méthode qui fournit une plaie frangée, et revient au procédé de Beer : il le complète en
traversant la tumeur avec une aiguille enfilée et en laissant
l'humeur aqueuse s'échapper goutte à goutte; il
sectionne
ensuite la base du staphylome légèrement affaissé au moyen
d'un couteau à double tranchant et termine Texcision soit
avec cet instrument, soit à l'aide des ciseaux.
C'est ainsi que Gosselin(3), Brocas (3), Carondu Villard
(4),
pratiquent l'amputation partielle.(1) Desmarres. Traité desmaladies des yeux, 1 vol., 1847.
(2) DeSmarres. Traité des maladies desyeux,3 vol., 1838.
(3) Fano. Traité dechirurgie, 1872.
(4) DrA.Doumic. Bulletin de thérapeutique, 1838.
Fano (1) fixe par une érigne le staphylome, letransperce à
sa base suivant un plan vertical avec lin couteau à double tranchant, le staphylotome, et enlève de deux coups de ciseaux les deux lambeaux qui retiennent encore la tumeur
en haut et en bas.
Demours (2), Siebold, imaginent un couteau à guillotine qui permet de sectionner le staphylome d'un seul coup, et Areoleo dePaïenne(3)imagine de pratiquer l'amputation au
moyen de l'amygdolotome un peu modifié.
Tousces praticiens se contentaient de cette simple excision
et abandonnaient à la nature le soin de compléter leur
œuvre : les lèvres de la plaie, disent-ils, se couvrent de granulations et de bourgeons charnus, en même temps que la portion du corps vitré qui remplit l'ouverture prend la teintegrisâtre et la consistance d'une masse muco-purulente.
Peu à peu l'ouverture se recouvre d'un tissu cicatriciel, qui d'abord fortement injecté, finit par s'affaisser, se rétracte et
forme unecicatr-i e blanchâtre.
Ils ajoutent qu'il en est ainsi dans les cas heureux, car le
plus souvent, et ils le signalent eux-mêmes, des accidents consécutifsLes viennentfaireperdretout le bénéfice del'opération.
jours qui suivent l'opération, quand ce n'est pas au
cours de l'opération elle-même, la plus grande partie du coprs vitré s'échappe. Souvent aussi la plaie s'infecte et la suppuration amène l'atrophie du moignon. Ou bien une
hémorragie
considérable amène la désorganisation complètedes parties de l'œil que l'on voulait conserver.
Tous les traités (4) et toutes les publications de cette
époque décrivent longuement ces accidents.
William de Cincinnati, quoique partisan de l'amputation partielle, reconnaît à un Congrès, en 1862, que l'ablation
(1) Wenis.Thèsede Paris,1874.
(2) Mackhnzie. Traité des maladies des yeux, 1847.
(3) Arcoleo(Gins.).Nucvoprocesscdi stulilotoinia perlacornea.Païenne.
(4) Mackenzie. Traité des maladies des yeux, 1856. — Fano. Maladies des yeux.1872.
est souvent suivie d'une inflammation vive et de suppura¬
tion, que les tuniques du globe et même
les muscles finissent
par se rider, s'atrophient et ne
présentent plus qu'un
moignon rudimentaire et
insuffisant.
Les résultats d'une intervention ainsi pratiquée sont si