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premiers pour stapliylomes cornéens, le troisième pour

traumatisme grave.

OBSERVATION I (M. Badal).

Kératocône 0 G. Astigmatisme 0 D. Iridectomie etplus tard excision du cône avecsutures.

Une dame, âgée de vingl-quatre ans, se présente à la consultation,

en octobre 1892, pour des troubles visuels de l'œil droit remontant à trois ans. La cornée est nettement conique, avec deux petites opacités

au sommet du staphylome, bien qu'il n'y ait jamais eu antérieurement de kératite proprement dite, ni aucune autre affection oculaire. Pas de lésions ophtalmoscopiques. A noter dans les antécédents hérédi¬

taires : père trèsmyope. —- Œil gauche bon, trèsléger astigmatisme :

V =

â/3-La santé générale laisse beaucoup à désirer :lymphatisme, anémie, dentition très mauvaise. Cette jeune dame nourrit son premier âgé

de sept mois, elle est visiblement fatiguée, presque épuisée; M. Badal lui donne le conseil de confier son enfant à une nourrice et de se soumettre à une opération; elle s'y refuse. En attendant : collyre de pilocarpine,régime tonique.

Sept mois se passent; le staphylome a progressé, il tend à devenir opaque, toute lecture est devenue impossible, à aucune distance. Dans l'autre œill'acuité estdescendue deâ/3 à 1/3,etl'astigmatisme, évidem¬

ment acquis, tend à augmenter.

Première intervention: Iridectomie. L'enfant étant enfin sevré, une

large iridectomie supérieure est pratiquée en juin 1893; le cône subit

unaffaissement très prononcé,et l'opérée, quelques semaines plus tard, arrive à lire à une distance de quinze à vingt centimètres les plus fins

caractères typographiques. Du reste, la malade ne cherche pas à faire usage de cet œil, l'autre étant fortbon en somme.

Les choses vont ainsi pendant quatre ans jusqu'en 1897. Une gros¬

sesse est survenue, au cours de laquelle la situation ne s'est pas

aggravée. Accouchement normal. Mais, cette fois encore, la malade

veut nourrir son enfant, et bientôt, en même temps que la santé générale s'affaiblit, le kératocône devient de plus en plus saillant et

son sommet s'effile et s'amincit à tel point qu'une rupture semble

imminente.

Deuxième intervention : Excision el. suture. Il fautsevrerl'enfant

et se résoudre àune nouvelle opération : l'excision ducône.

L'opération est pratiquée suivant le

procédé de Bader modifié, et

nous en avons décrit le manuel opératoire tel que l'a arrêté M. Badal

lui-même(voir page 25).

Les suites de l'opération furent des plus simples. Lacoaptatiou des

lèvres de la plaie était parfaite après quarante-huit heures;

les fils

purent être enlevés le cinquième jour et tout pansement

supprimé le

dixième jour. La cornée présente une courbure àpeu près

sphérique,

mais la vision restedéfectueuse parsuite des nébulosités cornéennes et

d'un astigmatisme irrégulierprononcé.

Néanmoins, la malade

y

verrait

assez bien pour se conduire avec cetœil, etde très près,

elle

peut

lire

de groscaractères.

Depuis trois ans, la situation est restée la même.

L'astigmatisme de

l'autre œ1qui avait doublé pendant les périodes de crises

n'a plus

aug¬

menté. Ilest à souhaiter qu'une nouvelle grossesse suivie d'allaitement

nevienne pas provoquer de nouveaux désordres du côté de

l'appareil

de la vision.

OBSERVATION II (Personnelle).

La nomméeAlbertine L..., âgée de dix-sept ans, ouvrière, vient à la consultation le 14 janvier 1899; elle présente un staphylome de la cornée très développé, opaque au niveau de son sommet. La cornée déformée est plutôt globuleuse, elle est légèrement troublée dans le reste deson étendue. La tension de l'œil estunpeu exagérée, T = + 1

-Son acuité esttrès diminuéeet est inférieure 4/10.

On distingue en arrière l'iris quiparaît avoir sa coloration normale, mais lapupille est immobileet ne réagitpas à la lumière. Il n'y a pas de douleur, ni de phénomènes irritalifs du côté des autres parties de l'œil.

Le 3 février 1899, M. Badalse décide à exciser la partie saillante et

opacifiée du sommet de la cornée et pardes sutures cornéennes au crin de cheval, rapproche les lèvres de la plaie assez facilement, suivant le procédé que lui-même a décritet dont nous avons reproduitla descrip¬

tion. Un bandage ouaté compressifest ensuite appliqué.

A la suite de cette opération, la cornée a repris son aspect normal;

il existe unedéformation à peine visible à l'œil nu.

Les deuxyeux sontmoins dissemblablesqu'avant etla malade, satis¬

faite de l'opération, quitte l'hôpital après qu'on a enlevé les sutures.

Nous l'avonsvue depuis; lacornéeestredevenuelégèrementsaillante, mais d'une façon plus régulière. Cependant l'état reste stationnaire

depuis quelquetemps.

OBSERVATION III (Personnelle).

. D... (Marie), âgée de vingt-six ans, domestique, entre à l'hôpital le

9 novembre 1899. Il y a vingt ans,elle a eu une ophtalmie à la suite de laquelle est survenu un leucôme cornéen, et peu àpeu s'est formé un

staphylome opaque. La vision est totalement abolie. Jamais elle n'a

souffert de son œil depuis son enfance. Ce n'est qu'au cours de l'été

dernier que son œil aurait augmenté de volume, c'est-à-dire que le staphylome aurait apparu, et qu'à ce moment elle aurait éprouvé des

douleurs.

L'examen nousrévèle quele segmentantérieur du globe est irrégu¬

lièrement sphérique et très saillant. C'est surtoutà la partie inférieure

quel'opacité et que le leucôme cicatriciel sont plus étendus. Il reste un peu de cornéetransparente en haut, et l'on voit que l'iris est complète¬

mentadhérent en arrière. Le palper décèle unœil dur maisnon doulou¬

reux à la pression; la saillie du staphylome est très sensible sous les paupières.

L'intervention estpratiquée le 13 novembre 1899, par M. Badal. Le segment antérieur du globe est totalement enlevé, le cristallin extrait

et laconjonctive est ramenéeen avant,suivant le mode déjà indiqué.

Les suitesopératoires sont bonnes; mais vers le 30 novembre, une certaineétendue devitré estmise à nu, mais sanspourcela faire hernie

à travers les lèvres de laconjonctive. Le moignon de l'œil est trèsvolu¬

mineux.

L'étatreste stationnaire et le 3 décembre la malade quitte l'hôpital,

attendant la cicatrisation complète pour pratiquer la prothèse.

OBSERVATION IV (Personnelle).

D...(Guillaume),âgédesoixante-septans, se présenteen mai 1900à la

Clinique, porteur d'un staphylome cornéen globuleux ayant la forme et

la grosseurd'une petite cerise. C'est depuis quelques mois seulement

que son aûldroit, perdu pour la vision depuis longtemps, a peu à peu

vu survenircettemalformation.

Le 12 mai, M. Badal pratique l'amputation du segment antérieur de l'œil et emploie son procédé de suture conjonctivale à double fil.

L'opération s'exécuted'unefaçon trèsrégulière etdonneun bon résultat.

OBSERVATION V (Personnelle).

LéonD..., garçon de café, âgé de trente-cinqans, entre

à l'hôpital

en juillet 1900, à laClinique

ophtalmologique.

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