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Bulletin des médecins suisses

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Academic year: 2022

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Bulletin des

médecins suisses

BMS – SÄZ Schweizerische Ärztezeitung – Bollettino dei medici svizzeri – Gasetta dals medis svizzers

Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch

42 19 . 10 . 20 16

1435 Editorial

Recommandations pour les registres: rendre les données utiles

1436 FMH

FMH, FMH Services und HIN an der IFAS 2016

1474 «Et encore…»

par Hans Stalder

Serons-nous soignés contre notre volonté?

1463 Tribüne

Stationäre Kinder- und Jugendpsychiatrie:

Umsetzung des neuen Kindes-

und Erwachsenenschutzrechts

(2)

SOMMAIRE 1433

Rédaction

Dr med. et lic. phil. Bruno Kesseli, membre de la FMH (Rédacteur en chef); Dipl.-Biol. Tanja Kühnle (Managing Editor);

Isabel Zwyssig, M.A. (Rédactrice coordinatrice);

Dr med. Werner Bauer, membre de la FMH; Prof. Dr med. Samia Hurst;

Dr med. Jean Martin, membre de la FMH; lic. oec. publ. Anna Sax, MHA;

Dr med. Jürg Schlup, président de la FMH; Prof. Dr med. Hans Stalder, membre de la FMH; Dr med. Erhard Taverna, membre de la FMH;

lic. phil. Jacqueline Wettstein, cheffe de la communication de la FMH

Rédaction Ethique

Dr theol. Christina Aus der Au, p.-d.; Prof. Dr med. Lazare Benaroyo, membre de la FMH; Dr phil., dipl. biol. Rouven Porz, p.-d.

Rédaction Histoire de la médecine

Prof. Dr med. et lic. phil. Iris Ritzmann; Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff, p.-d.

Rédaction Economie lic. oec. publ. Anna Sax, MHA Rédaction Droit

Me Hanspeter Kuhn, chef du Service juridique de la FMH

FMH

ÉDITORIAL: Christoph Bosshard

1435 Recommandations pour les registres: rendre les données utiles

ACTUEL: Christoph Kreyden, Claudia Blackburn

1436 FMH, FMH Services und HIN an der IFAS 2016 La FMH, FMH Services et HIN vous souhaitent la bienvenue sur leur stand au Salon spécialisé du marché de la santé (IFAS), sur la galerie juste devant la halle 7.

1437 Nouvelles du corps médical

Autres groupements et institutions

UNIVERSITÉ DE FRIBOURG: Alexandre Wenger 1440 Un prix d’écriture pour les étudiants en médecine

UNIVERSITÉ DE FRIBOURG: Mickaël Lehmann 1441 «On a toujours fait avec»

Courrier / Communication

1443 Courrier au BMS

FMH Services

1446 Seminare / Séminaires / Seminari

1453 Emplois et cabinets médicaux (version imprimée uniquement)

Tribune

DROIT: Lena E. Schneller, Angelo Bernardon

1463 Stationäre Kinder- und Jugendpsychiatrie: Umsetzung des neuen Kindes-

und Erwachsenenschutzrechts Avec le nouveau droit de la protection de l’enfant et de l’adulte, le législateur a voulu uniformiser le traitement de troubles psychiques chez les adultes incapables de discernement en clinique psychiatrique afin de supprimer les délicates questions de délimitation. Toutefois, le traitement de troubles psychiques chez l’enfant et l’adolescent en clinique psychiatrique n’a pas été clairement réglé.

En outre, la loi ne donne pas toujours de réponse claire concernant le rôle du représentant légal dans le cadre de la pédo - psychiatrie hospitalière.

(3)

ANNA

SOMMAIRE 1434

Impressum

Bulletin des médecins suisses Organe officiel de la FMH et de FMH Services

Adresse de la rédaction: Elisa Jaun, Assistante de rédaction BMS, EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 72,

fax +41 (0)61 467 85 56,

redaktion.saez@emh.ch, www.saez.ch Editeur: EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch Marketing EMH / Annonces:

Dr phil. II Karin Würz, responsable marketing et communication, tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41 (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch

personne de contact, tél. +41 (0)61 467 86 08, fax +41 (0)61 467 85 56, stellenmarkt@emh.ch

«Office de placement»: FMH Consul- ting Services, Office de placement, Case postale 246, 6208 Oberkirch, tél. +41 (0)41 925 00 77,

fax +41 (0)41 921 05 86, mail@fmhjob.ch, www.fmhjob.ch Abonnements membres de la FMH:

FMH Fédération des médecins suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, tél. +41 (0)31 359 11 11,

fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch Autres abonnements: EMH Editions médicales suisses SA, Abonnements, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 75, fax +41

Prix de l’abonnement: abonnement annuel CHF 320.–, port en sus.

ISSN: version imprimée: 0036-7486 / version en ligne: 1424-4004 Paraît le mercredi

© EMH Editions médicales suisses SA (EMH), 2016. Le Bulletin des médecins suisses est une publication «open- access» de EMH. Sur la base de la licence Creative Commons «Attribu- tion – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 4.0 International», EMH accorde à tous les utilisateurs le droit, illimité dans le temps, de repro- duire, distribuer et communiquer cette création au public, selon les conditions suivantes: (1) citer le nom de l’auteur;

(2) ne pas utiliser cette création à des fins commerciales; (3) ne pas modifier,

obtention explicite de l’autorisation de EMH et sur la base d’un accord écrit.

Note: Toutes les données publiées dans ce journal ont été vérifiées avec le plus grand soin. Les publications signées du nom des auteurs reflètent avant tout l’opinion de ces derniers, pas forcément celle de la rédaction du [BMS]. Les doses, indications et formes d’application mentionnées doivent en tous les cas être comparées aux notices des médicaments utilisés, en particulier pour les médicaments récemment autorisés.

Production: Schwabe SA, Muttenz, www.schwabe.ch

Tribune

ÉTHIQUE: Nikola Biller-Andorno, Johann Roduit

1466 Medical Humanities in Switzerland: moving forward

Horizons

TU TROUVERAS TA VOIE!: Tanja Kühnle

1468 Gefängnisärztin Bidisha Chatterjee a d’abord pensé démissionner lorsque son chef à l’Hôpital de l’Ile à Berne l’a envoyée comme médecin pénitentiaire à la prison pour femmes de Hindelbank et lui a confié la Division cellulaire de l’Hôpital de l’Ile.

Mais la jeune médecin a pris cette fonction à cœur – et ne l’a jamais regretté: depuis maintenant dix ans, Bidisha Chatterjee exerce comme médecin pénitentiaire et est désormais devenue une experte très sollicitée.

NOTES DE LECTURE: Jean Martin

1472 Avancées dans les soins préhospitaliers d’urgence

NOTES DE LECTURE: Isabel Zwyssig, Sandra Krüger 1473 Ein Kriminalroman und ein Nachschlagewerk

Et encore...

Hans Stalder

1474 Serons-nous soignés contre notre volonté? Souvent, les personnes âgées expriment le désir de vouloir plutôt mourir que souffrir de démence. Dans une étude anglaise, presque 60% des personnes interrogées ont même exprimé le vœu d’accéder à l’euthanasie active en cas de démence et en Belgique, plus de 71% se sont exprimées dans ce sens. Pourquoi ce vœu ne peut-il être exaucé? L’autonomie est sauvegardée, car il s’agit d’un désir exprimé volontairement; il n’y a pas de malfaisance concernant la personne impliquée et il n’en résulte aucune charge pour la société. Au contraire, car la personne impliquée exprime souvent le souhait de ne pas être un fardeau pour ses proches et pour les soignants.

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Recommandations pour les registres:

rendre les données utiles

Christoph Bosshard

Dr méd., vice-président de la FMH, responsable du département Données, démographie et qualité (DDQ)

«C’est désespérant», me disent régulièrement des collè- gues à propos de la bureaucratisation galopante qui im- pacte aussi leurs patients. «Et voilà que tu nous amènes encore d’autres tâches administratives», poursuivent-ils lorsque je leur propose une nouvelle idée que je juge prometteuse concernant les registres.

Je réalise alors où sont les limites: pour convaincre les médecins et les patients, le travail supplémentaire doit non seulement être réduit au strict minimum, mais également leur apporter une plus-value claire. Ensuite, il faut instaurer un lien de confiance et leur assurer que le traitement des données collectées sera uniquement celui convenu et que toutes les précautions requises

seront prises pour leur interprétation et leur utilisation.

Nous savons tous qu’une découverte a ses limites, et qu’il est tout aussi important d’en connaître les limites que le bien-fondé. Prenons l’exemple de la surconsom- mation de prestations médicales où, comme dans tant d’autres domaines de la recherche, les conclusions ne sont possibles qu’à titre rétrospectif. C’est une réalité scientifique qui va à l’inverse de notre manière de vivre plutôt tournée vers l’avenir. Il est vrai que savoir d’où nous venons nous aide à fixer le cap pour l’avenir, mais cela ne nous exempte pas de de- voir parcourir le chemin, toujours éclairés par notre expérience, notre savoir-faire médical, tout en pesant soigneusement nos décisions avec nos patients.

Le 29 août 2012, la FMH a publié un document de base qui a contribué à lancer la réflexion sur le thème des re- gistres. S’agissant des différents standards possibles, un groupe de travail regroupant cinq organisations concernées, à savoir l’ANQ, H+, l’ASSM, unimedsuisse et la FMH, a vu le jour dans le but d’établir un vaste con- sensus. Les recommandations concernant la création et la gestion de registres médicaux ont été adoptées ap- rès que le plus grand nombre d’intervenants possible a été consulté et les quelque 160 retours reçus intégrés.

Cette démarche «de bas en haut» (bottom-up) dans le but de recueillir l’avis du terrain doit montrer au monde politique et à l’administration ce qu’il est né- cessaire de faire pour arriver à des conclusions fiables, sans oublier que, là aussi, la question des ressources re- vêt une importance centrale.

Pour que la qualité des registres puisse être vérifiée de manière efficace, les auteurs des recommandations ont établi des standards minimaux visant notamment à garantir la qualité des données, mais aussi leur saisie et leur utilisation selon des critères clairement définis.

S’agissant de la gestion des registres, la question de la compétence a également été abordée. Les recomman- dations ont aussi pour objectif de garantir en tout temps le respect du droit de la personnalité de ceux qui four- nissent leurs données. Enfin, l’application de standards minimaux permet un relevé efficace des données et augmente leur utilité. Il est ainsi possible d’éviter les saisies à double, de mieux exploiter les synergies entre les lieux de collecte et d’améliorer la qualité et la por- tée des données.

Les différentes activités menées par les médecins à titre individuel ou collectif (organisations médicales) té- moignent des nombreux efforts déjà entrepris dans ce domaine. Pour une vue d’ensemble des démarches ac-

tuelles, la FMH met à disposition une plateforme des registres médicaux à l’adresse www.asqm.ch → Thèmes

→ Transfert de connaissances. A l’image de ce que la FMH et ses membres ont toujours fait et continueront de faire au quotidien, la FMH veut poser une pierre supplémentaire à l’édifice déjà très riche de la qualité en médecine, grâce aux recommandations communes de H+, l’ANQ, l’ASSM, unimedsuisse et la FMH publiées dans le Bulletin des médecins suisses du 12 octobre 2016.

Vous les trouverez également sur www.asqm.ch → Pu- blications → Recommandations registres.

Les données collectées doivent s’avérer utiles.

En même temps, elles doivent être interprétées et utilisées avec précaution.

Pour que la qualité des registres de santé puisse être vérifiée, des standards minimaux sont recommandés.

FMH Editorial 1435

(5)

25.–28. Oktober 2016, Messe Zürich, Galeriegeschoss Halle 7

FMH, FMH Services und HIN an der IFAS 2016

Christoph Kreydena, Claudia Blackburnb

a Leiter Dienst Dienstleistungen Mitgliedschaft

b Verantwortliche Marketing und Kommunikation FMH Consulting Services

Die FMH, die FMH Services und HIN heissen Sie gerne an der Internationalen Fachmesse für Arzt- und Spital- bedarf (IFAS) am gemeinsamen Stand auf der Galerie vor der Halle 7 willkommen. Lernen Sie unsere vielfältigen Dienstleistungen in den Bereichen Weiterbildung, sicherer Datenaustausch, Praxisgründung, Praxisfüh- rung, Praxisübergabe und Gruppenpraxis kennen! Wir freuen uns auf den persönlichen Kontakt mit Ihnen und gehen gerne auf Ihre Anliegen und Bedürfnisse ein.

Besuchen Sie unsere Workshops am Mittwoch, 26. Oktober 2016, und insbe- sondere am Donnerstag, 27. Oktober 2016

Am Mittwoch, 26. Oktober 2016, sowie insbesondere am Donnerstag, 27. Oktober 2016, haben Sie Gelegen- heit, an unseren Workshops teilzunehmen. Bestimmt finden Sie in unserem Angebot das eine oder andere Thema, das Sie besonders interessiert. Wir freuen uns auf Ihre Anmeldung über www.fmh.ch → Services

→ Für die Mitglieder → IFAS 2016.

Weitere Informationen

Veranstaltungsort:

Die Workshops werden durchgeführt im Seminarraum K6 (Zugang vom Galeriegeschoss vor Halle 7).

Teilnehmerkreis:

Die FMH- und FMH Services-Workshops stehen aus- schliesslich Ärztinnen und Ärzten sowie deren MPAs offen (sofern die Anmeldung durch den Praxisinhaber erfolgt), werden ausschliesslich in deutscher Sprache durchgeführt und sind kostenlos.

Der HIN-Workshop richtet sich an Ärztinnen und Ärzte, IT-Fachpersonen von Institutionen sowie HIN-Partner.

Die Registrierung erfolgt nach Eingang der Anmeldun- gen. Die Teilnahme an den Workshops berechtigt zum Gratiseintritt zur IFAS 2016.

Anmeldung:

Online-Anmeldeformular unter www.fmh.ch → Servi- ces → Für die Mitglieder → IFAS 2016.

Korrespondenz:

FMH / Dienst DLM Elfenstrasse 18 Postfach 300 CH-3000 Bern 15 Tel. 031 359 11 11 dlm[at]fmh.ch

Workshop Nr. 2 (FMH Services): Vermögensaufbau für Ärzte – welche Strategie soll ich verfolgen?

Donnerstag, 27.10.2016, 11:15–12:15 Uhr

Referent: Alexander Bruderer, FMH Insurance Services Häufig setzen sich Ärzte nur wenig mit der Strategie des Ver­

mögensaufbaus auseinander. Der Arzt führt üblicherweise ein 3.­Säule­Konto und ist bei einer Pensionskasse angeschlossen.

Was sind alternative Strategien, welche auch bei Invalidität für ausreichend Kapital sorgen? Wie erhalte ich mir in meiner Ver­

mögensstrategie eine maximale Flexibilität aufrecht? Der Work­

shop soll zu diesen Themen Ideen liefern.

Workshop Nr. 3 (FMH Services): Stolpersteine bei der Gründung und Führung einer Gruppenpraxis

Donnerstag, 27.10.2016, 13:00–14:00 Uhr

Referent: Patrick Tuor, Leiter Beratung, FMH Consulting Services AG Fokus auf:

– Wahl der juristischen Gesellschaftsform

– Rechtliche, steuerliche bzw. mehrwertsteuerliche Aspekte – Herausforderungen beim Teamaufbau

– Rentabilität und andere finanzielle Aspekte – Marketing: Auftritt nach innen und aussen

Workshops Nr. 4 & Nr. 5 (HIN): EPDG – ohne eID kein Zugriff auf das elektronische Patientendossier

Donnerstag, 27.10.2016, 14:15–18:00 Uhr (Workshop Nr. 4) / Mittwoch, 26.10.2016, 9:00–12:45 Uhr (Workshop Nr. 5)

Referent: Christian Greuter, Geschäftsführer HIN / Stefan Müller, Senior Sales & Product Manager HIN

Das im Sommer 2015 verabschiedete Bundesgesetz über das elektronische Patientendossier (EPDG) schreibt vor, dass alle Ge­

sundheitsfachpersonen, die auf ein elektronisches Patientendos­

sier zugreifen wollen, eine elektronische Identität (eID) eines zer­

tifizierten Herausgebers für den Zugriff einsetzen müssen. HIN ist bereit und informiert Sie an einem exklusiven Kundenworkshop.

Fokus auf:

– HIN eID und Nutzungsmöglichkeiten für Institutionen – Identitäts­ und Zugriffsmanagement im EPDG­Kontext – Aktuelle Case Studies

Workshop Nr. 1 (FMH): Aktuelle Fragen rund um die Kranken­

geschichte

Donnerstag, 27.10.2016, 10:00–11:00 Uhr

Referentinnen: Dr. iur. Caroline Hartmann, Rechtsanwältin, Stv.

Leiterin Gutachterstelle FMH / Gabriela Lang, Rechtsanwältin, Stv. Leiterin Abteilung Rechtsdienst FMH

Fokus auf:

– Einsichts­ und Kopienrechte des Patienten an der Kranken­

geschichte

– Aufbewahrungspflicht

– Die Krankengeschichte als Beweismittel in Haftpflichtfällen

FMH Actuel 1436

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Todesfälle / Décès / Decessi Pascale Fluri (1974), † 13.7.16, Fachärztin für Chirurgie und

Fachärztin für Allgemeine Innere Medizin, 7000 Chur

Raymond Favre (1930), † 7.9.16, Spécialiste en pédiatrie, 2300 La Chaux-de-Fonds

Ivo Bozin (1931), † 15.9.16, Spécialiste en ophtalmologie, 2087 Cornaux NE

François Blandenier (1933), † 16.9.16, 2300 La Chaux-de-Fonds

Louis Lude (1928), † 24.9.16,

Spécialiste en chirurgie et Spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil locomoteur, 1005 Lausanne

Praxiseröffnung / Nouveaux cabinets médicaux / Nuovi studi medici BS

Simone Rachel Kann Périat, Fachärztin für Gynäkologie und Geburtshilfe, Steinenring 1, 4051 Basel

Fabian Schauer, Facharzt für Allgemeine In- nere Medizin, Bahnhofstrasse 63, Postfach 360, 4125 Riehen 1

Ärztegesellschaft des Kantons Bern Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio Zur Aufnahme als ordentliche Mitglieder haben sich angemeldet:

Domenica Custer, Fachärztin für Allgemeine Innere Medizin, FMH, Murtenstrasse 32, 3203 Mühleberg

Simone Devers, Fachärztin für Kinder- und Jugendpsychiatrie, FMH, Moserstrasse 10, 3014 Bern

Regula Teuscher, Fachärztin für Orthopädische Chirurgie und Traumatologie, FMH, Klinik Sonnenhof, Buchserstrasse 30, 3006 Bern Einsprachen gegen diese Vorhaben müssen innerhalb 14 Tagen seit der Veröffentlichung schriftlich und begründet beim Präsidenten des Ärztlichen Bezirksvereins Bern Regio eingereicht werden. Nach Ablauf der Frist entscheidet der Vorstand über die Aufnahme der Gesuche und über die allfälligen Einsprachen.

Ärztegesellschaft des Kantons Luzern Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft Sektion Stadt haben sich gemeldet:

Martin Majewski, Facharzt für Orthopädische Chirurgie und Traumatologie des Bewegungs- apparates, FMH, FussZentrum St. Anna im Bahnhof, Zentralstrasse 1, 6003 Luzern

Jörg Püschel, Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie, FMH, Tätigkeit ab 1.2.2017:

Praxis am Mühlenplatz, Mühlenplatz 10, 6004 Luzern

Knut Schlünder, Praktischer Arzt,

Gemeinschaftspraxis Dr. Züsli/Schlünder, Alpenstrasse 9, 6004 Luzern

Einsprachen sind innert 20 Tagen nach der Publikation schriftlich und begründet zu richten an: Ärztegesellschaft des Kantons Luzern, Schwanenplatz 7, 6004 Luzern

FMH Nouvelles du corps médical 1437

Nouvelles du corps médical

(7)

Ärztegesellschaft Thurgau

Zum Eintritt in die Ärztegesellschaft Thurgau hat sich gemeldet:

Evelyne Sulger Büel, Rheinweg 47, 8264 Eschenz, Fachärztin für Allgemeine Innere Medizin, FMH

Société Médicale du Valais / Walliser Ärztegesellschaft

Se sont annoncés comme candidats à l’admission à la Société Médicale du Valais:

Zur Aufnahme in die Walliser Ärztegesell- schaft haben sich angemeldet:

Membres ordinaires / Ordentliche Mitglieder

Eléonore Albrecht Favre, 1975, Spécialiste en gynécologie et obstétrique et en gynécologie- obstétrique opératoire, FMH, Sion

Dominique Bauer-Vinassac, 1955, Spécialiste en rhumatologie, Collombey

Abdelmadjid Benchalgo, 1964, Médecin praticien

Arezki Bensaïd, 1964, Spécialiste en radiologie, FMH, Sion

Ozen Bernard, 1964, Spécialiste en gynécologie et obstétrique, Monthey

Fabrice Coppex, 1977, Spécialiste en médecine interne générale, FMH, Vouvry

Basile Darbellay, 1978, Spécialiste en derma- tologie et vénéréologie, Orsières

Fabien Degeorges, 1970, Médecin praticien, Martigny

Giulio Doveri, 1961, Spécialiste en médecine interne générale et en endocrinologie/

diabétologie, Conthey

Valérie Farquet, 1983, Spécialiste en médecine interne générale, FMH, Saxon

Paula Felix, 1979, Spécialiste en médecine interne générale, FMH, Sembrancher

Lauriane Friedrich, 1979, Spécialiste en méde- cine interne générale, FMH, Sembrancher

Christophe Fumeaux, 1977, Spécialiste en médecine interne générale, Sion

Mélanie Gobiet, 1981, Spécialiste en médecine interne générale, FMH, Troistorrents

Cécile Grandin, 1964, Spécialiste en radiologie, Sion

Hélène Heuninckx, 1975, Médecin praticien, Martigny

Jean-Jacques Hosselet, 1959, Spécialiste en pneumologie, Martigny

Karl-Peter Jungius, 1965, Facharzt für Radiologie, FMH, Brig/Visp

Huma Kokollari, 1967, Spécialiste en gynéco- logie et obstétrique, FMH, Monthey

Jennifer Nelly Barbara Landry, 1974,

Spécialiste en dermatologie et vénéréologie, Sion

Mihaela-Elena Nastasa, 1980, Spécialiste en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, Sion

Van Thai-Son Nguyen, 1973, Spécialiste en gynécologie et obstétrique, Martigny

Salvador Nkondjo Minkoumou, 1974, Spécialiste en dermatologie et vénéréologie, Conthey

Jason Outrequin, 1984, Médecin praticien, FMH, Grimisuat

Teresa Pastor Navarro, 1979, Spécialiste en urologie, Sion

Sophie Peyret Didier, 1969, Spécialiste en radiologie, Sion

Arthur Pierrisnard, 1982, Médecin praticien, Val d’Illiez

Marie-Amélie Pierrisnard Archevêque, 1985, Médecin praticien, Val d’Illiez

Gilles Plattner, 1976, Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, FMH, St-Maurice

Iulian Andrei Pop, 1977, Spécialiste en méde- cine interne générale, FMH, Montana

Céline Rey-Bellet Gasser, 1975, Spécialiste en pédiatrie, FMH, St-Maurice

Eric Rieger, 1987, Médecin praticien, Monthey

Michel Russo, 1959, Spécialiste en pédiatrie, Sembrancher

Sophie Salamin Bonnemain, 1984, Spécialiste en médecine interne générale, FMH, Vissoie

Andreï Timochenko, 1969, Spécialiste en ORL, Martigny

Dominique Turaglio, 1958, Spécialiste en anesthésiologie, Saxon

Miguel Ulla, 1974, Spécialiste en neurologie, Martigny

Agnes Zollinger-Renken, 1980, Spécialiste en gynécologie et obstétrique et en gynécologie- obstétrique opératoire, FMH, Sion

Membre extraordinaire / Ausserordentliches Mitglied

Delphine Perruchoud, 1981, Spécialiste en dermatologie et vénéréologie, FMH, Sierre Les avis opposés à l’une ou l’autre admission sont à adresser au Secrétariat de la Société Médicale du Valais (Route de Vissigen 70, 1950 Sion) dans un délai de 10 jours après publication.

Einsprachen gegen diese Aufnahmen sind innerhalb von 10 Tagen seit der Publikation schriftlich an das Sekretariat der VSÄG (Route de Vissigen 70, 1950 Sion) einzureichen.

FMH Nouvelles du corps médical 1438

(8)

Ärzte-Gesellschaft des Kantons Zug Zur Aufnahme in die Ärzte-Gesellschaft des Kantons Zug als ordentliche Mitglieder haben sich angemeldet:

Joachim Rehbock, Facharzt für Gynäkologie und Geburtshilfe, Bundesplatz 4, 6330 Cham

Elfrida Salihi, Fachärztin für Gynäkologie und Geburtshilfe, FMH, Seestrasse 3, 6330 Cham Einsprachen gegen diese Kandidaturen müssen innerhalb 14 Tagen seit dieser Ver - öffentlichung schriftlich und begründet beim Sekretariat der Ärzte-Gesellschaft des Kantons Zug eingereicht werden.

Nach Ablauf der Einsprachefrist entscheidet der Vorstand über Gesuch und allfällige Einsprachen.

Preise / Prix / Premi

Anlässlich des 3. Swiss Federation of Clinical Neuro-Societies (SFCNS) Congress, welcher Ende September 2016 in Basel stattgefunden hat, wurden folgende Preise verliehen:

Schweizerische Neurologische Gesellschaft (SNG):

Den SNG-Preis erhielt Dr. Aurélien Lathuilière, HUG, Genf, für seine Arbeit «A subcutaneous cellular implant for passive immunization against amyloid-β reduces brain amyloid and tau pathologies».

Das SNG-Stipendium ging an Dr. med.

Arseny Sokolov, CHUV, Lausanne, für seine Arbeit «Exploring the social brain:

Integration of electrophysiology with diffusion tensor imaging».

Der Déjérine-Dubois-Preis für «Best abstract in basic science» ging an:

SR Schreglmann, S Hägele-Link, R Bauer, KP Bhatia, P Natchev, N Wegener, A Lebeda, B Werner, E Martin, G Kägi; St. Gallen, London (UK), Zürich, Sydney (AU), Titel der Arbeit: «Unilateral ablation of the cerebellothalamic tract in essential tremor by MRI-guided high intensity focused ultrasound».

Den Déjérine-Dubois-Preis für «Best abstract in clinical science» erhielten:

Y Valko, S Rosengren, HH Jung, D Straumann, K Landau, KP Weber; Zürich, Sydney (AU), Titel der Arbeit: «Ocular vestibular evoked myogenic potentials as a test for myasthenia gravis».

Schweizerische Gesellschaft für Neurochirurgie (SGNC):

Der SGNC Forschungspreis wurde verliehen an: Dr. med. Marian Neidert, Zürich, Titel der Arbeit: «Exploring the Immuno- genecity of Candidate Peptides for a Multi- Epitope Vaccine Targetting Glioblastoma Stem-Like Cells».

Der Preis für das «Best Poster» der SGNC wurde verliehen an: J Martin, R Tyrand, U Lopez, F Bernasconi Pertusio, C Lysakowski, M Laganaro, K Schaller, C Boëx; Genève, Titel der Arbeit: «Intraoperative neuromoni- toring of language during tumor resection under general anesthesia».

Schweizerische Gesellschaft für Neuroradiologie (SGNR):

Der Peter-Huber Preis wurde verliehen an:

Dr. Vincent Dunet, Lausanne,

Titel der Arbeit: «Cognitive impairment and basal ganglia functional connectivity in vascular parkinsonism».

Die Poster-Preise der SGNR wurden verliehen an:

J Berberat, D Boye, HP Killer, A Pircher, N Miller, M Montali, L Remonda; Aarau, Baltimore (US), Titel der Arbeit: «Flow dynamics of cerebro- spinal fluid between the intracranial cavity and the subarachnoid space the optic nerve using an MRI diffusion sequence».

S Winklhofer, V De Martini, Ch Nern, I Blume, S Wegener, A Pangalu, A Valavanis, H Alkadhi, R Guggenberger; Zürich, Titel der Arbeit:

«Dual-Energy Computed Tomography in Stroke Imaging: Value of Virtual Non- Contrast Images for Detection of the Hyperdense Artery Sign».

Schweizerische Kopfwehgesellschaft (SKG):

Das Hansruedi-Isler Forschungsstipendium wurde verliehen an: Nina Caveng, Gabriele Merki, Zürich, Titel der Arbeit: «Menstrual migraine and withdrawal headache in pill users – Do we need a new definition?».

FMH Nouvelles du corps médical 1439

(9)

Prix pour les étudiants en médecine

Un prix d’écriture pour

les étudiants en médecine

Alexandre Wenger

PhD, chaire Médecine et société, Université de Fribourg

Dans nos universités, les étudiants en médecine sont essentiellement évalués sous forme de QCM. Dans ce système, les questions et les réponses sont pré-forma- tées, et les étudiants n’ont pas le choix des mots. Cocher une réponse par une croix ne requiert aucune compé- tence de formulation. Dès lors, est-il bien pertinent de faire écrire les étudiants en médecine?

Oui, trois fois oui! D’une part, parce que la pratique clinique est faite de relations singulières et différentes à chaque fois. Une relation thérapeutique efficace sup- pose une bonne compréhension mutuelle et la capacité du médecin d’adapter son discours à son patient.

Or, écrire c’est choisir sa formulation, c’est prendre conscience de ses effets, c’est s’exercer au lien avec autrui.

D’autre part, parce que l’écriture est une pratique ré- flexive, qui permet de mettre en perspective ses propres présupposés, ses motivations et ses difficultés. En somme, écrire exerce l’esprit critique sur soi et sur sa profession.

Enfin, parce que les médecins évoluent aujourd’hui dans un monde où la communication est omnipré- sente – dans les médias, sur les réseaux sociaux, entre collègues – et où la maîtrise de l’expression et le contrôle des messages que l’on veut transmettre sont devenus une nécessité.

Depuis 2012, dans le cadre du programme Médecine et société (Medical Humanities) de l’Université de Fribourg, les étudiants en médecine de 3e année effec- tuent un exercice obligatoire d’écriture. Cet exercice a été créé et pensé en complémentarité avec l’introduc- tion dans le cursus d’un stage de médecine de premier recours. Les étudiants suivent un médecin généraliste pendant quatre jours. Ils rédigent ensuite le compte rendu circonstancié d’une rencontre avec un patient effectuée dans le cadre de ce stage. Leur texte doit ré- pondre à un ensemble de directives formelles insistant sur la cohérence interne du récit, la construction d’en- semble, ou encore la pertinence des informations rete-

nues. L’exercice amène les étudiants à réfléchir à leur propre rôle de (futur) praticien, ainsi qu’aux contextes sociaux, familiaux, économiques, etc. qui peuvent fa- ciliter ou entraver la relation médecin-patient. Il s’agit donc d’un exercice intellectuel de mise en forme d’une observation, et non d’un épanchement émotionnel.

Le texte est suivi par quelques lignes qui reprennent la situ ation décrite, mais sous la forme brève du dossier médical: le contraste entre les deux formes d’écriture doit apparaître clairement.

Certains étudiants ont d’abord été déconcertés par la li- berté (apparente) laissée par cet exercice. Mais rapide- ment, ils nous ont aussi fait part de leur satisfaction de pouvoir écrire. Après réflexion, nous avons donc dé- cidé d’introduire pour la première fois en 2016 un prix d’écriture récompensant le meilleur texte francophone et le meilleur texte germanophone.

Après une double lecture de tous les textes, le Dr PhD Julien Knebusch et moi-même nous avons sélectionné les 3 meilleurs textes francophones et les avons en- voyés, anonymisés, à un jury composé cette année du prof. Thierry Carrel (Directeur de la Clinique universi- taire de chirurgie cardio-vasculaire, Inselspital, Berne), de Mme Claire Huguenin (chanteuse et musicienne, Fribourg) et du Dr Emmanuel Venet (médecin et écri- vain, Lyon, France).

A l’issue de cette procédure, nous avons le plaisir de vous présenter ici le texte primé, à savoir «On a tou- jours fait avec» de M. Mickaël Lehmann. Les jurés ont notamment apprécié dans ce texte une écriture fine et sans pathos, un style fluide qui exprime la lourdeur, la colère sourde et la pudeur qui caractérisent les prota- gonistes, enfin une pensée clinique que l’on sent nour- rie par un questionnement philosophique riche.

Les étudiants suivent un médecin généraliste pendant quatre jours.

Correspondance:

Prof. Alexandre Wenger, PhD chaire Médecine et société Université de Fribourg Département de médecine Rue Albert-Gockel 1 CH-1700 Fribourg

Remarque

La livraison germanophone du Bulletin des médecins suisses pu- blie cette semaine le texte de Mme Catherina Holeczek, lauréate du meilleur texte en allemand.

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«On a toujours fait avec»

Mickaël Lehmann

Etudiant en médecine, 3e année, Université de Fribourg

Un jeune homme avec un gros rhume. Une personne âgée qui souffre d’un mal de dos s’ajoutant à un genou déjà douloureux. Une autre femme qui tousse et dont le nez coule à cause de l’hiver. Les patients s’enchaînent et les pathologies semblent se répéter. Souvent, la vieil- lesse amène son lot de troubles et de douleurs, qui par- fois ne veulent pas disparaître, et avec lesquels il faut apprendre à vivre.

Voilà le quotidien d’un cabinet à la campagne. On en- tend les voitures passer sous les fenêtres. Le vent souffle fort aujourd’hui. Les arbres se courbent sous les violentes rafales. La tempête approche. Le cabinet est ordinaire. Un bureau sur lequel s’empilent de nom- breuses feuilles, et un ordinateur qui prend la moitié de l’espace, et dont les touches du clavier claquent tout au long de la journée. Une table d’examen se trouve à l’autre bout de la pièce, avec, à portée de main, les ins- truments nécessaires à la prise en charge variée des pa- tients qui consultent un médecin généraliste. Je suis

assis à la gauche du Docteur, dans un coin de bureau sur lequel j’ai posé mon bloc-notes. Les patients arrivent, discutent quelque temps, se font examiner, puis re- partent avec une ordonnance et un rendez-vous pour des contrôles quelques mois plus tard pour les plus âgés. Parfois, j’examine à mon tour des poumons ou un cœur, et interroge un patient pour m’exercer à l’anamnèse. Cependant, je reste généralement en re- trait le long de l’entretien médical, passif, observant les patients et écoutant leurs soucis.

«Au revoir, passez une bonne journée!» dis-je en serrant la main de cette dame, dont les problèmes articulaires ne semblent pas vouloir se résoudre. Le médecin s’en va ensuite chercher le prochain patient dans la salle d’at- tente. J’en profite pour jeter un œil à son dossier médi- cal sur l’ordinateur: Monsieur Bernard. Une longue liste d’antécédents cardiaques et une liste de médicaments tout aussi longue. Le motif de la consultation…

Il arrive le souffle un peu court, et boitant légèrement.

Je me lève et lui serre la main. La septantaine, un pull jaune pâle qui contraste avec un pantalon noir monté jusqu’à la taille. Il porte des chaussures bien cirées. Il a

certainement pris un soin particulier à s’habiller au- jourd’hui. Il a les cheveux blancs et courts, un visage rond et orné d’une barbichette blanche taillé court elle aussi. De grandes lunettes fines laissent apercevoir des petits yeux bleu glacé, légèrement plissés, et marqués par les cernes qui lui creusent le regard. De petites dents dépassent d’une bouche fine et rose.

«Alors, comment allez-vous aujourd’hui?» lance le méde- cin. Cette question habituelle posée pour débuter l’entre- tien médical, et qui permet également de se faire une idée du problème primordial du patient, de ce qui le pré- occupe principalement, de ce qui l’inquiète aussi. «Fati- gué. Il faut que je me force pour aller boire mon café le matin. J’ai de la peine.» Il continue. «Je suis toujours al- longé la journée. Et je lis.» Les journées n’ont pas l’air très passionnantes pour M. Bernard. Les jours se res- semblent, avec comme simple distraction une grande bi- bliothèque qui déborde de livres. Il a également de la peine à se mobiliser, car le souffle lui manque au moindre effort. Il a même besoin d’aide pour se lever du lit parfois. Il poursuit avec le motif de la visite. Une mam- mographie a été effectuée il y a 15 jours, et une biopsie la semaine passée. Les résultats sont connus depuis peu pour le Docteur: Carcinome du sein, avec un ganglion lymphatique axillaire atteint. Ce n’est qu’une confirma- tion des soupçons qui planaient jusqu’à aujourd’hui. M.

Bernard accuse le coup, mais semblait déjà s’attendre à recevoir cette nouvelle. Ses paroles sont lentes, mais fortes. Elles s’ajoutent à une atmosphère qui semble s’alourdir, comme à l’approche d’un orage. Pour lui, pas question de faire quoi que ce soit avec cette nouvelle si- tuation. Pas de traitement, pas d’autre examen.

Le Docteur reçoit un appel sur le téléphone à côté de l’ordinateur. Il décroche, s’excuse et sort de la pièce.

M. Bernard m’explique alors le parcours de cette tu- meur. Il est à Berne lorsqu’une infirmière remarque une grosseur sous son mamelon. Là, il fait une écho- graphie. La suite des examens, c’est pour voir si ça s’agrandit, continue-il. Il l’avait déjà senti parfois sous la douche, mais n’y avait pas vraiment prêté attention.

Il remarquait juste que le téton était un peu retroussé.

Maintenant, il attend seulement de savoir comment la suite va se passer. J’écoute les paroles de cet homme, ses peurs, ses expériences de vie aussi, et j’éprouve un mélange de respect et de tristesse pour son histoire. «Je n’avais vraiment pas besoin de ça. C’est quand même

Il sait qu’un traitement contre cette tumeur lui demandera beaucoup d’énergie,

une énergie qu’il n’a pas envie de gaspiller.

AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS Université de Fribourg 1441

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pas de chance, vous savez.» La porte s’ouvre et le Doc- teur fait irruption dans le bureau.

Il continue son entretien après s’être à nouveau ex- cusé. Je lève alors le regard et observe M. Bernard. Ses yeux sont légèrement humides et un peu rouges, comme irrités. Il renifle un peu. Le Docteur explique les différentes possibilités de prise en charge, qu’il faut que M. Bernard aille voir un oncologue pour discuter d’un éventuel traitement de cette tumeur, ou qu’il est également possible de faire une opération. Mais ce- lui-ci ne veut rien entendre. La situation est plus com- plexe. Les traitements ne sont pas envisageables. «Si je reste sur le plateau, j’verrai rien du tout! J’ai quand même la poisse!» Il appréhende beaucoup la suite des événements, ce qui est tout à fait compréhensible. Son cœur est faible, et il aura sûrement de la peine à tolérer une anesthésie générale. Cela, M. Bernard s’en rend bien compte. Il sait qu’un traitement contre cette tu- meur lui demandera beaucoup d’énergie, une énergie

qu’il n’a pas envie de gaspiller. Il devient rouge. J’aper- çois quelques larmes couler sur ses joues. «J’ai fait ce qu’il fallait pourtant!» dit-il d’une voix assurée. Il a dû changer son hygiène de vie, changer ses habitudes afin de ménager son cœur. Il est alors facile d’imaginer que ces efforts peuvent sembler vains maintenant, que cette tumeur pourra précipiter les choses. Mais il reste fier. Le menton levé, il affirme avec vigueur ses attentes auprès du médecin. «Ce qui est sûr, c’est que je n’veux pas de chimio!» Cela le médecin l’entend et le com- prend. Après de nombreux séjours à l’hôpital, parfois de plusieurs mois, après les souffrances causées par ses problèmes de santé, M. Bernard ne veut pas encore pas- ser les derniers moments de sa vie avec les traitements lourds de la chimiothérapie. Le diagnostic de car- cinome invasif, avec de plus un ganglion touché, laisse peu de chance à un rétablissement sans une prise en charge complète. C’est un choix parfois difficile, mais pour M. Bernard, c’est déjà tout décidé. Pas question d’acharnement de la part des médecins. «Maintenant, il faut accuser l’coup.» Le Docteur demande alors si sa qualité de vie est encore bonne, si finalement, il lui reste les ressources suffisantes pour continuer à vivre.

Ce dernier lui explique sa routine quotidienne. Il va boire un café le matin, et ensuite, quelques fois, sa sœur ou son ami vient lui rendre visite pour aller man- ger dehors. A l’exception de ces moments, c’est assez malheureux. Il ne lui reste que la lecture pour s’échap- per quelques temps de la réalité. «Mais je n’ai plus

envi e de retourner à l’hôpital!» s’écrie-t-il. Puis il se mouche bruyamment dans son mouchoir en tissu à carreaux. Ses yeux sont rouges et humides. J’ai l’im- pression qu’il se retient de pleurer, qu’il essaie de rester digne. «Mais je ne veux pas de chimio! Merde!»

Il craque pendant quelques secondes. Les larmes coulent sur son visage. Il n’y a pas de bonne ou mau- vaise façon de réagir, et personne ne peut se préparer à une telle nouvelle. Quand le résultat tombe, c’est comme si le monde s’écroule autour de vous. Actuelle- ment, toute sa vie gravite autour de la maladie. Il ne lui est plus possible de faire ce qu’il veut, d’aller où il veut, de vivre comme il le veut. Aux problèmes cardiaques s’ajoute le cancer. C’est trop à accepter. Le problème médical, bien que central, est pourtant relégué au se- cond plan au profit de la souffrance émotionnelle qu’il engendre. L’essentiel du problème est là. C’est pour lui la peur d’une épreuve insurmontable à combattre, et la peur d’une mort lente et douloureuse.

Après avoir discuté de la suite de la prise en charge, et pris un rendez-vous chez un oncologue, le médecin accompagne M. Bernard à la porte. «Ça veut aller?»

demande-t-il. «Il faut. J’arrive à me reprendre.» Il s’ap- proche vers moi. Je lui souris et lui sers la main, en essayant de montrer toute la sympathie et la compas- sion qu’il m’est possible de transmettre. Il demande alors au Docteur de quelle façon il pourrait mourir, qu’il a déjà entendu, par un autre médecin, que ce sera un sommeil plus long qu’un autre, qu’il n’y verrait rien.

Il s’y prépare, il y pense souvent. «Ça va aller?» de- mande à nouveau le Docteur. «On fera avec. On a tou- jours fait avec.»

Dossier médical

Patient de 73 ans avec un carcinome canalaire invasif du sein droit avec adénopathie positive, accompagné d’anxiété et de signes de dépression. Le patient refuse tout traitement ou intervention. Antécédents de rem- placement valvulaire aortique par une valve biolo- gique, pontage de trois vaisseaux, pose d’un clip mitral sur insuffisance mitrale sévère. Patient également at- teint d’une cardiopathie hypertensive dilatée et de fi- brillation auriculaire chronique. Fraction d’éjection du ventricule gauche abaissée. Facteurs de risques cardio- vasculaires: Hypertension artérielle, diabète de Type II, et ancienne obésité.

Médicaments: XARELTO 20 mg 1 ×/j, ASPIRINE CARDIO 100 mg 1 ×/j, METO ZEROK 50 mg 2 ×/j, DIGOXINE 0,25 mg 1 ×/j, PERINDOPRIL 4 mg 1 ×/j, TORASEMID 10 mg 2×/j, ALDACTONE 50 mg 1 ×/j, METFIN 850 mg 2 ×/j, SERTRALINE 50 mg 1 ×/j, PANTOZOL 40 mg 1 ×/j, ZOLPI- DEM 10 mg 1 ×/j, SERETIDE 2 ×/j.

Correspondance:

Mickaël Lehmann micka.lehmann[at]

gmail.com

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon

de réagir, et personne ne peut se préparer à une telle nouvelle.

AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS Université de Fribourg 1442

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Brief zu: Stockhammer E. Zwischen EEG und EGG. Schweiz Ärztezeitung.

2016;97(39):1360–61.

Lobenswert ist die Absicht, die Persönlichkeit des Entdeckers des EEG auch bezüglich seiner Verbindung zum Nationalsozialismus mit des- sen Antisemitismus und rassenbiologischen Überzeugungen zu beleuchten. Berger war nicht der einzige bedeutende Forscher und Psychiater, den die Nationalsozialisten für ihre abstruse Ideologie zu gewinnen imstande ge- wesen sind. Eine Erklärung für die Anhänger- schaft bedeutender Psychiater an die Natio- nalsozialisten zu finden dürfte aber etwas komplizierter sein, als dies von der Autorin des Artikels dargestellt wird. Die Ablehnung

«von jeglichem Dualismus von Geist/Materie und Gott/Natur» ist kaum eine Wurzel philo- sophisch-wissenschaftlicher Überzeugungen, welche Berger dazu führte, sich als Gutachter des Erbgesundheitsobergerichts für Zwangs- sterilisationen einzusetzen.

Die Einheit von Geist/Materie wird auch seit Ende des 20. Jahrhunderts immer mehr ver- treten, ohne zu abwegigen Folgerungen zu führen. Der Neurologe António R. Damásio hat neben vielen anderen Neurobiologen in seinem Buch Descartes’ Irrtum dargestellt, dass die Ablehnung eines Dualismus nicht bedeute, dass man das Gehirn einer Ma- schine gleichsetze. Die Idee der Einheit von Geist und Materie als Wegbereiter für rassis- tische Verbrechen zu bezeichnen, entbehrt aller Grundlagen.

Die neuesten Forschungen auf dem Gebiete der Neurobiologie lassen es kaum zu, dass man geistige Funktionen von den Funktionen des Gehirns isoliert und die Ergebnisse der moder- nen Molekularbiologie ignoriert. Zwangssteri- lisationen und antisemitisches Gedankengut lassen sich nicht aus einer Theorie von Anti- Dualismus ableiten, sondern entstammen vie- len anderen Beweggründen, wie beispiels- weise beim ebenso bedeutenden Schweizer Forscher und Psychiater Auguste Forel (1848–

1931). Durch den Artikel von Eve Stockhammer kann eine Konfusion im Gebiete der Ge- schichte der Neurobiologie und deren philo- sophischer Konsequenzen geschaffen wer- den.

René Bloch, Psychiater, Therwil

Replik

Ich gehe mit Kollege Bloch voll einig, dass der damals moderne monistische Fortschritts- glaube (u.a. Gleichsetzung von Materie und Geist), dem auch Sigmund Freud nahe stand, für sich alleine kaum rassenbiologisches Poten- tial aufwies. Als er sich allerdings mit dem Machbarkeitswahn des Fin de Siècle und dem, in den Folgejahren aufkommenden, Sozialdar- winismus mischte, war der Schritt zur theo- retischen und praktischen Eugenik, nicht nur für Hans Berger, ein kleiner und fataler. Was allerdings keinerlei Entschuldigung bedeuten soll.

Gerade auch der von Kollege Bloch zitierte Schweizer Psychiater August Forel sowie sein Nachfolger Eugen Bleuler waren ebenfalls über- zeugte «wissenschaftsgläubige» Monisten und

«sozial engagierte» Eugeniker (dazumal keines- wegs ein Schimpfwort) und auch sie traten zur Tat, kastrierten, sterilisierten und vergaben Heiratsverbote, alles fürs sogenannte «Volks- wohl»! Sie kamen aus einer ähnlichen geisti- gen Küche wie Hans Berger und sollten – mei- ner Meinung nach – ebenso wenig wie er nur verteufelt werden, sondern in ihrer Ambiva- lenz erkannt, historisch eingeordnet betrach- tet und beurteilt werden.

Eve Stockhammer

Replik auf den Leserbrief von Dr. med. Peter Buess-Siegrist Zum Beitrag «Fokus auf die Medikamen- tensicherheit», Schweiz Ärztezeitung 2016;97(39):1341

Ein aktueller und vollständiger Medikamen- tenplan ist ein zentrales Element der Medi- kationssicherheit – eine Tatsache, die heut- zutage Common Sense im Gesundheitswesen ist. Das Erstellen solcher Medikamentenlisten durch Ärztin oder Arzt zusammen mit den Pa- tienten ist im Praxis-, Heim- oder Klinikalltag aber oft herausfordernd, denn dies braucht Zeit und manchmal auch intensive Recher che- arbeit. Die Frage, ob solche Medikamenten- pläne Patientinnen und Patienten nicht über- fordern, ist berechtigt und wurde auch vom Projektteam der Stiftung Patientensicherheit Schweiz beachtet. So ist der empfohlene Me- dikamentenplan nicht nur im Rahmen des nationalen «progress!»-Programms «Sichere Medikation an Schnittstellen» in Zusammen- arbeit mit zahlreichen Expertinnen und Ex-

perten entstanden, das Projektteam hat bei der Auswahl der Informationen sowohl die Präferenzen von mehrheitlich älteren Spital- patienten berücksichtigt als auch die Ver- ständlichkeit besonders beachtet [1]. Dieses praxisbezogene Vorgehen ist ein besonderes Merkmal der Tätigkeit der Stiftung. Sämtliche Massnahmen und Projekte, die darauf abzie- len, die Patientensicherheit in der Schweiz zu verbessern, werden stets in Zusammenarbeit mit Experten entwickelt, wobei besonderer Wert auf den Praxistransfer gelegt wird. Der aktuelle Medikationsplan beschränkt sich da- her auch auf die wichtigsten Angaben, die Pa- tientinnen und Patienten benötigen, um ihre Medikamente korrekt und sicher einnehmen zu können. Diese Informationen müssen an einem Ort dokumentiert werden, um ver- schiedene und im schlimmsten Fall wider- sprüchliche Listen – was sehr häufig vor- kommt – zu vermeiden. Der Blick ins nahe Ausland zeigt, dass diese elementare Sicher- heitsmassnahme dort von der Politik bereits eingefordert wird: In Deutschland hat jede versicherte Person, die drei oder mehr Arznei- mittel nehmen muss, künftig Anspruch auf einen bundeseinheitlichen Medikationsplan.

Eine Leistung, die dort neu vergütet wird [2, 3].

Der Medikationsplan in Deutschland ist dem empfohlenen Medikationsplan von Patien- tensicherheit Schweiz sehr ähnlich, sogar noch etwas umfangreicher. Wie auch Dr. med.

Peter Buess-Siegrist respektieren wir, dass unterschiedliche Patienten unterschiedliche Bedürfnisse haben. Der vorgeschlagene Plan ist daher eine Möglichkeit von vielen. Insbe- sondere im Rahmen der Kampagne zur natio- nalen Aktionswoche Patientensicherheit ging es der Stiftung prinzipiell um die Botschaft

«Alle Medikamente müssen auf einem patien- tenfreundlichen Medikamentenplan aktuell und vollständig dokumentiert sein». Unser übergeordnetes Ziel ist es, Medikationsfehler zu verhindern oder zu reduzieren, denn deren Folgen können fatal sein.

Dr. Liat Fishman und Dr. Olga Frank, Stiftung Patientensicherheit Schweiz

1 Verstehen Patienten unsere Medikationspläne?

Brühwiler LD, Schönenberg S, Hersberger KE, Lutters M. Kongress des Schweizerischen Vereins der Amts- und Spitalapotheker (GSASA), 2015.

2 www.handelsblatt.com/politik/deutschland/

medikamentenplan-kassenaerzte-bekommen- mehr-geld/14583558.html

3 www.kbv.de/html/medikationsplan.php

COURRIER redaction.bms@emh.ch 1443

Courrier au BMS

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Verfassungswidrige Verluderung Brief zu: Gilli Y. Komplementärmedizin bald definitiv in der Grundversicherung.

Schweiz Ärztezeitung. 2016;97(39):1337.

«Komplementärmedizin bald definitiv in der Grundversicherung» lautet das Editorial von Yvonne Gilli (Dr. med., Mitglied des FMH-Zen- tralvorstandes, Departementsverantwortliche Digitalisierung/eHealth).

Das ist verfassungswidrig: Die Schweizer Bun- desverfassung sichert in Artikel 15 die Glau- bens- und Gewissensfreiheit und statuiert in Absatz 4: «Niemand darf gezwungen werden, einer Religionsgemeinschaft beizutreten oder anzugehören, eine religiöse Handlung vorzu- nehmen oder religiösem Unterricht zu folgen.»

Den meisten alternativen Methoden fehlt nicht nur der Wirkungsnachweis, sondern die Wir- kungslosigkeit ist seit Jahren und Jahrzehnten erwiesen. Sie sind deshalb Glaubenssache und ihre Anwendung ist eine religiöse Handlung bzw. eine Form von Gesundbeterei. Wenn Kran- kenkassen das finanzieren, werden sie zu reli- giösen Vereinigungen und niemand darf mehr gezwungen werden, ihnen beizutreten. Wenn man auf dem Kassenobligatorium beharren will, muss man die Krankenkassen glaubens- frei halten und Alternativmedizin der Zusatz- versicherung überlassen. Es wundert, dass es keine liberalen Ärzte, Standesvertreter, Juris- ten, Staatsrechtler, Politiker und Medien mehr gibt, denen dieser Widerspruch aufstösst. Und

CONTRAT SOCIAL SANTÉ

Quiconque évoque la santé humaine est confronté au Droit à la santé. Soit à l’article 25 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, ou aux déclarations de l’OMS. En tant que médecin, mais aussi en tant que citoyen et payeur de primes-maladie et d’im- pôts, je constate que la FMH et des personnes à titre individuel s’y réfèrent couramment, mais ce n’est pas le cas de la majorité des inter- venants du système de santé – notamment les assureurs, le gouvernement, le parlement et les partis gouvernementaux.

Ce constat ainsi que le propos de notre ministre de la santé Alain Berset demandant un nou- veau contrat social [1] mènent aux réflexions suivantes:

Appel médical

«Pour que vos enfants ne deviennent pas nos patients»: notre appel [2] adressé aux parlemen- taires demande des mesures sociétales en faveur de la santé face aux activités publiques – notam- ment publicitaires – de l’industrie du tabac.

«Prévention avant prestation»

Dirigés par leur éthique et leur déontologie [3], les médecins placent la prévention avant les prestations. Depuis Hippocrate, le médecin est davantage qu’un prestataire. Sa science de la pathogenèse l’oblige à intervenir contre les causes des maladies, surtout si la cause est l’Homo faber.

L’original avant la copie

L’appel cité implique une dimension supplé- mentaire: il reconnaît la hiérarchie millé- naire selon laquelle la santé originale – ici, celle des enfants – vient avant l’état du ma- lade, même si ce dernier est soigné par les meilleurs prestataires. Cette hiérarchie place l’original avant la médecine qui reste essen- tiellement imitation ou copie de la nature. Et cette hiérarchie innée définit le Droit humain à la santé. Lequel impose à la société deux obli- gations: primo, garantir un environnement favorable à la santé; secundo, prodiguer les soins nécessaires.

Le «malade lucratif»

Manifestement, le parlement se base sur une autre logique. Le Conseil des Etats n’a pas suivi les médecins; il renvoie la loi au gouvernement en invoquant l’intérêt économique et la liberté des «vendeurs de mort tabagique» [4]. Son rai- sonnement s’inscrit dans un contexte qu’un président et haut responsable du système de santé nous décrit ainsi: «D’un côté, les mala-

Sujets actuels de forum

Joignez la discussion en ligne sur www.bullmed.ch

Jean-Claude Vuille, Professeur émérite, Berne

Prévention de l’obésité

Arrêtez de faire la guerre à l’obésité

Dr med. André Seidenberg, Zurich

Obligation d’annonce

Obligation d’annonce dans le cas de traitements par des substances psychotropes

man bedauert das Fehlen einer Verfassungs- gerichtsbarkeit, welche dieser Verluderung der Staatstätigkeit einen Riegel schieben könnte.

Dr. med. Lukas Fierz, Bern

COURRIER redaction.bms@emh.ch 1444

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dies sont combattues, de l’autre côté il y a un intérêt économique à leur existence. Car les maladies et leurs traitements nourrissent en- semble un marché d’une croissance presque illi­

mitée. Du point de vue économique, les ma­

ladies produisent de la prospérité. En dernier lieu, nous gagnons grâce à notre propre mala­

die…» (sic!) [5]. Le président de «Promotion santé suisse» (!) n’est pas le seul [6] à formuler de manière si claire et sans guillemets le concept du malade lucratif [7] et sa logique comptable:

davantage de maladies = davantage de presta- tions = davantage de croissance économique = davantage de prospérité. Cependant, cette éco- nomie vaut pour des prestataires et un système fondé sur des prestations, mais pas pour les malades, ni pour les payeurs de prime et ja- mais pour les médecins dont la déontologie, la science médicale et économique vont à l’exact opposé de ce concept. Leur devise proclame en effet: «Pour que vos enfants ne deviennent pas nos patients».

Thanatocratie I

L’épidémie tabagique suisse provoque presque 10 000 morts par an; l’épidémie globale des MNTs 16 millions de morts prématurées [8].

Aucune guerre jamais déclenchée par l’Huma- nité n’a été aussi meurtrière qu’une certaine économie maintenant globalisée. Au Chili par exemple, chaque heure, une personne meurt pour excès de poids. Afin de prévenir l’obésité et ses maladies associées, mais aussi pour ré- duire les 3,5 milliards de dollars à charge de la santé publique en rapport avec ce fléau, le gou- vernement chilien vient d’adopter une loi limi- tant les aliments industriels favorisant l’obé- sité – loi combattue par les industriels visés et leurs partisans [9].

«Transnational corporations are major drivers of global epidemics of NCDs», écrit le Lancet [10];

et l’OMS constate que «les efforts pour pré- venir les maladies non-transmissibles (MNTs, NCDs en anglais) se heurtent aux intérêts d’agents économiques puissants», et que «peu de gouvernements font prévaloir la santé sur les intérêts économiques» [11]. Avec sa décision, le parlement est en train de placer une fois de plus notre pays sur une liste noire [12].

Thanatocratie II

Un membre éminent de l’équipe Cochrane ex- plique dans son livre [13]: «Actuellement nous souffrons de deux épidémies qui sont notre propre œuvre: le tabac et les médicaments pres- crits. Les deux sont extrêmement nuisibles.

Aux Etats-Unis et en Europe, les médicaments sont la troisième cause la plus fréquente de la mort après l’infarctus et le cancer.» Les médi- caments ne devraient occuper aucune place dans le «ranking» de la mortalité. Mais cela suppose que le système de santé engage tous ses acteurs à maintenir le principe «Primum

non nocere», ce qu’il ne fait pas actuellement (cf. Contrat ci-dessous).

Pervers [14]

Depuis 2016, le système de santé, lucratif pour les investisseurs [15], englobe un nouveau type d’acteur qui est en outre le plus grand pres- tataire de base. Sa particularité: la vente en parallèle de cigarettes et de soins. Les gouver- nements, parlements, assureurs et partis poli- tiques sont responsables d’un système qui oblige les sujets à payer primes et impôts qui finiront dans la caisse de «vendeurs de mort tabagique» [3]. Le principe du malade lucratif ouvre la porte à d’autres exemples: Philip Morris pourrait offrir demain les meilleures prestations en pneumologie, Coca-Cola et Nestlé en diabétologie de pointe; quant au secteur bancaire, il pourrait ouvrir des cliniques et des centres médicaux spécialisés dans le trai- tement du burn-out, le tout à la charge du sys- tème dit «de santé»…

Contrat social santé

L’obligation de payer des primes-maladie et des impôts exige de tous les citoyens, mais en pre- mier lieu des responsables du gouvernement, du parlement et des assureurs, de garantir que ce système n’est pas et ne sera pas dans les mains visibles et invisibles des majors drivers of NCDs, d’où la nécessité d’un CONTRAT SOCIAL SANTÉ. Malgré le refus et l’opposition qui sont à prévoir – et qui seront sans doute bien plus larges que le rejet que pourrait subir une loi efficace contre les produits du tabac – l’auteur en fait la proposition parce qu’en matière de santé, il s’agit en fin de compte des humains.

CONTRAT SOCIAL SANTÉ

Au centre du contrat social en matière de santé se trouve le droit humain à la santé.

Ce droit élémentaire n’est ni reconnu ni porté par l’économie du marché, ses partisans poli- tiques et leur idéologie néolibérale.

Tant que le système de santé est largement inféodé à cette trinité, il est pervers, incapable de remplir ses missions.

Car le fondement de cette trinité est la loi éco- nomique de faire de l’argent et de tirer du pro- fit de la condition humaine, de la maladie et de la mort.

Sachant que face à la maladie et à la mort, nous sommes tous égaux, frères et sœurs, nous nous trouvons au même point que Jean-Jacques Rousseau par rapport aux esclaves, devenus lucratifs par le biais des lois esclavagistes.

Face aux lois marchandes rendant la souffrance du prochain lucrative, généraliser la Déonto- logie médicale de la FMH est incontournable.

La santé humaine du 21e siècle exige que les intervenants, du médecin à l’assureur, du poli- tique à l’aide-soignant, appliquent ce Code. Le

système de santé doit être dirigé par l’esprit du Serment de Genève et bâti sur le Droit humain à la santé.

Détails:

cf. www.lasantenestpasunemarchandise.ch Dr med. Roland Niedermann

Références

1 «Bundesrat Alain Berset … Es brauche einen neuen Gesellschaftsvertrag, der Perspektiven gebe und vermittle.» Die Suche nach Chancen trotz Brexit NZZ 27.6.2016, p. 11.

2 BMS 2016;97(12–13):460.

3 L’Art. 2 de la déontologie de la FMH («prévention avant prestation»).

4 «Et ailleurs…», Antoine de Torrenté, Forum Médical Suisse 2015, 15(36):786.

5 «Health Economy – Neue Denkformen für eine gesunde Wirtschaft», p. 14; Thomas Mattig, Verlag Neue Zürcher Zeitung, 2014. (Thomas Mattig est le président de la fondation «Promotion santé suisse», financée par les primes-maladie obligatoires).

6 «Le fait d’être malade, détaché de l’être humain touché, devient une valeur lucrative pour l’économie de la santé…» Döring O. Krankheitskosten – Eine Studie über Gesundheit als Ware. NZZ 17.2.2010.

– Rütti N. «Konjunktur Schweiz – Wachstum dank steigenden Gesundheitsausgaben», NZZ 4.12.2014.

– Paul U. Unschuld: Ware Gesundheit – Das Ende der klassischen Medizin, Verlag C.H. Beck, München, 2. Auflage, 2011 (cf. surtout p. 126, p. 91 et p. 68).

Paul U. Unschuld est professeur au Dept. of Behavio- ral Sciences, School of Hygiene and Public Health, Johns Hopkins University, Baltimore, USA (univer- sité de renommée internationale en matière de santé publique).

7 Lucratif: ses origines sont en latin lucrum: gain, profit, bénéfice, et en grec λ: butin, rapine, pillage.

8 Communiqué de presse 19 janvier 2015: «Les MNTs sont à l’origine de 16 millions de décès prématurés chaque année – l’OMS appelle à redoubler d’efforts pour les combattre».

9 «Première mondiale: Le Chili s’attaque durement aux produits provoquant l’obésité» Tribune de Genève, 27.6.2016, p. 8.

10 «Profits and pandemics: prevention of harmful effects of tobacco, alcohol, and ultra-processed food and drink industries», Prof Rob Moodie MBBS et al.

The Lancet, Early Online Publication. 12 February 2013.

11 Communiqué de l’OMS 10.06.2013.

12 «Le ‘Tobaccogate’ ou le prochain scandale qui guette la Suisse», Hebdo du 5.11.2015.

«Das wird der Schweiz ein Reputationsproblem eintragen» Tages-Anzeiger 14.6.2016.

13 «Tödliche Medizin und organisierte Kriminalität – Wie die Pharmaindustrie das Gesundheitswesen korrumpiert» Peter C. Gøtzsche, p. 23. RIVA-Verlag, München, 2015. Cf. BMS 2016;97(15);564–5.

14 Le mot «pervers» est utilisé par le Conseil fédéral à la première et à la dernière page du Rapport

«Santé 2000»; mais aussi par des économistes comme Matthias Binswanger. Certains médecins emploient le terme «Investissements cyniques»

Ducret Aidonides L. BMS 2016;97(30–31):1034 et

«Machines à sous» Taverna E. BMS 2016;97(30–31):

1068)

15 «Das Auftreten von Investoren kann nur zeigen:

Der Gesundheitsmarkt ist für Investoren lukrativ»

«Managed CareWorkshop Schweiz 2015: Ärztenetz- werk-Strategien für 2016» BMS 2016;97(18–19):

660–61.

COURRIER redaction.bms@emh.ch 1445

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