HAL Id: jpa-00206875
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Submitted on 1 Jan 1970
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Etude du mécanisme d’émission de trois particules α dans les réactions 11B(p, 3α) à 1,98 MeV et 10B(d, 3α)
à 1 MeV
N. Paviot, M. Berrada, B. Frois, L. Marquez, J. Québert, N. Scheurer
To cite this version:
N. Paviot, M. Berrada, B. Frois, L. Marquez, J. Québert, et al.. Etude du mécanisme d’émission
de trois particules α dans les réactions 11B(p, 3α) à 1,98 MeV et 10B(d, 3α) à 1 MeV. Journal de
Physique, 1970, 31 (1), pp.35-39. �10.1051/jphys:0197000310103500�. �jpa-00206875�
(Reçu le 6 août
1969.)
Résumé. -
L’hypothèse
d’un passage par un état J03C0 = 0+ de 12C dans la réaction 11B(p,
303B1)à 1,98 MeV est
compatible
avec les spectres de coïncidence observés. Le mécanisme d’émission dans10B (d, 303B1)
ne semble pas être sensible à un effet despin
d’un état de 12C. Dans les deux réactions, on constate une diminution de densité sur le contour dudiagramme
de Dalitz.Abstract. 2014 The
hypothesis
of a J03C0 = 0+ state of 12C in 11B(p, 303B1) at 1.98 MeV is in agreement with the observed coincidence spectra. The10B(d,
303B1) reaction does not appear to be sensitive to aspin
effect of a 12C state. In both reactions we can observe alowering
ofthe
density
on theedge
of the Dalitzplot.
T. Introduction. - L’étude de la réaction
3a)
à diverses
énergies
a montré que le noyaucomposé
de 12C
joue
un rôleperturbateur
dans l’émission des troisparticules
oc, fonction de la nature de l’état danslequel
il est formé.Nous avons pu donner récemment
[1, 2]
uneexpli-
cation
quantitative
de divers résultatsexpérimentaux
obtenus dans cette réaction par la
technique
de l’enre-gistrement
desparticules
sous forme de spectres directsou en coïncidence. Pour ce
faire,
nous avonspris
enconsidération l’influence du
spin
et de laparité
del’état de
12C,
combinée à une interaction dans l’état final à deuxparticules
pour construire l’élément de matrice de la transition :Ceci permet
d’expliquer
un bon nombre d’anoma- lies dans la réaction3oc) (variation
apparente desparamètres
dupremier
état de8Be,
interdictions d’événements situéscinématiquement
dans des zonesparticulières
dudiagramme
deDalitz).
Au cours de cette
étude,
nousexploiterons
théori-quement de nouveaux résultats
expérimentaux
dansles réactions
lIB(p, 3oc)
et3~x).
Des conclusionssur la validité des
hypothèses
dedépart
pour étudier les deux réactions seront tirées.Nous avons étudié la réaction par la
technique
des coïncidences àl’énergie
de1,98
MeV(faible
résonance 0+ de12C),
ainsi que la réaction1oB (d, 3oc)
à 1 MeV.II. Conditions
expérimentales.
- Lesexpériences
ont été effectuées au Centre
d’Études
Nucléaires deBordeaux-Gradignan
à l’aide de l’accélérateur Van de Graaff de 4 MeV.Les montages
mécaniques
etélectroniques
sont sen-siblement les mêmes que ceux
qui
ontdéjà
été dé-crits
[2].
Les deux détecteurs solides étaientplacés
dansun
plan
contenant la direction du faisceau. Un détec- teur fixe avait uneposition angulaire
de 900 par rapportà la direction du faisceau
("0/ F
=90°, (D).
L’autredétecteur a été
placé
à diversespositions angulaires ("0/ M’ 1>
+Te).
Le nombre de canauxd’analyse
surchaque
voie était de 64. Dans cesconditions,
les évé-nements sont
matérialisés,
pour uneposition
donnéedes compteurs, par une courbe dont
l’équationf(EF, E,)
est donnée par la
cinématique
des réactions à troiscorps
(EF
etEM
sont lesénergies
dans lesystème
dulaboratoire des
particules oc enregistrées
en coïncidence dans le détecteur fixe et le détecteurmobile).
La densitéen événements est une zone du
diagramme
de Dalitz.Pour
chaque couple d’angles
desdétecteurs,
onenregistre
alors les événements dans un bloc-mémoire BM 96 sous forme de matrice : 64 canaux X 64 ca-naux, les résultats sont sortis sur cartes
perforées
pourexploitation.
Les divers
enregistrements
sont normalisés à l’aide du spectre directenregistré
par le détecteur fixe.III. La réaction
3a)
àE,
=1,98
MeV. -A cette
énergie,
la fonction d’excitation desparticules
ocprésente
une faible résonance. Lespin
de l’état de 12Ccorrespondant
estsupposé J’
= 0+.A
partir
de cettehypothèse,
nousenvisageons
d’étu-dier la
désintégration
laplus
intense du type :L’évaluation
théorique
de l’élément de matrice aété effectuée à l’aide de
l’expression
élémentaire :selon les mêmes notations que celles de la référence
[2]
avec les
paramètres
connus dupremier
état de 8Be(Ln
=2+, E(l) =
3MeV,
r =1,45 MeV).
Dans le cas de
In = 0+,
la seule valeurpermise
pour 1 est 1 = 2. La
figure
1 montre lediagramme
de Dalitz dans le
système
du centre de masseauquel
on s’attend. On peut constater que les événements se concentrent essentiellement en trois zones du dia- gramme
proches
du contour.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197000310103500
36
FiG. 1. -
l1B(p, 3oc) : Diagramme
de Dalitzthéorique
obtenu à 1,98 MeV
lorsqu’on
suppose une désinté-gration
du type :12C(O+)
- OC, +8Be(2+)
-~ 3oc. On constate l’accumulation d’événements en trois zonesproches
du contour. La densité a étédécoupée
en26 tranches
égales
(lettresalphabétiques).
Les zonesblanches
correspondent
à une densité nulle, Z corres-pond
à laplus
forte densité.Expérimentalement,
les détecteurs ont étéplacés
demanière à
pouvoir
obtenir des informations sur cesrégions particulières
dudiagramme
de Dalitz. Lesangles
du détecteur mobile ont été :Tm
=750, 85°,
130°. A ces
positions angulaires
sont associésrespectivement
lesangles
relatifs d’émission de deuxparticules
oc dans lesystème
du centre de masse :177°, 173°, 142°,
128°. Les deuxpremières
me-sures
correspondent
ainsi à une zoneproche
du contourdu
diagramme qui, théoriquement,
doit être intenseen événements vers si = cj ~
Ex/2.
Les quatre mesures effectuées ont
permis
de déduireles courbes
isométriques
parprojections
sur l’un oul’autre des axes en
énergies.
Cesquantités expérimen-
tales sont reliées à l’élément de matrice de transition par une
expression
du type :}
(avec possibilité
d’intervertir M etF) ;
estl’angle
entre les deux
détecteurs; Po, PF, PM,
lesimpulsions
dans le
système
du laboratoire duprojectile
et desparticules
ac en coïncidence.L’expression (2)
peut aisément se calculer en tenant compte du calcul del’expression (1)
et de l’indiscer- nabilité desparticules qui
conduit à 6 éléments du type mi. jk’ Ces calculs ont été effectués à l’aide de l’ordinateur IBM360/44
de la Faculté des Sciences de Bordeaux et sontprésentés
avec les résultatsexpéri-
mentaux sur la
figure
2. Toutes les courbesthéoriques
sont normalisées aux courbes
expérimentales
par la méthode des moindres carrés. L’accord semble bon aupoint
de vue formes desspectres. Cependant,
l’évalua-tion de la constante de normalisation doit donner sensiblement les mêmes
valeurs, quels
que soient les- - -- - -
Pic. 2.
- 11B(p,
3oc) : Courbesisométriques théoriques
etexpérimentales.
Les courbesthéoriques
en traitspleins correspondent
à la même constante de normalisation.On peut constater l’affaiblissement de la densité
expérimentale
sur le contour(courbe
à =75°).
angles d’enregistrement,
si l’élément de matrice calculé rend bien compte de tous cesphénomènes.
Ceci est àpeu
près
le cas pour les courbes obtenues à130°,
115°et 85°. Par contre, la constante de normalisation est
beaucoup plus petite
pour le spectre obtenu au bord dudiagramme (’FM = 75°).
Il se peut que ces effets soient dus auphénomène particulier qu’est
l’émissioncolinéaire des
particules. Skejeggestad [3]
en a donnéune
explication quantitative
en considérant l’effet ciné-matique
dans le calcul despénétrabilités
desparticules.
Nous avons tenu compte de ces effets dans nos calculs
sans que cela
puisse
donner uneexplication
correctedes résultats. Le seul effet de variation d’intensité ne
pourrait
être dû dans cettehypothèse qu’à
une confi-guration particulière
desparticules
au cours del’émission.
On
peut
remarquer que cephénomène
n’est évi- demment pas décelable dans le cas où le contour estnaturellement interdit par le
spin (cas J~
= 2- dela résonance à 675
keV).
Les formes
expérimentales
de spectres ont aussi étéanalysées
en supposantlTt
= 2+. L’accord est bonmais ne donne aucune information nouvelle par rap-
port
àJn
= 0+.On peut dire en définitive que les
spectres
obtenussont
compatibles
avecl’hypothèse
d’unspin pair
àparité
naturelle avec de fortesprésomptions
pourjn -
0+. Les spectresexpérimentaux
ne sont sûre-ment pas
compatibles
avec la théorielorsqu’on
suppose desspins
de 12C tels que 1- et 3-(effets
des résonances avoisinantes à1,4
MeV et2,65 MeV).
La théoriedonne,
eneffet,
dans ces deux cas une fortedépression
sur le bord du
diagramme
auxpoints
Fi = s, =Ex/2
et Si = 0
qui
a été constatéeexpérimentalement (4, 5)
à ces
énergies,
maisqui n’apparaît
pas à1,98
MeV.IV. La réaction
3a)
àEd
= 1 MeV. - Cettepremière
mesure de la réaction par la méthode des coïncidences que nous nous sommesproposé
de rap-porter
ici,
necorrespond
à aucune résonance biendéfinie dans la fonction d’excitation des
particules
oc.Nous avons voulu voir
si, malgré cela,
les spectres de coïncidenceprésentent
des anomalies comme c’estle cas dans la réaction
3~x).
Il est évidentqu’en
connaissant bien la cause de ces
anomalies,
onpeut
disposer
ainsi d’un outilspectroscopique.
FIG. 3. - 1°B
(d,
3oc) : Diagramme de Dalitzexpérimental
reconstitué à
partir
des diverses mesures de coïncidence effectuées àl’énergie Ed
= 1 MeV.un effet d’interaction dans l’état final
(premiers
niveaux de
8Be).
On se propose d’étudier le mécanisme d’émission des trois
particules
Y. àpartir
des formalismesdéjà
décrits
[2].
Pourcela,
il est nécessaire dedisposer
del’ensemble des courbes
isométriques
que nous avonsportées
sur lafigure
4(projections
sur la voiefixe).
Nous nous intéressons
plus particulièrement
à l’effetrésonnant du
premier
état de 8Be dans l’état final de la réaction. Les courbescinématiques portées
en traitspointillés
sur lafigure
4 situent lespics correspondants.
On se propose d’étudier la forme de ces spectres en fonction des
angles d’enregistrement
et éventuellement leur modulation en intensité. On peut constater que cette modulation est très faible et que le seul effet sembleprovenir
d’un affaiblissement de densité versle contour ou de la
disparition cinématique
despics.
Deux
hypothèses
ont étéenvisagées
pouranalyser
ces spectres :
1)
Effet d’un niveau éventuel du noyaucomposé
de 12C dans un état de
spin
bien défini. Lesspins envisagés
ont été :FIG. 4. - 1°B
(d, 3~) :
Courbesisométriques expérimentales
obtenues par
projection
sur la voie fixe. On arepré-
senté en traits
pointillés
lacinématique
delOB (d,
«1),"Be(3 MeV).
On constate que la densitécorrespondante
s’affaiblit sur le contour du
diagramme.
On constate sur la
figure
5 que la forme du spectreexpérimental
à unangle
donné est bienreproduite
si l’on considère les
spins
1- et 3-quelles
que soient les valeurspermises
de 1.Cependant,
l’examen de la modulation en intensitéa montré que celle-ci varie en sens inverse de la modu- lation
expérimentale (diminution théorique
progres- sive de l’intensitédepuis
le contourjusqu’à
l’intérieur dudiagramme).
Nous ne pouvons donc retenir ces deux valeurs du
spin
de 12~,W G. 5. -
évaluation théorique
de la courbe isomé-trique
obtenue à WF = 90° et WM = 90° pour Ed = 1 MeV et unedésintégration
du type api+ 8Be(2+) = 3a. Le désaccord est très net
lorsqu’on
suppose Jn = 2+, ce qui permet de rejeter cette
hypothèse.
38
° ~’ .-
EM(Mev)
~’ ~’ . -
Eq ( M e v )
FIG. 6. FiG.7.
Analyse d’une
partie
des courbesisométriques expérimentales
obtenues parprojection
sur la voie mobile. Ona
supposé
un passage par lepremier
et le deuxième état de 8Be avec lesparamètres
couramment utilisés.La troisième valeur
envisagée, jn - 2 ~,
ne donnepas un bon accord de forme pour les spectres. Ce résultat permet de
rejeter plus
nettementin
= 2+.Sur ce dernier
point,
nos résultats semblent fort diffé-rents de ceux
qu’ont
obtenusAssimakopoulos et
al.[6]
à
0,4
MeV. Ces auteurs ont en effetanalysé
leursrésultats en supposant
J"
= 2+ à cetteénergie.
Par
ailleurs,
le fait que le passage par l’état fonda- mental de 8Be soitpermis implique
que lespin
ne peut être du type :parité
non naturelle(1+, 2-, 3+...).
Il semble donc
qu’à Ed
= 1 MeV les effets dus auxspins
de 12C tels que1+, 2-, 2~, 3-,
3+ sontnégligeables.
Il se peut que le
spin
ait une valeurplus grande
outout
simplement
que le mécanisme de la réaction nepermette pas
d’envisager
une tellehypothèse (rappe-
lons que dans le cas de la réaction
11B(p, 3oc) plusieurs
résonances de 12C sont nettes et bien
séparées,
alorsque ce n’est pas le cas dans
10B(d, 3cc».
2)
Ces résultats ont conduit à unehypothèse plus simple
danslaquelle
on ne considère aucune modula-tion due aux effets de
spins.
Seul l’effet d’interaction dans l’état final estenvisagé
en écrivant l’élément dematrice
partiel :
Dans le calcul de cette
expression,
on a considéréles passages par le
premier
et le deuxième état de 8Be dont lesparamètres
sont :De
T.,
= 800 à 110~ il y aapparition
dupremier
état de 8Be sur le
diagramme.
De
~’M
= 1200 à 1600 c’est le deuxième étatqui apparaît.
Ces effetsséparés
sont dus à lacinématique
de la réaction
qui
fait que les deux niveaux ne peuvent interférer dans chacune des zones dudiagramme envisagées.
Dans ce cas, on constate sur les
figures
6 et 7 que l’accord entre les formesthéoriques
et les spectresexpérimentaux
est bon. Les constantes de normalisa- tion sont à peuprès identiques
d’unangle
à l’autrelorsqu’on
considère lepremier
mécanismepuis
lesecond. Il y a
cependant
unelégère
diminution d’inten- sité sur le contour pour lepremier
mécanismequi pourrait
être due à un effetanalogue
à celui constaté dans"B(p, 3oc)
à1,98
MeV.Conclusion. - Deux critères
complémentaires
per-mettent
d’analyser
le mécanisme d’une réaction à trois corps, àpartir
d’uneexpérience
de coïncidence.Ces critères sont :
particules
L’examen de ces deux critères nous a
permis
detirer
quelques
conclusions dans le cas des réactions11B(p, 3oc)
et1°B(d, 3oc) :
1)
Le mécanisme de la réaction11B(p, 3oc)
à1,98
MeV semblecompatible
avecl’hypothèse
d’un passage parun état de 12C dont le
spin
estpair
et deparité
naturelle.Les courbes
isométriques
sont bienanalysées,
eneffet, lorsqu’on
supposeJn
=0+,
2+. On peut donc retenir lespin
couramment admis pour cette résonanceJn -
oT. .La seule anomalie
qui apparaît
dans cetteanalyse
est la forte modification d’intensité des spectres aux environs du contour du
diagramme.
On peut considérer la variation brutale de densité soit comme un effet
d’amplification
dû au croisementdes résonances
[7],
soit comme un effet d’atténuation dû au contour dudiagramme,
où l’émission de troisparticules prend
un aspect tout à faitparticulier,
parcequ’elle
est colinéaire. Lepremier
cas semble avoirdéjà
été
pris
en considération dans notreanalyse.
avoisinantes. Par contre,
l’hypothèse
d’une faible con-tribution de la résonance 2-
(675 keV) pourrait
aussiexpliquer
la diminution d’intensité sur le bord dudiagramme.
2)
Dans l’étude de la réaction1°B(d, 3oc)
à 1MeV,
on a constaté
qu’il n’y
a pas d’effet trèsmarqué
dansla modulation en intensité des courbes
isométriques.
Ces courbes ont été
analysées
en supposant des effets despins
dus à un étatparticulier
du noyau de 12C. On n’a pu retenir lesspins
considérés= 1-, 1 +, 2-, 2+, 3 -, 3-).
°Un bon accord a
cependant
été obtenu en supposantune corrélation
isotrope
et unsimple
effet d’interaction dans l’état final(passage
par les troispremiers
étatsde 8Be :
0+, 2+, 4+).
On constate encore dans cetteréaction une diminution de la densité vers le contour du
diagramme.
Si un tel effet se révélait
systématique,
onpourrait
définitivement conclure à un effet de
configuration
des
particules
au cours de l’émission.BIBLIOGRA.PHIE
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