HAL Id: jpa-00206884
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Étude des niveaux de l’azote 13 entre 20 et 30 MeV par les réactions 10B(3He, α) et 12C(p, p)
M. Girod, Nguyen van Sen, J.P. Longequeue, Tsan Ung Chan
To cite this version:
M. Girod, Nguyen van Sen, J.P. Longequeue, Tsan Ung Chan. Étude des niveaux de l’azote 13 entre 20 et 30 MeV par les réactions 10B(3He, α) et 12C(p, p). Journal de Physique, 1970, 31 (2-3), pp.125-130.
�10.1051/jphys:01970003102-3012500�. �jpa-00206884�
PHYSIQUE
ÉTUDE DES NIVEAUX DE L’AZOTE 13 ENTRE 20 ET 30 MeV
PAR LES RÉACTIONS 10B(3He, 03B1) ET 12C(p, p)
M. GIROD
(1),
NGUYEN VANSEN,
J. P.LONGEQUEUE,
TSAN UNG CHANInstitut des Sciences Nucléaires 2014 Université de Grenoble
(2) (Reçu
le Iljuillet 1969,
révisé le 9 octobre1969)
Résumé. 2014 Les auteurs proposent un schéma de niveaux de 13N entre 20 et 30 MeV, déduits de l’étude combinée de la réaction
10B(3He, 03B1)
9B entre 1 et 10 MeV et de la diffusionélastique
12C(p,p)
de 19 à 30 MeV, utilisant les formalismes de Humblet-Rosenfeld et du modèle
optique
incluant les effets résonnants.Abstract. 2014 A diagram of 20-30 MeV excited levels of 13N is deduced from a combined study of the
10B(3He, 03B1)
9B reaction between 1 and 10 MeV, and of the elastic scattering12C(p, p)
between19 and 30 MeV. The Humblet-Rosenfeld
theory
and theoptical
model + resonance formalism have been used.Introduction. - Ce travail a pour but l’étude des niveaux de l’azote 13 dans la gamme
d’énergie
d’excita-tion de 19 à 30
MeV,
parl’analyse
de la réactionlOB(3He, a) 9B
entre 1 et 10 MeV et de la diffusionI2Crp’ p)
de 19 à 30 MeV. Lapartie expérimentale
dece travail consiste à
compléter
les résultats existants par des mesures de section efficace de la réactionlOB(3He, a) 9B
à l’aide d’un accélérateur Van de Graff 2 MeV et de la diffusionélastique 12C(p, p)
entre19 et 30 MeV à l’aide du
cyclotron
àénergie
variablede Grenoble.
I. Réaction
lOB(3He, a) 9B.
- La voie de réactionloB
+3He permet
d’atteindre les niveaux de13N
àpartir
del’énergie 21,6
MeV. L’étude de la réactionlOB(3He, a) 9B
par Patterson et al.[1] comprenant
des courbes d’excitation entre 2 et 10 MeV et des distri- butionsangulaires
entre3,4
et9,8 MeV, suggère
l’existence de résonances aux environs de
3, 5,8
et 8 MeV en accord avec la courbe d’excitation"’B(3 He, p) 12C
mesurée par les mêmes auteurs[2].
1.1 RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. - Nous avons
complété
l’étude de la réactionlOB(3He, ot) 9B
entre1 et 2 MeV. Les cibles
autoporteuses
delOB
à 96% fabriquées
au laboratoire sont d’uneépaisseur
de15 à 30
J.lgJcm2.
Les détecteurs utilisés sont desjonc-
tions à barrière de surface
d’épaisseur
suffisante pour arrêter lesparticules
a sans arrêter lespremiers
groupes deprotons
de la réactionloB(3He, p) l2C.
Nousavons lissé nos distributions
angulaires
ainsi que celles données par Patterson et al.[1]
par undéveloppement
en
polynômes
deLegendre jusqu’à
l’ordre 6.1.2 ANALYSE. - Ces coefficients confirment l’exis- tence d’effets résonnants
(Fig. 1) :
- Les termes
pairs suggèrent
l’existence d’un niveau vers5,8 MeV,
et defaçon
moins nette celle dedeux autres vers 3 et 8 MeV.
- Les termes
impairs indiquent
l’interférence de niveaux deparités opposées.
-
L’importance
du termeA6
vers5,8
MeV conduit àenvisager
un niveau despin
J >7/2
à cetteénergie.
Ces considérations
qualitatives
nous ontguidés
dansla recherche des
caractéristiques
des niveaux consi- dérés.A)
Formalisme utilisé. - Le formalisme de Hum- blet[3]
montre que la matrice de collisionUr~~ peut
s’écrire sous la forme d’un terme de fond continuplus
une somme de termes résonnants :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003102-3012500
126
FIG. 1. - Coefficients de la décomposition en Pl(cos 0) des distributions angulaires ’OB(3He, a) 9B.
Trait continu : ajustement pour l’hypothèse 7/2- 7/2-.
Traits tirés : ajustement pour l’hypothèse 7/2- 9/2+.
Les différentes
quantités
sont définies dans l’article de Humblet[3].
La section efficace différentielle est donnée par la formule de Blatt et Biedenharn[4]
modifiée parHuby [5]
avec
Les facteurs Z sont reliés aux coefficients Z de Blatt et Biedenharn par
et
1 Rj! 1
>,1 R j2 1
> sont les éléments de matrice de collision reliés àU~~,
paroù Wc = L Arctg 1711
est le facteur dephase
de Cou-i
lomb, q
leparamètre
de Coulomb.Nous avons
négligé
le terme de fond continu6cc
dans toutes les voies. Par
ailleurs,
en considérant lesamplitudes
commeindépendantes
de1,
nous rédui-sons le nombre
de paramètres libres, qui
sont alorsEen, rn, Ans
et(~cn
+~c’n)~
Avec cetteapproxima- tion, l’ajustement
des coefficients despolynômes
deLegendre
fait intervenir douzeparamètres
dans lecas de deux niveaux et de deux voies de
spin (5/2+, 7/2+)
dans la voie d’entrée.Si
Ans dépendait
del,
nous aurions à considérerune
quarantaine
deparamètres,
cequi
rendrait peu concluant lelissage
des courbes. Celissage
se fait parune méthode de minimisation du
X2
défini par :B)
Résultats del’analyse
et discussion. -Compte
tenu des considérations
qualitatives
sur lecomporte-
ment des coefficients et
compte
tenu despénétrabilités,
nous avons
envisagé
lacaractéristique
J =7 j2-
pour le niveau à5,8
MeV. Cela entraîne pourexpliquer
lescoefficients
A 1,
laparité positive
et unspin 5/2 J 9/2
pour les niveaux à 3 et 8 MeV. La
parité positive
duniveau à 3 MeV n’est
cependant
pasindispensable
pour rendre
compte
des coefficientsimpairs
au voisi-nage de cette
énergie.
Le traitement de trois niveaux interférents se révé- lant extrêmement
complexe,
notre programme de cal- cul s’est limité à traiterséparément
l’interférence des niveaux à 3 et5,8
MeV et des niveaux à5,8
et 8 MeV.Nous avons
envisagé
leshypothèses
suivantes :a)
Niveaux à 3 et5,8
MeV. -Hypothèse 5/2+, 7/2- : l’ajustement
des coefficientsAo, Al, A2
est dansl’ensemble
satisfaisant,
il n’en est pas de même pour les coefficients d’ordressupérieurs (Fig. 2).
---
Hypothèse 7/2~ 7/2- : l’ajustement
des coef~- cients est peusatisfaisant,
surtout pourA 1 (Fig. 3).
-
Hypothèse 7/2- 7/2- :
cettehypothèse
ne peut rendrecompte
que des coefficientspairs
dontl’ajuste-
ment est
comparable
à celui del’hypothèse 5/2+ 7/2-
(Fig. 1).
Onpourrait expliquer
les termesimpairs
auFIG. 2. - Ajustement des coefficients -.
Trait continu : hypothèse 5/2+ 7/2-.
Traits tirés : hypothèse 7/2- 5/2+.
FIG. 3. - Ajustement des coefhcients : Trait continu : hypothèse 7/2+ 7/2-.
Traits tirés : hypothèse 7/2- 7/2+.
voisinage
de 3 MeV par l’interférence des niveaux à5,8
et 8 MeV. Pour ces troishypothèses
lesX2
relatifsobtenus sont
respectivement : x2 - 1 ; 1,9 ; 1,3.
b)
Niveaux à5,8
et 8 MeV. -Hypothèse 7/2-, 5/2+ :
les coefficientsAo, Al, A2
sont assez bienajustés.
-
Hypothèse 7/2- 7/2~ :
àpart l’ajustement
deAo,
les résultats sont dans l’ensemble médiocres(Fig. 3).
-
Hypothèse 7 j2- 9 j2+ :
les coefficients calculés rendentcompte
dans l’ensemble des coefficientsexpé-
rimentaux à
l’exception
deA3
etA6 (Fig. 1).
Nousavons
prolongé
vers les bassesénergies
le calcul des coefficientsimpairs qui
semblent en assez bon accordavec les coefficients
expérimentaux.
Pour ces troishypothèses,
lesY2
relatifs obtenus sontrespectivement :
Nous avons en
conséquence
retenu leshypothèses 5/2+
ou7/2-
pour le niveau à 3MeV, 7/2-
pour le niveau à5,8
MeV et5/2+
ou9/2+
pour le niveau à 8 MeV. Lesparamètres
de ces niveaux sont donnésdans le tableau I.
TABLEAU 1
Cette
analyse
nous apermis
de mettre en évidencel’existence de trois niveaux à
24,
26 et 28 MeV dans13N,
mais laisse subsister uneambiguïté
sur les carac-téristiques
de ces niveaux.Remarquons
que l’absence de résultatsexpérimentaux pour 3He
entre 2 et3,4
MeVrend les conclusions de
l’analyse plus
incertaines vers23 MeV. L’étude de la diffusion
C12(p, p) a été entreprise
dans le but d’obtenir des informations
complémen-
taires sur ces niveaux de
N 13 .
II. Diffusion
élastique 12C(p, p).
- L’onpeut
atteindre les niveaux considérés de13N
par diffusionélastique
desprotons
de 20 à 30 MeVsur 12C. Quelques
auteurs étudiant cette diffusion dans cette gamme
d’énergie
ont mis en évidence des effets résonnantsassez
importants
tant dans la section efficace que dans lapolarisation.
Tamura et Teresawa
[6], analysant
les sections ef~-caces mesurées par Dickens et al.
[7]
par un formalisme de modèleoptique
incluant des effetsrésonnants,
ontsuggéré
l’existence de trois niveaux.Cependant,
lesparamètres
utilisés par ces auteursn’expliquent
pas lapolarisation
mesurée parCraig
et al.[8].
De ce faitLowe et Watson
[9]
ontrepris
la même étude en tenant128
compte
simultanément des sections efficaces etpolari- sations,
etproposé également
l’existence de trois niveaux. Les résultats de ces différents auteurs sontrécapitulés
sur lafigure
4 où l’on trouve aussi ceux deScott et al.
[10]
étudiant la diffusioninélastique l2C(p, p’).
Ces travaux ont abouti à des conclusions peu concordantes dans larégion
d’excitationEx
> 23 MeV.FIG. 4. - Schémas des niveaux de l’azote 13 entre 20 et 30 MeV.
II.1 ETUDE EXPÉRIMENTALE. - Nous avons mesuré des distributions
angulaires
de la diffusionl2C(p, p)
aux
énergies
deprotons
de19,9 ; 21,2 ; 22,65 ; 24,4 ;
27 et
28,8
MeV à l’aide ducyclotron
isochrone de Grenoble.L’énergie
réelle dufaisceau,
d’intensité de 10 à 50nA,
est mesurée par la déterminationexpéri-
mentale de
l’angle
de croisement despics proton
pro- venant des diffusions12C(p, pi) 12CX (4,43 MeV)
et
H(p, p)
obtenus par bombardement d’une cible depolyéthylène
d’environ 3mg/cm2.
Laprécision
de lamesure est de l’ordre de 150 keV. Les détecteurs uti- lisés sont des
jonctions compensées
au lithiumd’épais-
seur de 3 à 5 mm. Les
spectres
sont immédiatement traités à l’aide d’un calculateur PDP-9 relié directe- ment au bloc mémoire.Nous avons normalisé nos distributions
angulaires (Fig. 5)
parrapport
aux courbes d’excitation de Dickens[7],
defaçon
à avoir un ensemble cohérent de résultatsexpérimentaux.
Il.2 ANALYSE DES RÉSULTATS. -
A)
Formalisme uti- lisé. - Dans le cas de la diffusionélastique
d’uneparti-
cule de
spin 2
par un noyau despin nul, l’amplitude
de diffusion
peut
s’écrire :FIG. 5. - Distribution angulaire 12C(p, p).
Traits tirés : modèle optique seul.
Trait continu : modèle optique + résonances.
où
Ôij
étant ledéphasage,
engénéral complexe,
calculépar le modèle
optique.
cp lj
laphase résonnante, réelle, identique
àb lj quand
Im
(b Ij)
= 0. En isolant les termes résonnants, l’on peut réécrire lesamplitudes
sous la forme :pour retrouver les
expressions
utilisées dans la réfé-rence
[6].
La section efficace différentielle et la
polarisation
s’écrivent :Dans nos
calculs,
nous avons utilisé lepotentiel optique :
où f (r) et f’(r)
ont la forme deWoods-Saxon,
et lesparamètres
de Lowe et Watson[9] :
Pour le terme
résonnant,
nous déterminons les para- mètresRZj’ h~;, Elj
etri J
par lelissage
de nos distribu-tions
angulaires jointes
à celles de Dickens[7]
et descourbes de
polarisation
deCraig [8].
B)
Résultats et discussions. -Compte
tenu desrésultats concordants de Lowe et Watson
[9]
et Scottet al.
[10],
nous admettons lescaractéristiques
desniveaux
de 13N
situés à20,9
et22,7 MeV,
car nous nedisposons
pas d’informations suffisantes pour les mettre en doute. Enrevanche,
notre recherche s’est surtoutappliquée
à larégion comprise
entre 23 et30 MeV où les réactions
IIB(3 He, p)
etlOB(3He, oc)
fournissent de nombreuses informations. Notre étude de la réaction
lOB(3He, a)
a mis en évidence des niveaux à24, 26
et 28MeV,
cequi
n’est pas en contra- diction avec la courbe d’excitation de12C(p, p)
danscette
région.
Pour chacun de ces niveaux nous avons considéré toutes les
caractéristiques possibles
avec 1 4. Lesparamètres
conduisant au meilleurlissage global
descourbes,
par minimisationdu x2 :
sont donnés dans le tableau
II,
où l’on trouveégale-
ment les
largeurs partielles Tfl
obtenues àpartir
deRi ~
etlu.
Les courbesthéoriques
sont montrées sur lesfigures
5 et 6.FIG. 6. - Polarisation.
Traits tirés : modèle optique seul.
Trait continu : modèle optique z résonances.
Trait pointillé : meilleur lissage pour chaque courbe séparément.
A
partir
de cesparamètres
nous avons effectué unerecherche
partielle
pour chacun des trois derniers niveauxséparément.
Pourcela,
lesparamètres
de tous130
TABLEAU III
les niveaux étant fixés aux valeurs
indiquées,
nousfaisons une recherche des
paramètres
du niveau à24,1
MeV pour toutes lescaractéristiques
1 4. Nous faisons de même pour le niveau à 26 MeV à l’aide de la distributionangulaire à Ep
=26,1
MeV et de la courbe depolarisation
à26,2
MeV et pour le niveau à 28 MeV à l’aide de la courbe depolarisation
àEp
=28,3
MeV.Nous donnons dans le tableau III les
x2
obtenus pour les différentescaractéristiques
des trois derniersniveaux,
en les renormalisant parrapport
à la valeurde x2
obtenu avec lacaractéristique
retenue.Cette dernière vérification confirme les caractéris-
tiques
obtenues.Néanmoins,
pour le niveau à 26 MeV lacaractéristique
p1/2
a unX2 légèrement
meilleur que f7/2
contrairement à cequi
se passe dansl’ajustement global.
Parailleurs, l’analyse
de laréaction lOB(3He, oc) indique
pour ce niveau unspin
nécessairementsupé-
rieur ou
égal
à7/2.
III.
Synthèse
des résultats et conclusion. - L’étudecombinée de la réaction
lOB(3He, oc) 9B
et de la diffu-sion 12C(p, p)
apermis
de mettre en évidence l’exis- tence des niveaux à24,
26 et 28 MeV et de proposer laséquence
decaractéristiques
suivante :en
plus
des niveaux à20,9
et22,7
MeV trouvés par Lowe et Watson[9].
Si l’étude
séparée
dechaque
réaction laisse subsisterquelque ambiguïté
sur la détermination des caracté-ristiques,
cequi
est dû notamment àl’imprécision
desrésultats
expérimentaux
et à desapproximations
dansles formalismes
théoriques utilisés,
le fait que lesanalyses
des deux réactions conduisent à des résultats très voisins etcompatibles
entre eux constitue un bonargument
en faveur descaractéristiques proposées.
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