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Submitted on 1 Jan 1966
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Étude de la réaction d + 6Li = α + T + p A 0,18 MeV
M. Fricaud, L. Marquez
To cite this version:
M. Fricaud, L. Marquez. Étude de la réaction d + 6Li = α + T + p A 0,18 MeV. Journal de Physique,
1966, 27 (1-2), pp.13-14. �10.1051/jphys:01966002701-201300�. �jpa-00206358�
13.
ÉTUDE
DE LARÉACTION d + 6Li = 03B1 + T + p A 0,18
MeVPar M.
FRICAUD,
Laboratoire de
Physique Nucléaire,
Faculté des Sciences de Bordeaux.et L.
MARQUEZ,
Centre
d’Études
Nucléaires deSaclay, Seine-et-Oise,
France.Résumé. 2014 Nous avons
étudié,
avec desplaques nucléaires,
l’ensemble des spectres continus de protons et de tritons provenant de la réactiond +
6Li = 03B1 + T + p à0,18
MeV.Nous avons trouvé que leur forme est en accord avec la distribution
statistique.
Abstract. 2014 We have measured with nuclear
plates
the spectra of protons and tritons from the reaction d + 6Li= 03B1 + T + p at 0.18
MeV incident energy.The
shape
of the spectra is in agreement with the statistical distribution.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 27, JANVIER-FÉVRIER 1966, PAGE
1.
Introduction.
~--- On a trouvé récemment que, dans les réactions+ 6Li,
6LI+
71.i et 6Li+ 1° B,
il y a formation d’une molécule nucléaire dont l’éclatement conduit à des
spectres
continus departicules
~x[1, 2].
Dans le but de mieuxcomprendre
comment sont formées ces molécules
nucléaires,
nous avons
choisi, parmi plusieurs
autres, la réaction d+ 6Li
= oc+
T+
p+ 2,52
MeV."’tS’il
y a formation d’une telle molécule nucléaire dans cetteréaction,
nous pouvons nous attendre àce: que
lespectre
de tritons soit unpic large
auquart
del’énergie disponible
et celui desprotons
également
unpic large
aux troisquarts
del’énergie disponible.
Le seul travail dont nous avons connaissance
concernant cette réaction à faible
énergie
incidenteest celui de R. T. Frost et S. S. Hanna
[3].
Cesauteurs ont utilisé un
spectrographe magnétique
avec, comme
détecteur,
des émulsions nucléaires.Ainsi,
ils ont pudiscriminer,
dans lespectre continu,
le
spectre
desprotons
de celui des tritons. Mais ils avaientcependant beaucoup
depics parasites.
Pourinterpréter
leursrésultats,
Frost et Hanna ont envi-sagé
une distributionstatistique,
cequi
a donné unbon accord avec leurs données
expérimentales.
Ilsobtiennent un meilleur accord pour un processus de réaction avec passage par un niveau intermédiaire de 5Li
dont-la
hauteur estcompatible, compte
tenudes erreurs,:,avec
les valeurs données par T. Lau- ritsen et F.Ajzenberg-Selove [4].
Ils trouvent unelargeur
de2,0
MeV pour l’étatfondamental
de15Li, légèrement supérieure
à celle de1,5
MeV[4].
Ils
arrivent,
avec cesparamètres,
àreproduire
laforme du
spectre
de tritons.Le
spectre
deprotons qu’ils
ont mesuré sembleindiquer,
au-dessous deplusieurs pics parasites,
unebosse vers les
plus
hautesénergies.
Ils introduisentune distribution
angulaire
entre le triton et ledeuton de la forme
13(f33)
= 1 +0,5
cos0.
et ilscalculent une courbe
théorique qui
suit à peuprès
la forme du
spectre
de protonsqui
sedégage
au-dessous des
pics parasites.
Un calcul
préliminaire
nous a montré que leurspectre
de tritons étaitcompatible
avec l’éclatement d’une molécule nucléaire.Nous avons
entrepris
l’étude duspectre
continu de cette réaction à uneénergie
incidenteplus faible,
ce
qui
doitaugmenter
laprobabilité
de f ormation de la molécule.2.
Résultats expérimentaux.
- Nous avons utilisél’accélérateur S. Je. M. E. S. du Laboratoire de
Physique
Nucléaire de la Faculté des Sciences de Bordeaux et la même chambre d’irradiation des émulsions nucléaires que celle décrite par M. Coste[5]
et J. L.Québert [6].
Les deutons avaient une
énergie
incidente de0,18 MeV,
donc très inférieure à celle utilisée parFrost’et Hanna ;
parconséquent,
nous nous atten-dions à avoir
beaucoup
moins depics parasites.
Les émulsions ont été
développées
defaçon
àpouvoir
discriminer lesparticules alpha
desparti-
cules de
charge
1[7]. Ainsi,
nous avons pu voir lesparticules alpha
de la réaction6Li( d, 2oc)
ainsi queles
protons
p~ et plcorrespondant respectivement
àl’état fondamental et au
premier
état excité de ~Li.Les distributions
angulaires
desparticules
oc etdes
protons
p. et pl dans lesystème
du centre demasse sont
isotropes,
comme nous nous yattendions,
du fait de la faible
énergie
inci dente.Les
plaques
ont étédépouillées
sansdiscriminer
lesprotons
et les tritons dans lespectre
continu.Une telle discrimination aurait demandé un
temps
de mesurebeaucoup trop long.
Leshistogrammes
obtenus sont donc la somme des deux
spectres,
cequi
nous aobligés
à calculer les deuxspectres
théo-riques
dans lesystème
du centre de massepuis
à lestransformer en
histogrammes
dans lesystème
dulaboratoire pour comparer aux résultats
expéri-
mentaux. Nous les avons
corrigés
defaçon
à tenircompte
d’un écran ainsi que de la résolution des émulsions nucléaires que nous avons déterminéeexpérimentalement.
Les douze
spectres
étudiés s’étalent de 42° à 16Uo.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002701-201300
14
Dans le
système
du centre de masse, nous avons vérifiéqu’ils
avaient tous sensiblement la même forme et la même intensité à tous lesangles.
Nous avons
essayé
trois mécanismes.Le passage par un niveau intermédiaire de 5Li
Fie. 1 et 2. -
Spectre
en parcours des protons et tritonsproduits
par la réaction d -; 1 6Li. Les rondsreprésentent
le nombre de traces par division. La courbe continue est calculée àpartir
de la distri-bution
statistique.
Onindique l’angle
d’observationau laboratoire.
dont les
spectres
deprotons
et de tritons ont été calculés àpartir
desexpressions
de J. L.Québert,
Coste et L.
Marquez [61,
ensupposant
que la distributionangulaire
dans lesystème
du centre demasse est
isotrope (ce qui semble,
à cetteénergie incidente,
confirmé parl’expérience)
ainsi que la corrélationangulaire
entre lapremière
et la secondeétape.
La recherchede x2
minimal pour ce processus de réactions nous a conduits à des valeurs de r deplusieurs MeV,
cequi
semble éliminer le méca-nisme en deux
étapes.
Le mécanisme de l’éclatement d’une molécule
nucléaire, proposé
par A. Garin et al.[1],
ne semblepas
s’appliquer.
Eneffet,
il donne unpic
deprotons
aux trois
quarts
del’énergie disponible,
que nousn’observons pas. Les calculs nous ont montré
qu’effectivernent
l’accord nepouvait
se faire que pour de trèsgrandes
valeurs duparamètre
B : del’ordre de
plusieurs
MeV.Dans ces deux
mécanismes, quand
r ou B sonttrès
grands,
la forme desspectres
serapproche
decelle
qui
serait donnée par unedistribution
statis-tique.
Nous avons doncessayé
la distribution statis-tique
dontl’expression
desspectres
departicules
aété calculée par G. E. Uhlenbeck et S. Goudsmit
[81.
Nous avons obtenu un bon accord sur l’ensemble des
spectres expérimentaux.
Nous montrons( fcg.
1 et2)
deux
exemples typiques
des résultats trouvés.3.
Conclusion.
- Dans la réactionà
l’énergie
deMeV,
le mécanisme d’éclatement d’une molécule nucléaire lormée par d+
6Li nejoue
pas un rôleimportant. Ceci
semble en accordavec les
prévisions
de M. Demeur[9]
selonlesquelles
la formation d’une molécule nucléaire
exige
lapré-
sence de deux centres stables comme deux
particules alpba.
Le passage par un niveau intermédiaire de 5Li ne
semble pas non
plus
donner de bons accords avec lesspectres
observés à cetteéndrgie
incidente.Seule,
la distributionstatistique
semble rendrebien
compte
des résultats avec un bondegré d’appro- ximation,
àl’énergie
incidente de0,18
MeV.Manuscrit reçu le 28
juillet
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