HAL Id: jpa-00206721
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Submitted on 1 Jan 1968
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Étude de la réaction p + 11B = 3α à Ep = 1,4 MeV par la méthode des coïncidences
J.P. Laugier, M. Cadeau, G. Mouilhayrat, L. Marquez
To cite this version:
J.P. Laugier, M. Cadeau, G. Mouilhayrat, L. Marquez. Étude de la réaction p + 11B = 3α à Ep = 1,4 MeV par la méthode des coïncidences. Journal de Physique, 1968, 29 (10), pp.829-838.
�10.1051/jphys:019680029010082900�. �jpa-00206721�
829.
ÉTUDE
DE LARÉACTION
p + 11B = 303B1 àEp
=1,4
MeVPAR LA
MÉTHODE
DESCOÏNCIDENCES
Par
J.
P.LAUGIER,
M.CADEAU,
G.MOUILHAYRAT,
Centre d’Études de Bruyères-le-Châtel,
et L.
MARQUEZ,
Laboratoire de Physique Nucléaire de la Faculté des Sciences de l’Université de Bordeaux.
(Reçu
le 9 mai1968.)
Résumé. 2014 Nous avons tracé par la méthode des coïncidences
plusieurs
spectres continusprovenant
de la réactionséquentielle
p + 11B = 12C*= 03B1 + 8Be* ; 8Be* = 03B1 + 03B1 à 1,4 MeV.Nous pouvons
expliquer quantitativement
cesspectres
avec unelargeur
constante pour le 8Be* si nous introduisons un terme d’interférence. Les événements pourlesquels
uneparticule
03B1a une
énergie
nulle sont interdits.Abstract. 2014 We have measured several coincidence spectra
coming
from thesequential
reaction p + 11B = 12C* = 03B1 + 8Be* ; 8Be* = 03B1 + 03B1 at 1.4 MeV. We can
explain
these spectraquantitatively
with a constant width of 8Be* if we introduce an interference term. The events in which an03B1-particle
has zero energy are forbidden.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 29, OCTOBRE 1968,
1. Introduction. - L’6tude des reactions nucl6aires du
type A + a = b + c + d
avec trois corps dans la voie de sortie a donne lieu a de tres nombreuses recherches.La distribution des
quantit6s
de mouvement dansla voie de sortie
depend
de l’intensit6 des interactionsentre les trois
fragments :
a)
En l’absence d’interaction entre lesfragments,
cette distribution est
suppos6e statistique,
les troisparticules b,
c, d 6tant 6mises simultan6ment. Uhlen- beck et Goudsmit[1]
ont calcul6 les sections efficaces dans ce cas. Les reactions sans interaction dans la voie de sortie sont tres rares, en raison de l’intensit6 des forces nucl6aires. Unexemple
en est donne par la reaction[2] :
b)
S’il y a interaction dans la voie desortie, plu-
sieurs cas peuvent se
presenter :
a)
Riactionavecformation
d’un itat virtuel intermédiaire riunissant deux desparticules b,
c, d. C’est le cas de la reactions6quentielle
en deux6tapes :
p)
Riaction avec interaction desétats finals.
- Les troisparticules
sont 6mises simultanément. Mais la distri- butionstatistique
desquantités
de mouvement estperturbee
par une interaction entre lesparticules
6mises. La reaction :
n + d = p + n + n appartient
a ce type.
y)
Riaction avecformation
de molécules nucliaires. - Cephénomène
observe parMarquez [2]
avec lelithium 6 dans les reactions 6Li + 6Li et 6Li + T par
exemple s’apparente
aux deuxprecedents :
lamolecule rassemblant les trois
fragments b,
c, d constitue un etat virtuel de viebreve ; quand
cettemolecule
6clate,
les troisfragments
sont 6mis simul- tanement mais avec desquantit6s
de mouvement dontla distribution n’est pas
statistique,
1’ensemblegardant
une certaine m6moire de la
configuration
de lamolecule.
D’une mani6re
g6n6rale,
1’etude des reactions ouapparaissent
trois corps dans la voie de sortierenseigne
sur certaines structures et
egalement
sur des meca-nismes
particuliers
d’interaction entreplusieurs
corps.Elle
pourrait
aussi 6ventuellementpermettre
demettre en evidence 1’existence de forces a trois ou
plus
de trois corps.
Dans le cas d’un etat final a trois
particules
pour determiner defaqon unique
lacinematique
de lareaction,
il faut connaitre l’identit6 dechaque
par-ticule et neuf
param6tres qui repr6sentent
les compo-santes des
impulsions.
Les lois de conservation fontqu’il
y a seulementcinq param6tres indépendants.
On suppose que les masses des
particules
et la chaArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019680029010082900
leur Q
de la reaction sont bien connues. S’il y a desparticules identiques,
1’identification de toutes lesparticules
n’estplus
n6cessaire et lesysteme
estsym6- trique
par rapport a1’6change
desparticules
iden-tiques.
L’etude de ces reactions a connu un
regain
d’intérêtavec les
d6veloppements techniques
r6cents desproc6-
des
d’enregistrement multiparamétrique
et de 1’elec-tronique rapide.
La m6thode descoincidences,
enparticulier,
permet d’eliminer toutes les reactions para- sites et des6parer, quand
c’estn6cessaire, les
diffé-rentes voies de sorties
possibles.
Dans une m6thode de coincidences avec identifica- tion des
particules d6tect6es,
onenregistre
lesenergies
de deux des
particules
dans deux directionsdonnees;
la reaction est donc surd6termin6e
(six param6tres connus),
mais cela est tres utile etpermet
de v6rifier que les 6v6nements seplacent
sur une courbe cin6ma-tique
correcte.L’équation
de cette courbecin6matique
est obtenueen
exprimant
les lois de conservation de1’energie
etdes
quantit6s
de mouvement sous la forme d’une rela- tion entre lesenergies
de deuxparticules
d6tect6es etles
angles
d’observation.En posant :
mi == masse de la
particule
i(i
= 1 a3)
SYSTEME
DU CENTRE SYSTEME DU DE MASSE LABORATOIRE
cette relation peut s’6crire
[3] :
- dans le
système
du centre de masse :c’est
1’6quation
d’uneellipse
dans leplan (E1 E2) ;
- dans le
systime
du laboratoire :c’est
1’6quation
d’une courbe du 4edegr6
dans leplan (El, E2).
D’autre part, si on traduit le fait que la reaction nucl6aire 6tudi6e est
s6quentielle
avec passage par un etat interm6diaire on obtient des relationssuppl6men-
taires
qui
permettent deplacer
les niveaux d’excitation du noyau interm6diaire sur les courbescin6matiques.
On obtient ainsi un
diagramme
de Dalitzorthogonal.
Dans le
syst6me
du centre de masse, les niveauxseront
repr6sent6s
par trois droitesd’6quations
E1=k;
S2 ==
k’; E1--E-
S2 =k" ; k, k’,
k" 6tant des constantesdependant uniquement
duniveau
d’excitation donne du noyau interm6diaire.Dans le
syst6me
dulaboratoire,
on obtient :K, K’,
K" 6tant des constantesdependant
du niveaud’excitation donne du noyau interm6diaire mais fonc- tion
egalement
desangles
d’observation.On
peut
noterqu’il
estplus
facile de raisonner dans le cadre d’undiagramme
de Dalitz trace dans lesyst6me
du centre de masse. Nousappellerons p6ri- ph6rie
dudiagramme
de Dalitz dans lesyst6me
ducentre de masse
1’ellipse
obtenue pour012
= 7r.La reaction :
a 6t6 6tudi6e r6cemment de
faqon
trèscomplete
par1’equipe
de G. C.Phillips
en utilisant une m6thodede coincidences
[4].
Phillips
a mis en evidence des faitsimportants :
1. 11 trouve que la reaction est
toujours s6quentielle
avec passage par 1’etat fondamental ou le
premier
etatexcite de 8Be.
2. Pour une
energie
incidente deprotons
de 2 MeVet pour des
couples d’angles
d’observationqui
corres-pondent
a une zone dudiagramme
de Dalitz ou leslignes
associ6es aupremier
etat excite de 8Be secroisent, Phillips
observe un renforcement d’intensite dans les spectres. PourPhillips,
ce fait montre 1’exis-tence d’un
phenomene
d’interferences constructives.L’6nergie
incidentecorrespond
a une resonance dans 12C a17,77
MeVd’6nergie
d’excitation. Cette reso-nance a un
spin
et uneparite
0+.3. Pour une
energie
incidente deprotons
de2,65
MeV en seplaqant
au contraire dans une zonesitu6e sur la
p6riph6rie
dudiagramme
deDalitz,
Phil-lips
observe un affaiblissement d’intensit6 dans lesspectres.
PourPhillips,
ce fait montre 1’existence d’unphenomene
d’interferences destructives.L’énergie
incidente
correspond
a une resonance dans 12C à18,40
MeVd’6nergie
d’excitation. Cette resonance a unspin
et uneparite
3-.Dans un cas comme dans
1’autre,
ces interferencespeuvent
etre duesd’après Phillips
soit au fait que lesparticules
a sontidentiques,
soit a l’ordre d’émission de cesparticules.
Nous avons
repris [3]
1’etude de cette reaction pourune
energie
incidente deprotons
de7,18
MeVqui
correspond
a une resonance a22,54
MeV dans12C,
831
cette resonance a un
spin
et uneparite
1-. Cepremier
travail a
permis
ded6gager
deux conclusions im- portantes :a)
Le formalismed6velopp6
dans la reference[3]
fournit une m6thode
quantitative
de traitement des spectres decoincidences;
et les calculs ainsi conduitsse sont trouv6s en bon accord avec 65
spectres exp6- rimentaux ;
b)
Nous avons mis en evidence dans certaines condi- tions d’observation und6peuplement
dudiagramme
de Dalitz. Ce
d6peuplement
seproduit lorsqu’on
est surla
p6riph6rie
dudiagramme
dans laregion
ou deuxdes
particules
oc ont desenergies 6gales, la,
troisi6me ayant uneenergie
nulle. 11 peuts’interpr6ter
par un effet de momentangulaire :
si 1’etat du noyaucompose
de 12C a un
spin impair
ou uneparite negative,
lestransitions sont interdites dans la
region
dudiagramme
de Dalitz ou :
Par contre, nous n’avons pas du tout observe d’effets d’interferences
puisque
nous ne nous trouvions pas dans une zone dudiagramme
de Dalitz ou leslignes correspondant
aupremier
niveau excite de 8Bese croisent.
Ballini
[5]
a refait des mesures pour uneenergie
incidente de protons de
2,65 MeV;
il a trouve6gale-
ment un
d6peuplement
dudiagramme
de Dalitz surla
p6riph6rie quand
el = E2, Z3 =0,
ced6peuple-
ment
s’interpr6tant
par un effet de momentangulaire (spin’ et parite)
ducompose
12C.Compte
tenu de 1’ensemble de cesrésultats,
nousavons 6tudi6 la reaction p
+ 11B
a uneenergie
incidente de protons de
1,4
MeVqui correspond
a laresonance a
17,23
MeV dans12C;
cette resonance aun
spin
1-. Nous avons choisi des conditions cin6ma-tiques
telles que l’onpuisse
observer und6peuplement
du
diagramme
de Dalitz sur lap6riph6rie quand
deuxenergies
sont6gales
et, s’ils sontimportants,
des effetsd’interferences dans la zone ou les
lignes correspondant
au
premier
niveau excite de 8Be se croisent. A cetteenergie
les deux contributions de 8Be se croisent a l’int6rieur dudiagramme
de Dalitz.II.
Dispositif expdrimental.
- L’6tude de cettereaction a ete faite avec I’acc6l6rateur Van de Graaff 2 MeV du Centre de
Bruyères-le-Châtel.
Nous avonsutilise des cibles de bore naturel
depose
sur carbone.Nous
disposions
de troisjonctions Radiotechnique
de 50 mm2 de
surface;
desdiaphragmes
de 6 mm dediam6tre, places
devant chacuned’elles,
d6finissaientune ouverture utile de 2° 41’. Une des
jonctions
quenous
appellerons jonction
fixe(puisque
saposition
n’apas varie au cours de nos
experiences),
et que nousnoterons
jonction 0,
estdispos6e
sur un brasplace
dans une direction faisant un
angle
de 900 parrapport
a la direction du faisceau incident. Les deux autres
jonctions,
que nousappellerons jonctions
mobiles(puisqu’elles
sontplac6es
dans des directions differentessuivant les
experiences)
et que nous noteronsjonc-
tions 1 et
2,
sontdisposees
sur un autre bras mobile dont la rotation estind6pendante
de celle dupremier;
la distance
angulaire
entreces jonctions
estfixe;
elleest de 15°. Ces deux bras portant
les jonctions
sont encontact
thermique
avec une couronne circulaire rem-plie
d’azoteliquide,
cequi
permet de maintenir lesjonctions
a unetemperature
de - 50 °C. Le refroi- dissement desjonctions
a reduit leur bruit de fond etla resolution a ete de ce fait am6lior6e. La
figure
1montre le schema de
principe
de la chambre a ciblesFIr. 1. - Schema de la chambre a cibles utilisee.
utilis6e. Les
jonctions
mobiles 1 et 2 ont eteplac6es
successivement a des
couples d’angles 80°-95°,
85°-100°, 90°-105°, 110°-125°, 115°-130°,
120o-135o.Nous avons cherché a
enregistrer
a la fois deux spectres decoincidences,
car1’enregistrement
d’unspectre de coincidences est tres
long
si l’on veut avoirune
statistique
suffisante. D’autre part, les 6v6nementsqui
sont en coincidencecorrespondent
a deuxparti-
cules
d6tect6es,
l’une sur la voie fixe(voie 0),
1’autresur la voie mobile
(voie
1 ou voie2) ;
cesparticules
ont des
energies
differentes. On est donc amene a faire des coincidences entre desimpulsions
dont lesamplitudes peuvent
etre tres differentes et les circuits6lectroniques
vont introduire und6calage
entemps qui depend
de cette differenced’amplitude.
Ce deca-lage
en tempss’ajoute
autemps
de vol desparticules
d6tect6es dans la chambre a reaction.
11 est souvent d6licat de
r6gler
les circuits de coinci- dences en 6tant sur de neperdre
aucun 6v6nement surl’une ou 1’autre
voie;
pour cetteraison,
nous avonsemploy6
latechnique
du spectre de temps,qui
consistea
enregistrer
1’histoire entemps
de tous les 6v6nementsqui
se sontproduits
dans une zoneEo ± AEO, E1 ::!:: DEl (ou E2::!:: AE2)
duplan
desenergies.
Sinous
d6coupons chaque energie
en 256 canaux, parexemple,
nous aurons(256
X256)
spectres detemps,
chaque spectre
de temps 6tantd6coup6
lui aussi en canaux(64
canaux parexemple).
On choisit audepart
une bande de coincidences
large (100
ns au lieu de 20a 30
ns) qu’il
est facile der6gler,
et ensuite on reduitcette bande de coincidences a la zone strictement
utile,
cette zone utile de coincidences
pouvant
etred6plac6e
suivant la
region
6tudi6e dans leplan
desenergies.
FIG. 2. - Schema du circuit
electronique
utilise :Di (i
= 0, 1,2),
Detecteurs ; P.A.,Preamplificateur ;
T.P.O., Timepick
off(prise
detemps) ;
T.P.O.C.,Time
pick
off control; Discri, Discriminateur deforme ; Gate Gene, Gate
generator ;
A,Amplificateur ;
P.L., Porte lineaire ; STAB, Stabilisateur de
pic;
STR, Strecher
(allongeur) ;
SA 40, Selecteurd’ampli-
tude
(SA
40Intertechnique) ;
ATT, Attenuateur ; P, Porte ; ECH,Échelle;
S, Circuit Somme ; C.T.A., Convertisseurtemps amplitude ;
CA 13, Convertisseurd’analogique
endigital (CA
13Intertechnique) ;
INF, Information ; O.T., Ordre de transfert; T.M.,Temps
mort; A.C., Annulation de
codage ;
A.T., Autorisation de transfert ; C.D., Coincidence directe.Cette
technique
du spectre detemps
necessite unenregistrement
sur bandemagnetique.
Dans notre cas, pour
chaque
6v6nement de coinci-dences,
nous avonsenregistre quatre param6tres :
-
1’energie
de laparticule
detectee sur la voie0,
-
l’ énergie
de laparticule
detectee sur la voie 1(ou 2),
- le num6ro de la
jonction
mobile 1(ou 2) qui
adetecte une
particule
en coincidence avec la par- ticule de la voie0,
- l’instant de detection de la
particule
sur la voie 1(ou 2),
letemps t
= 0 6tant celui ou l’on ad6tect6
laparticule
sur la voie 0.Les chaines
6lectroniques
associ6es achaque jonc-
tion
comportent quatre parties
distinctes : les voieslin6aires,
les voiesrapides,
lapartie
formation dumot
(ensemble
desquatre param6tres
associés achaque
6v6nement de
coincidences),
lapartie enregistrement
du mot. Ces circuits
( fig. 2)
sont d6crits par ail- leurs[6],
ainsi que1’enregistrement
et le traitement des informations( fig.
3 et4).
Le calculateur CAE 510 a ete utilise pour
1’acqui-
FIG. 3. - Schema du circuit
electronique
utilise(suite),
connexion avec le calculateur : Visu RG 96, Unite de visualisation
(RG
96Intertechnique) ;
B.M. 96, Blocmemoire
Intertechnique
4 096 canaux; E.I.C.,fmet-
teur d’informations codees ; A,
Ampli;
R.I.C., R6- cepteur d’informations codees ; CAE 510, Calculateur ; 592, Unite de liaison CAE 592.833
FIG. 4. -
Principe
d’utilisation du calculateur CAE 510en
ligne :
BM 10, Memoiretampon Intertechnique
BM 10;
Zi, Z2,
Zonesd’acquisition ; Zi,
Zone deconstitution des
spectres;
M6moire 4 K, Memoire de 4 096 mots; U.R.M., Unite de rubanmagnetique.
sition,
le traitement entemps
reel et1’enregistrement
sur bande
magnetique
des informationsnum6riques.
Les informations issues des diff6rents codeurs effec-
tuent un
premier
transit dans unepr6m6moire
ext6-rieure au calculateur. Cette
pr6m6moire (BM
10Intertechnique) joue
le role detampon
entre lesorganes de
codage
et les m6moires destockage (cal- culateur,
unite de bandemagnetique) .
L’extraction des informations(avec destruction)
est commandeepar l’unit6 de liaison CAE 592. Le traitement
temps
reel estd6coup6
en six sous-programmes 616mentaires ayant les fonctions suivantes :-
enregistrement
des blocs d’information bruts surbande
magnetique,
-
comptage
sur indicateur lumineux du nombre d’informations reçues,- controle de la transmission par un
g6n6rateur
demots-test,
- constitution des diff6rents spectres
(spectres
enenergie, spectre temps),
- visualisation des differents
spectres
de temps,- visualisation des differents
spectres
enenergie (Eo, El
etEo, E2) .
On utilise les temps morts de
1’exp6rience
pour effectuer des traitements en temps différé. Les pro-grammes
employ6s
permettent lesoperations
sui-vantes :
-
l’impression
en format 64 X 32 des spectres enenergie Eo, El
etEo, E2,
- le trace des
spectres monoparamétriques
detemps,
- le trace
superpose
desspectres exp6rimentaux Eo, El (ou E2)
et de la courbecin6matique,
rendantcompte
duphenomene 6tudi6,
- la
projection
sur les axesEo
etEl (ou E2)
desspectres Eo, El (ou Eo, E2).
Tous ces programmes ont pour but de suivre
l’expé-
rience en cours, d’intervenir en cas de fonctionnement d6fectueux d’un organe
quelconque (derive
de 1’elec-tronique,
transmission. desinformations,
absence dudigit
de marquage desvoies, etc.)
et surtout d’avoir desrenseignements
immediats sur lephénomène phy- sique
6tudi6(choix
des directionsd’observation).
L’expérience
une foistermin6e,
on utilise1’enregis-
trement sur bande
magnetique
pour faire und6pouil-
lement
complet.
L’enregistrement
est relu unepremiere
fois pour constituer les differentsspectres
detemps (64
ou128
spectres
detemps
de 64 canauxchacun)
et définirainsi pour
chaque
zoned’energie Eo, El (ou E2)
lazone utile de coincidences. En
pratique,
on a choisides fenetres de 6 ns de
part
et d’autre despics
detemps. On relit ensuite
1’enregistrement,
en neprenant uniquement
que les informations dont leparametre temps
est situe dans la zone utile de coincidences. On obtient ainsi desspectres
de coincidencesbiparam6- triques Eo, El
etEo, E2
en format 64 X 64(ou
128X 128 ou 256 X 256 au
choix).
De cesspectres
on d6duit lesprojections
sur les axesEo
etE1 (ou
surles axes
Eo
etE2). L’interprétation th6orique
desresultats se fait a
partir
desspectres projetés.
Unprogramme 6crit en Fortran IV permet de calculer les
spectres th6oriques
et de les comparer auxspectres exp6rimentaux correspondants.
La recherchedu X2
minimal
permet
de trouver le meilleur accord entrespectres
th6oriques
etspectres exp6rimentaux.
III. Les resultats. - Nous avons d’abord
analyse
les 24 spectres
enregistr6s.
Cesspectres
sont obtenuspar
projection
sur 1’axe desenergies :
12 pour lajonction fixe,
12 pour lajonction
mobile 1(ou 2).
Cette
analyse
a ete faite en utilisant le formalisme que nous avionsd6velopp6 pr6c6demment [3].
Nousavons
pris
une fonction densite D de la forme :avec :
en utilisant les valeurs donn6es par Lauritsen et
Ajzenberg-Selove [7] :
EN = 2,895 MeV et r =
1,45
MeV.La fonction densite utilis6e dans ce cas est la
plus simple possible.
Lasym6trie
des troisparticules
(ximpose
que cette fonction soitsym6trique
parrapport
a
1’6change
de deuxparticules quelconques.
C’estpourquoi
la fonction densite utilis6e est la somme de trois termes de resonance dutype
Breit etWigner;
c’est la
plus simple possible compatible
avec les condi-tions de
sym6trie
6nonc6espr6c6demment.
11 nous a ete
impossible
dereproduire
correctementles spectres
exp6rimentaux
en laissant la valeur de rconstante. Par contre, on obtient un bon accord avec
les
spectres exp6rimentaux
enprenant
r commeparametre.
Nous avons calcul6 les courbes
cin6matiques
corres-pondant
a uneenergie incidente
deprotons
de1,4 MeV,
pour une direction fixeOf
= 900 et diffe-rentes directions mobiles
0..
Nous avons aussi calcul6 pour ces courbes lespositions
dupremier
niveauexcite de 8Be. Les resultats sont
repr6sent6s
sur lafigure
5. On voit que cespositions
se croisent pourun
angle 0.
= 1020.Si nous traçons les courbes
representatives
des varia-tions de r en fonction de
1’angle d’observation,
nousconstaterons que ces courbes
présentent
une variationFIG. 5. -
Cin6matique
dans lesysteme
du laboratoire de la reaction p + 11B = 3a. Les courbes en traits minces sont les courbescinematiques ;
les courbes entraits renforces
indiquent
lespositions
dupremier
etatexcite de 8Be.
continue
(on
a deux courbes similaires soit en prenant lesprojections
sur lajonction fixe,
soit en prenant lesprojections
sur la fonction mobile 1 ou2).
Cescourbes sont
repr6sent6es
sur lafigure
6.FIG. 6. - Valeurs de la
largeur apparente
dupremier
etatexcite de 8Be en fonction de
l’angle
d’observation dans lesysteme
du laboratoirequand
on ne tient pascompte
du terme d’interference. Les valeurs
indiquees
sontcelles
qui
donnent un bon accord avec lespectre experimental.
Tant que l’on se trouve loin de la
region
du dia-gramme de Dalitz ou les
lignes correspondant
aupremier
niveau excite de 8Be secroisent,
la valeur de rest de l’ordre de
1,45
MeV. C’est le cas pour lesangles
d’observation800, 850, puis 1150, 1200, 125°,
1300. Au
contraire,
au fur et a mesure que l’on serapproche
dupoint
d’intersection deslignes
corres-pondant
aupremier
niveau excite de8Be,
la valeurde r d6croit
jusqu’a
la valeur de 900 keV. C’est le cas desangles
d’observation90o, 950,
1000. Puis la valeur de r croit a nouveau, c’est le cas desangles d’observation 105°,
1100. Nous pensons que cet effet de variationsapparentes
de lalargeur
dupremier
niveau excite de 8Be
correspond
a un effet d’inter- f6rences.Pour obtenir une
expression qui
contienne destermes
d’interferences,
il fautpartir
desamplitudes.
La
faqon
laplus simple
d’obtenir ces termes d’inter-f6rences consiste a
multiplier chaque amplitude
par835
un facteur de
phase eioi.
Nousprendrons
des termesde la forme :
ai - 1 ig
eilli. Nous voulons que les ai - igtermes non interferents nous redonnent
1’expression pr6c6dente,
c’est-a-direqu’ils
soientindependants
desphases.
Pourcela,
nous devons choisir des elements de matricequi
contiennent seulement deux termes.Ainsi,
si nous consid6rons lesparticules
1 et2,
1’ex-pression
sera :L’expression
doit 6tresymétrique
parrapport
à1’6change
desparticules
1 et2;
on obtient cela enajoutant
un autre terme :In 1
cela donne :
avec :
on
obtient 1’expression
finale enajoutant
six autrestermes
correspondant
auxpermutations
circulaires de1, 2, 3,
c’est-a-dire si 1’onn6glige
la constante deproportionnalité :
Dans notre
experience,
les termes avec laparticule
3sont
n6gligeables.
P3 esttoujours petit
devant p, et P2, c’est-a-dire que l’on auniquement
une contribution des termes :dl>12
=(Dl - 1>2
est unparametre
ded6phasage
quenous avons
pris
constant pour unangle
d’observation donne maisqui
varie avec celui-ci. La variation dud6phasage A(Dl2
en fonction de a1 parexemple
rendcompte
de la variation du taux d’interferences suivant laposition respective
des centres des deux contribu- tions dupremier
niveau excite de 8Be obtenus pour :Pour a1
= 0(ou a2
=0)
tant quea2(e)
-0,5r
ou
a2(8)
> +0,5r, A(Dl2 - 900,
on n’a pas d’inter-ference;
par contre, si- 0,5r a2(e)
+0,5r,
FIG. 7. - Valeurs du
dephasage
endegr6 qui
determinele
comportement
du terme d’interférence. Onporte
en abscisses la distance entre l’intersection de la courbe
cinematique
et du niveau de 8Be* et l’intersection des deux contributions dupremier
niveau excite de 8Be*.A(D 12
est voisin de0,
on a desph6nom6nes
d’inter-f6rences
( f ig. 7).
Ces
ph6nom6nes
d’interférencesapparaissent
doncdans des conditions
cin6matiques
bienparticuli6res, lorsque
les centres des deux contributions dupremier
niveau excite de 8Be sont
s6par6s
d’une distance infé- rieure ouegale
a lademi-largeur
de ceniveau;
ilssont dus a l’indiscernabilité des
particules
oc et au faitque, dans la
region
duplan
desenergies 6tudi6,
onne peut
distinguer
leur ordre d’émission. Enplus
deces
ph6nom6nes
d’interferences que nous avons misen
evidence,
il y a deuxspectres qui
s’ecartent nette- ment duspectre
calcul6. Ilscorrespondent
auxangles
d’observations
Of
= 900 et0.
= 800.Ces spectres
exp6rimentaux présentent
un minimumtres
prononc6.
Les deux directions d’observation fontentre elles un
angle
de 1800 dans lesyst6me
du centrede masse et le minimum se
produit quand 1’energie
de la troisi6me
particule
dans lesyst6me
du centre demasse est voisine de zero. Cet effet est de meme nature
que celui que nous avions
d6jh
observe pour la reso-nance a
7,18
MeV de protons dans 12C(3).
Dans notreexperience
a1,4 MeV,
lespin
du niveau de 12C atteint est1- ;
donc les 6v6nements avec uneparticule
ad’6nergie cin6tique
nulle sont interdits. Les resultatsexp6rimentaux
et les courbesth6oriques
calcul6es avecFIG. 9.
FIG, 10.
FIG. 11.
(Voir
légendes
page837.)
837
FIG. 12. FiG. 13.
FIG. 8 a 13. - Resultats de
l’experience :
Les rondsrepr6sentent
lespoints exp6rimentaux.
La courbecontinue est la courbe
theorique ;
somme des termes interferents et des termes non interferents ; la courbeen
pointille correspond
a la contribution du terme d’interference.0 =
Angle
entre les deuxparticules
observ6es dans lesysteme
du centre de masse.On
indique
lex2
et ledephasage A(I)12’
les termes d’interferences sont
présentés
sur lesfigures
8a 13. On voit que l’accord entre courbes
th6oriques
et
expérimentales
estexcellent,
sauf pour lesprojec-
tions
correspondant
a lap6riph6rie
dudiagramme
deDalitz.
IV. Conclusion. - Cette etude nous a
permis
demettre en evidence deux
ph6nom6nes importants
dansle m6canisme d’une reaction nucl6aire a trois corps dans la voie de sortie :
-
L’apparition
deph6nom6nes
d’interférenceslorsqu’on
se trouve dans uneregion
dudiagramme
de Dalitz ou les deux contributions du
premier
etatexcite de 8Be se croisent. Ces interferences sont maxi- males
quand
les deux contributions sont exactementsuperpos6es;
elles diminuent et s’annulentquand
ladistance entre les deux sommets des contributions
est de
plus
der/2.
Nous avons pu donner uneexpression th6orique
du spectrequi
tienne compte d’unefaqon
satisfaisante de ces variations de popu- lation.Nous avons considere le
d6phasage qui produit
lesinterferences comme un
parametre
arbitraire. Le fait que l’onreproduise
lesspectres
avec unelargeur
constante pour le
premier
etat excite de 8Be nous fait penser que notreexplication
est correcte.- L’existence d’un effet de
spin (spin
etparite)
dans une
region
tres 6troite dudiagramme
de Dalitz.Cet effet se traduit par un
depeuplement
du dia-gramme de Dalitz dans la zone de la
p6riph6rie
oul’une des
particules
oc a uneenergie
nulle.Nous voudrions remercier MM.
Nicolas,
Gimatet
Seguin qui
ontpris
une part active dans la r6ali- sation et le bon fonctionnement de cetteexperience.
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