HAL Id: jpa-00206760
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Submitted on 1 Jan 1969
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Étude de la réaction D(d, n)3He à 27,5 MeV par une méthode de temps de vol
M. Chemarin, L. Feuvrais, M. Gouanère, Marie-Claude Lemaire, J.-L. Vidal
To cite this version:
M. Chemarin, L. Feuvrais, M. Gouanère, Marie-Claude Lemaire, J.-L. Vidal. Étude de la réaction D(d, n)3He à 27,5 MeV par une méthode de temps de vol. Journal de Physique, 1969, 30 (1), pp.29-34.
�10.1051/jphys:0196900300102900�. �jpa-00206760�
ÉTUDE
DE LARÉACTION D(d, n)3He
A27,5
MeVPAR UNE
MÉTHODE
DE TEMPS DE VOLPar M.
CHEMARIN,
L.FEUVRAIS,
M.GOUANÈRE,
MARIE-CLAUDE LEMAIRE et
J.-L. VIDAL,
Institut de Physique Nucléaire, Université de Lyon (France).
(Reçu
le 5 août1968.)
Résumé. - La réaction
D (d, n)3He
a été étudiée à 28 MeV ausynchrocyclotron
de l’Institutde
Physique
Nucléaire de Lyon par une méthode de temps de vol utilisant lapulsation
naturelledu faisceau. La résolution en
énergie (3 MeV)
est suffisante pourpermettre
laséparation
desneutrons
monoénergétiques
du fond continu.La distribution
angulaire
obtenue a étécomparée
à la théorie destripping
de Owen etMadansky
et a conduit à un rayon d’interaction de 4,5 fermi. La section efficace différentielle à 0°,après
calcul de l’efficacité du détecteur, a été estimée à 77 ± 20 mb.Abstract. 2014 The
D (d, n)3He
reaction has been studied at 28 MeV with thesynchrocyclotron
of the Institute of Nuclear
Physics
at Lyonby
a time offlight
methodusing
the naturalpulsation
of the beam.The energy resolution
(3 MeV)
isenough
to allow theséparation
betweenmonoenergetic
and
break-up
neutrons. Theangular
distribution iscompared
with thestripping theory
ofOwen and
Madansky
andgives
an interaction radius of 4.5 fermi. The differential cross-section at 0°laboratory angle,
after detectionefficiency
calculations, is estimed at 77 ± 20 mb.Introduction. - La r6action
D (d, n)3He
est fr6-quemment
utilis6e pourproduire
des neutrons mono-cin6tiques.
Auxenergies
de deutonssup6rieures
à10
MeV,
elle a une section efficace environ 5 foisplus importante
que la reactionT(d, n)4He.
Pour uneenergie
de deutons de27,5 MeV,
les neutrons mono-cin6tiques
6mis a 00 ont uneenergie
de28,8
MeV etsont
s6par6s
des neutrons debreak-up
par uneenergie
de
7,4
MeV. Dans le but d’utiliser ces neutrons pour etudier la reaction n + d --* n +d,
nous avons 6tu- di6 la section efficace differentielle de la reactionD(d, n)3He
par une m6thode de temps de vol.La
figure
1 montre1’energie
des neutrons obtenusà
partir
de la reactionD(d, n)3He
en fonction de1’angle
d’observation dans le laboratoire pour uneenergie
de deutons de27,5
MeV. Sontegalement indiqu6s
letemps
de vol pour une distance de 5 m et1’energie
maximale des neutrons dedésintégration.
Pour etudier cette
reaction,
on peut detecter soit le neutron, soit laparticule charg6e
3He. La detectionde celle-ci necessite une m6thode d’identification et
ne permet pas de couvrir les
angles
avant et arriere dela distribution
angulaire
a cause de lapresence
dufaisceau de
particules
incidentes. La detection desneutrons permet
d’explorer
cedomaine,
mais 1’effica-cite 6tant faible la
precision
est moins bonne.Peu
d’expériences
ont ete r6alis6es au-dessus de 5 MeV.Brolley et
al.[1]
ont donne des distributionsangulaires
en 3He pour des deutons de 6 a 14 MeV.FIG. 1. -
Energie
des neutrons D-D a 27,5 MeV ettemps
de volcorrespondant,
pour une distance de 5 m.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196900300102900
30
Daenick et Fowler
[2],
a8,4 MeV,
etGoldberg,
Leblanc
[3],
pour desenergies
de 5 a 12MeV,
ontrealise 1’etude en neutrons. En
1963,
Van Oers etBrockman
[4],
par une m6thode d’identification des 3He et desprotons,
ont 6tudi6 les reactionsD(d, n)3He
et
D(d, p)T
a25,3
MeV.I.
Dispositif expérimental
detemps
de vol. - Unevue
sch6matique
de1’exp6rience
est donneefigure
2.Les neutrons 6mis sont d6tect6s par un scintillateur
FIG. 2. -
Disposition g6n6rale
de1’exp6rience.
liquide
au bout d’une base de temps de volpouvant
atteindre 6 m. Le d6tecteurpivote
autour du centrede la cible de - 240 à + 50° de
part
et d’autre de la direction incidente.Le
dispositif
d’obtention detemps
zero est decrit ailleurs[11].
Lepaquet
616mentaire de deutons d6livr6 par lesynchrocyclotron
estrepresente
sur lafigure
3.La
largeur
a mi-hauteur est de2,8
ns et l’on constatela
presence
a la base dupic
d’un fond d’unelargeur
de 40 ns
representant
environ 32%
desparticules
extraites.
Pour
rep6rer
l’instant d’6mission du neutronqui
estaussi l’instant d’arrivée du
deuton,
lepaquet
616men-taire de
particules
incidentes estcompletement
absorbédans une
plaque
deplomb apres
travers6e de la cible.L’impulsion 6lectrique produite
est utilis6e pour définir letemps
« zero »(le
courant total reçu par cette feuille sertegalement
demonitorage,
voirplus loin).
FIG. 3. - Image du
pic
616mentaire de deutons.La cible gazeuse a une
largeur
utile de 10 cm, lapression
d’utilisation est de 3atmospheres.
La perted’6nergie
des deutons dans les fenetres est de 250 keVet
l’énergie
moyenne des deutons au centre de la cibleest de
27,5
MeV.Le
monitorage
est assure de deuxfaçons
distinctesemployees
simultanément :- Avant d’atteindre la cible gazeuse, les deutons incidents traversent une mince cible d’or. Un scintil- lateur
plastique
associe a unphotomultiplicateur reçoit
les deutons diffuses a 10°.- La
plaque
deplomb
isol6e du reste absorbe lespaquets
de deutons incidents. Elle est reli6e direc-tement par cable coaxial a un
int6grateur
de courantconstitue par un convertisseur
tension-fréquence
fonc-tionnant avec une
impedance
d’entr6e a 20 MQ. Lesessais ont montre que les deux moniteurs etaient en accord a moins de 1
%.
L’ensemble
6lectronique
de1’exp6rience
estrepre-
sent6 sur le schema de la
figure
4.L’impulsion
duea I’arriv6e du
paquet
de deutons sur leplomb
est lesignal
« start » de notredispositif
11 estenvoy6
àl’entrée du convertisseur
temps-amplitude.
Sur ladeuxieme
voie,
le neutron detecteapres
son temps de vol donne uneimpulsion
transmise a la deuxieme entrée du convertisseur : c’est lesignal
« stop ».Pour éviter la saturation a l’ entrée du convertisseur
(les paquets
de deutons arrivent aurythme
de lahaute
frequence
11 MHz sur la voiefaisceau),
celui-cine
reçoit d’impulsion
« start »qu’en presence
d’uneFIG. 4. - Schema du
dispositif 6lectronique.
impulsion
«stop »
d6clenchant l’ouverture d’uneporte de 65 ns.
Sur la voie neutron, la detection se fait a l’aide de scintillateurs
liquides organiques.
Nous avons utiliseFIG. 5.
Exemple
despectres experimentaux
obtenus a 0°.un scintillateur NE 211 de diametre 3" et
d’6pais-
seur 4" et un scintillateur NE 218 3" X 2".
L’impul-
sion est transmise par cable coaxial a un discriminateur
qui
determine le seuil enenergie
des neutrons d6tect6s(de
10 a 15 MeV dans1’experience).
II. Rdsultats
expérimentaux.
- Lafigure
5 donneun
spectre
obtenu a 00. L’interaction des deutons avecle deuterium se traduit par un
pic
de neutrons centreautour de
28,8
MeV et par un fond continu du aux neutrons issus des reactionsparasites D(d, d)np
etD(d, np)np, d’énergie comprise
entre 0 et 22 MeV.On peut remarquer
qu’il n’y
a passeparation complete
entre les neutronsmonocin6tiques
et le fondcontinu des neutrons de
désintégration.
Cela est dud’une part a la forme du
paquet
616mentaire de deu-tons incidents
( fig. 3),
d’autrepart
a l’incertitude sur1’energie
du neutron. Parexemple,
a00,
pour une distance de temps de vol de5,45
m :a)
Lalargeur
naturelle enenergie
du faisceau asso-ciee a la
dispersion
introduite par les fenetres et la cible conduit a une resolutionpartielle :
b )
Lalargeur
du paquet 616mentaire de deutons donne :DE"jE
=7,5 %;
c)
Les fluctuations dutemps
de vol dues a1’epais-
seur de la cible et du d6tecteur donnent :
soit au total une resolution de
32
FiG. 6.
Distribution
angulaire experimentale D(d, n)3He.
La
figure
6 montre la distributionangulaire
obtenuepour les neutrons de la reaction
D(d, n)3He.
III. Efficacitd de detection et calcul de la section efficace en valeur absolue. - L’efficacite de detection de notre d6tecteur a etc 6tudi6e par un calcul
analy- tique.
Pour desenergies
de seuilsup6rieures
allMeV,
utilis6es dans nos
experiences,
la contribution a 1’effi- cacité des diverses reactions des neutrons sur le carboneest
n6gligeable.
Seules ont eteprises
en consideration les interactions avecI’hydrog6ne.
Le calcul tient
compte
des corrections d’effet debord,
del’anisotropie
dans la diffusionneutron-proton
et de la double diffusion. Le d6tecteur est
cylindrique
de rayon r et de hauteur h. Sans ces
corrections,
l’efficacité
peut
s’6crire[9] :
avec : ng : le nombre d’atomes
d’hydrogene par cm3,
n, : le nombre d’atomes de carbone par
cm3,
6H(Eo) :
la section efficace totale n-p a 1’6ner-gie Eo
(lab.) du neutron,aNE : la section efficace totale non
elastique
sur le carbone a
1’6nergie Eo,
B :
1’energie
de seuil.1. CORRECTIONS. - La perte relative d’efficacité due aux effets de bords a ete calcul6e
d’apres
Staubet Rossi
[5]
pour unegéométrie cylindrique.
La cor-rection est faible et de l’ordre de 5
%.
Au-dessus de 10
MeV,
la section efficace diff6ren- tielle dans le centre de masse n’estplus isotrope,
maispeut
etre mise sous la forme :ou T est
l’angle
de diffusion du neutron dans le centrede masse,
dcT (7r/2)
la section efficace differentielle dQ( I )
a T =
-rcl2.
Le facteurd’anisotropie
C a ete deduitdes resultats r6unis par Hess
[10].
Les effets d’aniso-tropie,
calcul6sd’apres [8],
interviennent sous la forme d’une correction dequelques % :
2%
parexemple
pour unrapport BIEO -- 0,4.
Apres
une double diffusion du neutronincident, 1’energie
additionn6e des deux protons de recul peutd6passer
le seuilB,
bien quechaque
proton ait uneenergie
inferieure a ce seuil. La double diffusion aug-mente donc 1’efficacite du compteur.
Rybakov
etSidorov
[8]
ont donne un calculapproche
de cephenomene.
Dans notre cas, ces effets sont de 1’ordrede 5 %.
2. RESULTATS DES CALCULS. - Nous avons calcul6 1’efficacite en fonction du seuil a deux
energies
d6ter-min6es
(28,8
MeV et24,6 MeV)
et 1’efficacite pour differents seuils enenergie.
Lesfigures
7 et 8 donnentles resultats obtenus dans le cas des scintillateurs 4" NE 211 et 2" NE 218.
On remarque sur la
figure
7(cas
du scintillateur 4" NE211)
que pour un seuil de 14 MeV l’efficacitéest
identique
aux deuxenergies
consid6r6es. De memesur la
figure
8(cas
du scintillateur 2" NE218),
pourun seuil de
12,8 MeV,
1’efficacit6 estind6pendante
de1’energie
entre 22 et 30 MeV. 11 existe donc danschaque
cas un seuil pourlequel
iln’y
aplus
de correc-tion d’efficacite pour une variation
angulaire
im-portante.
3. SECTION EFFICACE ABSOLUE. - Le calcul de 1’effi- cacité du d6tecteur
permet
d’obtenir la section efficace absolue apartir
des mesuresexpérimentales
du tauxde comptage, de l’intensit6 du courant des deutons
incidents,
du nombre de noyaux cibles et de1’angle
solide.
FIG. 7. - Variation de l’efficacité en fonction du seuil pour un scintillateur NE 211 4".
Les resultats
obtenus,
apartir
d’une dizaine demesures
ind6pendantes
pour la section efficace diffé- rentielle a 0° dans lelaboratoire,
nous ont donne unevaleur moyenne de 77 mb. La variance
exp6rimentale
relative est de 27
%.
Nous avonsegalement
estim6FIG. 8. - Variation de l’efficacité en fonction du seuil pour un scintillateur NF, 218 2".
la section efficace differentielle a 0° en normalisant
notre distribution
angulaire
avec celle obtenue par Van Oers et al.[4]
a25,3
MeV.La
correspondance angulaire
est alorscritique
etl’incertitude relative est de l’ordre de 30
%.
La valeurainsi obtenue est de 70 mb en accord avec le calcul
precedent.
Une
compilation
des divers resultats obtenus pour la section efficace differentielle a 0° se trouve sur lafigure
9.IV.
Interprdtation théorique.
- La theorie destripping d’6change
de Owen etMadansky [7]
a 6t6FIG. 9. - Section efficace diff6rentielle a Qo de la reaction
D(d, n)3He :
D : Preston, Shaw et Young,
A : Smith et Perry,
o : Wilson,
ú :
Goldberg
et Le Blanc,o : Cochran, Smith et Henkel,
-Ft-I: : Daenick et Fowler,
8 : Notre resultat
experimental.
34
appliqu6e
par Van Oers[4]
a la reactionD(d, n)3He
pour des deutons de
25,3
MeV et a conduit a unrayon d’interaction de
4,5
F.Nos resultats
experimentaux completent
ceux deVan Oers en etendant la distribution
angulaire jus- qu’a
0°. La meme theorie nous a conduits a un rayon d’interaction de4,22 :::f::: 0,02
F. Laprecision
de0,02
donnee reflete la sensibilite de
l’ajustage
al’avant,
auxchangements
du rayon de coupureRo.
Sur lafigure 10,
on a
represente
lespoints experimentaux
dans le sys- t6me du centre de masse et les courbesth6oriques
W G. 10. - Meilleur accord de la theorie de
stripping d’6change
avec la distributionangulaire experimentale
obtenue. La normalisation a ete faite a 24 o sur la courbe
experimentale.
obtenues pour divers rayons d’interaction. La valeur obtenue pour celui-ci est en accord avec la d6crois-
sance observ6e a
1’6gard
de1’energie (fig. 11). ho
est del’ordre du rayon conventionnel du
deuton,
c’est-à-dire
4,3
F.FIG. 11. - Variation du
parametre
Ro avec1’energie.
Remerciements. - Nous remercions M. le Profes-
seur A.
Sarazin,
directeur de l’Institut dePhysique
Nucl6aire de
Lyon,
pour son soutien constant. Noussommes reconnaissants a M. le Professeur
J. Depraz
pour l’int6r6t
qu’il
nous aporte.
La realisation de 1’ex-p6rience
n’a 6t6possible qu’avec
l’aide de M. G. Ha-dinger
et de son6quipe
pour la bonne marche dusynchrocyclotron.
Nous leurexprimons
ici toute notregratitude.
BIBLIOGRAPHIE
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