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Submitted on 1 Jan 1967
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Étude expérimentale de la réaction 32S(3He, α) 31S
G. Rotbard, J. Kalifa, G. Ronsin, M. Vergnes
To cite this version:
G. Rotbard, J. Kalifa, G. Ronsin, M. Vergnes. Étude expérimentale de la réaction 32S(3He, α)
31S. Journal de Physique, 1967, 28 (8-9), pp.637-641. �10.1051/jphys:01967002808-9063700�. �jpa-
00206563�
637.
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
DE LARÉACTION 32S(3He, 03B1)31S
Par G.
ROTBARD, J. KALIFA,
G. RONSIN et M.VERGNES,
Institut de Physique Nucléaire, Laboratoire Joliot-Curie, Orsay.
Résumé. 2014 L’étude de la réaction
32S(3He, 03B1)31S
à 7,6 MeV apermis
de mesurer le bilande la réaction et
l’énergie
des 15premiers
états excités du 31S. Les distributionsangulaires
des 03B1émis dans les réactions conduisant au fondamental et aux six
premiers
états excités sontprésentées.
Abstract. 2014 The
32S(3He, 03B1)31S
reaction was studied with a 7.6 MeV 3He beam. TheQ-value
of the reaction and theenergies
of the first 15 excited states in 31S were measured.The
03B1-particle angular
distributions in the reactionsleading
to theground
state and to thefirst six levels are
presented.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 28, AOUT-SEPTEMBRE 1967,
Introduction. - La r6action
32S (3He, OC)31 S
a 6t66tudi6e avec des 3He incidents d’une
6nergie
de7,6
MeV. Ce travail a eteentrepris
dans le but de determiner laposition,
lespin,
laparite
et lalargeur
r6duite des niveaux du 31S.
Ceux-ci 6taient alors peu connus. Ils avaient seu-
lement ete observes dans les reactions
31P(p, n)31S [1], 28Si(a, n)31S [2]
et32S(p, d)31S. Depuis,
d’autres r6sul-tats ont ete
publiés : Ajzenberg-Selove
et Wiza ontmesure les
energies
d’excitation de 33 niveaux[4],
Fou et Zurmuhle ont mesure la distribution
angulaire
des a 6mis dans la reaction
32S(3He, ot) 31 S
aboutissantau niveau fondamental et aux
premiers
6tatsexcites,
avec des 3He incidents de 15 MeV
[5].
D’autrepart,
la distribution
angulaire
des a aboutissant au fonda- mental a ete mesur6e aplus
basse6nergie
parFilosofo, Konieszny
etPellegrini [6].
Dispositif expérimental.
- Lesexperiences
ont 6t6r6alis6es a 1’aide de l’accélérateur Van de Graaf de 4 MV du Laboratoire
Joliot-Curie
aOrsay.
La hauteur de la barri6re coulombienne 6tant de l’ordre de 6 a 8 MeV dans l’interaction entre des 3He
et les noyaux de la couche
2s-1 d,
la section efficace de reaction augmente considérablementlorsque
1’ener-gie
incidente passe de 4 a 8 MeV. Nous avons, pour cetteraison,
ete amenes a utiliser un faisceau d’ions 3He deux foischarges
defaçon
a b6n6ficier d’une6nergie
double de celle normalement
disponible.
La source d’ions Thonemann de l’accélérateur permet d’extraire d’un
plasma
d’hélium un courantde l’ordre de 100 a 200
[LA
dont environ 1%
d’ionsdeux fois
charges. Apres acceleration,
les faisceauxsont
s6par6s
au moyen de 1’aimantd’analyse
a 90°[7].
En s6lectionnant le faisceau d’ions deux fois
charges,
nous avons pu obtenir une intensité de
0,1 yA
aucentre de notre chambre a reaction derriere un dia-
phragme
de 1 mm2 d’ouverture. Lapresence
dansl’accélérateur d’un courant
important
d’ions une foischarges
rend malheureusement al6atoire ce genre de fonctionnement.Le spectre en
6nergie
desparticules charg6es
6misespar la cible peut etre mesure de 100 a 1350 en utilisant
un
analyseur magnétique
muni dans sonplan
focald’une
jonction
a localisation(1). Deux jonctions
mo-biles, plac6es
dans la chambre areaction,
peuvent sed6placer
de 15° a160°,
mais leur utilisation est limit6e par lapresence
des 3He diffuses61astiquement
par le noyau 6tudi6 et par lesimpuretes
de la cible. Lespics resultants,
tresintenses,
masquent en effet de nombreuses raies a, et lesimpulsions correspondantes
introduisent dans les circuits
6lectroniques
desempi-
lements dont
l’importance
interditpratiquement 1’emploi
de cesjonctions
auxpetits angles.
La resolu-tion en
6nergie
desjonctions mobiles, enfin,
nepermet
pas
toujours
des6parer
les raies (Xcorrespondant
àdes niveaux
d’6nergies
voisines. Les distributionsangulaires
sont donctoujours
mesur6es en utilisantl’analyseur magnétique,
et ce n’est que dans certainscas favorables
qu’il
estpossible
d’6tendre 1’etude de la distributionjusqu’a
1600 en utilisant lesjonctions
mobiles. Une
jonction fixe, plac6e
a 1700 dans lachambre a
reaction,
sert de moniteur.L’analyseur magnétique
est un aimant a 1800 dutype
Mileikowsky [8]
de 40 cm de rayon moyen, dont lespieces polaires
ont ete modifi6es afin d’obtenir unedouble focalisation et
d’augmenter
lalongueur
utili-sable du
plan
focal. Ildonne,
d’une source mono6ner-g6tique
de 1 mm X 1 mmplac6e
au centre de la(1)
Cettejonction
estfabriquee
par « Nuclear-Diodes »represente
en Prance parQuartz-Silice.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002808-9063700
638
chambre a
reaction,
uneimage
de dimensions inf6- rieures à 2 mm X 2 mm,qui
sedeplace
de 1 mm pourune variation relative de
1’energie
de 10-3. La lon-gueur utilisable du
plan
focal est d’environ 8 cm.L’ouverture
angulaire
est6gale
a0,525
X 10-2 sr. Lechamp
est mesure a l’aide d’une sonde a resonance nucl6aireplac6e
dans unepetite region
ou lechamp
de fuite est rendu
homogène.
Un6talonnage
a 6t6fait par rapport a une sonde a effet Hall
plac6e
aucentre des
pieces polaires.
L’axe de rotation de 1’ai-mant est vertical et son
plan
median peut tourner de - 30° a + 1350 par rapport a la direction du faisceau incident. Dans sarotation,
1’aimant entrainele couvercle de la chambre a reaction. L’6tanch6it6
est assur6e par un
joint qui glisse
sur une surface det6flon collé.
Dans le
plan
focal de1’analyseur
se trouve unejonction
a localisation.Lorsqu’une particule
arrivesur la
jonction,
celle-ci fournit deuximpulsions,
l’uneproportionnelle
a1’energie perdue
par laparticule,
l’autre
proportionnelle
auproduit
de cette6nergie
parune fonction de la
position.
Desparticules
de naturedifferente
( a, deutons...)
focalisées en un memepoint
ont des
energies
diff6rentes. Lesimpulsions
d’ « 6ner-gie »
peuvent donc etre utilisees pouraiguiller
lesimpulsions
de « localisation »correspondantes
surl’un des groupes de 128 canaux d’un s6lecteur d’am-
plitude. Chaque
groupecorrespond
ainsi a un type departicule.
La connaissance duchamp
de1’analyseur,
du
type
departicule
et del’amplitude
del’impulsion
de localisation
permet
de determiner defaçon precise 1’6nergie [9].
La
longueur
de lajonction employee
est 50 mm, cequi
permet d’6tudier pour une valeur duchamp
desparticules
de meme nature dont lesenergies
differentde 5
%.
La resolution enposition
de cettejonction
est de 1 mm.
La
figure
1represente
lespectre
des a 6mis par unesource de RdTh
plac6e
au centre de la chambre a reac- tion pour une valeur duchamp qui
permet d’observer simultan6ment les a de5,421
et de5,338
MeV duRdTh et ceux de
5,445
MeV du ThX. Les raies ontFIG. 1. -
Spectre
cx d’une source de RdTh.une
largeur
a mi-hauteur de 14keV,
cequi correspond
a une resolution en
6nergie
de2,5
X 10-3.Les
cibles,
sans support, de sulfure de zinc ont 6t6pr6par6es
parevaporation
sous vide. Leurepaisseur
varie d’une cible a l’autre entre 60 et 100
[.Lgjcm2.
Rdsultats
expdrimentaux.
- A. NIVEAUX D’ENERGIEDU 31S. -
L’énergie
des niveaux du 31S est d6termin6e apartir
de la mesure de1’energie
des a 6mis dans la reaction32S(3He, (X)31S.
Lepresent
travail s’est limit6FIG. 2. -
Spectre d’energie
desparticules
« emises a 140dans la reaction
32S(3He, CX)31S.
a) Spectre
obtenu pour une valeur duchamp
de1’analyseur.
b )
ensemble duspectre.
Les traits verticaux sontproportionnels
aux intensites des raies.a 1’6tude des niveaux
d’énergie
d’excitation inferieureou
6gale
a 5 MeV. Lapartie
inferieure de lafigure
2repr6sente
lespectre
«correspondant,
observe àOLalo
= 140. Lalongueur
des traits verticaux estproportionnelle
a l’intensit6 des raies (x. Un telspectre
n’est pas obtenu en une seuleexperience,
mais n6ces-site
plusieurs
mesures successives :chaque
mesurecorrespond
a une valeur diff6rente duchamp
de1’analyseur magnétique
etfournit,
a la sortie de1’analyseur d’amplitude,
unspectre
de localisationcomme celui
represente
dans lapartie sup6rieure
dela
figure
2. Cespectre
de localisation permet de cal-639
culer avec
precision
lesénergies
des raies a et de determiner leursintensités, qui
sont normalis6es aumoyen de la
jonction
moniteur. Une zoned’énergie (de
l’ordre de 5%
de1’6nergie
focalisee au centre dela
jonction
alocalisation)
est ainsi 6tudi6e achaque
mesure, et les variations du
champ
de1’analyseur
sontdeterminees de
façon
a obtenir un recouvrement deszones successivement
explor6es.
Le bilan de la reaction a ete trouve
6gal
a 5486
20 keV. Cette valeur est en bon accord avec la valeur
exp6rimentale
de5,48 + 0,05
MeVpubli6e
par Fou et Zurmuhle[5]
ainsiqu’avec
la valeurth6orique
de5
486 ±
12 keV d6duite des tables de masse ato-mique [10].
Dans le tableau
I,
les valeurs mesur6es desenergies
d’excitation sont
compar6es
aux valeurs obtenues parAjzenberg-Selove
et Wiza[4].
L’accord semble satisfaisant.TABLEAU I
Un niveau de faible
6nergie
a etesignale
a diff6-rentes
reprises
dans le noyau miroir31P,
enparticulier
dans une etude de la reaction
32S(n, d)31P [12].
Cetteetude
donne,
pour ceniveau,
une6nergie
de450 +
100
keV,
unspin
et uneparite 1/2
+identiques
a ceuxdu fondamental. Ce niveau n’a
cependant
pas 6t6 observe dans une autre etude de la meme reaction[13]
ni dans la reaction
3°Si (d, n)31P [14].
Le niveau corres-pondant
du 31S n’a pas ete observe. Si ce niveauexiste,
son facteur
spectroscopique
est inferieur a1/15
de celuidu fondamental.
B. DISTRIBUTIONS ANGULAIRES. - Les niveaux des noyaux miroirs 31P et 31S
présentent,
comme le montrela
figure 3,
une tresgrande
similitude. Aucun modelene rendant bien
compte
de laposition
de ces niveauxet 6tant donne
qu’on
nedispose
que de peu de rensei- gnements sur leurs structures, il est interessant deFIG. 3.
Comparaison
des niveauxd’energie
du 31S et du 311’.determiner leurs facteurs
spectroscopiques.
Dans cebut,
les distributionsangulaires
des oc 6mis dans les reactions aboutissant au fondamental et aux 6 pre- miers etats excites du 31S ont ete mesur6es et sontrepresentees
sur lesfigures
4 a 8.Des difficult6s
techniques
nous ayantemp6ch6s, jusqu’h present,
de mesurer les distributionsangulaires élastiques,
il est difficile de connaitre lesparametres
du modele
optique,
cequi
rendambigue l’interpr6ta-
tion des distributions
angulaires
par un modele de reaction directe dans uneapproximation
de Born avecondes distordues
(D.W.B.A.).
Une etude
syst6matique
desparametres,
actuelle-ment en cours, devrait permettre
prochainement
ladetermination des facteurs
spectroscopiques.
C. NIVEAU DE
3,08
MeV DU 31S. - Lepresent
travail prouve 1’existence dans le 31S d’un niveau
d’6nergie
d’excitation6gale
a 3087 ±
15 keV. Ceniveau, qui
n’avait ete observe ni parAjzenberg-
Selove et Wiza
[4],
ni par Fou et Zurmuhle[5],
avaitete
signale
dans les reactions31P(p, n)31S [1]
et28Si (oc, n)31S [2].
I1 a aussi etesignale
dans une etuder6cente
[11]
de la reaction32S(3He, (X)31S.
Le niveau
correspondant
dans le noyau miroir 31Pest le niveau dont
1’energie
d’excitation est6gale
à3,13
MeV. Des mesures de correlationsangulaires
entre les y 6mis en cascade dans la reaction
3°Si(p, y)31P
ont
permis
de determiner lesspins
etparites
d’uncertain nombre de niveaux du 31P
[15].
Dans le casdu niveau de
3,13 MeV,
ces mesures montrent que les seules valeurspossibles
pour lespin
sont1/2
et3/2
etque la
parite
estpositive.
I1 n’est paspossible
de leverl’indétermination par des mesures de correlations
641
angulaires.
Une mesure depolarisation
des y[16]
aF rcependant permis
de choisir la valeur :I"
==1/2+.1
Pour le niveau de
3,08
MeV du31S,
unspin 3/2 parite positive correspondrait,
pour le neutroncapture
dans la reaction
32S(3He, a)31S,
a un moment orbi-tal l = 2. Un
spin 1/2, parite positive, correspondrait
a /=0.
Des resultats
préliminaires,
obtenus en utilisant la m6thodeD.W.B.A.,
montrent que les formes des dis- tributionsangulaires th6oriques
sont assez différentes pour 1 = 2 et 1 = 0. Cette derni6re valeur permet dereproduire
assez bien la forme de la distributionangulaires
du niveau de3,08 MeV,
cequi
conduirait à attribuer a ce niveau unspin 1/2, parite positive,
enaccord avec le r6sultat
[16]
obtenu pour le 31P. Le facteurspectroscopique
du niveau de3,08
MeV estalors de l’ordre de 10
%
de celui du niveau fonda- mental du 31S.Nous tenons a
exprimer
nos remerciements al’équipe technique
de l’accélérateur dont lapers6v6-
rance a
permis
d’obtenir ces resultats dans des condi- tions de fonctionnement tres difficiles.Manuscrit requ le 22 mars 1967.
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