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Application des techniques de bases réduites à la simulation des écoulements en milieux poreux

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Academic year: 2021

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Application des techniques de bases réduites à la

simulation des écoulements en milieux poreux

Riad Sanchez

To cite this version:

(2)

Application des techniques de

bases réduites à la simulation des

écoulements en milieux poreux

Thèse de doctorat de l'Université Paris-Saclay

préparée à IFP Énergies Nouvelles et CentraleSupelec

École Doctorale n°580 (STIC)

Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication

Spécialité de doctorat : Mathématiques Appliquées

Thèse présentée et soutenue à Rueil-Malmaison, le 19 décembre 2017, par

Riad Sanchez

Composition du jury :

M. Christophe Chalons

Professeur, Université de Versailles-Saint Quentin Président

M. Tony Lelièvre

Professeur, École des Ponts ParisTech Rapporteur

M. Christophe Prud’homme

Professeur, Université de Strasbourg Rapporteur

M. Guillaume Enchéry

Ingénieur de recherche, IFPEN Examinateur

Mme Cindy Guichard

Maître de conférence, Université Pierre et Marie Curie Examinateur

M. Anthony Nouy

Professeur, École Centrale de Nantes Examinateur

M. Quang Huy Tran

Ingénieur de recherche, HDR, IFPEN Directeur de thèse

M. Sébastien Boyaval

Chercheur, École des Ponts ParisTech Co-Directeur de thèse

(3)
(4)

esum´

e

En g´eosciences, les applications associ´ees au calage de mod`eles d’´ecoulement n´ecessitent d’appeler plusieurs fois un simulateur au cours d’un processus d’optimisation. Or, une seule simulation peut durer plusieurs heures et l’ex´ecution d’une boucle compl`ete de calage peut s’´etendre sur plusieurs jours. Diminuer le temps de calcul global `a l’aide des techniques de bases r´eduites (RB) constitue l’objectif de la th`ese.

Il s’agit plus pr´ecis´ement dans ce travail d’appliquer ces techniques aux ´ecoulements incompressibles diphasiques eau-huile en milieu poreux. Ce mod`ele, bien que simplifi´e par rapport aux mod`eles utilis´es dans l’industrie p´etroli`ere, constitue d´ej`a un d´efi du point de vue de la pertinence de la m´ethode RB du fait du couplage entre les di↵´erentes ´equations, de la forte h´et´erog´en´eit´e des donn´ees physiques, ainsi que du choix des sch´emas num´eriques de r´ef´erence.

Nous pr´esentons d’abord le mod`ele consid´er´e, le sch´ema volumes finis (VF) retenu pour l’approximation num´erique, ainsi que di↵´erentes param´etrisations pertinentes en simula-tion de r´eservoir. Ensuite, apr`es un bref rappel de la m´ethode RB, nous mettons en œuvre la r´eduction du probl`eme en pression stationnaire (`a un instant donn´e) en suivant deux d´emarches distinctes. La premi`ere consiste `a interpr´eter la discr´etisation VF comme une approximation de Ritz-Galerkine, ce qui permet de se ramener au cadre standard de la m´ethode RB mais n’est possible que sous certaines hypoth`eses restrictives. La seconde d´emarche l`eve ces restrictions en construisant le mod`ele r´eduit directement au niveau discret. Elle est meilleure que la premi`ere `a plusieurs ´egards.

Enfin, nous testons deux strat´egies de r´eduction pour la collection en temps de pressions param´etr´ees par les variations de la saturation. La premi`ere consid`ere le temps juste comme un param`etre suppl´ementaire. La seconde tente de mieux capturer la causalit´e temporelle en introduisant les trajectoires en temps param´etr´ees.

Mots clefs ´

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Abstract

In geosciences, applications involving model calibration require a simulator to be called several times with an optimization process. However, a single simulation can take several hours and a complete calibration loop can extend over serval days. The objective of this thesis is to reduce the overall simulation time using reduced basis (RB) techniques.

More specifically, this work is devoted to applying such techniques to incompressible two-phase water-oil flows in porous media. Despite its relative simplicity in comparison to other models used in the petroleum industry, this model is already a challenge from the standpoint of reduced order modeling. This is due to the coupling between its equations, the highly heterogeneous physical data, as well as the choice of reference numerical schemes. We first present the two-phase flow model, along with the finite volume (FV) scheme used for the discretization and relevant parameterizations in reservoir simulation. Then, after having recalled the RB method, we perform a reduction of the stationary pressure equation (at a fixed time step) by two di↵erent approaches. In the first approach, we interpret the FV discretization as a Ritz-Galerkine approximation, which takes us back to the standard RB framework but which is possible only under severe assumptions. The second approach frees us of these restrictions by building the RB method directly at the discrete level. The latter is better than the former in many respects.

Finally, we deploy two strategies for reducing the collection in time of pressures para-meterized by the variations of the saturation. The first one simply considers time as an additional parameter. The second one attempts to better capture temporal causality by introducing parameterized time-trajectories.

Keywords

(7)
(8)

Table des mati`

eres

R´esum´e i Abstract iii 1 Introduction 1 1.1 Simulation de r´eservoir . . . 1 1.1.1 Contexte et motivations . . . 1

1.1.2 R´eduction du nombre de param`etres . . . 2

1.1.3 R´eduction du coˆut d’une simulation . . . 2

1.2 Etat de l’art des m´ethodes de r´eduction d’ordre´ . . . 3

1.2.1 La d´ecomposition orthogonale en modes propres . . . 3

1.2.2 La m´ethode des bases r´eduites . . . 5

1.3 D´emarche m´ethodologique . . . 6

1.4 Plan du m´emoire . . . 7

2 Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux 9 2.1 Mod`ele d’´etude . . . 9 2.1.1 Syst`eme d’´equations . . . 10 2.1.2 Deux param´etrisations . . . 12 2.2 Sch´ema de r´ef´erence . . . 15 2.2.1 Discr´etisation en temps . . . 16 2.2.2 Discr´etisation en espace . . . 17 2.3 Exemples de r´esultats . . . 20 2.3.1 E↵et de la perm´eabilit´e . . . 22

2.3.2 E↵et de la viscosit´e de l’eau . . . 24

2.4 Mod`eles et sch´emas plus ´elabor´es . . . 25

2.4.1 Capillarit´e et compressibilit´e . . . 25

2.4.2 Volumes finis consistants et sym´etriques . . . 30

3 Introduction `a la m´ethode des bases r´eduites en formulation primale 35 3.1 Probl`emes elliptiques lin´eaires param´etr´es . . . 36

3.1.1 Formulation primale abstraite . . . 36

3.1.2 Approximation variationnelle ⌧haute fid´elit´e . . . 39

3.1.3 D´ependance affine et r´egularit´e param´etrique . . . 41

3.2 Principe de la m´ethode RB . . . 44

3.2.1 Approximation variationnelle ⌧bas coˆut . . . 44

3.2.2 D´ecomposition hors ligne–en ligne . . . 46

3.2.3 Construction d’une base par l’algorithme glouton . . . 48

(9)

Table des mati`eres

3.3 Estimateur d’erreur a posteriori . . . 52

3.3.1 Evaluation de la norme r´esiduelle´ . . . 52

3.3.2 Evaluation des constantes de stabilit´e´ . . . 55

3.4 R´ecapitulatif . . . 59

4 Premiers essais pour l’´equation en pression via la formulation mixte 61 4.1 Du mod`ele continu au mod`ele de r´ef´erence . . . 62

4.1.1 Formulation mixte de l’´equation en pression . . . 62

4.1.2 El´ements finis´ P0 etRT0 en maillage rectangulaire uniforme . . . 64

4.1.3 Approximation⌧haute fid´elit´e et ´equivalence avec VF-TPFA. . . 67

4.2 Du mod`ele de r´ef´erence au mod`ele r´eduit . . . 71

4.2.1 Approximation⌧bas coˆut . . . 71

4.2.2 Un cadre primal pour l’analyse d’erreur . . . 76

4.2.3 Algorithme glouton, efficacit´e, conservativit´e . . . 82

4.2.4 Estimateur d’erreur a posteriori . . . 84

4.3 R´esultats num´eriques . . . 88

4.3.1 Contrˆole en norme L2-pression . . . 88

4.3.2 Contrˆole en norme d’´energie . . . 90

4.4 R´ecapitulatif . . . 92

5 R´eduction de l’´equation en pression via une approche discr`ete directe 95 5.1 A la recherche d’une approche plus directe` . . . 96

5.1.1 Cadre variationnel discret de r´ef´erence . . . 96

5.1.2 Approximation⌧bas coˆut . . . 99

5.1.3 Algorithme glouton, estimateur a posteriori . . . 102

5.1.4 R´esultats num´eriques . . . 105

5.2 A la recherche d’une meilleure efficacit´e` . . . 107

5.2.1 Interpolation empirique discr`ete . . . 110

5.2.2 Approximation conjointe RB-DEIM . . . 116

5.2.3 Algorithme glouton et estimateur a posteriori . . . 118

5.2.4 Construction simultan´ee des bases RB et DEIM . . . 125

5.3 R´ecapitulatif . . . 128

6 R´eduction de la collection en temps des probl`emes en pression 129 6.1 Position du probl`eme . . . 130

6.2 Construction d’un espace r´eduit avec le temps comme param`etre additionnel132 6.2.1 Approche RB . . . 133

6.2.2 R´esultats num´eriques . . . 133

6.2.3 Approche POD . . . 137

6.2.4 R´esultats num´eriques . . . 138

6.3 Construction d’une base pour des trajectoires en temps param´etr´ees . . . . 138

6.3.1 M´ethode RB-POD . . . 138

6.3.2 R´esultats num´eriques . . . 142

7 Conclusion et perspectives 145 7.1 R´esultats obtenus . . . 145

7.1.1 R´eduction en espace . . . 145

7.1.2 R´eduction en espace et en temps . . . 146

7.2 Prolongements possibles . . . 146

(10)

Table des mati`eres

7.2.2 Vers d’autres sch´emas de discr´etisation. . . 147

7.2.3 Vers une physique compressible . . . 147

(11)

Chapitre 1

Introduction

Sommaire

1.1 Simulation de r´eservoir . . . 1

1.1.1 Contexte et motivations . . . 1

1.1.2 R´eduction du nombre de param`etres . . . 2

1.1.3 R´eduction du coˆut d’une simulation . . . 2

1.2 Etat de l’art des m´´ ethodes de r´eduction d’ordre . . . 3

1.2.1 La d´ecomposition orthogonale en modes propres . . . 3

1.2.2 La m´ethode des bases r´eduites . . . 5

1.3 D´emarche m´ethodologique . . . 6

1.4 Plan du m´emoire. . . 7

1.1

Simulation de r´

eservoir

1.1.1 Contexte et motivations

Depuis toujours, par souci de rentabilit´e, les compagnies p´etroli`eres cherchent `a aug-menter les taux de r´ecup´eration d’huile et de gaz, `a exploiter des gisements difficiles (comme des r´eservoirs de bruts lourds, fractur´es ou tr`es peu perm´eables), `a optimiser la production de champs matures ou la production de gisements en grandes profondeurs. Plus r´ecemment, la pr´eservation de l’environnement est ´egalement devenue un enjeu majeur.

Le choix mˆeme de l’exploitation ou non d’un gisement d’hydrocarbures est l’aboutis-sement d’un processus d´ecisionnel important. En e↵et, la mise en place d’une exploitation p´etroli`ere repr´esente un investissement tr`es lourd (quelques millions d’euros par forage). Les compagnies p´etroli`eres charg´ees d’´evaluer l’int´erˆet d’un gisement p´etrolier doivent donc ˆetre capables de pr´evoir le plus pr´ecis´ement possible la quantit´e d’hydrocarbures qu’elles peuvent esp´erer r´ecup´erer. `A cette fin, elles disposent de logiciels de simulation de r´eservoir permettant de pr´edire les quantit´es d’hydrocarbures produites et d’optimiser le placement des puits.

(12)

Chapitre 1. Introduction

1. R´eduire le nombre de param`etres intervenant au sein du mod`ele, en d´eveloppant des param´etrisations astucieuses ;

2. R´eduire le coˆut d’une simulation d’´ecoulement, en utilisant des strat´egies de r´esolution am´eliorant l’´equilibre entre la pr´ecision et les temps de calculs ;

3. R´eduire le nombre d’appels au simulateur, en le rempla¸cant par un mod`ele approch´e moins coˆuteux.

1.1.2 R´eduction du nombre de param`etres

Une r´eduction du nombre de param`etres peut ˆetre r´ealis´ee en utilisant des techniques g´eostatistiques et en exploitant la corr´elation spatiale des donn´ees. C’est le cas, par exemple de la technique des points pilotes consid´er´ee dans ce travail. Introduite par de Marsily

[1984], cette param´etrisation permet de modifier une r´ealisation g´eostatistique d’une carte de perm´eabilit´es ou de porosit´es, par exemple, en modifiant simplement la valeur de cette carte en quelques points du domaine. Cette technique utilise le conditionnement par kri-geage qui permet de propager les modifications tout autour de ces points en coh´erence avec le variogramme et les longueurs de corr´elation d´efinies dans la r´ealisation initiale. D’autres techniques ont par la suite ´et´e d´evelopp´ees pour le calage de mod`eles de r´eservoir comme, par exemple, les d´eformations graduelles pour le param´etrage de mod`eles stochastiques [Hu, 2002] ou la m´ethode des transformations des proportions de faci`es [Tillier et al.,

2010].

La r´eduction du temps de calcul au niveau d’une simulation d’´ecoulement passe, classi-quement, par une mise `a l’´echelle, ou upscaling, des propri´et´es p´etrophysiques (perm´eabili-t´es, transmissivit´es...), d´efinies sur une grille d´ecrivant le mod`ele g´eologique, vers une grille de calcul plus grossi`ere. Leur principe consiste `a moyenner ces propri´et´es de fa¸con `a pou-voir reproduire fid`element la dynamique de l’´ecoulement, impact´ee par les h´et´erog´en´eit´es pr´esentes `a la petite ´echelle, sur la grille grossi`ere. Les revues deFarmer[2002] etDurlofsky

[2005] donnent un tr`es bon aper¸cu de ces techniques. 1.1.3 R´eduction du coˆut d’une simulation

Plus r´ecemment des algorithmes de r´esolution ´el´ements-finis ou volumes-finis multi-´echelles ont fait l’objet d’importants travaux. `A la di↵´erence des techniques d’upscaling qui calculent des propri´et´es d’´ecoulement moyenn´ees, ces m´ethodes visent, en quelque sorte, `

a introduire l’information pr´esente `a l’´echelle fine dans les op´erateurs di↵´erentiels utilis´es `

a l’´echelle grossi`ere [Efendiev and Hou,2009]. `A notre connaissance, la premi`ere m´ethode d’´el´ements finis multi-´echelle a ´et´e propos´ee parHou and Wu [1997] et visait `a construire des fonctions de base calcul´ees num´eriquement par le biais de probl`emes de cellule d´efinis sur un domaine restreint, incluant une ou plusieurs mailles grossi`eres et tenant compte des variations spatiales du coefficient de di↵usion `a l’´echelle fine. Cette m´ethode permet de restreindre le nombre de degr´es de libert´es `a ceux intervenant au niveau grossier au moment de la r´esolution du syst`eme lin´eaire tout en permettant une reconstruction de la solution `a l’´echelle fine une fois cette r´esolution e↵ectu´ee.

Une extension de cette m´ethode a ´et´e faite r´ecemment par Efendiev et al. [2013]. La m´ethode des ´el´ements finis mixtes multi-´echelles [Chen and Hou, 2003, Aarnes et al.,

(13)

1.2. ´Etat de l’art des m´ethodes de r´eduction d’ordre

and Lie, 2014]. Plus g´en´eralement, de nombreuses m´ethodes existent pour introduire des informations de l’´echelle fine `a l’´echelle grossi`ere du calcul d’un ´ecoulement poreux, o`u l’on d´efinit plus des strat´egies d’´echanges de donn´ees entre ´echelles `a l’instar du couplage de mod`eles ou des m´ethodes multi-´echelles h´et´erog`enes (Heterogeneous Multiscale Methods, HMM) [Weinan et al.,2003,Henning et al.,2015]. Enfin, si l’objectif est plutˆot de r´eduire le nombre d’appels au simulateur et de le remplacer en partie par un mod`ele approch´e, il faut alors avoir recours `a des strat´egies de r´eduction de mod`ele que nous allons introduire dans le paragraphe suivant.

1.2

Etat de l’art des m´

´

ethodes de r´

eduction d’ordre

En nous inspirant de l’excellente revue faite parChinesta et al.[2017], nous pr´esentons ci-apr`es un ´etat de l’art volontairement restreint `a deux familles de m´ethodes de r´eduction d’ordre, `a savoir

— la d´ecomposition orthogonale en modes propres (plus couramment appel´ee POD pour Proper Orthogonal Decomposition) :

— la m´ethode des bases r´eduites (not´ee aussi RB pour Reduced Basis).

Partant d’un probl`eme d´ependant d’un certain nombre de param`etres dont l’´evaluation est coˆuteuse et pour lequel on cherche `a mod´eliser une ou plusieurs quantit´es d’int´erˆet, ces m´ethodes font le postulat que la vari´et´e des solutions de ce probl`eme peut ˆetre reconstruite simplement `a partir d’un nombre r´eduit de fonctions de base⌧bien choisies . Mentionnons

´egalement que, hormis ces deux familles, il y a aussi la d´ecomposition g´en´eralis´ee en modes propres (PGD, Proper Generalized Decomposition) [Falc´o and Nouy,2011,Nouy and Falc´o,

2011,Falc´o and Nouy, 2012], que nous n’abordons pas dans cette th`ese.

Dans les familles consid´er´ees, la construction d’une base r´eduite est r´ealis´ee au cours d’une premi`ere phase dite hors-ligne, g´en´eralement coˆuteuse en temps de calcul, car d´epen-dant de la dimension N de l’espace d’approximation choisi pour le probl`eme de d´epart. Dans le cas d’un code de calcul utilisant des ´el´ements finis, N correspond au nombre de degr´es de libert´e. Lorsque cette base semble suffisamment pr´edictive, dans un sens `a pr´eciser, l’´evaluation de nouvelles solutions pour de nouveaux param`etres peut ˆetre r´ealis´ee via un mod`ele r´eduit construit par le biais de projections sur la base r´eduite. Dans cette seconde phase dite en-ligne, on cherche en g´en´eral `a ce que cette ´evaluation ne d´epende que de la taille de la base N. Si NN, des gains substantiels en temps de calculs peuvent alors ˆetre obtenus.

Les sous-sections §1.2.1,§1.2.2d´ecrivent les principaux ingr´edients et caract´eristiques associ´ees `a ces deux familles de m´ethodes et leur application/extension `a la simulation des ´ecoulements en milieux poreux.

1.2.1 La d´ecomposition orthogonale en modes propres

(14)

Chapitre 1. Introduction

Au cours de la phase en ligne, le calcul de nouvelles solutions, peut ´eventuellement faire intervenir des termes d´ependant non-lin´eairement de la param´etrisation et/ou de la solution. Des m´ethodes d’approximation de ces termes doivent alors ˆetre mises en œuvre (Missing Point Estimation [Astrid et al.,2008], Gauss Newton with Approximated Tensors [Carlberg et al.,2013], Empirical Interpolation Method [Barrault et al.,2004] et sa version discr`ete Discrete Empirical Interpolation Method [Chaturantabut and Sorensen,2010]).

L’approche POD ne permet pas, en g´en´eral, un contrˆole de l’erreur entre la solution exacte du probl`eme de d´epart et la solution r´eduite, sauf dans quelques cas particuliers. De plus, lorsque la dimension de l’espace des param`etres augmente, il faut avoir recours `

a des techniques d’´echantillonnage plus ´elabor´ees de cet espace comme, par exemple, l’´echantillonnage glouton [Bui-Thanh et al., 2008]. Pour des probl`emes lin´eaires en la solution, un enrichissement de la base et du mod`ele, sans proc´eder `a une r´e-´evaluation coˆuteuse du mod`ele complet, est possible, au cours de la phase en ligne, en utilisant les techniques d´etaill´ees dans [Brand,2006,Peherstorfer and Willcox,2015]. Des algorithmes ont ´egalement ´et´e propos´es dans le cas non-lin´eaire pour r´epondre `a cette probl´ematique. Application `a la simulation des ´ecoulements en milieux poreux

Une des premi`eres applications d’une r´eduction de mod`ele par POD `a la simulation des ´ecoulements en milieux poreux a ´et´e r´ealis´ee dans Vermeulen et al. [2004]. Ce travail visait `a r´eduire le calcul de la cote pi´ezom´etrique pour chacune des cellules d’un maillage discr´etisant un aquif`ere. Les conditions aux limites (recharge/´evaporation, production aux puits) constituaient les param`etres d’entr´ee du mod`ele. Ce mod`ele ne pr´esentait aucune non-lin´earit´e. L’´echantillonnage a ´et´e r´ealis´e en e↵ectuant un tirage al´eatoire sur la plage de variation des param`etres. Un premier ensemble de solutions a ensuite ´et´e simul´e. Puis, des consid´erations relatives `a la dynamique de l’´ecoulement ont permis de r´eduire cet ensemble et d’e↵ectuer une POD des solutions restantes. Deux types de r´eduction, utilisant la base POD, ont ensuite ´et´e propos´es aux niveaux continu et discret.

La r´eduction par POD a ensuite ´et´e mise en œuvre sur un mod`ele de r´eservoir dipha-sique dans van Doren et al.[2006]. Dans ce travail, les param`etres d’entr´ee ´etaient form´es des d´ebits d’injection et de production. La r´eduction de mod`ele ´etait ici envisag´ee afin de diminuer le temps de calcul associ´e `a l’optimisation d’un sc´enario de production. Un premier ensemble de solutions en pression et saturation a ´et´e calcul´e `a di↵´erents instants et pour di↵´erentes configurations de fonctionnement des puits pr´e´etablies. La POD a ensuite ´et´e mise en oeuvre pour r´eduire, `a chaque pas de temps, le syst`eme d’´equations discr`etes en espace. Le mod`ele approch´e a alors ´et´e utilis´e, dans une premi`ere boucle d’optimisa-tion, afin de calculer les param`etres optimaux permettant de maximiser la valeur actuelle nette (NPV en anglais) d’un gisement. Lorsqu’un maximum ´etait identifi´e, la nouvelle configuration ´etait test´ee en e↵ectuant une simulation du mod`ele initial. Cette simulation permettait de tester la convergence de la seconde boucle d’optimisation la plus externe et, en cas d’´echec, de d´eclencher une mise `a jour du mod`ele r´eduit et de nouvelles it´erations avec ce second mod`ele.

Ce mode de r´eduction d’un syst`eme diphasique a ´et´e repris plus tard et am´elior´e dans Cardoso and Durlofsky [2010]. Dans ce travail, la POD a ´et´e utilis´ee de mani`ere conjointe avec la TPWL (Trajectory Piecewise Linearization) introduite initialement par

(15)

1.2. ´Etat de l’art des m´ethodes de r´eduction d’ordre

Une autre r´eduction a ´et´e r´ealis´ee dans Drohmann et al. [2012] sur un probl`eme d’´ecoulement diphasique en milieu poreux, tr`es proche de celui consid´er´e dans ce tra-vail. Les inconnues principales du probl`eme ´etait la pression globale (du fait de la pr´esence de la capillarit´e) et la saturation de la phase mouillante. Le sch´ema de discr´etisation en espace ´etait de type volumes finis et totalement implicite tel que d´ecrit et ´etudi´e dans

Michel[2003]. Cette r´eduction visait `a r´eduire le coˆut de r´esolution induit par l’algorithme de Newton et le probl`eme ne comportait pas de param´etrage. La strat´egie choisie consis-tait `a utiliser la m´ethode de discr´etisation empirique pour lin´eariser les termes d´ependant non-lin´eairement de la saturation et `a construire une base de solutions au moyen d’une POD.

1.2.2 La m´ethode des bases r´eduites

La m´ethode des bases r´eduites (RB) fut introduite `a partir des ann´ees 70 dansFox and Miura [1971], Almroth et al. [1978] et Noor and Peters [1980] pour l’analyse structurelle non lin´eaire. Apr`es quelques errements [Porsching,1985,Ito and Ravindran, 1998], elle a connu un second sou✏e avec l’introduction de l’algorithme glouton [Prud’homme et al.,

2002] en conjonction avec un estimateur d’erreur a posteriori.

Partant d’une premi`ere solution choisie al´eatoirement, cet algorithme enrichit la base, `a chacune de ses it´erations, en s´electionnant les param`etres et la solution leur correspondant qui maximisent l’estimateur d’erreur sur l’espace des param`etres ´echantillonn´e. Lorsque l’espace des param`etres est de grande dimension, les mˆemes techniques d’´echantillonnage glouton mentionn´ees en 1.2.1 peuvent ˆetre mises en œuvre dans le cas RB. L’estimateur d’erreur a posteriori est r´eellement l’outil central de la m´ethode RB. Celui-ci doit ˆetre

• robuste, c’est-`a-dire constituer une borne sup´erieure de l’erreur quel que soit la dimension de la base et les param`etres choisis ;

• efficace, `a savoir que le ratio entre l’erreur pr´edite et l’erreur e↵ective doit ˆetre aussi proche que possible de 1 ;

• de faible coˆut, autrement dit son ´evaluation doit ˆetre ind´ependante de la grande dimensionN du probl`eme de r´ef´erence.

Pour la classe de probl`emes mentionn´ee pr´ec´edemment, cet estimateur est construit en calculant le rapport entre la norme duale du r´esidu et un minorant de la constante de coercivit´e. La d´ecomposition affine permet de r´eduire sensiblement le coˆut d’´evaluation de l’estimateur. Cette d´ecomposition permet en e↵et de d´ecomposer le calcul de la norme duale du r´esidu en une somme de termes pr´ecalculables et d’appliquer la m´ethode des contraintes successives (SCM, Successive Constraint Method ) [Huynh et al., 2007] pour obtenir une borne inf´erieure de la constante de coercivit´e. Une alternative plus simple `a la SCM est propos´ee dansRozza[2005].

Mentionnons enfin le fait que di↵´erentes variantes de la m´ethode RB existent en dehors du cadre elliptique, coercif, affine et conciliant. Les extensions aux cas conciliant, non-affine et non coercifs sont par exemple abord´es dans l’article de revue deQuarteroni et al.

[2011] et dans le livre de Hesthaven et al. [2016]. Notons que, dans le cas non-affine, une lin´earisation de l’op´erateur est r´ealis´ee grˆace la m´ethode d’interpolation empirique [Barrault et al., 2004]. Une adaptation de la m´ethode pour des probl`emes paraboliques a ´egalement ´et´e propos´ee dans Grepl and Patera [2005] et dans Haasdonk and Ohlberger

(16)

Chapitre 1. Introduction

Application `a la simulation des ´ecoulements en milieux poreux `

A notre connaissance, l’application la plus proche d’une m´ethodologie de type RB au probl`eme ´etudi´e dans ce manuscrit a ´et´e r´ealis´ee dansKaulmann et al.[2015]. L’approche retenue di↵`ere l´eg`erement de l’approche RB classique dans le sens o`u les fonctions de base ont ici un support localis´e en espace et restreint aux cellules d’un maillage grossier su-perpos´e au maillage fin initialement construit pour la simulation de l’´ecoulement. Cette approche m´elange donc `a la fois les concepts de fonctions de base grossi`eres, classique-ment utilis´ees par les algorithmes de r´esolution multi-´echelle et dont la forme d´epend des variations locales d’une propri´et´e sur le maillage fin, et de fonctions de base de type RB, puisque ces variations locales ne sont pas fixes mais param´etr´ees.

L’id´ee de cette combinaison fut introduite pour la premi`ere fois dansKaulmann et al.

[2011]. Des sch´emas de discr´etisation de type Galerkine Discontinu sont utilis´es pour cal-culer la pression r´eduite sur ce type de base mais ´egalement pour r´esoudre l’´equation de transport en saturation qui, elle, n’est pas r´eduite. Dans ce travail, le couplage entre la pression et la saturation est rompu en introduisant un mod`ele param´etr´e de la mobilit´e totale. Celui-ci consiste en une somme finie de profils de mobilit´es pond´er´ee par des poids. Ces profils sont construits en estimant la position du front `a di↵´erentes p´eriodes de la simulation sur la base d’un calcul de temps de vol. Les poids constituent ici les param`etres du probl`eme. La base en pression est construite au moyen d’un algorithme glouton et d’un estimateur adapt´e `a cette m´ethode [Ohlberger and Schindler, 2014]. Un d´esavantage de cette m´ethode est que la taille de la base RB d´epend de la taille du maillage grossier. Une analyse en composante principale peut ˆetre utilis´ee pour r´eduire sa taille localement au niveau de chaque maille grossi`ere.

1.3

emarche m´

ethodologique

Partant des di↵´erentes tentatives de r´eduction des temps de calculs ´evoqu´ees pr´ec´e-demment, pour la simulation d’´ecoulements diphasiques en milieux poreux, l’objectif de cette th`ese est de poursuivre ces travaux en privil´egiant la m´ethode des bases r´eduites. L’avantage de cette m´ethode, par rapport `a la POD, r´eside en outre dans l’existence d’une mesure pr´ecise de l’erreur entre la solution r´eduite et la solution discr`ete.

(17)

1.4. Plan du m´emoire

la production attendue.

Le probl`eme diphasique ´etudi´e dans ce manuscrit fait intervenir une ´equation elliptique en pression et une ´equation hyperbolique non-lin´eaire en la saturation. Ces deux ´equations sont coupl´ees via la vitesse de Darcy. Du fait de la nature de ces ´equations, il nous a sembl´e plus simple de d´ebuter ce travail par une r´eduction de l’´equation en pression en supposant que nous ´etions toujours en mesure d’´evaluer la solution en saturation `a l’aide d’un mode de r´esolution classique bas´e sur une discr´etisation de type volumes finis.

Dans une premi`ere ´etape, nous nous sommes concentr´es sur la r´eduction d’un seul pas de temps, le dernier de la simulation, en supposant toutes les saturations du pas de temps pr´ec´edent connues. La simplicit´e de ce premier exercice n’est qu’apparente car les param`etres d’´ecoulements consid´er´es dans nos exemples ont un impact direct sur l’ensemble de l’historique de la saturation qui intervient non-lin´eairement dans l’´equation en pression via le terme de mobilit´e totale. Nous avons donc tout d’abord v´erifi´e qu’une r´eduction ´etait bien envisageable en calculant toutes les solutions et en testant l’algorithme glouton avec l’erreur exacte. Nous avons ensuite mis en place un estimateur d’erreur a posteriori pour pouvoir piloter cet algorithme sans pr´ecalculer toutes les solutions en pression. Nous avons enfin tent´e de rendre la construction de la base et l’´evaluation de nouvelles solutions plus efficaces en utilisant la m´ethode d’interpolation empirique.

La seconde partie de ce travail a ensuite consist´e `a r´eduire toute la collection en temps des cartes de pression. Plusieurs strat´egies ont alors ´et´e envisag´ees pour g´erer ce param`etre suppl´ementaire que constitue le temps. Ces strat´egies mˆelent `a la fois des approches de type RB mais aussi POD. L`a encore, nous avons toujours suppos´e la solution en saturation connue.

1.4

Plan du m´

emoire

Le chapitre §2 pr´esente le mod`ele diphasique en dimension deux d’espace consid´er´e dans ce manuscrit et sur lequel la m´ethode des bases r´eduites (RB) sera appliqu´ee. On y pr´esente ´egalement le sch´ema de discr´etisation utilis´e pour r´esoudre num´eriquement ce mod`ele, bas´e sur une m´ethode de type volumes finis (VF-TPFA), ainsi que les di↵´erentes param´etrisations pertinentes en simulation de r´eservoir.

Le chapitre§3est une introduction `a la m´ethode des bases r´eduites dans son cadre id´eal, celui des probl`emes elliptiques lin´eaires coercifs `a variables s´epar´ees. Les notions fonda-mentales comme la d´ecomposition hors ligne–en ligne, l’algorithme glouton et l’estimateur d’erreur a posteriori seront rappel´ees. Enfin nous montrons en quoi l’´equation en pression peut se ramener `a ce cadre abstrait, du moins au niveau continu et sans d´ecomposition affine. Nous expliquons ´egalement pourquoi la m´ethode RB pr´esent´ee ne peut pas ˆetre appliqu´ee telle quelle `a notre probl`eme particulier.

Le chapitre §4expose une premi`ere tentative d’application de la m´ethode RB dans un cas particulier du probl`eme en pression o`u l’on peut (presque) se ramener au cadre id´eal du chapitre §3. Il s’agit de celui o`u le maillage est rectangulaire r´egulier, pour lequel le sch´ema de r´ef´erence VF-TPFA poss`ede une interpr´etation en termes d’´elements finis mixtes de Raviart-Thomas. La strat´egie retenue consiste en une m´ethode de type RB privil´egiant la pression. L’analyse de l’erreur de r´eduction se fait facilement grˆace `a l’introduction d’un formalisme primal sp´ecifique au choix des sous-espaces, ce qui permet le recours aux notions introduites au chapitre §3. Cette d´emarche aboutit `a un mod`ele r´eduit pour une famille param´etr´ee de pression dans L2(⌦). Bien que cette norme soitnaturelle , dans le

(18)

Chapitre 1. Introduction

Sur la base des r´esultats du chapitre §4, nous adoptons dans le chapitre §5 une vision purement discr`ete pour la construction du mod`ele r´eduit o`u l’on consid`ere le niveau de r´ef´erence (sch´ema VF-TPFA) comme point de d´epart. La solution base r´eduite est alors propos´ee comme une approximation de Ritz-Galerkine de la solution de r´ef´erence. Par la mˆeme occasion nous montrons que cette vision n’alt`ere en rien l’analyse a priori et l’estimation a posteriori de l’erreur de projection. Enfin, dans la derni`ere partie, l’accent est mis sur le d´eveloppement d’une proc´edure hors ligne–en ligne utilisant la technologie DEIM (Discrete Empirical Interpolation Method ).

(19)

Chapitre 2

Simulation d’´

ecoulement

diphasique en milieu poreux

Sommaire

2.1 Mod`ele d’´etude. . . 9

2.1.1 Syst`eme d’´equations . . . 10

2.1.2 Deux param´etrisations . . . 12

2.2 Sch´ema de r´ef´erence. . . 15

2.2.1 Discr´etisation en temps . . . 16

2.2.2 Discr´etisation en espace . . . 17

2.3 Exemples de r´esultats . . . 20

2.3.1 E↵et de la perm´eabilit´e . . . 22

2.3.2 E↵et de la viscosit´e de l’eau . . . 24

2.4 Mod`eles et sch´emas plus ´elabor´es. . . 25

2.4.1 Capillarit´e et compressibilit´e . . . 25

2.4.2 Volumes finis consistants et sym´etriques . . . 30

Nous pr´esentons un mod`ele classique d’´ecoulement diphasique dans un milieu po-reux bidimensionnel, ainsi qu’un sch´ema classique pour l’approximation num´erique de ce mod`ele. La simplicit´e d´elib´er´ee du probl`eme pos´e facilite l’impl´ementation et permet de se concentrer sur les aspects de bases r´eduites dans les chapitres suivants.

Nous d´ecrivons d’abord, en §2.1, les ´equations du mod`ele ainsi que les di↵´erentes pa-ram´etrisations qui sont pertinentes en simulation de r´eservoir. Nous introduisons ensuite, en §2.2, la discr´etisation temporelle ainsi que la discr´etisation spatiale obtenue par une m´ethode des volumes finis largement utilis´ee dans l’industrie p´etroli`ere. En§2.3, nous mon-trons quelques r´esultats obtenus par ce sch´ema pour les deux param´etrisations d´efinies. Ces r´esultats serviront de r´ef´erence pour la m´ethode des bases r´eduites d´evelopp´ee aux cha-pitres suivants. Enfin, en §2.4, nous exposons quelques mod`eles et sch´emas plus avanc´es auxquels les bases r´eduites pourraient ˆetre ´egalement appliqu´ees.

2.1

Mod`

ele d’´

etude

(20)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

Figure 2.1: Un milieu poreux bidimensionnel `a l’´echelle microscopique. 2.1.1 Syst`eme d’´equations

Soit ⌦⇢ R2 un ouvert born´e connexe et r´egulier par morceaux repr´esentant un milieu poreux, c’est-`a-dire une roche solide dans laquelle il y a de l’espace disponible pour per-mettre `a un fluide de circuler. L’espace disponible en question se pr´esente sous la forme d’un r´eseau de canaux interconnect´es, appel´es pores, et est d´ecrit au niveau macrosco-pique par une porosit´e 2 L1(⌦; [0, 1]) suppos´ee connue. Celle-ci exprime, en chaque point x2 ⌦, le ratio local entre le volume de pores et le volume du solide. On suppose par la suite que ne d´epend pas du temps t et que (x) > 0 pour tout x2 ⌦.

Dans le fluide circulant `a travers les pores, deux phases incompressibles et immiscibles sont en comp´etition. L’exemple typique de cette situation est un m´elange eau-huile. Tr`es grossi`erement, l’⌧huile repr´esente les hydrocarbures, alors que l’⌧eau est le liquide

qu’on injecte artificiellement pour pousser l’huile dans les proc´ed´es de r´ecup´eration secon-daire. Dans ce cas, il est conventionnel d’adopter

• l’indice w (water) pour d´esigner les grandeurs physiques de la phase aqueuse ; • l’indice o (oil) pour d´esigner les grandeurs physiques de la phase hydrocarbure

liquide.

Ainsi, on a pour chaque phase ↵ 2 {w, o} une saturation s↵ et une vitesse de filtration

v↵. La saturation s↵ est la proportion d’occupation volumique par la phase ↵ au sein du

fluide, ce qui impose en particulier que s↵ 2 [0, 1]. En revanche, dans le cadre du mod`ele

consid´er´e, il n’y a qu’une seule pression p commune aux deux phases. On verra en §2.4.1

des mod`eles plus sophistiqu´es dans lesquels il y a une pression p↵ par phase.

Sur un intervalle temporel (0, T ), avec T > 0, le syst`eme consid´er´e est r´egi par les ´equations int´erieures

@ts↵+ div v↵= 0, dans ⌦⇥ (0, T ), (2.1a)

v↵= µ↵1kr↵(s↵)krp, dans ⌦⇥ (0, T ), (2.1b)

so+ sw = 1, dans ⌦⇥ (0, T ). (2.1c)

Cela fait 5 ´equations pour les 5 inconnues que sont les deux saturations s↵, les deux vitesses

v↵ et la pression p. Les deux premi`eres ´equations, encapsul´ees en (2.1a) pour ↵2 {w, o},

(21)

2.1. Mod`ele d’´etude

Pour que le syst`eme (2.1) soit bien d´etermin´e, on doit disposer des donn´ees suivantes — appel´ees propri´et´es p´etrophysiques — en plus de la porosit´e :

• La perm´eabilit´e (absolue) k qui, `a l’instar de la porosit´e , est une fonction connue de la position x, ind´ependante du temps t. De plus, il existe deux constantes km et

kM telles que

0 < km  k(x)  kM

pour tout x 2 ⌦. Physiquement, la perm´eabilit´e refl`ete la capacit´e de la roche `a laisser passer un fluide. L’unit´e de mesure la plus courante pour la perm´eabilit´e est le darcy (D) ou le millidarcy (mD), avec 1 D = 9.869233⇥ 10 13m2.

• Les deux perm´eabilit´es relatives kr↵, qui sont chacune une fonction croissante de la

saturation s↵ de la phase concern´ee. La relation entre la perm´eabilit´e relative et la

saturation d´epend des propri´et´es d’interaction entre la roche et le fluide, telles que la mouillabilit´e. Un exemple typique est kr↵(s↵) = s↵ ou kr↵(s↵) = s2↵. On verra

en §2.3 une loi plus complexe faisant intervenir la notion de saturation r´esiduelle. Les perm´eabilit´es relatives sont sans unit´e.

• Les deux viscosit´es dynamiques µ↵. La viscosit´e est une propri´et´e relevant seulement

du fluide. Dans le cadre des m´elanges immiscibles, il est fr´equent de supposer que les viscosit´es sont des constantes strictement positives, ind´ependantes de t et de x. L’unit´e de mesure la plus courante pour la viscosit´e dynamique est le poise (P) ou le centipoise (cP), avec 1 P = 10 1kg· m 1· s 1 = 10 1Pa· s.

Il est naturel de d´efinir la mobilit´e ↵ de la phase ↵2 {w, o} par ↵(s↵) = µ↵1kr↵(s↵),

de sorte que v↵ = ↵(s↵)krp. Ainsi, la mobilit´e ↵ est au signe pr`es le facteur de

proportionnalit´e entre le⌧flux k 1v et le gradient de pressionrp.

Aux ´equations int´erieures, il faut joindre les conditions aux limites et initiales

p = pD, sur D⇥ (0, T ), (2.2a)

rp · n = 0, sur N⇥ (0, T ), (2.2b)

sw= 1, sirp · n < 0 sur D⇥ (0, T ), (2.2c)

sw(·, t = 0) = s0w, dans ⌦, (2.2d)

o`u n d´esigne la normale unitaire sortante de @⌦, pD et s0w sont des donn´ees du probl`eme,

et

D[ N= @⌦, D\ N=;

est une d´ecomposition Dirichlet-Neumann impos´ee sur le bord @⌦. Pour ´eviter les probl`emes d’ind´etermination en p li´es `a l’absence ´eventuelle de la partie Dirichlet (2.2a), on suppose toujours que D est de mesure non-nulle sur @⌦.

Afin de simplifier la r´esolution du mod`ele (2.1)–(2.2), il est commode de proc´eder `a un changement de notations et de variables [Chavent and Ja↵r´e,1986]. En sommant les ´equations de conservation (2.1a) sur ↵, en introduisant la vitesse totale

v = vw+ vo,

en invoquant (2.1c) et en posant s = sw, on peut reformuler le mod`ele (2.1)–(2.2) en

v = (s)krp, dans ⌦⇥ (0, T ), (2.3a)

div v = 0, dans ⌦⇥ (0, T ), (2.3b)

(22)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

pour les ´equations int´erieures, o`u les fonctions auxiliaires (s) = w(s) + o(1 s), f (s) = w

(s) (s)

correspondent respectivement `a la mobilit´e totale et au flux fractionnaire de la phase aqueuse. Pour les lois simples de perm´eabilit´e relative de type kr↵(s↵) = sm↵, avec m 1,

le flux fractionnaire f (s) = µ 1 w sm µw1sm+ µo1(1 s)m = s m sm+ (µ w/µo)(1 s)m

est une fonction croissante en s 2 [0, 1] qui ne d´epend que du rapport des viscosit´es. Sa courbe sur [0, 1] est convexe-concave, en forme de S. L’´equation de transport (2.3c) `

a vitesse v (ayant une divergence nulle) donn´ee est alors appel´ee l’´equation de Buckley-Leverett [Buckley and Leverett,1942].

Aux ´equations int´erieures (2.3), on associe les conditions aux limites et initiales

p = pD, sur D⇥ (0, T ), (2.4a)

rp · n = 0, sur N⇥ (0, T ), (2.4b)

s = 1, si rp · n < 0 sur D⇥ (0, T ), (2.4c)

s(·, t = 0) = s0, dans ⌦, (2.4d)

qui proviennent de (2.2). Dor´enavant, nous travaillons exclusivement avec le syst`eme (2.3)–(2.4), qui est notre probl`eme mod`ele. Celui-ci est constitu´e d’une ´equation elliptique lin´eaire (`a s fix´e)

div( (s)krp) = 0, (2.5a)

obtenue en combinant (2.3a) et (2.3b), et d’une ´equation hyperbolique non-lin´eaire (`a v fix´e, avec div v = 0)

@ts + div(f (s)v) = 0, (2.5b)

le couplage entre les deux ´equations ´etant moins fort que dans la forme initiale (2.1). C’est d’ailleurs sur cette d´ecomposition elliptique-hyperbolique que reposera notre strat´egie de bases r´eduites (cf. §5 et§6).

Historiquement, il s’agit du premier mod`ele diphasique en milieu poreux `a avoir ´et´e simul´e num´eriquement, parGlimm et al.[1981]. Du point de vue th´eorique, on peut ´etablir l’existence d’une solution faible (en un sens propre `a chaque auteur) et sous des hypoth`eses convenables sur les donn´ees (dont les d´etails varient ´egalement selon les auteurs) [Alt and Di Benedetto, 1985], [Kroener and Luckhaus, 1984], [Arbogast, 1992]. La question de l’unicit´e a ´egalement re¸cu une r´eponse positive sous certaines conditions formul´ees dans

Kruˇzkov and Sukorjanski˘ı[1977],Antontsev et al.[1990],Chen [2001]. 2.1.2 Deux param´etrisations

Pour un mˆeme domaine (⌦, D, N) et les mˆemes conditions (pD, s0), les ing´enieurs

de r´eservoir sont amen´es `a r´esoudre (2.3)–(2.4) pour un grand nombre de propri´et´es ( , k, kr↵, µ↵). Cela est dˆu au fait que celles-ci ne sont pas tr`es bien connues. Une

(23)

2.1. Mod`ele d’´etude

cette chaˆıne est pilot´e par des outils d’analyse d’incertitude et d’optimisation, dans le but ultime d’identifier un mod`ele de r´eservoir pr´edictif.

Dans ce m´emoire, nous nous int´eressons avant tout `a l’influence s´epar´ee de deux pro-pri´et´es que sont la perm´eabilit´e k et la viscosit´e de l’eau µw. Leurs variations s’e↵ectuent

au moyen de deux r`egles de param´etrisation que nous allons d´ecrire. Plus rarement, nous nous int´eresserons `a l’influence de la condition de Dirichlet pD en tant que param`etre.

Perm´eabilit´e

La premi`ere param´etrisation porte sur la perm´eabilit´e k. Cette grandeur ´etant une fonction de la position x, on parle plutˆot de carte de perm´eabilit´e. D’embl´ee, la question se pose de savoir modifier ces cartes, qui renferment un grand nombre de degr´es de libert´e, en agissant seulement sur un petit nombre de param`etres. Pour cela, diverses techniques ont ´et´e d´evelopp´ees au cours des derni`eres d´ecennies. Au premier rang d’entre elles apparaˆıt celle des points pilotes initialement con¸cue parde Marsily [1984] et appliqu´ee `a l’identifi-cation d’un champ de perm´eabilit´e parRama Rao et al.[1995] etLavenue and de Marsily

[2001].

Soit k[ une carte de perm´eabilit´e de d´epart. La m´ethode des points pilotes permet de

perturber k[en modifiant sa valeur en certains points Xi, 1 i  P, appel´es points pilotes,

puis en propageant ces perturbations `a tout le domaine ⌦. Les valeurs

⇠i:= k(Xi) (2.6)

impos´ees aux points pilotes sont consid´er´ees comme des param`etres, qu’on regroupe dans un vecteur ⇠ = (⇠1, . . . , ⇠i)2 RP. La propagation des perturbations aux points pilotes aux

autres points du domaine se fait par krigeage [Chil`es and Delfiner,1999], une technique d’estimation lin´eaire en g´eostatistique. Concr`etement, on applique la formule

k(x, ⇠) = k[(x) + P X j=1 C(x, Xj)j(⇠), (2.7) dans laquelle : • L’application C : ⌦ ⇥ ⌦ ! R⇤

+ est une fonction de covariance, fix´ee une fois pour

toutes par l’utilisateur ind´ependamment de ⇠. Physiquement, C(x, y) repr´esente la corr´elation E(ZxZy) entre les variables al´eatoires Zx et Zy ayant la mˆeme loi

et toutes les deux de moyenne nulle et d’´ecart-type non nul. Par un argument de stationnarit´e en espace, C(x, y) ne d´epend que d’une certaine distancekx yk, la norme k · k n’´etant pas n´ecessairement euclidienne. Dans les simulations IFPEN, on choisit traditionnellement une covariance exponentielle ou gaussienne sph´erique. La premi`ere covariance

C(x, y) = exp( ⇣kx yk), ⇣ > 0, (2.8a) est associ´ee `a une norme

kx yk = kH(x y)k2, (2.8b)

qui est l’application de la norme euclidienne k · k2 `a l’image de x y par une

(24)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

Les coefficients (⇣, ⇤1, ⇤2, ✓) r´esultent d’un savoir-faire en g´eologie et en sismique

3-D. Elles peuvent ´eventuellement d´ependre de l’espace. Pour notre ´etude, nous supposerons ces coefficients constants.

• Les coefficients j(⇠) sont ajust´es de mani`ere que k(Xi, ⇠) = ⇠i pour tout i 2

{1, . . . , P}. Autrement dit, le vecteur (⇠) = (1(⇠), . . . , P(⇠))T est solution du

syst`eme lin´eaire P⇥ P

C(⇠) = ⇠ ⇠[ (2.9)

o`u la matrice C a pour ´el´ements Cij= C(Xi, Xj) et ⇠[= (k[(X1), . . . , k[(XP))T

re-groupe les perm´eabilit´es de d´epart aux points pilotes. Comme C est une covariance, la matrice C est d´efinie positive et le syst`eme ci-dessus est inversible.

Si chaque composante ⇠i, 1 i  P, parcourt tout l’intervalle autoris´e [km, kM], alors

l’ensemble parcouru par le param`etre vectoriel ⇠ sera

⌅ = [km, kM]P. (2.10)

On verra plus tard comment discr´etiser cet ensemble dans les simulations.

(a) ⇠1= 10 mD en X1 (b) ⇠1= 1 D en X1

Figure 2.2: Exemple d’application de la m´ethode des points pilotes pour ⇣ = 3, ⇤1 =

100 m, ⇤2= 200 m, ✓ = ⇡/4.

Un exemple d’application de cette proc´edure est illustr´e sur la Figure2.2. Le domaine ⌦ est rectangle de dimensions 365.76 m⇥ 670.56 m. Une premi`ere carte k[ ayant ´et´e g´en´er´ee, on consid`ere P = 1 point pilote situ´e `a X1 = (33.528, 56.388) m. La figure montre les

modifications induites lorsqu’une nouvelle valeur ⇠1 = 10 mD (gauche) ou `a ⇠1 = 1 D

(droite) est impos´ee en ce point. Cette valeur a une influence sur la pression et la saturation au cours du temps. En particulier, en augmentant ⇠1= k(X1), on cr´ee un chenal, favorisant

(25)

2.2. Sch´ema de r´ef´erence

Viscosit´e de l’eau

La deuxi`eme param´etrisation porte sur la viscosit´e de l’eau µw. Cette grandeur ´etant

un scalaire, le vecteur param`etre n’a qu’une seule composante ⇠2 R, avec

⇠ := µw. (2.11)

Si les valeurs admissibles pour µw sont restreintes `a l’intervalle [µm, µM], alors

l’en-semble parcouru par le param`etre ⇠ sera ´egalement

⌅ = [µm, µM], (2.12)

qu’il convient de discr´etiser dans les simulations. `

A vrai dire, la viscosit´e de l’eau n’est pas une propri´et´e qu’on ajuste au cours d’un processus de calibration, car on connaˆıt bien la viscosit´e du liquide qu’on injecte dans le r´eservoir. Mais cette param´etrisation permet d’envisager de nouveaux sc´enarios de produc-tion, dans lesquels on modifie par exemple la composition des fluides inject´es ou ajoute des polym`eres `a l’eau dans l’espoir d’am´eliorer l’efficacit´e de balayage [Sa↵man and Taylor,

1958]. En e↵et, une augmentation de µw entraˆıne une diminution de la mobilit´e w de

l’eau. Une eau moins mobile empˆeche la formation de digitations visqueuses [Lenormand et al.,1988, Noetinger et al., 2004], lesquelles contournent l’huile restante et provoquent des perc´ees anticip´ees ind´esirables dans les puits, comme l’illustre la Figure2.3.

Une digitation visqueuse (en anglais, viscous fingering) correspond `a une instabilit´e dans la solution du syst`eme (2.3)–(2.4). Une analyse math´ematique [Chavent and Ja↵r´e,

1986] montre que cette instabilit´e a lieu en r´ealit´e lorsque le contraste de viscosit´e µo/µw

— parfois abusivement appel´e contraste de⌧mobilit´e — d´epasse un seuil critique.

Figure 2.3: E↵et du rapport de viscosit´es cOughanem [2013].

2.2

Sch´

ema de r´

ef´

erence

Le sch´ema num´erique que nous ´erigeons en r´ef´erence, en vue d’une approximation suppl´ementaire par les bases r´eduites, est la combinaison d’une discr´etisation en temps partiellement implicite (IMPIMS) et d’une discr´etisation en espace par la m´ethode de vo-lumes finis (VF) avec un flux `a deux points (TPFA). Mˆeme s’ils ne s’interpr`etent pas comme une approximation variationnelle — et de ce fait n’entrent pas dans le cadre⌧id´eal de

(26)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

2.2.1 Discr´etisation en temps

Soit{tn}, 0  n  N, une suite finie croissante de r´eels positifs telle que

0 = t0< t1 < . . . < tN = T. `

A chaque instant tn, on cherche `a calculer des champs (sn, pn, vn) pour approcher les fonctions exactes (s(·, tn), p(·, tn), v(·, tn)) de x 2 ⌦. Mettant provisoirement de cˆot´e les

conditions de bord (2.4), on avance en temps le syst`eme (2.3) par

vn+1= (sn)krpn+1, (2.13a)

div vn+1= 0, (2.13b)

sn+1 sn

tn + div(f (s

n+1)vn+1) = 0, (2.13c)

o`u tn= tn+1 tnest le pas de temps permettant de passer de l’instant n `a l’instant n+1.

La r´esolution de syst`eme (2.13) peut ˆetre d´ecoupl´ee en trois ´etapes, que nous d´etaillons ci-dessous en r´eincorporant les ´equations (2.4).

1. Connaissant sn, r´esoudre le probl`eme elliptique

div( (sn)krpn+1) = 0, dans ⌦, (2.14a)

pn+1= pD, sur D, (2.14b)

rpn+1· n = 0, sur

N, (2.14c)

pour obtenir pn+1.

2. Connaissant pn+1, reconstruire la vitesse

vn+1= (sn)krpn+1. (2.15)

3. Connaissant vn+1, r´esoudre l’´equation de transport

sn+1 sn

tn + div(f (s

n+1)vn+1) = 0, dans ⌦, (2.16a)

sn+1= 1, sirpn+1· n < 0 sur D, (2.16b)

pour obtenir sn+1.

La semi-discr´etisation (2.13) est appel´ee IMPIMS (pour IMplicit Pressure, IMplicit Saturation) dans la litt´erature [Farkas,1998]. Le caract`ere implicite de la saturation n’in-tervient que dans son transport (2.13c) et permet de s’a↵ranchir de toute condition de stabilit´e de type CFL. N´eanmoins, le prix `a payer pour pouvoir prendre tn grand est la di↵usion num´erique sur s. `A titre de comparaison, on peut examiner la semi-discr´etisation IMPES (pour IMplicit Pressure, Explicit Saturation) qui s’´ecrit [Coats,2000]

vn+1= (sn)krpn+1, (2.17a)

div vn+1= 0, (2.17b)

sn+1 sn

tn + div(f (s

n)vn+1) = 0. (2.17c)

(27)

2.2. Sch´ema de r´ef´erence

2.2.2 Discr´etisation en espace Maillage et notations

La plupart des simulateurs industriels utilisent une m´ethode de volumes finis (VF) pour la discr´etisation en espace. Pour d´ecrire une telle m´ethode, il nous faut au pr´ealable formaliser la notion de maillage au sens VF. `A cette fin, nous nous appuyons partiellement sur la D´efinition 3.1 de Eymard et al.[2000].

D´efinition 2.1. Soit ⌦ ⇢ R2 un domaine ouvert born´e polygonal. Un maillage de ⌦ au

sens VF est la donn´ee d’un couple (M,F) o`u :

• M est une famille finie non-vide de polygones ouverts et disjoints de ⌦, appel´es mailles ou cellules, telle que

⌦ = [

K2M K.

• F est une famille finie non-vide de segments ouverts et disjoints de ⌦, appel´es faces ou arˆetes, telle que pour tout K2M, il existe FK⇢F v´erifiant

@K = K\ K = [

2FK

.

Cela revient `a dire que FK ={ 2F| ⇢ @K}. De plus,

F = [

K2M FK.

• Pour tout (K, L) 2M2avec K 6= L, soit K\L est de 1-mesure nulle, soit K\L =

pour un certain 2F. Dans ce dernier cas, on note = K|L.

Le centre de la maille K est not´e xK. Son aire est not´ee|K|. La longueur de la face

est not´ee| |. Pour toute face 2FK contenue dans le bord @K, on d´efinit la distance

dK, = dist(xK, ) = min

y2 ky xKk,

ainsi que la normale unitaire nK, sur la face et sortante de K.

Dans chaque maille K 2M, les propri´et´es ( , k) sont consid´er´ees comme constantes et prennent les valeurs ( K, kK). On y d´efinit aussi les inconnues (snK, pnK), qui sont vues

comme la moyenne de (sn, pn) sur K.

R´esolution du probl`eme en pression

En int´egrant (2.14a) sur une maille K 2M, on a Z

K

div( (sn)krpn+1) = 0. En vertu de la formule de Green-Ostrogradski, on obtient

I

@K

(28)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

o`u nK d´esigne la normale unitaire sortante de K. En d´ecomposant le bord @K en faces,

il vient que X 2FK Z (sn)krpn+1· n K, = 0. (2.18)

L’´equation (2.18) est le bilan de flux v´erifi´e par la solution exacte sur chaque maille K. Pour construire un sch´ema num´erique, l’id´ee est de stipuler une version discr`ete de (2.18)

sous la forme X

2FK

FK, = 0, (2.19)

dans laquelle les flux sortants num´eriques FK, sont `a proposer en fonction des pn+1 dans

les mailles proches de K et . Ces flux sortants num´eriques sont soumis `a la condition de conservativit´e locale

= K|L =) FK, + FL, = 0, (2.20)

qui est manifestement vraie au niveau continu (2.18). Ils doivent aussi naturellement ap-procher au mieux les valeurs exactes qui apparaissent au premier-membre de (2.18).

Le flux ⌧`a deux points (TPFA, pour Two-Point Flux Approximation) que nous

avons retenu correspond au choix

FK, = 8 > < > : ⌧n(pn+1K pn+1L ) si = K|L, ⌧n(pn+1 K pn+1D, ) si ⇢ D\ @K, 0 si ⇢ N\ @K, (2.21)

o`u la quantit´e ⌧n, appel´ee transmissivit´e, vaut

⌧n={ k} | |

d , (2.22)

avec :

• si est une face int´erieure, i.e., = K|L, alors

{ k} = { (s n K)kK} { (snL)kL} d { (sn K)kK} dL, +{ (snL)kL} dK, , (2.23a) d = dK, + dL, , (2.23b)

• si est une face de bord Dirichlet, i.e., D\ @K, alors

{ k} = (snK)kK, (2.24a)

d = dK, . (2.24b)

D’apr`es les formules (2.21)–(2.23), le flux num´erique `a travers une face int´erieure = K|L ne d´epend que des quantit´es localis´ees aux mailles de part et d’autre de cette face, d’o`u le nom de l’approximation.

Il est notoirement recommand´e de prendre la moyenne harmonique pond´er´ee (2.23a) des coefficients de di↵usion { k} = (sn)k de part et d’autre d’une face int´erieure afin

de garantir une meilleure pr´ecision [Eymard et al.,2000], [Droniou,2014]. Au chapitre§5, nous serons cependant amen´es `a consid´erer une autre transmissivit´e, `a savoir

⌧n= nk | |

(29)

2.2. Sch´ema de r´ef´erence avec n= (snK) + (snL) 2 , (2.26a) k = kKkLd kKdL, + kLdK, , (2.26b) d = dK, + dL, , (2.26c)

pour toute face int´erieure = K|L. Cette transmissivit´e alternative fait intervenir le pro-duit d’une moyenne arithm´etique ndes mobilit´es et d’une moyenne harmonique pond´er´ee k des perm´eabilit´es. Elle est destin´ee `a faciliter la proc´edure d’interpolation empirique en §5.2.1, lorsque la viscosit´e est prise comme param`etre.

Remarque 2.1. Le flux num´erique (2.21) est consistant avec R (sn)krpn+1· nK,

si et seulement si pour tout = K|L, la droite joignant xK et xL est orthogonale `a

(cf. Figure 2.4), auquel cas d = kxL xKk. Nous n’avons cependant pas requis cette

condition d’orthogonalit´e dans la D´efinition2.1, car en pratique elle n’est jamais satisfaite par les maillages r´ealistes. Malgr´e sa r´eputation de non-consistance, le flux TPFA demeure populaire par sa simplicit´e dans les codes ⌧industriels , en particulier ceux d’IFPEN.

Figure 2.4: Condition d’orthogonalit´e pour la consistance du flux TPFA.

Soit N = |M| le nombre de cellules du maillage. Apr`es assemblage de toutes les ´equations (2.19), on arrive `a un syst`eme lin´eaire

Anpn+1= bn+1, (2.27)

dans lequel An est une matrice N N sym´etrique d´efinie positive (grˆace `a l’hypoth`ese | D| > 0 d´ej`a ´evoqu´ee), pn+1 2 RN est un vecteur encapsulant toutes les valeurs de la

pression dans les mailles, et bn+1 2 RN est un vecteur contenant des informations sur la donn´ee de Dirichlet pn+1D . Chacun peut alors appliquer sa m´ethode favorite de r´esolution de syst`emes lin´eaires.

R´esolution du probl`eme en saturation

Une fois la pression pn+1 obtenue, on ne reconstruit pas compl`etement la vitesse

comme affirm´e en (2.15). En fait, on se contente de calculer les flux num´eriques FK,

(30)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

Une fois les flux normaux FK, connus, on met `a jour la saturation sn+1par l’´equation

de transport (2.16). En int´egrant (2.16) sur une maille K 2M, on obtient Z

K

sn+1 sn

tn + div(f (s

n+1)vn+1) = 0.

En invoquant le th´eor`eme de Green-Ostrogradski et en d´ecomposant l’int´egrale sur le bord ferm´eH@K en une somme d’int´egrales sur les faces, on arrive `a

Z K sn+1 sn tn + X 2FK Z f (sn+1)vn+1· nK, = 0.

Cela sugg`ere la discr´etisation |K| K sn+1K snK tn + X 2FK f (sn+1)FK, = 0, (2.28) avec :

• si est une face int´erieure, i.e., = K|L, alors

f (sn+1)FK, = f (sn+1K )FK,+ + f (sn+1L )FK, ; (2.29)

• si est une face de bord Dirichlet, i.e., ⇢ D\ @K, alors

f (sn+1)FK, = f (sn+1K )FK,+ + f (1)FK, . (2.30)

Les formules (2.29)–(2.30) expriment le d´ecentrement amont de f (sn+1) en fonction du sens de l’´ecoulement indiqu´e par le signe de FK, . Elles emploient les notations

u+= max(u, 0) et u = min(u, 0)

pour la partie positive et la partie n´egative d’un nombre u2 R.

Apr`es assemblage de toutes les ´equations (2.28), chacune ayant ´et´e pr´emultipli´ee par tn/|K| K, on aboutit `a un syst`eme de la forme

sn+1+ tnf(sn+1) = sn

o`u sn+12 RN est un vecteur regroupant toutes les valeurs de la saturation dans les mailles et f une fonction a priori non-lin´eaire. Un tel syst`eme se r´esout num´eriquement `a l’aide de la m´ethode de Newton [Whittaker and Robinson,1967], dont la convergence peut ˆetre ralentie voire incertaine pour des pas de temps tn trop grands.

2.3

Exemples de r´

esultats

(31)

2.3. Exemples de r´esultats

Nous utilisons `a cette occasion les lois de perm´eabilit´es relatives de Brooks and Corey

[1964], qui s’´enoncent comme

krw(s) = ⇡[0,1] ✓ s sm sM sm ◆ 2 , (2.31a) kro(s) = ⇡[0,1] ✓ sM s sM sm ◆ 2 , (2.31b)

o`u 0 sm < sM  1 sont deux seuils fix´es. La quantit´e sw,i := sm est appel´ee saturation

irr´eductible d’eau, tandis que so,r := 1 sM est appel´ee saturation r´esiduelle d’huile.

L’op´erateur ⇡[0,1] repr´esente la projection sur l’intervalle [0, 1]. Autrement dit,

⇡[0,1](u) = 8 > < > : 0 si u < 0, u si u2 [0, 1], 1 si u > 1.

Par rapport aux lois de type kr↵(s↵) = s2↵ mentionn´ees en §2.1, les nouvelles lois (2.31)

esquiss´ees sur la Figure 2.5sont semblables `a deux op´erations pr`es : une renormalisation de s2 [sm, sM] pour se ramener `a une saturation e↵ective et une troncature des kr↵ pour

rester dans l’intervalle [0, 1].

Figure 2.5: Mod`ele de perm´eabilit´es relatives de Brooks-Corey.

Comme l’´ebauche la Figure 2.6, le domaine est un rectangle ⌦ = [0, Lx]⇥ [0, Ly]. Sur

les deux bords⌧lat´eraux

N={0} ⇥ [0, Ly][ {Lx} ⇥ [0, Ly],

on impose la condition de Neumann homog`ene (nullit´e des flux). Sur les deux bords⌧

fron-taux

D= [0, Lx]⇥ {0} [ [0, Lx]⇥ {Ly},

on impose la condition de Dirichlet avec une pression pinplus grande en⌧bas que celle

pout en ⌧haut . Ce gradient de pression provoque un ´ecoulement de y = 0 vers y = Ly,

et l’on injecte de l’eau s = 1 `a l’entr´ee.

(32)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

en a Nx en x, Ny en y, soit N = Nx⇥Ny au total. Ci-dessous nous donnons quelques

valeurs de param`etres avant d’examiner les r´esultats :

Lx= 365.76 m Nx = 60, sm= 0.2,

Ly = 670.56 m Ny = 220, sM = 0.8,

sachant que la donn´ee initiale en saturation est uniforme, avec s0(·) = sm = 0.2.

Figure 2.6: Domaine et bords de calcul (pin> pout).

2.3.1 E↵et de la perm´eabilit´e

Le champ de perm´eabilit´e est param´etr´e selon la proc´edure (2.6)–(2.9) de §2.1.2, avec P = 1 point pilote situ´e en X1 = (33.528, 55.388) m et

⇣ = 3, ⇤1 = 100 m, km= 10 mD,

✓ = ⇡/4, ⇤2 = 200 m, kM = 1 D.

Les autres donn´ees sont

T = 5 000 jours, µw = 1 cP, pin= 25 PSI,

(·) ⌘ 0.2, µo= 100 cP, pout= 1 PSI,

le PSI ´etant unit´e de pression anglaise (1 PSI = 6894.75 Pa). Le pas de temps est uniforme et ´egal `a

t = 50 jours.

Les Figures2.7et2.8affichent les profils s(·, T ) et p(·, T ) de saturation et de pression au temps final pour deux valeurs du param`etre

⇠1 = k(X1)2 {km, kM} = {10 mD, 1 D}.

Ces deux valeurs correspondent aux bornes de l’intervalle [km, kM] autoris´e pour ⇠1. Sur

la saturation (Figure 2.7), mˆeme s’il y a de l´eg`eres di↵´erences dans le front qui se pro-page, il semble que la vitesse ⌧globale n’ait pas ´et´e trop a↵ect´ee par le changement de

perm´eabilit´e. Une explication de cela tient `a ce que la carte de perm´eabilit´e k n’a ´et´e nota-blement modifi´ee qu’au voisinage du point pilote X1, ce qui n’a perturb´e que localement

(33)

2.3. Exemples de r´esultats

(a) 10 mD au point X1 (b) 1000 mD au point X1

Figure 2.7: Profils de saturation d’eau s(·, T ) au temps final pour les deux valeurs extrˆemes de perm´eabilit´e k(X1) impos´ees au point pilote.

(a) 10 mD au point X1 (b) 1000 mD au point X1

(34)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

2.3.2 E↵et de la viscosit´e de l’eau

La viscosit´e de l’eau µw est param´etr´ee selon (2.11)–(2.12) en§2.1.2, avec

µm = 1 cP, µM = 100 cP.

Les autres donn´ees sont

T = 10 000 jours, k(·) = SPE10, pin= 2000 PSI,

(·) = SPE10, µo= 100 cP, pout= 500 PSI,

o`u SPE10 d´esigne le jeu de donn´ees mis au point par Christie and Blunt [2001] dans le cadre d’un projet de comparaison des m´ethodes d’upscaling1. Signalons que les adaptations suivantes ont ´et´e n´ecessaires :

• Les donn´ees SPE10 remplissent une grille 3-D de 60 ⇥ 220 ⇥ 85 mailles. Nous nous contentons de la couche 85 pour avoir une carte 2-D.

• La perm´eabilit´e dans SPE10 est un champ de tenseur. Nous en extrayons la com-posante diagonale dans la direction x pour avoir un champ scalaire.

• Les porosit´es inf´erieures `a 10 5 sont tronqu´ees `a cette derni`ere valeur.

Le pas de temps est uniforme et ´egale `a

t = 50 jours.

(a) Perm´eabilit´e (b) Porosit´e avec seuil Figure 2.9: Donn´ees de la couche 85 du cas SPE10.

La Figure 2.9 repr´esente les cartes 2-D de perm´eabilit´e k (gauche) et de porosit´e (droite) ainsi obtenues. On y voit de fortes variations spatiales pour les deux grandeurs. Les Figures 2.10 et2.11 affichent les profils s(·, T ) et p(·, T ) de saturation et de pression au temps final pour deux valeurs du param`etre

⇠ = µw 2 {µm, µM} = {1 cP, 100 cP}.

(35)

2.4. Mod`eles et sch´emas plus ´elabor´es

Ces deux valeurs correspondent aux bornes de l’intervalle [µm, µM] autoris´e pour ⇠. Ici,

`

a l’inverse de ce qui se passe avec la perm´eabilit´e en §2.3.1, la sensibilit´e des r´esultats vis-`a-vis des variations du param`etre de viscosit´e est flagrante. Comme l’on pouvait s’y attendre (cf. Figure2.3de§2.1.2), un contraste de viscosit´e d´efavorable (µo/µw 1) rend

l’´ecoulement instable en faisant surgir de nombreux ⌧doigts visqueux (Figure 2.10a).

Lorsque µw tend vers µo, le front de d´eplacement se stabilise (Figure2.10b).

Les digitations visqueuses sont extrˆemement d´elicates `a simuler avec pr´ecision. En e↵et, s’agissant d’instabilit´es intrins`eques au mod`ele, on ne sait pas si ce qu’on obtient est bien la solution math´ematique ou du bruit num´erique amplifi´e justement par le caract`ere instable du mod`ele. De nombreuses ´etudes ont ´et´e consacr´ees (voir Koval [1963], Fayers [1988] pour le cas miscible Black-Oil etBarker and Fayers[1994],Rubin et al.[1993] pour le cas miscible compositionnel). Plus r´ecemment, l’emploi des m´ethodes de Galerkine Discontinu d’ordres ´elev´es par Li and Rivi`ere [2016] a permis d’obtenir des solutions suffisamment pr´ecises y compris sur maillage non-structur´e.

2.4

Mod`

eles et sch´

emas plus ´

elabor´

es

Le mod`ele diphasique de §2.1.1et le sch´ema VF de §2.2.2s’inscrivent chacun au sein d’une famille bien plus ´etendue. Sans pr´etendre `a l’exhaustivit´e, nous allons donner un aper¸cu de leurs richesses afin de mieux situer le probl`eme qui nous pr´eoccupe. Outre l’aspect ⌧culturel , la connaissance de ce catalogue de mod`eles et de sch´emas permet

aussi d’entrevoir des perspectives `a notre travail. 2.4.1 Capillarit´e et compressibilit´e

Dans cette partie, nous nous focaliserons sur les ´equations int´erieures des mod`eles. Le lecteur int´eress´e par les conditions aux limites associ´ees peut consulter les ouvrages de r´ef´erence [Chavent and Ja↵r´e,1986], [Chen et al.,2006].

Incompressible

Le mod`ele (2.1) n’est qu’un cas tr`es sp´ecial du v´eritable mod`ele Dead Oil isotherme, qui s’´ecrit

@ts↵+ div v↵ = 0, (2.32a)

v↵ = µ↵1kr↵(s↵)K(rp↵ ⇢↵g), (2.32b)

so+ sw = 1, (2.32c)

po pw = pc(sw). (2.32d)

On voit apparaˆıtre de nouveaux termes destin´es `a rendre compte de nouveaux e↵ets phy-siques :

• La perm´eabilit´e est maintenant un tenseur K au lieu d’un scalaire k, ce qui permet de mod´eliser l’anisotropie du milieu. Le vecteur par lequel ce tenseur K est multipli´e dans la loi de Darcy-Muskat (2.32b) voit non seulement le gradient de pression mais aussi la gravit´e ⇢↵g, o`u ⇢↵ est la densit´e de la phase (suppos´ee constante uniforme

car on est toujours en incompressible) et g le vecteur de pesanteur.

• Il y a maintenant deux pressions po et pw, une pour chaque phase, ce qui est

(36)

Chapitre 2. Simulation d’´ecoulement diphasique en milieu poreux

(a) µw= 1 cP et µo= 100 cP (b) µw= µo= 100 cP

Figure 2.10: Profils de la saturation d’eau s(·, T ) au temps final sur la couche 85 du cas SPE10 pour deux valeurs de la viscosit´e d’eau µw.

(a) µw= 1 cP et µo= 100 cP (b) µw= µo= 100 cP

(37)

2.4. Mod`eles et sch´emas plus ´elabor´es

appel´e pression capillaire et est donn´e par une fonction empirique pcde la saturation

d’eau sw. La pression capillaire pcest toujours d´ecroissante par rapport `a sw(Figure

2.12). Elle peut ˆetre tr`es raide, avoir des asymptotes verticales pour s2 {0, 1} ou {sm, sM}, voire y devenir multi-valu´ee [Canc`es and Pierre,2012], ce qui ne manque

pas de poser des probl`emes de robustesse pour le calcul num´erique.

Figure 2.12: Pression capillaire pc en fonction de la saturation d’eau sw.

Comme avant, on peut d´efinir les mobilit´es phasiques

↵(s↵) = µ↵1kr↵(s↵)

et la mobilit´e totale

(sw) = w(sw) + o(1 sw).

Comme avant, il est possible de⌧desserrer un peu le couplage entre set pen

transfor-mant les ´equations (2.32) en un syst`eme qui ressemble `a (2.3). Pour cela, il faut introduire les variables globales que sont la vitesse totale

v = vw+ vo,

et la pression globale fictive p = pw+ po 2 + Z s s⇤ o(1 &) w(&) 2 (&) p 0 c(&) d&, (2.33)

d´efinie pour une saturation de r´ef´erence s⇤ convenable. Grˆace `a elles, le mod`ele (2.32) devient [Chavent and Ja↵r´e,1986]

v = (s)K(rp ⇢(s)g), (2.34a)

div v = 0, (2.34b)

@ts + div(f (s)v) = div(Kr}(s)) + div

h (⇢o ⇢w) w (s) o(1 s) (s) Kg i , (2.34c) o`u s = sw est la saturation de l’eau,

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