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Histoire de la médecine au Maroc du XVIIème au XIXème siècles : aspects évolutifs

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Academic year: 2021

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Université Mohammed V

Faculté de Médecine et de Pharmacie- Rabat

Centre d’Etudes Doctorales des Sciences de la Vie et de la Santé

THESE N°: 16/51 CSVS

THESE DE DOCTORAT

HISTOIRE DE LA MEDECINE AU MAROC DU XVII

ème

AU

XIX

ème

SIECLES : ASPECTS EVOLUTIFS

Présentée et soutenue publiquement par :

Fouad LABOUDI

Le : 29 mars 2016

Formation doctorale : Epidémiologie clinique et sciences médico-chirurgicales Equipe de recherche : LBRCE

JURY

Pr Hassan KISRA Président Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat

Université Mohammed V - Rabat

Pr Jamal MEHSSANI Directeur de Thèse Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat

Université Mohammed V - Rabat

Pr Allal RAGOUG Co- Directeur de Thèse Institut Universitaire de Recherche Scientifique-Rabat

Université Mohammed V - Rabat

Pr Mohamed KADIRI Juge Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat

Université Mohammed V - Rabat

Pr El Bachir BENJELLOUN Juge Faculté de médecine et de pharmacie de Fès

Université Sidi Mohammed Ben Abdellah - Fès

Pr Karima EL RHAZI Juge Faculté de médecine et de pharmacie de Fès

(2)
(3)
(4)

Je dédie cette thèse

A mes chers parents.

Aucun mot ne saurait exprimer toute ma reconnaissance et ma

gratitude.

Puisse Dieu, le Très Haut, vous accorder santé, bonheur et longue

vie…

A ma femme et mes enfants

Grâce à votre amour inconditionnel, votre présence et votre

soutien incommensurable, je réalise aujourd’hui un rêve. Puisse

cette thèse symboliser le fruit de vos longues années de sacrifices

consentis.

A mes chères sœurs, à mon frère, mes nièces, mes neveux et

à tous les membres de ma famille

Je vous remercie pour votre présence, vos encouragements et votre

soutien sans faille.

Veuillez trouver dans ce modeste travail l’expression de mon respect

le plus profond et mon affection la plus sincère.

(5)

A mes amis.

Pour ce long chemin parcouru ensemble, sans doute les plus

belles années de nos vies, votre amitié m’est précieuse.

Nos folies, nos joies, nos « Cholestérols » et nos peines ne

quitteront jamais mon esprit.

A mes amis de l’hôpital universitaire psychiatrique

Ar-razi de Salé

Je vous dédie ce travail, en hommage à notre Foyer … à notre

« Agora », à votre inlassable soutien et ces agréables moments

passés en votre compagnie.

Je remercie très sincèrement mes maîtres et collègues pour leur

compréhension, leur patience et leur encouragement continu à

mon égard tout au long de mon cursus doctoral.

A mes amis de l’hôpital militaire d’instruction Mohammed

V de Rabat

Je vous dédie ce travail. Vous m'avez soutenue, accompagnée tout

au long de mon travail. Merci pour tout ce que je vous dois.

A Madame Khadija Harrat

Je vous remercie pour votre enthousiasme, votre capacité à

toujours trouver une solution à tout.

(6)

Je voudrais également remercier chaudement aux

correcteurs courageux, qui ont eu l’audace de se plonger

dans mon travail, pour en extraire une version présentable.

Pour tous ceux et toutes celles qui ont contribué de près ou

de Loin à l’élaboration de ce travail, Vous trouvez ici

l’expression de mon sincère estime et de mon profond

(7)
(8)

A notre Maître le Professeur Mohamed ADNAOUI

Doyen de la Faculté de Médecine

et de Pharmacie Rabat

Puisse ce travail témoigner de notre gratitude, notre estime et nos

remerciements les plus sincères.

Nous avons été impressionnés par votre serviabilité et vos qualités

humaines et professionnelles qui font de vous un grand maître.

Nous espérons avoir été, tout au long de ces années passées à la

faculté, à la hauteur de vos mérites.

(9)

A notre Maître le Professeur Jamal TAOUFIK

Directeur du Centre des Etudes Doctorales des Sciences de la

Vie et de la Santé

Vice Doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de

Rabat

Nous vous remercions pour toute l’attention, la disponibilité et la

supervision constante dont vous avez fait preuve durant tout notre

cursus doctoral.

Nous vous remercions pour votre grande contribution à faciliter

toutes les étapes de notre formation, pour votre encouragement

permanent, votre disponibilité et vos précieux conseils.

Veuillez croire en nos sentiments les plus respectueux.

(10)

A notre Maître et Président de thèse

Monsieur Hassan KISRA

Professeur de Psychiatrie

Nous vous sommes très reconnaissants de la confiance que vous

nous avez accordée en acceptant de présider le jury de cette thèse.

Nous ne saurons assez-vous remercier pour votre encadrement

durant les années de résidanat, pour tous les efforts accomplis pour

nous apporter une formation de qualité.

Vous êtes cher Maitre un exemple d’excellence à suivre, aussi bien

pour vos grandes compétences professionnelles que vos qualités

humaines.

Veillez trouver ici, Cher Maitre, le témoignage de mes respects les

plus sincères.

(11)

A notre Maître Directeur de thèse

Mr le Pr Jamal MEHSSANI

Professeur de psychiatrie

Nous vous remercions du grand honneur que vous nous faites en

acceptant d’encadrer cette thèse.

Nous vous remercions pour votre confiance ainsi que pour votre

aide précieuse tout au long du parcours du doctorat qui nous ont

permis de mener à bien ce type de projet, et surtout de nous avoir

fait confiance et d’être toujours rendue disponible à tout moment.

Nous vous remercions pour votre soutien indéfectible, votre

ouverture d’esprit, votre patient tant pour la psychiatrie que pour

l’Histoire.

Veuillez trouver ici le témoignage de nos remerciements et respects

les plus prononcés.

(12)

A notre Maître et co-directeur de Thèse

Monsieur Allal RAGOUG

Professeur d’Histoire

Vous nous avez fait honneur en acceptant d’encadrer notre humble

travail.

Nous vous remercions de nous avoir laissé la liberté nécessaire à

l’accomplissement des travaux, tout en y gardant un œil critique et

avisé.

Tout au long de la réalisation de notre Travail, vous n’avez cessé de

faire preuve de patience, de courtoisie et de grande serviabilité.

Tous ses précieux conseils nous ont permis à chaque fois de prendre

la bonne décision.

Nous vous remercions pour toute l’attention, la générosité de

cœur et l’amabilité.

Vous trouverez dans ce travail la marque de nos profonds

sentiments de respect et de reconnaissance.

(13)

A notre Maître et juge de thèse

Mr le Pr Mohamed KADIRI

Professeur de Psychiatrie

Nous ne saurons assez-vous remercier pour votre encadrement,

vos conseils et votre dévouement à l’enseignement, qui ont été, et

qui resteront pour moi une source d’inspiration et de motivation.

Nous vous remercions de vos encouragements répétés au cours de

notre formation.

J'apprécie toujours beaucoup nos échanges, et je suis reconnaissant

pour votre écoute attentive et vos conseils. Sans vous, ce travail

n’aurait pas ses valeurs.

Recevez ici, Cher Maître, le témoignage de mes respects et de ma

gratitude les plus profonds.

(14)

A notre Maître et juge de thèse

Mr le Pr El Bachir BENJELLOUN

Professeur de chirurgie viscérale

C’est pour nous un grand honneur et un immense plaisir de vous

voir siéger parmi le jury de notre thèse.

Nous sommes très reconnaissants de la spontanéité avec laquelle

vous avez accepté de juger notre travail.

Nous sommes très reconnaissants pour avoir bien voulu consacrer

Votre temps précieux pour cette thèse.

Nous appréciant votre expérience et votre énergie au service de la

recherche historique

Vous y trouverez la marque de nos profonds sentiments de respect

et de reconnaissance.

(15)

A notre Maître et juge de thèse

Mr le Pr Karima EL RHAZI

Professeur d’épidémiologie

Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en

acceptant avec spontanéité de juger notre modeste travail.

Votre bonté, votre modestie et votre compréhension ne peuvent

inspirer que l’estime et le respect de tous.

Veuillez trouver ici, cher maître, le témoignage de nos sentiments

respectueux et de notre grande admiration pour vos précieuses

(16)
(17)

DEDICACES ... iii

REMÉRCIMENTS ... vii

TABLE DES MATIERES ... xvi

INTRODUCTION ... 1

I- INTRODUCTION ... 2

II- LES MOTIFS DU TRAVAIL ... 3

1. Motifs subjectifs ... 3

2. Motifs objectifs... 3

III- LES ÉTUDES ANTÉRIEURES ... 4

IV- LA PROBLEMATIQUE ... 6

V- LA METHODOLOGIE ... 6

VI- PLAN DU TRAVAIL ... 7

VII- LES SUPPORTS MOBILISES : LES SOURCES HISTORIQUES ... 8

1. Les œuvres et les études sur la santé et la médecine au Maroc... 8

1.1. Les Sources spécialisées dans l'Histoire des Sages (Hukamâ) et des Oulémas ... 8

1.2. Les sources spécialisées dans l’Histoire ou les biographies ... 9

2. Les œuvres consacrées à l’Histoire de la médecine ... 9

3. Les sources arabes (en arabe) ... 10

4. Les manuscrits marocains ... 11

5. Les études et les archives du Protectorat français au Maroc ... 11

6. Les revues spécialisées ... 11

CHAPITRE 1 : APERÇU HISTORIQUE SUR LA MEDECINE AU MAROC : LES ORIGINES ... 13

CHAPITRE 2 : SITUATION POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET ETAT DE MEDECINE AU MAROC ENTRE LE XVIIEME ET LE XIXEME SIECLES ... 20

I- LA SITUATION POLITIQUE AU MAROC ENTRE LE XVIIème ET LE XIXème SIÈCLES ... 21

(18)

2. La 2ème phase (1727- 1844) ... 23

3. La 3ème phase (de 1844 jusqu’au début du Protectorat) ... 24

4. Sur le plan extérieur: la pénétration étrangère au Maroc au XIXème siècle ... 26

4.1. Le traité de 1856 avec la Grande-Bretagne ... 26

4.2. Les traités de 1860-1861 contractés avec l’Espagne ... 26

4.3. Les conventions de 1863/ 1865 pactisées avec la France ... 26

4.3.1. La convention de 1863 ... 26

4.3.2. La convention de 1865 ... 27

4.4. La conférence internationale de Madrid ... 27

4.5. Le traité contracté avec l’Allemagne en 1890 ... 27

4.6. Le traité de 1892 avec la France ... 27

4.7. La conférence d’Algésiras tenue entre le 7 Janvier et le 6 Avril 1906 .. 27

5. Sur le plan intérieur : Les difficultés ... 28

5.1. La révolution de Bou H’mara ... 28

5.2. La révolution de Raïssouni ... 28

5.3. Les révoltes des tribus ... 28

II- LA SITUATION ÉCONOMIQUE AU MAROC ENTRE LE XVIIème ET XIXème siècles ... 29

1. L’agriculture ... 29

2. L’élevage ... 30

3. L’artisanat (l’industrie) ... 31

4. Le commerce ... 32

4.1. Le traité de 1856 avec la Grande-Bretagne ... 33

4.2. Les traités de 1860-1861 avec l’Espagne ... 34

4.3. Les conventions de 1863/ 1865 avec la France ... 35

4.3.1. La convention 1863 ... 35

4.3.2. la convention de 1865 ... 35

4.4. Le traité avec l’Allemagne : 1890 ... 35

(19)

III- LA MÉDECINE AU MAROC ENTRE LE XVIIEME ET XIXEME SIÈCLES

... 36

CHAPITRE 3: LA MEDECINE AU MAROC ... 41

I- L’HÉRITAGE : ETAT DES LIEUX, LA MEDÉCINE A L’EPOQUE DES SAÂDIENS ... 43

1. Les infrastructures sanitaires de l’ère des Saâdiens ... 43

1.1. L’hôpital de Marrakech ... 43

1.2. La quarantaine ... 43

2. Les médecins marocains de l’époque des Saâdiens ... 44

3. Les médecins étrangers au Maroc pendant l’ère Saâdienne ... 46

II- L’APOGÉE ... 47

1. Les facteurs de l’apogée à la première ère Alaouite ... 47

2. Les aspects de l’apogée ... 48

2.1. L’enseignement de la médecine ... 48

2.2. Les médecins célèbres... 50

2.2.1. Les médecins marocains ... 50

2.2.2. Les médecins étrangers ... 55

2.3. Les structures sanitaires ... 56

2.3.1. L’hôpital de Meknès ... 56

2.3.2. L’hôpital de Marrakech ... 57

3. Les maladies, les épidémie et les conduites thérapeutiques ... 57

3.1. La syphilis au XVIIIème siècle et Abdelouahab Aderraq ... 57

3.1.1. La syphilis aux origines ... 57

3.1.2. La syphilis au Maroc aux XVII-XVIIIème siecle ... 58

3.1.3. Abdelouahab Aderraq et le traitement de la syphilis au XVIIIème siècle .. ... 58

3.2. La peste ... 61

3.2.1. La peste au Maroc ... 61

3.2.2. La peste au Maroc à travers l’œuvre Mohamed Ben Yahya Soussi ... 61

(20)

4. L’hygiène : exemple de l’approvisionnement en eau potable de la ville de

Fès au temps du Sultan Moulay Ismail ... 62

5. La prévention ... 64

III- LA DÉCADENCE ... 65

1. Les facteurs de la décadence ... 65

1.1. Les facteurs politiques ... 65

1.2. Les facteurs sociaux ... 66

1.2.1. Les famines ... 66

1.2.2. Les pestes ... 68

1.3. Les facteurs culturels : les résistances au développement ... 68

2. Les aspects de la décadence ... 70

2.1. L’enseignement de la médecine au XIXème siècle ... 70

2.2. Les infrastructures sanitaires : exemples des mâristâns de Salé, Rabat et Fès ... 79

2.2.1. Le Mâristân de Sidi Ben Achir ... 79

2.2.1.1. La fondation ... 79

2.2.1.2. L’architecture ... 79

2.2.2. Le Mâristân de Sidi L’ghazi ... 80

2.2.2.1. La fondation ... 80

2.2.2.2. Le financement ... 80

2.2.3. Le mâristân de sidi Fredj ... 80

2.2.4. L’évolution des mâristâns ... 81

2.2.4.1. Evolution dans le temps et le lieu ... 81

2.2.4.2. Evolution dans la signification ... 81

3. Les types de maladies ... 81

3.1. Les types de maladies générales ... 81

3.2. Les épidémies ... 82

3.2.1. La peste ... 82

3.2.1.1. La peste de 1742- 1741 ... 82

3.2.1.2. La peste de 1749 ... 82

(21)

3.2.1.4. La peste de 1786 ... 83

3.2.1.5. La peste de 1799 ... 83

3.2.1.6. La peste de 1818 ... 84

3.2.1.6.1. Le début ... 84

3.2.1.6.2. Les phases de la peste ... 85

3.2.1.6.3. Attitude sanitaire ... 86

3.2.1.6.4. Les oulémas ... 87

3.2.1.6.5. La population ... 90

3.2.2. Le Choléra ... 90

3.2.3. Autres épidémies ... 91

4. Les moyens thérapeutiques ... 91

4.1. La pathologie médicale ... 91

4.2. La pathologie chirurgicale ... 92

4.3. Les maladies psychiatriques ... 93

5. Les médecins ... 93

5.1. Les médecins marocains ... 93

5.2. Les médecins étrangers ... 94

6. La prévention ... 96

IV- LES RÉFORMES ... 97

1. La formation des médecins en Egypte : expérience de l’école de médecine du Caire ... 98

2. La formation des médecins marocains ... 102

2.1. La formation des médecins au Maroc ... 102

2.1.1. La formation classique des médecins : état des lieux ... 102

2.1.1.1. La formation à l’université Al-Quaraouyine ... 102

2.1.1.2. La formation des médecins aux zaouias ... 107

2.1.2. La formation moderne des médecins : expérience de l’école de médecine de Tanger... 107

2.2. La formation des médecins à l’étranger : les missions ... 115

3. Les infrastructures ... 115

(22)

3.1.1. L’hôpital Sidi Fredj ... 116 3.1.2. Le mâristân de Sidi Ben Achir ... 117 3.1.3. L’hôpital de Marrakech ... 117 3.1.4. Le mâristân de Sidi L’gahzi ... 117 3.1.5. Les structures pour lépreux ... 117 3.1.6. Hôpital Benchimol de Tanger ... 118 3.1.7. Le Lazaret d’Essaouira ... 118 3.1.8. Les hôpitaux psychiatriques (D’après Salmon Lwoff et Paul Sérieux) ....

... 119 3.2. Le service de santé militaire ... 120

3.3. L’assistance étrangère ... 122

3.3.1. La mission protestante anglaise ou Memorial Hospital Tulloch (1887) .. ... 122 3.3.2. L'hôpital espagnol à Tanger ... 123 3.3.3. L'hôpital français Tanger ... 124 3.4. L’hygiène publique ... 124

4. Les épidémies ... 125 5. Les moyens thérapeutiques ... 128 5.1. Les moyens thérapeutiques dans les pathologies médicales ... 129

5.2. Les moyens thérapeutiques en psychiatries ... 131

5.3. Les moyens thérapeutiques en chirurgie ... 132

5.4. Autres ... 137

6. La prévention ... 141 7. Les résultats des réformes dans le secteur sanitaire ... 142 8. Les médecins ... 143 8.1. Les médecins marocains ... 143

8.2. Les guérisseurs ... 146

8.3. Les dentistes ... 147

8.4. Les médecins étrangers ... 149

8.4.1. Les médecins espagnols ... 149 8.4.2. Les médecins français ... 151

(23)

8.4.3. Les médecins anglais ... 154 CHAPITRE 4 : LA MEDECINE AU SERVICE DE L’INFILTRATION...

... 157

I- LE CONSEIL SANITAIRE INTERNATIONAL ... 158 II- LE LAZARET D’ESSAOUIRA ... 162 III- LES CONSEILS D’HYGIÈNE ... 165 IV- LES MÉDECINS AU SERVICE DE L’INFILTRATION ... 166 V- CAS PARTICULIERS ... 167

1. Le docteur Fernand Jean Linarès ... 167 2. Le docteur Mauchamp ... 170 CONCLUSION ... 176 ANNEXES ... 180 ANNEXE I ... 181 ANNEXE II ... 189 ANNEXE III ...195 ANNEXE IV ... 196 ANNEXE V ... 201 ANNEXE VI ... 219 RESUME ... 220 BIBLIOGRAPHIE ...227

(24)

(25)

I- INTRODUCTION

Notre connaissance du passé se base sur plusieurs critères : le sujet, les questions soulevées et les ressources bibliographiques.

Les historiens se sont accordés sur le fait que la meilleure approche de l’étude historique est d’utiliser le maximum d’archives et de ressources1

.

La recherche historique médicale s’inscrit, comme celle des sciences dans l’Histoire générale. Elle permet de redécouvrir la pensée des anciennes civilisations par une étude sociologique, psychologique et souvent, pathologique. 2

Pour le médecin, la recherche constitue un élément de la culture qui enrichit l’observation clinique des maladies et des thérapeutiques.

Le Maroc se positionne, géographiquement, dans un emplacement important, entre la Méditerranée et l'Atlantique, jouant ainsi un rôle crucial dans les rapports internationaux.

Cette situation n'a pas manqué d'influer sur les destinées historiques du Maroc qui a assumé précocement le rôle de médiateur, voire même de synchronisateur entre plusieurs mondes, tout en gardant sa spécificité culturelle.

La quadruple vocation, tout à la fois africaine, orientale, méditerranéenne et atlantique, a fait du Maroc le point de contact de plusieurs civilisations qui n'ont cessé d'agir, les unes sur les autres, pendant plusieurs siècles.

Un des sujets les plus préoccupants au Maroc est depuis toujours son Histoire, sous ses différentes formes, politique, économique, culturelle et scientifique. L’Histoire de la médecine et des médecins fait, en effet, partie intégrante de son Histoire. Rien de plus remarquable que le début de l’Occupation française du Maroc moderne a été déclenché par le décès du docteur Mauchamp à Marrakech en 1907. L’Occupation d‘Oujda a débuté dans la même année et a continué jusqu’à l’instauration du Protectorat en 1912.

Nous avons choisi pour notre travail, de prendre la période entre 1666 et 1912 dont les ouvrages de références sont visiblement rares; ce qui va nous permettre d’analyser les conditions politiques, économiques et sociales qui ont hébergés notre médecine , et qui ont facilité par la suite la pénétration française au Maroc avant la signature des pactes du Protectorat Français et du Protectorat espagnol en 1912 et le rôle primordial de la médecine durant cette période qui va se poursuivre suivant une vitesse supérieure.

1 Sebti A, L’influence et les conflits dans la société Fès, Casablanca, 1ere Ed Toubkal, 2007, p.11. 2

Bouchet A, Charlier P, L’enseignement de l’Histoire de la médecine dans les institutions universitaires

(26)

Nous nous sommes ainsi intéressés aux phases de cette période allant de 1666 à 1912, qui renferment des transformations majeures pour le niveau de la médecine et des médecins au Maroc.

II- LES MOTIFS DU TRAVAIL

1. Motifs subjectifs :

- En tant que médecin et chercheur en Histoire de la médecine, on ne peut bien comprendre les innovations et les actualités thérapeutiques au Maroc et dans le monde sans une connaissance approfondie de l’évolution des idées dans le monde en général et au Maroc en particulier.

- C’est une contribution dans la recherche de l’Histoire de la médecine marocaine qui permet un retour aux origines, une redécouverte de soi et un hommage à nos ancêtres.

- Le sujet de l’Histoire de la médecine au Maroc est un sujet qui n’a pas suscité l’intérêt des historiens et encore moins des médecins.

- C’est un sujet qui nécessite plusieurs approches : historique, anthropologique, politique, médicale, philosophique et sociologique.

- Il est certain que la recherche historique au Maroc se consacrait aux sujets à caractère urgent notamment après l’Indépendance. Malgré la richesse de la bibliothèque marocaine en manuscrits médicaux, les études marocaines fiables restent rares.

- Ces travaux se sont focalisés sur la médecine, les maladies et leurs traitements, surtout avant le Protectorat français au Maroc. Ils ont essayé de chercher l’attitude de l’Etat, des populations et des oulémas vis-à-vis des maladies et des épidémies et ils ont jeté l’éclairage sur la dualité médecine/religion.

2. Motifs objectifs :

- Le choix de notre sujet de thèse, portant sur l’Histoire de la médecine au Maroc entre le XVIIème siècle et le XIXème siècle, est motivé principalement par la rareté des travaux disponibles pour ce faire.

- La recherche est une réhabilitation des anciens travaux sur le sujet

- L’étude des relations entre la politique de santé et l’instauration du régime du Protectorat (signalant que l’étincelle de la colonisation du Maroc était la disparition du docteur « Mauchamp »).

(27)

- Le choix du sujet, portant sur l’Histoire de la médecine au Maroc, connote insigne la présence d’une Histoire écrite de la médecine au Maroc. Cependant, les thèses universitaires, au sein des facultés des lettres et des sciences humaines marocaines, sont rares, et celles effectuées dans les facultés de médecine elles sont quasiment inexistantes.

III- LES ÉTUDES ANTÉRIEURES :

Une des grandes difficultés qu’on a eue pour réaliser ce travail était le manque de sources historiques sur la médecine au Maroc, du fait que l’Histoire de la médecine n’était pas au centre des intérêts des historiens, malgré le rôle important qu’elle a joué dans l’Histoire de la médecine moderne. On remarque un silence presque absolu des sources marocaines. Dans les sources étrangères, on met surtout l’accent sur le rôle du médecin dans une mission européenne civilisatrice au Maroc.

On a dû parcourir un grand nombre de sources pour obtenir des informations sur les médecins, d'autant plus que l'activité religieuse de certains médecins débordait sur leur côté médical.

Les travaux réalisés quant au sujet de l’Histoire de la médecine au Maroc sont rares. On peut en citer essentiellement :

 « La médecine arabe à l'époque des pays du Maghreb Al-Aqsa », «

في

يبرعلا

بطلا

خيرات

روصع

لود

برغلما

ىصقلأا

» de Mohamed Ben Ahmed Al-Kanouni, datant de 1938 et

annotée par Allal Ragoug et Mohamed Balouze. Ce livre est l’un des plus éminents livres monographiques de l’Histoire de la médecine au Maroc. Les thèmes du livre sont les suivants : la médecine des Almoravides, la médecine des Almohades, la médecine des Mérinides, la médecine des Saadiens et la médecine des Alaouites. Ce livre offre un aperçu panoramique sur la médecine, à travers les hôpitaux et les médecins de chaque époque, depuis la dynastie Idrisside jusqu’au Protectorat français au Maroc.

 Le travail de Mustapha Akhmisse sur « L’Histoire de la médecine au Maroc, des origines

au Protectorat », a la particularité de donner un aperçu d’ensemble sur la médecine et les

épidémies depuis ses débuts jusqu’à nos jours. Il comprend plusieurs parties qui correspondent aux grandes périodes de l'Histoire du Maroc. La période des origines sous le règne des Idrissides, la dynastie des Almoravides, la dynastie des Almohades, la dynastie des Mérinides, la dynastie des Saadiens et la dynastie des Alaouites pour

(28)

s’arrêter à l'avènement du Protectorat français. Ce livre nous propose également quelques aperçus sur certains manuscrits et certains œuvres médicaux.

 « Les médecins et la médecine au Maroc », «

برغلماب

ءابطلأاو

بطلا

» d’Abdelaziz

Ben Abdellah, souligne le statut scientifique des médecins marocains qui ont peiné et travaillé dur dans les industries de la médecine, en plus de mentionner quelques noms d’éminents médecins pendant les différentes dynasties qui ont gouvernés le Maroc.

 Le livre : « Le millénaire de la médecine au Maroc », d’Abdelaziz Benabdellah.  Le travail de Louis Raynaud « Étude sur l'hygiène et la médecine au Maroc » datant de 1902 décrit l’état de l’hygiène au Maroc précolonial dans certaines régions.

 Le livre de Mohamed Amine Bezzaz « Histoire des épidémies et des famines au

Maroc au XVIIIème et au XIXème », « 51و51 نينرقلايف برغملابتاعاجملاو ةئبولأاخيرات » examine

l’Histoire des épidémies et des fléaux au Maroc au XVIIIème

et au XIXème siècle.

 Le travail d’Henri-Paul-Joseph Renaud : « Etat des connaissances sur la médecine

ancienne au Maroc ».

 Les travaux de Bernard Rosenberger et de Hamid Triki sont consacrés aux XVIème

et XVIIème siècles, et publiés dans la revue Hesperis Tamuda en 1973 « Famines et

épidémies au Maroc aux XVIème et XVIIème siècles ».

 Le travail de Jean-Louis Miège : « Le Maroc et l'Europe, 1830-1894 ». À travers ses cinq tomes, il a retracé les relations maroco-françaises au XIXème siècle dont les relations médicales.

 Le livre intitulé : « Enquête sur les évènements des États du Maroc » (Kitab

Al-Istiqsa Li-Akhbar Duwal Al-Maghrib Al-Aqsa),

«

ىص

قلأا

برغلما

لود

رابخلأ

اصقتسلإا

باتك

» est

l’une des principales œuvres de l'historien marocain Ahmed Ibn Khalid Al-Nasiri, consacrée à la recherche approfondie des événements des différentes dynasties du Maroc. On y retrouve des informations sur quelques épidémies, sur l’Histoire des grands médecins du Maroc, et sur des médecins étrangers qui ont sillonné le Maroc tout au long de son Histoire.

 Le livre intitulé : « La médecine coloniale française au Maroc 1912- 1945 » « بطلا ولوكلا

يلاين برغملاب 5151

-5191 » de Boujemaa Raoyane est axé sur l'étude et l'analyse de la

question de la santé, de sa relation avec la médecine coloniale marocaine et le projet colonial français au Maroc. L'auteur consacre une section de l’ouvrage à l'hygiène des marocains, en scrutant l’évolution anthropologique sous les diverses formes des rituels de la vie sociale et les types de pratiques quotidiennes en matière de nutrition, de logement et de salles de bain.

(29)

Cela se traduit par l'apparition de maladies et d'épidémies, mais aussi par les médicaments et les méthodes de traitement adoptées dans l’ensemble de la médecine traditionnelle et du patrimoine folklorique.

 L’ouvrage intitulé : « Le Maroc à travers l’Histoire », «

خيراتلا برع برغلما

»

d’Ibrahim Harakate, dont le IIIème

tome et l’annexe sont consacrés à l’ère alaouite avec ses différents problèmes politiques, économiques et sanitaires.

 Le livre intitulé « L’Histoire de la médecine au Maroc et les pays arabes et

musulmans » sous la direction de Driss Moussaoui et Michel Roux-Dessarps.

 Les travaux de Francisco Javier Martinez Antonio qui sont essentiellement consacrés aux relations médicales entre l’Espagne et le Maroc.

 Les travaux de « La société française d'Histoire de la médecine » qui sont consacrés à l'Histoire de la Médecine au Maroc.

 Les travaux de « L'association marocaine d'Histoire de la médecine ».

Plusieurs points fondamentaux de l’Histoire de la médecine marocaine n’ont pas été soulevés dans les travaux précédents, d’où l’intérêt de notre travail qui se doit de mettre l’accent sur la problématique suivante.

IV- LA PROBLEMATIQUE

Vu l’intérêt de cette étude, on va aborder ce sujet à travers une problématique interrogeant l’état de la médecine au Maroc entre le XVIIème siècle et le XIXème siècle. On pourrait émettre les hypothèses suivantes :

 Existait-t-il une médecine développée au XVIIème

siècle qui devrait être un héritage de la médecine du XIIème siècle ?

 Quel était le rôle de l’État dans l’établissement d’une politique de santé, de médecine, d’hygiène et de lutte anti-infectieuse en tant que service public ?

 Quelle était la politique de la formation assignée aux médecins ?

 Quelles étaient les maladies les plus répandues et l’apport des compétences marocaines dans le domaine médical ?

V- LA METHODOLOGIE

Nous avons choisi d'analyser la problématique et de vérifier les hypothèses en adoptant une démarche descriptive, analytique, critique, comparative, interdisciplinaire et explicative

(30)

en donnant à la fois des exemples concrets et en présentant des avis différents quand il s’agissait de quelques points de vue divergents.

Notre recherche a connu ainsi plusieurs étapes que nous pouvons résumer comme suit : - Dans un premier temps, nous avons procédé à la lecture des manuscrits remontant

à cette période.

- Dans un deuxième temps, nous avons fait une lecture rigoureuse des sources oculaires nationales et étrangères.

- Dans un troisième temps, nous avons étudié les états des lieux de la situation sanitaire au Maroc effectuée par les français avant le Protectorat,

- Et dans un quatrième temps, nous avons procédé à une comparaison et à une confrontation des différents documents, évènements et citations pour déceler les problématiques, les axes fondamentaux des structures et de la politique sanitaire au Maroc pour en tirer des conclusions.

VI- PLAN DU TRAVAIL

Nous ne prétendons pas à une nouvelle lecture, mais plutôt à mettre en relief d’autres aspects de la médecine au Maroc jusqu'à l’avènement du Protectorat.

Ce faisant, nous avons élaboré le plan suivant :

L’étude commence, tout d’abord, par un premier chapitre consacré à un aperçu historique sur la médecine au Maroc aux origines.

Dans le deuxième chapitre nous avons fait un aperçu sur l’état général du Maroc, politique, économique et social entre les XVIIème et XIXème siècles.

Dans un troisième chapitre, nous avons essayé de décrire l’état de la médecine au Maroc à travers ses trois périodes : l’héritage, l’apogée et la décadence tout en s’attardant sur les facteurs prépondérant ainsi que sur les aspects de ses périodes. Ensuite nous avons abordé les réformes réalisées au XIXème siècle et les résultats de la nouvelle politique sanitaire.

Le quatrième chapitre, a été consacré à la médecine au service de l’infiltration à la veille du Protectorat.

Tandis que la dernière partie a été réservée aux conclusions. Les apports de ce travail seraient:

- d’étudier une période assez longue allant du XVIIème siècle au début du Protectorat.

- d’exploiter une multitude de sources historiques marocaines et étrangères. - d’avoir fait une analyse des travaux déjà réalisés.

(31)

L’objectif principal de la recherche est de remédier à un vide dans les publications concernant l’Histoire de la médecine au Maroc.

Une des grandes difficultés que nous avons rencontrées pour mener à bien ce sujet est le manque de sources historiques spécialisées. On a dû explorer un grand nombre de livres d'Histoire pour avoir quelques faits simples sur la médecine et les médecins. De plus, la médecine était toujours considérée comme un accessoire aux yeux des biographes marocains.

VII- LES SUPPORTS MOBILISES : LES SOURCES

HISTORIQUES

Le problème rencontré dans la réalisation de ce travail était la documentation limitée, voire même rare en ce qui concerne les archives. Ce manque de sources historiques a été d’ores et déjà reproché par d’autres chercheurs. Mais cette difficulté a été plus au moins surmontée en faisant un travail de recoupement de données, réunis dans différentes œuvres françaises et arabes. Nous étions amenés à effectuer un travail de reconstruction de l’Histoire de la médecine au Maroc dans son ordre chronologique malgré les vides flagrants ou les citations éparpillées dans des sources qui ne sont pas toujours historiques.

Vu les questions soulevées dans la méthodologie, on pourrait citer quelques sources historiques indispensables :

1. Les œuvres et les études sur la santé et la médecine

au Maroc:

Nous avons remarqué que les historiens ne s’intéressaient qu’à l’histoire politique et ne procuraient quand il s’agissait d’évoquer l’état de la médecine et des médecins que des informations furtives, voire esquissées, sans en donner les détails. Dans ce sens les titres de leurs ouvrages en étaient une parfaite illusion :

1.1. Les Sources spécialisées dans l'Histoire des Sages

(Hukamâ) et des Oulémas :

- « L’Histoire des Sages » (Tâ'rîkh Al-Hukamâ), «

ءامكلحا خيرات

» d’Ibn Al Qifti

(32)

- « Le livre du sommaire » (Kitab Al-Fihrist), «

تسرهفلا باتك

», d’Ibn Al-Nadim (décédé en 995 ou 998).

- «Sources de renseignements sur les classes des médecins » (Uyūn Al-Anbā Fī

Tabaqāt Al-Aibbā), « ءابلأا ءااب ي ءانبلأا نويع », d’Ibn Abi Usaybi'a (né à Damas

entre 1194 et 1203, mort en 1269 ou en 1270).

1.2. Les sources spécialisées dans l’Histoire ou les

biographies:

- « Histoire des Souverains du Maghreb et Annales de la Ville de Fès » (Kitāb al-ānīs

al-mutrib bi-rawd al-qirās fī ākhbār mulūk al-maghrab wa tārīkh madīnah Fās),

«

ساف

ةنيدم

خيراتو

برغلما

كولم

رابخأ

في

ساطرقلا

ضورب

برطلما

سينلأا

», d’Abū

Al-Hassan ‘Alī Ibn Abī Zar‘ Al-Fāsī (décédé en 1326).

- «Exhalation de la douce odeur du rameau vert d'Al-Andalus » (Nafh Al-Tib Min

Ghusn Al-Andalus Al-Ratib), «

بيطرلا

سلدنلأا

نصغ

نم

بيطلا

حفن

», d’Al Maqqari (né

à Tlemcen vers 1591 et mort au Caire en 1632) - « Les vertus des cheikhs au Xème

siècle» (Dawhat Al-Nâchir Fi Mahassen Man Kan Bel Maghreb Min Machayekh Al Qarn Al Acher), «

برغلماب

ناك

نم

نسالمح

رشانلا

ةحود

نم

خياشم

نرقلا

رشاعلا

» de Mohamed Ben Askar El Hassani Chefchaouni (1577).

- « Les gens eminents de Meknès» (Ithaf Aâlam An-Nass Bi Jamal Akhbar Hadirat

Meknès), «سءنكم ةرضءح رءاخأ لءمجب سءنلا ملاعأ فءحتإ», d’Abderrahmane Ben Zaydane

(1878–1946).

- « Les feu savants et saints de la ville de fès »( Solwat Anfas Wa-Muadatha

Al-akiyas Mi-man Uqbira Min Al-Ulama Wa Al-Sulaa Bi-Fas) «

ةثدامحو

سافنلأا

ةولس

سايكلأا

نبم

برقأ

نم

ءاملعلا

ءاحلصلاو

سافب

», de Mohamed Ibn Jaâfar Al-Kettani (né

en 1858 à Fès et décédé en 1927).

- «Al Iâlam Bi man Hala Morakkocha Mina wa Aghmat Al Aalam», « لح نمب ملاعلإا شكارم

ءمغأو نم

ملاعلأا », d’Al Abbass Ben Brahim Assamlali (1877- 1959).

2. Les œuvres consacrées à l’Histoire de la médecine:

De ces œuvres, nous pouvons citer, entre autres :

(33)

- « L’Histoire de la médecine arabe » de Lucien Leclerc (1816-1893) 1876. Il traite la médecine du XIIème au XVIIIème siècle en Perse, en Irak, en Syrie, en Égypte, au Maghreb et en Espagne.

- « L’Histoire de la médecine au Maroc, des origines au Protectorat » de Mustapha Akhmisse (1992).

- « Le millénaire de la médecine au Maroc », d’Abdelaziz Benabdellah. - « Étude sur l'hygiène et la médecine au Maroc » de Louis Raynaud (1902). - « Etat des connaissances sur la médecine ancienne au Maroc »

d’Henri-Paul-JosephRenaud (1922).

3. Les sources arabes (en arabe)

Quant aux principales sources rédigées en arabe, nous pouvons citer :

-

دممح

ينملأا

زازبلا

,

خيرات

ةئبولأا

تاعالمجاو

برغلماب

في

يننرقلا

51

و

51

.

-

ناوطت خيرات ،دوواد دممح

-

رانرب

يجبرنزور

ديحمو

يكيترلا

،

تاعالمجا

ةئبولأاو

في

برغم

يننرقلا

51

و

51

.

-

ةيسآ

، ةدادعنب

ةفرعلما

ةيبطلا

خيراتو

ضارملأا

في

براغلما

,

-

ةعجموب

،نايور

بطلا

يلاينولوكلا

يسنرفلا

برغلماب

5151

-5191

.

-

دبع

زيزعلا

نب

دبع

للها

بطلا ،

ءابطلأاو

لماب

.برغ

-

دبع

ملاسلا

نب

يديس

دممح

يملعلا

،نيسلحا

ءايض

سابرنلا

في

لح

تادرفم

يكاطنلأا

ةغلب

ساف

-

دحمأ

نب

دلاخ

يرصانلا

،

اصقتسلاا

رابخلأ

لود

برغلما

ىصقلأا

,

-

نسلحا

،نازولا

فصو

ايقيرفأ

,

-

نبا

يبأ

عرز

يلع

،يسافلا

سينلأا

برطلما

ضورب

ساطرقلا

في

رابخأ

كلم

برغلما

خيراتو

يدم

ةن

ساف

,

-

نبا

ناديز

دبع

،ناحمرلا

فاتحا

ملاعأ

سانلا

لامبج

ةرضاح

.سانكم

-

يرداقلا

دممح

نب

بيطلا

،

رشن

يناثلما

لهلأ

نرقلا

يدالحا

رشع

يناثلاو

,

-

دممح

نب

سوسنكأ دحمأ

،

شيلجا

مرمرعلا

يساملخا

في

ةلود

دلاوأ

انلاوم

يلع

يساملجسلا

,

(34)

-

دممح

نب

يلع

،يلاكدلا

فاتحلإا

زيجولا

في

ات

خير

ينتودعلا

,

-

رادنجوب

وبأ

دبع

للها

دممح

،

ةمدقم

حتفلا

نم

خيرات

طابر

حتفلا

,

-

رادنجوب

وبأ

دبع

للها

دممح

،

طابتغلاا

مجاترب

ملاعأ

.طابرلا

-

نبا

نودلخ

دبع

،نحمرلا

ةمدقم

نبا

.نودلخ

-

فيعضلا

يطابرلا

،

خيرات

فيعضلا

خيرات

ةلودلا

.ةديعسلا

-

دبع

زيزعلا

،يشيلملخا

دم

ةني

طابرلا

في

نرقلا

عساتلا

رشع

(

5151

-5151

بناوج

نم

ةايلحا

ةيعامتجلإا

ةيداصتقلإاو

,

-

.برغلما في ءابطلأا و بطلا ،للهادبعنب زيزعلا دبع

4. Les manuscrits marocains :

Ils sont disponibles à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc et aux bibliothèques nationales et privées consacrés à la médecine.

Les manuscrits se liaient principalement à la médecine, où l’on détaillait les traitements de l’époque, mais on n’y trouve jamais l’état de santé des marocains ou la politique sanitaire étatique.

5. Les études et les archives du Protectorat français au

Maroc :

Les sources étrangères étaient des documents et des livres de la période précoloniale ou coloniale avec toute l’idéologie impérialiste. Ces sources étaient disponibles et nous étaient bénéfiques tout au long de notre recherche.

A travers les travaux français, transparaissait presque toujours l’influence de la pensée civilisatrice coloniale. De ce fait, leur objectivité est susceptible d’être remise en cause.

6. Les revues spécialisées :

Nous avons élaboré de près un bon nombre de revues spécialisés dont : - Maroc Médical.

- Hesperis.

- Histoire des sciences médicales.

(35)

- Revue de psychiatrie et de psychologie expérimentale. - Revista Aldaba.

- Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée. - Bulletin de l‘Institut d’Hygiène du Maroc.

(36)

Chapitre 1 :

Aperçu historique sur

la mÉdecine au Maroc :

(37)

Le développement de la médecine au Maroc a varié selon les époques. La médecine a commencé au Maroc en même temps que dans tous les autres pays. Nous ne saurions énumérer exactement toutes les périodes, car nous n’avons que peu d’informations sur la naissance de la médecine au Maroc antique3, mais elle était probablement liée aux croyances mythologiques, à la sorcellerie et la guérison spirituelle.

Pour la médecine de la phase préhistorique, les rares restes des temps paléolithiques marocains ne nous permettent pas d'avancer des hypothèses décisives sur l'état sanitaire de la société marocaine à cette époque4. Les Anciens utilisaient des remèdes à base de plantes pour traiter les maladies inflammatoires, les maladies ophtalmiques et les maladies rhumatismales.

On retrouvait des pratiques magico-médicinales à cette époque, mais il y avait aussi des opérations chirurgicales effectuées et bel et bien réussies5. En effet les fouilles dans le gisement épipaléolithique de Tafilalt, dans le Maroc Oriental datant de 12 000 avant notre ère6 ont livré des détails pathologiques importants tels que: deux trépanations crâniennes, l'une complète et l'autre incomplète, et un squelette de femme polytraumatisée7. Les hommes de Tafogralt savaient opérer un crâne au lieu d'élection et avec assez de technicité pour que le sujet survive avec consolidation des bords de l'orifice. En plus la trépanation crânienne suppose une réflexion déjà élaborée et un rapport de consentement ou de subordination entre l'opérateur et le patient8. Pour les buts de la trépanation, les hypothèses sont multiples : les unes à caractère mystique, les autres thérapeutiques ou le cas échéant les deux à la fois9.

Pour la phase préromaine et romaine, l’historien Hérodote (né vers 484 ou 482 av. J.-C. et décédé vers 420 av. J.-C) assure que les libyens sont les plus sains des hommes qui lui soient connus: "...d'ailleurs après les Libyens, il n'y a point d'hommes si sains et d'un

tempérament que les Égyptiens . . . "10 . Le terme " Libyens " s'appliquait à tous les peuples de l'Afrique du Nord11.

Hérodote décrivait quelques thérapeutiques. Mais nous ne pouvons pas conclure si ces pratiques se limitaient uniquement aux Libyens nomades, ou à tous les Libyens. Si ces thérapeutiques étaient « animales », il y aurait d’autres à base végétales. Il y avait même une

3 Belkamel.B, Histoire de la médecine au Maroc antique , Histoire des sciences médicales, Tome XXVI, № 4,

1992, pp 271- 279

4 Ibid. 5 Ibid.

6 Kenesi. C, Les trépanations dans les civilisations disparues, Histoire des sciences médicales, Tome XXXV, №

1, 2001, pp. 51- 56

7 Belkamel.B,…, Op cit. 8 Ibid.

9 Ibid. 10

Hérodote, Histoire d'Hérodote, Tome II, Paris, 1802, p. 62

(38)

plante médicinale appelée « Euphorbe » par un médecin grec de Juba II (né vers 52 av. J.-C. et décédé vers 23 ap. J.-C)12. Il semble que la médecine au Maroc pendant la période antique était similaire à ce qui existait autour du bassin méditerranéen, en particulier sous l’ère phénicienne, romaine et byzantine13.

Après la conquête musulmane du Maroc au début du VIIIe siècle, et pendant l’époque des Idrissides (789-985), Moulay Idriss Ier (789-791) avait fait appel à des médecins de l'Orient pour prendre soin de la santé des Marocains. Moulay Idriss II (791-828) a ramené de Bagdad un groupe de médecins. Après la fondation de Fès, les Idrissides ont mis à la disposition des médecins nouvellement arrivés tous les moyens pour être au même niveau que ceux de Damas et de Bagdad.

Les origines des connaissances médicales, au cours de cette époque, remontent aux écoles de l’Orient liées à Hippocrate et Galien en plus de la médecine dite prophétique.

Sous l’ère des Almoravides (1040 – 1147) il y a eu l’apparition de l'école de médecine qui a prospéré au Maroc avec des médecins célèbres tels que:

- Abu Alaâ Ibn Zohr Al Ichbili, décédé en l’an 1094.

- Abou Ishaq Ibrahim Ibn Abi Fadl Ibn Sawaf El Hajri Chattibi Abou Ishaq, décédé à Fès en 1113.

- Abou Bakr Mohamed Ben Yahya Ben Saigh Ben Beja Alsergsti Altiji, décédé en 1139.

Les Almoravides, quant à eux ont construit des établissements hospitaliers spécialisés en médecine dentaire et ophtalmologique. L'utilisation de l'anesthésie et l’évolution de la chirurgie ont tiré profit des travaux d’Ezzahraoui (Abulcassis décédé en 1013).

La période des Al Mohades (1147– 1269) a constitué le tournant historique de la médecine au Maroc14, surtout au XIIème siècle, qui était le siècle scientifique15 de l’Espagne Musulmane16.

Durant cette période, les médecins prêtaient une grande attention à l’examen clinique du malade. Certaines maladies infectieuses telles que la rougeole, la varicelle et la variole ont été amplement analysées et définies17.

12 Ali M.S, Spirowallichiione: A Rearranged Multiflorane from Euphorbia wallichii Hook F. (Euphorbiaceae),

Molecules, 2008, 13, 405-411

13 Belkamel.B,…, Op cit. 14

Akhmisse. M, Histoire de la médecine au Maroc, des origines à l'avènement du Protectorat, Histoire des sciences médicales, Tome XXVI - №4, 1992, pp. 263- 270.

15 Leclerc L, Histoire de la médecine arabe, Ed Ministère des Habous et des affaires islamiques, Maroc, 1980, T

: II, p.71

16

Benabdallah A, Le Millénaire de la Médecine au Maroc et les perspectives d’avenir, 2006, p.4.

(39)

La chirurgie, sous l'influence d'Ezzahraoui (Abulcassis), a connu un grand essor. L'enseignement de la médecine a vu le jour à Marrakech, Tanger et Fès18, aux professeurs de Séville et de Cordoue.

Des réunions scientifiques, que dirigeaient les Califes eux-mêmes, étaient animées par des médecins aussi célèbres qu'Ibn Rochd, Ibn Tofail19 et pour la première fois, on assistait à la création d'une bibliothèque consacrée entièrement aux œuvres médicales20. Ils ont créé une équipe de médecins-femmes pour les harems du Sultan, particulièrement à l'époque de Yâacoub Al-Mansour (1184 - 5511).

Il y a eu également la création de maison spécialisée dans les produits pharmaceutiques (sirops et pommades)21.

On remarque qu’au cours du XIIème

siècle que :

 Nous ne pouvons pas séparer l'étude de l'Histoire de la médecine au Maroc, de celui de son homologue en Andalousie, avec des médecins très célèbres tels que : Ibn Zohr (Avenzoar), Ibn Baja (Avenpasse), Ibn Rochd (Averroès) et Ibn Tofail(Abubacer)22.

 Les savants et les scientifiques ont obtenu leurs diplômes des écoles de Cordoue ou Séville.

 Les médecins pratiquaient la médecine dans les villes d’Andalousie, mais ils étaient tout de même installés à Marrakech et Fès.

À l’époque de la dynastie Mérinide (1269 – 1465), les Sultans ont pu instaurer une infrastructure hospitalière adéquate.

Ils ont encouragé la création et l’innovation en copiant un certain nombre de livres scientifiques, en organisant et supervisant des débats scientifiques dirigés par des médecins bel et bien compétents.

Cette période est connue particulièrement par :

 La création des bibliothèques publiques telles que celle de Marrakech et celle de Ceuta à l’époque d'Abou Al-Hassan Al Marini.

 L’enseignement de la médecine dans les «Médersas» à Fès, Salé et d'autres villes. L’université d’Al Quaraouiyine a abouti à la formation d’étudiants en sciences et plusieurs d’entre eux ont obtenus l’Ijaza (Licence), mais cela ne s'appliquait pas à la médecine. 18 Ibid. 19 Ibid. 20 Ibid. 21 Ibid. 22 Ibid.

(40)

Les établissements de santé, les mâristâns et les médecins ont augmenté en nombre. Les médecins célèbres de l’époque Mérinide étaient, entre autres :

- Ghalib Ben Ali Ben Mohamed Lakhmi Achqouri Abou Tammam, né à Fès qui est décédé à Ceuta en 1340.

- Mohamed Ben Qassim Ben Abi Al-Qurashi Almalagy qui résidait à Fès où il est né en 1393. Il était médecin chef du Mâristân de Fès.

- Ahmed Ben Mohamed Ben Chouaib Aljaznai Al Fassi.

- Ali Ben Abi Ghalib Alidrissi Al Hassani Al Arbawi Abou Al Hassan. - Mohamed Ben Abdallah ben Saïd Soulaimani Lissan Eddin Ibn Al-Khatib. - Omar Ben Ghiyat Slaoui.

A partir du XIIIème siècle, on peut noter la disparition du médecin généraliste et l’apparition du médecin Fqih.

Sous l’ère des Saâdiens, l’influence de la médecine andalouse était encore visible sur la médecine marocaine grâce aux migrations des médecins de l’Andalousie.

Un certain nombre de scientifiques et de médecins originaires de l’Orient sont venus s'installer au Maroc à l’époque des conquêtes des Ottomans.

Un groupe de scientifiques et de médecins originaires du Soudan se sont installés au Maroc après la conquête d’Al-Mansour Addahbi ; ce qui été une plus-value pour les écoles de Médecine marocaines.

La dynastie Saâdienne a accordé une attention particulière à la médecine. Elle a édifié un hôpital énorme à Marrakech délivré par les Habous à la «Talâa». D’ailleurs des médecins venaient au Maroc pour faire une formation continue, en raison de la présence de grands spécialistes, comme El-Ghassani, auteur de l’ouvrage : Jardin des fleurs pour l’essence des

herbes et des drogues végétales, «

ر

اقعلاو بشعلا ةيه

ام في

راهزلأا ةقيدح

».

Le mâristân saâdien avait des spécialistes qui consistaient à enseigner les œuvres de Galien, d’Arrazi, et d’Ibn Sina.

Al kanouni a cité plusieurs médecins célèbres au cours de l'ère saâdienne, on évoque parmi eux :

- Mohamed Ben Brahim El Wazzir EL Ghassani.

- Abou El Qassim Ben Mohamed El Wazir El Ghassani. Il était le médecin d’Al Mansour.

- Abdelghani Ben Massoud Ben El Hassan Ezzhouri.

(41)

- Abou Zayd Abderrahmane Ben Abdel Kader El Fassi.

Mais vers la fin du XVIème et le début du XVIIème siècle, le Maroc a atteint un degré de décadence flagrant. Le désordre politique et économique était extrêmement grand et même général. Le pouvoir central était affaibli et un grand nombre de villes côtières étaient occupées au moment où l'Occident chrétien vivait une renaissance artistique, scientifique, politique et économique et connaissait le début de l’expansion impériale européenne.

C'est dans ces conditions que les Alaouites ont unifié le pays. Leur règne s’est construit sur les ruines de celui des Saâdiens. La victoire de Moulay Errachid sur ses partisans en 1666 a annoncé ainsi la genèse de la dynastie Alaouite du Maroc.

A cette époque, les sciences se sont développées d'autant plus qu'il y a eu un Sultan médecin, Moulay Errachid, qui assistait à des cours à l'université Al Quaraouiyine et encourageait la recherche en accordant aux étudiants des bourses d’études. Elle fut marquée aussi par le long règne de Moulay Ismail, qui a réorganisé l'université Al Quaraouiyine en titularisant les professeurs et en légalisant les diplômes dont celui de la médecine. Les œuvres étudiées étaient en particulier le Hawi de Razès, et le Canon d'Avicenne.

Par ailleurs Moulay Ismail, s'est intéressé à l'hygiène. C'est ainsi qu'il a édifié un réseau d'égoûts dans la capitale de l’époque, à savoir Meknès23.

Cette période a été marquée également par des noms célèbres comme : Abdelkader Ben El Arâbi et Ibn Chekroune Al Meknassi. Ce dernier effectué de fréquents séjours au Caire. Son œuvre maîtresse reste le poème médical ou la Urjuza écrite en 672 vers.

Mais dès le début du XIXème siècle, le Maroc a connu quand même une période perturbée. Les souverains marocains, voyant le niveau scientifique du pays péricliter envoyaient alors des étudiants à l'étranger. C'est ainsi que Moulay Hassan Ier envoyait en Europe et en Orient une pléiade de jeunes afin de s'initier à la science moderne.

C'est dans cet esprit que le Cherif Abdeslam El Alami a été envoyé à la « jeune » Faculté de Médecine du Caire. A son retour, il devient le médecin personnel du Sultan Moulay HassanIer.

La médecine au Maroc a aussitôt sombrée dans le déclin total. Elle perdu toute sa valeur scientifique, pour céder la place à la thérapeutique religieuse et " magico - sorcellaire".

L’université Al Quaraouiyine cesse d'enseigner la médecine et le dernier diplôme qui a été délivré par cette université était en 189324.

23

Ibid.

(42)

Les hôpitaux périclitèrent aussi dont la plupart se transformèrent en asiles pour aliénés. Les patients se sont alors retournés vers le charlatanisme. Cette situation a duré jusqu'au Protectorat, soit l’an 1912.

En général, le développement de la médecine au Maroc a connu plusieurs

métamorphoses selon les époques. La médecine a commencé au Maroc en même temps que la venue de l'Humanité sur terre. La médecine au Maroc antique se reposait sur des remèdes à base de plantes pour traiter les maladies inflammatoires, les maladies ophtalmiques et les maladies rhumatismales.

Après la « conquête islamique » du Maroc au début du VIIIème siècle, et sous l’ère des Almoravides, des Almohades et des Mérinides, il y a eu l’influence de la médecine de l’Espagne musulmane et l’apparition des hôpitaux et des écoles de médecine avec des médecins de grande renommée.

Sous l’ère des Saadiens, l’influence de la médecine andalouse a été encore visible sur la médecine marocaine à cause des migrations des médecins de l’Andalousie, après une période de troubles à la fin du XVIème et au début du XVIIème siècle. La victoire de Moulay Errachid sur ses partisans, en 1666, marque ainsi le début de la dynastie Alaouite du Maroc. A cette époque, les sciences se sont développées d'autant plus qu'il y eut un roi médecin, Moulay Errachid qui assistait à des cours à l'université Al Quaraouiyine et encourageait la recherche en accordant aux étudiants des bourses d’études. Elle fut marquée aussi par le long règne de Moulay Ismail, lequel a réorganisé l'université Al Quaraouiyine en titularisant les professeurs et en légalisant les diplômes dont celui de la médecine.

Malgré tous ces efforts, la médecine au Maroc a aussitôt sombrée dans le déclin. Cette situation a duré jusqu'au Protectorat en 1912.

(43)

Chapitre 2 : Situation

politique, Économique et

état de médecine au Maroc

entre le XVII

ème

et

le XIX

ème

(44)

On ne peut pas saisir l’Histoire de la médecine au Maroc indépendamment de l’état politique, culturel et social de l’époque qui représente la base de tout changement.

Nous ne pouvons prétendre donner un récit exhaustif de son état, mais nous avons tâché de comprendre quel était l'état, quelle en était la condition interne au Maroc depuis le début de la dynastie des Alaouites jusqu'à la période précoloniale.

On évoque dans ce sens les situations politique et économique relatives à l’état de lieux de la médecine au Maroc entre le XVIIème et le XIXème siècles.

I- LA SITUATION POLITIQUE AU MAROC ENTRE LE

XVII

ème

ET LE XIX

ème

SIÈCLES

Le territoire qui constitue aujourd'hui le Maroc a été unifié depuis l’arrivée de l’Islam au Maroc à la fin du VIIème siècle25, par plusieurs dynasties qui se sont succédée et dominé le Maghreb et l'Espagne musulmane depuis les Idrissides jusqu’aux Alaouites.

Sous la dynastie des Saâdiens, le Maroc consolide la puissance et combat les envahisseurs portugais, comme ce fut le cas lors la bataille d’Oued Al-Makhzen en 157826

. Lors du règne d’Ahmed Al-Mansour (1578-1603), une invasion de l'Empire Songhaï a été lancée27 en 1890 et le Maroc a acquis en conséquence plus de prestige. Cependant, la gestion des territoires à travers le Sahara s'est avérée difficile.

Une suite d'événements a conduit à d'énormes changements politiques marocains durant le XVIIème siècle. En effet, après le décès du Sultan Ahmed Al-Mansour Dahbi en 160328, le royaume des Saâdiens a commencé à plonger dans l’anarchie et connu une longue période de troubles à cause, d’une part, de la rivalité entre ses fils29, et d’une autre part, entre les zaouïas30, et parallèlement à cause de l’invasion des ibériques31.

25 Harakate I, Le Maroc à travers l’Histoire, Tome I, Dar Arrachad Alhaditha, 1994, p.77.

26 Al-Nasiri A, Kitab al-Istiqsa li-Akhbar duwwal Al-Maghrib al-Aqsa, Ed ministère de la communication, 2001,

Tome: 5, p.84

27 Al-Nasiri A,…, Op cit, Tome: 5, p.126 28 Al-Nasiri A,…, Op cit, Tome: 5, p.201 29 Al-Nasiri A,…, Op cit, Tome: 5, p.223 30

Al-Nasiri A,…, Op cit, Tome: 5, p.284

(45)

Cette période a connu l’émergence de l’ère de la dynastie Alaouite que l’on peut diviser en trois phases distinctes :

1. La 1

ère

phase (allant jusqu'à 1727) :

C’est dans l’ombre des Saâdiens qu’une nouvelle dynastie commence son essor dans le Sud du Maroc. En effet, dès que les menaces des zaouïas ont atteint la région de Tafilalt 32 vers 1633, Moulay Chérif s’est révolté contre la dynastie des Saâdiens, et quelques années plus tard, son fils Moulay M’hammed lui succède33. Il écarte ses concurrents, renforce son pouvoir à Tafilalt, et réussit ainsi à accroître son expansion vers le Maroc Oriental à Oujda.34 Son frère et successeur Moulay Errachid (1664-1672) a complété son entreprise. En effet, il est le vrai fondateur de la dynastie Alaouite. De 1664 à 1672, Moulay Errachid a réussi à imposer son pouvoir sur tout le Maroc en commençant par le contrôle de toute la voie commerciale de Sijelmassa jusqu'à la basse vallée d’oued Melouya.

En 1668, il combat la zaouïa de Dilaâ et le cœur même de la confrérie, la capitale de Dilaâ, tombe entre ses mains. L’année suivante, il s’empare de la ville de Marrakech et met fin à la dynastie des Saâdiens et à la zaouïa d’Iligh. Grâce à son triomphe, Moulay Errachid réussit à mettre fin à une longue période de troubles. A l’âge de quarante-deux ans, il meurt suite à un accident de cheval.

Il laisse à son successeur et frère cadet, Moulay Ismail, un État reconstitué mais loin d’être totalement pacifié.

Moulay Ismail (1672-1727) fut proclamé Sultan du Maroc alors qu’il résidait à Meknès. Il a connu un début de règne très difficile. Il lui a fallu plus de vingt ans pour maitriser l’anarchie qui régnait au Maroc et affaiblir la puissance menaçante des zaouïas. Il a réussi à unifier le Maroc et à établir même son pouvoir jusqu’au Touat.

Durant son long règne, Moulay Ismail a donné l’image d’un monarque puissant. En effet, toutes les colonies portugaises ou anglaises furent effectivement récupérées: Mehdia en 168135 ; Tanger 36en 1684 ; Larache37 en 1689 et Asila38 en 1691 à l’exception de Mazagan qui demeurait portugaise jusqu’au 1769.

Face au danger des Ottomans, il réussit à bâtir une frontière orientale du Maroc derrière

32 Ribati D, L’Histoire du Doaif Ribati, Annoté par Mohamed Bouzidi Chikhi, Dar Athaqafa,Tome I, 2007, p.94 33 Harakate I, Le Maroc à travers l’Histoire, Tome III, Dar Arrachad Alhaditha, 1994, p..20

34

Harakate I, Le Maroc à travers l’Histoire, Tome III, …, Op cit, p.22

35 Akansūs M, Al-Jaych Al-Aramram Al-khoumasī Fi Dawlat Awlad Mawlana Ali Al-Sajilmasi, 1994, Tome I,

p.129

36 Akansūs M,…, Op cit, Tome I, p.131 37

Akansūs M,…, Op cit, Tome I, p.134

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