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L'urbanisme social et les quartiers agrégés : Etude de cas de projets d'aménagement à Medellin

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Academic year: 2022

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Thesis

Reference

L'urbanisme social et les quartiers agrégés : Etude de cas de projets d'aménagement à Medellin

HERNANDEZ TORO, Leidy Tatiana

Abstract

Le fait que plus de la moitié de la population mondiale habite en ville est une question qui incite à la planification urbaine, en particulier dans les villes dont certains quartiers sont habités par des personnes vulnérables. Ce travail vise à démontrer que ces secteurs urbains ont une capacité d'agir, malgré les conditions de vie défavorables de leurs habitants.

Nonobstant la stigmatisation et l'exclusion sociale, les espaces urbaines peuvent recréer des conditions d'autogestion, lesquelles, fournissent une solution de logement à faible coût, tout en favorisant le renforcement de l'identité et le sens de communauté. Ce processus est décrit dans la thèse à partir de la notion d'agrégation qui désigne une interaction dans laquelle une partie historiquement ségrégée et non reconnue par la ville (un quartier ou un secteur) reprend sa place. Dans le cas de Medellin, suite à la volonté politique d'aménager ces espaces et de les connecter, l'organisation sociale soutenue des quartiers a permis de réaliser cette agrégation.

HERNANDEZ TORO, Leidy Tatiana. L'urbanisme social et les quartiers agrégés : Etude de cas de projets d'aménagement à Medellin. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2016, no. SdS 40

URN : urn:nbn:ch:unige-853618

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:85361

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:85361

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L’ URBANISME SOCIAL ET LES QUARTIERS AGREGES

É TUDE DE CAS DE PROJETS D ’ AMENAGEMENT A M E-

DELLIN

Tatiana Hernández

Manuscrit de thèse de doctorat en sociologie 15 juin 2016

Comité de thèse

Sandro Cattacin, prof., Université de Genève, directeur de thèse

André Ducret, prof., Université de Genève, président du jury

Yvan Droz, prof., IHUED, membre du jury Géraldine Bugnon, Dr., Université de Neuchâtel, membre du jury

(3)
(4)

T

ABLES DES MATIERES

LISTES DES TABLEAUX, PHOTOS ET FIGURES 6

ACRONYMES 10

AVANT-PROPOS 11

REMERCIEMENTS 13

INTRODUCTION 14

PREMIÈREPARTIE 20

CHAPITRE 1.ESPACES URBAINS VULNÉRABLES :LES LOGIQUES DE

REPRODUCTION ET LES POLITIQUES URBAINES 21

1.1LE REGARD DES AUTRES : LES SECTEURS VULNERABLES ET

LINSTITUTIONNALISATION DE LA PEUR 22

1.2L’ECOLE DE CHICAGO, LECOLOGIE URBAINE ET LEUR

INFLUENCE DANS LES POLITIQUES URBAINES 25

1.3LES SLUMS : NOTIONS ET PERCEPTIONS 30 1.4 LA PAUVRETE ET LAGREGATION DANS DES QUARTIERS

DEFAVORISES 46

SYNTHESE 54

CHAPITRE 2.LOGIQUES DORGANISATION SOCIALE DANS LES

QUARTIERS AGRÉGÉS 57

2.1LES QUARTIERS AGREGES 58

2.2FORMES DE MOBILISATION CITOYENNE DANS UNE SOCIETE

DINEGALITES 70

2.3LA MOBILISATION CITOYENNE : UNE FORME DE RESISTANCE

SOCIALE 77

2.4 FORMES DE MOBILISATION CITOYENNE DANS LES SECTEURS

DEFAVORISES DE MEDELLIN 86

SYNTHÈSE 102

(5)

DEUXIÈMEPARTIE 103

LE CONTEXTE DU TRAVAIL EMPIRIQUE 104

CHAPITRE 3.ENQUÊTER SUR LORGANISATION SOCIALE DUN

QUARTIER DÉFAVORISÉ 106

3.1.DESCRIPTION DU TRAVAIL DENQUETE 109 3.2L’UTILISATION DES DIFFERENTES METHODES DENQUETE 123

3.3SYSTÈME DANALYSE 133

SYNTHÈSE 135

CHAPITRE 4.MEDELLIN ET SON PROCESSUS DE

TRANSFORMATION URBAINE : LE CONTEXTE DE LA VILLE 144 4.1UNE BREVE DESCRIPTION DE MEDELLIN 153 4.2LA VILLE DU DESIR : DE LA FRAGMENTATION A LA

RECONSTRUCTION URBAINE 159

4.3 LURBANISATION DU CONFLIT ARME COLOMBIEN

ÀMEDELLIN 180

SYNTHÈSE 214

CHAPITRE 5. LES POLITIQUES PUBLIQUES DE TRANSFORMATION

URBAINE :L’URBANISME SOCIAL 215

5.1LE PROGRAMME INTEGRAL DAMELIORATION DES QUARTIERS

INFORMELS 217

5.2L’URBANISME SOCIAL DE MONTAGNE 220

5.3LES PROJETS URBAINS INTEGRAUX 221

SYNTHÈSE 241

CHAPITRE 6.LES QUARTIERS DÉFAVORISES : LA RECONQUÊTE DE LÉTAT VIS-À-VIS DES LOGIQUES DORGANISATION

COMMUNAUTAIRE 243

6.1L’ABANDON DE LETAT ET LA NAISSANCE DES QUARTIERS

INFORMELS 244

6.2LES COMMUNAUTES FACE AUX PROJETS DAMENAGEMENT 249 6.3L’INFLUENCE DES PROJETS DAMENAGEMENT PUI SUR LES

QUARTIERS 259

SYNTHÈSE 268

(6)

CHAPITRE 7.DESCRIPTION DU CONTEXTE : LES ZONES DENQUÊTE ET

LES QUARTIERS COMPARÉS 270

7.1LA ZONE NORD-ORIENTALE DE MEDELLIN 271 7.2LES QUARTIERS DINTERVENTION DU PUI

NORD-ORIENTAL :JUAN BOBO ET NUEVO HORIZONTE 285

7.3LA ZONE CENTRE-OCCIDENTALE 354

7.4LE QUARTIER PESEBRE 362

SYNTHÈSE 384

CHAPITRE 8.RETROUVER LA DIGNITÉ : LIMPORTANCE DE

LORGANISATION SOCIALE 385

8.1LES QUARTIERS ETUDIES ET LEUR RELATION AVEC LA VILLE 386 8.2LES QUARTIERS ETUDIES ET L'IMPACT DU PROJET PUI 393

8.3LES NOTIONS THEORIQUES 395

8.4 LES PISTES DE RECHERCHE 402

8.5RECOMMANDATIONS 405

BIBLIOGRAPHIE 407

TABLE DES MATIÈRES DÉTAILLÉE 420

(7)

L

ISTES DES TABLEAUX

,

PHOTOS ET FIGURES

Photo 1: Non à l'expulsion, oui à l'amélioration intégrale du quartier 20

Photo 2: Couverture PDC Commune 1 93

Photo 3: Les jeunes de Nuevo Horizonte : l’art contre la guerre 103

Photo 4: Escalator Electrique 122

Photo 5: Le Metro câble de Medellín 146

Photo 6: Zone d’Intervention Iguaná 236

Photo 7: Socialisation du projet. 2014 239

Photo 8: Socialisation du projet 2015 241

Photo 9: Peuplement de la zone Santo Domingo Savio 248

Photo 10 : Zone Nord-orientale 273

Photo 11: Système d’accès vertical : rue-escalier 285

Photo 12 : Le quartier Juan Bobo 289

Photo 13 Quartier Juan Bobo 2015 290

Photo 14: Les bâtiments, les maisons et les espaces publics 2015 291 Photo 15: Zone commerciale autour de la zone du Metrocable 293 Photo 16: L‘intérieur d’un appartement à Juan Bobo 2015 300 Photo 17: Processus de construction Juan Bobo 301 Photo 18: La dégradation des espaces publics à Juan Bobo 2015 304

Photo 19: Les espaces publics 2015 305

Photo 20: Les espaces publics. Centralité du secteur 2015 307

Photo 21: Façons d'habiter avant le projet 309

Photo 22: Après le projet 2015 313

Photo 23: L'intérieur d’un logement Juan Bobo 316

Photo 24: Réunion JAC 330

Photo 25: Processus de consolidation de Nuevo Horizonte 332 Photo 26: Minga ou convite pour construire des logements et des

équipements dans le quartier 333

Photo 27: Construction collective des logements 334

(8)

Photo 28: Les enfants participent dans la préparation collective

d’aliments pour le convite 335

Photo 29: Manifestations collectives de solidarité à Nuevo

Horizonte 336

Photo 30 : Manifestation religieuse Nuevo Horizonte 337 Photo 31 : Participation assemblée du quartier 339

Photo 32 : Clip vidéo 340

Photo 33: Focus group Jeunes 341

Photo 34: État actuel du projet Parc Linéaire 346

Photo 35: La Bibliothèque España 348

Photo 36: Le quartier le Pesebre 362

Photo 37 : Fête du quartier 369

Photo 38: Parcours avec les leaders du secteur 374 Photo 39: Journée d’intégration de quartier 2015 376 Photo 40: La centralité du quartier avant les travaux 378 Photo 41: Le processus constructif de la centralité du quartier 380

Figure 1: L’organisation communautaire dans la Commune 1 92 Figure 2: Le Presupuesto Participativo (Budget Participatif) 94

Figure 3: Carte de Colombie 155

Figure 4: Modèle d'occupation de la ville 156

Figure 5: Découpage administratif de la ville en communes 157 Figure 6: Indice de Gini des villes colombiennes, 2008-2013 158 Figure 7: Pauvreté Monétaire et Inégalité par ville 159 Figure 8: Plan de Medellin 1791. Cartographie Urbaine de Medellin.

1750-1950 162

Figure 9: Plan de Medellin en 1889 164

Figure 10: Processus d'occupation de la tâche urbaine dans la seconde

moitié du XXe siècle 168

Figure 11: Caractérisation du territoire durant la seconde moitié du

XXe siècle 169

Figure 12: Plan d'Unités morphologiques 1948 et spécifications 171 Figure 13: Plan de 1970. Croissance accélérée de la centralité 172 Figure 14: Occupation du sol en 1940 (noir) et en 1970 (jaune) 173

Figure 15: Unités morphologiques 1970 175

Figure 16: Plan 1985 : « La ville communicante et fragmentée » 176

(9)

Figure 17: Unités morphologiques 1985 178

Figure 18: Plan 1996. Métropolisation 179

Figure 19: Unités morphologiques 1996 180

Figure 20: Étapes de la méthodologie PUI 228

Figure 21: Formes d’occupation de la zone d’intervention 229 Figure 22: Formes des lotissements de la zone Nord-orientale 230

Figure 23 : Plan Maestro, PUI Nord-oriental 235

Figure 24: Rupture des relations socio spatiales,

construction de la voie 238

Figure 25: Division administrative de Medellin par zones 261 Figure 26: Division administrative de Medellin par communes 262

Figure 27: Zone Nord-orientale 271

Figure 28: Processus d’urbanisation de la

zone Nord-orientale, 1950 275

Figure 29: Processus d’urbanisation de la

zone Nord-orientale, 1960 277

Figure 30: Processus d’urbanisation de la

zone Nord-orientale, 1970 278

Figure 31: Description et schéma explicatif de la tragédie de

Villatina 279

Figure 32: Processus d’urbanisation de la

zone Nord-orientale, 1980 280

Figure 33: Processus d’urbanisation de la

zone Nord-orientale, 1990 281

Figure 34: Morphologie de la zone 283

Figure 35: La zone du secteur de Juan Bobo 287

Figure 36 : Identification du secteur Juan Bobo 288 Figure 37: Processus d’occupation du quartier Juan Bobo 295 Figure 38: Projet de logements sociaux Juan Bobo 308 Figure 39: Projet de logements sociaux Juan Bobo 308

Figure 40: Limites de Nuevo Horizonte 328

Figure 41: Projection du Parc Linéaire La Herrera 346 Figure 42: Projection du Parc Habitationnel Cerro Santo Domingo 349 Figure 43: Projet de logement social Santo Domingo Savio 351

Figure 44: Le PUI Iguaná 358

Figure 45: Profil Sociodémographique 2005-2015 364

(10)

Figure 46: Plan de la reconstruction de la centralité du quartier « El

Pesebre » 381

Figure 47: Imaginaire du Project 382

Figure 48: Perception de leur secteur par les habitants 386 Figure 49: Distribution des Équipements collectifs dans la ville 390 Figure 50: Stratification sociale à Medellin,

comparaison entre les zones d'enquête 391

Figure 51: Participation civique démocratique

dans la ville. Bureaux de vote 392

Figure 52: Zones d'intervention PUI 393

Tableau 1: Quantification des données empiriques 136

Tableau 2: Travail de terrain 137

Tableau 3: Liste des entretiens 138

Tableau 4: Guide d´entretien 140

Tableau 5: Guide d´entretien Juan Bobo 141

Tableau 6: Guide d´Entretien Urbanisme Social. Fonctionnaire

EDU 142

Tableau 7: Logiques d’interaction dans les quartiers étudiés 249 Tableau 8: Processus d’agrégation des quartiers 383

(11)

A

CRONYMES

AUC : Auto-défenses Unies de Colombie BCN : Bloc Cacique Nutibara

CAI : Centre d’Attention Immédiate

DANE : Département National des Statistiques EDU : Entreprise de Développement Urbain GRAU : Groupes d’Auto-défense Urbaine IDH : Indice de Développement Humain ICBF : Institut Colombien du Bien- être Familial JAC : Conseil d’Action Communale

JAL : Conseil d’Action Locale MAS : Mort aux kidnappeurs

MIB : Amélioration intégrale des quartiers nda : note de l’auteure

PDC : Plan de Développement Communautaire PDL : Plan de Développement Local

PEPES : Poursuivis Par Pablo Escobar POT : Plan d’Aménagement du Territoire

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PRIMED : Programme Intégral d’Amélioration des Quartiers Infor- mels

PP : Presupuesto Participativo (Budget Participatif) PUI : Projet Urbain Intégral

SISBEN : Système de Potentiels Bénéficiaires pour programmes so- ciaux

(12)

A

VANT

-

PROPOS

Quand j’ai décidé d’orienter ma vie vers l’étude des villes euro- péennes et que j’ai trouvé une opportunité de suivre des études à l’université de Genève, j’ai laissé derrière moi une quantité de questions sur ma ville et sur les blessures de guerre qui l’ont tra- versée.

Depuis mon enfance, mes observations sur la violence allaient au-delà de la peur. J’avoue que je ressens une fascination pour le théâtre que devient la rue après un échange de coups de feu : le silence complice et sépulcral est suivi de tout un défilé bruyant, car tous veulent reconnaître le mort. La première fois que j’ai vu quelqu’un qui venait d’être tué, c’était un jour où j’allais acheter le pain, je devais avoir 8 ans. Je n’ai même pas vu le mort, j’ai seu- lement perçu une odeur provenant d’une grande flaque de sang, d’un sang vif et intense, qui coulait et grandissait comme une tache qui peignait la rue d’une couleur que je ne connaissais pas.

Puis de retour chez moi, j’ai pris mon goûter comme si rien ne s’était passé et il m’a semblé bizarre de ne rien ressentir, ne se- rait-ce qu’un peu de dégoût.

Je ne décrirai pas tout mon parcours, ce qui m’a amené à étu- dier la sociologie, ou à m’intéresser à la sociologie urbaine, mais je m’attarderai plutôt sur l’intérêt qui m’a amenée à étudier les quartiers. D’ailleurs, comme j’ai voulu le montrer, je viens d’un quartier très difficile, aux nombreux contrastes, et où se mêlent beaucoup de mort et beaucoup de vie.

Une fois titulaire de mon titre de sociologue, j’ai commencé, dans ma pratique, à m’imprégner d’histoires de personnes dépla- cées, de lutte pour la survie dans la ville. En arrivant en Europe, j’ai pu sentir cette même survie des personnes qui avaient tout

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quitté pour laisser la violence derrière eux. Grâce à mon expé- rience de survivre à la ville, à une autre culture, à une autre façon de socialiser, j’ai pu vivre en première personne l’apprentissage de ce que signifie laisser derrière soi et se reconstruire dans un milieu étranger et indifférent à la tragédie qui nous hante.

C’est aussi à Genève que j’ai rencontré des fonctionnaires de l’Entreprise de développement urbain (EDU) qui annonçaient la trans- formation de Medellin dans ses zones les plus difficiles, ces quar- tiers qui ont grandi à l’insu de la ville. Quand j’ai quitté Medellin, je ne pouvais que me demander comment comprendre le conflit et sa dynamique. Écouter parler de paix et de changement dans les quartiers ne pouvait être qu’un rêve. Comme beaucoup de gens, j’avais vécu à la croisée des chemins de groupes de pouvoir et de la mort. C’est ainsi que j’ai été amenée à m’interroger sur ces lieux, sur leur transformation et sur leurs habitants de l’intérieur.

Le discours politique et/ou médiatique n’est que la toile de fond d’un grand théâtre. Regarder au-delà et observer cette trans- formation des quartiers, ce n’était possible qu’en les étudiant sur place. Plus que des grands travaux d’infrastructures, des équipe- ments ou des espaces publics rénovés, je savais que c’était à par- tir de la vie des gens et de leur façon de sentir leur espace que tout cela pouvait me parler de transformation.

(14)

R

EMERCIEMENTS

Je remercie, plus que quiconque, mon professeur Sandro Catta- cin qui a su voir en moi un être humain et qui, malgré les obs- tacles, au-delà de mes histoires et de manque de cohérence, m’a toujours soutenue. Son orientation a été déterminante pour pou- voir conclure ce cycle de ma vie où ma thèse devient vitale et orienter mon projet de vie vers la compréhension des quartiers.

Il y a beaucoup d’autres personnes que je tiens à remercier pour leur soutien et pour leur capacité à croire en moi et à m’aider à croire en moi, jouant les rôles de mère ou d’amies, Bénédicte, Dominique, Mirna, Nubia et Sandra, je vous porte toujours dans mon cœur malgré mon silence caractéristique.

Je voudrais également remercier Jhonanne Patenaude, avec tous mes respects, et qui, à travers la Fondation Schmidheiny, m’a soutenue dans une étape très difficile en acceptant de faire le pari de mon projet.

Je tiens aussi à exprimer ma reconnaissance envers Daniel Robert, qui a réinventé ma carte mentale et déchiffré mon fran- çais, de même qu'envers mon professeur Andres Cardales, pour sa précieuse contribution, grâce à l’analyse de la morphologie socio--spatiale de la ville qu'il effectue depuis si longtemps

Et enfin ma petite famille qui a su se sacrifier pour moi, Ian, Nona ; vous qui, impatients, attendez avec amour que je termine cette étape qui a fait de moi une femme plus forte.

Tatiana Hernández, Avril 2016

(15)

I

NTRODUCTION

Le fait que fait que plus de la moitié de la population mondiale habite en ville est une question qui incite à la planification ur- baine, en particulier dans les villes qui concentrent des espaces de personnes vulnérables.

Ce travail vise à montrer comment, au-delà de la vulnérabilité dans l'espace qui peut entraîner de l'insécurité et des problèmes d'hygiène urbaine, ces secteurs urbains peuvent constituer, plutôt qu’un problème, une solution à l'insuffisante capacité d’accueil de la ville, cette situation étant spatialement marquée par les inégalités sociales.

Le fait que ces espaces soient souvent caractérisés par la stig- matisation et l’exclusion sociale, peut constituer le principal obs- tacle à leur reconnaissance comme parties importantes de la ville ayant besoin que soit porté sur elles un regard inclusif depuis la réalisation d’une intervention urbaine.

Souvent sous-estimés quant à leur capacité d’agir, de nom- breux quartiers, secteurs ou zones – caractérisés par les condi- tions de vie défavorables de leurs habitants, de leurs logements et de leurs espaces publics – peuvent recréer les conditions de l’autogestion, laquelle, plutôt que de fournir une solution de logement à faible coût, favorise le renforcement de l’identité et le sens de communauté. Ce processus est décrit dans la recherche depuis la notion d’agrégation (Cattacin 2011 : 55) qui désigne une interaction dans laquelle une partie historiquement ségrégée et non reconnue par la ville (un quartier ou un secteur) reprend sa place, comme dans le cas de Medellin, suite à la volonté politique d’aménager ces espaces et de les connecter, mais aussi par la force de l’organisation sociale des quartiers qui leur a permis de

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reprendre leur place dans la ville. Ces conditions seront abordées depuis la notion d’agrégation vue comme une dynamique qui recréée, à l’intérieur de ces territoires urbains, une collectivité visible et visée par l’aménagement du territoire. La notion d’agrégation est revue à partir des travaux d’Ervin Goffman et Howard Becker et de la théorie du contact de Gordon Allport.

Le travail de recherche observe ainsi les logiques d’organisation et de sociabilité de certains quartiers qui, caractéri- sés par leur vulnérabilité, ont été soumis à une intervention ur- baine par l’État dans la ville de Medellin, en Colombie. Ces pro- jets d’aménagement prétendaient améliorer leurs conditions d’habitabilité, dans le cadre d’un projet urbain. Les quartiers étudiés ont montré à quel point, au-delà des interventions ur- baines, les collectivités1 ont besoin d’une reconnaissance qui leur permette de faire partie de la ville.

Alors que Medellin était connue pour la criminalité créée par le trafic de drogue et le conflit armé qu’ont intensifié les diffé- rents projets militaires et politiques des groupes armés, est appa- ru le besoin de changer l’image de la ville par un processus, con- testé d’ailleurs, de pacification.2 Ainsi naissent les PUI (Projets Urbains Intégraux), comme une réponse à une attente pour changer l’image des territoires les plus conflictuels, ceux qui sont ignorés et mis à l’écart depuis toujours.

La question de la signification de l’agrégation que proposaient les projets d’aménagement à Medellin, se pose au sein même des quartiers, montrant comment ceux-ci obéissent davantage à la logique de sociabilité de leurs habitants qu’à l’intervention ur- baine menée dans ces espaces. Il se trouve que l’agrégation, comme sentiment d’intégration à la ville, est orientée vers des

●  

1 A savoir, les habitantes et les habitants, mais aussi les personnes qui utili- sent ces quartiers.

2 La contestation s’explique par la peur des habitants que les pouvoirs criminels, également créateurs de travail et de revenu pour ces habitants, perdent leur influence sur le territoire.

(17)

actions de l’organisation communautaire dans sa demande de reconnaissance auprès des institutions représentant la ville.

J’étudie donc trois des quartiers d’intervention à partir des projets d’aménagement PUI (Projet Urbain Intégral). Ces quartiers sont situés dans deux des quatre zones urbaines qui sont recon- nues comme défavorisées ou sensibles dans la ville.

En observant la vie de la communauté et en y participant, j’ai pu distinguer comment les conditions sociales et le cadre de la formation des quartiers, recréent des dynamiques différentes de sociabilité, de mobilisation, d’organisation sociale, d’interaction avec les institutions, et de projections de ville.

Le travail de recherche m’a permis de percevoir comment le sens de l’agrégation des habitants, plus qu’une pacification de la ville, est un appel à la reconnaissance. C’est ainsi que le projet urbain devient pour les habitants une opportunité pour se rendre visibles, de même que leur territoire en tant qu’espace de vécus.

Pour donner une compréhension effective à ce travail, la- quelle permet de développer la problématique et les différentes approches théoriques et méthodologiques utilisés pour analyser le travail empirique, la thèse se divise deux parties :

La première est composée de deux chapitres qui font réfé- rence à la construction sociale des espaces défavorisés dans les villes, en illustrant les différentes notions mobilisées pour sa compréhension.

La deuxième partie, composée de cinq chapitres, expose le contexte du travail empirique ; la méthodologie et l'étude de cas qui constituent une approche du développement du travail de terrain. Les conclusions sont exposées dans la partie intitulée retrouver la dignité, qui présente les principaux résultats du travail d’enquête et les différentes pistes de recherche qui ont orienté le travail de thèse.

Historiquement, autour des quartiers défavorisés, s’est cons- truit tout un marquage social bâti sur la peur et le rejet social.

(18)

Dans le premier chapitre, Espaces urbains vulnérables : les logiques de reproduction et les politiques urbaines, est effectué un parcours histo- rique, en passant par le mot slum et par les théories qui en sont dérivées. Pour comprendre la dimension du stigmate qu’ont porté ces espaces et leurs habitants, il est nécessaire de com- prendre que la ségrégation est un reflet de la peur sociale. Le slum a constitué l’appellation la plus répandue pour parler des quar- tiers démunis des grandes villes dans le monde entier. Reconnus pour leur image insalubre parce qu’ils accueillent les flux migra- toires et proposent un logement à bas prix, depuis le XIXe siècle, la notion de slum perçoit les espaces – et leurs habitants – comme des lieux d’anomie et de criminalité.

Le deuxième chapitre, étudie les logiques de l’organisation sociale, en mobilisant les différentes approches conceptuelles et métho- dologiques pour la compréhension de ces secteurs urbains fragi- lisés, souvent sous-estimés. Au-delà du stigma, les processus de sociabilité montrent des dynamiques particulières qui représen- tent les façons de vivre et de construire socialement un espace.

Les conditions difficiles, propres à l’origine de ces zones, peu- vent recréer des relations de familiarité dont l’agir collectif est un mécanisme qui permet la stabilisation et le développement de ces espaces fragilisés. Ces formes de communautarisme peuvent, comme dans les quartiers étudiés de la ville de Medellin, pro- mouvoir des communautés autonomes et solides, où le rôle de l’État et de la planification urbaine est conditionné par les be- soins des populations, qui participent et décident dans l’exécution du projet urbain.

Le troisième chapitre, Enquêter l’organisation social d’un quartier défavorisée, explique les conditions de l’enquête, la méthodologie et le développement des travaux sur le terrain. L’étiquetage qui a marqué ces quartiers de la ville de Medellin, rendait nécessaire la remise en question des différentes méthodes et approches de recherche qui permettraient de percevoir cette réalité sociale de l’intérieur. Ainsi, une approche ethnographique a été mise en place pour tenter de comprendre les logiques de sociabilité de

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ces espaces, telle que la relation qui s’établit avec les institutions à partir d’une proposition d’aménagement urbain.

Le quatrième chapitre, intitulé Medellin et son processus de trans- formation urbaine : le contexte de la ville, propose un cadre de réfé- rence aux processus socio-historiques de la ville, en permettant une mise en contexte de la spatialité de la ségrégation dans la ville, et une meilleure compréhension de ses zones défavorisées.

Le conflit armé a représenté un contexte qui a fracturé l'his- toire de la ville, ce pourquoi, dans ce chapitre, est annexée un extrait intitulé L’urbanisation du conflit armé colombien à Medellin, qui décrit à la fois ce processus et la perception du conflit par les habitants des quartiers étudiés, selon leurs propres expériences Le cinquième chapitre, intitulé, Les politiques publiques de transforma- tion urbaine : L’urbanisme social, reprend l’analyse de travail sur le terrain et observe les politiques publiques qui sont confrontées à l’agir des habitants des quartiers vulnérables étudiés. Dans ce chapitre, j’observerai comment le processus de pacification de la ville s’oriente vers la notion d’urbanisme social, lequel vise à intervenir dans ses zones les plus fragiles.

Le sixième chapitre, intitulé, Les quartiers défavorisés : la reconquête par l’état et les logiques d’organisation communautaire, a pour objectif de comprendre les dynamiques des quartiers défavorisés, lors de l’intervention de l’État d’une autre façon que par la répression.

Le septième chapitre, intitulé : Description du contexte : les zones d’enquête et les quartiers comparés, est axé sur la comparaison des quartiers étudiés, d’après le contexte des zones auxquelles ils appartiennent. Deux de ces zones sont identifiées, dont les po- pulations ont une origine similaire, mais divers processus d’organisation sociale : ces différences montrent les directions prises par les organisations sociales de quartier lors du projet d’aménagement, et indiquent justement la pertinence des poli- tiques sociales. Dans cette partie, je me suis surtout intéressée à la vie sociale dans les quartiers, à partir des observations effec- tuées au cours du travail d'enquête.

(20)

La dernière partie, Retrouver la dignité, à manière de conclusion, exprime en quoi l’observation de Medellin a servi à susciter des remises en question sur les quartiers et leur fragilité. Ce chapitre synthétise les principaux résultats de la recherche, en présentant les pistes de recherche que suggère le travail de thèse. Le sens d’agrégation urbaine commence à l’intérieur des quartiers et non l’inverse, depuis les politiques publiques ou les aménagements.

La demande de reconnaissance des quartiers, qui passe davantage par les logiques de solidarité recréées, que par un logement ou par des équipements, a également été remarquée.

Pour étudier ces quartiers sous une approche ethnographique, j’ai dû prendre un certain recul par rapport à une réalité sociale qui a marqué mon parcours et mon expérience. Même si je ne connaissais pas au préalable les quartiers choisis, ni les zones étudiées, ni le choix correspondant aux interventions de l’État, je pouvais me sentir impliquée de par mon vécu. Il a donc fallu faire la part des choses, entre le travail de recherche, la commu- nauté et moi-même. Ce travail de réflexion me permettrait d’aller au-delà de l’expérience, d’interroger le terrain et les données à partir des catégories et des notions théoriques qui ont marqué mon parcours, au-delà des préjugés ou des représentations que j’ai pu bâtir, du fait de vivre dans un quartier semblable, où les vies sont marquées par les faits violents.

Ainsi, observer l’agrégation dans les quartiers étudiés, comme une manière de faire partie de la ville et d’en avoir le sentiment, est devenu, au-delà du travail d’intervention physique, une re- connaissance exigée par ces espaces, qui ont été construits et qui demeurent en reconstruction permanente à partir de leur agir collectif.

(21)

PREMIÈRE PARTIE

Photo 1 : Pas d'expulsion, si l'amélioration intégral des quartiers

Source : nda. Sur le T-shirt de l'homme qui lit la pancarte, à droite est inscrit ceci : « Nous formons des citoyens qui connaissent, qui construisent et qui transforment leur ville » - EDU.

Sur cette photographie d'une manifestation on voit la rencontre annuelle de leaders communau- taires de la ville, organisée par l'EDU. Les habitants d'un quartier voisin du lieu de la rencontre, la Commune 6, s'infiltrent dans l'événement pour exiger une intervention de l'EDU, dans laquelle ils ne seraient pas expulsés par le projet. Dans la lecture de ville par les institutions et par les communautés, il y aura toujours des accords et des désaccords.

Photo 1 . Non à l'expulsion, oui à l'amélioration intégrale du quartier.

(22)

C

HAPITRE

1. E

SPACES URBAINS VULNERABLES

: L

ES LOGIQUES DE REPRODUCTION ET LES POLI-

TIQUES URBAINES

Un fait qui définit la ville contemporaine est l’enjeu entre l’internationalisation du marché global et la gouvernance urbaine.

La façon de faire de l’urbanisme est fortement influencée par les dynamiques économiques globalisées qui ont développé leur capacité à intervenir dans les politiques publiques (Latham et al.

2008 ; Sassen 1994). La ville est pensée en tant que métropole et son déploiement dépend de sa faculté à se connecter dans l’espace-temps. L’aménagement urbain dans ces dynamiques est projeté en termes de bien-être, compris depuis les performances technologiques appliquées à l’infrastructure urbaine et sa capacité à fonctionner en réseaux (Castells 2000). Désormais, le fonction- nement en réseaux connectés a impliqué qu’une partie de la ville reste à l’écart, déconnectée, et que s’ensuivent les conséquences de la ségrégation (Graham et Marvin 2001 : 288).

Les nouvelles formes urbaines émergent, tout en incitant à l’institutionnalisation de la vie urbaine dans une vision libéralisée qui enferme, privatise et exclut en même temps qu’elle s’internationalise et se connecte dans son réseau. Après la priva- tisation de biens publics, de l’eau, de l’électricité, jusqu’au dessin de la ville, des communications, de la technologie et de l’infrastructure urbaine ; l’articulation de l’ensemble tisse un ré- seau sécurisé et contrôlé qui permet de réduire les peurs (Glasze et al. 2004).

Alors qu’un idéal de cohésion sociale urbaine représentait la ville du XXe siècle, un urbanisme en réseaux, un splinter urbanism, un nouvel urbanisme, parle pour sa part, de la ville contemporaine, une

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ville transnationale, une ville globale, « un lieu de pratiques en ré- seaux » (Latham et al. 2008 : 39). Celle-ci est « définie par sa connexion à des lieux lointains » (Latham et al. 2008 : 45), fondée sur les valeurs de la consommation d’un marché qui exclut sys- tématiquement et stigmatise ceux qui n’ont pas la capacité de consommer cette ville libéralisée (Graham et Marvin 2001, Latham et al. 2008, Blokland et Savage 2008, Cattacin 2005).

Les espaces ségrégés deviennent invisibles dans la mesure où ils sont déconnectés. Les secteurs de la ville non productifs sont ignorés, alors que l’approvisionnement et l’entretien de l’infrastructure ont tendance à créer des espaces spécialisés dans une matérialité urbaine ancrée dans la technologie, la sécurité et le bien-être. Les inégalités sociales s’accroissent et les conditions de vie de ces populations à l’écart se détériorent (Latham et al.

2008 : 75).

La démocratisation de l’urbain, l’acceptation de la différence et la diminution des inégalités sociales deviennent un défi pour une ville qui veut s’orienter à un idéal (Graham et Marvin 2001 : 409), une ville pour tous. Dans ce contexte, l’intérêt de réfléchir aux fonctionnements de ces autres secteurs de la ville contempo- raine, impose une lecture de la ville en tant qu’espace pluricultu- rel ou de la différence, plus que de la peur et de la consomma- tion, qui fait sa richesse par une vie sociale dynamique et cons- tructive, base du bien-être social et économique (Cattacin et Zimmer 2016).

1.1 L

E REGARD DES AUTRES

:

LES SECTEURS VULNE- RABLES ET L

INSTITUTIONNALISATION DE LA PEUR Même si les villes ont comme caractéristiques l’hétérogénéité et la diversité, la ségrégation et l’exclusion sociale en font aussi partie et démarquent subtilement la morphologie urbaine par groupe ethnique, mais aussi par classe sociale et classe de travail- leur, déterminant ainsi l’accès aux services et aux opportunités (Latham et al. 2008 : 133).

(24)

Sous différents noms, selon les caractéristiques de la société dans laquelle se trouvent ces espaces, la dynamique urbaine pro- duit des espaces ségrégés qui abritent et rassemblent les popula- tions les plus vulnérables. Les enjeux qui ont mené au processus de modernisation à la fin du XIXe siècle ont apporté un change- ment social à la conception de la ville, s’inscrivant dans des phé- nomènes tels que l’industrialisation, la migration et l’urbanisation. Le projet urbain est conçu comme une réponse aux transformations urbaines afin de minimiser le désordre social (Grafmeyer 2007 : 341) produit par la vitesse de ces changements sociaux.

Ce processus de modernisation qui a transformé la ville a été vécu de façon différente selon les conditions socio-historiques des villes. L’accueil de l’industrialisation et la mise en place de son système économique ont atteint les hautes sphères de l’État et les rapports sociaux, de même que la conception spatio- temporelle de la ville. Dans ce contexte, Hartmut Häussermann (2011) montre comment le rythme de la mise en place de cette transformation qui s’étend différemment en Europe et en Amé- rique, aura un effet dans la façon de percevoir et de concevoir non seulement la ville, mais aussi ses espaces de ségrégation et les personnes qu’ils abritent.

Pendant que la ville européenne du XIXe siècle faisait bloc au- tour des principes d’un État-providence, la ville américaine se développait sur un modèle qui privilégie l’intérêt économique du secteur privé comme base de sa dynamique et de sa régulation.

La ville européenne, au contraire, concevait la ville comme un bien public, dont l’administration publique devait être le principal régulateur. En fait, le risque d’insalubrité et d’anomie qui s’installait avec la révolution industrielle, a commencé à susciter des préoccupations. Ce sont celles que signalait Friedrich Engels, observant non seulement les changements effervescents de la vie des ouvriers et de leurs conditions d’existence (Engels 1969), mais aussi les aménagements urbains du projet Haussmannien.

(25)

Dans le cas des pays en voie de développement, l’industriali- sation est tardive et inférieure aux taux d’urbanisation (Berry 1987), ce qui augmente de façon encore plus dramatique les lo- giques de ségrégation de la marginalité dans la ville. Une crois- sance urbaine incontrôlée recrée dans les banlieues des zones de précarité et de vulnérabilité qui deviennent au fur et à mesure invisibles aux yeux d’une ville qui veut s’insérer dans la sphère économique globalisée. Les politiques publiques renforcent cette invisibilité et ces espaces deviennent des lieux de non droit (Wacquant 2004a, Wacquant 2004b, Wacquant 2007), des lieux invisibles.

En Europe, au contraire, depuis les politiques de logement social et de solidarité envers les plus démunis, on a évité dans un premier temps la ségrégation socio-spatiale que représentaient les bidonvilles et les ghettos en Amérique, comme l’explique Häus- sermann :

« Un pas en avant dans le sens d’une ‘dé- marchandisation’ du logement a été fait dans les villes et les états européens industrialisés, contrairement aux Etats-Unis. On a ainsi évité dans les villes européennes les bidonvilles et les ghettos tellement typiques des villes américaines ». (Häussermann 2011 : 18)

En Europe, la planification urbaine se développe donc autour de la préoccupation pour l’assainissement public, dans une dé- marche qui consiste à éviter la précarisation du logement et à contrôler l’environnement urbain. La régulation du marché de la construction et du logement social, au même titre que l’hygiène publique, étaient vues comme des actions nécessaires pour con- trôler les effets négatifs du secteur privé sur les plus démunis.

Aux États-Unis, une initiative venait réglementer le secteur de la construction et du logement avec la New York State Tenement House Law en 1901, une loi formulée par Lawrence Veiller. De formation économiste, Veiller était un critique des postulats de la régulation européenne, la qualifiant de socialiste :

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« Public bodies, he felt, should not replace private enter- prise. The proper public role was simply to establish standards and set limits to the market place – to regulate, rather than to substitute for market – place economics ».

(Berry 1987 : 23)

Depuis, ces politiques n’ont pas résolu les problèmes liés à l’urbanisation et à la précarisation du logement au XXe siècle et, souvent, la ségrégation est qualifiée comme un phénomène natu- rel propre à la dynamique urbaine. Dans cet ordre d’idées, ce chapitre abordera les formes de consolidation de ces espaces de ségrégation dans les villes au XXe siècle, au regard des différents courants sociologiques qui les ont étudiés tout en influençant les politiques publiques et les plans d’aménagement de villes. Dans un deuxième temps, sera abordée la façon dont ces espaces ont été historiquement sous-estimés. En effet, la faible importance accordée à leur dans la ville, à son potentiel et à celui de ses habi- tants, est due, sans aucun doute, au stigmate qui les a poursuivis

1.2 L’

ECOLE DE

C

HICAGO

,

L

ECOLOGIE URBAINE ET LEUR INFLUENCE DANS LES POLITIQUES URBAINES Cette période de transformation de la ville coïncide avec l’institutionnalisation des sciences sociales qui se donnent pour mission d’observer et de repenser la ville de ce nouvel ordre.

Encadrée par une idéologie progressiste, la professionnalisation de la sociologie s’est orientée vers l’analyse de la réalité urbaine, en proposant des lois pour retrouver un ordre social idéal. La ville est devenue un vaste laboratoire sociologique, comme le préconise le président du premier département de sociologie du monde à l’Université de Chicago en 1896, Albion Small (Grafmeyer 2007 : 343) ; et à Robert Ezra Park de décrire ce laboratoire :

« Là encore, la science sociale est parvenue à quelque chose qui est presque de l’ordre de l’expérimentation de laboratoire. Pour réaliser ces expérimentations, la ville constitue, avec ses secteurs naturels, ‘un cadre de réfé- rence’, c’est à dire un dispositif de contrôle de nos ob-

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servations des conditions sociales dans leur rapport avec le comportement humain ». (Park 1984 [1915] : 176)

L’Ecole de Chicago devient le principal foyer de recherche et d’observation de cette nouvelle ville, tout en étant le paradigme dominant des années quarante et cinquante. Ces postulats cher- chaient à se rapprocher des sciences naturelles en expliquant les phénomènes urbains de façon universaliste, comme étant le pro- duit d’un système écologique (Häussermann 2011 : 11). La struc- ture socio-spatiale de la ville et les dynamiques urbaines seraient régulées par un ordre naturel dans lequel l’urbanisation apparai- trait comme un processus suscitant tension et anomie. Les sciences sociales devraient apporter, à travers leurs méthodes, des réponses à la question du contrôle social.

« La science de la nature est née d’un effort de l’homme pour parvenir au contrôle de l’univers physique. La science sociale cherche aujourd’hui par les mêmes mé- thodes d’observation et de recherche désintéressées, à procurer à l’homme le contrôle de l’homme. Comme c’est dans la ville qu’est né le problème politique, c’est à dire le problème du contrôle social, c’est aussi dans la ville qu’il faut l’étudier ». (Park 1984 [1915] : 169)

Dans cette approche écologique, la ségrégation socio-spatiale était comprise comme un phénomène naturel ou caractéristique de la vie urbaine, dans lequel la compétence et la lutte seraient des phénomènes propres aux processus urbains. Dans ces postu- lats, l’ordre économique et les relations économiques entre les individus sont comme dans la nature, à caractère concurrentiel.

Cette concurrence définirait la place des individus dans la société (Park 1984 [1915] : 189).

Cette ségrégation aurait aussi une base linguistique, culturelle et raciale, et la réussite sociale de l’individu serait liée à l’affaiblissement de ses propres relations avec son groupe mais aussi à la délocalisation de son logement dans une autre zone.

Les groupes sociaux se différenciaient selon leurs caractéris- tiques, en régions morales (Park 1984 [1915] : 130). Pour l’auteur, la

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délinquance, la criminalité, la pauvreté, se concentrent dans un milieu homogène qui leur permet d’exister et de s’adapter. Les individus homogènes quant à cette faiblesse font partie d’une région morale qui les identifient comme tels, mais aussi d’une zone naturelle spécifique.

L’auteur considère que la ville est constituée d’une constellation de zones naturelles. Une zone naturelle serait définie comme une zone en concurrence qui a pour fonction de différencier les popula- tions dans un processus naturel de ségrégation. Ces zones au- raient une histoire naturelle et abriteraient les groupes sociaux selon leurs compétences. La désorganisation et l’organisation de la ville seraient donc régulées par un processus métabolique (Burgess 2004 : 138), qui montrerait les formes d’adaptation des groupes sociaux. Dans la dynamique de croissance et d’extension de la ville, les populations seraient donc sélectionnées et distribuées dans les zones naturelles.

« La ville croît par expansion, mais elle tient son carac- tère de la sélection et de la ségrégation de sa population, de telle sorte que chacun trouve en fin de compte l’endroit dans lequel il peut vivre ou doit vivre ». (Park 1984 [1915] : 175)

À la zone de détérioration appartiendraient donc les plus faibles : les plus démunis, les criminels et les immigrés. Dans ces catégories, le ghetto ferait partie, selon Robert Park, d’une zone naturelle et sa fonction serait de préserver l’intégralité ‘culturelle’

et raciale d’une population donnée (Park 1984 [1915] : 174) :

« De plus, quand la population d’une communauté commence à baisser par l’affaiblissement de sa base éco- nomique, la désorganisation et le malaise social s’ensuivent. La concurrence devient plus vive, et les élé- ments les plus faibles sont, soit refoulés à un niveau éco- nomique inférieur, soit poussés à se retirer complète- ment de la communauté ». (MacKenzie 2004 : 158)

Cette vague progressiste des sciences sociales voit dans l’évolutionnisme une réponse à l’enchaînement des évènements

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sociaux, et ses postulats sont transposés sur la scène de la planifi- cation urbaine. On peut voir comment, de la main de ces ana- lyses urbaines, les politiques publiques réinterprètent une réalité sociale effervescente et dirigent le projet urbain vers un assainis- sement qui exclut et fragmente la ville.

Henrika Kuklick, en particulier, montre comment les postu- lats de l’écologie urbaine s’institutionnalisent, s’instrumentalisent en quelque sorte et servent de justification aux politiques ségré- gationnistes qui bénéficient les intérêts des classes aisées et du secteur privé. Les théories s’ajustent aux pratiques autocratiques et le projet urbain se dessine selon les intentions d’un urbanisme au service des grands investisseurs, dans le but premier de proté- ger l’économie de la ville. Tel est le cas de la Federal Housing Auto- rity dont fait partie la New York State Division of Housing, et selon Kuklick, ceux-ci promulguent un « modèle de ségrégation raciale et exacerbent les injustices sociales » (Grafmeyer 2007 : 347) :

« Par-dessus tout, ce cadre intellectuel a servi à justifier une stratégie politique suivie et cohérente : les urbanistes ont mis leurs compétences au service d’une élite, bien qu’ils aient été mandatés pour ne favoriser aucune couche particulière de la population. Au départ, cette stratégie était justifiée en termes de sociologie évolution- niste, mais elle est restée en vigueur pour des raisons qui n’ont que peu de rapport avec une description intellec- tuellement défendable des processus de croissance ur- baine et de changement social ». (Grafmeyer 2007 : 334)

Même si la ségrégation est un phénomène observé dès le XIXe siècle, les politiques urbaines, surtout celles du logement, l’ont renforcée tout au long du XXe. Les intérêts de cette poli- tique se basent sur la recherche d’une homogénéisation des voi- sinages, en excluant principalement les populations noires et pauvres.

« Mixture of racial and cultural groups, in particular was considered detrimental to the neighbourhood. Restric- tive covenants explicitly excluded members of minority groups. The National Association of Real State Board’s

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‘code of ethics’ made it unethical for a realtor to intro- duce « incompatible groups to the neighbourhood ».

(Berry 1987 : 70)

Malgré l’institutionnalisation des postulats et leur importance dans les recherches sur la vie urbaine, les théories de l’École de Chicago ont été également controversées et critiquées dans leur vision universaliste et réductionniste de la ville.

Bien qu’il y ait de nombreuses recherches du côté des quar- tiers où habitent des gens d’un statut socio-économique bas, ou slums, et qu’ils aient réaffirmé et servi de support aux postulats de l’École de Chicago, des travaux comme Street Corner Society de William Foot Whyte (Whyte et al. 2002 [1943]) ont contribué à donner une vision différente de ces espaces urbains et à montrer qu’ils peuvent avoir une dynamique propre tout en étant fonc- tionnels.

Au-delà de la désorganisation sociale supposée d’un slum, Whyte a retrouvé dans ce quartier issu de l’immigration italienne, une structure organisationnelle composée de groupes bien défi- nis. Son travail a permis de montrer l’importance de la vie com- munautaire dans les villes, qui peut servir aujourd’hui à repenser les formes d’organisation communautaire (Latham et al. 2008 : 148). À Corneville, il y avait un rapport hiérarchique d’obligations de réciprocité qui donnait aux quartiers leurs fondements institu- tionnels. Même si l’auteur retrouvait des tensions et des conflits liés à la pauvreté, aux comportements ou aux conflits de généra- tions, le problème du quartier n’était pas le désordre, mais plutôt l’incapacité de son organisation à s’adapter au système de la so- ciété qui l’entourait.

De plus, Whyte (2002 [1943] : 55) argumente en invoquant la raison pour laquelle il ne peut pas utiliser le concept de désorgani- sation sociale, qui marquait la sociologie de l’époque. Pour lui, ce concept il s’applique davantage à l’étude des classes moyennes des secteurs non organisés. Il explique comment la surpopula- tion, le chômage et la pauvreté, sont des éléments mesurables que l’on peut décrire. La recherche a permis de comprendre,

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depuis l’analyse sociologique, la vie sociale et les formes d’organisation sociale à Corneville. C’est ainsi qu’il retrouve Cor- neville comme « un secteur hautement organisé dans son propre patron » (Whyte et al. 2002 [1943] : 55).

Historiquement, autour des quartiers défavorisés s’est cons- truit tout un marquage social bâti sur la base de la peur et du rejet social. Le slum a constitué l’appellation la plus répandue pour parler des quartiers pauvres des grandes villes dans le monde entier. Reconnus pour leur image insalubre, pour accueil- lir les flux migratoires et proposer un logement à bas prix, les slums sont aussi perçus, depuis le XIXe siècle, comme des espaces d’anomie et de criminalité et leurs habitants sont aussi perçus comme tels. Je vais maintenant suivre le parcours historique du mot slums, élément important pour comprendre la dimension du stigmate qu’ont porté ces espaces et leurs habitants, tout en étant un reflet de la peur sociale.

1.3 L

ES SLUMS

:

NOTIONS ET PERCEPTIONS

Nommer les espaces urbains qui regroupent les craintes d’une société normalisée est une question qui s’est répandue dans toutes les sociétés et dans toutes les langues. Ce marquage, plus que distinguer une partie de la ville qui fonctionne différemment, a fait porter aux lieux et aux habitants de ces lieux un stigmate négatif ; une étiquette qui a servi à la ségrégation de cette partie de la population, méconnue, parfois redoutée, voire même ex- clue.

À Medellin, un fonctionnaire de l’EDU raconte comment les gens aisés qui vivent de l’autre côté de la ville, amènent leurs enfants, en guise de punition, prendre le téléphérique qui relie les quar- tiers défavorisés, le Metro câble, pour qu’ils sachent comment vi- vent les pauvres qu’ils voient en bas, le Lumpenprolétariat social dans lequel ils tomberaient si leur comportement n’était pas cor- rect.

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« Quand nous sommes arrivés, en 2004, avec le PUI, il y avait aussi le processus du Metro câble, avec son effet aquarium : les gens montaient simplement dans les cabines du Metro câble pour regarder vers le bas et ils disaient, tout en regardant, « les pauvres sont là, en bas ». Il y avait même beaucoup de parents qui amenaient leurs enfants depuis El Poblado (quartier riche de Medellín) et d’autres secteurs pour qu'ils voient ce qu’il pouvait leur arriver s’ils n’étaient pas sages. De fait, le Metro câble servait à cela pour les visiteurs, ils ne l’empruntaient que pour regarder les pauvres, la misère d’en bas » (E4, P.3)3

Pour les habitants, le fait d’habiter dans ces lieux était un in- convénient. Donner son adresse lors des recherches d’emploi était pour eux synonyme d’échec. Selon la vision générale, dans ces quartiers n’habitaient que des miliciens, des bandits, des indé- sirables.

A travers l’histoire, les lieux où habitent les pauvres, les pauvres eux-mêmes, les criminels et les inadaptés sociaux, tous appartiennent à une même catégorie sociale qui est montrée du doigt et dénigrée dans un même temps. C’est le cas du mot slum, qui a représenté et donné une image négative des personnes les moins favorisées et des lieux où elles vivent. Même s’il existe, sous toutes les latitudes et dans toutes les langues, un mot péjo- ratif pour nommer et décrire ces espaces dans les villes et la fa- çon dont ils se sont formés, le terme slum a été utilisé depuis la fin du XIXe siècle dans la littérature spécialisée dans une tenta- tive de classer et comprendre ce phénomène.

●  

3 «Cuando nosotros llegamos en el 2004 con el PUI estuvo el proceso del metro cable la comuna, el cual tenía un efecto pecera: la gente simplemente se subía al metro cable a mirar hacia abajo y decía al mirar, « los pobres están allá abajo». Incluso había muchos padres llevan a sus hijos del poblado y de los sectores para que vieran que si no se manejan bien lo que les podía pasar. O sea a eso servía el Metro cable para los visitantes y nadie se atrevía a bajar, sólo se subían a mirar los pobres allá » (E4,Fonctionnaire EDU P.3)

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« Les sociétés d’Amérique du nord, d’Europe occidentale et d’Amérique latine disposent toutes dans leur réper- toire topographique d’un terme spécial pour désigner ces lieux stigmatisés situés au plus bas hiérarchique de places qui composent la métropole ». (Wacquant 2006 : 5)

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, des chercheurs ont compris combien l’étiquetage associé à ces lieux était une image négative qui confondait les problèmes de logement avec la pau- vreté et la criminalité, tout en réduisant les politiques sociales à des actions punitives. On trouve d’autres dénominations qui tentent de décrire le phénomène tout en essayant de détourner le stigmate. Elles essaient de montrer le potentiel de ces lieux et les formes d’organisation qui se recréent à l’intérieur de ceux-ci.

Malgré la tentative de mieux comprendre ces espaces d’exclusion sociale, le XXIe siècle continue de voir le phénomène se répandre. Le terme slum est revisité, non sans recevoir des critiques à cause des différents intérêts qui se laissent entrevoir, provoquant une nouvelle peur qui amène les gouvernements à s’acharner contre ces espaces. Les Nations Unies, avec leur pro- jet habitat et cities without slums (UN 2003), représentent bien cette initiative.

Dans une logique historique, les paragraphes suivants sont une tentative de révision de la construction sociale autour du mot slums, comme une expression de peur sociale envers la diffé- rence, qui ne laisse pas voir le potentiel de ces espaces, des gens qui les habitent, ni de leur rôle dans la ville.

1.3.1 Les origines

Dans le mot slum se distingue l’étymologie allemande de schlamm qui traduit boue, mais aussi le mot schlumpen, « être sale »

“Perhaps that is the origin of the term, a room for slum- ber? However, Prunty (1998: 2) notes that: ‘Dictionary entries from the 1870s define “slums” as dirty, muddy

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back streets, and conjecture a possible German etymolo- gy, from schlamm, mire, as in the Bavarian schlumpen, to be dirty” (Gilbert 2007 : 702).

Différentes notions apparaissent dans toutes les zones géo- graphiques, mais c’est dans l’Angleterre victorienne, berceau de l’industrialisation, que le terme est utilisé pour la première fois. Il décrivait un problème d’assainissement local à résoudre. En 1820, la problématique se multiplie et le terme décrit maintenant les secteurs détériorés de la ville, lieu d’habitation des personnes appartenant à la stratification sociale la plus basse. Ces lieux se caractérisaient par leurs conditions d’insalubrité, pour être le foyer d’épidémies et d’activités économiques autour de la crimi- nalité.

« La première définition écrite de slum figurerait dans le Vocabulary of the Flash Language (Vaux, 1818), où il est sy- nonyme de ‘racket’ ou de ‘commerce illégal’. Toutefois, à partir des années des épidémies de choléra (1830-40), les slums désignent les lieux où vivent les pauvres, plutôt que les activités qu’ils pratiquent. Une génération plus tard, on trouve des slums en Amérique et en Inde, et ils deviennent bientôt un phénomène international ». (Davis et Bachmann 2005 : 6)

En 1880, avec l’intention de décrire plus clairement le phé- nomène, le Mouvement de Réforme des Habitations en Angleterre change le nom des slums pour le concept de « a house materially unfit for human habitation » (UN 2003 : 44), tout en délimitant leur territoire pour l’inclure dans les programmes d’assainissement de la ville.

1.3.2 Le xxe siècle

L’urbanisation accélérée amène des changements à l’aube du XXe siècle qui continue de voir se répandre l’ombre de la misère dans toutes les villes. Pensées comme des zones malades, comme le cancer de la ville, le cœur de la corruption et de la criminalité, les

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