• Aucun résultat trouvé

DEUXIÈME PARTIE

4.2.1 Les origines de la ségrégation dans la ville

Il est important de montrer comment, depuis la conception de la ville, le territoire est marqué par un processus de marginalisation des populations les moins favorisées. Ce contexte donne un caractère à la ville, marqué par la méfiance envers l’État et ses

institutions, méfiance qui se répand au rythme de l’urbanisation et de l’exclusion sociale.

4.2.1.1 De la fondation à l’expansion de la ville : la séparation des citoyens de deuxième classe

Medellin fut fondée par les espagnols en 1675, sous le nom de Villa de la Candelaria dans la Vallée d’Aburrá. Avec une population représentée par 288 familles (Martinez 1989), le territoire se ca-ractérisait alors pour être un lieu fertile propice à l’agriculture, mais aussi un point stratégique pour le commerce entre le centre et le nord du pays (Schnitter 2005). À l’origine, la vallée était occupée par une communauté d’indiens préhispaniques appelés les Aburraes, qui ont été exterminés malgré leur résistance par tous les moyens possibles à la domination espagnole : à l’aide d’armes traditionnelles, et en ayant même recours au suicide collectif (Melo 2003).

« Bien-sûr, sous le joug des conquérants, les peuples soumis menaient une existence difficile. L’apparition des étrangers a signifié pour leur anéantissement en tant que société autonome et dès lors, ils ont dû les accepter comme propriétaires de leur destinée. Les suicides col-lectifs prouvent à quel point ils ont pris conscience de leur malheur. Certains rebelles ont combattu, sachant que la lutte était à mort, mais peu à peu, la résignation et la haine ont cédé. La soumission s’est imposée et les mé-canismes d’adaptation ont commencé, en particulier par l’intermédiaire des Métis ». (Romero 1976 : 108)

Avant la fondation de Medellin, la vallée était occupée par des indigènes et elle fut donnée en concession vers 1551 à quelques bénéficiaires espagnols de la colonisation, des nobles appelés les hidalgos. Cette position leur donne l’opportunité d’une ascension sociale à travers l’enrichissement et le droit de dominer. Ces hidalgos ont repris le territoire à la manière des grands domaines agricoles et d’élevage de bétail, lesquels servaient à approvision-ner la région, plus particulièrement les zones d’exploitation mi-nière. Le fonctionnement de ces grands domaines impliquait le besoin de main d’œuvre qui se composait d’hommes libres,

espa-gnols provenant d’une immigration tardive et sans fortune, mé-tis, indigènes et mulâtres.

Cette situation impliquait de bâtir la ville d’une manière con-traire aux lois espagnoles de fondation des villes, lesquelles ins-tauraient un modèle orthogonal dans un territoire vide, pour assurer la légitimité de leur domination. Ces formes d’occupation de la ville visaient à créer une certaine homogénéité dans le tracé des villes qu’ils fondaient, ceci permettant de conserver une cer-taine séparation entre la population dominée et les espagnols.

Les resguardos [ou réserves] indiennes visaient cet objectif. Malgré la mise en garde, le métissage fut inévitable et l’effet, lui, fut con-traire. Cette situation a donné naissance à l’instauration d’une législation qui ségréguait les populations en fonction de leur origine (Botero 1996 : 11).

Quant à sa morphologie, le territoire avait déjà un tracé quali-fié d’accidenté et irrégulier, et on pensait que cette situation pourrait empêcher l’expansion de la ville (Jaramillo 1993 ; voir figure 1). Désormais, le quadrillage espagnol s’adaptait donc aux conditions de terrain, tout en utilisant des matériaux de construc-tion propres au sol (Martinez 1989).

Figure 8: Plan de Medellin 1791. Cartographie Urbaine de Medel-lin. 1750-1950

Source : Jaramillo 1993 : 18.

Les principales institutions et les nobles s’installent dans le centre de la ville. Les habitants non fortunés, artisans, indiens, noirs et métis, ont été expulsés hors de la ville et c’est ainsi que commence la formation des quartiers populaires (Schnitter 2005).

Dès sa fondation, la ville commence à recevoir un important flux migratoire de la région, produit de la crise de la production minière. Peu à peu, la population commence à se multiplier, comme le met en évidence le recensement de 1786, lequel in-dique que la population a été multipliée par cinq, les habitants s’étant établis dans le centre et en périphérie, attirés par le déve-loppement de l’économie autour de l’or. Le témoignage d’un voyageur étranger confirme cette fluidité de la ville, qu’il consi-dère comme le centre et l’estomac de la région de l’or :

« Medellin est le centre et l’estomac de la région de l’or, c’est la pompe aspirante-propulseur des grandes mines colombiennes. Non du fait qu’elles sont situées à proxi-mité de la ville, mais parce qu’elle est un point de con-vergence des affaires, des relations et des lingots, des propriétaires et des locataires des mines ». (Álvarez 1996 : 77)

La matérialisation de la ville commence par l’implantation et la construction d’institutions à caractère public et représentatives à l’époque, ainsi l’hôpital, la prison ou un collège, qui entourent l’église et le parc principal vers 1775. La ville commence son expansion vers le nord et sur la rive droite de la rivière Santa Elena, croissance qui continuera de façon concentrique vers le Nord (voir figure 2).

Avec une mentalité différente de celle des hidalgos colonisa-teurs, la société latino-américaine de la deuxième moitié du XVIIIe siècle se caractérise par la domination d’une nouvelle bourgeoisie créole (Romero 1976 : 125) à laquelle appartiennent les héritiers des conquistadores et de certains colonisateurs.

L’objectif de cette élite, plus que l’enrichissement, est marqué par l’engagement pour la ville avec laquelle ils veulent développer

leurs projets économiques. Les créoles optent pour l’indépendance politique tout en provoquant des révoltes ur-baines. Les groupes populaires, composés de différentes castes fruit du métissage, et qui augmentent considérablement en nombre, commencent, eux aussi, à faire pression sur la ville.

Figure 9: Plan de Medellin en 1889

Source : Jaramillo 1993 : 23.

À la fin du XIXe siècle, Medellin, toujours d’apparence rurale, compte 37’000 habitants. Les élites se forgent dans la substitu-tion d’importasubstitu-tions tout en s’investissant dans l’industrie du textile, du chocolat et de la bière, ce qui permet d’activer inten-sément le développement de la ville et d’attirer de nombreux migrants. L’industrialisation aurait influence sur la croissance de la population, l’expansion physique de la ville, sur la transforma-tion du paysage urbain et en général sur la vie sociale. Schnitter et al. 2006 : 5

Cette élite cherche à contrôler les problèmes dus à la crois-sance, mais aussi à transformer la morphologie de ville coloniale héritée, par une autre, inspirée des valeurs républicaines. La Socié-té d’Amélioration Publique est créée, dont les membres étaient des entrepreneurs et des commerçants désireux d’embellir la ville.

Des modèles européens s’implantent et se superposent, cher-chant à représenter ces valeurs selon un modèle néoclassique dans les constructions et à travers une architecture dite « éclec-tique » qui s’implante.

Cette transformation coïncide avec le développement indus-triel et l’installation des services publics. On commence alors la construction de bâtiments, pour des usages non résidentiels, tout en appliquant des critères urbains : la reconstruction du parc principal, la projection de la construction des avenues sur la ri-vière, de ponts et de places. Le parc principal, auparavant appelé Plaza Mayor, est reconstruit, et devient le Parque Berrío, en l’honneur d’un politicien conservateur de l’époque, qui représen-tait bien les valeurs de l’élite (Melo 2003).

4.2.1.2 De l’urbanisation à la massification

Les intentions de modernisation de la ville par l’élite se concréti-sent grâce à l’élaboration et l’adoption pour la première fois d’un plan d’urbanisme pour la ville, conçu par la société d’embellissement public et le conseil municipal en 1913 : Le plan Medellín Futuro. Ce Plan étudie l’importance de la régulation de la croissance et du développement de la ville, de l’aménagement de l’espace public, et de l’installation des services sanitaires et des équipements sociaux.

Même si le paysage urbain commence à se rebâtir, la structure urbaine garde une certaine cohérence avec celle de la ville colo-niale. Les nouvelles constructions s’intègrent, des zones résiden-tielles dites élégantes sont bâties et de grands projets sont envisa-gés, c’est le cas du tramway et du recouvrement de la rivière San-ta Elena, qui à l’époque, divisait en deux le centre-ville. La zone commerciale devient un lieu d’échange de la population, où les nouveaux arrivants obtiennent des informations sur la façon de survivre dans la ville, et où se développent des réseaux pour retrouver un logement ou un emploi.

Le Plan Medellin Futuro prévoit la création d’une grande ave-nue qui traversera la ville du nord au sud et d’un anneau routier

entourant et délimitant une nouvelle périphérie (Perfetti 1996 : 2). La zone périphérique devient ainsi le récepteur de la popula-tion rurale migrante et les quartiers dits populaires commencent à se consolider.

Peu à peu, la population la plus défavorisée commence à se déplacer vers la périphérie, comme le quartier Mundo Nuevo ou Guanteros. Ce quartier, peuplé depuis 1782, était constitué de population indienne. Au début du xxe siècle, ce même quartier commence à être déplacé vers les versants au nord, tout en se constituant à la manière des théâtres romains.

À partir de 1932, les quartiers commencent à s’étendre et l’industrie commence son développement. Cette période se ca-ractérise par une intense migration rurale et une croissance accé-lérée de la population. Suite à la forte demande de logement ouvrier, et à des initiatives privées et publiques commencent à se dessiner de nouveaux quartiers qui, désormais, n’arrivent pas à assimiler la forte demande de logement (Orsini et Echeverri 2010).

En 1934, l’urbaniste autrichien Karl Brunner, eut beaucoup de succès dans l’élaboration des plans régulateurs pour le Chili et pour Bogota. Brunner, dans sa visite à Medellin, suggère un plan pour la ville qui propose de contrôler le développement urbain en divisant la ville en zones, en aménageant les principales voies et en réservant une zone pour l’extension de la ville. Toutefois, les intérêts politiques ne le considèrent pas opportun et le plan en reste à son idée originale. Botero (1996 : 142) explique de telles décisions comme le produit d’une idéologie conservatrice qui considérait les idées de Brunner comme une tendance de gauche.

Pour l'époque, la ville se consolide en tant que noyau urbain, lequel caractérise son essor par la croissance démographique constante, laquelle se détache dans le pays, de par ses dyna-miques socio-éconodyna-miques, son infrastructure et ses services.

Cette scène propice contribue à consolider une élite autour de l'industrie, du commerce et des services, laquelle continuera à

influencer le centralisme de la ville au niveau régional. À partir de ce moment-là, apparaît la nécessité de planifier la ville qui de-vient la deuxième ville en importance, située en outre, sur l’axe du développement industriel du pays. La seconde moitié du xxe siècle, marque ainsi la structure de la ville, dans laquelle il devient nécessaire de mener une réflexion sur l’expansion et la crois-sance, et de les orienter.

2.2.1.3 Analyse de la morphologie urbaine et des dynamiques socio-spatiales durant les périodes : 1948, 1970, 1985, 1996.

Les périodes qui sont analysées ci-après, correspondent à des moments déterminants dans l'urbanisation de la ville, en caracté-risant un développement rapide. La ville s’étale dans la métro-pole et caractérise une forme d'occupation du sol polynucléaire, avec un noyau dominant correspondant à Medellin, où se con-centrent les ressources, les activités, la population et où la crois-sance est orientée, de façon à être contenue dans ses limites géo-graphiques. Schnitter et al. 2006

C’est ainsi qu’apparaît la nécessité d'intervenir sur la crois-sance de la ville, c’est alors que sont orientées pour la première fois les politiques de planification du territoire.

2.2.1.3.1 Période 1948 : « Croissance de la ville »

Le plan de la ville de 1948, propose l’analyse de l’occupation du sol et la représentation sociale de l’espace : l’analyse morpholo-gique de la structure urbaine permet de distinguer une structure constitutive d’origine coloniale, basée sur un réticule orthogonal ayant pour centre une place, adaptée à un espace déjà peuplé, qui s’est développé géographiquement, auquel s’adaptaient des noyaux isolés et plus petits qui conformeraient des quartiers.

Subséquemment, on distingue la rangée suburbaine laquelle caracté-rise une forme de concentration démographique le long des voies principales. La distribution du sol se réalise dans des zones d’occupation reliées par des routes ou des chemins de traverse, formant ensemble une structure suburbaine (Schnitter 2005).

Figure 10: Processus d'occupation de la tâche urbaine dans la se-conde moitié du XXe siècle

Source : Smith Ricardo 2007

Dans la première moitié du XXe siècle, la croissance de la ville s’accélère et les conséquences de la migration intensive et de la densification urbaine commencent à devenir tangibles, tout en transformant la ville. Un nouveau mouvement migratoire massif rural, comme conséquence de la violence d’origine politique à la campagne, se traduit par un taux de croissance annuel de 6 %, ce qui représente en dix ans la duplication de la population urbaine.

Source : Smith Ricardo 2007

La cartographie signale l'expansion de la ville vers le versant nord-oriental, où se développe le noyau central, conservant en-core le tracé original. Dans les autres zones, ont commencé à se développer de petits noyaux, se caractérisant par leur accessibilité et par le développement de chemins. L'occupation du sol urbain suit la continuité des marges de la rivière, et la relation entre la géographie et les formes d'occupation, lesquelles sont liées à l’emplacement des noyaux urbains et aux dynamiques socio-économiques, ne passe pas inaperçue. (Smith Ricardo 2007 : 15).

De l'analyse du tracé morphologique, il est possible d’identifier deux variantes dans la forme d’occupation du sol.

Une qui maintient la continuité du tracé original de la ville, de façon orthogonale, et une autre, caractérisée par sa discontinuité et son caractère dispersé, qui correspond aux établissements (de population) dans des zones périphériques, qui commencer à se connecter à un système de chemins.

Figure 1 1 : Caractérisation du territoire durant la seconde moitié du X X e siècle

Dans les périphéries, suivant le mouvement migratoire rural, commencent à se constituer des quartiers dits pirates, d’invasion ou informels, créés par l’appropriation illégale du sol, la parcellisation intensive et l’auto-construction des logements.

Ces quartiers constituent l’unique solution d’habitation pour les migrants. Ces zones se reproduisent en absence de planifica-tion et se consolident sans équipements, ni voirie, ni services publics. Les habitants racontent comment parfois, les espaces tracés comme des accès et sorties des quartiers, étaient même vendus aux nouveaux arrivants, ce qui faisait que ces territoires étaient systématiquement ségrégés et isolés de la ville.

C’est ainsi que la ville informelle, caractérisée par une crois-sance diffuse en dehors du périmètre urbain légalement défini, occupe rapidement des zones géographiquement complexes et fragiles et finit par accueillir 50 % de la population (Orsini et Echeverri 2010).

Les problématiques dues à cette ville massifiée sont étudiées depuis la mise en place d’un modèle pour contrôler la croissance, depuis que Medellin se donne d’un Un Plan Régulateur. Dans ce sens, l’élite cherche un modèle de planification urbaine et pro-pose le plan pilote. Inspirée de l’urbanisme scientifique, après la visite de Le Corbusier à Bogota en 1947, l’administration pu-blique recrute une société américaine représentée par Paul Lester et José Luis Sert. Ceux-ci, mettent en œuvre le modèle nord-américain, conçu en fonction de la voiture :

« Tous les travaux se sont superposés au tissu urbain sans aucun processus d’adaptation ou harmonisation avec le milieu et sans aucun respect pour ce dernier ».

(Botero 1996 : 194)

Ces approches, inspirées de la Charte d’Athènes, recréent une atmosphère fonctionnaliste à la mode, ou s'implantent des mo-dèles qui assument la modernisation dans les processus de réno-vation urbaine, déplaçant, se superposant au goudron et démolis-sant le passé. La structure de la ville se transforme avec des

auto-routes, de grandes artères et des voies périphériques, tout en privilégiant l’automobile. L’affirmation circule, selon laquelle la ville perd des bâtiments très représentatifs et plus généralement, la structure urbaine perd sa cohérence. Les espaces qui, jusqu’à présent, symbolisaient la ville, sont remplacés par de nouvelles représentations urbaines, mises en valeur par des bâtiments de grande hauteur (Perfetti 1996).

À noter que, pour la première fois, est créée une législation (loi 88 de 1947) qui tient compte du règlement des villes et de l'orientation de leur croissance.

Figure 12: Plan d'Unités morphologiques 1948 et spécifications

Source : Smith Ricardo 2007 Le long d'un axe, Par ramification, Par groupement, Autour d'industries ou d'équipements, Rangée suburbaine, Trame irrégulière, Trame régulière

La morphologie de la ville, révèle une forme d'occupation compacte pour le centre et pour les quartiers qui l'entourent.

Dans les zones sud-est, et centre occidental sont perçues avec une occupation dispersée, tandis que la zone sud-ouest com-mence à être peuplée.

2.2.1.3.2 Période 1970 : « Explosion urbaine »

Le second moment de l'analyse, correspondant à la période de 1970, peut se caractériser par la croissance accélérée de la ville, faisant déborder l'occupation du territoire. Dans une période de vingt ans, la population a triplé, d’où la dénomination du phé-nomène comme « explosion urbaine » Smith Ricardo 2007 : Il est possible de déterminer comment ont été suivis, toutefois, les linéaments du Plan Régulateur, la ville s’est transformée à un rythme qui ne permet pas de répondre à la problématique causée par la croissance de la population.

Figure 13: Plan de 1970. Croissance accélérée de la centralité

Source : Smith Ricardo 2007

La ville s’inscrit dans une forme d'urbanisation, tant légale qu’illégale, qui accentue sa fragmentation et l'orientation de sa planification.

À souligner, également, les problématiques apparues avec le phénomène de densification urbaine et ses conséquences : l’immigration qui n’a pu être absorbée par le secteur industriel se

marginalise et se fractionne davantage encore, alors que dans la ville s’intensifient la violence et les pratiques criminelles.

Figure 14: Occupation du sol en 1940 (noir) et en 1970 (jaune)

Source : Schnitter 2005 : 6.

La densité commerciale et le changement de fonction du centre par le déplacement de ses activités administratives et poli-tiques (l’Alpujarra en 1980) vont rendre le centre-ville chaotique.

La création d’une avenue sur le côté oriental du centre va plutôt augmenter les problèmes de circulation. Le centre commercial va se détériorer et la ville va donner une image désordonnée, enca-drée par la spéculation du sol urbain (Martinez 1989).

Schnitter (2005) explique comment les processus d’urbanisation changent la structure de la ville qui devient disper-sée et fragmentaire : la ville s’est développée de telle sorte que les problèmes dus à une croissance démographique accélérée ne seront pas résolus, et s’exprimeront sous la forme d’une occupa-tion du territoire tant légale qu’illégale (voir figure 3).

S’argumente aussi à quel point les grands incendies d’anciens bâtiments ont été provoqués intentionnellement dans le but de rénover et de créer des immeubles en hauteur. Parmi ceux-ci, l’incendie du marché Guayaquil, considéré à l’époque comme secteur très développé, a déplacé les sources de revenue de tra-vail d’une grande partie de la population immigrante sur d’autres quartiers, vers la fin des années 1970.

Ce secteur était aussi le lieu d’arrivée et de rencontre des mi-grants, où étaient transmises les possibilités d’emploi et de loge-ment, mais on y diffusait aussi les rumeurs des nouvelles terres à envahir. Celui-ci

« Abritait, à sa meilleure époque, 10’000 commerces et il y eut jusqu’à 28 banques », mais aussi la zone de « com-merce informel ».

« Vingt-quatre années ont passé depuis ce lendemain du 30 juin 1977, où les 12 galeries bondées de la place du

« Vingt-quatre années ont passé depuis ce lendemain du 30 juin 1977, où les 12 galeries bondées de la place du