Lyc´ee Benjamin Franklin PTSI−2012-2013
D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du devoir surveill´ e n˚5
Exercice 1 (Une application bijective de R3 dans R3 et sa bijection r´eciproque) Soit l’application
f:R3→R3; (x1, x2, x3)7→(x1+x2+x3, x2+x3,−x1+ 2x2+x3).
Montrer quef est bijective et d´eterminer sa bijection r´eciproquef−1. Correction
• On montre que pour tout (y1, y2, y3)∈R3 l’´equationf(x1, x2, x3) = (y1, y2, y3) d’inconnue (x1, x2, x3)∈ R3 poss`ede une unique solution.
Soit (y1, y2, y3)∈R3. Soit (x1, x2, x3)∈R3.
f(x1, x2, x3) = (y1, y2, y3) ⇔ (x1+x2+x3, x2+x3,−x1+ 2x2+x3) = (y1, y2, y3)
⇔
x1 + x2 + x3 = y1
x2 + x3 = y2
−x1 + 2x2 + x3 = y3
deux ´el´ements de R3 sont
´egaux ssi ils sont ´egaux com- posante par composante.
⇔
x1 + x2 + x3 = y1
x2 + x3 = y2
3x2 + 2x3 = y1+y3 (L3←L3+L1)
⇔
x1 + x2 + x3 = y1
x2 + x3 = y2
−x3 = y1−3y2+y3 (L3←L3−3L2) Le dernier syst`eme est ´echelonn´e.
(A) D’apr`esL3, on a :
x3=−y1+ 3y2−y3. (B) DeL2 et (A), on d´eduit que :
x2=y2−x3=y2−(−y1+ 3y2−y3) =y1−2y2+y3. (C) DeL2, (A) et (B), on d´eduit que :
x1=y1−x2−x3=y1−(y1−2y2+y3)−(−y1+ 3y2−y3) =y1−y2.
De cette ´etude, on d´eduit que l’´equation f(x1, x2, x3) = (y1, y2, y3) d’inconnue (x1, x2, x3)∈R3 poss`ede une unique solution :
(y1−y2, y1−2y2+y3,−y1+ 3y2−y3).
Par suite l’applicationf est bijective.
• Par d´efinition, l’application r´eciproquef−1 def est d´efinie par :
f−1: R3 → R3
(y1, y2, y3) 7→ l’unique solution de l’´equationf(x1, x2, x3) = (y1, y2, y3) d’inconnue (x1, x2, x3)∈R3 . D’apr`es la r´esolution pr´ec´edente, on a donc :
f−1: R3 → R3
(y1, y2, y3) 7→ (y1−y2, y1−2y2+y3,−y1+ 3y2−y3).
Exercice 2 (´Etude d’une l.c.i. sur R∗×R)
On d´efinit la l.c.i.∗ surR∗×Ren posant pour tout (t1, a1)∈R∗×R, pour tout (t2, a2)∈R∗×R: (t1, a1)∗(t2, a2) =
t1t2, t1a2+a1
t2
.
1. Montrer que∗ est associative.
2. La loi∗est-elle commutative ?
3. Montrer quee= (1,0) est neutre pour la loi∗.
4. Soit (t, a)∈R∗×R. Montrer que (t, a) est inversible pour∗ et pr´eciser l’inverse de (t, a) pour ∗. Correction
1. Soient (t1, a1)∈R∗×R, (t2, a2)∈R∗×Ret (t3, a3)∈R∗×R. Montrons que : ((t1, a1)∗(t2, a2))∗(t3, a3) = (t1, a1)∗((t2, a2)∗(t3, a3)).
On a :
((t1, a1)∗(t2, a2))∗(t3, a3) =
t1t2, t1a2+a1
t2
∗(t3, a3)
=
t1t2t3, t1t2a3+
t1a2+a1
t2
t3
=
t1t2t3, t1t2a3+ 1 t3
t1a2+a1
t2
=
t1t2t3, t1t2a3+t1a2
t3
+ a1
t2t3
et
(t1, a1)∗((t2, a2))∗(t3, a3)) = (t1, a1)∗
t2t3, t2a3+a2
t3
=
t1t2t3, t1
t2a3+a2
t3
+ a1
t2t3
=
t1t2t3, t1t2a3+t1a2 t3
+ a1 t2t3
En comparant les formes simplifi´ees de ((t1, a1)∗(t2, a2))∗(t3, a3) et (t1, a1)∗((t2, a2)∗(t3, a3)) obtenues, il vient que ces deux termes sont tous deux ´egaux `a :
t1t2t3, t1t2a3+t1a2
t3
+ a1
t2t3
.
On a donc : ((t1, a1)∗(t2, a2))∗(t3, a3) = (t1, a1)∗((t2, a2)∗(t3, a3)).
2. On observe que (1,1)∈R∗×R, (2,1)∈R∗×Ret que : (1,1)∗(2,1) =
2,1 + 1 2
=
2, 3 2
(2,1)∗(1,1) =
2,2 +1 1
= (2,3).
La loi∗n’est donc pas commutative.
3. Soit (t, a)∈R∗×R. Montrons que :
(t, a)∗e=e∗(t, a) = (t, a).
On a :
(t, a)∗e= (t, a)∗(1,0) =
t , t×0 +a 1
= (t, a)
et
e∗(t, a) = (1,0)∗(t, a) =
t ,1×a+0 t
= (t, a).
Par suite : (t, a)∗e=e∗(t, a) = (t, a).
4. Soit (t, a)∈R∗×R. D´emontrons que (t, a) est inversible pour∗en raisonnant par analyse-synth`ese.
• Analyse
Supposons que (t, a) est inversible pour∗. Alors, par d´efinition, il existe (t′, a′)∈R∗×Rtel que : (t, a)∗(t′, a′) = (t′, a′)∗(t, a) =e.
De la relation (t, a)∗(t′, a′) =e= (1,0), on d´eduit que : (tt′, ta′+a
t′) = (1,0) i.e. que :
( tt′ = 1 ta′+ a
t′ = 0.
DeL1et de t6= 0, on d´eduit que :t′= 1 t. DeL2et de t′= 1
t, on d´eduit que :
ta′+ta= 0 puis que :
ta′=−ta.
Commet6= 0, il vient :a′=−a.
Bilan de l’analyse : si (t, a) est inversible pour∗, alors son inverse est 1
t ,−a
.
• Synth`ese
On remarque que 1
t ∈R∗. On a donc 1
t ,−a
∈R∗×R. V´erifions que :
(t, a)∗ 1
t ,−a
= 1
t ,−a
∗(t, a) =e= (1,0).
On a :
(t, a)∗ 1
t ,−a
=
t×1
t , t(−a) + a 1 t
= (1,−at+at) = (1,0)
et
1 t ,−a
∗(t, a) = 1
t ×t , 1
t ×a+−a t
= 1, a
t −a t
= (1,0).
En comparant les formes simplifi´ees de (t, a)∗ 1
t ,−a
et 1
t ,−a
∗(t, a) obtenues, il vient que ces deux termes sont tous deux ´egaux `a e= (1,0).
• Conclusion
L’´el´ement (t, a) est inversible pour∗ et son inverse est 1
t,−a
.
Exercice 3 (Suite r´ecurrente lin´eaire d’ordre 2)
Soit (un)n∈N la suite d´efinie paru0= 2,u1= 1 et la relation de r´ecurrence un+2=un+1+ 6un
valable pour toutn∈N.
1. Montrer, `a l’aide d’un raisonnement par r´ecurrence avec pr´ed´ecesseurs, que pour toutn∈N: un= (−2)n+ 3n.
2. La suite (un)n∈Nest-elle monotone ?
3. ´Etudier le comportement asymptotique de la suite (un)n∈N. Correction
1. Pour toutn∈N, on pose :
P(n) : un= (−2)n+ 3n.
• Initialisation au rang 0
La propri´et´e P(0) s’´ecrit : u0 = (−2)0+ 30, soit u0 = 1 + 1 = 2. Le nombre u0 ´etant ´egal `a 2 par d´efinition, la propri´et´eP(0) est vraie.
• H´er´edit´e
Soitn∈Nfix´e. Supposons que :
pour toutk∈J0, nK, la propri´et´eP(k) est vraie i.e. que :
pour toutk∈J0, nK,uk= (−2)k+ 3k. Montrons que la propri´et´eP(n+ 1) est vraie, i.e. que :
un+1= (−2)n+1+ 3n+1. On distingue deux cas.
– Cas o`un= 0
Dans ce cas, on doit montrer P(1). La propri´et´eP(1) s’´ecrit : u1 = (−2)1+ 31 =−2 + 3 = 1. Le nombreu1´etant ´egal `a 1 par d´efinition, la propri´et´eP(1) est vraie.
– Cas o`un≥1
Dans ce cas, le nombren−1 appartient `aN(c’est pour avoir cette propri´et´e que l’on a scind´e l’´etude en deux parties). D’apr`es la relation de r´ecurrence v´erifi´ee par la suite (appliqu´ee en rempla¸cant n parn−1∈N), on a :
un+1=un+ 6un−1. D’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence g´en´eralis´ee, on sait que :
un= (−2)n+ 3n et un−1= (−2)n−1+ 3n−1. Ainsi a-t-on :
un+1 = (−2)n+ 3n+ 6×((−2)n−1+ 3n−1)
= (−2)n+ 6
|{z}
(−3)×(−2)
×(−2)n−1+ 3n+ 6
|{z}
2×3
×3n−1
= (−2)n+ (−3)×(−2)×(−2)n−1+ 3n+ 2×3n
= (−2)n+ (−3)×(−2)n+ (1 + 2)×3n
= (1−3)
| {z }
−2
×(−2)n
| {z }
(−2)n+1
+ 3n+1.
On a donc bien :un+1= (−2)n+1+ 3n+1.
• Conclusion
D’apr`es l’initialisation au rang 0, l’h´er´edit´e, l’axiome de r´ecurrence avec pr´ed´ecesseurs, l’identit´e un= (−2)n+ 3n
est vraie, pour toutn∈N.
2. On calcule les trois premiers termes de la suite (un)n∈N.
u0= 2 ; u1= 1 ; u2= (−2)2+ 32= 13.
Commeu0> u1, la suite (un)n∈Nn’est pas croissante.
Commeu1< u2, la suite (un)n∈Nn’est pas d´ecroissante.
La suite (un)n∈Nn’est dont pas monotone.
3. • D´etermination d’un ´equivalent ≪simple≫ de un
On a :
un = (−2)n+ 3nn→+∞∼ 3n car :
(−2)n= o
n→+∞(3n).
En effet :
(−2)n 3n =
−2 3
n
n→+∞→ 0 car−1<−2
3 <1.
• Nature de la suite(un)n∈N.
Deunn→+∞∼ 3n et 3nn→+∞→ +∞(car 3>1), on d´eduit que : unn→+∞→ +∞.
Exercice 4 (Borne inf et borne sup de l’ensemble des termes d’une suite) SoitT la partie deRd´efinie par :
T =
n−1 n+ 1 n ∈N
.
1. D´emontrer queT admet un plus petit ´el´ement. Qu’en d´eduire quant `a sa borne inf´erieure ? 2. D´emontrer que la borne sup´erieure deT existe.
3. D´eterminer sup(T).
Correction
1. • Autre forme de n−1
n+ 1, o`u n∈N. Soitn∈N.
n−1
n+ 1 =n+ 1−1−1
n+ 1 = n+ 1 n+ 1 + −2
n+ 1 = 1− 2 n+ 1.
• Conjecture du r´esultat
L’ensembleT est l’ensemble des termes de la suite (un)n∈Nd´efinie par
∀n∈N un= n−1
n+ 1 = 1− 2 n+ 1.
On v´erifie ais´ement que cette suite est croissante, par exemple en calculant le signe de la diff´erence de deux termes cons´ecutifs (cf. 1`erepreuve donn´ee `a la question 3 pour les d´etails). Par suite, elle est minor´ee par son premier terme u0 =−1, qui est un ´el´ement deT. On conjecture donc que −1 est le plus petit ´el´ement deT.
• Preuve du r´esultat
Montrons que −1 est le plus petit ´el´ement de T, i.e. que−1∈T et pour toutt∈T,−1≤t.
(a) Sin= 0, alors n−1
n+ 1 =−1. Donc−1∈T. (b) Soitt∈T. Alors il existen∈Ntel quet=n−1
n+ 1 = 1− 2 n+ 1. n≥0 ⇒ n+ 1≥1 (ajout de 1 `a chaque membre)
⇒ 1
n+ 1 ≤1 (la fonction inverse est d´ecroissante surR+∗)
⇒ −2≤ − 2
n+ 1 (multiplication de chaque membre par (−2)<0)
⇒ −1≤1− 2
n+ 1 (ajout de 1 `a chaque membre)
⇒ −1≤t
• Conclusion
L’ensembleT admet un plus petit ´el´ement :−1. Par suite il admet une borne inf´erieure dansR, qui elle aussi, est ´egale `a−1.
2. • L’ensembleT est non vide (on a vu par exemple que−1∈T).
• Soitt∈T. Alors il existen∈Ntel quet= n−1
n+ 1 = 1− 2
n+ 1. La quantit´e 2
n+ 1
´etant positive, on en d´eduit quet≤1.Par suite, l’ensembleT est major´e par 1.
• La partie T de Rest non vide et major´ee. D’apr`es la propri´et´e de la borne sup´erieure,T admet une borne sup´erieure dansR.
3. • Conjecture du r´esultat
On a d´ej`a ´etabli que 1 est un majorant deT. Comme n−1
n+ 1 = 1− 2
n+ 1 n→+∞→ 1
on trouvera des ´el´ements deT aussi pr`es de 1 que l’on souhaite. On conjecture alors que 1 est la borne sup´erieure deT.
On va donner deux preuves de ce r´esultat.
• 1`erepreuve du r´esultat : avec le th´eor`eme de convergence monotone (cf. partie 1 du probl`eme 2)
– La suite (un)n∈Nest croissante. En effet sin∈N: un+1−un = 1− 2
(n+ 1) + 1−
1− 2 n+ 1
= 2
n+ 1− 2 n+ 2
= 2(n+ 2)−2(n+ 1) (n+ 1)(n+ 2)
= 2
(n+ 1)(n+ 2)
> 0.
– La suite (un)n∈Nest major´ee par 1 (cf. solution de la question 2).
– D’apr`es le th´eor`eme de convergence monotone, la suite (un)n∈N converge vers la borne sup´erieure de l’ensemble de ses termes, i.e. :
un →
n→+∞sup
n∈N
(un) = sup(T)∈R. D’autre part, on a :
un= 1− 2
n+ 1 n→+∞→ 1.
Par unicit´e de la limite, on a donc sup(T) = 1.
• 2`eme preuve du r´esultat : avec la propri´et´e d’Archim`ede
On a d´ej`a ´etabli que 1 est un majorant de T. Pour voir que 1 est le plus petit des majorants de T, i.e.
sa borne sup´erieure, il reste `a ´etablir que :
∀ε >0 ∃t∈T 1−ε < t ou bien, compte tenu de la d´efinition de l’ensembleT, que :
∀ε >0 ∃n∈N 1−ε < n−1
n+ 1 = 1− 2 n+ 1. Soitε >0. Soitn∈N.
1−ε <1− 2
n+ 1 ⇔ −ε <− 2
n+ 1 (soustraction de 1 `a chaque membre)
⇔ ε > 2
n+ 1 (multiplication par (−1)<0 de chaque membre)
⇔ 1
ε < n+ 1
2 (la fonction inverse est strictement d´ecroissante surR+∗)
⇔ 2
ε < n+ 1 (multiplication par 2>0 de chaque membre)
⇔ 2
ε −1< n (soustraction de 1 `a chaque membre) On a donc :
∀n∈N 1−ε <1− 2 n+ 1 ⇔ 2
ε−1< n. (1)
D’apr`es la propri´et´e d’Archim`ede, il existen0∈Ntel que : 2
ε−1< n0. De (1), on en d´eduit que :
1−ε <1− 2 n0+ 1.
Exercice 5 (Une suite qui diverge vers +∞est minor´ee)
Soit (un)n∈N une suite qui diverge vers +∞. Par d´efinition de la divergence vers +∞, on a donc la propri´et´e suivante.
Pour toutA >0, il existen0∈Ntel que pour toutn∈N: n≥n0⇒un ≥A.
Montrer que la suite (un)n∈Nest minor´ee.
Correction
• En appliquant la propri´et´e rappel´ee dans l’´enonc´e avecA= 1>0, on obtient qu’il existen0 tel que :
∀n∈N n≥n0⇒un≥1. (2)
• L’ensemble{u0, . . . , un0}est fini (on pourrait penser `a consid´erer plutˆot l’ensemble{u0, . . . , un0−1}, mais il y aurait un souci de d´efinition dans le cas o`un0= 0, car alorsun0−1 ne serait pas d´efini). L’ensemble {u0, . . . , un0}admet donc un plus petit ´el´ement. On le noteα. On a donc :
∀n∈N n≤n0⇒un≥α. (3)
• Posonsm= min(1, α). On a alors :
1≥m (4)
α≥m. (5)
De (2), (4) et de la transitivit´e de la relation d’ordre, on d´eduit :
∀n∈N n≥n0⇒un≥m. (6) De (3), (5) et de la transitivit´e de la relation d’ordre, on d´eduit :
∀n∈N n≤n0⇒un≥m. (7) En rassemblant (6) et (7), on obtient alors :
∀n∈N un≥m, (8)
i.e. la suite (un)n∈Nest minor´ee parm.
Probl`eme 1 (´Etude de l’application def:R2→R2; (x1, x2)7→(x1+x2, x1x2)) 1. Somme et produit des racines d’un polynˆome de degr´e 2
Soit (y1, y2)∈R2.
(a) Soit (x1, x2)∈R2. Montrer que :
x1+x2=y1 et x1x2=y2
si et seulement six1et x2 sont les racines du polynˆomeX2−y1X+y2. (b) En d´eduire une CNS sur (y1, y2)∈R2 pour que le syst`eme :
(S) :
x1+x2 = y1
x1x2 = y2
d’inconnue (x1, x2)∈R2 admette une solution.
2. Etude d’une application de´ R2 dans R2 Soit l’application
f: R2→R2; (x1, x2)7→(x1+x2, x1x2).
(a) L’applicationf est-elle injective ?
(b) D´emontrer que l’applicationf n’est pas surjective.
(c) Rappeler la d´efinition de l’ensemblef(R2), le d´eterminer, puis le repr´esenter graphiquement.
Correction
1. Soit (y1, y2)∈R2.
Remarque : Dire que deux r´eelsx1 etx2 sont les racines du polynˆomeX2−y1X+y2signifie que l’ensemble des racines du polynˆomeX2−y1X+y2 est{x1, x2}, les nombresx1 etx2 pouvant ˆetre confondus.
(a) Remarque : Le r´esultat demand´e ici a ´et´e prouv´e en classe (cf. partie XII ≪Racines d’un polynˆome de degr´e 2 `a coefficients complexes≫ du chapitre II≪Nombres complexes≫). La formulation diff`ere, mais les mˆemes arguments peuvent ˆetre utilis´es.
Soit (x1, x2)∈R2. Montrons que :
(x1+x2=y1et x1x2=y2) ⇔ (x1 et x2 sont les racines du polynˆomeX2−y1X+y2).
⇒ Supposons quex1+x2=y1 etx1x2=y2. Montrons que :
x1et x2 sont les racines du polynˆomeX2−y1X+y2. Commex1+x2=y1 etx1x2=y2, on a la factorisation suivante :
X2−y1X+y2=X2−(x1+x2)X+x1x2= (X−x1)(X−x2).
de laquelle on d´eduit que les racines deX2−y1X+y2sontx1 etx2(Rest int`egre).
⇐ Supposons que les racines du polynˆomeX2−y1X+y2 sontx1et x2. Montrons que : x1+x2=y1 etx1x2=y2.
Le polynˆomeX2−y1X+y2 admettant (au moins) une racine r´eelle (x1 par exemple), son discri- minant
∆ =y12−4y2
est positif ou nul.
– Cas o`u ∆ =y21−4y2= 0
Dans ce cas,X2−y1X+y2 poss`ede une unique racine : y1
2.
Commex1 et x2 sont racines deX2−y1X+y2, on a donc : x1=x2= y1
2. On en d´eduit que :
x1+x2=y1
et
x1x2 = y12 4
= 4y2
4 (de ∆ =y21−4y2= 0, on d´eduity21= 4y2)
= y2. – Cas o`u ∆ =y21−4y2>0
Dans ce cas, l’ensemble des racines deX2−y1X+y2 est donc : (y1−p
y21−4y2
2 , y1+p
y12−4y2
2
) .
Or par hypoth`ese l’ensemble des racines deX2−y1X+y2est : {x1, x2}.
On en d´eduit que : x1= y1−p
y21−4y2
2 et x2= y1+p
y12−4y2
2
!
ou x1=y1+p
y12−4y2
2 etx2=y1−p
y21−4y2
2
! .
Dans les deux cas, on a :
x1+x2 = y1−p
y21−4y2
2 +y1+p
y12−4y2
2
= y1
et
x1x2 = y1−p
y12−4y2
2
! y1+p
y21−4y2
2
!
= 1
4
y1−p
y12−4y2 y1+p
y12−4y2
= 1
4 y21− y12−4y2
(cf. 3`emeidentit´e remarquable)
= y2. – Conclusion
Quel que soit le cas dans lequel on se trouve, on ax1+x2=y1et x1x2=y2. (b) Soit (y1, y2)∈R2. De la question 1.(a), on d´eduit que :
(S) poss`ede une solution dansR2⇔
le polynˆomeX2−y1X+y2admet une unique racine r´eelle ou deux racines r´eelles
.
Or, on sait que :
le polynˆomeX2−y1X+y2admet une unique racine r´eelle ou deux racines r´eelles.
⇔
le discriminanty21−4y2
deX2−y1X+y2 est positif ou nul
.
Par transitivit´e de l’´equivalence, on a donc :
(S) poss`ede une solution dansR2⇔y21−4y2≥0. (9)
2. (a) L’application f n’est pas injective. En effet f(1,2) =f(2,1) = (3,2). Par suite (3,2)∈R2 poss`ede strictement plus d’un ant´ec´edent parf.
(b) On a les ´equivalences suivantes :
f surjective ⇔ ∀(y1, y2)∈R2 ∃(x1, x2)∈R2 f(x1, x2) = (y1, y2)
⇔ ∀(y1, y2)∈R2 ∃(x1, x2)∈R2
x1+x2 = y1
x1x2 = y2
⇔ ∀(y1, y2)∈R2 le syst`eme
x1+x2 = y1
x1x2 = y2 poss`ede une solution (x1, x2)∈R2
⇔ ∀(y1, y2)∈R2 y21−4y2≥0 (cf. (9)).
Or la derni`ere assertion est fausse. Un contre-exemple ´etant, par exemple, donn´e par (y1, y2) = (0,1).
Ayant raisonn´e par ´equivalences, on en d´eduit que f n’est pas surjective.
(c) On a :
f(R2) =
(y1, y2)∈R2 : ∃(x1, x2)∈R2 f(x1, x2) = (y1, y2)
=
(y1, y2)∈R2 : ∃(x1, x2)∈R2
x1+x2 = y1
x1x2 = y2
=
(y1, y2)∈R2 : le syst`eme
x1+x2 = y1
x1x2 = y2 poss`ede une solution (x1, x2)∈R2
=
(y1, y2)∈R2 : y12−4y2≥0 (cf. (9)).
=
(y1, y2)∈R2 : y2≤y12 4
On fixe un rep`ere orthonorm´e du plan (O;−→i ,−→j) du plan. En identifiant un point du plan avec ses coordonn´ees dans le rep`ere (O;−→
i ,−→
j), l’ensemble f(R2) est la partie du plan situ´ee sous la pa- rabole d’´equation cart´esienney2= y12
4 parabole, la parabole ´etant incluse (cf. partie gris´ee ci-dessous).
y2=y21 4 y2
y1 1
2 3
−1
−2
−3
1 2 3
−1
−2
−3
Probl`eme 2 (´Etude d’une suite r´ecurrente)
1. D´emonstration d’un r´esultat de convergence Soit (un)n∈Nune suite croissante et major´ee.
(a) SoitA={un |n∈N}. Justifier que la borne sup´erieure deAexiste.
(b) On noteα∈R la borne sup´erieure deA. Soit ε >0. Montrer qu’il existen0 ∈N tel que pour tout n∈N:
n≥n0⇒α−ε < un ≤α.
(c) En revenant `a la d´efinition de la limite, d´eduire de (b) que la suite (un)n∈N converge versα.
2. Etude d’une fonction auxiliaire´ Soit la fonction :
f:R+→R; x7→√ x+ 1.
(a) ´Etudier les variations de f surR+. (b) R´esoudre l’in´equation
(I) : f(x)> x d’inconnuex∈R+.
(c) R´esoudre l’´equation
(E) : f(x) =x d’inconnuex∈R+.
(d) D´eduire de (b) et (c) le signe def(x)−xpour toutx∈R+.
(e) Interpr´eter g´eom´etriquement le r´esultat obtenu en (d).On ´ecrira trois phrases.
(f) Sur le mˆeme graphique, tracer l’allure de la courbe repr´esentative def ainsi que la premi`ere bissec- trice.
3. Etude d’une suite r´´ ecurrente
Soit (un)n∈Nla suite d´efinie paru0= 1 et la relation de r´ecurrence un+1=√
un+ 1 valable pour toutn∈N.
(a) Montrer, `a l’aide d’un raisonnement par r´ecurrence, que pour toutn∈N: un existe et 1≤un≤3.
(b) ´Ecrire une proc´edure Maple, nomm´ee Terme, d’argument un entier naturel n, qui retourne la valeur un.
(c) Compl´eter le graphique de la question 2.(f), en tra¸cant les premiers termes de la suite (un)n∈N.On laissera apparents les traits de construction.
(d) Montrer que la suite (un)n∈N est strictement croissante.
(e) Jusitifier que la suite (un)n∈Nest convergente.
(f) Soitα∈Rla limite de la suite (un)n∈N. Prouver que :
1≤α≤3 et α+ 1 =α2. (g) D´eduire de (f) la valeur deα.
(h) D´emontrer que pour toutn∈N:
|un+1−α| ≤ 1
√1 +α|un−α|.
(i) D´eduire de (h) que pour toutn∈N:
|un−α| ≤ 1
√1 +α n
|u0−α|
(j) Donner un entier naturelntel que :
α−10−6≤un≤α+ 10−6. Correction
1. Soit (un)n∈Nune suite croissante et major´ee.
(a) • L’ensembleA={un|n∈N} est non vide, puisqu’il contient (par exemple) le nombreu0.
• La suite (un)n∈N´etant major´ee, il existe M ∈Rtel que :
∀n∈N un≤M.
L’ensembleA={un|n∈N} est donc major´e.
• L’ensemble A est non vide et major´e. D’apr`es la propri´et´e de la borne sup´erieure, il admet donc une borne sup´erieure dansR.
(b) On noteα∈Rla borne sup´erieure deA. Soitε >0.
Le nombre α est le plus petit des majorants de l’ensemble A. Comme ε > 0, le nombre α−εest strictement inf´erieur `a α. Par suite, α−εn’est pas un majorant de A={un|n∈N}, i.e. il existe n0∈Ntel que :
α−ε < un0. (10)
Soitn∈Ntel quen≥n0.
• La suite (un)n∈N´etant croissante, on a :
un0 ≤un. (11)
De (10), (11), on d´eduit que :
α−ε < un. (12)
• Le nombreαest la borne sup´erieure de A. C’est en particulier un majorant deA. Ainsi a-t-on :
un≤α. (13)
• De (12) et (13), on d´eduit alors :
α−ε < un≤α.
Conclusion : pout tout n∈N:
n≥n0⇒α−ε < un ≤α.
(c) Il s’agit de prouver que pour toutε >0, il existen0∈Ntel que pour tout n∈N: n≥n0⇒ |un−α| ≤ε.
Soitε >0. D’apr`es le r´esultat de la question 1.(b), il existen0∈Ntel que pour toutn∈N: n≥n0⇒α−ε < un ≤α.
Soitn∈N. Alors on a :
α−ε < un≤α ⇒ α−ε≤un≤α
⇒ α−ε≤un≤α≤α+ε (carε >0)
⇒ α−ε≤un≤α+ε (transitivit´e de la relation d’ordre)
⇒ −ε≤un−α≤ε (soustraction deα`a chaque membre)
⇒ |un−α| ≤ε (car sia∈R+ etX ∈R, alors|X| ≤assi−a≤X ≤a).
Ainsi (par transitivit´e de l’implication) a-t-on pour toutn∈N: n≥n0⇒ |un−α| ≤ε.
2. (a) La fonction
f1:R+→R+; x7→x+ 1.
est bien d´efinie (six∈R+, alorsx+ 1∈R+) et est strictement croissante surR+ (fonction affine de pente 1 strictement positive).
La fonction
f2:R+→R; x7→√ x est strictement croissante.
La compos´eef2◦f1 est bien d´efinie (l’ensemble de d´epart def2co¨ıncidant avec l’ensemble d’arriv´ee def1) et on a : on a :
f =f2◦f1.
La fonction f est strictement croissante sur R+, comme compos´ee de deux fonctions strictement croissantes sur leurs ensembles de d´efinition respectifs.
(b) Soitx∈R+. f(x)> x ⇔ √
x+ 1> x
⇔ x+ 1> x2 (√
x+ 1≥0,x≥0 et la fonction carr´ee est strictement sur R+)
⇔ x2−x−1<0 (soustraction dex+ 1 `a chaque membre) Le polynˆomeX2−X−1 admet deux racines r´eelles :
1−√ 5
2 <0 et 1 +√ 5 2 >0.
Les r´esultats sur les signes se d´eduisent du fait que √
5 >1 (5 >1 et la fonction racine carr´ee est strictement croissante sur R+). Par suite :
x2−x−1<0 ⇔ 1−√ 5
2 < x < 1 +√ 5
2 (cf. r´esultats sur le signe d’un trinˆome du second degr´e)
⇔ 0≤x < 1 +√ 5
2 (carx∈R+)
L’ensemble solution de l’in´equationf(x)> xd’inconnuex∈R+ est donc :
"
0,1 +√ 5 2
"
.
(c) De fa¸con analogue `a ce que l’on a fait en 2.(b), on montre que l’ensemble solution de l’´equation f(x) =xd’inconnuex∈R+ est :
(1 +√ 5 2
) .
(d) De 2.(b) et 2.(c), on d´eduit le tableau de signes suivant.
x 0 1 +√
5
2 +∞
Signe def(x)−x + 0 −
(e) On fixe un rep`ere du plan (O;−→i ,−→j). Soit Cf la courbe repr´esentative de f et soit ∆ la premi`ere bissectrice (i.e. la droite d’´equationy=x).
• La courbe Cf est au-dessus de la droite ∆ au-dessus de l’intervalle
"
0,1 +√ 5 2
"
.
• La courbe Cf et la droite ∆ se coupent au point d’abscisse 1 +√ 5 2 .
• La courbe Cf est en dessous de la droite ∆ au-dessus de l’intervalle
#1 +√ 5 2 ,+∞
"
. (f) Repr´esentations graphiques deCf et ∆
1 2 3 4 5 6
−1
1 2 3 4 5 6 7 8
Cf
∆
1 +√ 5 2
×
3. Remarque : Notons que la relation de r´ecurrence v´erifi´ee par la suite (un)n∈N se r´e´ecrit :
∀n∈N un+1=f(un).
(a) Pour toutn∈N, on pose :
P(n) : un existe et 1≤un≤3.
• Initialisation
La propri´et´eP(0) s’´ecrit :
u0 existe et 1≤u0≤3.
Le nombreu0 ´etant par hypoth`ese ´egale `a 1, la propri´et´eP(0) est vraie.
• H´er´edit´e
Soitn∈Nfix´e. Supposons la propri´et´eP(n) vraie, i.e. :
un existe et 1≤un≤3.
Montrons que la propri´et´eP(n+ 1) est vraie, i.e. :
un+1 existe et 1≤un+1≤3.
Le nombreun∈[1,3]⊂R+. Commeunappartient au domaine de d´efinition def, on peut calculer un+1=f(un). Par suite, le nombre un+1existe.
D’apr`es la question 2.(a), la fonctionf est (strictement) croissante surR+. Ainsi de 1≤un ≤3, on d´eduit :
f(1)≤f(un)≤f(3)
i.e. √
2≤un+1≤2.
Or 1≤√
2 (1<2 et la fonction racine carr´ee est croissante surR+) et 2≤3. Par transitivit´e de la relation d’ordre, on a donc :
1≤un+1≤3.
• Conclusion
De l’initialisation `a n = 0, de l’h´er´edit´e et de l’axiome de r´ecurrence, on d´eduit que pour tout n∈N:
un existe et 1≤un≤3.
(b) La proc´edure suivante calcule le terme de rangn(n∈Npass´e en argument) de la suite (un)n∈N. Terme := proc(n)
local u , i ; # u contiendra des termes de la suite et i est un compteur
u := 1 ; # initialisation de u `a la valeur 1, valeur du premier terme de la suite for i from 1 to n do
u := sqrt ( u + 1 ) ; # calcul du terme suivant de la suite end do ;
return(u) ; # on renvoie le terme de rang n de la suite end proc ;
(c) Calcul des termesu1et u2 par voie graphique
u0= 1× u×1 × u2 1 +√5
2
× Cf
∆
(d) Montrons que pour toutn∈N,un< un+1, par r´ecurrence.
Pour toutn∈N, on pose :
P(n) : un < un+1.
• Initialisation
La propri´et´eP(0) s’´ecrit :
u0< u1. Oru0= 1 etu1=√
1 +u0=√
2. La propri´et´eP(0) est donc vraie.
• H´er´edit´e
Soitn∈Nfix´e. Supposons la propri´et´eP(n) vraie, i.e. : un < un+1. Montrons que la propri´et´eP(n+ 1) est vraie, i.e. :
un+1< un+2.
D’apr`es la question 3.(a), on sait queun etun+1 appartiennent `a R+. Or la fonctionf est stricte- ment croissante sur R+. De un< un+1, on d´eduit donc :
f(un)< f(un+1) i.e.un+1< un+2.
• Conclusion
De l’initialisation `a n = 0, de l’h´er´edit´e et de l’axiome de r´ecurrence, on d´eduit que pour tout n∈N:
un < un+1.
(e) La suite (un)n∈Nest croissante (cf. question 3.(d)) et major´ee par 3 (cf. question 3.(a)). Elle est donc convergente (cf. th´eor`eme de convergence monotone et la partie 1 du probl`eme).
Remarque : On noteα∈Rla limite de la suite(un)n∈Ndans la suite. On a doncα= supn∈N(un)≤3.
(f) • On a ´etabli en 3.(a) que pour toutn∈N:
1≤un ≤3.
Par passage `a la limite dans une in´egalit´e, il vient : 1≤α≤3.
• On a la relation de r´ecurrence :
∀n∈N un+1=√ un+ 1 qui implique que pour toutn∈N:
u2n+1=un+ 1. (14)
La suite (un+1)n∈Nest une suite extraite de la suite (un)n∈N. Elle converge donc, elle aussi, vers α. En passant `a la limite dans la relation (14) et en utilisant les op´erations sur les limites, il vient :
α2=α+ 1.
(g) D’apr`es 3.(f), on sait queαest racine du polynˆomeX2−X−1 d´ej`a rencontr´e dans la question 2.(b).
Les racines deX2−X−1 ´etant : 1−√
5
2 <0 et 1 +√ 5 2 >0 on a donc :
α= 1−√ 5
2 <0 ou α= 1 +√ 5 2 >0.
Commeα∈[1,3] (cf. question 3.(f)), on a :
α=1 +√ 5 2 . (h) Deα= 1 +√
5
2 et de la question 2.(c), on d´eduit quef(α) =α(ce que l’on pouvait conjecturer sur la graphique de la question 3.(c)). On a donc :
√1 +α=α. (15)
Soitn∈N. un+1−α = √
1 +un−√
1 +α (cf. relation de r´ecurrence et (15))
= (√
1 +un−√
1 +α)(√
1 +un+√ 1 +α)
√1 +un+√ 1 +α
cf.√ quantit´e conjugu´ee et 1 +un+√
1 +α >0
= 1 +un−(1 +α)
√1 +un+√
1 +α (3`emeidentit´e remarquable)
= un−α
√1 +un+√ 1 +α
= 1
√1 +un+√
1 +α (un−α).
De ce calcul, de la multiplicativit´e de la valeur absolue et du fait que
√ 1
1 +un+√
1 +α≥0 on d´eduit que :
|un+1−α| = 1
√1 +un+√
1 +α |un−α|. (16)
Comme√
1 +un≥0 on a : √
1 +un+√
1 +α≥√
1 +α >0.
La fonction inverse ´etant d´ecroissante sur R+∗, on en d´eduit :
√ 1
1 +un+√
1 +α≤ 1
√1 +α.
En multipliant chacun des membres de cette in´egalit´e par |un−α| ≥0, il vient :
√ 1
1 +un+√
1 +α|un−α| ≤ 1
√1 +α |un−α|. i.e.
|un+1−α| ≤ 1
√1 +α |un−α|. d’apr`es (16).
(i) Montrons, par r´ecurrence, que pour toutn∈N:
|un−α| ≤ 1
√1 +α n
|u0−α|. Pour toutn∈N, on pose :
P(n) : |un−α| ≤ 1
√1 +α n
|u0−α|.
• Initialisation
La propri´et´eP(0) s’´ecrit :
|u0−α| ≤ 1
√1 +α 0
|u0−α| soit
|u0−α| ≤ |u0−α|. Par r´eflexivit´e de la relation d’ordre, la propri´et´eP(0) est vraie.
• H´er´edit´e
Soitn∈Nfix´e. Supposons la propri´et´eP(n) vraie, i.e. :
|un−α| ≤ 1
√1 +α n
|u0−α|.
Montrons que la propri´et´eP(n+ 1) est vraie, i.e. :
|un+1−α| ≤ 1
√1 +α n+1
|u0−α|. D’apr`es la question 3.(h), on a :
|un+1−α| ≤ 1
√1 +α|un−α|. (17) En multipliant chaque membre de l’in´egalit´e fournie par l’hypoth`ese de r´ecurrence par 1
√1 +α≥0, il vient :
√ 1
1 +α |un−α| ≤ 1
√1 +α n+1
|u0−α|. (18) De (17), (18) et de la transitivit´e de la relation d’ordre, on d´eduit enfin :
|un+1−α| ≤ 1
√1 +α n+1
|u0−α|.
• Conclusion
De l’initialisation `a n = 0, de l’h´er´edit´e et de l’axiome de r´ecurrence, on d´eduit que pour tout n∈N:
|un−α| ≤ 1
√1 +α n
|u0−α|.
(j) On cherche un entier naturelntel que :α−10−6≤un ≤α+ 10−6. Soitn∈N. Des ´equivalences :
α−10−6≤un≤α+ 10−6 ⇔ −10−6≤un−α≤10−6 (soustraction deα`a chaque membre)
⇔ |un−α| ≤10−6 (car sia∈R+ et X∈R, alors|X| ≤assi−a≤X ≤a)
et du r´esultat de la question 3.(i), on remarque qu’il suffit quenv´erifie 1
√1 +α n
|u0−α| ≤10−6 pour que l’on ait :
α−10−6≤un≤α+ 10−6. D´eterminons donc un entier naturelntel que :
1
√1 +α n
|u0−α| ≤10−6 Soitn∈N. On a :
1
√1 +α n
|u0−α| ≤10−6 ⇔
1
√1 +α n
≤ 10−6
|u0−α|
division de chaque membre par
|u0−α|=
√5−1 2 >0
⇔ −nln(√
1 +α)≤ln
10−6
|u0−α|
cf. sens de variation et pro- pri´et´es fonctionnelles de ln
⇔ n≥ − ln
10−6
|u0−α|
ln(√ 1 +α)
division de chaque membre par
−ln(√
1 +α) < 0, cf. ⋆ ci- dessous
Comme|u0−α|=
√5−1
2 , on a 10−6
|u0−α| <1 (`a v´erifier rigoureusement, sans l’aide de la calculatrice bien sˆur) et par croissance de ln surR+∗, ln
10−6
|u0−α|
<0.On a donc− ln
10−6
|u0−α|
ln(√
1 +α) >0.
L’entier
n=E
− ln
10−6
|u0−α|
ln(√ 1 +α)
+ 1 =E
− ln
10−6
|u0−α|
ln(√
1 +α) + 1
=E
6 ln(10) + ln
√5−1 2
!
ln
r3 +√ 5 2
! + 1
est donc un entier naturel et il v´erifie :
n≥ − ln
10−6
|u0−α|
ln(√
1 +α) . C’est donc un entier qui r´epond `a la question pos´ee.
⋆ Il reste `a justifier le signe de −ln(√
1 +α). Comme α >0, 1 +α >1. La fonction racine carr´ee
´etant strictement croissante surR+, on a donc :
√1 +α >1.
La fonction ln ´etant strictement croissante surR+∗, on en d´eduit : ln(√
1 +α)>0.